Note :

Hello !

Ça faisait longtemps, mais me voilà de retour avec une petite fic ! J'avais estimé qu'elle ferait 2-3 chapitres, les paris sont ouverts pour la longueur finale ^^ .

Cette histoire se passe dans un univers alternatif, c'est-à-dire que j'ai modifié certains éléments par rapport à la série de base. Je ne vous dis pas (encore) lesquels, vous découvrirez ça à la lecture.

Sinon, comme d'habitude, merci de ne pas me spoiler les futurs épisodes de la série dans les commentaires. Je ne veux voir AUCUN élément concernant les épisodes non diffusés dans les commentaires. Pas de noms, pas de titre d'épisode, pas d'événement de grande ou moindre importance, RIEN.

Et faites aussi attention pour les épisodes déjà diffusés, il est possible que je ne sois pas à jour. Alors au besoin demandez-moi où j'en suis avant de parler d'un des nouveaux épisodes. Promis, je ne mords pas ^^ .

J'estime que ce n'est pas trop demander, alors s'il vous plait faites attention.

Bonne lecture !


Poussant un profond soupir, Chat Noir se laissa lourdement tomber sur un toit.

Le combat avait été rude.

Et si les héros pouvaient se targuer d'avoir remporté une nouvelle bataille contre les super-vilains, la victoire n'en avait pas moins un goût amer.

Ils avaient frôlé la catastrophe.

Une fois de plus.

N'en déplaise à l'ego de Chat Noir, cela faisait déjà bien longtemps que chaque affrontement n'était gagné qu'au prix d'une résistance acharnée et d'une chance insolente. Il fallait voir la vérité en face. Les forces des héros suffisaient désormais à peine à contenir celles des vilains.

« Hey, ça va ? », lança une voix féminine derrière son dos.

Chat Noir tourna légèrement la tête pour jeter un bref coup d'œil à sa coéquipière.

« Oui, ça va », répondit-il alors que la jeune femme s'asseyait en tailleur à côtés de lui.

« Le combat a été plutôt rude », poursuivit Rena Rouge, faisant sans le vouloir écho aux pensées de son ami.

Chat Noir hocha silencieusement la tête.

Cela faisait désormais plusieurs années que Rena avait rejoint leur équipe de façon permanente, mais malgré ça, il se sentait toujours aussi loin d'arrêter le Papillon qu'il ne l'était à ses débuts.

Si possible, il se sentait même encore plus loin de la réussite de leur mission.

Le Papillon avait répliqué à l'arrivée d'une nouvelle héroïne par des vilains plus puissants, plus rapides, plus habiles. Trois héros, bien qu'expérimentés, suffisaient désormais tout juste à neutraliser un seul adversaire.

Alors que Chat Noir laissait échapper un nouveau soupir désabusé, un bruit de pas dans son dos lui signala l'arrivée du dernier membre de leur célèbre trio.

« Franchement, mec, je ne sais pas ce que le Papillon nous prévoit pour les jours qui viennent, mais j'apprécierai s'il pouvait faire une pause », grogna Carapace en se laissant tomber aux côtés de son ami. « Je ne me rappelle même plus ce que ça fait de passer trois jours sans une attaque. »

« À qui le dis-tu », approuva Chat Noir d'un ton maussade.

Le regard perdu au loin, il se passa une main lasse sur son visage.

Lorsque Carapace et lui avaient endossé le rôle de héros, ils arrivaient encore à contenir les attaques des super-vilains sans trop de difficultés. Mais depuis, la situation avait dramatiquement évolué.

Le Papillon avait gagné en puissance, au point que la moindre attaque prenait désormais des allures de violente et douloureuse correction.

Même l'arrivée de Rena Rouge n'avait pas réussi à faire basculer la situation.

Le Papillon était fort. Bien, bien trop fort pour eux.

Mais plus qu'un écart de puissance, c'était leur rôle même de héros qui donnait le plus net désavantage à Chat Noir, Carapace et Rena Rouge.

Contrairement à leurs adversaires, qui ne se souciaient visiblement pas de devoir épargner les bâtiments, les véhicules ou les vies, les trois héros mettaient tout en œuvre pour préserver l'intégrité de Paris et de ses habitants. C'était sur leurs épaules et sur elles seules que reposait la double responsabilité de défaire les vilains et d'épargner la ville.

Chaque bataille se faisait sur le fil du rasoir, à chercher un équilibre délicat entre limiter les dégâts et être suffisamment offensif pour neutraliser leur ennemi.

C'était usant.

La situation était d'autant plus frustrante pour les héros que même s'ils faisaient de leur mieux, impossible pour eux de réussir à éviter complètement que la ville soit endommagée. Surtout lorsqu'ils faisaient face à des vilains aux pouvoirs particulièrement destructeurs.

Chat Noir ne pouvait s'empêcher de ressentir une bouffée de culpabilité lorsqu'il apercevait une route éventrée, un bâtiment endommagé ou un encore véhicule détruit. Que les dégâts en question soient directement de son fait ou de celui de ses adversaires n'y changeait rien. Chacune de ces cicatrices qui marquaient les rues de Paris était la preuve de son échec.

Au moins, l'emploi dans les travaux publics, les garages et les assurances était particulièrement florissant ces dernières années. C'était une (maigre) consolation.

Le moral en berne, Chat Noir soupira de nouveau.

Il était épuisé.

La fatigue le rongeait jusqu'au plus profond de ses os et il se sentait aussi fourbu que si on l'avait roué de coup pendant des heures – ce qui était effectivement le cas, en y repensant.

« Hey, ça te dirait de venir manger chez nous ce soir ? », lui lança soudain Carapace, l'arrachant à ses pensées moroses. « Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas fait une soirée pizzas. »

« Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas fait une soirée tout court », renchérit joyeusement Rena Rouge.

Chat Noir ne put retenir le sourire reconnaissant qui se dessina sur ses lèvres. Un repas avec ses plus proches amis, quoi de mieux pour se remonter le moral après cette pénible journée ?

Sa réponse fut donnée sans même y réfléchir.

« C'est d'accord. »


Quelques heures plus tard, Adrien sonnait à la porte d'un modeste appartement parisien. La voix de Nino l'invita aussitôt à entrer. Adrien s'exécuta sans hésiter et se dirigea vers le salon avec la familiarité d'un habitué des lieux. Il y fut accueilli par Nino, par Alya, et par une telle quantité de gâteaux apéritif et de boissons sucrées que les nutritionnistes de son père en auraient certainement poussé des hurlements d'horreur.

Il ne fallut guère longtemps aux trois amis pour se lancer dans une discussion animée. Autour d'eux, leurs kwamis avaient pris leurs aises. Perchés au sommet d'une étagère, ils menaient leur propre conversation en dévorant allègrement les en-cas mis à leur disposition par leurs porteurs.

Les minutes filèrent à toute vitesse alors qu'Alya, Nino et Adrien parlaient de tout et de rien. Alors qu'ils entamaient leurs parts de pizzas, la conversation dévia vers les difficultés croissantes que leur posait le Papillon.

« Je ne sais pas combien de temps on va pouvoir tenir encore comme ça », se lamenta Alya. « Tout à l'heure, j'ai bien cru que le vilain allait réussir à me prendre mon miraculous. »

« C'est de plus en plus juste à chaque nouveau combat », renchérit Nino. « Tu ne pourrais pas retourner voir Maître Fu pour lui demander s'il ne serait vraiment pas possible d'avoir de l'aide ? », poursuivit-il à l'attention d'Adrien.

Reposant la part de pizza qu'il s'apprêtait à porter à sa bouche, Adrien laissa échapper un profond soupir.

« Je vais faire ce que je peux, mais tu sais comment il est. Il n'a vraiment pas envie de mettre de nouveaux miraculous en circulation. Il ne veut pas courir le risque qu'ils tombent entre de mauvaises mains. »

« Sauf qu'à ce rythme, ce sont nos miraculous qui vont finir dans les sales pattes du Papillon », rétorqua vivement à Alya.

« Tu prêches un converti », répliqua Adrien en levant les mains en un geste de défense. « Crois-moi, Maître Fu sait qu'on veut des renforts. Je le lui répète à chaque fois que je le vois. Mais jusque-là, il a toujours refusé de nous envoyer de l'aide », conclut-il en secouant la tête d'un air défait.

« Ce n'est plus de la prudence à ce niveau, mais de la paranoïa », bougonna Alya en mordant agressivement dans sa pizza. « Ça va finir par se retourner contre lui. Sauf que c'est nous qui payerons les pots cassés les premiers. »

« Idéalement, il nous faudrait un héros avec le miraculous de la Coccinelle », intervint Nino. « Vous imaginez un peu, un pouvoir qui peut restaurer les dégâts causés par les vilains ? », poursuivit-il d'un ton rêveur. « Ça serait génial ! Parce que bon, mon bouclier est efficace, mais il a ses limites. Je ne peux pas protéger tout Paris. »

Alors qu'Alya répliquait qu'à ce stade, n'importe quel nouvel allié serait le bienvenu, Adrien hochait sentencieusement la tête devant les paroles de son meilleur ami.

Nino faisait un travail extraordinaire pour préserver la ville, c'était une évidence.

Il était le pivot de leur défense, leur ultime atout pour contenir la violence de leurs ennemis.

Là où Rena Rouge perdait les vilains dans des dédales d'illusions et où Chat Noir ne semait que coups et destruction, Carapace était le dernier rempart qui protégeait la ville de la ruine.

Mais comme Nino le soulignait avec justesse, ses capacité extraordinaires avaient leurs limites.

Leurs capacités, à tous les trois, avaient leurs limites.

Même avec leurs années d'expérience, même en mettant en commun toutes leurs ressources, Chat Noir, Carapace et Rena Rouge peinaient désormais à garantir la sécurité de Paris. Contenir au maximum les dégâts que les vilains infligeaient autour d'eux était une épreuve colossale, un défi qui nécessitait aussi bien des stratégies irréprochables qu'une concentration de tous les instants.

La présence d'un coéquipier qui leur permettrait de s'affranchir de cette contrainte serait un atout inestimable.

Mais Maître Fu vivait dans la terreur que de nouveaux miraculous ne soient utilisés à mauvais escient.

Cette peur trouvait son paroxysme quand il était question des boucles d'oreille de la Coccinelle et de la bague de Chat Noir, les plus puissants des précieux bijoux magiques dont il avait la charge. Le Grand Gardien avait été clair à ce sujet. Hors de question pour lui de risquer que ces précieux miraculous ne tombent sous la coupe d'une personne mal intentionnée.

Adrien avait maintes et maintes fois tenté de plaider sa cause auprès du vieil homme, pour essuyer à chaque fois le même refus en réponse.

Mais il n'avait pas le luxe de pouvoir renoncer.

Il allait tenter de le convaincre, une fois de plus.

Une exclamation d'Alya l'arracha brusquement à ses pensées.

« Bon, je propose qu'on arrête de parler de sujets déprimants pour ce soir », lança-t-elle brusquement. « Adrien », poursuivit-elle en se tournant vers son ami avec un immense sourire, « des nouveautés du côté de ta vie sentimentale ? »

« Je croyais que tu voulais arrêter de parler de sujets déprimants ? », riposta le jeune homme avec un clin d'œil malicieux.

« Sérieusement ? », lâcha son amie en haussant un sourcil perplexe. « Tu passes tes journées entouré de jeunes femmes. Ça ne devrait pas être trop difficile de faire des rencontres. »

« Sauf que les jeunes femmes en question sont des employées de mon père », rétorqua immédiatement Adrien.

« …et que tu as pour principe de ne pas sortir avec les personnes qui travaillent pour lui, je sais, je sais… », compléta Alya d'un ton resigné. « Mais tu passes déjà tout ton temps soit au boulot, soit en tant que Chat Noir. Quand je vois ton emploi du temps, je ne sais même pas comment tu fais pour réussir à manger et dormir ! Si en plus tu t'empêches de sortir avec les seules filles que tu as l'occasion de croiser dans la journée, ne t'étonnes pas de rester célibataire », conclut-elle en pointant une part de pizza accusatrice vers lui.

« Je ne m'étonne pas », riposta platement Adrien. « Je me résigne. »

Alya avait beau manifester ouvertement sa désapprobation, Adrien tenait dur comme fer à cette règle lui-même imposé.

Il était absolument convaincu qu'une relation saine ne pouvait être qu'une relation équilibrée. Or, s'il devait fréquenter une personne employée par son père, son statut de fils du patron le placerait automatiquement en position de force.

C'était une certitude.

S'il venait à inviter une fille travaillant pour Gabriel Agreste, comment être sûr qu'elle n'accepterait pas juste par peur de voir sa carrière souffrir en cas de refus ? Comment avoir la certitude qu'elle oserait s'opposer franchement à lui en cas de désaccord ? Comment faire en sorte qu'elle ne se sente pas sous pression à l'idée de contredire le fils de celui qui l'employait ?

La pensée de forcer ainsi la main à quelqu'un, même de façon involontaire, faisait frissonner Adrien d'horreur.

Hors de question pour lui de placer qui que ce soit dans une position aussi délicate.

« Dommage, je suis sûr qu'il doit y avoir des filles qui pourraient te plaire à ton boulot », intervint malicieusement Nino.

Adrien se retint tout juste de lever les yeux au ciel.

Il savait exactement à quoi son ami faisait allusion.

Refuser de sortir avec les employées de son père ne l'empêchait pas d'avoir des coups de cœur pour lesdites employées.

Pour une employée en particulier, en l'occurrence.

Marinette Dupain-Cheng.

Cette jeune styliste embauchée par son père quelques mois plus tôt avait attiré son attention lorsqu'il l'avait vue tenir tête à Chloé. Elle ne s'était laissée intimider ni par son statut de fille du maire, ni par son caractère orageux, et encore moins par ses menaces hurlées d'une voix perçante. Au contraire. Elle lui avait fait face, calmement, et lui avait exprimé de façon claire son refus de laisser une injustice se produire sans réagir.

Quelques jours plus tard, la façon dont Marinette avait réagi lors d'une attaque de super-vilain avait achevé de faire tomber Adrien complètement sous le charme.

Non seulement avait-elle fait preuve de courage et de réactivité en se précipitant au secours de ses collègues, mais en plus, l'inventivité dont elle avait fait preuve avait positivement époustouflé le jeune homme.

Aujourd'hui encore, Adrien ne pouvait penser à ce moment sans éprouver le même sentiment d'émerveillement que lorsqu'il avait vu Marinette à l'œuvre.

Comment ? Comment une personne pouvait-elle avoir assez de sang-froid et d'imagination pour évacuer les occupants d'un étage envahit par un nuage de barbe à papa en s'aidant uniquement d'une chaise, de deux mètre-rubans, d'une agrafeuse et d'une barre de céréales au chocolat ?

Il l'ignorait.

Ce qu'il savait, en revanche, c'est que jamais se tenir à ses principes n'avait été aussi difficile.

En plus d'être courageuse et inventive, Marinette s'était rapidement avérée être l'une des personnes les plus adorables qu'il ait jamais pu croiser. Elle débordait de gentillesse et d'enthousiasme, le tout agrémenté d'une bonne dose de maladresse qui ne faisait que la rendre plus charmante à ses yeux.

Nino l'entendait régulièrement se plaindre de ne pas pouvoir l'inviter à sortir avec lui.

Pourquoi, de toutes les jeunes femmes de Paris, avait-il fallut que ce soit l'une des styliste son père qui attire son attention ?

Mais Adrien était un homme de principe.

Peu importait combien Marinette lui plaisait, peu importait combien il aurait voulu que leur relation prenne une tournure autrement plus romantique.

Elle était hors d'atteinte.

Point.


Note :

Alors, pour parler un peu plus de l'univers dans lequel se déroule cette fic :

Comme vous l'avez vu, il n'y a pas de Ladybug. Maître Fu n'a pas osé mettre en circulation le miraculous du Chat Noir et de la Coccinelle en même temps. Au lieu de donner le miraculous de la Coccinelle à Marinette, il a donné le miraculous de la Tortue à Nino. Du coup les héros initiaux sont Chat Noir et Carapace, et ils ont ensuite été rejoints par Rena Rouge.

(Oui, je sais, quitte à n'utiliser qu'un des deux miraculous principaux autant prendre celui de la Coccinelle vu qu'il répare les dégâts, mais bon, disons que Maître Fu n'a pas croisé le chemin de Marinette quand il cherchais ses héros et que du coup il a donné les miraculous qui semblaient les plus adaptés à la personnalités d'Adrien et Nino x) )

(Et est-ce que j'ai aussi une idée de fic complètement différente, qui démarrerait avec une Ladybug sans Chat Noir ? Oui tout à fait. Est-ce que j'aurai le temps de l'écrire un jour ? Je ne sais pas mais j'aimerai bien x) )

Sinon pour revenir sur les différences avec l'univers de base, ici les personnages principaux sont de jeunes adultes, et ils n'ont jamais été à l'école avec Marinette. Adrien la connaît via son travail, et Nino et Alya ne la connaissent pas.

Voilà, j'espère que ce premier chapitre vous aura plu et on se retrouve plus tard pour la suite !