Défi n°128 : Faites un crossover entre le premier univers que vous avez exploités en fanfiction et le dernier.
Note de l'auteur : Les raisons de l'internement de chaque résident de l'asile ne sont pas spécifiées dans le film. Je prend donc la liberté de les inventer, soyez indulgents.
Thorin et Bilbon étaient envoyés pour ramener Charles chez lui. La famille du britannique avait engagé le duo pour ramener le brun. Bilbon demanda en se passant une main dans les cheveux :
-J'espère que tout se passera bien.
-De ce que j'ai compris ils sont fous mais pas méchants.
-Oui mais tu sais que ça me met mal à l'aise.
-Je sais mais ça ira.
Le brun prit la main de son amant dans la sienne. Les habitants de la ville n'étaient toujours pas revenus, le duo pouvait donc marcher sans se cacher. Le blond marchait en regardant la petite bourgade, elle était très belle. Les deux hommes arrivèrent devant la grille de l'asile. Ils entrèrent dans le bâtiment et trouvèrent les hommes en train de jouer aux cartes sous le regard des femmes. Ils tournèrent tous la tête vers les nouveaux venus. Le duc de Trèfle sourit :
-Regardez Majesté voici nos cousins : le comte de Pique et le baron de Carreau !
-Vous avez raison mon cousin, comme toujours. Mes chers cousins je suis ravi de vous voir ici !
-C'est trop d'honneur Votre Majesté, toutefois votre mère nous envoie vous chercher. Des affaires urgentes vous demandent chez vous.
Bilbon était impressionné, son amant s'en sortait à merveille. Il était rentré dans le jeu des résidents avec une aisance déconcertante. Charles observa les nouveaux venus et grimaça :
-Je n'ai plus aucune affaire importante là-bas.
-Pourtant votre mère nous a dit le contraire.
Thorin ne lâchait pas le morceau, il était très obstiné. Bilbon posa sa main sur l'épaule de son amant :
-Votre mère est malade Votre Majesté, elle vous réclame à son chevet.
Un silence assourdissant remplit la salle. Finalement « Monseigneur » Marguerite « l'évêque » se leva :
-Je vous accompagne Majesté, peut-être devrais-je donner les derniers sacrements à votre infortunée mère.
Xénophon, le « duc de Trèfle » et garda sa « femme » :
-Marie-Charlotte, ma douce, nous devons y aller nous aussi. Il y a si longtemps que nous n'avons pas vu notre cousine ! Cela me peine que nous ayons dû attendre une si fâcheuse circonstance pour reprendre contact.
-Je suis bien d'accord, elle a besoin de notre soutien. De plus je suis sûre qu'elle sera ravie de revoir nos trois magnifiques enfants Brunehaut, Gontran et Alberic.
Monsieur Marcel, le « coiffeur » les observa :
-Dans ce cas il faut que je rafraîchisse vos coupes à vous tous, vous n'êtes pas présentables ! Vous aussi, Comte de Pique et Baron de Carreaux ! Surtout vous Monsieur le comte, cette longue tignasse brune ce n'est ni fait ni à faire, avec cette unique mèche blanche qui plus est, c'est d'un ridicule ! Heureusement que je suis là. Oh et je vais aussi vous raser, vous êtes plus poilu qu'un ours très cher.
Il attrapa ses ciseaux et se dirigea vers les nouveaux arrivants. Bilbon leva les mains devant lui :
-Une minute s'il vous plaît. Nous avons fait une longue route, nous n'avons pas l'énergie de nous faire coiffer tout de suite. Ni raser, même si nous vous sommes extrêmement reconnaissant de vouloir nous donner meilleure allure.
Madame Églantine qui se voyait comme une tenancière de la maison close sourit :
-Que vous parlez bien Monsieur le baron ! Vous devez plaire aux femmes.
Bilbon passa sa main dans ses boucles blondes d'un air gêné :
-C'est très aimable à vous.
Coquelicot se tourna vers Charles et déposa un baiser sur ses lèvres :
-Laissons vos cousins se reposer ! Mais il faudra les écouter demain et partir avec eux.
-Pourquoi ça ?
-Parce que votre place n'est pas parmi nous votre Majesté.
-Mais je ne comprends pas, nous étions sur le point de nous marier !
-J'ai su dès le début que notre romance ne pourrait pas durer. Une simple danseuse ne peut épouser un roi.
Charles fronça les sourcils et se tourna vers les nouveaux venus :
-Qui êtes-vous déjà ?
-Thorin Durin.
-Bilbon Sacquet. Nous travaillons pour votre famille, ils nous ont chargés de vous ramener.
Le britannique secoua la tête :
-Je vais y réfléchir, nous en reparlerons demain.
Le couple hocha la tête et partirent chercher un endroit où se reposer. Thorin soupira :
-Ce n'est pas gagné ! Il est amoureux de cette brunette, il ne voudra jamais partir !
-Rien n'est joué pour le moment, cette jeune fille a le sens des réalités pour une personne enfermée à l'asile.
-Oui mais il est déjà revenu une fois, qui dit qu'il ne fera pas la même chose ? Je n'ai pas envie de revenir ici tous les quatre matins parce que Monsieur ne veut pas écouter le bon sens.
Xénophon arriva et les observa :
-Vous ne nous aimez pas n'est-ce pas ?
-Pardon ? Cela n'a rien à voir avec ça. Nous sommes ici pour une raison très précise. Je suis désolé que cela perturbe votre petit jeu de rôle mais nous sommes payés pour ça.
-A quoi bon parler de choses aussi vulgaires que l'argent ?! J'ai pris la liberté de vous apporter des vêtements propres et dignes de votre rang.
Il déposa des vêtements sur le lit à leurs côtés. Thorin arqua un sourcil :
-Je n'arrive pas à savoir si vous faites semblant d'être plus fous que vous ne l'êtes ou si vous êtes sincères.
Le brun soupira et nettoya son monocle :
-Tout le monde nous a laissés ici, comme des chiens. Après tout, que vaut la mort d'une poignée de fous ? Alors oui, nous avons décidé d'être ce que nous avons toujours voulu être. Je suis duc car ma famille était très pauvre. Mes parents m'ont abandonné et j'ai dû faire des choses bien basses pour trouver de l'argent, peu à peu j'ai développé une vie meilleure dans ma tête, jusqu'à ne plus me rendre compte que c'était une vie imaginaire. Marie-Charlotte est ma femme car la pauvre n'a jamais connu l'amour d'un homme, enfin un amour sincère et sain. Son père a abusé d'elle toute sa jeunesse, elle en est même tombée enceinte. Il s'est... débarrassé de l'enfant dès qu'il a su que sa fille était enceinte. L'opération était hasardeuse et la pauvre Marie-Charlotte a failli perdre la vie. Ces abus plus cette opération forcée ont eu raison de sa santé mentale. Nos « enfants » n'ont pas eu la chance d'avoir des parents pendant leur jeunesse. Brunehaut est fille de gitans, elle a été retrouvée enfermée dans la cage à poules car elle avait tendance à être désobéissante, cela détraquerait n'importe qui. Gontran a été déposé sur le parvis de l'église à sa naissance, il a donc été élevé par les sœurs mais cela ne l'a pas empêché d'avoir le mal en lui. Il a blasphémé et s'est enfui. Après sa fuite il a fait quelques larcins et a été jugé comme possédé donc il a été envoyé ici. Albéric est fils de bonne famille mais il n'a pas réussi à respirer dès la naissance, cela a donc mal oxygéné son cerveau et il a donc toujours été légèrement... lent. Comme vous pouvez l'imaginer cela fait tâche dans le paysage quand on est une famille fortunée.
Le duc se leva et se dirigea vers la fenêtre pour regarder dehors tout en continuant calmement, de façon imperturbable :
-Monseigneur Marguerite se rêve évêque car il a toujours été très pieux, il a été enfant de chœur durant son enfance mais des problèmes avec sa femme l'ont conduit ici, c'est pourquoi il a décidé de rejoindre les ordres. Le Général Géranium est fils de pompier et a toujours eu une admiration sans borne pour son père même si ce dernier n'était qu'un ivrogne qui passait son temps à le battre. C'est à cause de cette maltraitance qu'il est ici d'ailleurs, le pauvre, bien que vouant à culte à son père il a essayé de l'étrangler à l'adolescence. Il ne l'a pas tué mais a été enfermé. Marcel a été élevé seul par sa mère car un vil ruffian a manipulé ses sentiments pour coucher avec elle et l'a abandonnée quand il a su qu'elle portait un enfant. La pauvre femme était coiffeuse, son fils fait donc le même métier. Il est arrivé ici car ayant toujours été le seul « homme » aux côtés de sa mère, il a nourrit une jalousie et un sens de la protection sans limite envers cette dernière. Dès qu'un homme s'approchait de sa mère autrement que pour se faire couper les cheveux, le pauvre Marcel devenait fou. Madame Églantine n'a jamais connu que la prostitution. Sa famille était très pauvre, alors dès ses 8 ans son père a commencé à vendre son corps pour de l'argent. Alors aujourd'hui elle préfère se dire qu'elle ne subit plus cela mais qu'à la place elle prend soin des pauvres filles qui doivent exercer son ancienne profession.
-Et cette jeune femme, Coquelicot ?
-Sa mère était déjà ...spéciale, elle travaillait pour le maire de la ville, elle était sa couturière. Un soir, ce vieux cochon de maire a fauté avec la jeune femme avant de la mettre à la porte à peine après avoir assouvi son plaisir et il la congédia par la même occasion. Celle-ci est tombée enceinte à cause de cette nuit et a donné naissance à Coquelicot. Toutefois, sachant qu'elle était elle-même simple d'esprit elle avait conscience qu'elle ne pourrait pas gérer un enfant, et elle avait tant de chagrin d'avoir été si lâchement abandonnée par le maire, elle s'est donné la mort quand Coquelicot avait 4 ans. C'était devenu trop dur pour elle de gérer une petite fille qui montrait déjà les mêmes problèmes qu'elle. La pauvre fillette s'est renfermée sur elle-même après ça. Elle est danseuse car elle se souvient que sa mère était très belle et qu'elle dansait tout le temps. Voilà, vous savez tout à présent. Nous sommes fous, pour différentes raisons, et nous tentons juste d'égayer notre triste vie comme nous le pouvons. Nous avons soufferts chacun à notre façon, alors laissez-nous rêver.
-Nous ne voulons pas vous empêcher de rêver, nous voulons simplement ramener Monsieur Plumpick chez lui car sa famille s'inquiète.
Xénophon avait racontait tout cela calmement, presque comme un acteur déclarerait un monologue de Shakespeare. Son ton avait été régulier, parfaitement ponctué. Le brun soupira et se tourna vers le duo :
-Nous pouvons vous offrir de la gentillesse, de l'acceptation et de la sincérité. Nous ne faisons pas semblant d'aimer les gens quand ce n'est pas le cas. Nous sentons très vite à qui nous sommes confrontés. Et ici vous n'avez pas besoin de vous cacher, je vois bien que vous vous aimez, alors soyez vous-même. Personne ne vous jettera la pierre ici, même si je sais que c'est très mal vu deux hommes ensemble dès que l'on passe ces murs. L'avantage d'être fou, c'est que l'on comprend les autres, et nous savons que certaines choses ne se contrôlent pas. Sur ce, je vous laisse vous reposer Messieurs, ou devrais-je dire : mes chers cousins.
Il leur fit un clin d'œil et sortit en replaçant son haut de forme sur sa tête. Bilbon sourit :
-Je l'aime bien lui ! Il est pas mal en plus.
-Pardon ?!
-Quoi ? C'est bon, ce n'est pas de ma faute c'est un fait. Il est très élégant, a un bon port de tête, une élégance innée, des cheveux couleur corbeau, un regard brun chaud à la fois mystérieux et chaud. Je suis sûr que toi aussi tu le trouves beau mais tu ne veux pas l'avouer car tu es trop fier ! Mais tu sais bien que c'est toi que j'aime. Tout de même, ces pauvres personnes sont bien à plaindre.
-Qui dit que toutes ces histoires sont vraies ?!
-Je ne pense pas qu'il irait inventer ce genre de choses juste pour le plaisir !
Thorin leva les yeux au ciel et se coucha, il était épuisé.
Le lendemain les deux hommes se réveillèrent et se changèrent. Thorin avait beaucoup rechigné mais Bilbon ne lui avait pas laissé le choix. À présent le brun portait un costume en brocart beige avec des broderies florales bleu roi assorties à une chemise de même couleur. De son côté Bilbon avec un ensemble violet en taffetas avec chemise blanche en soie. Le blonde sourit et embrassa son amant :
-Tu es très beau, très élégant.
-Merci... j'ai surtout l'air stupide !
-Non, tu es splendide. Attends, laisse-moi faire.
Bilbon l'aida à nouer sa cravate à l'ancienne avant de lui faire une natte. Après ça ils partirent pour rejoindre tout le monde. Églantine sourit :
-Ah vous voilà ! Vous êtes si élégants.
-Merci, je vous retourne le compliment. Votre robe est d'une telle finesse.
-Charmeur !
Elle sourit et Thorin observa le petit groupe, il devait trouver un moyen de faire en sorte que Charles change d'avis. Coquelicot observa Charles :
-Il faut les écouter.
-Je ne veux pas partir.
-Je sais, mais toi tu n'es pas fou, tu n'as rien à faire ici.
-Vous n'êtes pas fous, vous êtes différents.
-Il faut quand même partir. Tu finiras par t'ennuyer ici avec nous. Au bout d'un moment nos petites lubies ne t'amuseront plus.
Charles soupira et Bilbon observa son amant. Il avait envie de proposer à tout ce petit monde de les accompagner. Thorin comprit le sens de son regard et secoua la tête par la négative. Le blond soupira et lança :
-Et si vous allez voir vos proches, rien ne vous empêchera de revenir après je pense.
-Je doute que ma famille soit du même avis. Après tout, ils vous ont envoyés pour me ramener non ? Donc je doute qu'ils fassent l'effort de comprendre mon point de vue.
Thorin soupira et regarda autour de chez lui, il commençait à perdre patience. Bilbon prit la main de son amant dans la sienne :
-Je suis désolé que vous soyez dans une telle situation, nous ne faisons que notre travail.
-Je sais bien oui.
Le Général Géranium se leva :
-Je crois mon cher roi que vous devez partir. Votre famille a besoin de vous. Ne vous inquiétez pas pour nous, nous réussirons à nous en sortir sans vous. Après tout, comment pensez-vous que nous avons fait avant votre arrivée ? Ne vous en faites pas, tout ira bien.
Charles soupira et se prit la tête dans les mains, il était tiraillé. Thorin soupira, il n'avait pas envie d'empêcher Charles d'être heureux, mais en même temps il voulait faire son boulot. Bilbon observa son amant :
-Allons marcher, nous trouverons une solution.
Églantine passa ses bras sous les leurs :
-Oui on y va, l'air frais nous fera le plus grand bien. Tous avec moi !
La petite troupe quitta donc l'asile et marchèrent tranquillement. Charles observait tout autour de lui, il savait qu'il ne pourrait pas y échapper, car même si Thorin et Bilbon partaient, sa famille enverraient d'autres personnes pour le récupérer.
Bilbon regarda Charles qui disait au revoir à ses amis. C'était vraiment touchant, ils avaient créé de vrais liens ensemble. Le brun se tourna vers les deux hommes :
-Nous pouvons partir maintenant.
-D'accord, alors c'est partit.
Le couple salua le petit groupe et ils partirent avec Charles. En chemin Bilbon lança :
-Nous avons discuté avec Thorin. Nous avons une immense demeure avec dépendance et nous allons faire venir vos amis chez nous. Ainsi vous pourrez venir les voir régulièrement tout en faisant plaisir à votre famille.
-Vraiment ?
-Bien sûr. Ils sont très gentils et ne nous dérangeront pas tellement. On les a pris en sympathie nous aussi.
Charles sourit et les serra dans ses bras :
-Je ne vous remercierai jamais assez !
-Ça nous fait plaisir de pouvoir vous aider.
Ils partirent donc pour ramener Charles chez lui. Après ça ils refirent un aller-retour en France pour récupérer la petite bande. Ceux-là étaient de joyeux lurons en toutes circonstances. Ils continuaient avec leur bonne humeur, Bilbon était content de faire cette bonne action. Il trouvait déplorable qu'ils avaient été lâchement abandonnés. Cette guerre était une folie, heureusement qu'elle était finie. Verdun resterait à jamais graver dans les mémoires comme une boucherie, tout le monde le savait. Le duc observa ses nouveaux amis et leur sourit :
-Merci à vous, c'est si gentil de nous emmener.
-Mais de rien.
-Si, ça nous touche énormément. Vous êtes sûrs que ça ne vous dérangera pas ?
-Non, notre maison a une dépendance énorme, vous pourrez y vivre sans soucis.
Le duc leur fit la bise et sourit :
-Vous êtes un si beau couple.
-C'est gentil.
-Franchement, c'est dommage que vous ne puissiez pas vivre ouvertement votre amour.
-La vie est faite ainsi.
Ils sourirent et le voyage continua.
La petite troupe arriva chez Thorin et Bilbon. Ils firent visiter les lieux à leurs amis et les laissèrent s'installer. Bilbon sentait que tout allait s'arranger maintenant, la famille de Charles n'habitait qu'à deux heures de chez eux, il pourrait donc venir facilement. De leurs côtés les résidents avaient parfaitement pris leurs marques dans leur nouvelle maison et vivaient très bien ce changement. Finalement le couple avait trouvé le meilleur arrangement pour tout le monde et ils en étaient très fiers. Le couple avait finit par prendre les fous en affection et ils étaient heureux de les avoir auprès d'eux, finalement ils seraient un peu comme les enfants qu'ils n'auraient jamais.
Fin.
