Dark Angel appartient à la FOX. La série a été créée par James Cameron et Charles H. Eglee.
Attention : contenu sexuel
Max se réveilla petit à petit. Elle soupira paisiblement. Elle avait bien dormi. Elle était… Soudain, elle se demanda où elle était.
Alors que le sommeil s'éloignait d'elle, elle reprit lentement contact avec les sensations de son corps. Elle ouvrit grand les yeux sous la surprise. Ce qu'elle voyait l'inquiétait : elle ne reconnaissait pas le moins du monde l'endroit où elle était. Sans bouger, elle laissa ses yeux scruter toutes les directions. C'était vraisemblablement une chambre, plongée dans la pénombre. L'endroit était propre et rangé. Pour autant, cela lui semblait très familier.
La raison pour laquelle elle n'avait pas bougé était qu'elle n'était pas seule. Elle était nue, contre un corps chaud, celui d'un homme, nu aussi. Ils étaient au dessus des draps. Lui, qui qu'il soit, dormait tranquillement sur le dos, le bras gauche enroulé autour des épaules de Max. Elle, elle était contre son flanc gauche. Sa tête reposait sur la poitrine de l'homme. Elle entendait les battements puissants et réguliers du cœur de l'homme. C'était un son terriblement apaisant. Ce qui expliquait sans doute son calme alors que la situation était critique. Sa jambe gauche était enroulée autour de la jambe de l'homme. Son bras gauche encerclé le corps de l'homme.
« Logan ! » gémit-elle intérieurement.
Elle fut prise d'un sentiment de culpabilité. Elle aimait Logan et voilà qu'elle se réveillait dans le lit et les bras d'un inconnu. Le pire était qu'elle s'y sentait très bien. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti une telle paix.
Comment avait-elle atterri là ? Elle n'avait pas eu de chaleurs depuis plusieurs mois, depuis sa greffe de cœur. Les traumatismes physiques pouvaient altérer le fonctionnement des cycles reproducteurs des animaux. Mais cela finissait par se remettre en place. Et si c'était ce qu'il lui était arrivé ? Elle avait peut-être eu ses chaleurs ? Non, ça ne collait pas. Elle perdait le contrôle pendant ses chaleurs, pas la mémoire… Lentement, elle retira la main gauche de l'homme pour la mettre entre ses cuisses. Elle y senti des marques séchées, signes qu'un rapport sexuel avait bien eu lieu. Qu'avait-elle fait ? Elle soupira à nouveau.
Elle respira profondément. Il sentait bon. Au moins, elle n'avait pas récupéré un ivrogne empestant la vinasse… Que devait-elle faire à présent ? D'ordinaire, elle ne s'endormait pas après le sexe. Une fois les pulsions de ses chaleurs assouvies, elle partait. Et c'était ce qu'elle allait faire. Elle allait se lever, se rhabiller et partir loin de ce type.
Elle ramena la main sur le ventre de l'homme pour y prendre appui et se lever. Mais elle s'arrêta. Sous ses doigts, elle pouvait sentir des abdominaux puissants. Elle se surpris en laissant ses doigts suivre le dessin des tablettes.
« Pas mal » pensa-t-elle.
Elle fit glisser sa main plus haut, vers les pectoraux, tout aussi musclés et développés. Pour ne rien gâcher, il avait la peau douce.
« Pas mal du tout »
C'était peut-être un canon. Mais, à quoi était-elle en train de penser ? Elle avait Logan et, lui, ce n'était qu'un inconnu. Un inconnu parmi d'autres. Elle respira profondément et l'odeur de la peau de l'homme l'enivra. Ce n'était une odeur chimique ou artificiel de parfum. C'était une odeur naturelle, chaleureuse et sensuelle. Elle ne s'était pas rendue compte à quel point les contacts physiques avec un homme lui avait manqué. Le simple fait d'être couchée contre lui était agréable. Elle tourna légèrement la tête pour coller un peu plus son nez sur cette peau inconnue à l'odeur si alléchante.
Les doigts de l'homme s'activèrent et la caressèrent doucement l'épaule. Plongée dans ses pensées, elle n'avait pas senti qu'il se réveillait à son tour. Sa main droite vint rejoindre sa main, posée sur la poitrine masculine, pour la caresser. Le bout de ses doigts étaient plus qu'agréable sur sa peau.
Rongée par la curiosité, elle fit glisser sa tête dans le creux de l'épaule de l'homme et redressa le visage pour le voir. Lui, il se tourna au même instant vers elle. Max se figea sur place : ce n'était pas un inconnu… C'était Alec.
Il lui sourit tendrement et lui posa un baiser sur le front.
_ Salut, mon cœur, dit-il.
_ Alec… murmura Max avec un fond de panique dans la voix.
Alec la regarda et fit un sourire en coin.
_ J'ai l'impression que quelqu'un n'est pas encore bien réveillé, commenta-t-il.
Max était totalement paralysée. Aussi bien physiquement que mentalement. La situation n'avait pas l'air de perturber Alec. D'un mouvement souple, il pivota et l'amena avec lui. Ce fut elle qui se retrouva sur le dos. Alec, en appui sur son coude gauche, se pencha sur elle et lui déposa un baiser léger sur les lèvres. Un baiser comme elle n'en avait jamais eu. C'était tendre et sensuel. Si elle n'avait pas été allongée, elle était certaine que ses jambes l'auraient lâchée. Elle avait immédiatement fermé les yeux et lui rendit ce baiser.
Alec frotta le bout de son nez contre le sien, puis l'embrassa à nouveau sur le front.
_ Tu es mieux réveillée maintenant ? Demanda-t-il.
Max hocha la tête. Alec lui fit un de ses célèbres sourires ravageurs. Max se sentit rougir jusqu'à la racine des cheveux. Alec se pencha et l'embrassa à nouveau. Ce baiser là fut plus profond, plus intense. Comme il l'avait toujours dit, Alec était effectivement doué dans ce domaine.
La langue d'Alec était vive et savoureuse. Max se surpris à le saisir par les cheveux pour l'entraîner dans un baiser plus fougueux. Elle aurait voulu que ce baiser dure encore et encore… et il dura. C'était logique : après tout, Alec était un X5 comme elle, il avait autant de souffle qu'elle. Elle sentait la main droite d'Alec parcourir son corps, laissant sur elle une sensation de brûlure d'un ardent désir. Alors que ses doigts continuaient de s'emmêler dans les cheveux du X5, son autre main caressait sa peau chaude et douce. Elle le découvrait comme l'aurait fait une aveugle. Elle pouvait sentir chacun de ses muscles parfaits. Elle n'aurait pas été étonnée que sa main prenne feu.
Après plusieurs longues minutes, à bout de souffle, leurs lèvres se détachèrent enfin. Alec colla son front contre le sien et la regarda dans les yeux. Elle ne les avait jamais vu d'aussi près. Elle les avait toujours cru vert. Ils l'étaient. Mais, elle n'avait jamais vu qu'il y avait aussi comme des paillettes dorées dans son iris. Elle pourrait s'y noyer.
Elle fut interrompu dans ses pensées lorsque la main d'Alec vint se glisser entre ses cuisses, la faisant hoqueta de surprise… ou de plaisir. Elle était incapable de faire la différence. Lorsque les doigts d'Alec entrèrent en elle, là, elle sut que c'était du plaisir. Elle en ferma les yeux pour mieux s'en délecter. Il plongea son visage dans le cou de la jeune femme et colla ses lèvres à sa peau. Entre ses doigts et ses lèvres, Max se tortillait de plaisir sous lui.
Bientôt, les lèvres d'Alec descendirent le long de son cou, passèrent par chacun de ses seins, par son ventre et par son nombril. Ce fut alors sa langue qui prit le relai de ses doigts. Max laissa échapper un cri. Une chaleur intense se répartit alors en elle en partant de son bas ventre. Chacune des cellules de son corps était proche de l'embrassement. Il lui en faudrait davantage. Elle savait qu'elle avait déjà commis l'irréparable avec lui, alors autant lâcher prise et se laisser aller vers la damnation…
Elle tendit les mains vers la tête d'Alec. Il remonta lentement en l'embrassant tout du long. Leurs lèvres se mêlèrent encore une fois. Il passa les bras sous ses cuisses et lui releva les jambes. Puis, il s'enfonça en elle. Elle gémit de plaisir. Il faisait des mouvements lents et profonds. Le corps d'Alec, que ce soit la partie sur elle ou la partie en elle, semblait avoir était fait rien que pour elle. Son poids, sa force, tout était parfait. Aucun homme ne lui avait donné de telles sensations.
Alec sortit et la bascula sur le côté. Il s'allongea contre elle, dans son dos. Lorsqu'il s'enfonça, Max gémit plus fort que la première fois. Il passa la main entre cuisse pour lui caresser l'intimité tout en bougeant en elle. Max ne respirait plus, elle ne pouvait que gémir tant elle prenait de plaisir. Elle sentit qu'elle se resserrait autour de lui. Il accéléra ses mouvements. Elle s'agrippa aux draps, les déchira et cria alors qu'une vague de plaisir la submergea.
Alors qu'elle reprenait son souffle, Alec vint lui murmurer à l'oreille :
_ Déjà ? Je n'ai pas fini, moi, ajouta-t-il en lui mordillant le lobe de l'oreille.
Elle gémit de désir.
_ Alors, tais-toi et continues, fit-elle dans un souffle.
Alec l'embrassa dans le cou et la bougea à nouveau et elle fut à quatre pattes sur le lit. Il s'enfonça profondément en elle et elle cria son nom. Il bougea avec plus de puissance tout en la caressant. Les mains de Max l'abandonnèrent et elle se retrouva en appui sur ses coudes. Ce qu'elle ressentait n'en fut alors que plus intense. Alec continuait son inlassable va-et-vient en elle.
_ Alec ! Cria-t-elle alors qu'elle se sentait à nouveau perdre pied.
_ Oui, j'arrive aussi, grogna-t-il.
Alec l'installa sur le dos et vint se coucher sur elle. Il entra en elle rapidement et accéléra ses mouvements comme seul un X5 aurait pu le faire. Max criait à chacun de ses coups de rein. Elle jouit au moment où il explosa en elle en criant son nom.
Ils soupirèrent tous deux en tremblant suite à leurs plaisirs simultanés. Alec vint se couchait sur le côté et la prit dans ses bras.
_ J'aime me réveiller en te faisant l'amour, commenta Alec à voix basse.
Max se détendit dans cette étreinte. Elle avait l'impression que rien ne pourrait venir la troubler. Elle s'entendit répondre un petit « Moi aussi », mais elle ne se dirigeait pas vers un réveil franc, au contraire… Ses taux d'endorphine, de dopamine et de sérotonine étaient trop élevés à cet instant. Alors, elle ne tarda pas à se rendormir.
Elle sentit une caresse sur son visage et des murmures doux. Lorsqu'elle se réveilla, elle était seule dans les draps. Partout autour d'elle, elle sentait l'odeur apaisante du X5. Elle n'avait pas envie de se lever et garda les yeux volontairement clos. Alec devait être assis près d'elle, sur le lit. Elle le sentit se pencher sur elle. Elle sentait son souffle sur son visage. Les lèvres du jeune homme s'arrêtèrent juste avant de toucher les siennes.
_ Je sais que tu es réveillée, petite coquine.
Max se mordit les lèvres, mais n'arriva pas à dissimuler un sourire. Elle ouvrit un œil, puis le second. Alec lui fit un grand sourire et lui déposa un petit bisou sur le bout du nez, qui la paralysa à nouveau.
« Il doit faire ça pour me torturer » pensa-t-elle en refermant les yeux.
_ Ma puce, dit-il tendrement.
_ Hum ?
_ Ouvres les yeux.
_ Non… gémit-elle.
_ Max… Il faut que tu te lèves si tu veux manger un morceau et prendre une douche avant notre départ.
« Notre départ ? Partir pour où ? » pensa-t-elle en rouvrant les yeux.
A présent qu'elle ne subissait plus les effets du corps d'Alec sur elle, son cerveau recommença à fonctionner… à peu près.
Elle n'arrivait pas à se souvenir de la manière dont elle avait atterri dans le lit d'Alec. D'ailleurs, cela ne ressemblait pas à chez Alec, que ce soit son appartement en ville, l'ancien appartement de Brain, ou la pièce qui lui servait de nid à Terminal City. Et Alec lui parlait comme si tout était normal.
_ Chérie, qu'est-ce qui ne va pas ? Lui demanda-t-il.
Max saisit les draps pour se couvrir la poitrine et s'assit sur le lit. Alec, à présent habillé, semblait inquiet. Il passa les mains sur son visage pour prendre sa température et palpa son cou. Ses mains étaient chaudes et douces… et son cerveau était à nouveau en train de se mettre en veille. Elle secoua vivement la tête.
_ Je vais prendre une douche, dit-elle fermement. Oui, je vais prendre une douche, répéta-t-elle pour se convaincre de bouger.
_ D'accord, ma puce.
Alec l'embrassa sur les lèvres cette fois et lui déposa un peignoir sur les jambes. Il se leva en laissant la porte de la chambre ouverte.
Max resta un temps à nouveau paralysée. Le départ d'Alec allait peut-être lui permettre de faire un peu le point. Elle les lista dans sa tête :
« Point numéro 1 : où suis-je. Point numéro 2 : je me suis réveillé dans les bras d'Alec et il se comporte avec moi comme s'il était normal pour lui que je me réveille avec lui. Point numéro 3 : pourquoi est-ce que je suis si fatiguée ? Point numéro 4 : j'ai couchée avec Alec, volontairement, et je m'en souviens parfaitement ». Max gémit. Elle avait couché avec Alec. Elle pouvait même encore sentir sa présence en elle.
« Ressaisis-toi, Max ! » Elle s'enveloppa dans le peignoir machinalement et se mit debout.
« Point numéro 5 : on doit aller quelque part. Je vais prendre une douche ».
Max sortit de la chambre. Elle entra dans une grande pièce cuisine-salon. Alec était affairé devant un plan de travail à couper des tomates. Il était habillé simplement, mais il était élégant. Il portait un jean et une chemise rayée bleu ciel. Il lui sourit en la voyant.
_ J'ai repassé ta jupe marron et ton chemisier blanc. Je les ai suspendu dans la salle de bain, dit-il en faisant un signe de tête vers la porte ouverte sur sa gauche.
Après avoir murmuré un timide « merci », Max entra dans la salle de bain. Elle faillit crier de surprise en s'apercevant dans le miroir au dessus du lavabo : elle avait les cheveux courts. Un carré inversé. Elle leva la main gauche pour toucher ses cheveux et s'arrêta. Elle fixait à présent sa main à travers le miroir. Elle détourna les yeux et regarda directement son annulaire gauche. Elle portait une bague avec un diamant et deux petits rubis, et un anneau en or, qui ressemblait terriblement à une alliance. Elle repensa à Alec lorsqu'il lui avait caressé le visage avec la main gauche. Lui aussi portait un truc qui ressemblait à une alliance.
La porte de la salle de bain s'ouvrit derrière et elle poussa un petit cri de surprise.
_ Oh, excuses-moi, chérie. Je ne voulais pas te faire peur, dit-il en lui caressant le bras. Tu es toute pâle. Je voudrais vraiment que tu manges un peu avant qu'on parte. Je vais te faire un sandwich. Tu veux quoi dedans ?
_ Je… Comme tu veux, dit-elle tout bas.
Alec soupira et la prit dans ses bras. Il la berça doucement. Ça lui faisait du bien. Alec lui faisait du bien. Depuis quand il lui faisait du bien ?
_ Dis-moi ce qui te tracasse… dit-il.
_ Je ne comprends rien à tout ceci, dit-elle en poussant un sanglot qu'elle ne comprenait pas.
Alec la guida dans le salon, jusqu'au canapé, et l'assit sur ses genoux.
_ Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? Demanda-t-il.
_ Qu'est-ce que… qu'est-ce qu'on fait là ?
_ Là, on s'apprête à aller chez Zack et sa famille, déjeuner en famille et passer un samedi après-midi sympa.
Max regarda Alec, qui lui caressait les cheveux. Il soupira.
_ Je t'avais bien dit que ce n'était pas une bonne idée que tu m'accompagnes pour une mission de plusieurs jours, même si elle n'était pas dangereuse. Ça t'a fatiguée.
Max se mordit les lèvres. C'était vrai qu'elle était fatiguée.
_ Et là, continua-t-il, ton corps contient trop d'hormone. Ça te travaille.
_ De quoi tu parles ?
_ Mais, tu n'as pas à t'en faire, coupa-t-il. J'ai tout préparé. La salade de riz est presque fini. La voiture a le plein d'essence. Tout ce que tu as à faire, c'est prendre une douche… et si tu veux je t'accompagne. Je peux être sage sous la douche.
Max rigola malgré elle. Alec sourit.
_ Pourquoi je n'arrive pas à t'imaginer sage sous la douche ? Demanda-t-elle malicieusement.
C'était sortit tout seul.
_ J'aime quand tu rigoles, murmura-t-il.
Max le regarda. Cette phrase venait de la retourner. C'était dit avec tant de naturel et de simplicité qu'elle en fut émue. Elle passa la main sur sa joue. Alec tourna la tête pour l'embrasser dans la paume. Elle était captivée par ses lèvres.
_ Ensuite, tu t'habilles, reprit-il. Là aussi, je peux t'aider, même si je préfère t'enlever des habits que t'en mettre…
Max gloussa et Alec la regarda avec des yeux pétillants.
_ Ensuite, tu manges le sandwich à je-ne-sais-pas-encore-quoi que je t'aurais fait. On prend la voiture. Ou on prend la voiture et tu manges pendant le trajet. Je conduis jusqu'à la ferme et on retrouve tout le monde pour l'après-midi.
Max ne comprenait pas plus la situation, mais les paroles et les bras d'Alec l'avait apaiser.
_ C'est mieux ? Demanda-t-il.
_ Oui, merci.
_ Bien !
Alec la mit debout en se levant. Il l'accompagna dans la salle de bain.
_ Tu veux que tu viennes sous la douche ? Demanda-t-il avec un sourire charmeur.
_ Non, c'est bon, répondit Max en riant.
_ Alors, à la douche, soldat ! Fit-il.
_ A votre ordre ! Dit-elle en se mettant au garde à vous.
Alec ria. Il l'embrassa et se pencha au niveau de son ventre.
_ Et vous, mini-soldat, laissez votre mère tranquille avec vos hormones.
« Quoi ? » pensa Max.
Alec fit un bisou sur son ventre. Puis, il sortit en fermant la porte.
Max ouvrit le peignoir pour découvrir qu'elle avait un petit ventre. Elle posa la main dessus comme pour vérifier qu'il était réel. Et il l'était.
_ Chérie ! Je n'entends pas l'eau couler ! Cria Alec de l'autre côté de la porte.
Max se secoua les épaules et entra dans la douche.
« D'où ça sort ça ? Vu la taille, ça doit faire au moins quatre mois. Comment je peux ne pas me souvenir de ça ?! »
Elle se lava rapidement et enfila les vêtements parfaitement ajoutés qui ne la serrait pas au ventre. Dans le salon, Alec lui tendit son gilet et une paire de sandales. Il lui donna un sac en papier avec un sandwich au thon, une pomme, un thermos de lait et un paquet de chewing-gum à la cerise. Il attrapa sa veste, des clés et un gros saladier.
Hors de l'immeuble, le temps était ensoleillé et doux. Max se rendit compte qu'elle était à Terminal City. Même si ça n'avait rien à voir avec le quartier de Terminal City qu'elle connaissait. L'endroit était animé. Les transgéniques, y comprit des trans-humains, allaient et venaient à leur guise. Un éclat de voix la fit se retourner et elle vu des policiers de secteur en train de plaisanter avec un groupe de plusieurs transgéniques qui n'étaient pas du tout des séries X. Elle était émerveillée par ce qu'elle voyait.
_ Chérie ! L'appela Alec.
Elle le rejoignit en trottant joyeusement.
_ Tu as vu le groupe avec les policiers ? Demanda-t-elle.
_ Oui. A chaque fois, ça me fait chaud au cœur. On a bien travaillé. Dire qu'à une époque c'était la guerre.
_ Tu crois que c'est le futur ? Demanda-t-elle à haute voix.
Elle n'avait pas prévu de dire ça tout haut. Alec la dévisagea sans comprendre. Puis, il sourit.
_ Non. C'est bel et bien notre présent. Milady, fit-il en lui ouvrant la portière d'une Ford.
Max fit un semblant de révérence et s'installa en riant. En s'attachant, ses yeux tombèrent sur la banquette arrière. Le saladier était fièrement attaché à un rehausseur, lui-même encadré de deux sièges auto pour enfant. Alec suivi son regard et commenta :
_ Système D. Au retour, comme le saladier serra vide, on le mettra dans le coffre.
Sauf que ce n'était pas tant le saladier qui surprenait Max, mais les trois sièges enfants.
Ils roulèrent presque trois heures vers le sud. Sur le trajet, Max mangea avec envie son encas. Ils parlèrent d'un peu de tout. Alec avait hâte que Joshua rentre à Seattle pour leur raconter comment c'était passé son exposition dans une grande galerie de New York. Rita, la galeriste qui l'avait exposé en premier l'avait accompagné. Ils écoutèrent la radio. Alec se laissa aller à pousser la chansonnette en la faisant rire aux éclats. Elle aurait penser que passer plusieurs heures assise dans une voiture, sans en être au volant, serait ennuyeux à mourir. Mais pas du tout ! Elle s'amusait comme elle ne l'avait pas fait depuis longtemps. Max ne comprenait toujours pas à quoi rimer tout ceci, mais elle était bien.
Ils arrivèrent près de la frontière avec l'Oregon, Alec suivit des routes de campagnes et ils se garèrent devant une belle maison entourée de champs. Alec fit quelques coups de klaxons et descendit. Plusieurs autres voitures étaient garés.
_ Au moins, on n'est pas les derniers, dit-il en regardant les voitures. Je te parie que ce sera Jondy la dernière, comme toujours.
« Jondy va venir ! » s'enthousiasma Max intérieurement.
Une femme blonde et enceinte, avec un ventre bien plus volumineux que le sien, les salua à la porte de la maison.
_ Sarah ! S'exclama Alec.
Sarah les salua chaleureusement et les fit entrer.
_ Tout le monde est derrière, dit-elle.
Ils sortirent dans le jardin. A côté d'un grand barbecue, Max aperçu Zack en train de se chamailler avec Syl et Seth au sujet des meilleures améliorations à apporter à un moteur de tracteur.
« Seth est vivant ! »
Max se précipita dans les bras de son frère.
_ Tu vois, dit Zack, tu devrais aller plus souvent à Seattle. Tu manques à notre Max !
Zack semblait aussi bien. Pas une pointe de folie. Même un peu d'humour. Ce qui était presque plus effrayant… Syl l'accueillit chaleureusement. Alec avait disparu. Elle continua à faire le tour pour dire bonjour à Krit, qui parlait avec Brin et Bling. Le cœur de Max faillit s'arrêter en voyant Tinga.
_ Tinga !
Max se précipita vers Tinga, assise près de Sarah. Elle était en train d'allaiter une petite fille de quelques mois dans ses bras, Julie. Max s'assit près d'elle.
_ Elle était adorable, commenta Sarah.
_ Merci.
_ Zack adore Jeff et Elliot, et il adorera le prochain, dit-elle en caressant son ventre, mais je crois qu'il aimerait avoir une fille… Plus calme que nos petits sauvages.
Max et Tinga rirent. Alec arriva avec une fillette sur les épaules, débraillée et du foin dans les cheveux, et deux garçonnets, des jumeaux, dans les bras, dans le même état.
_ Les filles ne sont pas forcément plus calme… dit-il. Cinq jours à la campagne et les jumeaux se transforment en X5 des cavernes sous l'influence néfaste de leur sœur !
Tinga et Sarah recommencèrent à rire. Alec posa les jumeaux qui se jetèrent au cou de Max en l'embrassant. Ils laissèrent leur place à la petite brune, aux lèvres charnues et aux yeux verts et insolents.
_ Tu nous as manqué, maman, dit la petite fille.
Elle ne connaissait pas ces enfants, mais elle sentit une petit larme d'émotion sur le point de monter à ses yeux. Ils lui avaient manqué d'une façon ou d'une autre.
Un coup de klaxon se fit entendre. Sarah fit un signe de tête à Zack qui alla ouvrir, laissant deux petits blondinets près de Charlie, le mari de Tinga, et Case, son fils.
Zack revint avec Lydecker et Ben. Max sut tout de suite que c'était Ben. Il marchait légèrement en retrait de Lydecker, mais le suivait à la trace. Alec, qui avait entreprit de rendre les enfants présentables, se stoppa et alla enlacer Ben. Alec était aussi flamboyant que Ben semblait effacé. Max salua Lydecker et rejoignit Ben. Il lui ouvrit les bras. Max y resta longuement. C'était ça façon de lui demander pardon pour ce qu'elle avait fait.
Rompant l'étreinte de repentance, Jondy et Original Cindy arrivèrent en fanfare, avec une quantité douteuse de vin dans leurs sacs à dos. Cela laissant officiellement un apéritif prolongé, qui avait en réalité déjà commencé depuis une bonne heure.
Max commençait à trouver le fin mot de cette histoire. Seth, Tinga et Ben étaient morts. Elle les avait vu mourir. Elle devait rêver ou halluciner. Mais ça n'avait pas vraiment d'importance. Elle était heureuse de les revoir, même si ce n'était pas réel. Elle se demanda vaguement pourquoi, puisque c'était son rêve, elle n'avait pas trouvé de remède pour être avec Logan. D'un autre côté, la partie imaginaire de sa vie avec Alec était drôlement bien. Elle se fit la réflexion que son imagination était plus développée qu'elle ne l'aurait cru, en particulier avec la scène d'amour qu'elle avait vécu le matin avec son « mari ». A son réveil, il faudra qu'elle prenne garde à ne pas fantasmer sur ce crétin et coureur de jupon notoire.
Mais, en attendant, elle choisit de se laisser porter par son rêve.
Syl et Krit étaient ensemble. Au début, ça lui fit bizarre, mais en quelques minutes, elle l'accepta. Ils travaillaient avec le Veilleur, actuellement en congé pour voyage de noces avec Asha. Étrangement, cela ne dérangea pas Max le moins du monde. Bling et Brin s'étaient connus à Terminal City et étaient mariés. Ils avaient ouvertes leur propre cabinet de rééducation et de kinésithérapie à Olympia. Charlie et Tinga étaient retournés à Portland pour reprendre leur vie d'avant. Jondy et Original Cindy parcouraient le pays d'état en état pour leur année sabbatique. Seth était Seth. Il allait et venait selon le vent. Zack avait retrouvé la mémoire. Il avait choisi de rester avec Sarah qu'il avait épousé pendant son amnésie. Ils avaient deux garçons, Jeff et Elliot, et bientôt un troisième. Il continuait de travailler comme ouvrier agricole, mais il était à présent associé avec son patron. Ben avait suivi un séminaire avec le Père Destry. Lui et Lydecker voyageait pour aider les sans-abris et les alcooliques. Une manière pour eux deux d'aider les autres et de partager leurs expériences. Alec et elle étaient toujours à la tête de Terminal City.
Quelques instants plus tard, elle alla s'asseoir un peu à l'écart à côté de Ben, loin du joyeux tumulte familial.
_ Tu as l'air fatiguée, commenta Ben.
_ Peut-être qu'un jour, j'écouterai Alec s'il me dit que c'est une mauvaise idée que je l'accompagne en mission alors que je suis enceinte…
Ben ria doucement.
_ Et toi, comment tu vas ? Demanda-t-elle.
_ Je ne suis toujours pas persuadé que je mérite d'être en vie et encore moins d'avoir été pardonné.
_ Ne dis pas ça.
_ Même si je ne le dis pas, je le pense… Et toi, tu mens.
_ Pardon ?
_ Je te connais. Tu dis que tu es fatiguée…
_ Je suis fatiguée, coupa Max.
_ Mais il n'y a pas que ça. C'est pour ça qu'Alec n'arrête pas de t'envoyer des regards inquiets. Vous êtes trop fusionnels pour qu'il puisse manquer un truc aussi gros. Il sait que tu lui caches quelque chose.
_ C'est juste que… Tu vois croire que je suis folle…
_ Qu'est-ce que je devrais dire dans mon cas alors ? Fit pensivement Ben.
_ Tu garderais un secret ?
_ Oui.
_ Ce matin, quand je me suis réveillée, je ne savais pas où j'étais, ni pourquoi j'y étais.
_ Une amnésie ?
_ Partielle.
_ C'est revenu ?
_ Non.
_ Qu'est-ce qu'il te manque ?
_ Les derniers années… depuis la mi-2021… Je crois que je rêve.
_ Peut-être.
_ Tu ne me dis pas que ce n'est pas un rêve ? Demanda Max.
_ Tu me croirais si je te le disais ?
_ Non. Parce que, même si j'aime beaucoup, je sais que c'est faux.
_ A quoi tu sais ça ?
_ Tu es mort. Tinga est morte. Seth est mort.
_ Depuis 2021, hein ? Peut-être qu'il se passera des choses incroyables en 2022…
_ Merci de me faire garder espoir, dit-elle en souriant.
_ Avec plaisir.
_ Ben ?
_ Oui ?
_ On est quel jour aujourd'hui ? Demanda pensivement Max.
_ Le samedi 17 juillet.
_ Et l'année ?
_ 2027. Pourquoi ?
_ Tu crois que c'est… commença-t-elle.
_ Le futur ? Termina-t-il.
_ Ce serait bien… soupira-t-elle.
_ A toi de faire en sorte qu'il se réalise, alors.
Zack appela alors et tous vinrent se mettre à table. Le déjeuner fut convivial. Max regardait sa famille, élargit avec Alec, leurs enfants, Sarah, Jeff et Elliot, Bling, Charlie, Case et Julie et Original Cindy, devenue officiellement sa sœur. Tout le monde semblait heureux.
L'après-midi passa trop vite. Après avoir charger les valises et le saladier à présent vide dans le coffre, Alec installait les enfants dans la voiture pour le trajet retour. Original Cindy vint prendre Max dans ses bras.
_ Ça va ? Lui demanda-t-elle.
_ Oui. Je suis juste un peu fatiguée, répondit Max.
_ Je ne m'inquiète pas pour toi. Quelqu'un veille au grain, dit-elle en désignant Alec d'un geste de la tête.
Max rigola doucement.
_ Et dire qu'à une époque, tu ne supportais pas de l'entendre rire, parler et respirer… Original Cindy a toujours su qu'il t'apporterai de grandes choses. C'est pour ça qu'elle l'a toujours appeler « ton petit-ami » bien avant qu'il le devienne.
_ Merci Cindy, dit Max en serrant l'ordinaire contre elle, de l'avoir appeler comme ça.
_ J'ai un don.
_ Chérie ! Appela Alec. On rentre ?
_ Ceci étant, il faudrait qu'un jour vous compreniez que vous n'êtes pas obligés d'enchaîner les gamins tous les deux ans…
_ En fait, dit Alec qui s'était rapproché et qui avait entendu la remarque, si ça ne tenait qu'à moi, on en aurait plus souvent. Ce n'est pas comme si c'était désagréable à faire…
_ Stop ! Original Cindy ne veut pas entendre la suite ! Elle vient de manger !
Alec rigola et salua l'ordinaire.
Max embrassa sa Boo sur la joue et monta du côté passager. Elle se tourna et regarda les trois enfants jouer et rire entre eux. Elle vu alors que son « mari » l'observait en souriant. Elle ne put s'empêcher de rougir devant ce regard si intense. Il se pencha pour l'embrasser et elle fit le dernier pas pour que leurs lèvres se touchent.
_ Beurk ! S'exclamèrent les enfants à l'arrière.
Alec et Max rirent de bon cœur. Alec mit le contact et il commença à rouler. Doucement, les enfants se calmèrent et s'endormirent. Max s'appuya sur la vitre et s'assoupit.
_ Max ? Appela doucement Alec.
Max se réveilla petit à petit. Alors que le sommeil s'éloignait d'elle, elle reprit lentement contact avec les sensations de son corps. Ses oreilles furent envahies par le son d'une musique trop forte et le bruit de conversations animées. Elle ouvrit lentement les yeux. Elle aperçu le visage inquiet d'Alec. Elle se redressa et regarda autour d'elle.
Elle était au Crash. Elle s'était endormie assise à leur table habituelle. En face d'elle, vautré sur la table, Sketchy, probablement ivre, dormait à point fermé. Original Cindy, à sa gauche, sirotait le fond de sa bière. Max se tourna vers Alec, accroupi près d'elle.
_ Max ? Tu te sens bien ? Demanda-t-il sur un ton plein de sollicitude.
_ Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demanda-t-elle encore ensommeillée.
_ Tu t'es endormie, comme ça, sans défense, dans un lieu public… Ce n'est pas très prudent… Même si j'étais là.
Max lui sourit. Oui, il était là.
_ Tu te sens bien ?
Max leva la main et passa ses doigts dans les cheveux d'Alec. Alors que ses doigts glissaient le long de la joue du X5, elle se pencha et enfouit son visage dans sa chevelure. Ils étaient doux et sentaient bon. Elle soupira de bonheur à cette sensation. C'était comme dans son rêve.
_ Oui, je vais bien, murmura-t-elle en caressant la peau douce de la joue d'Alec avec son pouce.
_ Cindy ! Appela Alec. Max ne va pas bien du tout là !
_ Oui, je vois ça.
_ Quoi ? Demanda Max en se redressant, rompant à contre cœur le contact de son visage avec Alec.
Original Cindy et Alec échangèrent un regard. Cindy finit sa bière et rassembla sa veste et celle de Max.
_ Qu'est-ce qu'il y a ? fit-elle.
Ni Original Cindy, ni Alec ne lui répondirent.
_ Tu crois que sa bière était droguée ? Demanda la jeune femme noire.
Alec attrapa le verre, le renifla et goûta les quelques gouttes restantes.
_ Je ne crois pas. Tu arriveras à la ramener au secteur 5 ? demanda Alec à Cindy.
_ Je gère, joli garçon.
Max se tourna vers Alec, si proche d'elle. Il était beau. Il était doux. Sa peau était agréable à toucher. Sa bouche avait l'air si appétissante. Et elle pourrait définitivement se noyer dans ce regard si hypnotique. Comment est-ce que ça pouvait être la même sensation que dans son rêve ? Un coin de sa tête eut envie de savoir si tout serait pareil. Doucement, elle se pencha vers les lèvres d'Alec, qui tendit les siennes vers elle. Avant qu'elles ne se touchent, Alec reçut un coup sur la tête.
_ Ça suffit, maintenant ! Fit Original Cindy. Vous avez tous bu assez d'alcool pour le reste de l'année. Alec, ramènes Sketchy chez lui, ordonna-t-elle.
Sans ménagement, l'ordinaire attrapa Max par le bras pour la forcer à se lever et à la suivre, la sortant de sa torpeur et laissant Alec cloué sur place.
Dehors, près de la moto de Max, Original Cindy reprit la parole.
_ C'était quoi ça ? Avec Golden Boy ? Demanda-t-elle.
_ Rien, fit Max, totalement réveillée à présent, en haussant les épaules.
_ Tu es sure que tu es en état de conduire ? On peut rentrer à pied…
_ Non, c'est bon.
_ A part le « rien », j'ai manqué un épisode entre Alec et toi ?
_ Non, c'est juste… commença Max, un rêve. C'est déjà en train de disparaître.
Alors que les images et les souvenirs de son rêve s'éloignaient d'elle, elle ressentit une pointe de déception.
_ On est quel jour aujourd'hui ? Demanda pensivement Max.
_ Le samedi 17 juillet, répondit Original Cindy.
_ Quel année ?
_ 2021. Pourquoi ?
Max ria.
_ Pour rien.
Elle se retourna et aperçut Alec qui traînait Sketchy. Il pivota vers elle et lui fit un sourire à tomber par terre.
_ Max, tu vas bien ?
_ Oui. Tout va bien, dit-elle en rougissant. Je me demande si… Non. C'est un crétin après tout.
_ De quoi tu parles ?
Max ne répondit rien.
Elle avait fait un drôle de rêve aux contours de plus en plus flous. Une partie d'elle avait été terrifiée. Mais l'autre partie, une partie plus grande qu'elle n'était prête à l'admettre, s'était sentie comblée par ce rêve.
Elle se mordit les lèvres. En vrai, elle avait hâte de voir ce que le prochain samedi 17 juillet allait lui réserver.
FIN
