Hellooooo,

Omg, une new fic, incroyable...

Comme dit dans le résumé, c'est sur Hashihime of the Old Book Town. C'est du pdv de Minakami et ça se déroule quelques années après sa short story post ending.

Bonne lecture ! Faîtes pas trop attention s'y a des fautes eheh...


« Aaaaah ! »

Je tournai vivement la tête du côté de Tamamori qui était en train de se frotter très vivement les yeux, ils étaient tout rouges. Mon regard prit un air interrogatif quand il se mit à regarder méchamment le ciel pluvieux en levant le poing en sa direction.

« SATANÉE PLUIE ! Tu sais pas à qui tu t'attaques ! » Il poussa un long soupir. « On peut plus s'étirer tranquillement ici. »

Sa dernière phrase me fit lâcher un léger sourire, qu'il remarqua, car ses yeux me fusillèrent du regard : « Quelque chose à dire !? » je secouai la tête en signe de négation en riant doucement. Des gouttes ont dû tomber dans ses yeux. C'était loin d'être la première fois qu'une telle chose lui arrivait, à se demander qui était vraiment le plus étourdi de nous deux.

Malgré sa soudaine mauvaise humeur, je lui pris gentiment la main, un parapluie dans l'autre, et nous reprîmes en silence notre chemin vers notre maison. Cela me faisait un peu étrange de penser « notre maison », j'avais mis tellement de temps avant de lui demander d'emménager ensemble. Un an et trois mois exactement ! Ma patience pouvait être légendaire si c'était pour lui. Probablement.

Aujourd'hui était une journée comme les autres dans notre village à Aizu. J'étais parti aider l'entreprise de ma famille. Tamamori était venu m'aider – malgré sa longue réticence – c'était le cas depuis qu'il avait commencé à abandonner ses recherches pour retravailler dans le journalisme. Ça me faisait un peu de la peine pour lui qu'il ait été renvoyé si injustement la dernière fois.

Non, c'était totalement faux, la vérité, c'était que j'étais bien plus heureux en l'ayant à mes côtés tous les jours et à quasiment chaque instant de ma vie, donc son renvoi avait été une bonne chose pour moi. C'était peut-être un peu cruel vu à quel point ça l'avait dévasté… Mais peu importe. J'étais peut-être un peu plus égoïste que je ne le pensais. Mes sourcils se froncèrent légèrement.

« Oh, tiens, c'est vrai, prononça tout à coup Tamamori en me regardant d'un air perplexe. … Tu es vraiment certain que personne n'est au courant pour nous dans le village ? Parfois, on me pose des questions un peu bizarres.

- Ah ah ah. Je suis persuadé que tu réfléchis trop. Je t'assure qu'ils ne savent rien, vraiment. » mentis-je sereinement, le sourire aux lèvres.

Il fixa le ciel avec un « Hmmm » pas très convaincu, j'en profitai pour lui ébouriffer doucement ses cheveux, toujours amusé. Tamamori se mit à rougir violemment, mais ne dit rien. Il se mit à marcher plus vite pour cacher sa gêne, mais il reprit de lui-même ma main dans la sienne.

Tamamori a toujours vécu un peu dans son monde, ça pouvait même aller jusqu'à des illusions incroyables. J'ai toujours trouvé cela fascinant, j'adorais surtout quand il me les racontait avec précision et son enthousiasme habituel. N'ayant aucune imagination, j'ai beaucoup d'admiration pour la sienne qui est extrêmement développée.

Cependant, cela pouvait provoquer ce genre de situation où il n'avait pas la moindre idée qu'absolument tout notre village était au courant de notre relation. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il était stupide… Juste un peu inconscient et je suppose que je n'aidais pas non plus en continuant à lui mentir sur ce sujet… Mais qui savait comment il réagirait, il pouvait être tellement têtu sur n'importe quoi quand il s'y mettait. Et surtout, c'était bien plus amusant de le voir autant s'inquiéter pour rien. Je me demandais combien de temps cela durerait encore, ahah.

Nous arrivâmes un peu plus tard chez nous. La nuit n'était pas encore totalement tombée, mais il faisait déjà assez sombre à cause de la pluie. C'était un peu difficile de se repérer, mais nous rentrâmes sans trop de soucis en évitant soigneusement les flaques d'eau entourant le bâtiment.

Alors que je déposais mes affaires, je vis Tamamori s'arrêter juste avant de fermer totalement la porte. Il regardait la pluie continuer à s'écouler sur notre monde avec des petits ploc ploc.

« … Tamamori ? » dis-je avec douceur en m'approchant de lui.

Je savais très bien à quoi il pensait. La pluie était un symbole très particulier pour nous, après tout. Le hashihime. Mon horrible passé qui me hantait encore aujourd'hui. Juin 1922. Ce qui nous a permis d'encore plus nous rapprocher. Ma nouvelle volonté de vivre. Tout un tas de choses… Terriblement angoissantes pour moi, mais aussi très précieuses. Honnêtement, j'étais toujours terrifié par les désastres provoqués par le hashihime, je ne voulais pas encore sacrifier une personne… Surtout une personne proche de Tamamori. Je préférerais encore mourir pour de bon. C'était bien pour cela que nous étions très prudents les jours de pluie et que nous ne nous lâchions pas. Des jours terribles… Mais aussi des jours où je me sentais encore plus proche que d'habitude de la personne que j'aimais. Des jours importants.

Je l'enlaçai par derrière et reposai ma tête sur son épaule. Cela lui fit reprendre un peu ses esprits et il ferma pour de bon la porte en échappant un soupir.

« … Je me demande comment Kawa- comment vont les autres. » murmura-t-il avant de se mettre à secouer la tête comme s'il venait de dire une bêtise, il se dirigea d'un pas vif vers la cuisine.

Je le suivis du regard, un peu inquiet. Tamamori ne l'admettrait jamais, mais il était terriblement touché par son absence de contact avec Kawase, notre ami d'enfance. Ce dernier était devenu beaucoup plus distant depuis notre départ et Tamamori ne redoublait pas spécialement d'effort pour reprendre contact avec lui non plus. Comme je le disais, il pouvait être assez têtu. Même quand ça le faisait souffrir.

Notre repas se fit en toute tranquillité, on s'échangeait des banalités, je me mettais à rire à ses extravagances, on partait en long débat sur des livres. Dehors, la pluie ne semblait toujours pas vouloir s'arrêter, elle devenait même de plus en plus forte.

J'ai menti, aujourd'hui n'était pas une journée comme les autres. Et je ne parlais pas de la pluie. La vérité, c'était que je voulais absolument demander quelque chose à Tamamori ce jour-même, et j'avais été anxieux toute la journée. Quand nous nous posâmes dans le salon, je lui pris doucement les mains entre les miennes. Elles étaient si chaudes et petites. Il me jeta un regard interrogatif et je lui souris avec chaleur. Du moins, j'essayai, parce que mon cœur tambourinait dangereusement dans ma poitrine.

« Minakami ? Il y a un problème ? demanda-t-il.

- Errr… T-Tamamori… répondis-je très doucement en baissant les yeux, puis les remontant, puis les baissant à nouveau. Réveille-toi Minato Suizenji ! Je secouai légèrement la tête et replantai mes yeux dans les siens. Il affichait un air curieux, un peu inquiet. Mes paupières étaient un peu plus ouvertes que d'habitude.

- … ?

- Tamamori… Tu voudrais bien te marier avec moi… ?

- … Eh !? »

Ses yeux s'écarquillèrent et sa bouche se ferma et s'ouvrit à plusieurs reprises, tel un poisson. Ah ah, ça me rappelait notre première rencontre… Mais ce n'était pas le moment d'y penser. Il affichait un air perdu, se grattait plusieurs fois l'arrière de la tête et ses yeux regardaient dans tous les sens. Peut-être que j'avais été trop abrupt, le moment n'était peut-être pas le bon. A vrai dire, j'attendais cet instant depuis de nombreuses années mais j'avais toujours peur que ce soit trop tôt. J'avais pris ma décision très récemment, n'en pouvant plus de retenir mes sentiments. Néanmoins, sa réaction me rendit très nerveux, l'ambiance de la pièce était devenue très étrange et je ne savais plus où me mettre. Le souffle court, j'attendis patiemment qu'il prenne la parole.

« Tu es vraiment certain de vouloir passer ta vie entière avec quelqu'un… comme moi ? Après tout… » réussit-il à formuler après un petit moment.

Mes sourcils se froncèrent, je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire. Il a toujours été une personne formidable pour moi et je ne me voyais pas arriver à vivre avec une autre personne que lui. En temps normal, Tamamori débordait de confiance en lui inexplicable, mais parfois, elle finissait par disparaître… Comme maintenant. Mes pensées se coupèrent quand il attrapa mes deux bras, ses yeux étaient rouges comme s'il essayait de s'empêcher de pleurer.

« Après tout… Je suis incapable d'accomplir quoi que ce soit. J'ai une horrible personnalité. Je ne suis même pas capable de conserver un emploi… Au point où j'en deviens trop dépendant de toi. Je ne veux pas être un boulet pour toi, je veux aussi être utile et… et…

- Tamamori, dis-je pour l'arrêter net. Je ne t'ai jamais considéré comme un poids, jamais. Je te l'ai déjà dit, je te le répète, ça ne me dérange pas si tu n'arrives pas à trouver de travail.

- Mais moi si ! s'exclama-t-il, ne retenant plus ses larmes. Tu sais, j'ai beaucoup réfléchi. Je sais, je sais, ça m'arrive jamais. Je suis un égoïste et je pourrais me satisfaire de notre vie actuelle sans aucun problème. Mais… Mais je veux vraiment que ça aille dans les deux sens, je ne peux pas te laisser tout faire… »

Sa voix se perdit dans ses sanglots et un petit rire m'échappa inconsciemment.

« Qu'est-ce qui te fait rire ?! Je suis très sérieux, tu sais ! s'indigna-t-il.

- Je sais, je sais… Excuse-moi. répondis-je en toussotant, je lui affichai ensuite un doux sourire. Ça me fait vraiment plaisir que tu le prennes avec autant de sérieux. Merci. »

Tamamori détourna vivement les yeux et ils restèrent planter sur le sol. Il essaya de retirer ses mains des miennes, mais je les rattrapai immédiatement.

« Si ça te dérange tant que ça, je ferai de mon mieux pour te soutenir. Toujours. Peu importe si ça prend des années. »

Il releva le regard et sourit légèrement, un peu soulagé. Je ne voulais pas qu'il reparte loin en ville mais je devais prendre en compte ses sentiments. Je voulais juste qu'il sache que je serais toujours là pour lui. Je repris la parole.

« Je suis vraiment désolé pour ma demande soudaine, je suppose que tu n'es pas encore prêt pour ça.

- Non, non, Minakami, c'est juste que…

- Cependant, j'aimerais avoir une réponse. Je t'aime, Tamamori, je veux passer tout le reste de ma vie avec toi. Est-ce que tu veux te marier avec moi ? » dis-je en serrant un peu plus fort ses mains.

Ses joues devinrent un peu plus rouges et il s'écria :

« B-Bien sûr que je le veux, idiot ! Mais ne viens pas te plaindre plus tard ! Je t'aurai prévenu ! »

Sa voix trembla un peu quand il me répondit. Quant à moi, ma vision se fit un peu floue, c'était la réponse que j'attendais, mais l'entendre était une autre paire de manches. Tout à coup, il se rapprocha encore plus de moi et attrapa mon visage entre ses mains, d'un air choqué.

« Mi-Minakami ?! Tu pleures ?!

- Quoi ? »

Je me passai la main sur le coin de mes yeux et constatai en effet des traces d'humidité.

« Ah ah… Je suppose que ce doit juste être l'émotion, je me sens tellement heureux. Oh… »

Mon corps tomba tout seul en avant et je me mis à serrer très fort Tamamori contre moi. Il me rendit mon étreinte, sans répondre. J'aurais pu rester comme cela pour toute l'éternité. Quand nous nous séparâmes, je l'embrassai doucement avec tout l'amour que j'avais pour lui et lui reprit la main pour l'emmener vers la terrasse, dehors. L'air devenait un peu trop étouffant dans cette maison.

Cela nous arrivait souvent les jours de pluie à simplement rester ici, l'un contre l'autre, en regardant la pluie et ses ploc ploc.

Soudain, je réalisai quelque chose et attrapai une de ses mains pour lui enfiler la bague que j'avais achetée spécialement pour l'occasion. J'avais complètement oublié. Tamamori fut pris d'un fou rire devant ce spectacle.

« Je me disais bien qu'il manquait quelque chose, une demande en mariage sans bague, on aura tout vu. »

Je me grattai la tête, un peu gêné. J'avais tellement été content de sa réponse que tout le reste m'était sorti de la tête. Quel idiot.

Tamamori attrapa mon bras et posa sa tête contre mon épaule. Sa précédente mauvaise humeur semblait avoir disparu et il se mettait même à chantonner un peu. Il était vraiment adorable. Je me mis à chuchoter.

« Merci d'être à mes côtés, Tamamori. Merci de tenir à une personne comme moi. Merci de m'avoir sauvé il y a 500 millions d'années.

- Eeeh… La fois où tu m'as mangé, tu veux dire, hmm ?

- Ah ah, oui, excuse-moi. Cela dit…

- Non, non je ne veux plus en entendre parler ! Plus jamais l'histoire des poissons ! Cannibale ! »

Il commença à s'emporter tout seul et je me mis à rire doucement puis repris un ton sérieux.

« … Merci de m'avoir sauvé dans ce monde aussi.

- … il ne répondit rien et resserra ses mains sur mon bras.

- J'ai longtemps… longtemps… envisagé de mettre fin à ma vie. Je ne faisais qu'attendre le bon moment. Je n'imaginais même pas arriver à reprendre autant goût à la vie. »

Tamamori resta silencieux, je parlais très peu de ce sujet. Je savais que c'était difficile pour lui. Peut-être que je n'aurais même pas dû dire ça, je gâchais tout. Mais aujourd'hui, j'avais l'impression de pouvoir m'ouvrir totalement à lui. Il se mit à parler faiblement.

« Parfois… Parfois, j'ai peur de me réveiller à Umebachidou. De réaliser que tout n'était qu'un rêve. Que je ne vis qu'une illusion actuellement parce que je n'arrive pas à me remettre de ta mort. C'est complètement débile, pas vrai ? Nyahaha…

- Tamamori…

- J'ai tellement peur. J'ai l'impression que si je te quitte des yeux quelques secondes, tu disparaîtras à nouveau. Je suis terrifié à l'idée de revoir ton corps froid devant mes yeux.

- …

- Même maintenant, j'ai l'impression que tu tiens encore trop peu à la vie, Minakami. Tu te souviens quand tu m'as demandé de te tuer pour utiliser le hashihime si tu ne pouvais plus travailler ? J'ai détesté, espèce d'idiot.

- D-Désolé…

- Tout ce que je demande… C'est que tu prennes beaucoup plus soin de toi, c'est tout. Et que tu accordes beaucoup plus d'importance à ta vie.

- Je ferai de mon mieux… »

J'essayai de le regarder d'un air rassurant pour le convaincre, il sembla l'accepter pour le moment et reprit son calme. Honnêtement, même aujourd'hui, je n'hésiterais pas une seule seconde à sacrifier ma vie pour la sienne. Cependant… Je savais à quel point il avait souffert pour protéger la mienne, je ne comprenais sa souffrance que trop bien… Je ne pouvais plus prendre ma vie autant à la légère… Cela restait un peu difficile pour moi.

Tamamori sembla se souvenir de quelque chose et se leva brusquement. Je le regardai d'un air curieux pendant qu'il rentrait hâtivement à l'intérieur. Il revint à peine quelques secondes plus tard avec des feuilles à la main. Réalisant ce que c'était, toute mon attention se plongea dessus et j'essayai de les attraper.

« Eho ! » Il me repoussa avec un grand sourire rempli de malice et s'assit à côté de moi. Je lui jetai un regard très frustré, ce qui le fit rire.

« Nyahaha. A mon tour maintenant ! s'écria-t-il, tout fier. Minakami.

- Oui ? C'est une nouvelle histoire, c'est ça ? Je peux la lire maintenant ? S'il te plaît ?

- Laisse-moi parler ! Ahem, ahem. (il toussota) Mes histoires… Je les ai toujours écrites en pensant à toi. En pensant à ton sourire pendant que tu les lisais. C'est toujours ce qui m'a motivé… »

Il s'interrompit, les joues un peu rosées, peut-être qu'il avait un peu honte de ce qu'il disait. Mais ça me réchauffait le cœur.

« Donc ! Minakami ! Est-ce que… Est-ce que tu es d'accord pour lire l'entièreté de mes histoires jusqu'à la fin de MA vie ?! »

Je laissai échapper un petit rire. Ça devait être la manière de Tamamori de faire également sa demande. Il a toujours été vraiment trop compétitif, toujours à vouloir le dernier mot. Je lui caressai doucement la joue et lui pris ses feuilles.

« Bien évidemment. Je ne vis que pour tes histoires, Tamamori. »

Je commençai aussitôt ma lecture avec lui à mes côtés. Être avec Tamamori, lire ses histoires, écouter la pluie avec lui, passer mes nuits avec lui. C'est tout ce que je demandais. Ploc, ploc, ploc…


Merci à toutes les personnes qui auront pris le temps de lire et j'espère que vous avez apprécié!

Grosses bises à Anna, jtm...