(fin de la première partie de la saison 3)

Sous le ciel étoilé, malgré la beauté du paysage, trois silhouettes se distinguaient sur le mur Maria. Deux garçons, une fille. La fille s'allongeât sur le sol en pierre et se mit à contempler l'immensité de l'univers qui s'offrait à elle. Elle savait que sa mort approchait. Le fait de regarder les étoiles lui faisait du bien. Au loin, derrière les forêts, les lacs et les montagnes, Historia admirait sûrement elle aussi le paysage nocturne. Peut-être même que les deux fixaient la même étoile.

- Ymir, demanda le garçon blond. Pourquoi t'as décidé de venir avec nous ?

Il était essoufflé, sa voix rauque résonna dans l'air frais de la nuit.

- Ah ça, rétorqua ladite Ymir. C'est une très bonne question.

Des marques rouges soulignaient ses yeux. Les marques de transformation du titan mâchoire.

- Ca prouve sûrement que je suis une vraie idiote ! soupira t-elle. Mais bon au moins je vais pouvoir être votre ticket de retour au pays.

Les deux adolescents la fixèrent un instant. Ils attendaient qu'elle développe sa pensée.

- J'imagine que vous ne serez pas rentrés les mains vides, reprit-elle.

- Ymir... dit le brun avec pitié.

- Je vous suis reconnaissante d'être venus détruire le mur, le coupa t-elle. Sans ça je ne me serais jamais éveillée de mon cauchemar. C'est donc normal que je vous aide. Je ne fais que m'acquitter de la dette que j'ai envers vous depuis.

Les deux jeunes hommes la dévisageaient. Ils ne comprenaient sans doute pas qu'on puisse se foutre de la vie à ce point. Ils n'ont pas connu ce sentiment d'être de trop dans le monde. Cette envie de mort qui vous dévore les entrailles.

- Et puis je suis la seule à savoir exactement dans quelle situation vous vous trouvez.

Ils baissèrent la tête. Sans doute culpabilisaient-ils de l'avoir fait culpabiliser. Elle s'en fiche, elle n'a jamais eu aucune pitié envers eux. Ils l'ont toujours laissée indifférente, en bien comme en mal. Si elle est venue à leur secours, c'est uniquement car elle voulait aider quelqu'un dans sa vie au moins une fois. Et leur éviter la mort en provoquant la sienne était sans doute la meilleure façon de mourir avec dignité.

Une étoile clignota. Elle sourit. Ses pensées ressemblaient fortement à celles de la petite blonde. Mais quoi de mieux pour mourir que de penser comme Historia ?

- Merci Ymir, bafouilla le brun. C'est gentil. Je suis désolé.

Elle esquissa un sourire. Les excuses ne changeraient rien. Il n'y est pour rien. C'est elle le problème, c'est elle qui souhaite ne plus vivre. Elle est un aimant à problème, la mort est devenue une amie depuis le temps.

- C'est pas grave... ria t-elle.

Elle tendit le bras vers le ciel, tentant d'attraper son amie la mort. Encore une fois elles allaient être confrontées toutes les deux, mais cette fois, Ymir ne s'y opposerai pas. Elle a protégé Historia jusqu'au bout, sa mission entre le mur est finie.

La lune resplendissait de plus belle. Elle l'appelait. Elle suppliait Ymir de la rejoindre dans le ciel, sur son perchoir au dessus de la Terre. La lumière bleutée caressait le joue de la brune. L'univers s'offrait à elle, la mort lui donnait rendez-vous. Les divinités des hommes étaient ses amies.

- C'est pas si désagréable cette sensation d'être une déesse salvatrice...

Cette fois-ci, elle s'offrirait corps et âme à la mort. Elle avait trop attendu, 75 ans qu'elle patientait. Voilà qu'elle l'accueillerai comme une vielle amie d'enfance. Dans ses bras, elle partirai loin de ce monde, vers un paradis d'inexistence, là où chaque chose est insignifiante face à l'immensité des vies défuntes.

Les vies défuntes...