Hey !
Ceci est un genre de fic à mini chapitre lancée dans le cadre du défi Un jour, un drabble, lui-même lancé sur l'Éclaireuse. J'ai vaguement une idée de scénario, et… Je sais pas ce que je fais. Mais je le fais. On verra bien ce que ça donne.
Les textes doivent faire moins de 500 mots et correspondre au thème du jour. Si vous voulez vous joindre à nous, n'hésitez pas à venir faire un tour ! (Le lien est sur mon profil)
Bonne lecture !
Thème : Vis-à-vis
Bon rétablissement
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La porte est là, devant lui. Droite, comme le bouquet serré dans sa main. L'effluve de la lavande lui caresse le nez et il oublie, un instant, l'angoisse. Le blanc des murs autour de lui. Le souvenir pluvieux de la veille.
Demyx inspire.
C'était plus facile de toquer quand il était petit. Il y allait spontanément. Aqua habitait la maison face à la sienne, et il venait la chercher les dimanches matin pour aller faire du vélo. Pas d'école, plus de devoirs. Juste le béton sous les roues, et les rires jusqu'à l'autre bout de la rue. Il se souvient. Il sourit léger.
Mais il n'a plus huit ans. Ce couloir d'hôpital n'a rien à voir avec la vieille maison voisine et Aqua dort, profondément.
Cette porte trop blanche, il faut bien que Demyx la pousse. Il aurait dû venir hier, déjà. Il n'en a pas eu la force, et l'autre ne lui en voudra sans doute pas. Mais il ne peut pas repousser, pas encore.
Et s'il n'avait pas envie de le voir ? C'est qu'il a toujours été du genre solitaire, colosse silencieux qui glisse dans l'ombre des couloirs. Peut-être qu'il préfère rester seul ici, sans visite, sans…
Non. S'il pense comme ça, il n'ouvrira jamais la porte. Alors il inspire. J'suis pas un trouillard il se dit. Comme quand il était petit. J'ai pas peur. C'est vrai, quelque part. Il n'a pas peur. Ce qu'il ressent, c'est plus grand que ça, plus lourd.
Il enfonce la poignée. Un grincement lui chatouille les oreilles.
– Salut !
Sa voix lui revient comme un écho trop énergique. Une intrusion violence dans une si petite chambre. Mais elle a le mérite d'attirer l'attention de l'homme assis-là, dans son lit. Elle fait tourner sa trogne entourée de cheveux bleus. Son visage recouvert d'un long pansement. Pas le genre de ruban qui recouvre toute la tête, non. Il ne lui reste que quelques patches blancs scotchés au visage, qui laissent deviner la forme cachée de la blessure.
Deux yeux l'attrapent. Saïx l'observe sans surprise. Sans joie.
– Bonjour.
Avec cette simplicité dépossédée.
Sous les doigts de Demyx, les tiges des lavandes se serrent.
– Désolé. J'aurais dû passer hier, mais… Ça s'est fini tard et tout, j'ai pas eu le temps.
– J'imagine.
Ce n'est pas un reproche. Il n'a pas de colère dans les yeux.
– Du coup voilà. Et je t'ai amené ça, il ajoute, le bouquet tendu vers lui.
Il pense, soudain, qu'il n'y a aucun vase où ranger ces fleurs ici. Et il se sent idiot.
– Ça te fera un peu de compagnie, hein ? Enfin c'est juste des fleurs et ça parle pas, mais… Ça sent bon ?
Saïx l'observe sans curiosité. Ses iris verts glissent sur lui. Le temps s'arrête. Dem déglutit.
Et puis, enfin, un mot.
– Merci.
Merci. C'est rien. C'est tout petit. Il n'y a pas de sourire pour accompagner ces mots.
Mais ça suffit pour l'aider à respirer.
