1 juin
Lavigna
Mon réveil sonna, je l'éteignis, je filai sous la douche pour me réveiller, je me dirigeai vers la salle de bain au bout du couloir, mes affaires à la main, je me déshabillai et fonçai sous l'eau qui coulait. Je continuai, sans émotion.
Aujourd'hui, c'était le jour de congé de la jeune fille au pair, j'allais donc m'occuper de Juno, jusqu'à ce qu'elle parte à l'école.
Pour lui faire plaisir, autant utiliser le shampoing que Carla m'avait offert. Je savais qu'elle adorait la pêche, mais pourquoi m'avoir offert un shampoing au parfum "pâtisserie"? Elle savait que j'allais devenir accro?
Pour m'habiller, j'enfilai mon uniforme blanc, j'attachai mes boutons et sortis de la salle de bain.
À l'autre bout du couloir, se tenait une créature dont je distinguai la silhouette noire, immobile. Ses yeux me pétrifièrent de leurs éclairs de feu. Le long corps ténébreux avança silencieusement vers moi. Les rides de son visage se déformèrent encore plus quand sa gueule s'ouvre :
- Bonjour, Lavigna, me dit le majordome.
- Bonjour, monsieur, lui répondis-je.
Je scrute son visage dépourvu de la moindre expression.
- Oui, je devais te dire deux chose. La première, l'une des candidates pour remplacer Cynthia arrive demain. La seconde, le docteur Gogmagog envoie un spécialiste étudier les cartes de Lenoir.
- Un spécialiste des cartes au trésor, demandai-je
- Plutôt en cryptologie, me répondit mon terrifiant supérieur.
L'ombre démoniaque me donna les horaires des livraison du jour, puis repartit faire son travail.
Je mis directement le papier dans ma poche et me dirigeai vers une chambre sur la porte de laquelle étaient écrits plusieurs lettres multicolores: "J", "U", "N" et "O".
Juno dormait encore. J'ouvris les volets et la vis sortir des bras de Morphée, mais bloquant son doudou entre ses bras. Elle essuya les larmes qui roulaient sur son visage juvénile.
- Bonjour, ma chérie, lui dis-je.
- Bonjour, Lavie, me répondit-elle. Où est Cynthia?
- C'est son jour de congé, tu as encore oublié.
Juno se leva, elle voulait encore faire comme moi. Comme d'habitude, elle ouvrait la fermeture éclair de son doudou et mettait dedans ses affaires de toilette, elle savait que moins de temps passait sous la douche équivalait à plus de temps libre avant d'aller à l'école. La jeune fille me laissa donc l'accompagner jusqu'au fond du couloir.
Elle entra dans la salle de bain, puis ferma, à clé, je lâchai un bruit de contestation et elle déverrouilla immédiatement la porte. Elle savait qu'aucun adulte responsable ne souhaitait la laisser seule dans la salle de bain.
Pendant qu'elle était sous la douche, je pouvais consulter mon portable. Ce fut à ce moment qu'une autre créature infernale fit son apparition, même si celle-ci était plus belle que son majordome.
C'était Kave. Je l'avais déjà vu avec la gueule de bois, et torse nu, mais jamais les deux en même temps. Je me mordais la lèvre inférieure. Ses joues réclamaient des gifles.
Kave restait un beau jeune homme, en plus d'être plus grand que moi, il pouvait s'enorgueillir de son corps d'athlète. De nombreuses filles devaient céder à la vue de cette musculature si finement sculptée, j'avoue que j'aime bien regarder son ventre bosselé et sa poitrine burinée, ainsi que par le tatouage en forme de pentagramme qu'il arbore sur le pectoral droit, mais quelque chose ne m'emballait pas.
Je vais le détailler.
Kave gardait sa main dans sa poche, il se grattait la tête :
- Salut, jolie Lavie, me fit-il.
Il s'exprimait avec une intonation lourde, chargée à cause de la fatigue. Je le foudroyai du regard:
- Bonjour, Kave.
- Pourquoi tu me regardes comme si tu allais m'éclater la gueule?
- KAVE! Tu empestes l'alcool et tu as une marque de morsure sur le cou, tu vas immédiatement retourner dans ta chambre et dès que Juno est sortie de la douche, tu y fonces. Tu veux qu'elle te voit dans cet état ?
- Aïe, me répondit-il!
- Nuada n'était pas censé te surveiller ? Au passage, c'est la première fois que je vois une marque de morsure.
- Nunu en avait marre de se faire draguer, il était tellement acculé qu'il ne pouvait pas me chaperonner. En ce qui concerne la morsure, j'en ai eu marre des mortelles, alors j'ai dragué une sirène.
- Elle a chanté pour... ? Ah!
Comme à chaque fois que Kave fait une blague concernant une créature mythologique, je m'apprêtais à répondre avec quelques commentaires concernant le champ lexical des sirènes, par exemple sur le fait que sa conquête a chanté, l'a envoûté et compte le manger, mais ça m'a rappelé le devoir que j'ai fait.
Si Carla n'est pas là au petit-déjeuner, alors je vais pouvoir le lui donner. J'espère qu'il ne s'est pas fait voler son portefeuille.
Je m'apprêtais aussi à tirer l'oreille de l'ingrat grand frère quand il accepta de repartir en direction de sa chambre. Il tient donc à la vie.
Une fois Juno sortie de la douche, nous allâmes au rez-de-chaussée, le second majordome avait servi le petit-déjeuner, il y avait quatre collations.
Les trois enfants Per ont droit à leur régime spécial. Depuis le temps, je n'ai jamais compris quels étaient ces produits chimiques dont se nourrissaient les Per et leur majordome.
Tout ce que je sais, c'est qu'il est facile de distinguer les repas destinés aux Per des miens.
La seule personne qui était déjà là, en plus du second majordome, était Carla.
Carla était déjà prête pour partir en cours. Son uniforme était impeccable. Elle était si belle.
- Bonjour, Carla, dit Juno! Bonjour, Ver-de-Terre!
Je n'ai jamais osé demander pourquoi il acceptait que les Per le surnomment ainsi.
- Bonjour, répondit Carla en souriant. Papa et maman sont déjà partis. Papa a rendez-vous avec le maire et maman est au cinéma.
- Tu as envie de bailler, demandé-je?
- T'as pas idée.
C'est à ce moment que Kave entra, toujours aussi mal rasé, il portait lui aussi son uniforme. Quand il entra dans cette pièce, il sentit une aura démoniaque s'abattre sur lui, les flammes de l'enfer sortaient des yeux de Carla pour faire connaître à son frère une pression encore plus douloureuse que celle de mon jugement.
Kave devait se dire qu'il n'avait pourtant rien laissé pour que sa sœur soit au courant de ce qu'il s'est passé à veille.
De plus, si elle est là, je ne peux pas donner mon devoir à Kave.
- C'est la deuxième fois, ce matin, se plaignit Kave. Pourquoi tu m'en veux?
- Où suis-je allée après les cours, hier soir, demanda-t-elle?
- Euh, réfléchit Kave... Chez Alice Mokro, non? Tu devais réparer sa moto, non?
- Qui est sa sœur, demanda la jeune femme qui s'apprêtait à cracher une salve de flammes directement issue des bûchers de la Géhenne dans son visage?
- Elisa... Merde, répondit le coupable.
Juno comprit immédiatement le problème. Comme à son habitude, elle alla sur le fauteuil devant nous, pour regarder la télé au lieu d'écouter sa sœur fustiger leur frère pour avoir encore brisé le cœur de quelqu'un. D'après Juno, Kave cherche à faire tomber amoureuse de lui chacune des jeunes femmes célibataires de Mockingcrow.
Juno utilisa sa télécommande pour aller sur Internet.
- Je ne t'en veux pas, Kave, répondit Carla avec un effrayant sourire, c'est juste que... Tu vois, les réductions que maman a obtenues au travail?
- Pour le cinéma, le centre commercial ou pour la médiathèque, demanda le jeune homme qui essayait de masquer sa gueule de bois?
- Toutes, ainsi que celles qui servent à la piscine et à la gare. Je tenais juste à ce que tu saches que j'ai demandé à maman de directement les remettre à chaque fille avec laquelle tu sortiras moins de trois jours.
- Oh, ça va, c'est pas arrivé si souvent.
- Alors, d'après les S.M.S de Carla, répondis-je en observant mon portable, le problème, c'est que tu as trompé Alice avec Julia. Julia se plaint que tu l'as quittée pour Ashley. Tu es sorti avec Heather, mais tu l'as plaquée avec Morgana que tu as trompée avec Tamara et Samira. Sinon, j'ai juste un prénom : Yukiko!
- Vous ne comprenez pas la douleur de mon cœur, je cherche juste l'amour.
- C'est ce que tu expliqueras à Rosa et Maria quand tu les verras en cours!
En fait, je ne connais même pas la moitié des filles dont le frère et la sœur de Juno parlent.
C'est triste?
Alors que Carla et Kave se boudaient, je glissais discrètement le papier dans la poche de mon ami qui glissa un billet dans la mienne.
- Juno, tu es obligée de zapper aussi vite ? Tu veux battre un record, demanda la jeune femme aux cheveux bronze et or?
- Je cherche juste une histoire de vampires, mais y a aucun film avec des vampires qui se changent en chauves-souris. Pourquoi il y a plus de bonnes histoires avec des vampires se changeant en chauves-souris? C'est pourtant le premier pouvoir auquel on pense quand on parle de "vampires", non?
- Parce que c'est trop cher à mettre en œuvre à l'écran. C'est tout, répondis-je!
- C'est vraiment pour ça, me demanda Juno?
- C'est l'explication la plus plausible, lui répondis-je.
Par la suite, la journée se déroula presque comme d'habitude.
C'était Nuada qui allait accompagner Juno à l'école, ainsi que Carla et Kave à l'université Per.
Nuada.
Un prénom qui marque.
Nuada, ça s'entend à son prénom d'origine mythologique, vient d'Irlande. Dès qu'il a vu Kave, il lui a tiré l'oreille. J'aurais pu me délecter du spectacle que représentait le jeune homme qui s'avérait être la troisième personne à engueuler Kave aujourd'hui, mais j'étais trop occupé par sa beauté.
Nuada est étudiant en sciences forensiques et en sciences légales, j'ai donc honte de m'attarder sur son corps et non sur le cerveau qui l'abrite.
Nuada possède de longs cheveux noirs très lisses, deux yeux de cristal, une peau de neige, des traits fins et une carrure assez bien taillée.
Carla avait l'air de se retenir de préciser que ça ne l'étonnait pas que Nuada puisse perdre Kave quand il le chaperonne.
D'après elle, il est un peu trop étourdi... Juste parce que Kave vérifie toutes ses affaires avant qu'il aille en cours... Et parce qu'il perd souvent le fils de ma conversation...
Comme à mon habitude, je suis persuadée que je me suis contentée de saluer avec un sourire crispé bloqué sur le visage. J'ai embrassé Carla et Juno avant de partir au travail.
Je suis allée en cuisine, aujourd'hui le chef a choisi des plats qui ne pouvaient pas être faits trop tôt, mais je m'en fiche parce que je remplace la jeune fille au pair quand elle est absente.
En cuisine, je commence donc à préparer les paniers-repas pour les domestiques et les immondes mixtures que les Per et leur premier majordome mangent. Quand je vois la ligne impeccable de Carla, malgré sa pulpeuse poitrine, et la carrure de gladiateur de Kave, mais, lui, il fait de la musculation, je me dis que je devrais essayer ce régime. J'ignore ce qu'ils mettent dans ces produits, mais ça vient toujours de la même marque : Les Galeries Jambavan.
Cette marque étrangère doit tirer la majeure partie de son capital du manoir Per, puisque chaque semaine on reçoit leurs colis.
D'après monsieur Henry, je ne dois pas goûter à ça, ces aliments chimiquement produits sont uniquement réservés aux personnes qui suivent un régime très strict.
Une fois les repas préparés, le chef et moi devons les placer où ceux qui les mangeront iront les prendre. Le panier-repas de Juno lui sera livré par la femme de ménage. Les paniers-repas de Kave et de Carla seront livrés à l'université par le majordome des ténèbres infernales qui hantent mes cauchemars. Il ira ensuite remettre leurs paniers-repas à monsieur Henry et à madame Léa.
Pendant ma pause, je mange dans le salon avec mes collègues, les autres domestiques du manoir Per. J'en profite pour faire les devoirs de Kave.
Tout le monde sait que je suis là uniquement parce que Kave a besoin de moi pour son cours de mythologie.
Je ne comprenais pas vraiment : Carla étudiait la plomberie-électrique, et son option, c'était la mécanique, Kave étudiait le sport et Nuada voulait rejoindre la police scientifique... Subséquemment, POURQUOI AVAIENT-ILS PRIS L'OPTION "MYTHOLOGIE"?
Les travaux de Jung sont indispensables pour aider des sportifs à se muscler ?
Autant je comprenait comment Carla et Kave avaient pu obtenir le droit de participer à des cours sans lien avec leur cursus à l'université Per, autant je ne comprenais pas pourquoi ils faisaient ça.
D'après madame Léa, c'était en hommage à son grand-père, Nomoru Lenoir.
Quand je repris mon service, j'allaiis justement m'occuper des deux monuments du salon.
La bonne avait besoin de moi pour nettoyer les autels de feu monsieur Lenoir et de feue sa fille.
La grand-mère de Carla et Kave était représentée par sa photo, on la voyait tenir Juno bébé, Kave et Carla s'accrochant à ses bras.
La voir me rendait triste. Madame Annette avait été exceptionnelle.
Après la photo, je devais déplacer le portrait de Monsieur Nomoru Lenoir.
Pour des raisons évidentes, je n'avais jamais rencontré un homme qui avait vécu pendant la Seconde Guerre Mondiale. D'ailleurs, même feue madame Annette ne l'avait jamais connu. Pourtant, tous les membres de la famille Per étaient fiers de lui.
Une fois les autels des ancêtres nettoyés, je retournai en cuisine pour préparer le gâteau du dîner, il fallait aussi que je prépare les sandwichs pour demain.
Une fois la première partie du dîner préparé, j'allais aider la bonne pour la lessive.
Je pris ensuite ma pause et j'en profitai pour me détendre en jouant.
Enfin, j'attendis que les cinq Per rejoignent leur domicile. Généralement, avant d'aller préparer le dîner, je passai du temps avec Carla et Juno, Kave et Nuada étant partis à la salle de musculation à côté du centre commercial.
Généralement, Carla se cassa au bout d'un moment pour pouvoir aller vérifier que son frère n'avait toujours pas réussi à détruire sa moto.
J'aidai donc Juno à faire ses devoirs... Et comme toujours, je me demandai si cette petite fille n'était pas plus intelligente que moi. Elle avait quand même 7 ans.
- Elle va faire quoi, Cynthia, quand elle sera plus jeune fille au pair, me demanda la jeune fille qui résolvait ses équations?
- Elle est étudiante en Banque et Finances, elle va sûrement devenir banquière.
- Ça a l'air ennuyeux, réagit-elle.
- Dis, Juno, demandé-je, que comptes-tu étudier quand tu auras fini le lycée ?
- Ben, tu sais, à mon âge, me répondit-elle de son adorable voix, Kave et Carla avaient déjà décidé qu'ils feraient sport et mécanique, moi, je sais pas je pense que je vais devenir "trader", comme mes parents.
- Donne-moi ta définition de ce terme, s'il-te-plaît.
- Ben, c'est quelqu'un qui fait des paris, sauf que ces légal.
- Et il me semble que tes parents sont juste "actionnaires", c'est limite si Mockingcrow ne doit pas être rebaptisée "Pertown"... Je me demande ce que mes neveux feront quand ils seront adultes.
- Dis, Lavie, Carla et Kave aiment pas que je parle de ça avec toi.
- Parler du fait que tes parents possèdent tellement la ville que la mairie est inutile?
- Non, des études supérieures, me corrigea-t-elle en baissant la tête.
- Pourquoi?
- Tu es plus vieille qu'eux, mais Carla m'a dit que tu n'avais pas pu faire les études que tu voulais parce que tes parents étaient pauvres.
- Je m'en suis remise depuis. De toute façon, un jour, je devrai probablement les reprendre si je ne travaille plus ici. On sait jamais.
- Tu voulais faire quoi, comme travail ?
- Après le bac, je voulais étudier les Lettres ou l'Art, mais j'avais besoin d'aider mes parents et mes frères, du coup, j'ai préféré chercher du travail.
- Si tu épouses Kave, tu auras de l'argent et tu pourras reprendre tes études, non?
- Désolée, mais ça risque pas d'arriver.
Juno... Tu as 7 ans.
Les Per sont vraiment gentils avec moi. Honnêtement, j'aime bien l'esprit, mais pas le concept : je n'aime pas mon travail.
Quand on vit en France, qu'on n'a aucun diplôme et qu'on a mon handicap, la première option pour chercher du travail est de passer par le Service Civique, un volontariat indemnisé par l'État. Quand je suis arrivée en Oklahoma, j'ai eu la chance de rencontrer Kave.
Si je travaille ici, c'est uniquement parce qu'il me l'a demandée. Me trouver un travail était la condition pour que j'accepte le poste de commise de cuisine.
Une femme entra dans la pièce, elle embrassa sa fille et se tourna vers moi, Madame Léa voulait me prévenir que le docteur Gogmagog venait avec son expert demain. Elle souhaitait me rencontrer.
- C'est qui l'expert, demande Juno?
- Un homme, enfin... Tu vois...
Madame Léa s'interrompit, elle regarda Juno qui comprit immédiatement ce que sa mère voulait dire. Je le lisais dans ses yeux.
L'expert est transgenre?
- C'est un expert en, poursuivit Léa... Codes, qui doit étudier les cartes de tarot de Lenoir. Il travaille avec la mairie de Fleurs.
Madame Léa venait de prononcer le dernier mot dans ma langue maternelle:
- C'est une ville Française?
- Disons juste que c'est une ville où Lenoir a vécu.
La famille Per est vraiment mystérieuse.
Qui est Nomoru Lenoir?
Carla m'a un jour raconté son histoire. D'après elle, son arrière-grand-père maternel était un éminent chercheur, un orphelin qui a réussi dans la vie et qui a laissé avant de mourir un héritage secret.
Pour que ses descendants puissent le trouver, il a laissé derrière lui deux-cent-cinquante cartes de tarot. Si le tarot comprend dix-huit cartes si on exclut le Fou, celles de Lenoir sont réparties en quatorze séries, chacune est basée sur une créature mythologique.
Ces cartes n'étaient pas destinées à la divination, c'étaient les pièces d'un puzzle complexe. Contenaient-elle un code secret? Étaient-elles une carte au trésor ? Personne ne le sait. Tout ce que les Per savent, c'est que Lenoir y a dissimulé le secret de son héritage, de son trésor.
Cependant, Lenoir avait des ennemis: Certaines cartes ont été détruites, perdues à jamais.
Le plus souvent, quand on parle des cartes, au manoir, on parle toujours du docteur Gogmagog. Cette amie de Léa est le professeur de mythologie de l'université Per, c'est une femme que Carla adore.
Cette femme faisait un peu peur : elle est obsédée par ces cartes et leur secret!
Après le dîner, je vais me reposer, je passe un peu de temps avec Carla, et nous allons nous coucher.
Je devrais être contente. D'aucuns envieraient ma vie. Je vis dans un manoir, j'ai un travail... J'ai des amis...
J'ignore si c'est à cause de ce que j'ai vécu ou si c'est à cause de mon handicap, ou si c'est juste que je désire plus, mais c'est comme ça : Je ne suis pas complètement heureuse.
J'aimerais juste plus.
Après, c'est peut-être juste que je me dis qu'au bout d'un moment, je perdrai tout et que j'attends juste que ma conscience soit complètement anéantie. Je disparaîtrai et rien de ce que j'aurais fait n'aura eu de sens...
Vous l'aurez compris : Je suis athée !
À suivre...
