Disclaimer : Game of Thrones est l'oeuvre de George R.R Martin, de DB Weiss et de David Benioff, cet écrit est un écrit de fan, je ne gagne rien, sinon des reviews et les reviews ne permettent pas d'acheter des spaghettis.
Résumé : Si Lancel ne consommait pas son mariage à Amerei, ce n'était pas par honte, par manque d'affection ou à cause d'un problème physique. Il était tout simplement paralysé par la peur.
Note de l'auteur : Cet OS répond au défi n°130 de la page Facebook « Bibliothèque de Fictions ». Les conditions étaient : Cent mots minimum, grâce à l'aide d'un personnage B, personnage A décide d'affronter une de ses peurs. Va-t-il y arriver ? Phobie traitée : l'aphrophobie (la peur du désir sexuel)
L'aphrophobe
Amerei ne se plaignait pas du fait que Lancel ne cherchait pas à lui faire l'amour. Elle respectait cela. On ne pouvait pas forcer le désir. On pouvait le titiller mais s'il n'était pas présent, cela ne servait à rien. Au début de leur mariage, la jeune femme croyait que son mari faisait partie des hommes qui n'aimaient tout simplement pas le sexe. Elle n'en avait pas énormément croisés mais elle savait que de telles personnes existaient. Les goûts et les couleurs ne se discutaient pas. Si Lancel n'aimait pas ça, elle n'allait pas exiger de lui qu'il couche avec elle, même pour sauver les apparences. Mais en fait, peu à peu, elle se rendit compte que ce n'était pas tant qu'il n'aimait pas ça.
C'était surtout qu'il en avait peur.
Et ça, pour elle, c'était une première.
Même les puceaux avaient l'excitation de la première fois, de la chose idéalisée.
Non, Lancel était effrayé à l'idée même de pouvoir avoir un désir matérialisé en une érection. Son époux avait développé de l'affection pour elle. Il l'enlaçait, lui embrassait la joue ou les lèvres et les Sept étaient bénis, il dormait enfin au lit avec elle et non plus sur le sol froid du septuaire ! Le problème ne venait donc pas d'un manque de sentiments. Ce n'était pas non plus un problème mécanique. Un matin, alors que Lancel sommeillait encore, elle avait senti contre sa cuisse une bosse familière à travers sa chemise de nuit. Sauf que, quand il s'en était rendu compte, il avait pâli, s'était confondu en excuse et était parti très vite. Elle ne l'avait revu qu'au soir, l'air peu fier et très gêné.
Lancel l'aimait, à sa manière.
Lancel était capable de consommer le mariage.
Lancel était terrifié à cette idée.
Quelque chose avait dû se passer avant. Elle ne savait pas tout de son passé et jugeait qu'elle n'avait pas à savoir si elle n'était pas mise dans la confidence. Cependant, là où cela la concernait, c'était que Lancel en souffrait. Et en tant qu'épouse, elle devait y remédier. Pour sa santé mentale avant toute chose.
- Le sexe te fait peur. Déclara-t-elle de but en blanc un soir alors que le feu crépitait dans la cheminée
Lancel l'observa, saisi par l'annonce assez crue mais ne démentit pas. Il se tut, regardant les flammes valser dans l'âtre et Amerei pouvait voir dans son regard une pointe de honte qui lui brisa le cœur.
- Eh, il n'y a pas de quoi avoir honte, moi j'ai peur d'être constipée. Genre, vraiment peur.
Il rit légèrement.
- C'est un mensonge mais c'est gentil.
- Je le pense, Lancel. Il n'y a pas de honte à avoir.
- Je voudrais réussir, tu sais...
Elle posa sa main sur la sienne.
- Je voudrais... Mais dès que ça vient... Ca me paralyse.
- Quelqu'un t'a fait du mal ? A ce niveau-là ?
- Physiquement, non. Tout était légal. Je pense, en tout cas. Mais... malgré tout, depuis... Depuis, je n'y arrive pas.
- Une histoire qui s'est mal passée ?
- Une histoire qui a failli me tuer.
Elle l'enlaça doucement.
- Je voudrais vraiment, Ami. Tu dois me croire.
- Je te crois. Et on va essayer. Tout doucement. A ton rythme.
L'occasion se présenta quelques nuits plus tard. Il n'y avait toujours pas d'espérance pour une grossesse. Cependant, pour Amerei, il y avait un grand pas en avant. Pour Lancel, il y avait une victoire : quand Ami l'avait embrassé et quand elle s'était occupée de ce désir aussi douloureux qu'effrayant avec la douceur de ses doigts, pour la première fois, il ne sentait plus le poison des mots de Cersei dans son cœur, le coup qu'elle avait porté à son âme alors qu'elle visait l'épaule. Il n'y avait plus qu'Amerei, sa gentillesse, sa passion et son amour.
Pour la première fois depuis longtemps, Lancel ne se sentait plus sale après un acte de chair.
FIN
