Je ne possède aucun des personnages des livres ou de la série.
La rumeur était terrible, de plus en plus grande et trop réelle... Jaskier refusait pourtant de la croire, Geralt ne pouvait pas être mort.
Cet OS est le deuxième cadeau d'anniversaire pour mon amie Daisy. Merci d'être là, pour nos discussions, pour les feels et pour le soutien ! Bizzz
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
DANS LE FROID DU NORD
Le temps était gris, froid, maussade. Les bras serrés autour de sa poitrine dans une veine tentative de se tenir chaud, Jaskier ne parvenait pas à s'empêcher de claquer des dents. Il avait tellement froid… En tentant de traverser la rivière, le bac avait à moitié sombré. Il avait les pieds trempés et une désagréable impression de les sentir se transformer en bloc de glace. On lui avait indiqué le chemin, mais il avait encore deux jours de marche pour y arriver et il y allait peut-être pour rien… Cela faisait trois mois que des rumeurs atroces circulaient… Le Boucher de Blaviken était mort… Les gens se gaussaient de la nouvelle et s'en félicitaient. Jaskier leur avait dit qu'ils racontaient n'importe quoi, mais il y avait de plus en plus de personnes qui relayaient cette sinistre information… Le Boucher de Blaviken était mort dans d'atroces souffrances, mutilé par un monstre et abandonné dans un fossé où il avait agonisé pendant des jours dans l'indifférence la plus totale… Jaskier avait houspillé tous les oiseaux de mauvais augure qui riaient de la chose, il avait rétabli la vérité, refusant ce surnom horrible et injuste et il avait pleuré… Ce n'était pas la première fois qu'on disait que Geralt était mort, mais c'était la première fois que cela semblait aussi réel…
Jaskier s'était rendu dans ses trois retraites possibles : Kaer Mohren, Ellander et Vengerberg… mais ni Vesemir, ni Neneke, ni Yennefer ne savait où il était… et ça, ça commençait à lui tordre l'estomac… Il ne pouvait pas être mort comme ça, abandonné dans un fossé… agonisant pendant des heures…
Sans s'en rendre compte, Jaskier se remit à pleurer avant de se mettre à frissonner. Il aurait bien voulu que ce ne soit qu'à cause de ses émotions, mais ce n'était pas le cas. Il avait de la fièvre. Il le sentait. Trempé comme il était, dans ce froid depuis plusieurs jours, il était en train de tomber malade. Sa vue se brouillait, il n'était pas bien, mais il devait arriver à cette cité.
On lui avait parlé d'un Sorceleur aux cheveux blancs, ce ne pouvait être que lui, il devait le retrouver, mais il se sentait de plus en plus malade. Chaque pas était une lutte, une lutte qu'il ne pouvait pas perdre. Il devait savoir, c'était sa dernière piste, peu lui importait de mourir de froid ou d'autre chose s'il ne savait pas où il était…
Un frisson l'agita, il se sentait vraiment de plus en plus malade, mais il serra les dents pour continuer à avancer. Il devait arriver dans ce village, il devait vérifier si ce Sorceleur était bien Geralt.
Pendant quelques heures, il parvint à lutter, mais le froid se faisait de plus en plus violent et il se sentait réellement épuisé, à bout de force. Jaskier redressa la tête. Le village était encore loin et son corps cédait doucement. Il n'y arriverait pas… Au loin, il entendit de bruts de sabots. Quelqu'un venait ? C'était peut-être sa chance. Le barde se redressa pour tenter de faire signer au cavalier, mais sa vue se brouilla… et il trébucha lourdement.
OoooO
Un feu crépitait dans l'âtre d'une petite cheminée et une odeur de bouillon flottait dans la pièce. Jaskier gémit, battit des cils et ouvrit les yeux. Il observa quelques instants le plafond de bois en se demandant où il se trouvait. Il se rappelait du froid mordant, de sa fièvre et de vagues bruits de sabot, mais c'était étrange de se retrouver dans cette petite maison, enseveli sous une pile de couverture. Surtout que cela ne suffisait pas à le réchauffer.
Il se sentait encore groggy, malade, même sa gorge était en feu, mais c'était agréable de ne pas être étendu dans un fossé humide… un fossé… Ses pensées le ramenèrent à la mort atroce de Geralt et il ferma les yeux, incapable de lutter contre ses larmes, mais une voix inquiète s'éleva.
- Hey ! Qu'est-ce qui se passe ? Tu as mal ?
A l'intonation de cette voix, Jaskier rouvrit les yeux et bondit, oubliant qu'il était malade et épuisé.
- Geralt ?
En effet, comme surgissant de l'un de ses rêves, c'était bien Geralt qui se tenait devant lui. Torse nu, un large bandage courait encore sur son torse et enveloppait son épaule gauche, mais c'était lui. Se croyant en proie à une hallucination due à la fièvre, le barde se frotta les yeux avant d'oser lui lancer de nouveau un coup d'œil. Cela ne pouvait pas être vrai, mais son ami était toujours là et le regard d'ambre posé sur lui trahissait toute son inquiétude.
- Ça ne va pas ?
- Si… je… tout le monde te crois mort… je… j'ai cru que tu étais… sanglota le barde, totalement bouleversé.
- Hey ?
Touché de le voir se mettre dans un tel état pour lui, Geralt s'assit sur le bord du lit et tendit la main pour toucher doucement son épaule.
- Ne pleure pas, regarde, je suis en vie.
- Mais cela fait trois mois Geralt, où tu étais, personne ne savait, tu…
Jaskier se tut pour pleurer et son ami l'attira doucement contre lui.
- Calme-toi… je suis en vie… je ne te cache pas que j'ai bien cru que j'allais mourir cette fois et si Philippa ne m'avait pas trouvé, je serais mort.
- Philippa ? Elle est ici…
- Elle a dû repartir, mais je peux rester ici, le temps de finir de me remettre.
Jaskier hocha la tête, et posa doucement sa main sur les bandages de son ami.
- Ça va bien, ne t'en fais. Je suis en meilleur forme que toi. Qu'est-ce que tu faisais dans le froid avec des vêtements aussi légers et trempés ?
- J'ai été à Kaer Mohren, à Ellander, à Vengerberg…. Je voulais te retrouver… je voulais savoir… Il y avait une rumeur sur un Sorceleur aux cheveux blancs… je me suis fait dépouiller sur la route, mais j'ai toujours mon luth.
- Oh Jaskier, je suis désolé…
- Ne t'en fais pas, ce n'est rien… Tu vas bien, répondit le jeune homme avant de se mettre à tousser durement.
Geralt laissa sa main dans son dos et soupira.
- Ce n'est pas ton cas, attends.
Le Sorceleur se redressa et retourna vers la table. Il prit de l'eau chaude qu'il versa sur des feuilles séchées pour les faire infuser. Une odeur boisée emplie l'air, pendant qu'il se tournait en direction de la marmite qui mijotait dans l'âtre. Il souleva le couvercle et versa deux louches dans un grand bol de bois. Il le posa sur la table, filtra la boisson infusée et revint vers le lit.
D'un geste, Geralt tendit le gobelet à son ami.
- Commence par boire cette infusion, elle fera du bien à ta gorge et diminuera ta fièvre.
Jaskier huma doucement le breuvage et fronça les narines.
- C'est normal cette odeur ?
- Bois ! Lui ordonna Geralt, je ne veux pas que tout cela dégénère en pneumonie.
Le barde lui lança un coup d'œil suspicieux et se mit à boire. Un air surprit passa sur son visage. L'odeur n'était pas engageante, mais le goût était agréable et il but avec plaisir, appréciant de sentir la mixture apaiser sa gorge brûlante. Il ne fut pas long à la terminer et Geralt lui sourit avant de lui tendre le bol de ragoût.
- Allez, mange un peu aussi. Tu as besoin de reprendre des forces.
- Merci, souffla Jaskier en lui prenant le bol. Tu sais que tu n'es pas obligé de…
- Prendre soin de toi ? … Tu veux que je te donne la liste des fois où tu as pris soin de moi ? Et puis, si tu es malade c'est de ma faute.
- Non, c'est moi, j'aurais dû faire plus attention, c'est juste…
- Que tu étais inquiet ?
Jaskier ne dit rien et Geralt se rapprocha doucement de lui pour que son épaule s'appuie sur la sienne.
- Tu sais, je suis touché par tout ce que tu as fais, mais ça me fait peur aussi.
- Peur ?
- Je suis Sorceleur, Jaskier. Aucun de nous ne vit assez vieux pour prendre sa retraite.
- Ne dis pas ça, je déteste t'entendre parler de cette manière.
- C'est la vérité Jaskier… Un jour c'est le monstre qui gagnera.
Jaskier frissonna, refusant cette atroce éventualité, mais Geralt posa une main dans son dos.
- Je suis sûr que tu feras une très belle chanson.
- Arrête… j'en serais incapable. J'ai beaucoup de connaissance, beaucoup de relations, mais j'ai très peu d'amis… j'en ai déjà perdu… je ne veux plus en perdre…
Il avait les larmes aux yeux et Geralt comprit que si lui avait apprit à vivre avec la mort, ce n'était pas le cas de son ami.
- Allez, ne te mets pas dans cet état, pour l'instant on va à peu près bien et on peut rester là le temps qu'on a besoin.
Jaskier hocha doucement la tête et continua à manger. Une fois fini, Geralt alla ramener le gobelet et le bol sur la table avant de prendre un pot d'onguent. Il revient vers le lit et brandit le pot.
- Enlève ta chemise. C'est un onguent décongestionnant. Il fera du bien à tes bronches.
Le barde tiqua, mais le fit. Geralt s'agenouilla dans son dos et passa de l'onguent dans le dos de son ami. Jaskier frémit.
- C'est froid !
Geralt secoua la tête pendant qu'il continuait à appliquer l'onguent dans son dos, puis il changea de position et le fit s'allonger pour en passer au niveau de ses poumons.
Jaskier ferma les yeux et se laissa faire, toussotant doucement. C'était désagréable de tousser aussi souvent, mais il devait bien reconnaître qu'il avait l'impression que sa fièvre avait baissé… plus détendu, plus apaisé, il finit même par s'endormir avant même que Geralt n'ait fini de lui passer l'onguent.
Ce dernier s'en rendit compte et sourit. Il ferma le pot, le posa sur la table à côté du lit et remonta les couvertures sur son ami. De la main, il vérifia sa fièvre et sourit. Elle baissait doucement. Alors, il le borda et se leva. D'un geste, il récupéra sa chemise qui séchait devant la cheminée et la renfila. C'était un heureux hasard qu'il ait dû redescendre dans la vallée pour chercher une plante demandée par Philippa, sinon, il ne l'aurait jamais aperçu… et Geralt savait que si le barde ne parvenait pas à accepter l'idée qu'il puisse mourir, lui ne parvenait pas à accepter qu'il aurait très bien pu mourir de fièvre et de froid en le cherchant.
Il lui adressa un dernier regard et alla se servir à son tour du ragoût. Il mangea rapidement et revint vers le lit. Jaskier dormait toujours et Geralt se sentait fatigué lui aussi. Il était réellement passé très prêt de la mort cette fois, il en aurait encore pour plusieurs semaines avant de récupérer pleinement.
Il fit donc le tour du lit et se laissa tomber allongé à côté de son ami. Ce dernier ne se réveilla pas. Geralt sourit, se tourna sur le côté pour le surveiller et finit par s'endormir lui aussi…
Les défis galactiques :
Qui est-ce ? : Ecrire sur quelqu'un dont le prénom commence par G
Horoscope : Taureau : Géralt de Riv (The Witcher)
Mignonnerie du 08/11/20 : A est malade et B s'occupe de lui
