Hello!

Ce OS a été écrit dans le cadre de la 137ème nuit du FoF, en un peu plus d'une heure, sur les thèmes "Musarder" (flâner, rêvasser) et "Chien". Lorsque le thème "chien" est tombé, je n'étais pas très loin dans l'écriture de "musarder", alors j'ai décidé d'associer les deux, qui correspondent très bien à notre cher colonel (général ici) Roy Mustang.

Bien évidement, je ne pouvais pas ne pas écrire de Royai pour une nuit du FoF, et les mots sont venus un peu tous seuls. J'aime beaucoup quand Riza réplique à son supérieur, parce que malgré son air sérieux, je suis certaine qu'elle a un grand sens de l'humour et de la dérision.

N'hésitez pas à me dire si vous avez apprécié!

Disclaimer: Fullmetal Alchemist appartient à Hiromu Arakawa


Riza tira une dernière balle avant de récupérer sa cible, complètement détruite en son centre. Elle démonta ensuite son arme, la nettoya, la graissa et la remonta avec la vitesse acquise par l'habitude. Cela faisait plus de dix ans qu'elle le faisait, et elle était certaine de pouvoir accomplir cette tâche les yeux fermés. Elle rangea son matériel avant de quitter le terrain de tir et de rejoindre le bureau du général Mustang.

Les premières choses qu'elle remarqua en entrant dans la pièce furent la pile de dossiers qui trônait sur le bureau de son supérieur et l'absence dudit supérieur. La pile n'avait pas diminué d'un poil, et au soupir agacé que le capitaine Hawkeye émit, le lieutenant Breda lui expliqua la situation.

— Le général a reçu un coup de fil peu après votre départ, Hawkeye. Il semblait d'un coup super heureux, et il a insisté pour aller promener Hayate, alors que Fuery l'a fait juste après le déjeuner. Et quand on lui a rappelé les dossiers, il a simplement dit que vous les auriez oubliés à la fin de la journée.

Riza fronça les sourcils. Comment ça elle les aurait oubliés ? Certainement pas ! Le général n'avait plus besoin d'afficher cette image de glandeur invétéré qu'il avait adoptée pour éviter d'attirer l'attention sur lui ces dernières années, mais depuis qu'il était monté en grade, il avait plus intérêt à faire son travail correctement s'il voulait progresser jusqu'au poste qu'il convoitait depuis la fin de la guerre d'Ishbal.

Un peu brusquement, elle prit une partie des dossiers et commença à les lire pour voir si elle pouvait en signer certains à la place de son supérieur. C'était une habitude qu'ils avaient prise rapidement, lorsque Riza avait compris que le jeune lieutenant-colonel qu'elle avait décidé de servir n'aimait tout simplement pas la paperasse, et qu'il préférait musarder jusqu'à ce que la date limite soit trop proche pour qu'il ait le temps de protester lorsqu'elle prenait les choses en main. Depuis des années, elle pouvait sans problème reproduire la signature de son supérieur, et faire avancer son travail un peu plus efficacement. Mais elle préférait n'avoir recours à cette méthode qu'en cas de force majeure. Après tout, c'était lui qui avait choisi de devenir un chien de l'armée, donc il était responsable de son travail.

La pile sur le bureau de Riza avait diminué de moitié lorsque la porte s'ouvrit. La bouille noir et blanc de Hayate passa l'ouverture, et le chien se précipita vers sa maîtresse pour lui faire la fête. Riza posa son stylo et caressa son chien avec plaisir. Son poil était froid, mais sa queue battante et sa langue sortie attestaient d'une promenade riche en activité physique.

Riza se redressa pour voir Mustang juste devant son bureau, un sourire ravi plaqué sur ses lèvres. Il enleva son écharpe bleue et ses gants et elle ne put s'empêcher de lui lancer une pique.

— J'espère que vous avez suffisamment pris l'air pour aujourd'hui, général, parce que votre travail vous attend.

— Je peux vous dire que vous ne perdez pas votre temps pour essayer de me mettre au travail, capitaine, répliqua Mustang en réprimant un rire. Mais pour les dernières heures de cette journée, j'aimerais que vous laissiez les dossiers de côté.

— Vous voulez me convertir à vos méthodes de flemmard, monsieur ?

Riza ne put empêcher le coin de ses lèvres de se soulever. Peut-être était-ce à cause de la joie de son chien après cette promenade impromptue ou celle de l'alchimiste de flammes qu'il exprimait dans un regard rempli d'espoir, mais cette journée s'était plutôt bien déroulée, et elle n'avait pas envie de se fatiguer à forcer son supérieur à travailler.

— Vous savez, celui qui m'obligera à mettre les dossiers de côté n'est pas encore né.

Le sourire de Roy s'accentua et le cœur de Riza fit un saut dans sa poitrine. Il n'allait tout de même pas…

— Les gars, lança le général aux hommes qui les observaient en silence, vous pouvez partir maintenant. Il est à peine dix-sept heures, vous pouvez faire ce que vous voulez de votre soirée.

Fuery, Breda et Havoc se levèrent d'un seul homme et récupérèrent leurs affaires. Juste avant de passer la porte, Havoc demanda, un air de connivence sur le visage, s'ils pouvaient aller boire un verre en l'honneur de leur deux supérieurs. Abasourdie, Riza ne put qu'observer Roy poser une main nonchalante sur son bureau et agiter l'autre en souriant.

— Comme vous voudrez, mais je vous veux à l'heure demain matin ! Pas de gueule de bois un mercredi !

Quelques instants plus tard, il ne restait plus dans le bureau qu'un chien qui se reposait sur son tapis, une jeune femme qui se posait énormément de questions, et un homme au sourire désarmant.

— A nous deux, Riza.

Son prénom dans la bouche de Roy la fit frissonner. Cela faisait trop longtemps qu'elle ne l'avait pas entendu, et cette sensation lui avait manqué. Roy contourna son bureau, et l'air malicieux qu'il affichait fit place à un regard doux et chaleureux. Riza avait envie d'y plonger, de s'y perdre et d'y rester à jamais. Elle se leva pour tenter de garder la face, mais la main qu'il posa sur son épaule l'obligea doucement à se rasseoir. Instinctivement, elle effleura le coude de Roy pour garder le contact. Combien de temps avait passé depuis la dernière fois qu'il l'avait touchée ainsi ? Cela devait être au moment où il l'avait rattrapée lors d'une visite de la reconstruction d'Ishbal. Elle avait manqué une marche et s'était retrouvée dans ses bras. Les choses se seraient sûrement corsées si le lieutenant-colonel Miles n'était pas arrivé à ce moment-là.

Secouant la tête, Riza retourna à l'instant présent, à la chaleur de la main de Roy sur son épaule et la douceur de son uniforme sous son coude, là où il le posait sur son bureau pour rêvasser au lieu de travailler.

— Quel était ce mystérieux coup de fil ? Et pourquoi cette soudaine envie d'aller promener Hayate ?

— Eh bien, c'était quelqu'un de haut placé qui m'annonçait une bonne nouvelle, et je n'ai pas eu d'autre choix que de passer chez moi pour récupérer un objet qui vous appartient.

— Ah ? Et qu'ai-je bien pu oublier chez vous, général ?

Malgré le ton taquin qu'elle prenait, Riza se sentait fébrile. Au plus profond d'elle elle attendait les prochains mots de Roy avec impatience. L'alchimiste se pencha davantage vers elle et son autre main plongea dans sa poche, sortant un écrin noir qu'il ouvrit d'un geste habile, comme s'il s'était entraîné jusqu'à le faire sans hésitation. Le souffle coupé, Riza observa la bague qui reposait sur le coussin de velours. Un rubis cerné de deux diamants, sertis sur un anneau d'or argenté brillait sur le tissu noir. Elle avança la main et effleura le métal. Il était chaud, sortant tout juste de la poche de Roy.

— La loi ne nous condamnera plus pour ça et le généralissime nous a donné sa bénédiction. Je sais que nous n'avons rien fait dans ce sens depuis que nous sommes dans l'armée, mais je n'oublierai jamais tous les gestes, les regards et les paroles à double sens que nous avons échangés durant toutes ces années. Je suis certain d'une chose, Riza, c'est que je souhaite passer le reste de ma vie à tes côtés.

— Alors, murmura Riza, il n'y a qu'une chose à faire.

Elle prit l'écrin et le posa sur son bureau, avant de remonter ses mains sur les épaules de Roy, ses yeux plantés dans les siens. D'un geste vif, elle attrapa son col et l'attira vers elle. Leurs lèvres se rencontrèrent en un baiser empressé, un baiser qu'ils avaient attendu plus de dix ans, depuis celui qu'ils avaient échangé sur le quai d'une petite gare de campagne.

Lorsqu'ils se séparèrent, hors d'haleine, Riza sourit.

— Si je peux continuer à te gronder lorsque tu laisses tes dossiers de côté, je resterai avec toi avec plaisir.

Les yeux de Roy scintillèrent. Il glissa la bague au doigt de Riza et murmura d'une voix sourde et pleine de retenue :

— Si tu savais comme j'aime ce mot lorsqu'il sort de ta bouche…

— Lequel ? La voix de Riza n'était qu'un souffle, et ses yeux passaient de la bague, qui lui allait parfaitement, aux yeux sombres de Roy.

— Plaisir, répondit-il avant de fondre à nouveau sur ses lèvres.

Riza se perdit dans leur étreinte, les dossiers oubliés.