Chapitre 2 : Petit Sam!

Max mangeait avec appétit le repas copieux et succulent de la mère de Sam.

Ce dernier le dévisageait du coin de l'œil, mangeant son assiette.

Les sœurs de Sam posaient des questions à l'ami de leur grand frère, le lapin leur répondant.

-Pour sûr! Pour sûr, kid! Dans l'avenir, il n'y a plus de voiture! Juste des navettes! Et la nourriture est remplacé par des milkshake sans saveur! Profiter du pâté de viande de mama Sam! s'écria-t-il.

La dame de la maison ricana, tapotant la tête du lapin, voyant bien la différence entre le petit camarade de son fils et ce type.

-Max? C'est très vilain de mentir…! commenta-t-elle, lui tirant une joue, le jeune homme voulu la repousser, grognant, mais Sam sourcilla.

-Hé! Qu'elles sont les règles à la table à manger?

-… On respecte… quoi? marmonna Max, ayant du mal à se souvenir.

Ça remontait à si loin qu'il avait pas mangé à la maison familiale de son ami…!

-On respecte le cook! Et maman, tu ferais mieux de laisser Max tranquille…!

-Ah, et pis quoi encore? commenta-t-elle, s'éloignant pour venir à côté de son fils, croisant les bras. Tu me ramènes ce… type? En disant que c'est une version plus vieille du petit Max-

-J'suis pas si petit! répliqua Max, avant de voir la grand-mère lui tendre la corbeille de pain, lui changeant les idées. Oh, thank, mémé!

-Les jeunes grandissent si vite…! commenta-t-elle, sa belle-fille faisant toujours la tête à son fils, ce dernier embarrassé.

-Maman… c'est Max…! Mais… C'est pas tout à fait lui…!

-Ah oui? Bon, explique-moi pourquoi je dois plus respecter ce garnement que celui de notre époque, Sam?

-… Il a un fusil…

Cette mention sembla en scandalisée plus d'un, sauf la grand-mère et Max, continuant à manger comme si de rien n'était.

-Quoi?! s'étrangla la chienne à la robe verte, prenant aussitôt ses filles par les épaules et les tirant en dehors de la table. SAM! Si c'est une blague…!

-Nah-ah! C'est vrai! Quand des gamins ont voulu nous chercher des noises après les cours, Max a sortit son pistolet…

-Vous avez encore du pain? demanda Max, venant de finir la corbeille.

-Et il a tiré proche de leurs pieds. Piou-piou! commenta Sam.

Max cessa de jouer les indifférents quand la maman de Sam, après avoir envoyé ses filles dans leur chambre, donna une gifle à son fils.

-Ça suffit! Tu vas me donner une crise cardiaque! Ne raconte pas de salade!

Sam se tint la joue, étant moins enthousiaste devant la réaction de sa mère, semblant un peu extrême.

-Et n'encourage pas le port d'arme devant tes sœurs! C'est terrible!

-HÉ! s'énerva Max, sautant debout sur son siège, abandonnant son repas, jugeant la chienne aux cheveux bruns bouclés, serrant ses poings. Les armes à feu, c'est vraiment cool! Et ces sales gamins se moquent de mon Sam tous les jours! Qu'est-ce qu'une bonne femme sait de ce que ça prend pour être un homme?

La mère de Sam dévisagea le lagomorphe, sourcillant. Finalement, elle pointa un portrait sur le mur.

-Mon père et le grand-père de Sam. Il est mort dans l'exercice de ses fonctions par une balle perdu. Les armes à feu ne sont pas des jouets, Max! Et je t'interdis d'en utiliser devant mes enfants! Même pour les protéger!

-T'es-! commença Max, s'apprêtant à dire une vacherie.

Ce qui l'en empêcha de dire quoi que se soit de plus fut les yeux implorant de Sam, lui ayant attrapé la cheville. Sa joue avait une marque là où sa mère l'avait giflé. Malgré tout, il suppliait avec ses petits yeux de chiots de ne pas fâcher d'avantage sa mère.

Max plissa les yeux, réalisant un détail qui lui avait échappé.

Il était faible devant le regard de puppy de Sam.

Ce dernier avait heureusement cessé d'utiliser cette arme contre lui depuis une douzaine d'année, si ce n'était pas plus.

Mais d'avoir Sam de 11 ans, c'était aussi de vivre sa vie quand il avait 11 ans.

Sa famille bien rangée et stricte était tout son univers. Et sa mère était la maîtresse de la maison.

Max prit sur lui, se rassit et finit même par poser son arme sur la table.

-Bon… Pardon… J'voulais pas vous manquer de respect, M'dame. Ni aller à l'encontre de l'éducation que vous donnez à vos enfants… Mais vous savez, Sam a une arme…!

-Quoi?! s'étrangla sa femme, le gamin écarquilla les yeux à côté de lui.

-… Quand il aura 30 ans…!

Les deux chiens soupirèrent, avant que la grand-mère prenne le fusil pour l'observer.

-Hum, très jolie… Il est chargé…? commenta-t-elle, gâteuse, mais semblant s'y connaître en arme.

La mère de Sam gronda, la vieille femme soupirant, avant de rendre l'arme à son propriétaire.

-Tu peux le garder… Tant que tu ne le montres pas aux sœurs de Sam et tant que tu ne l'utilises quand cas de force majeur… Je ne veux pas empêcher un homme de défendre ceux qu'il aime…! commenta finalement la maîtresse des lieux, semblant être une dame douée de bon sens.

Max sourit de toutes ses dents, hochant la tête.

-Merci, m'dame!

-Pour ce qui est du dodo, il serait préférable de faire une chambre d'ami…!

-On peut faire comme d'hab…! commenta Sam, sa mère sourcillant.

-Sam? Ce n'est pas ton ami Max…!

-Mais si, ça l'est!

-Mais si, je le suis! renchérit Max, tentant de faire sa face cute.

-Peut-être, mais le Max que je connais se promène avec un couteau suisse sur lui pour se défendre. Pas un Luger…! commenta-t-elle, Max siffla.

-Madame s'y connait en arme…!

-Avec ta famille dans le voisinage? Pitié, Max : tous les lagomorphes ont une arme à feu à l'âge adulte…! commenta-t-elle, comme si c'était une info courante.

-Vraiment? souffla Sam, les yeux ronds, la chienne secouant la tête, râlant.

-Mince. Non, Sam, tu ne peux pas aller plus souvent dans la famille de Max, juste pour jouer avec des armes à feu!

-Arhhh, grommela le gamin, Max rigolant.

Elle finit par les envoyer faire leur devoir, Sam allant lire la pièce de théâtre qui était le lendemain soir à l'école.

-… Tu pourrais au moins faire semblant de faire tes devoirs…! commenta Sam après un instant, voyant son pote version adulte coucher sur le sol, semblant faire le mort, tirant la langue.

-Pas envie… Merde, une fois adulte, j'ai pu besoin de m'acharner à écrire ou lire des banalités…!

-« Roméo et Juliette »… Une banalité? répéta lentement Sam, refermant son livre, observant la couverture montrant Juliette pencher sur le balcon, Roméo levant un bras et semblant louer ses louanges.

-Yah! Sérieux, qui est sont les enfants qui veulent jouer dans cette pièce où tout le monde meurent à la fin?!

-… Toi…!

Max dévisagea le plafond, avant de lentement s'asseoir.

-Pardon?

-Toi. Tu joues Roméo. Quasiment toutes les filles de l'école t'ont supplié de faire le héros de la pièce, commenta Sam, retournant à sa lecture.

Max eut envie de vomir, mais cela lui disait à présent quelque chose.

-… Mais j'ai aucune mémoire! Pourquoi j'ai été pris?!

-L'équipe de théâtre t'a pris… tant que je suis ton souffleur personnel…! commenta Sam, sourcillant, bougeant ensuite les lèvres en lisant tout bas les répliques de Roméo.

Max dévisagea son jeune partenaire, sidéré. Semblant juste réaliser la cruauté et l'hérésie derrière cette comédie.

-… Les kids à notre école sont dégueulasses… Ils n'ont vraiment pas le moindre respect pour toi, merde…! s'énerva Max, Sam sursautant et baissant son livre, dévisageant Max.

Il le voyait rarement grimacer de cette façon.

-Prochaine fois que je les vois, j'leur tire dans les jambes! s'écria-t-il, Sam soupirant avant de fermer pour de bon son livre.

Il attrapa la main de son ami et le fit asseoir sur sa chaise de bureau.

-Max… Ne prends pas ça tant à cœur… Ce n'est qu'une pièce… Et tu sais que tu es ultra populaire avec les filles…! Sérieux, j'suis déjà chanceux de participer dans la pièce…! Si mon Max de mon époque ne revient pas, tu n'auras qu'à porter un jolie costume et une épée durant une heure de temps, répété ce que je te souffle. Point finale…!

-Pas envie…! grogna Max, sourcillant, lui faisant la gueule, mais Sam se contenta de sourire, paisible.

-Je sais que ce n'est pas amusant pour toi. Mais si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour mes sœurs. Pour nos parents qui seront présent lors de la soirée. Ton père…

Il s'arrêta en voyant la grimace de Max empiré, griffé les bras de la petite chaise.

-… Parle-pas de ce crétin…, grommela Max.

Il lui en voulait toujours.

Et il aurait du normalement s'attendre à ce qu'il vienne le chercher pour qu'il rentre à la maison, après le souper.

Excepter qu'avec tout son vécu, il préférait 100 fois plus rester avec Sam qu'avec ce lapin baratineur qui s'écrasait systématiquement devant les gens plus grands et plus forts que lui. Malgré tout le potentiel d'un lagomorphe…!

-D'accord… Mais tu sais… J'aimerais ça, moi, joué dans la pièce. Si tu y joues, je serais ton souffleur… J'aurais l'impression d'accomplir un souhait sers à mon cœur. Et ma maman serait contente de nous voir sur la scène. Même si je resterais dans les faux buissons, à te souffler ton texte. Mes sœurs pensent déjà que je joue le ninja lanceur de sort et que je ramène Juliette et Roméo à la vie à la fin de la pièce…

-Oh… C'est mignon…! admit Sam, appréciant qu'il crée une version plus soft pour ses cadettes.

-Mais si tu te refiles, si proche de la représentation… Je crains qu'on doive tout annuler. Personne ne peut être Roméo sauf toi, Max.

-… J'suis pas d'accord…, grommela le lapin, avant de décroiser ses bras et soupirer. Mais bon, d'accord… J'vais jouer dans votre stupide pièce. Mais ta mère est mieux de nous cuisiner des bonnes choses à manger…!

-Ah ha ha! C'est bon! Mais quoi? On va plus la voir, une fois adulte?

-Tu rigoles? On a pas été la voir depuis des années, à présent. Faut dire qu'on a un travail très prenant…!

Sam lui demanda plus d'info et Max lui énuméra leurs nombreux exploits, toujours plus grandioses et invraisemblables.

Sam l'écouta, se tenant les joues, ses coudes sur ses genoux, un sourire rêveur sur les lèvres.

Max adorait l'attention, et d'avoir droit à toute celle de son partenaire était un régal, ne ratant pas l'occasion de redorer leur image, même dans les pires péripéties.

Enfin, la mère de Sam cogna à la porte.

-Il est l'heure de se coucher, les garçons! On va se brosser les temps!

-What? grommela Max, Sam le conduisant aux toilettes.

Les sœurs de Sam se lavaient déjà les leurs, chantonnant « Un, deux, un deux, un, deux », comme les petits filles sages.

Sam prit la brosse de Max et commença à lui brosser sa large dentition, jusqu'à ce qu'il soit sûr que Max avait bien compris le procédé et le laisse faire. Il brossa les siennes en jetant un regard à son compagnon, ce dernier grimaçant dans la vitre mais réalisant que ses dents pouvaient être blanches, avec assez de friction et de pâte à dent.

-C'est l'heure de l'histoire! s'écria la plus jeune des gamines.

Max ne s'attendait pas à voir Sam accompagné ses cadettes dans leurs chambres à lit jumeaux. Il prit un livre et s'installa sur un banc entre leurs lits.

Le lagomorphe n'osa pas rentrer dans cette chambre rose bonbon mais il écouta à la porte, entendant la voix calme et douce de petit Sam raconté l'histoire de Cendrillon. Les gamines l'interrompaient pour savoir « Pourquoi elle était la seule avec cette pointure de chaussure? » ou « Comment le prince savait que c'était la femme de sa vie? ».

Sam répondit que Cendrillon avait des pieds si petit qu'il n'y avait que son petit pied riquiqui qui pouvait rentrer dans l'étroit chausson de verre.

Pour ce qui était du prince, et bien…

-C'est comme papa et maman… Ils nous racontent souvent que quand ils ont croisés leur regard ce soir-là à cette soirée dansante… ils ont sentis une étincelle…!

-C'est quoi, l'étincelle? commenta la plus jeune.

-Comment je saurais que je suis amoureuse, moi? renchérit son aînée.

-Euh… Et bien…! commenta Sam, mal à l'aise, regardant autour de lui.

Il vit soudain la frimousse de Max, l'épiant par la porte. Il lui leva son pouce et éloigna son visage, attendant pour entendre son explication bidon.

Il allait parler des choux et des cigognes? Ah-ha!

-Euh… J'suis pas sûr… Perso… Mais… Je pense que quand on aime vraiment une personne… On peut sentir des papillons dans le ventre. Et on peut avoir mal quand cette personne est loin de nous…

-… Comme maman quand papa est partit en voyage pour le travail? demanda la fille plus vieille, Sam hochant la tête.

-Oui. Maman est toujours plus joyeuse quand papa est à la maison. Mais elle nous aime tant qu'elle nous montre jamais sa mélancolie. Les gens qui s'aiment ne veulent pas être séparer. Les gens qui s'aiment se protègent mutuellement. Ils se respectent.

-Okay…, fit la cadette.

-Est-ce que ça veut dire que tu aimes Max?! demanda l'autre.

Les filles gloussèrent alors que Sam se redressa, rougissant, leur disant « bonne nuit » sur un ton bourru avant de quitter la porte.

Max avait envie de rire, cachant sa grimace amusée derrière ses mains, se détournant de Sam, lui laissant le temps de revenir de cette petite blague.

-Bon, c'est l'heure du dodo…, commenta Sam, semblant avoir chassé la suggestion de ses sœurs de son esprit.

-Parfait! commenta Max, avant de voir Sam dérouler un slipping bag sur le plancher de sa chambre. … tu fais quoi?

-… Tu veux pas dormir dans mon lit, encore? grommela Sam, sourcillant.

-Sam… Juste pour être sûr… On fait chambre à part? grommela Max, sentant sa gorge se serré.

-… Non. On dort séparément mais dans la même chambre. Comme tout le monde…! commenta Sam, mais Max secoua la tête.

-Nah. Ça le fera pas…!

-Max, arrête…! Si tu veux dormir dans mon lit, il va falloir le mériter…!

-Nah, Sam! J'dormirais pas si on dort pas ensemble…!

La proposition à elle seule fit rougir le pauvre gamin entamant à peine son adolescence, avant de reculer.

-H-hé! Je… Je sais pas ce qu'on devient, dans le futur, okay? Mais mon Max ne veut jamais de câlin ou que je le touche, compris? Et il me tuerait si on dormait ensemble…! Même comme des frères de la même couvée…

-Sam! On est ultra proche, toi et moi! Et ça fait des années qu'on dort ensemble, Sam et moi! commenta Max, ne comprenant pas pourquoi le gamin rougissait d'avantage. Je comprends que toi et Max, vous ne soyez pas rendu à ce stade de votre relation… Mais je te dis juste un fait. Si je ne dors pas avec toi, j'vais pas dormir de la nuit. J'vais faire des cauchemars. J'vais être marabout tout la journée de demain. Et tu veux ensuite que je joues dans une pièce de théâtre en mauvaise condition?!

Sam sembla réfléchir, mal à l'aise, avant d'ouvrir ses draps de lit. Timidement, il s'assit à l'extrémité de son lit, baissant les yeux, tapotant le coin à ses côtés.

Max rigola et vint prendre place, remontant les draps et faisant mine de s'endormir. Mais il rouvrit les yeux en voyant le petit Sam assis toujours les draps, semblant mal à l'aise.

-… Sam… Regarde-moi…

Sam ne lui obéit pas toute suite, ravalant sa salive. Enfin, il observa le lapin à peine éclairé par la lumière de la lune filtrant entre les rideaux.

-Tu n'as rien à craindre. Je ne te ferais rien. J'peux même poser mon arme sur la table de chevet, si ça te rend mal à l'aise.

-… Nah… c'est bon…, commenta Sam.

Mais sa voix tremblait.

Max pesta mentalement, le trouvant tellement cute et prude.

Sam finit par se coucher sur le dos, semblant incapable de dormir.

Max profita qu'il soit encore réveillé pour lui parler, essayant de le détendre.

Sam lui répondit, semblant de plus en plus à l'aise, finissant même par se tourner vers lui, les yeux fermés.

-… Hé… Sam…, murmura Max, ayant une idée en tête. Tu as déjà eu envie de me toucher?

Sam rouvrit les yeux, semblant paniqué, mais Max posa une main sur son épaule.

-Relaxe… C'est juste une question. Ça restera entre nous. Petit Max n'a pas à le savoir. Mais sérieux. Tu as déjà pensé, à cette époque… à moi autrement que juste un ami?

-T'es mon meilleur ami, pas plus, commenta un peu bêtement Sam, la souffle court, Max roulant des yeux.

-Okay, okay, question stupide. Mais sinon, tu n'as jamais voulu me toucher? Tu sais comment les gamines à l'école se jetaient sur moi pour me câliner ou me tripoter…! Les sales petites…! Mais… et toi? Toi, t'es un garçon en pleine croissance, tu vis tout le temps avec moi. Tu n'es… même pas curieux?

-… Pourquoi tu me poses la question? Tu sais bien qu'un lagomorphe déteste se faire tripoter…!

-Oui, bien sûr, on dit ça… Mais là, c'est ton vieux pote, Max..! Enfin, un Max plus âgé et justement, plus proche de toi. Si tu veux toucher, si tu veux renifler ou quoi que se soit… Voilà ta chance…!

Sam ravala sa salive, prouvant enfin au lapin que le gamin avait en effet une envie refoulée.

-… C'est stupide… Mais je me suis toujours demandé… Ta queue… C'est comme du coton. Ou peut-être un pompon de laine. Ça a l'air ultra doux… Tu me laisserais…?

Il n'osa pas finir, s'attendant sûrement à une claque ou que Max se fâche.

Mais Max ne fit que rire, amusé, avant de lui tourner le dos, lui laissant le champ libre.

-Vas-y. Tu as 30 secondes, pas plus.

Sam ravala sa salive, n'osant pas bouger.

-… J'ai commencé à compter…! s'écria Max, moqueur.

En réalité, sa relation avec son Sam du présent n'était pas tout à fait platonique. Aussi, il était amusant de voir jusqu'où ce Sam pouvait aller, pour répondre à sa curiosité.

Et pourquoi le gamin semblait parler de l'amour et des relations comme s'il tenait déjà très fort à quelqu'un?

Cela le dérangeait, malgré lui.

Il n'avait pas envie de changer le futur et que Sam se détourne de lui pour quelqu'un de plus intéressant.

Il voulait qu'ils restent toujours ensemble.

Parce qu'il tenait à son gros chien en costume, toujours la réponse à tout et appréciant ses répliques et ses sautes d'humeur.

Les doigts de Sam effleurèrent bientôt sa queue à la base de son dos, agrippant à peine la boule de poil, l'effleurant.

C'était si doux et si délicat, Max aurait cru que le gamin l'aurait agrippé avec plus de force. Mais c'était Sam…! Bien sûr qu'il était délicat…!

Le gamin éloigna sa main après une vingtaine de seconde, Max soupirant en se roulant sur le dos.

-Alors, satisfait?

-… Hum…

-Vas-y, confis-toi…! C'était comment? demanda Max, près au come-back.

-Sérieusement? C'est rugueux comme du tapis…

Le cœur de Max se gela devant l'air mécontent de Sam, détournant en vitesse le regard.

-Ah ha ha ha ha…! ria-t-il jaune.

Mais personne ne lui avait jamais dit ça.

Sam finit par s'excuser, réalisant qu'il avait peut-être froissé l'ego de son ami. Mais Max secoua une main, lui disant que c'était juste sa faute pour avoir des commentaires sincères sur son corps « pas si parfait ».

-Tous les lagomorphes ont des queues comme la mienne! Tu sais à présent que tu ne rates rien à pas les tripoter! Okay, bonne nuit! s'écria Max en vitesse, se cachant presque le visage dans son oreiller.

Humilié.

Sam hésita, se sentant encore mal. Il finit par lever sa main et caresser l'arrière de la tête de son ami. Là, la fourrure était courte et douce au touché.

Max ne sembla pas réagir mais il finit par expirer en douceur, souriant.

-… Tu peux continuer, quelques instants…? Ça fait du bien…, murmura Max, Sam hochant la tête.

-D'accord… Désolé pour tout à l'heure…

Max se contenta de garder les yeux fermés et savourer la main chaude mais si petite de son camarade.

Sam avait toujours eu des mains plus grandes que les siennes. Ça faisait drôle de la sentir d'un coup si petite. Mais il apprécia tout autant le geste, finissant par pousser une sorte de ronronnement que seul un lagomorphe dans un état de paix et de bonheur pouvait faire.

Cela fit sourire Sam, content de lui avoir remonté le moral.