Je ne possède aucun des personnages de la série ou des livres
Certaines personnes avait l'art et la manière non seulement de se mettre dans les problèmes par plaisir, mais aussi d'avoir des réactions surprenantes, Geralt devait bien admettre que Jaskier faisait irrémédiablement parti de celles-là. Au bout de tant d'années, il parvenait encore à le surprendre. [Bibliothèque de Fictions]
Ce texte a été écrit dans le cadre du Calendrier des prompts de a Bibliothèque de Fictions
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
UN DERNIER ADIEU
Chapitre 2
Geralt s'était dit, sans doute un peu trop benoîtement, qu'arriver à Novigrad sans avoir été rattrapé par les Forestiers marquait la fin de ses problèmes. La ville marchande était colorée, grouillante de vie. Il y avait connu quelques embrouilles, notamment à cause d'un troubadour toujours absolument mutique, mais il y avait aussi de bons souvenirs.
Surtout que pour une fois, sa bourse était pleine et qu'il allait enfin pouvoir acheter tout ce qui lui manquait. Une nouvelle couverture moins rapiécées, un pourpoint un peu plus chaud, quelques ongents et un certain nombre d'ustensiles qu'il avait perdu au cours de chevauchées un peu trop brutal. Avec un peu de chance, il tomberait même sur un magicien qui pourrait lui remplir ses fioles vides, histoire qu'il se sente plus rassuré lors du prochain combat contre une créature, parce que pour le moment, à par l'élixir qui amplifiait ses sens et lui donnait le teint d'un mort, il n'avait plus rien… et les autres étaient indispensables en cas de blessure.
Il imaginait que son compagnon allait faire comme lui, se perdre dans les rues marchandes, ou le connaissant les maisons closes dont il ne s'était pas fait mettre dehors, pour se distraire les idées, mais il se contenta de le suivre sans un mot lorsque Geralt choisit une auberge.
Ce dernier eut le temps de mettre Ablette à l'écurie, de lui donner du foin et de récupérer ses affaires que son ami n'avait pas bougé de devant la porte. Il observait la foule sans la voir, les yeux dans le vague. Des yeux rougis. Il avait pleuré ?
Geralt soupira et l'empoigna par le bras pour le faire entrer dans l'auberge avec lui. Jaskier ne protesta pas, ne se lança pas dans une des grandes tirades dont il avait le secret et son ami se mit à craindre le pire. Il l'assit donc sur un banc et posa sa main sur son front pour vérifier qu'il n'avait pas de fièvre.
- Qu'est-ce que tu fais ? Marmonna le barde.
- Voyez-vous ça ! Il parle ! Je vérifie si tu n'es pas malade.
- Je ne le suis pas.
- Tu es sûr, je suis à deux doigts d'aller chercher un physicien ! D'habitude dès qu'on arrive à Novigrad tu te mets à courir pas dans tous les sens.
- Eh bien pas aujourd'hui.
- Jaskier…
- Tu as pris une chambre ?
Le Sorceleur soupira.
- Je reviens.
Il tapota l'épaule de son ami et se dirigea vers le comptoir. Contrairement à d'autres cités, tant que tu avais de l'argent tout le monde se foutait de qui tu pouvais être. Il loua donc rapidement une chambre à l'étage pour la nuit et revint vers le troubadour.
- Voilà c'est fait, j'ai commandé un repas et…
- Je n'ai pas faim, c'est laquelle notre chambre ?
Geralt soupira. Oui, il n'allait vraiment pas bien. Il empoigna donc son ami par le bras et se dirigea vers les chambres, grognant après l'aubergiste qui lui demanda avec une certaine angoisse s'il était malade.
- Nous avons fait un long trajet, c'est la fatigue.
Du bout du pied, Geralt poussa la porte de la chambre et entra à l'intérieur. Jaskier se dirigea immédiatement vers le lit et s'écroula dessus avant de se mettre à sangloter. Geralt se sentit désarmé. Il voyait bien qu'il n'allait pas bien depuis trois jours, qu'il pleurait sans raison, mais il ne savait pas trop pourquoi ni comment faire pour l'aider. Ceci dit, il ne pouvait pas le laisser comme ça, il se rapprocha donc du lit et se laissa tomber assis à ses côtés.
- Jaskier, mais qu'est-ce que tu as ? Tu n'es pas malade ?
- Non… bougonna son ami en se tournant de l'autre côté.
- Alors qu'est-ce qu'il t'arrive ?
- Je ne suis plus rien.
- Comment ça plus rien, tu…
Et soudain, Geralt comprit d'où venait son mal être.
- Attends… Ton luth ? C'est parce que tu as cassé ton luth que tu te mets dans cet état.
- Oh, je t'en prie, n'utilise pas ce ton ! Ronchonna le barde. Tu ne comprends rien !
- Jaskier, ça arrive ce genre de choses, tu…
- Non ! Laisse-moi !
Son ton était agressif et Geralt n'avait pas envie de se disputer avec lui. Il se leva donc du lit en soupirant.
- D'accord, j'ai compris. J'ai payé un repas, donc si tu as faim, l'aubergiste pourra te monter à manger. Moi j'ai des courses à faire, je reviens d'ici une heure ou deux.
Jaskier grogna qu'il s'en fichait et qu'il voulait dormir. Geralt soupira, c'était bien la première fois qu'il le voyait comme ça et il se sentait de plus en plus coupable de son état, mais en même temps c'était lui qui s'était moqué des Forestiers, déclenchant une bagarre qu'ils auraient pu éviter. Geralt ne lui en voulait pas, mais il fallait qu'il assume…
Il le laissa donc broyer du noir et sortit de l'auberge. Il n'y avait pas que le troubadour qui aimait Novigrad, Geralt aussi appréciait beaucoup la ville, ne serais-ce que parce qu'on lui ne faisait pas de remarques désagréables et c'était un luxe.
Geralt déambula dans les différentes rues marchandes. Il acheta des petites confiseries qu'il dégusta avec plaisir avant d'envelopper les quatre dernières pour les offrir à Jaskier, repoussa gentiment les avances d'une jeune prostituée qui ne savait apparemment pas ce qu'était un Sorceleur et se dirigea vers un tailleur pour tenter de s'acheter un pourpoint. Au passage, il repéra un étal de couverture et s'arrêta. Elles étaient chaudes et épaisses, parfaites quand il devait dormir dehors par un temps glacial. Oh, elles étaient chères, mais la sienne était toute rapiécée et s'il pouvait ne pas se réveiller en tremblant de froid, il voulait bien payer !
Il commença à choisir et s'apprêtait à payer quand soudain il perçut un son mélodieux. Intrigué, il redressa la tête, découvrant la boutique d'un luthier de l'autre côté de la rue. L'homme était sorti sur le palier pour essayer certains de ses instruments dont un luth au son clair et à la courbure ornée de gravure.
Geralt observa le musicien puis, sa couverture. Il entendit la femme lui demander s'il la prenait et se surprit lui-même à répondre « non », avant de la planter pour se diriger vers le luthier.
Il connaissait le prix des instruments, surtout des luths, et une conclusion s'imposa à lui, ce n'était pas aujourd'hui qu'il achèterait des onguents et une couverture chaude, mais cela n'était pas important. Il s'approcha du luthier, discuta un peu avec lui dehors, puis s'engouffra dans sa boutique, quittant la rue marchande bruyante et colorée.
OoooO
Dans la chambre de l'auberge, Jaskier n'avait pas bougé du lit, même s'il avait subitement des dizaines d'idées de poèmes tous plus noirs et dramatiques les uns que les autres, mais ça ne servait à rien, étant donné qu'il n'avait plus d'instruments de musique pour les jouer.
Il soupira et entendit des pas dans le couloir, des pas feutrés comme ceux d'un félin, qui cachait le fait que la personne était bien plus massif. Le troubadour soupira… Il le connaissait par cœur ce pas. C'était celui de Geralt.
D'ailleurs, ce fut à cet instant que la porte s'ouvrit et que le Sorceleur entra dans la chambre.
- Toujours en train de ruminer ? Demanda-t-il en se rapprochant de son ami.
Jaskier ne répondit que par des grognements, mais le Sorceleur se rapprocha et sortit de son dos un long objet arrondi emmitouflé dans un tissu sombre.
- Surprise !
Jaskier entrouvrit un œil, intrigué et en devinant ce qu'il était en train de lui tendre, il fit un bon de deux mètres de haut avant de prendre précautionneusement l'objet. Il trembla pendant qu'il retira le tissu, découvrant les formes d'un joli luth en bois sombre.
Le sourire du troubadour se fit plus grand et des étincelles se rallumèrent dans son regard pendant qu'il posa des yeux remplis de gratitude sur son ami.
- Mais comment… mais qu'est-ce que… Mais…
- Nous sommes à Novigrad, on trouve de tout, lui répliqua Géralt en lui souriant.
Il n'aurait pas ce qu'il était venu chercher, il allait devoir faire attention lors des prochaines batailles et il aurait sans doute froid la nuit encore longtemps, mais le sourire heureux de Jaskier valait bien ça.
Le troubadour se redressa et commença à arpenter la chambre en accordant son nouvel instrument pendant que Geralt retirait ses bottes. Il défit son pourpoint, déposa le reste de ses affaires à côté du lit, y comprit le petit paquet de confiseries qu'il montra à son ami.
- C'est pour toi, tu verras, c'est très bon, dit-il avant de s'allonger.
- Ah non ! Tu ne vas pas dormir alors que j'ai tout un récital qui me vient.
- Oh si, demain il faudra partir, alors je compte bien profiter de mon lit.
- Demain ? Mais tu ne veux pas manger ?
- Je mangerai avant de partir, murmura Geralt en fermant les yeux.
Jaskier ouvrit la bouche pour protester, mais son ami dormait déjà et subitement, il comprit… Le luth… Il lui avait racheté un luth pour lui faire plaisir, mais… les instruments coûtent chers….
Un frisson remonta le long de l'échine du troubadour pendant que les souvenirs de leurs discussions d'avant la dispute avec les Forestiers lui revint. Une couverture, des onguents, un pourpoint avec tous ses boutons… des nuits dans une auberge confortable pour reposer son dos.
Le sourire du barde disparut et il se rapprocha de son ami. Sa main se posa sur son épaule qu'il frotta doucement.
- Oh pardon Geralt… C'est si futile quand j'y pense, alors que toi, tu avais besoin de vraies choses pour ne pas avoir froid, pour ne pas souffrir… Ne t'en fais pas. On ne partira pas demain. Je vais nous payer quelques nuits de plus, tu avais besoin de te reposer, on va se reposer…
OoooO
Geralt cligna des yeux. Le Sorceleur se rappelait s'être allongé, mais il ne pensait pas dormir autant. Le soleil était déjà haut et l'odeur de la viande grillée remplissait la pièce.
- Jaskier ?
- J'ai fais monter le repas, ce sera mieux ici.
Le Sorceleur se redressa et sursauta. Au pied du lit, à côté de ses affaires était pliée une couverture épaisse sur laquelle était déposé un pourpoint noir avec des clous argentés et des pots d'onguents. Il prit l'un des pots en tremblant doucement et demanda en se levant.
- Mais qu'est-ce que…
- Eh bien, mis à part mes propres économies, tout le monde ne s'est pas endormi comme toi devant mon récital ! Du coup, j'ai payé chambre et nourriture pour cinq jours et j'en ai profité pour faire quelques emplettes. Il faudrait que tu passes le pourpoint pour vérifier la taille, je peux encore le ramener.
- Jaskier…
- Non, ne me remercie pas, c'est normal. Cuisse de poulet ? Lui demanda-t-il en attaquant la volaille.
Geralt sourit et vint s'asseoir à table.
- Avec plaisir, j'ai faim… Il somme comment ce luth ?
Jaskier sourit à son tour et attrapa l'instrument.
- Magnifiquement ! Tu vas voir ! Lança-t-il en se mettant à jouer.
Défis des Défis Galactiques
Horoscope du 24-09-2020 : Taureau : Géralt de Riv (The Witcher)
Situation 299 : Un personnage A pleure sans raison précise, inquiétant un personnage B qui ne sait pas quoi faire
Prompt 182 : Surprise !
Défi de Sarah et Voirloup n°88 : Placer le mot conclusion
50 nuances de The Witcher (22/50)
Huit de carreau : Ecrivez fanfiction qui se passe dans une rue marchande.
Si tu l'oses : 263. Se moquer (200/400)
