Disclaimer : Game of Thrones est l'oeuvre de George R.R Martin, de DB Weiss et de David Benioff, cet écrit est un écrit de fan, je ne gagne rien, sinon des reviews et les reviews ne permettent pas d'acheter des spaghettis.
Résumé : Lancel avait longtemps cru être bizarre: un homme qui aimait les plaisirs de la chair sans pour autant en éprouver le besoin ou le désir était forcément un être tordu.
Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : Défi festif : Journée internationale de l'Asexualité 8 Mai + Horoscope du 06-05-2021: Balance : L'asexualité + Défi des adultes 215 - Psychologie : Asexualité + Ace&Aro 20 - "Je t'aime. Qu'importe que nous ayons des rapports sexuels ou non." + Sarah&Voirloup 310 - Placer le mot Cerveau + Peur 12 : Aphrophobie - Peur du désir sexuel
Qu'est-ce que la normalité, d'abord ?
Lancel avait longtemps cru que quelque chose n'allait pas avec son cerveau. Il avait pensé qu'il n'était pas normal. Adolescent, il écoutait Tyrion, ses histoires et se sentait à côté de tout ça. Oui, il trouvait les filles jolies et oui, il avait déjà eu des érections mais jamais parce qu'il avait imaginé une dame nue. C'était la fameuse gêne du matin ou le froid. Jamais parce qu'il avait une envie impérieuse de faire d'une femme sienne sur le plan charnel. Plus il grandissait, plus cette sensation d'être étrange voire malade se renforçait. Les gens qui n'aimaient pas le sexe, ça existait. Alors, pourquoi lui, qui ne ressentait aucun désir sexuel pour qui que ce soit, éprouvait pourtant du plaisir quand il lui arrivait de se masturber ? S'il n'avait aucune envie, le côté agréable de la chose aurait dû lui être étranger non ? On l'avait emmené un jour dans un bordel. Malgré la jeune femme presque nue devant lui, le fait qu'elle était mignonne, même en prenant en compte son naturel timide, il s'était retrouvé incapable d'éprouver la moindre lubricité à son égard. Il avait bien fini par coucher avec elle parce qu'elle avait su s'y prendre, elle avait été gentille, délicate et avait pensé qu'il était simplement impressionné car puceau.
Puis il y avait eu Cersei... Il en était même tombé amoureux, pauvre sot qu'il était ! Cependant, même en l'aimant, il n'avait jamais ressenti de pulsion charnelle. Il fallait que ce soit elle qui initie la démarche, entame la danse, un tango qu'il ne refusait jamais. Le désir était absent mais le plaisir, lui, était là, fidèle au poste.
La bataille de la Néra.
La reine qui lui brise le cœur, l'épaule, les illusions.
La maladie.
Le deuil.
La dépression.
Peu à peu, l'idée même d'avoir du plaisir l'effrayait. Il sentait son pénis se tendre mécaniquement et il éprouvait une angoisse profonde. C'était mal, le sexe. La lubricité et l'amour avaient contribué à lui faire faire des choses horribles, l'avaient entraîné sur un chemin qui avait l'air sûr et beau mais qui s'était transformé en sentier de ronces et d'orties. Il était impur, sale, le fait même qu'il puisse encore bander était un signe qu'il était toujours souillé.
Et enfin, il y eut Amerei.
Amerei qu'il n'avait pas voulu épouser mais qu'il avait quand même prise pour femme parce que les Dieux disaient d'obéir à ses parents.
Amerei qui assumait sa sexualité.
Amerei qu'il admirait pour cela autant qu'il en avait peur
Ce fut elle qui chercha enfin à le comprendre, à le rassurer. Pour sa défense, quand il s'était ouvert à son père sur ses craintes à propos du fait qu'il n'avait pas réellement d'envie, à l'époque, Kevan lui avait simplement dit qu'il y avait des hommes qui avaient moins besoin de ça. Ce n'était ni bien ni mal, c'était ainsi. La jeune femme gagnait peu à peu son cœur chaque jour. Elle était la première à réellement vouloir le connaître, à voir au-delà de son visage, de son nom, de sa fortune.
- Je ne suis pas sûr de pouvoir te faire mienne... Lui avoua-t-il un jour
- Je t'aime. Qu'importe que nous ayons des rapports sexuels ou non.
Elle avait pensé qu'il évoquait une impuissance. Il avait été si malade que cela aurait été possible. Puis, quand elle comprit que ce n'était pas ça, elle ne se braqua pas. Elle ne se fâcha pas. Elle avait juste envie de visualiser les engrenages de sa personnalité. Les joues rouges, les yeux rivés sur le sol, honteux, il lui raconta alors tout ce qu'il avait vécu depuis le début de sa puberté. Le fait qu'il était bizarre. Ses craintes.
- Lancel. Tu n'es pas étrange.
- Un peu quand même...
- Tu n'éprouves pas de désir sexuel ou très peu. Et alors ? On s'en fiche. Tu es comme ça et puis c'est tout.
- Mais alors pourquoi j'aime le sexe ? Comment je peux aimer ça si je n'ai aucune envie ?
- Tu aimes le citron, non ?
- Je ne vois pas le rapport...
- Tu aimes le citron. Tu sais que si tu en manges, ça va te faire plaisir. Donc, tu en manges parce que tu sais que tu vas passer un bon moment en le mangeant. Ca ne veut pas dire que tu désires le citron pour autant. Tu peux très bien t'en passer, vivre sans que cela ne te manque. Mais si tu en as, si tu en consommes, ça te fera plaisir. C'est un petit plus. Rien de nécessaire à ton bonheur mais tu ne craches pas dessus si tu en as parce que c'est sympathique. Tu comprends ?
- Je... Je ne suis pas sûr.
- Ca viendra. C'est jamais évident, ces choses-là. Par contre, pour ta peur, ça, c'est plus dans ta tête. Et ce n'est pas de ta faute. Ca prendra du temps mais ça ira mieux. Sois plus indulgent envers toi-même. Et si tu me sors encore une fois que tu es bizarre, je vais me fâcher ! Je... Je ferai fermer la porte du septuaire pour te punir !
Lancel éclata de rire. Cependant, avec le temps, il réalisa qu'Amerei avait raison. Il n'était pas une espèce de monstre, il était juste lui. Le sexe, c'était comme le miel dans un porridge : peut-être pas indispensable mais tellement agréable quand on en ajoutait !
FIN
