Bonjour, me revoilà avec une nouvelle histoire. J'espère que vous allez aimer !

Elle est un peu sombre, mais ce n'est pas une deathfic ;)

J'ai eu envie d'imaginer une histoire où Harry serait en pleine dépression, au point de vouloir en finir... J'ai ajouté à ça un petit Drarry et voilà Ancrage est née ! :)

Je me suis un peu inspiré d'une expérience personnelle, bien que je n'ai jamais été au point de vouloir passer à l'acte. Mais je sais ce que c'est que de vivre ça.

Voilà, je vous laisse à votre lecture, et vous retrouve plus bas !

Disclaimer : Les personnages et l'univers appartiennent à J.K Rowling


ANCRAGE

Dimanche 15 Novembre 1998

Il avait réussi. Il avait vaincu Voldemort. Il avait fait ce qu'on attendait de lui. Et par il ne savait quel miracle, il en sortait vivant. Lui qui était pourtant allé au-devant de la mort. Lui qui avait reçu pour la seconde fois de sa vie un Avada Kedavra, il avait survécu. Encore.

N'importe qui en serait heureux. Il devrait être heureux. Lui qui croyait devoir se sacrifier pour sauver ceux qu'il aimait. Lui qui croyait n'avoir aucun avenir, il avait la vie devant lui.

Et pourtant… Et pourtant, il ne s'était jamais senti aussi vide de toute sa vie. Pas même pendant toutes ses années où il était coincé dans une famille qui ne l'aimait pas, et ne l'aimerait sans doute jamais. Pas même lorsque certains de ses amis lui avaient tournés le dos pendant sa scolarité à Poudlard.

Peut-être avait-il perdu trop de proches… Ses parents, Sirius, Dumbledore, Remus, Tonks, Fred… Peut-être son sacrifice était-il l'épreuve de trop…

Il n'arrivait plus à ressentir la joie, l'amour… Tout n'était que tristesse ou colère.

Son cœur se serrait dès qu'il pensait aux yeux remplis de larmes de Ginny lorsqu'il avait mis fin à leur relation. Mais comment la rendre heureuse quand il ne pouvait plus ressentir d'amour pour elle ? Comment la rendre heureuse quand lui-même n'était plus qu'une coquille vide ?

C'était mieux comme ça. Elle méritait mieux qu'un homme brisé. Parce que c'est ce qu'il était. Brisé.

Brisé par les épreuves de la vie. Brisé par la guerre. Brisé par le deuil. Brisé par la Mort.

Il soupira, et s'appuya contre la rembarre. Il avait toujours aimé la vue depuis le haut de la tour d'astronomie. Mais c'était avant. La Mort était passée par là. Il ferma les yeux, tentant de refouler les souvenirs douloureux. C'est ici qu'était mort Dumbledore.

Il rouvrit les yeux et regarda en bas. Il se demanda ce que cela ferait s'il se laissait tomber dans le vide. Se sentirait-il à nouveau vivant ? Il eut un rire désabusé. Bien sûr, il se sentirait vivant avant de mourir ! Très intelligent, vraiment ! Pensa-t-il amèrement. Mais peut-être qu'il arrêterait de souffrir ?

Il se pencha encore un peu au-dessus du vide, de plus en plus attiré vers le sol. Oui, s'il se laissait tomber, il cesserait de souffrir. Il cesserait de faire souffrir ses proches…

Il s'éloigna brusquement. Non ! Il ne devait commencer à penser comme ça. S'il mettait fin à ses jours, il ferait beaucoup plus de mal autour de lui qu'il n'en faisait déjà.

Il devait s'en sortir. Il ne savait pas encore comment, mais il devait essayer.

Il quitta la tour rapidement, effrayé d'avoir eu de telles pensées sombres, inconscient du fait d'avoir eu un témoin à son moment d'égarement.

OoOoOoOoO

Draco souffla. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait retenu sa respiration. Il se trouvait dans la tour lorsqu'il avait entendu quelqu'un arriver. Souhaitant rester seul, il s'était caché dans l'ombre. C'est là qu'il l'avait vu arriver.

Il l'avait vu se poster contre la rembarre, et regarder l'horizon. Et il était resté planté là. Depuis sa cachette, il l'avait observé, se demandant ce qu'il pouvait bien faire là, à cette heure, dans le froid, au lieu d'être avec ses amis. Avait-il rêvé ? Avait-il vraiment vu Potter se pencher au-dessus du vide, prêt à se laisser tomber ?

Il avait bien vu, depuis la rentrée, que Potter n'était pas dans son état normal. Il semblait ailleurs. Il avait quitté la belette femelle. Ses amis semblaient désemparés face à son comportement. Il passait de moins en moins de temps avec eux. Et son regard... Son regard autrefois si expressif, si vivant ! Son regard était terne, comme vidé de tout espoir.

Mais de là à vouloir en finir ?

Devait-il prévenir quelqu'un ? Devait-il intervenir ?

Et pourquoi se souciait-il autant de Potter tout à coup ?

Au fond de lui, il savait pourquoi. Si sa mère et lui avaient échappé à Azkaban, c'était grâce au témoignage de Potter. Il avait déclaré qu'ils lui avaient sauvé la vie. Que sans eux, Voldemort aurait gagné. Qu'ils avaient contribué à sa victoire.

C'était aussi grâce à Potter qu'il avait pu retourner à Poudlard pour sa septième année.

Mais par-dessus tout, avant de lui avoir permis de pouvoir passer ses Aspics, avant de lui avoir éviter Azkaban, il lui avait sauvé la vie lors de la bataille.

Il lui devait la vie. Et si Potter devait à son tour être sauvé, alors il serait là pour lui. Il devait admettre qu'il ne détestait pas Potter au point de le laisser se tuer. Il ne l'avait jamais vraiment détesté... Il était jaloux d'un garçon qu'il pensait être gâté par la vie ! Il ne pouvait pas être plus loin de la vérité. Il était jaloux de sa célébrité. Là encore, il s'était trompé. Potter n'avait jamais voulu être célèbre. Il lui en voulait d'avoir refusé son amitié, à lui, un Malfoy ! Là encore, il se trompait. Il avait appris à ses dépens que sa famille n'était pas aussi glorieuse qu'il le pensait.

Pour ce soir, il ne pouvait rien faire. Potter était sûrement retourné dans son dortoir. Il décida de rejoindre également sa chambre de préfet.

Lundi 16 Novembre 1998

Cette nuit-là, Draco ne dormi pas. Toutes ses pensées étaient tournées vers Potter. Comment allait-il l'aborder ? Comment allait-il l'aider ? Voulait-il seulement s'en sortir ?

Il se leva en soupirant. Une nouvelle journée commençait. Il supporterait les regards de mépris que les autres élèves lui lanceraient. Mais il ne se laisserait pas abattre. Il allait profiter de cette seconde chance que Potter lui avait donnée en le sauvant. Et il lui rendrait la pareille. Potter l'avait sauvé, alors il le sauverait à son tour !

OoOoOoOoO

De son côté, Harry peinait à se lever. Il était rentré tard de sa balade nocturne. Une nouvelle journée commençait. Une de plus, où il devait faire semblant que tout allait bien. Il pouvait le faire, il l'avait bien fait jusqu'ici.

Pourtant, aujourd'hui lui semblait plus dur que les autres jours. Il repensa aux idées noires qu'il avait eu cette nuit. Pourquoi n'avait-il pas sauté ? S'il l'avait fait, il serait enfin en paix. Il aurait pu rejoindre ses parents et Sirius. Il ne souffrirait plus, sans vraiment comprendre pourquoi.

Aujourd'hui était un mauvais jour. Il devait se lever pourtant. Ses amis se demanderaient ce qui lui arrivait s'il ne se levait pas. Il ne pouvait pas les inquiéter davantage. Pas alors que Ron commençait tout juste à retrouver le sourire après la mort de Fred.

Son cœur se serra en pensant à Fred. Puis il pensa à George, perdu sans son jumeau. Il n'était plus que l'ombre de lui-même. Lui, Ron, comme toute la famille Weasley, avaient de bonnes raisons de se sentir mal. Ils avaient perdu un fils, un frère dans cette guerre.

Les larmes lui montaient aux yeux alors qu'il se fustigeait d'être si faible. Il était vivant, il avait tout pour être heureux !

Mais il ne savait pas quoi faire de sa vie. Il avait accepté son destin. Il avait accepté qu'il n'aurait pas d'avenir. Il avait fait la paix avec lui-même avant de se rendre à Voldemort. Il allait mourir pour permettre à ses amis de survivre. Il ne pouvait pas espérer mieux.

Mais il avait survécu, et il ne savait pas quoi faire. Être Auror ? Il avait vu suffisamment de combat pour toute une vie. Être joueur de Quidditch ? Il aimait jouer avant. Il se sentait libre et heureux. Mais maintenant… Maintenant qu'il n'arrivait plus à ressentir la joie, il se refusait à gâcher ce sport qu'il aimait. Être professeur ? Non, pour ça, il devait s'intéresser à ses élèves, mais plus rien ne l'intéressait…

- Harry ? Tu viens, on va être en retard pour le petit déjeuner ! Dit Ron à travers le rideau du lit d'Harry.

- Merde... Pensa Harry, il faut que je me reprenne ! Il souffla, faisant refouler les sanglots qu'il avait failli laisser échapper.

- J'arrive Ron, dit-il d'une voix mal assurée. Pars devant, je te rejoins dans la salle commune.

- Tout va bien ?

- Oui ! Bien sûr, pourquoi ça n'irait pas ?

A l'extérieur, Ron resta interdit face au lit d'Harry. Il mentait, il le sentait. Mais que pouvait-il faire si Harry refusait de se confier ? Il secoua la tête, ne sachant plus quoi faire pour son meilleur ami.

- Ok... On se retrouve en bas.

- Ouais, souffla Harry.

Ron soupira. Il sortit de la chambre, et rejoignit Hermione dans la salle commune. En le voyant arriver seul, Hermione fronça les sourcils.

- Où est Harry ?

- Il était encore dans son lit quand je suis parti. Il a dit qu'il nous rejoignait ici.

- Il n'était pas levé ?

- Non... Il... Ron soupira, je crois qu'il pleurait...

Hermione baissa les yeux. Cela faisait presque six mois que la guerre était terminée. Mais beaucoup peinaient à s'en remettre. Harry ne dérogeait pas à la règle. Mais il refusait de se confier. Le connaissant, il était sûrement persuadé qu'il n'avait pas le droit de montrer qu'il allait mal devant eux, devant Ron, qui avait perdu son frère.

- On devrait vraiment essayer de lui parler. Ça ne peut plus durer.

- Je sais Hermy, je sais... J'avoue l'avoir négligé ces derniers temps. Fred me manque... tous les jours. Mais je n'aurais pas dû m'éloigner de lui... Et je lui en ai voulu pour Ginny. Je ne comprenais pas pourquoi il l'avait laissé tomber ! Mais quand je le vois ces derniers temps... Je crois que je comprends... Il savait qu'il ne pourrait pas la rendre heureuse. Alors il s'est éloigné...

- Ron...

- Je crois qu'il est en train de faire la même chose avec nous ! Il s'éloigne parce qu'il est persuadé qu'il sera un poids pour nous. Pour moi... J'étais tellement centré sur moi-même, sur la perte de Fred, que je n'ai même pas remarqué que mon meilleur ami souffrait lui aussi !

- Oh Ron... murmura Hermione en le prenant dans ses bras, tu n'as rien à te reprocher. C'est moi... J'aurai dû...

Elle sanglota dans ses bras, consciente qu'elle aussi avait laissé tomber son meilleur ami, pour prendre soin de Ron. Ils se calmèrent rapidement, de peur d'être surpris par Harry, quand il descendrait.

- Il en met du temps tout de même, dit Ron. Je vais retourner voir ce qu'il fait.

- D'accord, je vous attends ici, répondit Hermione en allant s'asseoir dans un canapé.

OoOoOoOoO

Peu après le départ de Ron, se sachant seul dans la chambre, Harry craqua. Il n'arrivait plus à se contrôler. Il ne pouvait rien faire d'autre que de pleurer. Pleurer pour ses parents. Pleurer pour Sirius. Pleurer pour tous ceux qui étaient morts à cause de lui. Il en venait même à regretter d'avoir survécu, à regretter de s'être éloigner du vide la nuit dernière. Il avait mal ! Tellement mal que ça lui en coupait le souffle.

Au bout de plusieurs minutes, il réussit enfin à se calmer. C'est là qu'il entendit des pas approcher. Il comprit que Ron et Hermione devaient s'impatienter à l'attendre, et venaient voir ce qui lui prenait tant de temps.

Il se leva difficilement, pour se diriger vers la salle de bain. Il passa de l'eau sur son visage pour se rafraîchir. Puis il leva les yeux vers le miroir. Ses yeux rougis ne laissaient aucun doute sur le fait qu'il est pleuré. A l'aide d'un sort, il cacha les rougeurs de ses yeux, et s'habilla rapidement.

Quand il sortit de la salle de bain, Ron était là. Il observa un instant son ami, puis se décida à parler.

- Harry... Je sais que ces derniers temps, je n'ai pas été très présent pour toi...

- Ron...

- Non, l'interrompit Ron en levant la main, laisse-moi finir, s'il te plait. Je n'ai pas été là pour toi. Avec Fred... Non... Je n'ai pas d'excuses.

- Ron, c'était ton frère... Je

- Je sais Harry. Mais j'aurais dû voir que tu n'allais pas bien. Je t'en ai voulu quand tu as quitté Ginny. J'étais persuadé que tu te trouvais des excuses en disant que tu ne la rendrais pas heureuse... Mais ces derniers temps, je vois bien que tu te renfermes sur toi...

- Je ne...

- Harry ! Tu vas mal ! Je le vois, et si tu ne veux pas en parler, je comprends. Mais je veux que tu saches que je suis là. Je me suis éloigné de toi, et j'en suis sincèrement désolé. Mais je suis là ! Quand tu voudras parler, que tu te sentiras prêt à nous en parler, avec Hermione, nous sommes là. J'espère que tu le sais ?

Harry resta silencieux. Les mots de Ron lui allaient droit au cœur, mais il n'y arrivait pas. Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il n'avait pas le droit d'exprimer sa souffrance face à Ron. Une larme roula sur sa joue. Il l'essuya rapidement, espérant la cacher à Ron. Il inspira profondément, et tenta de convaincre Ron.

- Je... Je vais bien, je t'assure.

- Ok Harry, tu ne veux pas en parler. Je comprends. Soupira Ron, déçu de ne pas avoir réussi à convaincre son ami de se confier. Quand tu te sentiras prêt, je serais là.

Il se retourna et se dirigea vers la porte.

- Aller viens, on est en retard pour le petit déjeuner, et si on ne se dépêche pas, on va manquer le premier cours.

Et il sortit sans un mot de plus. Harry comprit qu'il l'avait blessé. Il ne savait rien faire d'autre que de blesser les autres... Il secoua la tête et rejoignit ses amis dans la salle commune.

Vendredi 20 Novembre 1998

Les jours passèrent. Harry tenta de faire bonne figure face à Ron et Hermione. Il avait déjà blessé Ron l'autre jour, pas question de recommencer. Même s'il se doutait qu'ils n'étaient pas dupes.

La nuit était tombée depuis quelques heures déjà, mais Harry ne trouvait pas le sommeil. Il abandonna l'idée de dormir, et se leva, s'habilla et sortit silencieusement de la chambre, sans penser prendre sa cape d'invisibilité. De toute manière, il se fichait bien d'avoir une retenue.

Il déambula dans les couloirs, sans vraiment savoir où aller. Il se sentait mal ce soir. Sans vraiment faire attention à la direction qu'il prenait, il sortit du château. Il frissonna. Il avait froid. Il aurait pu rentrer, mais une part de lui appréciait ce froid. Comme si la douleur physique effaçait sa douleur psychologique.

Il marchait longtemps. Il s'arrêta face au lac. Son regard se perdit sur les reflets de la lune sur le lac. C'était beau et hypnotisant.

Il se laissa aller. Il laissa sortir sa peine. Il ne s'y était pas autorisé depuis le matin où Ron avait failli le surprendre. Il se laissa tomber à genou. Il avait tellement mal. Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il n'irait jamais mieux. Qu'il ne se sentirait jamais mieux.

Il fixa l'eau calme du lac. Il y avait un moyen pour cesser de souffrir. Il savait que s'il le faisait, il blesserait beaucoup de monde. Mais il ne supportait plus d'avoir si mal. Il ne supportait plus ce trou béant dans sa poitrine.

Il se redressa difficilement et avança d'un pas lent vers le lac. L'eau était froide, mais il continua d'avancer, jusqu'à ce que l'eau lui arrive au cou. Il tremblait de froid. Les larmes coulaient toujours sur ses joues. Dans un souffle tremblant, il avança encore, se laissa submerger par l'eau.

Il ferma les yeux, et se laissa couler. Oui... Il arrêterait enfin d'avoir mal...

OoOoOoOoO

Draco faisait sa ronde quand il aperçut Potter dans les couloirs. Les jours avaient passées, et il ne l'avait toujours pas abordé. Il ne savait pas quelle approche adopter. Après tout, ils s'étaient détestés depuis leurs onze ans. Comment lui faire comprendre qu'il voulait l'aider ? Il lui rirait au nez ! Enfin... S'il lui arrivait encore de rire. Or, il se fit la remarque que cela faisait des mois qu'il n'avait pas vu Potter rire, ou même sourire.

Il décida de le suivre, ayant un mauvais pressentiment.

Quand Potter s'arrêta devant le lac, il se cacha derrière des buissons pour ne pas être vu. De là, il pouvait le surveiller.

Il vit Potter tombé à genou au sol, ses épaules secouées par ses sanglots. A cette vue, son cœur se serra. Il sortit de sa cachette pour s'approcher de lui, et faire enfin ce qui lui semblait juste. L'aider. Le soutenir.

Quand il vit Potter se relever, il s'arrêta net. Redoutant la colère de Potter, il s'apprêta à retourner derrière le buisson.

Mais Potter ne se dirigeait pas vers lui. Il avançait vers le lac. Draco fronça les sourcils. Mais qu'est-ce qu'il fait ?! Se demanda Draco.

Il sentit son cœur accélérer quand il vit Potter entrer dans le lac. L'eau lui arrivait au cou quand il s'arrêta. Draco espérait qu'il s'était trompé sur ses intentions. Il ne pouvait en être autrement !

Mais Potter s'avança à nouveau, et se laissa submerger.

Son sang ne fit qu'un tour. Potter passait à l'acte ! Il avait pourtant l'air d'aller mieux ces derniers jours. Il le voyait passer à nouveau du temps avec Granger et Weasley. De toute évidence, il se trompait ! Quel idiot il avait été !

Il courut vers le lac, et y entra à son tour, faisant fi du froid. Il plongea sous l'eau, pour retrouver Potter. Bon sang, il n'y voyait rien ! Il commença à paniquer, quand il le vit. Il nagea le plus rapidement qu'il le pouvait vers lui.

Arrivé à sa hauteur, il attrapa Potter, et remonta aussi vite que possible vers la surface. Il se dirigea ensuite vers la berge, traînant Potter comme il le pouvait.

Il prit sa baguette et lança des sorts de séchage et de chaleur sur tous les deux. Puis il effectua un massage cardiaque à Potter.

Au bout de quelques secondes, Potter recracha l'eau qu'il avait dans les poumons. Draco le redressa tandis qu'il toussait. Malgré le sort de chaleur, il tremblait de froid. Draco frotta ses bras, afin de le réchauffer.

Quand Harry réalisa qui l'avait sorti de l'eau, il le rejeta brusquement.

- Pourquoi tu as fait ça ?! Cria-t-il à Draco

- Po... Tu... Tu allais te noyer ! Je ne pouvais tout de même pas te laisser faire ! Rétorqua Draco.

- Je ne t'ai rien demandé !

Il se releva rageusement, mais fut pris d'un étourdissement. Il se laissa retomber au sol et rendit les armes. Fatigué de cacher son mal être. Et tant pis si c'était Malfoy qui le voyait ainsi. Il était épuisé...

- Pourquoi tu ne m'as pas laissé... sanglota-t-il.

- Po... Harry, je ne sais pas ce qui t'arrive en ce moment. Mais quoi que tu puisses penser, ça finira par s'arranger.

- Je n'en peux plus...

- De quoi ?

- DE SOUFFRIR ! Je ne le supporte plus ! C'est constamment là ! Dit-il en frappant sa poitrine, essouffler par ses sanglots, j'ai constamment ce poids dans la poitrine !

- Alors tu as voulu mourir ? Demanda tristement Draco.

- Non... souffla Harry. Je voulais seulement ne plus souffrir. Ne plus rien ressentir. Je... Je suis fatigué...

Il ramena ses genoux contre sa poitrine, posa ses bras sur ses genoux, et sa tête sur ses bras, et pleura. Il ne faisait que ça ces derniers temps. Pleurer.

Draco resta interdit un moment. Il n'imaginait que Harry allait si mal. Pas au point de vouloir en finir avec la vie pour ne plus souffrir. Ce constat lui fit mal. Il ne voulait pas que Harry meure. Il ne voulait pas le perdre. Il ne pouvait pas le perdre !

Il s'avança doucement vers Harry, pour le serrer dans ses bras. Il le laissa déverser sa peine. Harry se laissa faire. A quoi bon lutter de toute façon ?

Ils restèrent ainsi quelques minutes. Mais avec ce froid, il ne pouvait rester plus longtemps.

- Viens, dit Draco en se relevant, et aidant Harry à en faire de même. Rentrons. On sera mieux à l'intérieur.

Amorphe, Harry se laissa guider à travers le parc, puis dans le château par Draco.

Draco décida de l'amener dans sa chambre de préfet. Il se doutait que Potter ne voudrait pas que d'autres le voit dans cet état. Et il n'était pas question qu'il le laisse seul après ce qu'il venait de tenter de faire ! Il n'avait plus le temps de réfléchir à une approche. Il devait agir, et vite.

Arrivé devant le tableau de sa chambre, il prononça le mot de passe. Il dirigea Harry vers son lit, et l'y installa. Il lui retira ses vêtements, puis le glissa sous les draps.

Harry ne réagissait toujours pas. Trop épuisé. Il s'endormit rapidement, au soulagement de Draco.

Il s'installa à ses côtés, et le surveilla pendant un temps, avant de s'endormir également.

La soirée avait été éprouvante pour tous les deux...

Samedi 21 Novembre 1998

Quand Draco se réveilla, il sentit un corps chaud contre lui. Il soupira d'aise, avant de se rappeler des événements de la veille. La tentative d'Harry, après ça, il l'avait ramené avec lui dans sa chambre, il l'avait installé dans son lit. Ça voulait dire que le corps chaud contre le sien était celui de Potter.

Il ouvrit brusquement les yeux, et vit Harry près de lui, ou plutôt contre lui. Sa main était posée sur sa poitrine. Draco rougit à ce constat. Ils avaient se rapprocher dans leurs sommeils. Il s'éloigna doucement, prenant garde à ne pas réveiller Harry.

Il en profita pour le regarder. Il semblait profondément endormi. Son visage semblait paisible, compte tenu de l'était d'esprit dans lequel il se trouve en ce moment. Il était plutôt beau.

Il secoua la tête. Il n'avait aucun problème avec son homosexualité, surtout maintenant que son père était en prison. Non, son homosexualité ne lui posait pas de problème. En revanche, il n'était pas sûr de pouvoir accepter d'être attiré par Harry. Il avait admis il y a peu qu'il ne détestait pas Harry. Mais ça s'arrêtait là. Ça devait s'arrêter là !

Déjà, Harry était hétéro. Ensuite, il n'avait vraiment pas besoin de ça en ce moment.

Et pourquoi se prenait-il autant la tête ?! Il avait seulement pensé qu'il était beau. Rien de plus.

Il reporta son regard sur Harry, et se rendit compte qu'il avait le souffle court. Il posait sa main sur son front. Il était brûlant ! Pas étonnant compte tenu des circonstances !

Il se leva et s'habilla rapidement. Il ne pouvait rien faire pour lui. Il devait l'emmener à l'infirmerie.

Il devrait ensuite prévenir ses amis. Harry allait vraiment mal, il avait tenté une fois d'en finir, rien ne l'empêchait de recommencer. Et il ne pourrait pas toujours le surveiller seul ! Il devait mettre Granger et Weasley au courant.

Il confia Harry Mme Pomfresh, sans faire attention à l'air surpris que celle-ci arborait. Après tout, ces deux-là étaient connus pour les nombreuses disputes et bagarres. Alors il y avait de quoi être étonnée de voir l'héritier Malfoy déposer délicatement le Sauveur du monde sorcier sur un lit de l'infirmerie. Enfin, peu importait, elle avait encore du travail !

Après son passage à l'infirmerie, Draco partit à la recherche de Granger et Weasley.

OoOoOoOoO

En se levant ce matin-là, Ron fut étonné de ne pas trouver Harry dans son lit. Il savait qu'Harry avait pour habitude d'aller se promener pendant la nuit, lorsqu'il n'arrivait pas à dormir. Mais il finissait toujours par revenir. Il regarda dans ses affaires et constata que sa cape d'invisibilité était toujours là. Il ne partait jamais sans elle… Il trouva sa carte des Maraudeurs. Il regarderait avec Hermione !

Il se prépara et descendit dans la salle commune pour rejoindre Hermione. Avant qu'elle n'ait le temps de dire le moindre mot, Ron lui dit :

- Harry n'est pas là. Son lit était vide quand je me suis réveillé…

- Hum… il a dû encore aller se promener cette nuit. Ce ne serait pas la première fois. Il s'est peut-être endormi ailleurs ?

- Je ne sais pas… Il n'a pas pris sa cape. C'est bizarre non ?

- Honnêtement Ron, je n'en sais rien… On ne peut pas dire qu'il soit vraiment lui-même ses derniers temps…

- Je devrais peut-être chercher sur sa carte et voir où il se trouve… Dit-il en montrant la carte qu'il avait descendu avec lui.

Hermione acquiesça. Ron déplia la carte et formula :

- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.

Le plan du château apparut sur le parchemin jusque-là vierge. Ils cherchèrent Harry partout où il aurait pu être susceptible de se trouver, en vain.

- Peut-être qu'il est hors du château ? Proposa Hermione.

- Par ce froid ?

Hermione haussa les épaules. Après tout, il devait bien être quelque part.

Elle vit le nom de Malfoy apparaître dans un couleur, suivit du nom d'Harry.

- Regarde ! Il est là !

- Mais qu'est-ce qu'il fout avec la fouine ! Et où ils vont comme ça ?

- On dirait qu'ils se dirigent vers l'infirmerie.

Elle soupira. Ils s'étaient probablement encore battus. Elle qui pensait qu'Harry avait mis de côté sa haine pour Malfoy lorsqu'il l'avait défendu à son procès. De toute évidence, elle s'était trompée…

- Viens, allons le rejoindre.

Ils se dirigeaient vers l'infirmerie quand ils croisèrent Draco dans les couleurs. Hermione fronça les sourcils. Il n'avait pas une égratignure. Or s'ils s'étaient battus au point d'aller ensemble à l'infirmerie, il devrait avoir des traces…

Sans qu'elle n'ait le temps de l'en empêcher, Ron attaqua Draco et le plaqua contre un mur.

- Qu'est-ce que tu lui as fait sale fouine ?!

- De quoi tu parles ? Grogna Draco en se débattant.

- Je te parle de Harry ! On sait que vous êtes allez ensemble à l'infirmerie !

- Comment vous savez ça ? Dit-il en haussant les sourcils. Peu importe ! Vous tombez bien, j'avais à vous parler d'Harry…

- Si jamais tu lui…

- Ron ! Intervient Hermione, lâche-le.

Elle sépara les deux garçons puis reporta son attention sur Draco.

- Tu as dit que tu devais nous parler d'Harry ?

- Pas ici ! Suivez-moi.

- Parce que tu crois qu'on va t'écouter ?! Rugit Ron.

- Écoutez, je sais qu'on ne s'est jamais entendu, que vous n'avez aucune raison de me faire confiance, mais croyez-moi ! C'est important.

Draco paraissait très sérieux. Et même inquiet, ce qui interpella Hermione.

- On te suit.

- Quoi ?! S'indigna Ron, non…

- Ron ! Arrête ! Suivons-le, c'est le meilleur moyen de savoir ce qu'il a dire de si important à propos d'Harry !

Ron grogna, mais consentit à les suivre. Draco les dirigea vers sa chambre de préfet. C'était encore le seul endroit où ils pouvaient être tranquille, et parler en toute liberté. Toute l'école n'avait pas besoin de savoir ce qu'il s'apprêtait à révéler…

Ils entrèrent dans la partie salon de sa chambre, et Draco les invita à s'asseoir dans un canapé, près d'une cheminée ornée de serpent. Pas de toute, c'était bien la chambre d'un Serpentard !

Il s'assit dans un fauteuil face à eux. Il ne savait pas comment leur annoncer ce qu'Harry avait tenté de faire hier soir, mais il se lança.

- Hier soir, pendant ma ronde, j'ai surpris Potter sortir du château.

- Et alors ?! Le coupa Ron, c'était une raison pour...

- Laisse-moi parler ! Tonna Draco. Je l'ai suivi. Il a marché pendant un moment, et il s'est arrêté devant le lac. Il... Il est resté planté là pendant un temps, puis il s'est écroulé... Il pleurait. J'ai voulu le rejoindre mais il s'est relevé. Et il a marché vers le lac. Il... Il a essayé de s'y noyer. Acheva-t-il dans un souffle.

Un silence de mort accueilli ses derniers mots. Ron et Hermione regardaient Draco dans les yeux, choqués par ce qu'ils venaient d'entendre. Ron aurait bien voulu accuser Draco de mentir... Mais au fond de lui, il savait qu'il disait la vérité.

Il ferma les yeux. Il avait bien vu qu'Harry allait mal, mais de là à vouloir en finir ? Bon sang, ils avaient failli le perdre cette nuit.

- C'est pour ça qu'il est à l'infirmerie ? Demanda tristement Hermione.

- Non... Après ça, je l'ai ramené ici. Je me suis dit qu'il ne voudrait pas être vu comme ça... Il avait totalement craqué. Il s'est vite endormi. Mais quand je me suis réveillé ce matin, il avait de la fièvre. Vu le froid qu'il faisait cette nuit, et... le lac... il est tombé malade. Alors je l'ai envoyé à l'infirmerie avant de partir à votre recherche, pour... pour vous prévenir.

- Pourquoi tu voulais nous prévenir ? Demanda Ron, tu le détestes !

- Non, souffla Draco. Je ne le déteste pas... J'ai toujours été jaloux de lui ! Mais... Écoutez, je sais que j'ai toujours été odieux avec vous, et que vous ne me faîtes pas confiance. C'est mérité. Et je m'excuse sincèrement pour toutes les insultes, tous les mauvais coups que j'ai pu vous faire. Mais Potter... Je lui dois la vie ! Il m'a sauvé dans la salle sur demande, et il m'a évité Azkaban ! Alors je l'aiderai. Que vous le vouliez ou non, je l'aiderai ! Je lui dois bien ça !

Ron et Hermione se regardèrent surpris par les mots de Draco. Un Malfoy qui s'excuse ! Ils ne s'attendaient pas à voir cela un jour. Plus surprenant encore, Draco semblait sincèrement inquiet pour Harry.

- Pourquoi l'avoir suivi hier soir ?

Draco hésita avant de répondre :

- J'avais un mauvais pressentiment...

- Comment ça ? S'étonna Ron.

- Je... Il y a plusieurs jours, j'étais dans la tour d'astronomie. J'ai entendu quelqu'un arriver. Comme je n'avais pas spécialement envie de me faire insulter, je me suis caché. C'était Potter qui arrivait. Il est resté un moment à regarder l'horizon, puis il s'est penché au-dessus du vide. J'ai vraiment cru qu'il allait sauter... Mais il s'est éloigné brusquement. J'ai cru que c'était passager, un gros coup de blues. Mais après ce qui s'est passé hier soir... Il va mal, il a clairement besoin d'aide !

- Et pourquoi devrait-on te faire confiance pour l'aider ? Demanda calmement Hermione.

- Honnêtement ? Vous n'avez aucune raison de me faire confiance. Et je sais que je ne suis pas forcément le mieux placé pour l'aider, vu notre passé... Mais je l'aiderai ! Mais je sais aussi que je n'y arriverai pas tout seul.

Curieusement, ils avaient envie de le croire. Il avait l'air sincère. Après tout, s'il n'avait pas suivi Harry hier soir, le pire serait arrivé. Ils devaient l'admettre. Draco l'avait sauvé.

- Même si tu veux l'aider, rien ne dit qu'il te laissera faire. Dit Ron, voyant Hermione protester, il poursuivit, mais je veux bien te laisser une chance. A toi de ne pas la gâcher. Et s'il lui arrive quoi que ce soit par ta faute, crois-moi, tu le paieras !

Draco acquiesça. Il comprenait la réserve de Weasley. Ron et Hermione sortirent de la chambre de Draco, et se redirigèrent vers l'infirmerie, voir Harry.

- Je suis étonnée que tu acceptes si facilement que Malfoy puisse vouloir aider Harry. Ou qu'il puisse l'aider tout court, dit Hermione.

- Hermy, soupira Ron, je sais qu'Harry et toi êtes persuadés que j'ai la capacité émotionnelle d'une petite cuillère... Mais même moi je suis capable de voir certaines choses...

- Que veux-tu dire ?

- Au fond, je sais bien qu'Harry n'a pas quitté Ginny uniquement parce qu'il se sent mal en ce moment, et qu'il ne pourrait pas la rendre heureuse. Personne ne peut être aussi obsédé par quelqu'un comme Harry l'a pu être de la Fouine !

- Tu crois que Harry a des sentiments pour Draco ? Se risqua Hermione.

- Je ne crois pas, j'en suis sûr ! Seulement, je pense qu'il refuse de l'admettre. Mais ce n'est pas parce qu'il ne l'admet pas que ça n'existe pas...

Hermione sembla réfléchir un moment. Elle aussi en était arrivée à la même conclusion il y a quelques mois de cela. Mais elle ne s'attendait pas à ce que Ron le prenne si bien, raison pour laquelle elle n'avait jamais abordée le sujet.

- Tu as l'air de le prendre plutôt bien...

- Oh crois moi ! Je ne l'ai pas si bien pris quand je m'en suis rendu compte ! C'est aussi pour cela que je lui en voulais d'avoir quitté Ginny... Mais vu ce qu'Harry a tenté de faire cette nuit... Je ne crois pas qu'il ait besoin que je le rejette à cause de ça... Il a besoin de notre soutien ! Et si pour ça, je dois accepter de voir Malfoy l'aider, et se rapprocher de lui, alors je le ferai. Je le soutiendrai, quoi qu'il arrive.

- Tu penses vraiment que Malfoy pourra l'aider plus que nous ? Tu crois que c'est réciproque ?

- Je n'en sais rien Hermy... Tout ce que je sais, c'est que si Harry a été obsédé par la Fouine pendant des années, il en est de même pour Malfoy... Mais... De toute façon, Malfoy ne pourra rien faire si Harry n'accepte pas ce qu'il ressent.

- Il pourrait faire pire que mieux... Si jamais... Il ne ressent pas la même chose. On ne sait même pas s'il est gay.

- C'est un pari risqué, je l'admets. Et puis, j'ai entendu certaines rumeurs... Ron souffla, je ne sais pas... J'espère qu'on ne fait pas une erreur en laissant le champ libre à Malfoy.

- Si jamais c'est le cas, on sera là pour lui.

Ron se retint de répondre qu'ils n'avaient pas vraiment été là pour lui ces derniers temps... Ils n'avaient pas été là pour lui hier soir. Mais Malfoy l'avait été. Alors il lui laisserait sa chance. A lui de ne pas la gâcher.

OoOoOoOoO

Quand Harry ouvrit les yeux, il reconnut immédiatement l'infirmerie. Seulement, il ne comprenait pas ce qu'il y faisait, ni comment il était arrivé là. Il se souvenait être sortis hier soir, être allé au lac. Il se rappelait ce qu'il avait tenté de faire... Mais Malfoy avait été là... Ne pouvait-il pas simplement se mêler de ses affaires ?!

- Ah M. Potter, vous voilà enfin réveillé ! S'exclama Mme Pomfresh.

Elle s'approcha de son patient, et commença à l'examiner.

- Hum, la fièvre est tombée. Parfais ! Dit-elle, surprenant Harry.

- Euh... Harry toussa, sa voix rendu rauque par les émotions de la veille, excusez-moi Mme Pomfresh, mais qu'est-ce que je fais ici ?

- Comment ça ? Vous étiez malade pardi ! Votre camarade vous a amené ici très tôt ce matin, vous aviez beaucoup de fièvre ! D'ailleurs, que faisiez-vous avec M. Malfoy ?

- Euh... Je... Hum, je ne sais pas. Je n'arrivais pas à dormir hier soir, alors je suis sorti... J'ai dû m'endormir à l'extérieur du château, mentit Harry.

Bien que ce n'était qu'à moitié faux. Il occultait seulement une partie de la vérité. Mais elle ne le lâcherait plus s'il lui disait tout...

- Bon sang ! Êtes-vous fou ?! Vous endormir à l'extérieur, par ce froid !

- Je sais, ce n'était pas malin... Dit piteusement Harry, ça ne se reproduira pas.

- Pour sûr que cela ne se reproduira pas ! Ne croyez pas vous en sortir comme cela ! Vous savez que le couvre-feu est valable pour tout le monde ! Vous n'aviez rien à faire hors de votre dortoir ! Mme la directrice en sera informée. Maintenant, reposez-vous, ordonna-t-elle.

Sur ces mots, elle s'éloigna. Harry voulu protester mais il se résigna. A quoi bon de toute façon ? Tout ça, c'est sa faute ! Pensa amèrement Harry. S'il s'était mêlé de ses affaires, rien de tout cela serait arrivé.

Il secoua la tête à ces pensées. Non, rien de tout cela ne serait arrivé, car il serait mort si Malfoy n'était pas intervenu... Il ne savait pas s'il devait s'en sentir reconnaissant, ou lui en vouloir. Hier soir, il se sentait tellement mal qu'il pensait que c'était la meilleure solution, la seule solution, pour que tout s'arrête. Mais là, il ne savait plus où il en était.

Les portes de l'infirmerie s'ouvrirent, attirant son attention. Ron et Hermione le virent, et le rejoignirent aussitôt. Hermione se jeta dans ses bras, les larmes aux yeux. Elle le serra fort, au grand étonnement d'Harry.

- Hey ? Qu'est-ce qui ne va pas ? C'est juste un peu de fièvre, pas de quoi s'inquiéter autant... Tenta de la calmer Harry.

- Harry... dit Ron, on sait... Pour hier soir... On sait...

Harry déglutit difficilement tandis qu'Hermione s'éloignait de lui en séchant ses larmes.

- Comment ? Murmura-t-il.

- C'est Malfoy, répondit Hermione, il nous a tous dit tout à l'heure.

- Vous n'allez quand même pas le croire ? Tente de nier Harry, en vain.

- Harry ! Ces derniers mois, on t'a vu te renfermer sur toi même de plus en plus. On voit bien que tu ne vas pas bien ! Alors oui, nous le croyons ! Tonna Ron, avant de reprendre plus doucement. Je sais qu'on n'a pas été très présent pour toi... Mais... Pourquoi avoir voulu en finir ? Pourquoi ne nous as-tu rien dit ?

- Je...

Harry n'arriva pas à parler. Trop d'émotions. Il craqua. Il craqua comme il n'avait jamais craqué devant eux.

- Je... J'étais fatigué... Je... Je ne sais pas... Sur le moment, ça me paraissait la seule chose à faire...

- Harry, souffla Hermione, quoi qu'il puisse se passer... Il y a toujours une autre solution. Nous sommes là pour toi. Et nous serons toujours là pour toi. Tu peux tout nous dire.

Harry détourna le regard. Il se sentait tellement minable. Il ne savait pas quoi leur dire. Il ne pouvait pas les regarder dans les yeux et leur dire que tout était sa faute. Que par sa faute, ses parents avaient été tués. Que parce qu'il s'était laissé piéger par Voldemort, Sirius avait été tué. Que s'il s'était rendu plus tôt à Voldemort pendant la bataille, peut-être que Remus, Tonks et tant d'autres ne seraient pas morts ce jour-là.

Il ne pouvait pas regarder Ron en face et lui dire que son frère était mort à cause de lui. Tout était de sa faute. A cette pensée, ses sanglots redoublèrent. Sa respiration se saccadait. Il avait peur. Peur qu'ils ne l'abandonnent. Peur qu'ils lui tournent le dos parce qu'il était trop faible.

- Harry... murmura Hermione en prenant doucement sa main dans les siennes. Calme-toi. Tout va bien. Si tu n'es pas prêt, ne dis rien. Prends ton temps. Quand tu seras prêt, nous serons là.

- Je... Je ne peux pas...

Ron et Hermione le regardèrent tristement. Quelque chose le bloquait, mais ils ignoraient quoi. Ils espérèrent que Draco arrivait à briser sa carapace.

Ron posa une main sur l'épaule d'Harry.

- Ce n'est pas grave Harry, ce n'est pas grave. Calme-toi. On va te laisser te reposer. D'accord ?

Harry acquiesça en silence tandis qu'Hermione serra une dernière sa main, avant de la lâcher. Harry se réinstalla dans son lit, puis s'endormit rapidement. Il était épuisé.

Ron et Hermione quittèrent l'infirmerie, après avoir demandé à Mme Pomfresh quand il pourrait sortir. Il pourrait sortir le soir même. Ils repasseraient à ce moment-là.

OoOoOoOoO

Dans l'après-midi, la Directrice McGonagall passa le voir. Mme Pomfresh l'avait informé que de toute évidence, le jeune homme avait enfreint le règlement la nuit dernière, en sortant du château.

Elle le sermonna pendant plusieurs minutes. Lui expliquant que même lui devait se plier au règlement de l'école. Elle n'eut cependant pas le cœur à le mettre en retenue... Le jeune homme semblait suffisamment puni pour cette fois.

- Mais attention M. Potter, au prochain écart, je ne serais pas aussi clémente. J'espère que je me suis bien fait comprendre !

- Oui Mme la Directrice.

- Bien, reposez-vous maintenant. Vous avez vraiment mauvaise mine !

Elle quitta l'infirmerie le cœur serré. Elle savait qu'elle faisait preuve de favoritisme. Mais Potter ne semblait pas avoir le moral, et elle ne put se résoudre à l'accabler encore plus. Elle se promit de le surveiller de plus près à l'avenir.

OoOoOoOoO

Le soir venu, Ron et Hermione repassèrent par l'infirmerie, mais Harry était déjà parti depuis une dizaine de minutes. Pris d'un doute, ils vérifièrent sur la carte, qui ne les quittait plus, où il se trouvait.

Ils furent soulagés lorsqu'ils constatèrent qu'il se dirigeait vers la chambre de préfet de Malfoy. Ils n'avaient plus qu'à espérer que les choses ne tourneraient pas mal entre eux.

Les connaissant, et malgré la volonté de Malfoy de l'aider, ce n'était pas gagné...

OoOoOoOoO

Harry toqua au tableau mais n'eut aucune réponse. Malfoy devait probablement être sortis. Il s'assit contre le mur et attendit patiemment le retour de Draco.

OoOoOoOoO

Après avoir prévenu les meilleurs amis d'Harry de sa « situation », Draco passa le reste de sa matinée à la bibliothèque, à travailler sur son devoir potion à rendre Lundi. Du moins, il essaya de travailler. Il n'arrêtait pas de penser à Harry. Allait-il le laisser l'aider ? Une chose était sûre, il allait devoir gagner sa confiance, et ce ne serait pas une chose aisée.

A l'heure du déjeuner, il se rendit dans la grande salle, et alla s'installer à la table des Serpentard. Malgré le fait qu'il ait été innocenté, il subissait toujours des regards méfiants, et parfois même des insultes. Mais ils les ignoraient toujours. Il ne se laisserait pas abattre.

Il croisa les regards de Ron et Hermione, et leur fit un bref signe de tête, qu'ils lui rendirent. Cela le rassura en quelque sorte. Il sentait qu'il avait en quelque sorte leur soutien. Bien qu'il trouvait qu'Hermione le regardait étrangement, comme si... elle savait quelque chose qu'il ignorait. Il reporta son attention sur Ron et se rendit compte qu'il le regardait exactement de la même manière ! Là c'était étrange ! Avait-il loupé quelque chose ?

Il haussa les épaules et se concentra sur son assiette. Il mangea rapidement, puis sorti prendre l'air. Il avait besoin de s'aérer l'esprit. Il savait qu'il devrait bientôt se confronter à Harry. Ce dernier sera probablement furieux qu'il ait parlé à ses meilleurs amis.

L'après-midi passa, et à la fin de la journée, il décida d'aller se reposer un bon dans sa chambre, avant d'aller dîner.

En arrivant, il trouva Harry assis contre le mur, près de l'entrée de sa chambre. Il souffla. De toute évidence, la confrontation était pour maintenant !

- Potter, salua-t-il.

- Malfoy, dit Harry en se relevant, tendu. J'ai à te parler !

- Je m'en serais douté... étant donné que tu es devant ma chambre... Il prononça le mot de passe, et le tableau s'ouvrit. Après toi, dit-il en tendant le bras vers l'entrée.

Harry se faufila dans la chambre et resta debout au milieu du salon. Draco entra après lui, posa son sac près d'un fauteuil, avant de s'y asseoir. Il proposa à Harry de prendre de place dans le canapé. Ce dernier s'exécuta. Il frotta ses mains sur son jean, gêné par la situation.

- Alors, tu voulais me parler ?

Harry releva la tête vers lui, et le regarda dans les yeux.

- Oui. Je... Hum. Je suppose que je devrais te... remercier pour hier soir. Mais étais-tu vraiment obligé d'aller en parler à Ron et Hermione ?!

- Harry...

- Et depuis quand ce n'est plus Potter ?! On se déteste ! Je ne me souviens pas t'avoir autorisé à être si familier avec moi !

- Je crois qu'il est plus que temps de mettre tout ça derrière nous. Et puis, vu ce qu'il s'est passé hier soir, je peux bien t'appeler par ton prénom, Harry.

- J'en étais sûr ! Tu vas te servir de cette histoire contre moi ! J'imagine que les journalistes te paieront le prix fort pour avoir tous les détails ! Je vois déjà les gros titres « Le Sauveur du monde Sorcier : Suicidaire ? », siffla Harry.

Draco serra les poings. Il ne devait pas réagir à la provoque d'Harry. Il devait prendre sur lui !

- Tu n'y es pas du tout ! Et sache que si j'avais voulu que tout le monde apprenne ce que tu as fait hier, je ne t'aurais pas ramené ici pour la nuit ! Je les aurais laissés te voir dans l'état dans lequel tu étais. Et le fait que tu es voulu en finir ne me fait pas jubiler ! C'est même tout le contraire.

- Je n'ai pas voulu en finir ! Nia Harry, j'ai seulement eu un... moment d'égarement.

- Tu peux te mentir à toi même, tu peux mentir à tes amis, mais pas à moi ! Je sais ce que j'ai vu hier soir ! Je sais ce que j'ai vu l'autre soir dans la tour d'astronomie !

Harry écarquilla les yeux. Comment pouvait-il être courant de ça ?

- J'étais là ! Dit-il comme s'il avait lu dans ses pensées. J'étais là, dans la tour, quand tu t'es penché au-dessus du vide, comme si tu avais voulu sauter ! A moins que ça aussi, ce n'était qu'un moment d'égarement ?

- Je...

Les battements de cœur d'Harry s'accélérèrent, sa respiration se saccada. Non... Il ne pouvait pas être au courant... Les larmes lui montèrent aux yeux. Il ne voulait pourtant pas craquer une nouvelle fois devant lui ! Mais c'était plus fort que lui. Il craquait, et ne pouvais rien faire pour s'en empêcher.

Draco le vit, et se leva pour venir s'installer près de lui. Il posa une main sur son épaule, et remonta sa tête avec son autre main.

- Hey, calme-toi, ça va aller. Je ne te juge pas. Je veux seulement t'aider...

- Pourquoi voudrais-tu m'aider ? Souffla Harry. On s'est toujours détesté, tu n'as aucune raison de vouloir m'aider !

- C'est...

Draco plongea son regard dans les yeux verts d'Harry, remplis de larmes. Il se devait d'être honnête.

- Je ne t'ai jamais vraiment détesté... J'ai été vexé que tu rejettes mon amitié à l'époque... Même si je le comprends aujourd'hui. Je me rends compte que j'ai toujours été odieux avec toi. J'étais un petit con prétentieux, je voulais être comme mon père. Je voulais qu'il soit fier de moi ! Mais la guerre est passée, et ça m'a fait réaliser que je ne partageais pas les idées de mon père... Et tu m'as sauvé ! Deux fois !

- Si c'est une question de dette de vie, sache que je n'attends rien de toi, souffla Harry en détournant le regard.

- Ça n'a rien à voir ! Si je veux t'aider, c'est... c'est parce que je ne veux pas que tu meures ! J'ignore pourquoi, mais je refuse de rester les bras croisés pendant que tu essais de te tuer !

Il mentait. Au fond de lui, il savait très bien pourquoi il refusait de voir Harry mourir. Mais il ne pouvait pas se laisser aller à ses sentiments, il souffrirait à coup sûr ! Jamais Harry ne pourrait les partager... Il ferma douloureusement les yeux.

- S'il te plait, murmura-t-il, laisse-moi t'aider... Ou bien laisse Granger et Weasley t'aider. Mais n'abandonne pas...

Quelque chose céda en Harry. Il voulait s'en sortir... Seulement, il ignorait comment faire. Peut-être que Malfoy pourrait entendre ce qu'il ne pouvait avouer à Ron et Hermione...

- Tout est ma faute, dit-il dans un sanglot.

Il lâcha prise, incapable d'en dire plus. Ses pleures redoublèrent. Draco l'attira alors à lui, et le serra dans ses bras. Il le laissa déverser sa peine, lui murmurant des mots apaisants.

Harry pleura pendant de longues minutes, avant de s'écarter de Draco, honteux de s'être autant laisser aller devant lui.

- Harry, je sais que cela te prendra du temps, mais fais-moi confiance. Rien de ce que tu me diras ne sortira d'ici.

- Alors pourquoi l'avoir dit à Ron et Hermione.

- Parce que tu as besoin d'aide. Et que je savais que seul, je ne pourrais pas toujours être là pour...

- Pour m'empêcher de me tuer ? Dit piteusement Harry.

Draco hocha la tête.

- Il fallait que je les mette au courant. Ils peuvent t'aider !

- Ils ne peuvent rien... Ils devraient me détester... Surtout Ron...

- Pourquoi ?

- PARCE QUE TOUT EST MA FAUTE ! Tous ces morts, c'est ma faute ! Mes parents sont morts pour me protéger ! Sirius est mort parce que j'ai été trop stupide et que je suis tombé dans le piège que Voldemort m'a tendu ! Remus, Tonks, Fred... Ils sont tous morts parce que je ne me suis pas rendu assez tôt à Voldemort !

Draco resta sans voix face à l'éclat d'Harry. Se méprenant sur son silence, Harry se leva brusquement pour partir.

Mais Draco réagit aussitôt et lui attrapa le poignet, bien décidé à ne pas le laisser partir dans son état. Il pourra refaire une connerie.

Harry tenta de se débattre, mais Draco raffermit sa prise, bien décider à le retenir.

- Lâche-moi ! Cria Harry.

Il tira plus fort sur son bras, attirant Draco à lui. Ils tombèrent tous les deux au sol, Draco au-dessus de lui. Il en profita pour mieux le bloquer de son corps, et l'obliger à l'écouter.

- Harry ! Rien de tout ça n'était ta faute ! C'est celle de Voldemort ! Tes parents, ton parrain, ils sont morts parce qu'ils t'aimaient ! C'est ce qu'on fait quand on aime quelqu'un. On est prêt à risquer à sa vie pour lui. Quant aux autres... Tous ceux qui sont morts pendant la bataille. Ils savaient dans quoi ils s'embarquaient ! Ils connaissaient les risques ! Mais ils se sont battus tout de même. Pour toi, mais pas seulement ! Ils se sont battus pour leurs libertés !

Harry cessa de se débattre, et se remit à pleurer. Draco reprit plus doucement.

- Tu dois faire la paix avec tout ça. Ne laisse pas ta culpabilité te bouffer ! Tu n'es en rien coupable de tout ça ! Au contraire ! Tu t'es même sacrifié pour sauver tout le monde ! Mais tu t'en es sorti !

- Peut-être que j'aurais mieux fais de rester mort.

- Non Harry...

- C'est ce que je ressens en tout cas ! Je suis mort ce jour-là ! Je suis mort, et j'aurai préféré le rester ! A quoi bon rester en vie, si c'est pour souffrir ?!

Draco fut touché par les propos d'Harry. De toute évidence, il serait difficile de lui redonner goût à la vie.

- Harry, tu te trompes... Pense à tous ceux qui seraient malheureux si tu n'étais plus là...

- Ils seraient mieux sans moi !

- Non...

- Qu'est-ce que tu en sais ?! Demanda Harry, hargneux.

- Je le sais, parce que moi, je serais malheureux si tu mourrais. Dit-il doucement.

- Pourquoi ?

- Parce que je ne te déteste pas...

Prit d'une impulsion, Harry releva la tête et posa ses lèvres sur celles de Draco, avant de s'éloigner rapidement, horrifié d'avoir fait ça.

Draco resta un moment figé, surpris par le geste d'Harry. Il ne se contrôla plus, et embrassa à son tour Harry. Ce dernier écarquilla les yeux, surpris que Draco ne le rejette pas. Puis il ferma les yeux, et se laissa aller au baiser. Il entrouvrit ses lèvres, laissant l'accès à Draco. Il en profita pour y passer sa langue, et venir au contact de celle d'Harry.

Le baiser se fit pressant. Draco y fit passer tout ce qu'il pouvait. Il voulait montrer à Harry qu'il n'était pas seul. Qu'il serait là pour lui. Il voulait lui montrer que la vie valait la peine d'être vécue ! Il espérait seulement ne pas se faire briser le cœur en retour.

Quand le besoin de respirer se fit ressentir, ils se séparèrent, le souffle cours. Draco caressa doucement la joue d'Harry, souriant légèrement.

Harry ferma les yeux au contact. C'était agréable. C'était apaisant. Il ne voulait pas partir. Il voudrait rester ici, à l'abri, dans les bras de Draco. Mais l'heure du dîner approchait.

Sans un mot, ils se relevèrent. Harry s'apprêtait à sortir, quand une main sur son bras l'arrêta. Il se retourna vers Draco, l'interrogeant du regard. Draco lui sourit et l'embrassa tendrement. Il posa ensuite son front contre celui d'Harry, le regardant dans les yeux.

- Je ne te déteste pas. C'est même tout le contraire. Alors je t'en prie, n'abandonne pas... Repose toi sur moi. Je peux t'aider. S'il te plait.

Harry ferma les yeux. Il laissa glissa son visage dans le creux du coup de Draco. Il respira son odeur. Puis murmura.

- Je ne peux rien te promettre, mais je peux essayer...

- Viens quand tu veux ! Je peux te donner le mot de passe si tu veux. Quand tu sens que ça ne va pas. Quand tu sens que tu vas craquer, viens me trouver. Je serais là pour toi. Je veux être là pour toi !

- Je ne veux pas te faire de mal...

- Alors laisse-moi t'aider !

Harry hocha la tête, et profita encore quelques minutes de l'étreinte chaleureuse de Draco. Puis il alla rejoindre Ron et Hermione pour le repas du soir.

Ce soir-là, Harry dormi paisiblement. Apaisé par les mots de Draco. Apaisé par les baisés qu'ils avaient échangés.

Il ne pouvait qu'être honnête. Il avait quitté Ginny, pas seulement parce qu'il ne se sentait pas capable de la rendre heureuse. Mais aussi parce qu'au moment de défendre Draco à son procès, il avait réalisé qu'il ne se supporterait pas de le voir aller en prison. C'est là qu'il avait réalisé les sentiments qu'il avait pour lui. Mais il ne l'acceptait que maintenant.

Mais ça lui faisait peur. Et si l'espoir que lui apportait Draco était anéanti par le rejet de ses amis ? Ron, Hermione... Pourraient-ils accepter ses sentiments pour le Serpentard ? Il ne pouvait que l'espérer. Il ne supporterait pas de perde cet espoir inespéré...

Vendredi 18 Décembre 1998

Presque un mois s'était écoulé depuis la tentative d'Harry. Il faisait de son mieux pour tenir bon. Ron et Hermione faisaient de leur mieux pour l'aider, même s'il refusait toujours de leur parler. Mais Draco leur avait assuré qu'il s'était un peu confié avec lui. Il ne leur avait pas parlé du rapprochement qui s'était opéré entre eux. Il préférait que cela vienne d'Harry.

Mais ce dernier avait trop peur de leur réaction. D'ailleurs, avant de leur parler, il aurait aimé savoir s'ils étaient ensemble ou non. Mais il avait trop peur de la réponse, alors il n'osait pas aborder la question avec Draco.

Cependant, Ron et Hermione n'étaient pas dupes. Ils voyaient bien que les deux garçons s'étaient rapprochés. Cela semblait aidé Harry. Bien qu'il ait toujours des moments difficiles. Mais il s'accrochait. Il s'accrochait à l'espoir que lui offrait Draco. C'était son ancrage. Il était son point d'ancrage à la vie.

Draco lui avait donné son mot de passe. Aussi, dès qu'il se sentait mal, qu'il se sentait sur le point de vouloir lâcher prise, il allait dans la chambre de Draco. S'il ne s'y trouvait pas, il l'attendait.

Pour finir, il passait presque tout son temps avec lui. La plupart du temps, ils discutaient. Ils apprenaient à réellement se connaître. Parfois, Harry se confiait, pleurait sur son épaule. Ils s'embrassaient aussi. Beaucoup. Dans ces moments-là, Harry se sentait revivre. Même si cela ne durait que le temps d'un baiser, cela lui faisait du bien, et l'amenait à penser qu'il pouvait s'en sortir.

Draco profitait du temps qui lui était accordé au près d'Harry, s'attendant toujours à ce qu'on le lui enlève. La peur de le perdre ne le quittait pas. Il avait peur qu'Harry abandonne. Il avait peur de ne pas arriver à lui redonner goût à la vie. Il avait aussi peur qu'Harry ne change d'avis. Qu'il ne réalise qu'il n'avait rien à faire avec lui. Peur que les autres ne les pointent du doigts, et ne l'éloignent de lui. Mais s'il devait le perdre pour qu'Harry soit heureux, alors il s'y plierait. Même si cela devait le détruire au passage. Il le supporterait. Pour Harry.

OoOoOoOoO

Ils se trouvaient dans sa chambre, enlacés dans son lit. Harry venait d'avoir un nouveau coup de blues. Il avait fait de son mieux pour le réconforter, pour l'apaiser.

Harry avait la tête nicher dans son coup. Il sentait sa respiration ralentir, signe qu'il s'endormait.

- Harry, chuchota-t-il. Ne t'endors pas...

- Hum... Je suis bien là, marmonna Harry, à moitié endormi.

Draco sourit. Oui, ils étaient bien là. Mais il avait sa ronde à faire, et Harry était censé rejoindre son dortoir.

- Je sais Harry, dit-il en embrassant son front, mais je dois aller faire ma ronde. Tu devrais rejoindre ton dortoir.

Harry se resserra contre Draco.

- S'il te plait... Je veux rester ici...

Draco le serra à son tour contre lui, en lui caressant les cheveux.

- D'accord. Reste. Mais je dois vraiment aller faire ma ronde.

Harry acquiesça en le laissant se relever. Il se mit à l'aise pour dormir, et s'installa confortablement sous la couette. Il s'endormit aussitôt.

Draco remit sa robe de sorcier, fit le tour du lit et s'assit près de Harry. Il passa sa main dans ses cheveux en bataille, et déposa un baiser sur son front.

- Je reviens vite, chuchota-t-il.

Sur ces mots, il se releva et alla faire sa ronde. Faisant aussi vite qu'il le pouvait pour ensuite retrouver Harry.

OoOoOoOoO

Lorsqu'il revient de sa ronde, Harry dormait toujours profondément. Il se changea et se mit rapidement au lit. A peine s'était-il installé qu'Harry reprit place contre lui, soupirant d'aise.

Draco le serra dans ses bras, souhaitant pouvoir le tenir dans ses bras pour le reste de sa vie. Cela ne faisait plus aucun doute. Il était tombé amoureux d'Harry. Il soupira et s'endormit sur ses pensées.

Samedi 19 Décembre 1998

Quand Harry se réveilla, Draco était déjà levé. Il devait probablement être en train de préparer sa malle pour rentrer au Manoir pour les fêtes. Lui-même accompagnaient Ron et Hermione chez les Weasley, bien que l'esprit de Noël ne serait pas vraiment au rendez-vous.

Il se leva en soupirant. Il n'avait pas envie d'y aller. Il ne pouvait pas les regarder dans les yeux. Et il n'avait pas envie de croiser Ginny. Depuis leur rupture, la jeune fille semblait lui en vouloir. Il la comprenait, bien entendu. Mais cela ajoutait une source de stress dont il n'avait pas besoin. Et il n'avait pas envie de s'éloigner de Draco.

- Bonjour Harry ! Dit Draco en venant l'embrasser. Tu as bien dormi ?

- Oui, très bien. Je me sens bien... quand... quand je suis avec toi.

Draco lui sourit. Lui aussi se sentait bien avec lui. Et son cœur se serrait à l'idée de devoir s'éloigner de lui pour les fêtes. Il le prit dans ses bras, et ne put empêcher les mots de sortir.

- Tu vas vraiment me manquer...

Harry referma ses bras dans le dos de Draco, et le serra aussi fort qu'il le pouvait.

- Toi aussi tu vas me manquer... Je... Est-ce que...

- Oui ? L'encouragea Draco.

- Est-ce que l'on est... ensemble ? Souffla Harry.

- Et bien... Est-ce que tu en as envie ?

- Oui...

- Alors on est ensemble, répondit Draco en l'embrassant sur la tempe.

Harry doucement dans l'étreinte de Draco. Il appréhendait vraiment de s'éloigner de Draco pour les fêtes. S'il se sentait mal, Draco serait loin de lui. Et ça lui faisait peur. Mais le fait de savoir où ils en étaient réellement tous les deux l'apaisait un peu.

- J'ai peur, souffla-t-il tout de même, jusqu'ici, si j'ai tenu le coup, c'est grâce à toi. Parce que tu étais là dès que ça n'allait pas... Mais là... Je vais être seul...

- Harry... Tu ne seras pas seul. Ron et Hermione seront là pour toi. Ce sont tes meilleurs amis...

Harry se dégagea de l'étreinte de Draco rageusement.

- Tu ne comprends vraiment pas ! Comment pourrais-je expliquer à Ron ce qui ne va pas ?! Lui qui a perdu son frère...

- Tu as perdu tout autant ! Tu as parfaitement le droit d'avoir mal !

- Mais je ne peux pas en parler à Ron ! Pas quand son frère est mort par faute.

- Harry... On en a déjà parlé... Tu n'es en rien responsable...

- Laisse tomber... Le coupa Harry.

Il se détourna de Draco, le cœur serré. Si Draco l'avait aidé tenir tout ce temps, il ne parvenait cependant pas à comprendre la culpabilité d'Harry pour tous les morts que la guerre avait provoqués. Il sentit une fois de plus les larmes monter, mais refusait de se laisser aller.

- Hey... Harry, regarde-moi.

Harry se retourna pour lui faire face, le regardant dans les yeux.

- Si quelqu'un ici doit culpabiliser d'avoir provoqué des morts, je devrais être le premier à me sentir coupable. J'étais du mauvais côté pendant la guerre. Et si je pouvais revenir en arrière, je ferais les choses différemment... Mais je ne peux pas... Personne ne le peut... Alors je dois vivre avec ma culpabilité.

- Quoi ? Tu essai de me dire que je dois prendre sur moi ?!

- Non ! J'essaie de te dire que je te comprends ! Même si je pense que tu n'es responsable de rien, je te comprends.

Harry ferma les yeux, et posa sa tête contre l'épaule de Draco.

- Je suis désolé... Je n'aurai pas dû m'en prendre à toi comme ça... J'ai laissé ma peur prendre le dessus... Je ne veux pas être loin de toi. J'ai besoin de toi ! Je sais que nous deux, ça ne fait pas longtemps, mais j'ai besoin de toi...

- Je suis là. Même si nous serons séparés pour les fêtes, je suis là. Rien ne t'empêche de venir me voir si tu en as envie. Je sais que le Manoir représente des mauvais souvenirs pour toi... Mais tu peux venir quand tu veux !

- Que dirais ta mère en me voyant venir ?

- Je ne sais pas... Elle sait pour mon homosexualité. Et elle te doit autant que moi, alors... Je ne crois pas qu'elle dirait quoi que ce soit.

Harry hocha la tête. La perspective de pouvoir le voir le rassurait.

- Il faut que je parle à Ron et Hermione. Pour... Pour nous.

- Tu as peur de leurs réactions ?

- Pas toi ?

- Pas vraiment... Après tout, ils savent que j'ai décidé de t'aider, d'être là pour toi. Et ils me regardent sans arrêt comme s'ils savaient tous. Je ne crois pas qu'ils seraient surpris.

- Je leur parlerai, promit-il.

Ils s'embrassèrent tendrement. Puis le baiser devint de plus en plus fiévreux. Harry se colla un peu plus contre Draco, et ils gémirent, sentant leurs virilités se toucher. Draco passa ses mains sous le t-shirt d'Harry, appréciant la douceur de sa peau. Il soupira d'aise quand il sentit Harry se frotter un peu plus contre lui, avant de s'écarter.

- Harry... Attends !

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Si tu... si on continue comme ça, je ne suis pas sûr de pouvoir me contrôler...

A ses mots, Harry rougit. Il n'avait aucun doute quant à son attirance envers Draco. Une part de lui en avait envie... Mais il ne se sentait pas encore prêt.

- Oh... Je... Je suis désolé, dit-il en s'éloignant, n'osant plus le regarder dans les yeux.

- Draco le retint, posant un doigt sous son menton pour le forcer à le regarder.

- Hey... Ce n'est rien. Je sais que tu n'es pas prêt.

- Je... C'est que... Je n'ai... Jamais... Enfin...

- Chut... Je sais. Ne t'en fais pas. Nous avons tout notre temps.

Draco lui embrassa le front pour l'apaiser, avant de s'éloigner.

- Je dois terminer de préparer mes affaires. Tu devrais aller en faire autant, si tu ne veux pas rater le train.

- Tu as raison. Je vais y aller. Je... Je suppose qu'on ne se reverra pas d'ici là... Dit-il gêné.

Une fois arrivé à Londres, reste dans ton compartiment. Je viendrais te voir.

Sur cette promesse, Harry s'en alla préparer ses affaires. Le départ était pour bientôt, et s'il ne se dépêchait pas, il louperait effectivement le départ.

OoOoOoOoO

Le train était parti depuis environ une heure déjà. Harry était seul dans son compartiment avec Ron et Hermione. Il se dit que c'était peut-être le moment pour leur parler de sa relation avec Draco. Il toussa pour attirer leur attention.

- Hum... J'ai... Je dois vous dire quelque chose...

Ron et Hermione se regardèrent, intrigués. Ils doutaient qu'Harry ne souhaite leur parler de ce qui le tourmentait. Ce n'était ni l'endroit, ni le moment. Alors de quoi pouvait-il vouloir leur parler ?

- Nous t'écoutons Harry, dit doucement Hermione.

- Oui... Je... Je ne sais pas trop comment vous le dire, ni comment vous allez le prendre... C'est... C'est au sujet de Draco. On... est... ensemble, termina-t-il dans un souffle, sans oser les regarder.

Alors c'est de ça qu'il s'agissait. Ils avaient vu juste quant aux sentiments des deux garçons. Ils ne s'attendaient cependant pas à ce que ce soit aussi rapide. Mais Harry avait l'air un peu mieux, alors ils seraient heureux pour eux. Pour lui.

- On s'en doutait un peu, dit Ron.

- Ah oui ?

- Ouais... enfin, pas que vous étiez ensemble... Mais que vous aviez des sentiments l'un pour l'autre.

- Comment ça ?

- Harry, vous avez toujours été plutôt obsédé l'un par l'autre, répondit Hermione.

- Oui ! Alors, quand Draco nous a dit qu'il voulait t'aider... On a commencé à s'en douter.

- Alors... Vous n'êtes pas en colère contre moi ?

- Eh bien... Non. Nous, on veut que tu sois heureux mon pote !

- Et il faut dire que tu as l'air d'aller mieux depuis que tu passes du temps avec lui.

- Je ne... vous dégoûtes pas ?

- Quoi, parce que c'est un mec ? Demanda Ron. Je n'ai jamais eu de problème avec ça ! Et tu es notre meilleur ami. On sera toujours là pour toi ! Que tu sois homosexuel n'y change rien !

Harry se retient de pleurer. Mais il était sincèrement ému par ses meilleurs amis. Et soulager aussi, qu'ils ne le rejettent pas.

- Merci, souffla-t-il.

Tout n'était pas dit, mais l'essentiel pour le moment. Ils espéraient que sa relation avec Draco l'aiderait à s'en sortir. Et qu'il finirait par pouvoir se confier à eux.

OoOoOoOoO

Lorsque le train arriva à la gare de King's Cross, les élèves commencèrent à sortir de leurs compartiments. Il en était de même pour Ron et Hermione.

- Harry, tu viens ?

- Partez devant, je vous rejoins sur le quai. Je... Draco a dit qu'il viendrait... me dire au revoir. Dit Harry en rougissant légèrement.

- Ok, on t'attend là-bas alors.

Une fois seul, Harry soupira. Sa conversation avec Ron et Hermione l'avait vraiment rassuré. Il n'attendit pas longtemps, que Draco se faufila dans son compartiment. Le voyant, Harry se leva rapidement, et se jeta dans ses bras pour l'embrasser passionnément. D'abord surpris, Draco ne mit pas longtemps à répondre avec la même intensité au baiser.

Lorsque le besoin de respirer se fit ressentir, Harry s'éloigna à contre cœur, posant son front contre celui de Draco.

- Ils savent.

- Oh... Et alors ? Comment ont-ils réagi ?

- Comme tu l'as dit, ils n'étaient pas vraiment surpris. Tant que je suis heureux...

Draco lui sourit, et caressa sa joue. Il le regardait dans les yeux, s'imprégnant de son beau visage. Il allait lui manquer.

Harry vient nicher son visage dans son coup, respirant son odeur d'orange amère. Ils voulaient profiter au maximum des quelques minutes qui leurs restaient, avant de devoir se quitter pour les vacances.

La porte du compartiment s'ouvrit brusquement, les faisant sursauter et s'éloigner l'un de l'autre.

OoOoOoOoO

Sur le quai, Ron et Hermione rejoignirent Ginny qui avait déjà retrouver Arthur et Molly Weasley. Les retrouvailles se firent chaleureuse. Molly fronça cependant les sourcils.

- Où est Harry ? Il n'est pas avec vous ? S'inquiéta la mère de famille.

- Il nous rejoint dans quelques minutes...

- Pourquoi ?! Demanda Ginny, il était avec vous pourtant ?

- Oui, mais il nous a demandé de partir devant. Il avait un truc à faire.

- Je vais le chercher !

- Ginny ! Cria Ron, attends !

Trop tard, elle était déjà partie. Il tenta de la rattraper, mais ce qui devait arriver arriva. Elle se figea devant la porte du compartiment dans lequel se trouvait Harry, embrassant et enlaçant Draco Malfoy. Elle ouvrit brusquement la porte.

- Harry, demanda-t-elle d'une voix blanche, qu'est-ce que tu fais avec lui ?!

Les deux garçons s'étaient éloignés, surpris par l'arrivée de Ginny. Ron apparut derrière Ginny.

- Ginny... Je... Euh...

- Comment tu as pu me faire ça ?!

Harry fronça les sourcils. Lui faire quoi ? Ils avaient rompu au début de l'été. Il ne voyait pas ce qu'il faisait de mal. Ce n'était apparemment pas l'avis de la jeune Weasley.

- C'est pour ça que tu m'as quitté ?! Pour être avec ce... ce Mangemort ?! Tu m'as trompé avec lui ? Demanda-t-elle avec colère.

- Non ! C'est... Pas du tout ! C'est très récent...

- Arrête Ginny, dit son frère, ça ne te regarde pas...

Elle se retourna vers son frère, le regard sombre.

- Tu étais au courant ?!

- Oui... Harry nous l'a dit pendant le voyage.

- Nous ?

- A Hermione et moi.

- Oh je vois, et personne n'a jugé bon de me prévenir que mon petit ami se tapait un...

- Ex... Ex petit-ami Ginny... On a rompu...

- Mais je croyais que tu avais seulement besoin de temps ! Dit-elle, les larmes aux yeux. Je croyais que tu reviendrais vers moi ! Je croyais que tu m'aimais !

- Je t'ai aimé... Mais... Je... Je suis désolé si tu as compris que je reviendrais avec toi... Mais pour moi, notre rupture a toujours été définitive.

Ginny s'avança vers Harry. Il sentit plus qu'il ne vit la gifle qu'elle lui asséna, avant de partir en courant, pleurant son chagrin.

Harry posa la main sur sa joue, et regarda tristement Ron.

- Ron... Je...

- Stop ! Dit Ron en levant la main. Si tu t'apprête à t'excuser, ne dis rien !

Harry baissa tristement le regard. Il sentit Draco glisser sa main dans la sienne, en soutien.

- Tu n'as pas à t'excuser ! Poursuivit Ron. Tu as toujours été très clair concernant Ginny. Ce n'est pas de ta faute si elle a imaginé autre chose de son côté. Ce n'est pas de ta faute.

Harry releva rapidement son regard vers son meilleur ami.

- Tu ne m'en veux pas ?

- Non, souffla Ron, je te l'ai dit, tu n'es pas responsable ! Et c'est moi qui suis désolé. Je n'ai pas eu le temps de la retenir qu'elle partait déjà à ta recherche !

- Je suis désolé de vous interrompre, mais nous ferions mieux de quitter le train... Intervint Draco.

Ils se dirigèrent tous les trois vers la sortie. Draco tira une dernière fois Harry à lui pour l'embrasser, et lui glisser à l'oreille de prendre soin de lui, et qu'il lui manquerait. Il salua Ron d'un signe de tête et sorti le premier du train.

Ron, suivit de Harry, rejoignirent Hermione qui les attendait toujours. Elle regarda d'un air désolé Harry.

- Où sont mes parents ?

- Ils ont suivi Ginny... Elle est revenue en pleur, mais a refusé de dire quoi que ce soit. Bien que je me doute...

Harry baissa à nouveau la tête, désolé de faire du mal à son ex petite amie. Ce n'était pas ce qu'il voulait.

- Aller, viens, rejoignons-les, dit Ron en passa un bras autour de ses épaules, en guise de soutien.

Ils retrouvèrent les parents Weasley et Ginny à la sortie de la gare. Molly, comme à son habitude, accueillie Harry en le serrant dans ses bras. Elle était désolée pour la rupture entre lui et sa fille, mais elle le considérerait toujours comme un fils.

Le retour au terrier se fit dans un silence tendu. Ginny continuait de pleurer de son côté, sous les yeux interrogateurs de ses parents. Harry ne savait plus où se mettre, gêné par la situation. Ron et Hermione de leur côté étaient désolé pour Ginny, mais ne pouvaient s'empêcher d'être exaspérés. Harry avait toujours été clair quant à la fin de leur relation...

Ginny fonça dans sa chambre à leur arrivé, sous le regard désolé d'Harry. Une fois de plus, il faisait du mal autour de lui.

Molly se retourna vers son fils, et l'interrogea du regard. Ce dernier soupira. Il s'apprêtait à expliquer ce qui s'était passé quand Harry le devança.

- Je suis vraiment désolé Molly... Ginny m'a surpris avec quelqu'un et...

- Oh... Je vois... Il est vrai qu'elle a eu du mal à votre rupture... J'imagine que cela a été difficile pour elle.

- Maman... ça fait des mois qu'ils se sont séparés... Mais elle était persuadée qu'Harry allait revenir vers elle... Mais il a toujours été clair là-dessus. Elle s'est imaginée des choses toute seule...

- Je suis désolé...

- Voyons Harry chéri, tu n'as pas à t'excuser. Tu as parfaitement le droit de continuer ta vie. Elle s'en remettra.

Elle lui tapota gentiment la joue, avant de s'en aller préparer le dîner. Ron incita Harry à le suivre dans sa chambre, tandis qu'Hermione paraît discuter avec Ginny, et tenter de l'apaiser un peu...

Vendredi 25 Décembre 1998

Une semaine était passée depuis l'incident dans le train. Ginny évitait le plus possible Harry, lui en voulant d'être avec Malfoy. Bien sûr, elle ignorait tous des circonstances qui les avaient rapprochées tous les deux.

Harry s'en voulait énormément du mal qu'il faisait à la rouquine. Ron ne cessait de tenter de le rassurer. Que ce n'était absolument pas de sa faute si Ginny s'était fait de faux espoirs. Mais rien n'y faisait. Il culpabilisait toujours. Plus le temps passait, plus il pensait que ne cessait de faire du mal à cette famille qui l'avait accueillie. Il se sentait mal. Il voudrait que Draco soit là... Mais même si le blond lui avait assuré qu'il pouvait venir le voir quand il le souhaitait au Manoir, il n'osait pas le déranger...

Il soupira. Il devait se lever et se préparer. Bill et Fleur, Charlie, et Percy n'allaient pas tarder à arriver. George, depuis la mort de Fred, était retourné vivre chez ses parents. Il remontait doucement la pente. En mémoire de son frère, il avait décidé de reprendre sa vie en main ! Après les fêtes, il allait retourner vivre dans l'appartement qu'il partageait avec son frère. Et il allait ré-ouvrir le magasin de Farces et attrapes. C'était leur rêve, il refusait de laisser l'affaire couler...

Harry admirait sa force. Il aimerait tellement être aussi si fort que lui. Mais il était faible. Plus il passait du temps de Draco, plus il lui était difficile de tenir le coup. Mais il faisait de son mieux pour cacher son mal être à la famille Weasley. Il devenait très doué pour ça...

OoOoOoOoO

Les cadeaux avaient été échangés. Le repas était déjà bien avancé. L'ambiance n'était pas si mauvaise. Bien sûr, tout le monde avait une pensée pour le membre manquant de la famille. Mais en sa mémoire, chacun avait décidé de faire de cette journée un bon souvenir.

Malgré la bonne ambiance, Ginny ne cessait de regarder Harry sombrement. En une semaine, sa peine s'était muée en colère. Elle en voulait à Harry ! Elle s'imaginait mariée à lui plus tard. Elle se voyait avoir des enfants avec lui. Mais il l'avait quitté ! Soi-disant parce qu'il ne pourrait pas la rendre heureuse. Et elle le trouvait dans les bras de ce... Mangemort ! Elle le détestait ! Elle les détestait tous les deux ! Alors le voir là, à la table de sa famille, la mettait en colère !

- Alors Harry, si tu nous parlais de ta... relation, demanda-t-elle hargneusement.

- Ginny, souffla Ron, ce n'est pas le moment !

- Quoi ?! Oh, c'est un secret peut-être ? Elle reporta son attention sur Harry, tu as honte peut-être ?

Embarrassé, Harry bafouilla quelque chose. Les conversations s'étaient arrêtées entre les Weasley, intrigués par l'intervention de la cadette.

- De quoi parle-t-elle ? Interrogea Percy.

- Il se trouve, dit-elle en se tournant vers son frère, et le reste de la famille, qu'Harry sort avec Draco Malfoy !

Un silence gêné accueillie cette révélation. Harry était devenu pâle, le souffle coupé, n'osant pas regarder sa famille d'adoption. Il attendait avec appréhension leur rejet...

- C'est vrai ? Demanda Bill.

- Oui... souffla Harry, se sentant de plus en plus mal.

Ron, inquiet pour son meilleur ami, décida d'intervenir.

- Malfoy a beaucoup changé ! Il s'est même excusé auprès d'Hermione et moi pour toutes les insultes ! La guerre l'a changé. Ce n'est plus le petit con prétentieux qu'il était !

- Eh bien... Commença Molly, j'imagine que si Harry le juge digne de lui, nous pouvons lui laisser une chance.

Le reste de la famille acquiesça. Harry les remercia d'un regard. Ils tenaient sincèrement à eux, il ne voulait pas les perdre.

- Non mais vous êtes sérieux ?! Il me quitte pour un mec ! Il me quitte pour un Mangemort, et vous acceptez aussi facilement ?!

- Voyons Ginny, tempéra Arthur, je sais que votre rupture a été difficile pour toi... Mais cela le regarde.

- Non ! Il devait revenir avec moi ! Elle se tourna vers Harry, tu disais que tu m'aimais ! Et après la guerre, tu m'as quitté, disant que tu ne pourrais pas me rendre heureuse ! Et là, je te retrouve en train d'embrasser ce... vaurien !

- Ginny...

- Tais-toi ! Tu n'es qu'un traître ! Tu m'as menti ! Elle pleura, j'aurais préféré que tu meurs dans la forêt interdite ! Il y a eu tellement de mort à cause de toi !

- GINNY ! Tonna Molly.

- Quoi ?! Vous n'êtes pas d'accord ? S'il s'était rendu plus tôt, Fred serait peut-être encore en vie !

- Ça suffit ! Intervint George en tapant du poing sur la table. Comment peux-tu dire une chose pareille ?!

Harry se sentait mal. Il n'arrivait pas à respirer. Il se leva doucement, tentant de paraître le plus calme possible.

Harry, souffla Hermione.

- Ça va... J'ai juste... besoin de... Excusez-moi...

Il quitta la salle à manger d'un pas tendu, et se précipita vers la chambre qu'il occupait. Un silence pesant suivi son départ. Tous regardaient sombrement la rouquine.

- Hermione, dit Ron, va le voir... Il vaut mieux ne pas le laisser seul.

Hermione se leva immédiatement et monta rejoindre Harry.

- Ouais... Pauvre Harry.

- Ginny ! Tu. La. Fermes. S'énerva Ron.

- Ron, dit Molly, calmes toi...

- Non ! Non je ne me calmerai pas ! Elle est allée trop loin !

- Elle ne le pensait pas...

- Peu importe ! Il se tourna vers sa sœur, tu sais pourquoi il s'est rapproché de Malfoy ?

Ginny déglutit face à la colère de son frère, elle l'avait rarement vu aussi en colère. Elle fit non de la tête, alors Ron poursuivit.

- S'ils se sont rapprochés, dit Ron les dents serrées, c'est parce qu'il y a un mois, Harry allait tellement mal qu'il a tenté de se noyer dans le lac.

Molly hoqueta, une main près du cœur, choquée par la nouvelle. Plus personne ne parlait autour de la table.

- Il allait tellement mal, qu'il pensait que la seule solution pour arrêter de souffrir était de mourir ! Malfoy était là. C'est lui qui l'a sauvé ! Après ça, il nous a prévenu Hermione et moi. Il nous a dit qu'il voulait l'aider ! Qu'il l'aiderait, quoi qu'on en dise. Et il l'a aidé ! Harry avait l'air mieux grâce à lui ! Et toi... Toi ! Tu lui balances à la figure qu'il aurait mieux fait de mourir ?! Comment peux-tu dire une chose pareille ?!

Sur ces mots, il quitta lui aussi la salle à manger, pour retrouver Harry et Hermione. Arrivé près des escaliers, il croisa Hermione, paniquée.

- Ron ! Il... Il s'est enfermé dans la salle de bain ! Il ne me répond pas !

- Bon sang ! Dit-il en montant les escaliers en courant. Préviens-les !

OoOoOoOoO

Harry se précipita dans la chambre qu'il occupait avec Ron, le souffle court. Il avait la nausée. Les larmes coulaient sur ses joues sans qu'il ne puisse les retenir. Il avait mal ! Il avait tellement mal. Il se laissa glisser le long de la porte, ramena ses genoux à lui, et pleura.

Elle avait raison... Tout était sa faute... Il aurait mieux fait de mourir. Plus personne ne souffrirait à cause de lui... Il ne souffrirait plus... Il essaya de penser à Draco, pour chasser ses idées noires, mais il finirait par le faire souffrir lui aussi...

Il se releva difficilement et sortit de la chambre. Il entendit quelqu'un monter, alors il se dépêcha d'entrer dans la salle de bain. Il la ferma à clé, et sortit sa baguette pour lancer un puissant collaporta.

Il entendit Hermione frapper à la porte. Elle l'appelait. Elle lui demandait d'ouvrir la porte, mais il l'ignora.

Il se regarda dans le miroir. Ses yeux étaient rougis par les larmes. Il se dégouttait. Il se remit à pleurer. C'était trop dur... Il ne pouvait plus supporter la souffrance, la culpabilité. C'était trop. Il n'en pouvait plus !

Il ouvrit plusieurs placards, jusqu'à trouver une lame de rasoir. Il souffla, et se regarda une dernière dans le miroir. Il ferma les yeux. Puis les rouvrit, sûr de lui. Les larmes coulaient toujours sur ces joues.

Il se tourna vers la baignoire, et d'un sort la remplie. Il se glissa dans l'eau doucement. Il regarda la lame, puis ses poignets. Il fit glisser la lame contre son poignet, regardant avec soulagement le sang couler de la blessure. Il repassa la lame, appuyant plus fort. Il grimaça sous la douleur, mais continua. Il répéta son geste sur son autre poignet.

Il laissa tomber la lame dans le fond de la baignoire. Il sentait que sa tête tournait. La perte du sang se fit vite ressentir. Il ferma les yeux et se glissa un peu plus dans la baignoire. Soulagé. Bientôt, il serait enfin libéré de toute cette souffrance. Il pensa à Draco... Il n'avait pas tenu sa promesse. Il s'excusa mentalement auprès de lui, avant de perdre connaissance...

OoOoOoOoO

Ron courrait vers la salle de bain. Il avait un mauvais pressentiment. En arrivant devant la pièce, il vit de l'eau couler sous la porte. Il pâlit en voyant du sang se mélanger à l'eau.

Il enta d'enfoncer la porte, mais elle ne céda pas. Harry l'avait sûrement bloquée avec un sort. Il sorti sa baguette et formula tous les sorts qu'il connaissait. Il entendit des bruits de pas précipités. Il vit son père, accompagné de Bill et George.

- Ron, qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda Arthur.

- Harry s'est enfermé. Je... Je crois qu'il tente de...

Les mots restèrent bloqués. Arthur et ses fils regardèrent le sol et virent l'eau mélangée de sang. Ils sortirent leurs baguettes, et finirent par réussir à ouvrir la porte. Ils entrèrent rapidement, pour voir Harry, inconscient, dans la baignoire, les poignets en sang.

- George, Ron, sortez-le de l'eau. Bill, va prévenir ta mère que nous emmenons Harry d'urgence à Ste Mangouste !

Pendant que ses fils exécutèrent ses ordres, Arthur attrapa des serviettes pour recouvrir les blessures d'Harry.

Sitôt fait, ils transplanèrent directement à Ste Mangouste. Harry fut rapidement pris en charge par les médicomages.

S'en suivit une longue attente pour les Weasley. Molly, Hermione et Bill avaient rejoint Ste Mangouste peu de temps après l'admission d'Harry.

Ron culpabilisait. Ils auraient dû parler des problèmes d'Harry plus tôt. Même si Malfoy l'avait aidé, ce n'était de toute évidence pas suffisant ! En pensant à Malfoy, il se dit que personne ne l'avait prévenu...

- Je reviens, dit-il à Hermione, je vais envoyer un hibou à Malfoy pour... le prévenir.

- Je l'ai déjà fait... Avant de partir, j'ai envoyé un hibou.

- D'accord, souffla-t-il en se rasseyant.

Il lui prit délicatement la main, et la serra. Elle pleurait. Tout Molly Weasley. Comment avait-il pu en arriver là ? Comment avaient-ils pu louper les signes ? Il était évident qu'il n'irait pas bien après tout ce qu'il avait vécus ! Toutes ces pertes... Sa propre mort... Elle aurait dû faire plus attention à lui.

OoOoOoOoO

Malfoy arriva en catastrophe à Ste Mangouste. Son cœur battait la chamade ! Il priait Merlin pour qu'il ne soit pas trop tard ! Il espérait qu'Harry ai été pris en charge assez tôt ! Il ne le supporterait pas s'il en était autrement. Il ne supporterait pas de le perdre ! Il lui avait promis de l'aider...

Il aperçut les Weasley au bout du couloir, mais se figea. Il n'osait pas approcher. Étaient-ils au courant pour lui et Harry ? Les accepteraient-ils ? Ce n'étaient pas l'endroit pour provoquer un conflit. Mais il avait besoin de savoir comment allait Harry. Il avait besoin de savoir ce qui c'était passé. Pourquoi Harry avait-il retenté de se tuer ?

Il souffla et s'avança vers la famille. Il toussa pour signaler sa présence. Ils levèrent tous la tête vers lui. Ron se leva et vint à sa rencontre.

- Salut...

- Salut. J'ai... J'ai eu le hibou de Granger.

- Ouais... C'est... C'est bien que tu sois là.

- Comment va-t-il ?

- On ne se sait pas encore. Les médicomages l'ont pris en charge il y a deux heures environ.

- Que s'est-il passé ?

Ron secoua la tête, la gorge nouée. Arthur Weasley se leva à son tour, et expliqua ce qui s'était passé à la fin du repas. Les mots blessants de Ginny. Harry quittant la salle à manger. Comment ils l'avaient trouvé dans la salle de bain...

Draco serrait les poings. En colère contre Ginny. En colère contre lui-même. Il aurait dû être là pour lui ! Il ne l'avait pas suffisamment aidé ! Une larme coula contre sa joue. Il l'essuya rapidement. Ne voulant pas montrer ses faiblesses aux Weasley.

- Viens t'asseoir avec nous. Je suis sûr qu'il sera content de te voir à son réveil, dit Mme Weasley avec bienveillance.

Il vit George et Bill lui faire une place, et s'installa. Ils attendirent encore une heure, avant qu'un médicomage ne vienne les tenir informer de l'état d'Harry.

- Bonjour. M. Potter est tiré d'affaire. Il se repose pour le moment. Mais je dois admettre qu'il n'est pas passé loin... Il aura sûrement besoin d'être suivi.

- Nous y veillerons ! Répondit Mme Weasley. Pouvons-nous le voir ?

- Bien sûr, mais pas trop longtemps. Il a besoin de repos. Chambre 217.

Sur ces mots, il se retourna et parti s'occuper de ses autres patients.

- Je vous laisse aller le voir, dit Bill. Je vais rentrer et prévenir Fleur et Percy qu'il va bien... si on peut dire.

- Prévient Ginny aussi s'il te plait, je suis sûr qu'elle s'en veut beaucoup... Dit Molly.

- Elle peut ! S'agaça Ron.

- Ron. Je ne dis pas que ses paroles n'ont pas... précipités les événements. Mais... Elle n'est pas entièrement responsable...

- Oui enfin, si elle n'avait pas dit tout ça, il n'aurait pas...

- Tu ne peux pas le savoir... souffla Draco.

- Comment ça ? Il allait mieux ! Toi-même tu as bien dû t'en rendre compte.

- Il n'allait pas mieux ! Il... Il s'accrochait oui, mais il n'allait pas mieux ! J'ai été arrogant de penser que je pouvais l'aider...

- Alors quoi ? Tu vas laisser tomber ?!

- Je n'ai pas dit ça ! Mais il a besoin d'aide. Il a besoin de parler à un professionnel, avant que sa culpabilité ne finisse par vraiment le tuer !

- Sa culpabilité ? Interrompit Molly Weasley. De parles-tu ?

- Il... Draco souffla. Il m'a fait confiance en m'en parlant. Je suis désolé, mais il faut que ça vienne de lui.

- Mais...

- Il a raison Molly. Si Harry lui a confié certaines choses, c'est qu'il a confiance en lui. Si nous forçons le jeune Malfoy à trahir cette confiance, vers qui Harry se tournera-t-il ?

Draco remercia du regard M. Weasley. C'était une forme de bénédiction pour sa relation avec Harry. Il ne pouvait lui en être que reconnaissant.

- Bon ! Allons voir Harry ! Dit Ron en se dirigeant vers la chambre désignée par le médicomage.

Ils le suivirent et entrèrent dans la chambre occupée par Harry. Il était là, allongé sur son lit d'hôpital, pâle comme la mort. Ils entourèrent silencieusement son lit, attristés de le voir ainsi.

Draco se plaça à ses côtés, et pris l'une de ses mains froides entre les siennes. A son contact, Harry papillonna des yeux, et tourna la tête vers lui. Lorsqu'il reconnut Draco, ses yeux s'embuèrent de larmes. Il ne sembla pas remarquer la présence de la famille Weasley.

- Draco, souffla-t-il.

- Hey...

- Je suis... désolé...

- Chut... Ne t'excuse pas, ça va aller.

- Gin... Elle a raison... Tout est ma faute...

- Harry...

- Ils sont tous morts par ma faute.

- Harry, les Weasley...

- Ils devraient me détester, le coupa Harry dans un sanglot. Ils devraient me détester pour la mort de Fred... Je... Je n'ai pas pu le sauver... dit-il avant de perdre connaissance.

Molly sortit en pleur de la chambre, suivit de son mari. Ron, Hermione et George regardaient tristement, et avec étonnement Harry.

- Alors... C'est pour ça qu'il ne nous a rien dit ? Chuchota Ron.

- Oui... Répondit Draco... Il était persuadé que s'il vous parlait, il vous perdrait...

- Mais enfin c'est absurde ! S'exclama Ron.

- Il croit vraiment qu'il est responsable de la mort de Fred ? Demanda George dans un souffle.

- Il se sent responsable de toutes les victimes de la guerre... De toutes les victimes de Voldemort. Ses parents, son parrain... M. Lupin... Votre frère... Il croit que s'il s'était rendu plus tôt, il aurait pu éviter plein de morts...

- Bordel ! Ginny... Elle a vraiment touché un point sensible...

Draco hocha la tête. Oui... Elle avait lancé à la figure d'Harry exactement ce qui le tourmentait. Il soupira tristement. Allait-il un jour s'en sortir ? Allait-il un jour surmonter tout ce qu'il avait vécu ?

- Nous ferions mieux de rentrer... Dit Hermione. Il a besoin de repos. Nous reviendrons demain.

- Allez-y, je... je préfère rester encore un peu avec lui.

- D'accord. A bientôt Draco.

Ils sortirent de la chambre et rejoignirent les parents Weasley. Ils rentrèrent tous ensemble au Terrier, moroses. La souffrance d'Harry les touchaient énormément. Savoir qu'il allait mal au point de vouloir en finir avec la vie leur faisait mal. Ils souhaitaient tellement qu'il puisse être heureux...

A peine rentrés qu'ils tombèrent sur Bill, Fleur, Percy et Ginny au salon. A la vue de sa sœur, les yeux rougies, Ron ne put contrôler sa colère.

- Tu peux être fier de toi !

- Ron... Je... J'ignorais qu'il allait tenter de se tuer. Ce que j'ai dit... Je ne le pensais pas... J'étais en colère contre lui.

- Et cela justifie ce que tu lui as dit ?! S'énerva George à son tour. Tu lui as balancé à la figure qu'il aurait mieux fait de mourir et que Fred était mort par sa faute ! Comment as-tu pu être aussi cruel ?!

- Calmez-vous... Cela ne sert à rien de se disputer. Ça n'aidera en aucun cas Harry à aller mieux, tenta de tempérer Percy.

- Peut-être ! Comme ça n'a pas aidé qu'elle lui balance toutes ces horreurs ! Il le pensait déjà ! Il était déjà persuadé qu'on devait le détester ! Et toi, Ron pointa du doigt sa sœur, toi, c'est comme si tu lui avais confirmé que c'est ce qu'on pensait de lui !

Ginny se leva en s'enfuit en pleurant vers sa chambre. Molly se retourna vers ses fils, un regard accusateur.

- Vous vous sentez mieux ? Vous croyez que c'est en la culpabilisant qu'Harry va s'en sortir ?

Ron et George serrèrent les dents, mais ne répondirent rien. Au fond, elle avait raison. S'en prendre à leur sœur n'allait pas aider Harry.

- C'est vraiment ce qu'il pense ? Demanda Bill.

Molly se tourna vers son fils aîné.

- Il s'est réveillé à l'hôpital. Il a vu le jeune Malfoy, mais n'a pas remarqué notre présence. C'est ce que nous avons compris... à travers ses pleurs.

- Le médicomage a dit qu'il aurait besoin d'aide. Peut-être devrions nous lui trouver un psychomage ? Intervint Arthur.

Ron secoua la tête.

- Il refusera d'en voir un. Et le forcer n'y changerait rien. Il faut qu'il veuille s'en sortir...

- On peut peut-être le convaincre, dit doucement Hermione. Draco arrivera peut-être à le convaincre. Il avait l'air de penser que c'est ce qu'il lui fallait.

- Une chose est sûre, c'est qu'il ne s'en sortira pas seul... Ajouta George.

- Mais il n'est pas seul ! Dit Molly. Nous n'avions rien vu jusqu'ici, mais maintenant que nous le savons, il est hors de question de le laisser tomber !

Ils acquiescèrent tous à ces paroles. Molly s'en alla à la recherche d'un psychomage, pour quand Harry accepterait d'en voir un. Le plus tôt serait le mieux ! Elle écrivit également à la Directrice McGonagall, pour la prévenir de l'état d'Harry. Qu'il aurait besoin d'être surveiller. Encore fallait-il qu'il soit en état de retourner à Poudlard à la rentrer...

Samedi 25 Décembre 1999

Un an était passé depuis la tentative de suicide d'Harry. Quelques jours après son hospitalisation, il fut autorisé à rentrer chez lui, ou plutôt chez les Weasley, à condition qu'il soit suivi par un psychomage. Il fut récalcitrant à cette idée, mais Draco sut le convaincre. Pour la première fois de sa vie, il avait supplié quelqu'un. Il l'avait supplié d'accepter de se faire aider. Il lui avait dit qu'il ne voulait pas le perdre. Qu'il ne s'en remettrait pas. Même s'ils n'étaient ensemble que depuis un mois...

A son retour chez les Weasley, Harry parlait peu. Il mangeait peu aussi. Mais à force de persuasion, Molly avait réussi à le faire manger suffisamment pour ne pas perdre de force.

Ils s'étaient tous réunis au salon un soir, pour lui parler. Ils lui avaient assurer qu'ils n'avaient aucune raison de lui en vouloir pour la mort de Fred. George lui-même s'était posté près de lui, et lui avait dit que Fred connaissait les risques. Il savait qu'il risquait de ne pas en sortir vivant. Mais il avait quand même combattu. Pour Harry. Mais aussi pour leur liberté ! Harry craqua ce soir-là. Ils le serrèrent tous dans leurs bras. Ils lui apportèrent tous le soutien dont il avait besoin.

Il était retourné avec Ron et Hermione à Poudlard, non sans avoir promis à Molly Weasley qu'il se reposerait sur Ron, Hermione et Draco à la moindre difficulté. Il poursuivit ses séances de psychomage, même à Poudlard.

Sa relation avec Draco avait bien évolué. Ils étaient très proche l'un de l'autre. Draco lui avait dit qu'il l'aimait, un soir où Harry lui avait dit qu'il avait l'impression qu'une part de lui était morte lorsque Voldemort lui avait lancé le sort de mort. Harry lui avait qu'il l'aimait peu de temps après, juste avant qu'ils fassent l'amour pour la première fois.

Un an était passé, et Harry se remettait doucement. Les séances avec la psychomage commençaient à porter leurs fruits. Il acceptait enfin qu'il n'était pas responsable. Il avait même pardonné à Ginny, bien qu'ils ne retrouveraient jamais une amitié, à peine une entente cordiale. Mais personne ne chercha à forcer Harry. Ils comprenaient tous qu'il ait préféré prendre ses distances avec elle.

Harry se préparait dans la chambre qu'il occupait au Terrier. Toute la famille s'était réunie la veille pour fêter le réveillon de Noël. Et ce midi, la famille Weasley accueillait Draco et Narcissa Malfoy, ainsi qu'Andromeda Tonks et Teddy Lupin, le filleul d'Harry. Ce petit bout avait également aidé Harry à aller mieux. Mais Draco était son point d'ancrage. Sa lueur d'espoir dans les ténèbres.

Narcissa Malfoy avait très bien réagis à l'annonce du couple de son fils avec Harry. Elle avait été très peinée d'apprendre la dépression du Sauveur, et se trouvait soulagée de le voir s'en sortir. Draco l'aimait énormément. Il ne supporterait pas de la perdre.

- Harry ? Cria Ron. Dépêche-toi ! Ton cher et tendre est arrivé !

Harry secoua la tête en souriant, amusé par l'attitude de son meilleur ami. Il se regarda une dernière fois dans le miroir, et renonça à dompter sa tignasse. De toute façon, c'est ainsi que Draco l'aimait. Pourquoi changer ?

Il descendit rapidement, pressé de retrouver son petit ami. Ils avaient quitté Poudlard l'été dernier, après l'obtention de leurs Aspics. Draco étudiait à Londres l'art subtil des Potions. Après la tentative de suicide d'Harry, il s'était trouvé une vocation pour la médicomagie. Il voulait pouvoir sauver des vies.

Harry quant à lui, avait pris une année sabbatique pour réfléchir, et se recentrer sur lui-même. Ces quelques mois lui avaient permis d'admettre qu'il ne voulait plus devenir Auror. Hermione lui avait suggéré de devenir professeur de Défenses contre les forces du mal, après tout, il avait pris du plaisir à entraîner ses camarades en cinquième année. Si l'an passé, cette carrière ne lui disait rien, il se sentait de plus en plus attiré par un poste de professeur. Il voulait pouvoir aider ses élèves comme ces professeurs l'avaient aidé lors de sa dépression.

Il se jeta dans les bras de son petit ami, qu'il n'avait pas vu depuis... seulement quelques jours. Mais c'était toujours trop à son goût. Il l'embrassa tendrement, appréciant la chaleur de ses lèvres. Draco répondit au baiser avant la même ferveur, avant de s'éloigner.

- Eh bien, que me vaut cet accueil ?

- Tu m'as manqué !

- Tu m'as manqué aussi, sourit Draco.

Harry lui rendit son sourire.

Un an était passé, et il se sentait enfin heureux. Grâce à la famille Weasley qui serait toujours là pour lui. Grâce à Andromeda, dont il s'était beaucoup attaché. Grâce à son filleul, Teddy, qu'il savait qu'il aimerait comme un fils. Grâce à Narcissa, qui s'était toujours montrée bienveillante envers lui.

Mais surtout, grâce à Draco. Son amour. L'homme de sa vie. Son ancrage.

FIN


Et voilà... J'espère vraiment que ça vous a plu.

Je sais que ça va plutôt vite entre Harry et Draco, mais bon... ça reste un OS :p J'espère avoir réussi à vous faire ressentir ce que je voulais : la peine, la détresse d'Harry. L'attachement que les Weasley ont pour Harry.

J'avoue que Ginny se comporte comme une peste... Je ne voulais pas en faire une méchante, mais juste une "gamine" qui ne mesure pas la portée de ses mots. Je pense qu'on a parfois tendance à dire des choses qu'on ne pense pas, sans penser à l'impact que ça aura... Enfin, c'est mon avis^^

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé dans une petite review :)

A bientôt ;)

(J'ai déjà commencé un nouvel OS, j'espère pouvoir le mettre en ligne assez rapidement ! Mais bon, il faut que je prenne le temps d'écrire ! C'est pas l'envie qui manque pourtant :p)