Note de la traductrice : Hey ! Me voici avec la traduction de la formidable histoire de maquira !

Petit lexique pour ceux qui ne sont pas totalement à l'aise avec les termes du fandom :

Archive of Our Own ou AO3 est une plateforme comme très populaire dans le fandom anglais.

Les kudos sont les noms des likes, bookmark le fait de noter sa progression dans une histoire et subscribe de la suivre.

Un Office AU est simplement une fanfic se passant dans une entreprise.

J'espère vraiment que vous allez aimer, désolée d'avance pour les fautes qui m'ont échappées et bonne lecture !


Chapitre 1

Aujourd'hui allait être une journée incroyable.

Harry bailla -sa sucette saveur fraise dans la bouche- devant l'ascenseur en verre, tout en pressant le bouton du dernier étage avec son coude. Il s'adossa contre un mur froid et transparent, recevant les vagues de lumière reflétées par les grattes-ciels.

Il ferma les yeux, profitant du soleil qui passait à travers la vitre. Soleil. Harry sourit légèrement, gardant les yeux fermés. Le soleil de Seattle brillait en décembre —comme quoi des miracles se produisaient de temps en temps.

Oui, aujourd'hui allait être une incroyable journée, pensa-t-il, soupirant avec regret.

Harry allait la passer entre ces murs, à la merci de son cruel et implacable patron ainsi que de ses supérieurs toxiques.

Quand l'ascenseur bipa, la réalité sembla le réveiller de son moment d'égarement. Réveille-toi, cria son instinct de survie. Tu es maintenant en train de rentrer dans le repaire de la bête.

Harry marcha en dehors de l'ascenseur à la façon d'un prisonnier marchant vers la planche d'un navire : doucement, regardant le vaste océan dans une terreur angoissante. C'était de cette façon qu'il regardait le brillant et luxueux logo de Morsmordre Incorporation.

Il s'approcha des portes en verre du bureau, glissant sa carte dans le lecteur à l'entrée alors que ses yeux restaient fixés sur l'étrange symbole.

Le logo de Morsmordre était un serpent vert émeraude sortant d'un horrible crâne. Il était bizarrement abject et plutôt inapproprié, surtout en considérant qu'il appartenait à l'une des meilleures maisons d'édition du monde. Une maison d'édition principalement éducative dont les manuels scolaires depuis la maternelle jusqu'au lycée étaient les premières sources de revenus.

Et pourtant, Harry ne pouvait pas imaginer un logo plus adapté à la maison d'édition. Des serpents. Sa lèvre supérieure se tordit de dégoût. En effet, le siège de la compagnie était rempli d'assoiffés et impitoyables serpents, qui le terrorisaient chaque seconde, de chaque minute, de chaque heure à partir du moment où il mettait un pied à l'intérieur —

« - Potter ! » fit brusquement Parkinson. « Où étais-tu passé ? »

« - Bonjour Parkinson ! » salua agréablement Harry en entrant dans le bureau, parfaitement conscient qu'il était en retard de quelques minutes. « La file pour les cafés était un peu longue aujourd'hui. »

Parkinson le fixa sérieusement, consternée. « Monsieur Riddle t'as demandé. »

Harry se figea.

« - Oh ? » demanda-t-il, continuant de sourire douloureusement.

Merde. Riddle ne l'appelait généralement pas avant une autre heure pour les rapports quotidiens. Et il avait besoin d'au moins une demi-heure de plus pour améliorer le rapport d'analyse des tendances.

Il serra ses papiers encore un peu plus fort et marcha rapidement à travers les couloirs avant de frapper à la porte du bureau de son patron. La plaque dorée sur la porte brillait sinistrement, comme pour le narguer.

Tom Riddle Jr.,

Vice-Président exécutif.

Merde. Merde. Merde. Quelle excuse pourrait-il possiblement donner maintenant —?

« - Entrez. » fit une voix grave, traînante et aussi soignée que possible.

Harry ferma la porte ouverte, tendant le café noir que son patron avait demandé.

« - Excusez-moi monsieur, la file était un peu… »

« - Tais-toi, » dit calmement Riddle, sa cadence décontractée ne changeant jamais. Avec son ton, il aurait pu commenter la météo.

Mais la sombre et sinistre lueur dans ses yeux orageux parlait pour lui. Alerte de malheur imminent, couina de façon détestable le monologue intérieur de Harry alors que ses yeux effleuraient son corps comme s'il était le garçon le plus insignifiant qui ait vécu.

Tom Riddle était adossé contre le dossier de son fauteuil, le menton reposant sur son poing. Les manches de sa chemise avaient été roulées, révélant des épais biceps qui s'affinaient en de puissants avant-bras. Il avait desserré sa cravate jusqu'à un certain point et déboutonné les deux premiers boutons pour révéler des clavicules apparentes ainsi que d'épais muscles.

Épais, Puissant. Tout à-propos de cet homme criait la domination, de ses larges épaules jusqu'à sa taille ridicule. Ses joues étaient légèrement creusées, mettant en évidence ses pommettes hautes ainsi que son nez fin et pointu. Alors que des ombres commençaient à apparaitre sur son visage, Riddle commençait à émettre des vibrations de tueur en série.

Des vibrations de tueur en série sexy, se corrigea Harry avec amertume. Il accordait ça à Riddle. Et avec la façon dont Riddle continuait de le regarder dans un silence macabre, restant absolument immobile, ces airs de tueur en série devenaient seulement de plus en plus présents.

Un silence tel que celui-ci n'était pas exactement inhabituel. Riddle était un homme qui aimait intimider… en parlant ou non.

Mais finalement, son patron bougea.

Une paume se tendit dans la direction de Harry, et le message était très clair.

Donne.

Harry paniqua, serrant ses papiers dans sa main un peu plus fortement. Pas fini, pas fini… ce n'était pas son meilleur travail…

« - Ah, monsieur… »

« - Dois-je te rappeler précisément à quel point ta situation est-elle précaire ? » répondît Riddle, respirant l'impatience. Harry ne put s'empêcher de reculer légèrement devant le commentaire sans équivoque.

Il n'avait pas besoin d'un autre rappel sur comment il avait obtenu ce poste par simple chance, une autre allusion sur le fait que Harry n'était pas à sa place dans cette société.

Un an plus tôt, il attendait devant le bureau du recruteur pour l'entretien du travail de ses rêves -Directeur éditorial de la partie Science Fiction et Fantasy. Alors que Morsmordre proposait surtout des livres scolaires et d'autres matériels éducatifs, son département SF & F, bien que limité, était incroyablement prestigieux. Il avait publié beaucoup des livres préférés de Harry ces dernières années… notamment la certaine, série fantaisie adorée de J.K. Roaring.

Mais, aussitôt qu'il avait vu les autres candidats -ses futurs supérieurs-, Harry avait su qu'il n'aurait jamais le poste. Hermione Granger, Pansy Parkinson, Blaise Zabini, tous ces diplômés de la côte est, venant des grandes écoles comme Oxford et Harvard, avaient fait de la passable moyenne de Harry dans une université banale ressembler à…

Rien.

Mais quand, au moment précis où la recruteuse -Narcissa Malfoy- avait fini d'écumer et avait directement exclu le curriculum vitae de Harry, en face de lui, une jeune fille était furieusement entrée dans le bureau.

La femme avait le visage rougit par les larmes et ses chevaux étaient noueux alors qu'elle passait une main à travers. Avec les cercles sombres qui s'étalaient sous ses yeux, elle ressemblait en partie à une folle.

« - JE PARS ! » avait-elle hurlé. « IL EST EN TRAIN DE ME TUER À CE RYTHME ! »

Harry l'avait regardé, les yeux exorbités et horrifié. Mais Narcissa n'avait qu'à peine regarder la femme, sans émotion, comme si c'était une situation récurrente.

« - Bien, dans ce cas, » dit-elle vivement. « Au revoir, Myrtle. »

Après quoi, Narcissa s'était tournée vers Harry et avait précipitamment ajouté :

« - Écoutez Mr. Potter, vous n'êtes clairement pas assez qualifié pour la position d'éditeur que vous demandez. En revanche, que diriez-vous de travailler comme assistant personnel pour notre vice-président en développement produit, Tom Riddle ?

Et c'est comme ça que Harry, un ancien étudiant en anglais et sciences politiques de l'université de Washington, avait fini par travailler pour la prestigieuse entreprise à un poste en bas de l'échelle.

Il avait pensé, naïvement, qu'il pourrait glisser quelques morceaux de son propre travail à son patron. Peut-être même s'attendait-il à avoir la « promotion » que Narcissa n'avait pas été disposée à lui accorder la première fois. Mais dès le premier jour, Riddle ne lui avait montré aucun intérêt… excepté pour sa capacité à suivre les ordres.

« - Noir, » avait tranquillement dit Riddle, ses yeux survolant Harry avec curiosité.

« - Excusez-moi ? » avait répondu Harry, dont la confusion dans sa voix était évidente.

Riddle avait continué de le regardé distraitement, avait de se détourner et de répondre,

« - J'aime mon café noir. »

Ceci avait été les premiers mots de Riddle envers lui.

Et c'était exactement de cette façon que leur relation professionnelle avait continué d'être. Avec Riddle donnant des ordres d'un seul mot tel un sauvage illettré, et tant de travail à Harry que ce dernier n'arrivait à peine à garder un emploi du temps correct, ne lui laissant encore moins de temps pour essayer de présenter son portfolio à Riddle.

Pinçant ses lèvres, Harry prit les papiers qu'il avait imprimé la nuit passée.

« - Monsieur, je n'ai pas été en mesure de compléter les calculs de l'estimation des tendances pour les manuels de géométrie… »

« - Pourquoi ? »

Des yeux noirs transpercèrent Harry sur place, froids et antipathiques.

Parce que je n'ai pas été un étudiant en maths ou en économie. Voulait crier Harry. Parce que très honnêtement, les choses que vous demandez à votre assistant personnel sont démentes.

« - Parce que je ne sais pas comment le faire, » répondît-il simplement à la place.

Mr. Riddle n'était pas convaincu.

« - Tu ne sais pas… comment faire ? » sa voix avait dangereusement baissé. « Nous avons dans ce bâtiment un accès gratuit au Wi-Fi pour les employés, et tu es en train de me dire que tu n'as pas pu regarder comment faire ? » Sa mâchoire se crispa. « À quel point es-tu incompétent au juste ? »

Harry accusa le coup, reprenant ses papiers.

« - Je suis désolé, monsieur. Je vais le faire tout de suite. » Oui, Harry allait apprendre ce putain de calcul à multi-variables seul si ça voulait dire finir ce foutu travail.

« - Il y a t-il autre chose que j'ai besoin de compléter avant de partir pour le week-end ? » demanda Harry en même temps de se tourner, sa main atteignant la poignée de porte…

« - Partir ? » questionna Riddle, un sarcastique amusement dans la voix.

Harry resta, sa main s'étant immobilisée sur la poignée alors que ses yeux se fermèrent de déception.

Hors de question.

« - Oui. Demain c'est samedi, » dit-il, sa voix plus basse que jamais tout en faisant face à son patron.

Riddle sourit, révélant des canines pointues.

« - Ton obtention d'un weekend de congé dépendra de la qualité de ton travail. » Ses yeux flamboyaient. « À ce stade, seule la perfection pourrait te sauver de désastreuses conséquences. »

Donc, en d'autres mots, Harry était dans la merde.

Mais Riddle n'en avait pas fini avec lui. Il inclina la tête, concentré, plissant les yeux en regardant la bouche de Harry.

« - Et quelques manières ne te feraient pas de mal non plus. »

Les sourcils de Harry se froncèrent de confusion alors que Riddle… continuait de fixer sa bouche ?

Non, réalisa Harry avec amusement, l'objet offensant sans sa bouche. Il prenait des sucettes comme petit déjeuner si souvent qu'il oubliait qu'elles étaient dans sa bouche, et il avait simplement oublié de l'y enlever avant son rendez-vous avec Riddle.

Harry sourit, enlevant la sucette de sa bouche à une lenteur suffisante pour que la mâchoire de Riddle ne se crispe de nouveau. Ah, les petits plaisirs de la vie.

« - Mieux ? » demanda Harry, une légère teinte de sarcasme présente dans sa voix sinon déférente.

Au lieu de répondre, Riddle bondit.

« - Sucer des sucettes devant vos supérieurs. C'est ce qu'ils vous apprennent dans les écoles américaines ? » ricana Riddle, perdant soudainement son apparence froide pour céder à une violente rage. La colère de son patron était imprévisible - apparaissant au moindre chatouillement d'une plume.

Oh, Harry l'avait-il mentionné ? Tom Riddle était anglais.

Harry croisa les bras, le défiant et se protégeant en même temps. Il ne voulait pas admettre que les sucettes étaient plus un truc personnel qu'autre chose.

Il ne voulait pas admettre non plus que les écoles publiques américaines étaient beaucoup moins strictes sur certaines choses, comme manger en classe. D'après ses expériences évidemment.

« - Et bien… entre autres. Comme mâcher des chewing-gums. » sourit Harry, repensant rapidement à la façon dont ses camarades en primaire s'échangeaient des sticks de gomme, comme s'il s'agissait de marijuana. « Nous avons même un célèbre mur de chewing-gum à Seattle, si jamais vous êtes intéressé… »

Riddle le coupa avec un grognement.

« - Merci. Tu es prié de revenir avec les documents complétés. »

Harry le salua en retour, souriant à lui-même quand la porte se referma derrière lui.

Contrairement aux précédents assistants de Riddle, qui étaient restés moins d'un mois… et bien il y avait une raison pour laquelle Harry était là depuis un année entière. Jusqu'à une certaine limite, il était pratiquement un expert du cas Riddle - il pouvait le supporter dans n'importe quelle humeur, calmant ces imprévisibles accès de rage avec de la dérision et des remarques bien formulées.

Harry soupira en atteignant son box, allumant son ordinateur portable pendant qu'il préparait son espace de travail.

oOoOoOo

Chez soi.

Harry s'affala dans son canapé, jetant sans ménagement son sac à dos sur le sol. Il y sortit son ordinateur avec une main, posant son Pad Thaï à emporter entre un coussin et sa jambe.

Enfin, pensa Harry. Un sentiment de contentement le submergea quand ses doigts entrèrent en contact avec les touches de basse qualité de son Toshiba, qui attendait qu'il se connecte. Parce que la journée, il travaillait comme pauvre assistant pour l'autoritaire et égoïste Tom Riddle.

Mais la nuit ? Harry vivait, respirait et écrivait des fanfictions.

Il navigua sur son compte Archive of Our Own, regardant machinalement les commentaires et kudos sur sa dernière fiction. Harry était un auteur assez respecté sur le site AO3, et la multitude de commentaires qui l'accueillait quand il se connectait le faisait toujours de sentir incroyablement heureux. Comme s'il avait un objectif dans la vie, autre que d'être un assistant personnel raté.

Harry s'essayait fréquemment dans de nombreux fandoms connus, comme Teen Lions ou Marvel. Mais son premier, principal et préféré fandom serait toujours James Evans -la légende de J. K. Roaring, une série de sept livres sur un jeune sorcier qui était allé à Hogwarts et avait combattu Marvolo Gaunt, un mage noir qui préméditait d'éradiquer les née-moldus et de dominer le monde.

Et bien sûr, le paring adoré de Harry avait toujours été… James / Marvolo.

Il avait longtemps culpabilisé à cause de la façon dont le couple en lui-même était perturbant. Puis Harry s'était délecté du caractère interdit et taboo de son couple préféré. Les possibilités avec étaient infinies.

Il avait donc commencé par écrire des fanfictions James/Marvolo dans l'univers magique de James Evans… Avant d'écrire sur ce paring dans des Univers Alternatifs : sans magie, suivant des clichés comme une rencontre dans un café, etc.

Par exemple, Harry était en train d'écrire une fanfiction qui se passait dans une entreprise… où James était le pauvre, surmené assistant et Marvolo était son cruel patron.

Il se mordit la lèvre avec amusement, faisant tourner sa fourchette dans sa main. Il était probablement un peu trop près de la réalité… Harry s'était inspiré de ses propres expériences en entreprise, pour construire une histoire aussi authentique que possible.

Mais, même si les interactions entre les personnages principaux étaient influencées par des événements de la vie réelle et par une personne en particulier… qui allait le savoir ?

Avec un innocent sourire narquois, Harry ouvrit un nouveau document Google Drive et commença à écrire le prochain chapitre… jusqu'à se faire interrompre.

Buzz. Buzz.

C'était le Jarvolo discord.

HotDiggoryDog: Putain de bordel de merde, je ne peux pas croire que Lord_Voldemort_ l'ait fini comme ça.

Harry sourit, sachant exactement ce à quoi Diggory faisait référence.

Son auteur préféré de tous les temps sur Ao3, Lord_Voldemort_, avait récemment publié le chapitre final de Haunted. Et tout le monde en était malade.

GingerGorl: WTF. Il vient de tuer James ET Marvolo à la fin. Personne n'a gagné bordel.

LavenderBrown: What the… Je n'arrive pas à réaliser…

Harry gloussa doucement, changeant sa position sur le canapé de sorte à être allongé sur le ventre, la tête soutenu par ses avant bras.

Il resta silencieux, content de regarder les réactions de ses amis en étant confortablement installé. Pour sa part, il ne pouvait pas dire qu'il avait vraiment été surpris. Ayant lu chaque écrit de Lord_Voldemort au moins trois fois, Harry avait maintenant une bonne compréhension de la façon dont l'esprit de l'auteur fonctionnait. Tuer ses personnages principaux n'était pas un problème pour Voldemort.

Il n'y avait pas de façon de minimiser la chose, Harry était obsédé par les écrits de Voldemort. Il n'y pouvait rien. Son auteur préféré écrivait de l'épouvante si naturellement, si magnifiquement et avec un réalisme déroutant.

Voldemort ne s'était jamais éloigné des histoires d'horreurs ou des polars psychologiques. Ses écrits étaient généralement concentrés sur l'enfance de Marvolo dans l'orphelinat. Des puissantes fictions sur son évolution, expliquant comment Gaunt avait grandi pour devenir le méchant de la saga.

Voldemort écrivait si impeccablement que Harry voulait presque sympathiser avec Marvolo à la fin de chaque fic. Et à chaque fois qu'il succombait aux personnages de Voldemort, son respect pour l'auteur grandissait de plus en plus.

Bon, assez de fanboyage.

Harry mît de la musique et ré-ouvrit sa page blanche. Chapitre 8, écrit-il en haut de son écran.

Put your head on my shoulder…

Avec la chanson romantique de Paul Anka dans les oreilles, Harry laissa les mots couler de ses doigts… tapant plus vite qu'il ne pouvait recueillir ses propres pensées.

Whisper in my ear... baby...

oOoOoOo

Harry bailla une fois de plus, frottant ses yeux fatigués alors qu'il finissait de taper la dernière phrase de son rapport.

Il s'adossa sur sa chaise pivotante, roulant des épaules. Il tourna la tête en direction des box de travail qui l'entouraient, fronçant les sourcils devant le vide qui le saluait.

Tout le monde… Hermione, Pansy, Blaise… étaient déjà partis pour le weekend. Mais est-ce que Mr. Riddle avait autorisé son propre assistant, Harry Potter, à partir ?

Nope, pensa méchamment Harry. Parce que Riddle était le Diable déguisé, un homme dont la rancune semblait importer plus que sa propre vie et qui trouvait un plaisir sadique en torturant Harry de toutes les manières possible… ce qui incluait le fait de le faire rester les samedis.

Une petite remarque, un soupçon de sarcasme…et Riddle le faisait payer à Harry. Ce dernier soupira en commençant à imprimer son rapport, se connectant à sa boite mail pour tuer le temps.

C'est la raison pour laquelle, durant sa pause du midi, Harry était en train de parcourir ses emails, s'ennuyant à mourir quand il reçut une notification. Et pas n'importe quelle notification, une de Ao3 concernant son auteur préféré de l'univers.

Lord_Voldemort_ avait publié… une nouvelle fanfiction ? Harry cliqua furieusement sur son clavier, allant jusqu'à l'écrit.

Sa bouche s'ouvrit quand il lu les hashtags. Pas d'horreur ou de torture psychologique en vu, ils avaient été remplacés par des tags comme fluff. Et romance. Et le principal ship était James/Marvolo.

Romance. Voldemort avait écrit de la romance. Harry ne savait pas s'il devait pleurer ou s'évanouir. Certes il était l'auteur préféré de Harry, mais de la façon dont il écrivait ses fanfictions jusqu'à celle dont il répondait aux commentaires, il ne semblait pas avoir la moindre parcelle de romance ou de sympathie dans le corps.

Mais après tout, c'était Lord_Voldemort_. Tout ce qu'il écrivait était destiné à être incroyable.

Lançant un dernier regard aux bureaux autour de lui, Harry posa ses doigts sur son clavier et coinça son habituelle sucette à la fraise dans sa bouche. Lire au bureau n'était jamais une bonne idée. Mais quand ça venait de Voldemort, il ne pouvait juste pas y résister.

Il cliqua sur le premier chapitre, frissonnant d'anticipation. Ça, ça allait être quelque chose.

oOoOoOo

Harry s'enfonça plus profondément dans son fauteuil, un léger sourire apparaissant aux coins de sa bouche. Lord_Voldemort_ écrivait une Office AU. Exactement comme Harry.

Le scénario était déjà incroyable, et le personnage principal était aussi masculin et puissant que ceux que Voldemort semblait toujours écrire. Il était un triomphant vice-président, dans une maison d'édition.

Harry ne pût rien faire à part ricaner devant l'ironie de la chose. Merlin, ceci ressemblait étrangement à sa propre fanfiction en cours. À l'exception près, bien sûr, que Voldemort écrivait du point de vue de Marvolo.

La majorité des auteurs de Jarvolo -Harry inclus- avait tendance à écrire du point de vue de James. Simplement parce que ça faisait plus de sens : James était le protagoniste de l'histoire d'origine, sa voix était comme familière, presque réconfortante.

Mais Voldemort écrivait toujours avec le point de vue de Marvolo… peut-être parce que son style d'écriture correspondait mieux à Marvolo. Parfaitement en fait.

Et même une fanfiction fluffy et romantique ne ferait pas exception à la règle semblait-il.

Les yeux de Harry s'écarquillèrent quand il atteignit le passage où James était présenté.

Ses yeux verts étincelaient intensément derrière ses lunettes tandis que l'homme retirait la sucette rose en forme de balle hors de sa bouche.

« - Oui, Gaunt ? » fit impatiemment l'homme, totalement inconscient de la scandaleuse et affriolante image qu'il avait renvoyé un instant plus tôt.

« - Monsieur, » corrigea Marvolo, et l'homme aux yeux verts eut l'audace de sourire.

« - Ce n'est pas la peine de m'appeler 'Monsieur', Gaunt. »

La mâchoire de Harry tomba, croquant puis relâchant sa sucette dans sa bouche. Qu-quoi ?

Il reprit son souffle d'un seul coup quand il se rassit correctement dans sa chaise, la bouche toujours béante d'une manière certainement peu attrayante. Son esprit tourbillonnaient alors qu'il assimilait la toute première interaction du couple principal. La toute première interaction non-platonique qui avait été écrite.

Bon sang. Voldemort faisait vraiment ressembler James à un imbécile cette fois-ci. Harry s'assit plus profondément, jouant avec un crayon dans sa main.

Quelle…originalité.

Intrigué au-delà de toute mesure, Harry se pencha vers l'avant et continua à lire la fanfiction. Par dieu, comment avait-il pu douter un instant de la capacité de Voldemort à écrire de la romance ? Bon… peut-être pas de la romance.., mais de la tension sexuelle, torride et qui faisait se tordre les estomacs. Harry avait l'impression de survoler son bureau de travail dans des vagues enivrantes.

Voldemort était un putain de dieu.

Les mots dégoulinaient de luxure, faisant baver la bouche de Harry, qui était plus étourdi que jamais. Chaque coup d'œil entre les personnages lui faisait ressentir un regard brûlant sur lui-même… chaque contact entre le couple l'effleurait également.

Comment un auteur pouvait-il avoir une telle maîtrise des mots ? Pour être capable de refroidir Harry jusqu'à l'os et le faire frissonner en utilisant le point de vue d'un autre ?

Une chose était certaine. Si c'était de cette façon que Voldemort continuait d'écrire, les futurs chapitres ne seraient pas sûrs au travail.

Harry continua tout de même à lire. Inconscient du fait que des personnes revenaient après que la pause déjeuner ait finie. Il était trop absorbé par ces splendides, magnétiques interactions de son OTP, son souffle se retenant à chaque seconde, jusqu'à ce qu'il…

Atteigne la fin.

Harry retint un gémissement, restant fixé sur les derniers mots des protagonistes.

Bien sûr, c'était une fin à suspense. Voldemort n'échouait jamais pour laisser volontairement d'horribles fins.

« Sinon, comment vais-je vous garder pris au piège ? » avait-il un fois déclaré à la fin d'un update, une de ses quelques interactions avec ses fans.

Harry commença immédiatement à descendre parmi les commentaires. Non pas que Voldemort y répondait. En fait, il ne laissait que rarement des commentaires au début de chaque chapitre, préférant toujours 'laisser ses lecteurs dans le mystère.'

Il secoua la tête tendrement, Harry n'avait jamais été capable de résister à répondre aux commentaires de ses propres fictions, peu importe combien il en avait depuis quelques temps.

Peu importe. Aucune de ces habitudes ne semblait nuire au succès et à la notoriété de Voldemort sur Ao3. Sans compter ceux de Roaring, la fanbase de Voldemort était l'une des plus incroyable. Ses lecteurs et fans les plus avides l'appelaient « My Lord », en dehors de tout respect mutuel. Et d'une certaine manière, ils avaient tous l'air de se connaître… intimement…

Les yeux de Harry regardaient l'intéressante suite de commentaire.

Ferret-Face: Je ne peux toujours pas croire que tu écris de la romance ! Je me demande s'il n'y a aucune… influence de la vie réelle dans ta décision ? xD

Bellabitch: Comment oses-tu suggérer une telle chose ! Notre Lord est bien trop hot et inatteignable.

Ummmm: uh hot? Comment le sais-tu ?

Luscious_M: Si tu veux savoir, newbie, Lord_Voldemort a un privé, exclusif discord pour ses fans les plus loyaux.

Harry stoppa sa lecture. Il arrêta peut-être même de respirer.

Un discord ?

Un discord exclusif ? Où Voldemort montrait sa tête et parlait à ses fans ?

Le cerveau de Harry fonctionnait à toute vitesse, son cœur palpitant d'excitation. Il devait y aller. Par n'importe quel moyen —

« - Qu'est-ce que tu es en train de lire ? » fit une voix basse, tranchante qui venait de derrière de lui, et le cœur de Harry sauta en dehors de sa poitrine, sachant précisément qui était là.

Il passa de la fenêtre Ao3 à celle de ses mails avant de se tourner. Mais c'était inutile. Riddle avait déjà vu ce que Harry regardait, durant les heures de travail, quand il était supposé imprimer, corriger des documents…

Harry se maudit intérieurement, grinçant des dents. Pourquoi Riddle avait choisi ce moment, parmi tous, pour venir vérifier son travail ?

Riddle se dressait au-dessus de lui, son séduisant visage tordu dans un expression de pure incrédulité.

« - Est-ce que c'est… »

Les yeux de Harry s'élargirent.

Ne le dis pas, ne le dis pas, ne le dis pas, se disait-il, suppliant.

« -… une fanfiction? »

Un silence mortel s'abattit sur le cabinet.

Les têtes qui étaient restées dans le bureau presque vide ce samedi se tournèrent dans la direction de Harry. Des chuchotements et murmures flottaient dans les airs : les ragots voyageaient plus vite que la vitesse de la lumière.

Harry cacha sa tête dans les mains, le visage brûlant. Un million de pensées et émotions passèrent dans son esprit.

Merde merde putain mer—

« - Non, » mentit Harry de manière peu convaincante, sa voix se brisant. Parce que, littéralement, son pire cauchemar venait de prendre vie.

Il leva les yeux vers Riddle, seulement pour trouver un homme qui, de manière prévisible, le fixait en silence… un visage de pierre, sans émotion.

« - Non ! » répéta Harry, brusquement, presque dément, avant d'essayer d'en rire étrangement. Mais rien ne marchait, rien ne faisait partir la situation parce que rien ne semblait jamais aller dans son sens.

Il se précipita presque sur son écran.

« - C'était juste… un petit manuscrit, un projet personnel sur lequel j'étais en train de travailler… » Harry s'éloigna, le visage plus rouge que jamais. Il n'avait jamais été un bon menteur.

S'il vous-plaît, laissez-moi mourir maintenant.

Mais bien sûr, la situation ne pouvait qu'empirer. Riddle était maintenant en train de regarder intensément la fenêtre internet que Harry venait juste de changer, ses yeux louchant sur le nom de la fenêtre…

L'expression de Riddle changea totalement.

S'en était une que Harry n'avait jamais sur son visage avant. Ses sourcils s'arquèrent, ses yeux sombres plus écarquillés que jamais, brillants de curiosité. Sa mâchoire s'ouvrit légèrement, ses lèvres brillaient comme s'il venait juste de les lécher.

Et puis, la chose la plus curieuse de toute arriva. Riddle rougît.

Une rougeur distincte submergea le haut des pommettes de Mr. Riddle, la quintessence de la virilité et de la domination, et Harry ne pouvait pas s'empêcher de le regarder avec émerveillement, se demandant comment un tel phénomène pouvait possiblement arriver.

« - Et pourquoi une fenêtre de cet ordinateur est intitulée 'Lord Voldemort' ? » questionna Riddle, son visage s'étant débarrassé de toute rougeur en quelques secondes, tellement rapidement que Harry aurait pu jurer l'avoir imaginé.

Et pourtant, la voix de l'homme était plus tendue que d'habitude. Comme si… Riddle était mortifié.

Mais pourquoi ? se demanda Harry, momentanément distrait de sa propre détresse. Parce que la situation était déjà assez horriblement irréelle sans que son patron ne devienne soudainement rougissant.

« - Répond-moi, » ordonna froidement Riddle, d'une voix ferme, son visage étant de nouveau vide de toute émotion et, oh oui, il était redevenu l'impassible, l'impitoyable sculpture grec, démon des cauchemars de Harry et de sa vie de tous les jours.

Répond-moi.

Pourquoi un fenêtre de cette ordinateur est intitulée 'Lord Voldemort'

Parce que c'est mon auteur préféré sur Ao3—

Parce que j'étais juste en train de lire son nouvel écrit, 'Green-Eyed Monster' — que je vous recommande fortement au passage —

Harry ne pouvait rien répondre de tout ça. Il avait déjà dit qu'il s'agissait de son manuscrit, son projet d'écriture personnel plus exactement.

Donc, à la place, il opta pour s'enfoncer dans son fauteuil et mentir encore plus.

« - Et bien, c'est mon nom de plume. Sur le site web où j'écris. »

Harry haussa des épaules et hocha de la tête, comme si ces actions confirmaient à elle seule la véracité de ses propos.

Et en un instant, l'atmosphère sembla changer.

Les sourcils de Riddle se froncèrent, sa bouche se tordant indéchiffrablement. Ses yeux se plissèrent et s'obscurcirent dans un mélange d'amusement et de colère.

Et si Harry ne comprenait pas pourquoi Riddle avait mis autant de temps à se fâcher contre lui, il ne comprenait pas pourquoi son supposé 'nom de plume' était ce qui l'avait finalement mis hors de lui. Par opposition au fait que Harry venait justement de se relaxer un peu.

« - Et donc, c'est ceci… Lord Voldemort ? » questionna Riddle, avec un ton sombre et dangereux, lourd de sarcasme.

Harry sentit son ventre se tordre sinistrement.


Note de la traductrice : À ce jour, 10 chapitres de l'histoire originale sont postés donc pour l'instant, je posterais un chapitre par semaine et la suite dépendra du rythme de l'autrice ^^

N'hésitez pas à commenter, je m'occuperai de les transmettre à l'autrice !

NDA : THANK YOU FOR READING! I LOVE AND APPRECIATE YOU ALL VERY MUCH!

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