2 juin

LUKA YGEB

Rshou :Debout!

Ce doux son qui me pria fut la belle voix de mon ami.

Je me levai, mais dus me battre contre la langue qui agressait mon visage. Je mettais en bataille le poil de Shouka, il mordillait mes antennes.

Shouka : Maman, papa veut pas se réveiller.

Je grattai le cou du loup, il remuait sa queue. Je plaçai ensuite ma main au sommet de sa tête afin de gratter ses oreilles pointues.

À côté de moi, dormait toujours Tsobek, contrairement à moi, alors que c'était lui, l'humain, il ne portait qu'un boxer. Je secouai le tas de muscles qui grognait en me repoussant:

Luka : Tso, je pars dans deux heures, tu veux pas manger avec Rshou et moi avant que je ne parte?

Mon ami fit bouger chaque muscle, je les ai sous les yeux, de son corps d'athlète, émergea de son sommeil, complètement décoiffé, il ouvrit les yeux, me gratifiant d'un splendide regard blasé.

Il caressa son loup avant de sortir du lit.

Tsobek : Dis, Shouka, tu as encore mis plein de poils dans le lit. Déjà qu'on est trois à dormir dedans, si un quatrième laisse... Ah, et là, ce sont tes plumes.

Shouka : T'es méchant, papa.

Si j'ai bien deux raisons d'en vouloir à Tsobek, la première, c'est qu'à cause de lui, Shouka appelle Rshou et moi "maman", la seconde, c'est qu'il est tout simplement en train de se diriger vers la porte en ne gardant que son boxer moulant.

Luka : Tso!

Tsobek : QUOI?

Luka : Tu n'oublies pas un truc?

Tsobek : On se lavera après le petit-déjeuner.

Luka : Oui, mais tu comptes attendre la douche pour... T'habiller ?

Tsobek : Pff...

Tsobek se moquait bien de mon avis, mais il accepta d'enfiler un marcel et un short, autant choisir les vêtements les plus moulants! Nous quittâmes donc le dortoir des employés pour foncer dans la salle à manger, Rshou était déjà dans la cuisine adjacente, il préparait deux cafés, un lait au chocolat et une gamelle d'eau pour Shouka.

Luka : Tu veux préparer quoi?

Tsobek : J'ai capturé un manipogo, hier, on fait des steaks.

L'odeur du plat susnommé arriva à mes narines, quand j'ouvris le frigo pour aller chercher le reste de pâtes d'hier, je vis le gros morceau ressemblant à une queue de murène géante.

Luka : Il reste de la queue, Rshou, tu peux me faire des sandwichs, s'il-te-plaît, je voudrais que les Per goûtent à ta cuisine.

Rshou : Bien entendu.

Tsobek : Les Per?

Luka : Tso, je vais sur Terre, tout à l'heure.

Tsobek : Ah oui, tu vas étudier les cartes de Lenoir... Dire qu'on va passer la journée dans sa mine.

Luka : Je reviendrai vers 14h.

Tsobek : Cool!

Luka : Pour le travail, je dois étudier les "cœurs ".

Tsobek : Je vais passer plus de temps avec des touristes qu'avec toi?

Luka : Désolé, mais tu devrais avoir l'habitude. Qui m'a trouvé ce travail?

Tsobek : J'aurais dû t'emmener dans la forêt.

Nous mangeâmes donc. Shouka posait sa tête sur les genoux de Tso, il le caressait. Ensuite, nous nous rendîmes dans la salle de bain, nous prîmes notre douche et je partis sur Terre. J'utilisai une des pierres incantatoires de la salle à manger, je lançai le sort de téléportation pour que les éclairs jaunes me projettent au Q.G, enfin j'étais revenu sur Terre.

J'adorais Tso et Rshou, mais à Jotunheim, j'ai toujours besoin de ces saletés de pierres incantatoires si je veux utiliser ma magie, quand je quitte ce maudit univers, je peux enfin utiliser librement mes sorts.

Le docteur Gogmagog m'attendait. Elle était en train de fumer à la fenêtre de son bureau. Une fois mes affaires prises, elle s'adressa à moi.

Le docteur s'exprimait sans émotion, ni son regard, ni son visage ne laissait échapper la moindre once de sentiment. On aurait pensé qu'elle était perpétuellement blasée et ennuyée, incapable d'être impressionnée :

Gogmagog : Pourquoi tu dors chez tes amis? Franchement, tu gaspilles leurs pierres de téléportation. Bref, téléporte-nous à Mockingcrow, s'il-te-plaît.

Ça allait être la première fois que je me rendais dans cette ville, pourtant ça fait des années que le docteur y a sa couverture en tant que professeur de mythologie.

D'après ce qu'on me dit, les Per possèdent la ville. Ce n'est pas une exagération, Henry et Léa Per sont les actionnaires majoritaires de la gare, du cinéma, de la salle de sport, des meilleurs restaurants, du garagiste, de la piscine et de presque tous les bâtiments les plus importants de la ville.

Cette puissante famille Aniukha a demandé à ce que l'un des leurs épousent la descendante de Nomoru Lenoir, ils possèdent donc ses cartes et sa baguette magique.

Avant de partir, j'eus quand même à lancer un sortilège de métamorphose en humain, hors de question que les mortels qui habitent la ville voient mes antennes et ma peau verte. J'envie vraiment les autres démons. Si j'avais été un rakshasa ou un Incube, alors j'aurais pu adopter une forme humaine, mais non il a fallu que je naisse Martien.

Ainsi, tout ce que je peux faire, c'est dépendre d'un sort. Les Per ayant des domestiques mortels, il ne fallait pas qu'ils se rendent compte que je suis un démon, mais ça impliquait aussi que je ne devais pas user de mon invisibilité.

Mon sortilège de conjuration créa la sphère de terre jaune qui tourbillonna autour de Gogmagog et de moi pour nous faire disparaître, avant de nous rematérialiser devant la ville. N'ayant jamais mis les pieds dedans, je ne savais pas comment me rendre directement au manoir Per. Le docteur Gogmagog étant une mortelle, elle ne peut pas se rendre invisible aux yeux des mortels.

Personnellement, je me sens un peu con, je me suis téléporté tellement de fois dans cette ville que je me rends compte qu'il eût été plus logique de chercher en premier lieu le manoir avec mes sorts de téléportation, tout en restant invisible, avant de lancer le sort de transmutation humaine.

Tant pis.

Le docteur Gogmagog ne m'en a pas tenu rigueur.

La fille aînée nous attendait, elle serra très rapidement la main du doc en nous disant bonjour. C'était une belle jeune femme portant un marcel noir, elle était sale, ses gants avaient empêché ses mains d'êtres couvertes d'huile, son odeur montrait qu'elle avait passé du temps à travailler sur une voiture.

Fort heureusement, cette belle jeune femme à l'opulente poitrine n'était pas une mortelle, même si elle restait humaine, elle pouvait voir les différents monstres cachés en ville.

CARLOTTA PER

L'odeur du jeune magicien qui accompagnait le docteur Gogmagog était démoniaque, ce n'était pas un humain. Il était assez mignon avec son faible gabarit et ses cheveux blonds mal coiffés.

- Mademoiselle, me demanda l'adorable démon déguisé en jeune homme, avant d'entrer, j'aimerais savoir sur combien de mortels je risque de tomber.

- Nous vivons avec une amie qui est mortelle, lui répondis-je, aujourd'hui, cinq des autres domestiques sont mortels. Nous accueillons aussi une jeune femme qui postule pour devenir la jeune fille au pair de ma sœur. Cependant, si tout se passe bien, aucun mortel ne vous dérangera. Ton sac a l'air bien lourd.

- Vous savez que je suis ami avec Rshou Natas, me répondit-il, ce dernier vous a préparés ses sandwichs au manipogo.

Ce garçon était drôlement prévenant, comme il mangeait ici, il avait envie de nous remercier pour notre hospitalité.

J'étais plus intéressée par le docteur que par son employé. Je sais, c'est méchant.

Le docteur Gogmagog était une femme d'âge mûr, mais il émanait d'elle un tel charisme, une telle grâce que je vais rendre la narration à Luka avant de me taper la honte.

LUKA YGEB

Le manoir Per était magnifique, il était digne du palais de Versailles, le hall d'entrée était marqué par son lustre et son escalier se divisant en deux.

Je devais me retenir, j'allais quand même enfin approcher de l' "Élixir du Sage" et des cartes de tarots de Lenoir, à droite, en partant de l'entrée,il y a le salon, ici, sont exposés sur les murs, dans une vitrine les différents fragments de cette carte au trésor légendaire.

Carla s'approcha de tableaux de verre, ses doigts émettaient une lumière rouge:

- Seule l'aura d'un membre des familles Per ou Nomoru peut ouvrir ces vitrines, m'expliqua mon hôte, généralement, on la cache aux mortels, mais avec vous je peux me faire plaisir.

La jeune femme émettait une intense chaleur depuis son corps, ses chakrass se manifestaient sous la forme de la lionne rouge fantomatique qui frappa chacun des verrous des vitrines de manière à les ouvrir, je pris mes gants et le livre en plastique à l'intérieur duquel j'allais placer les cartes de tarot.

- Tu es un fanboy de Lenoir?

Je me tournai vers la jeune mécanicienne, elle comprit immédiatement la question que j'allais lui poser:

- Tu trembles comme une feuille et tu regardes ces cartes comme une hyène regarde un bébé, se justifia Carla. Tu n'as pas de honte à avoir, je sais à quel point Lenoir compte pour les monstres.

Nomoru Lenoir. Il n'y a guère que Merlin et Marek Hapgel qui puissent être considéré comme de plus grands sorcier! Merlin et Marek sont à moitié monstres, donc est-ce que ça compte réellement ?

Moi-même, je suis né à Jotunheim, ça veut quand même dire que je dois littéralement aller sur une autre planète si je veux utiliser la magie. Lenoir, lui, voulait remédier à ça, tout le monde sait que parmi ses nombreuses recherches, il voulait inventer un dispositif qui permettrait à la magie d'être utilisée à Jotunheim comme dans les autres univers.

J'essayais de me justifier:

- C'est juste qu'au lycée, mes spécialités, c'étaient la fabrication des créatures magiques et des incantations runiques, du coup, me justifié-je, non sans faire quelques fautes de langage peu tolérables, votre ancêtre a pris une place importante pour l'obtention de mon D.S.M...

- Tu n'as pas à te justifier, me lança Carla.

- Tu es ridicule, Luka, lâcha Gogmagog.

Je restai un moment immobile, mort de honte, j'ignorais à quoi je ressemblais, mais je disais n'importe quoi.

CARLOTTA PER

Luka bafouillait quand il parlait de Lenoir, j'essayais de changer de sujet de conversation pour le détendre.

- Donc, tu es spécialisé dans la fabrication des golems, des zombies, des vampires et de ce genre de truc!

- Oui, mais je me limite aux golems, me répondit-il, ne bafouillant plus, mais essayant clairement de cacher un cheveu sur la langue, je ne pratique pas de magie noire.

Le jeune démon rangea le livre contenant les cartes de tarot plastifiées dans son sac.

- Mais, là, tu nous offres ton expertise en incantations.

- Oui, répondit le docteur Gogmagog à la place de son employé. Jusqu'à présent, le B.R.M.A se chargeait juste de coller des amendes aux monstres qui refusaient de se rendre invisibles ou de prendre forme humaine devant les mortels, mais Luka m'a convaincue qu'étudier l'héritage de ton arrière-grand-père était nécessaire... Après, c'est pas comme si les Nations Unies s'intéressaient réellement à mon bureau.

Elle haussait les épaules, elle avait raison. Le gouvernement se moquait tellement du B.R.M.A qu'elle pouvait bien en profiter. Je suis contente d'être l'héritière des Nomoru, grâce à ça, je connais quelqu'un d'aussi formidable que le docteur Gogmagog. Elle posa ses yeux sur ma taille.

- C'est un nouveau fleuret, me demanda-t-elle? Il me rappelle quelque-chose.

- Nuada a cassé le dernier, répondis-je, mon père m'a prêté celui qu'il avait quand vous lui donniez votre cours d'escrime.

- Vous étiez professeur d'escrime, demanda le jeune sorcier qui remplissait un document dans un carnet?

- Comme tu le sais, je fréquente les Per depuis que j'ai commencé à étudier leur héritage, j'en ai donc profité pour initier Henry, puis Carla, à l'escrime, m'expliqua-t-elle en s'apprêtant à soupirer... Kave s'en fiche, il a toujours préféré la boxe.

- Vous gardez votre fleuret d'entraînement sur vous quand vous réparez une voiture, demandé-je en réalisant ce détail?

- Ou je l'utilise pour casser la bagnole, plaisanta-t-elle, ou je l'ai prêté à un ami qui l'a oublié dans la voiture et j'en profite pour le récupérer.

Mademoiselle Carla s'exprimait tristement, elle soupirait autant que le docteur, en parler semblait la plonger dans un abyssal désespoir, une pesante lassitude.

- Il me faudrait aussi l' "Élixir du Sage", demandé-je, s'il-vous-plaît.

- Naturellement, me répondit Carla.

La jeune femme usa une nouvelle fois de son agaliarept, la lionne de flammes rouges sortit de son corps afin de se diriger vers une bibliothèque, un tel héritage était sans doute aussi précieux que les cartes de tarot. L'éclair rouge disparut juste après avoir frapper le côté de la bibliothèque, une porte s'ouvrit donc.

Le mur possédait en effet un compartiment spécial, Carla se saisit de l'objet enveloppé dans un linge blanc, elle me le tendit :

- C'est vrai que cette baguette a été dédicacée par Merlin en personne, demandé-je?

- Bien sûr, me répondit-elle. Il y a aussi les autographes de la Fée Morgane et de Nimue, la Dame du Lac. Que vas-tu en faire?

- Je vais d'abord rencontrer vos parents avant de partir à la mine de Fleurs, je vais étudier les sept cœurs.

- Pendant ce temps, me compléta Gogmagog, mon équipe se rendra à Tuonela, la "Fleur-de-Sang" souhaite inspecter le site touristique de Tuonen-Tyttö... Ou Tuonen-Pikkä? Tuonen-Paka...? Bref, la ville, là... Pourquoi les gens du coin ont mis "Tuonen" au début de chaque nom de ville?

- Ah, oui, comprit Carla, c'est vrai qu'il y a les fameux cristaux géants. Notre mère nous y a emmenés, en vacances, c'est magnifique, comme endroit.

- En tout cas, ajouta Gogmagog, j'y ai déjà emmené ma "Fleur-de-Sang", mais Luka tient absolument à ce qu'on fasse des prélèvements, pourtant il ne s'y passe rien d'extraordinaire... Du point de vue d'une mortelle habituée à la magie!

Je vérifiais l'utilité de cette baguette en commençant à flotter du sol avant de reposer mes pieds dessus.

- Je perçois une odeur de mortel, confiai-je.

- C'est Lavie, une amie, me répondit Carla.

LAVIGNA STHOT

Si je me rappelle bien de mes cours de philo, étymologiquement, "travail" vient d'un mot qui veut bel et bien dire "travail", mais "DE FORÇAT ". Je ne vais pas me plaindre de mon emploi je préfère l'ennui à la douleur.

Je venais de prendre ma pause, j'avais passé la matinée à récurer la cuisine, je devais puer.

Quand je suis passée par le salon, je saluai le docteur Gogmagog et une autre personne, ça devait être le cryptologue.

Il portait un long objet enveloppé dans un tissu blanc, pour ne pas dire momifié, ainsi qu'un sac.

- Lavie, Luka, nous fit Carla pour nous présenter.

- Bonjour, tu as l'air jeune pour un cryptologue.

La cryptologie, c'est la science qui étudie les codes et les langages secrets. Ça doit prendre du temps, pourtant!

L'expert et sa supérieure se rendirent donc dans le bureau de monsieur Henry, le couple Per souhaitait les rencontrer.

Je déjeunais donc avec Carla.

- Tu n'as pas cours cette après-midi, demandé-je à mon amie?

- Non, me répondit-elle, j'en profite donc pour m'entraîner avec Nuada. Il a presque failli battre la dernière fois, je veux voir si ça peut arriver.

- Nuada, lâchai-je pour révéler ma surprise? Te battre? J'adore Nuada, mais le jour où il te battra sera celui où il me demandera en mariage.

- Je suppose donc que tu veux que ce jour arrive, plaisanta-t-elle. S'il n'arrive jamais, aurais-je ta main?

Nous éclatâmes de rire.

- En parlant de ça, j'ignorais qu'un cryptologue pouvait être aussi mignon. Il a quel âge ?

- 18 ans, répondit-elle, il n'en a pas l'air, mais c'est la vérité.

Ce bout de chou a juste sept ans de moins que moi?

J'adorais Carla, elle était toujours là pour me remonter le moral, on peut dire qu'elle me renvoyait l'ascenseur, je regardais ses vêtements, ils étaient encore sales alors qu'elle avait déjà travaillé sur la voiture de Nuada hier. Je repensais au fait que SA voiture se trouvait dans les garage des PER.

- Pourquoi ne m'invites-tu pas à la manif, lui demandé-je?

Elle tressaillit et soupira:

- C'est pas une manif, avoua-t-elle. Nuada et moi allions... En "vadrouille"...

- Pourquoi vous m'invitez jamais, demandé-je? Tu n'as qu'à convaincre tes parents de déplacer mes horaires et je viens.

- Lavie, je ne doute pas de ton engagement, me confia-t-elle, mais Nuada et moi comptions faire quelque-chose d'illégal.

- Du sabotage, cherché-je? Couvrir de sang un porteur de fourrure? Du vandalisme?

- Nous comptions juste prendre des photos et les envoyer à la police. Tu connais le restaurant Chinois au bout de la rue Grospel, ben, nous espérions les faire tomber.

J'admire l'activisme de Carla, mais je m'inquiète pour elle, comment faisait-elle pour ne pas se faire attraper ? Surtout qu'elle emmène Nuada. Carla n'était pas aussi extrême que la P.E.T.A, mais depuis qu'elle a quitté sa sororité, elle les estimait incompétents, elle me cache ses opérations écologiques.

- Au passage, noté-je, pour une militante écologiste, tu laisses tes proches utiliser une voiture et tu manges... Ça !

- Premièrement, se défendit-elle, la moto de mon frère et les trois voitures du garage sont non-polluantes, secondement, c'est certes de la cuisine moléculaire, mais ça reste fait dans un certain respect de l'environnement, heureusement, vu combien ça coûte !

- Carla, tu sais à quel point je t'aime, c'est pour ça que je m'inquiète.

- Lavie, si je me fais chopper, je veux bien te laisser épouser Nuada.

- J'ai le droit d'avoir un coup de cœur, non?

- Oui, mais il n'est pas fait pour toi, se plaignit-elle en se mordant la lèvre inférieure !

- En quoi, demandé-je?

- Déjà, parce que je le connais depuis plus longtemps que toi. Ensuite, parce qu'il ne répondra pas plus à tes questions que moi. Et enfin, parce que je ne vois pas ce que tu trouves à ce glaçon.

C'est logique, si Carla est le feu, Nuada est la glace, c'est sûrement pour ça que Kave l'adore : il cherche un ami qui soit l'opposé de sa sœur cadette.

Après le déjeuner, je suis allée apporter son repas à la jeune femme qui attendait devant le bureau de madame Léa, elle était sur son portable.

- Bonjour, lui dis-je?

- Bonjour, dit-elle en me regardant bizarrement, madame Per?

- Non, je m'appelle Lavigna, je suis là commise de cuisine.

- D'accord, je m'appelle Elatha Alusa, je vais entrer à l'université Per en tant qu'étudiante en Finances.

- C'est ironique, répondis-je, Juno déteste ça.

- Je croyais que la fille dont je devais m'occuper avait 7 ans.

- Juno est très intelligente pour son âge.

- Bonjour, Lavie, me fit une voix d'une beauté incomparable.

C'était Nuada, il était tellement beau avec sa chemise blanche et son jean moulant. Certes, Nuada n'était pas aussi massif que Kave ou monsieur Henry, mais on voyait qu'il avait passé du temps à la salle de sport avec le premier, il tenait un ordinateur portable dans sa main.

- Je voulais rendre son P.C à Kave, tu sais où il est?

- Non, désolé, lui répondis-je.

- Dommage, il a éteint son portable.

- Nuada, je te présente Elatha qui postule pour devenir la prochaine jeune fille au pair de Juno.

Je n'en revenais pas. Je reconnus immédiatement la façon dont Elatha regardait Nuada.

Elle admirait ses hanches étroites, ses larges épaules, sa carrure musculeuse, ses longs cheveux si lisses, ses yeux de cristal, sa peau de neige et imberbe, son postérieur bien moulé dans son pantalon et ses doigts fins.

Elatha était en train d'avoir le coup de foudre pour le plus bel homme que je connais!

À suivre...