On a fait pas mal de recherches pour écrire cette fiction : on a cherché un château (et on l'a trouvé !) et on a calculé combien de temps il fallait à cheval entre ledit château et Londres (si, si des calculs scientifiques même). On a aussi fait des recherches sur le kilt, le mariage, du vocabulaire, la position des invités à table et le tartan ! Et enfin, la situation politique et sociale du pays. Je vais bientôt proposer mes cours en ligne sur l'histoire de la Grande Bretagne et l'Écosse entre 1700 et 1900. Sauf que je vous l'annonce tout net, c'est affreux. Genre horrible (l'Histoire quoi). Et bon comme c'est Shoto-kun d'amour le roi, je vais pas le laisser faire des atrocités sur les populations (autrement dit les gens qui gouvernaient à l'époque c'était des ****). Donc finalement on s'est dit, quitte à écrire une fiction, on y va à fond. On est donc parti sur un univers alternatif à la vraie Histoire et on va faire comme on a envie. Voilà. Vous êtes avertis. Bonne lecture ;)
Signé Aka-Kacchan

Je ris en lisant la note de Kacchan car toutes mes pensées vont pour l'auteur Aka-Shoto et son besoin et amour de la réalité. Mais tous ceux qui me fréquentent savent à quel point la réalité à si peu d'importance à mes yeux. J'assume et m'enjaille d'entraîner Kacchan dans les bas-fonds de l'irréalisable. Alors à défaut de réalisme, j'espère que lire vous procurera les mêmes sentiments que moi, cette petite palpitation au moindre progrès et ce nœud dans le ventre au moindre pas en arrière. Une grosse pensée à vous chers lecteurs et prenez soin de vous.
Signé : Himeka11


Résumé

Izuku est complètement angoissé à l'idée de rencontrer son prétendant qui vient de faire une entrée fracassante à la cour du roi. Les murmures réprobateurs bourdonnent dans le grand hall à l'arrivée des Ecossais en tenue de combat. Voilà qui s'annonce sous les meilleurs auspices.


Chapitre 2 : de mal en pis

- Hors de question que nous fassions halte Eijiro !

- Mais pourquoi, nous ne sommes plus à une heure près, nous n'allons tout de même pas débarquer au palais dans ces tenues !

- Pourquoi pas ? grogna le chef de clan.

- C'est le palais royal, tu ne crois pas qu'il faudrait des habits plus décents et… propres ?

- Et tu proposes quoi ? Se cacher dans une petite rue et me tenir ta cape devant pour que je me change discrètement ?

- Nous pourrions, je ne sais pas moi, louer une chambre dans une auberge, pour une heure, juste le temps de se rendre présentables…

- Louer une chambre à l'heure ? Comme si nous allions nous encanailler avec une prostituée, encore mieux ! Non, nous allons arriver dans nos habits de voyages et nous nous changerons sur place, dans les appartements qui auront été préparés pour nous.

Eijiro se tut un instant, dubitatif devant le plan de son ami, puis un sourire éclaira son visage alors qu'une pensée amusante lui traversait l'esprit.

- Serais-tu pressé ?

- Tch. Ne dis pas n'importe quoi.

- Oh mais si, ça aurait du sens, toi, l'indomptable, le sauvage, le solitaire Bakugo Katsuki, tu en pince pour ton futur époux.

- Tais-toi, tête d'orties, s'agaça le chef du clan alors que sa nuque le grattait.

Il se concentra pour ne pas porter sa main sur son cou et se trahir en se libérant de cette démangeaison, due à la gêne qu'il ressentait d'avoir été percé à jour par son ami. Car il avait raison, même s'il l'aurait tué plutôt que de le lui avouer.

Il y a près d'un mois, la vieille était venue lui faire de grands discours sur l'importance de renforcer les liens avec la couronne pour se protéger en cas de guerre, il n'avait pas envisagé la conversation qui allait suivre. Alors quand elle lui a annoncé qu'elle lui avait trouvé un mari, il avait recraché la gorgée de whisky qu'il était en train de boire et s'était étouffé pendant bien deux minutes. Pendant qu'elle se plaignait de son manque de correction et de son incapacité à avaler son breuvage.

Dès qu'il avait pu reprendre son souffle, il s'était exclamé qu'il n'avait pas besoin d'un truc aussi archaïque qu'un mariage arrangé, pour discuter comme un grand avec le con de roi qui gouvernait ce pays. Sa voix et celle de sa mère devenaient de plus en plus fortes, alors que les incartades fusaient et que la querelle entre eux prenait de l'ampleur.

Elle lui tendit la missive que l'héritier Todoroki lui avait envoyée lui indiquant que le Lord Izuku Midoriya se portait volontaire pour unir leurs deux pays de toutes les façons possibles. "Je n'ai que faire de son lord, il peut se le garder !" avait-il déclaré en attrapant les feuillets que sa mère lui collait sous le nez dans le but de les déchirer, les brûler ou tout autre geste à la hauteur de son mécontentement.

Puis ses yeux tombèrent sur un portrait. Il devinait de petites tâches de rousseurs qui couvraient les joues encore un peu rondes sur un beau visage qui avait été crayonné au fusain. Ses yeux étaient grands et expressifs, ses cheveux légèrement bouclés partaient en bataille autour de son visage, même si cela se voyait qu'il avait tenté de les dompter. Un sourire éclairait son visage et le cœur de Katsuki se serra.

L'homme sur ce dessin était beau. D'une beauté discrète mais qui, si l'on prenait le temps d'observer, devenait évidente. Dans ses yeux brillait une lueur d'intelligence, mais aussi une pointe de vulnérabilité. Un désir sorti de nulle part le transperçant, l'assujetissant à une unique décision, il devait rencontrer cet homme. Il avait besoin de comprendre cette émotion soudaine, savoir d'où elle provenait et, si un simple dessin pouvait provoquer cela en lui, il se demandait ce qu'il pourrait bien ressentir en sa présence. Un frisson lui parcouru l'échine à cette pensée.

Il voulait cet homme auprès de lui, apprendre à le connaître, s'imprégner de la douceur de sa peau, compter les petites marques qui décoraient son visage. Il devait le posséder, le protéger, le ravager.

- C'est ça lord Midoriya ? avait demandé Katsuki histoire de bien confirmer l'identité de la personne sur le dessin.

- On ne dit pas "ça" quand on parle d'une personne, il s'agit effectivement d'un portrait de Lord Midoriya Izuku.

- Et tu dis qu'en me mariant avec lui, j'assure la protection de notre clan ?

- Oui, le roi a insisté sur ce point, une fois marié à Lord Midoriya, tu pourras compter sur toute l'aide de la couronne en cas de besoin. Il semblerait qu'il considère cet homme comme son propre frère. En échange, il souhaite que nous réussissions à rallier tous les clans d'Ecosse à notre cause. Et il a été clair sur le fait qu'il ne tolérerait pas qu'il arrive quoi que ce soit à son protégé et qu'il se montrerait très contrarié s'il ne s'avérait pas heureux du sort qui l'attendait ici. A vrai dire je pense qu'il serait même plus embêté par le fait que son ami se sente mal avec nous, que si nous échouons à fédérer les clans sous l'égide de la couronne.

Katsuki avait balayé ces menaces d'un geste de main, il ne doutait pas un seul instant de pouvoir apporter la protection et le bonheur qu'il méritait au Lord anglais, s'il lui faisais l'honneur d'accepter sa main. Ce qu'il comptait faire.

- C'est d'accord.

- Vraiment ?

- Tu as dis que c'était important, je vais le faire.

- Très bien, ajouta sa mère, décontenancée d'avoir gagné cette dispute d'une façon aussi soudaine. Je vais informer immédiatement le concerné et le roi de cette très étonnante et heureuse nouvelle, avait-elle annoncé avant de s'éclipser rapidement, histoire de ne pas laisser le temps à son rejeton de changer d'avis.

Après cela, tout était allé très vite, apparemment tout le monde était pressé de célébrer cette alliance. Il reçut quelques lettres trop longues de son promis, qui semblait enthousiaste à l'idée de leur union, ce qui flatta l'ego de Katsuki d'une délicieuse façon.

Katsuki posa sa main sans s'en apercevoir sur la poche de sa veste, faisant légèrement crisser le papier du portrait qu'il gardait contre son cœur. Portrait maintenant inutile, puisqu'à force de le plier sur lui même le fusain s'était étalé laissant une grosse tache sombre et floue à la place du visage initialement détaillé, laissant à Katsuki sa seule mémoire pour appeler à ses pensées les traits de son promis.

Il avait un besoin viscéral de le voir, au plus vite, pour pouvoir confirmer la sensation qu'il avait ressenti, quand il avait observé son portrait pour la première fois. Depuis cet instant il n'avait pu détourner son attention de ce visage qui le hantait sans en comprendre la raison. Et il avait besoin de donner un sens, une raison palpable à l'irrépressible nécessité qu'il ressentait à le protéger. Il était impatient de se marier avec l'homme du portrait puis de le ramener chez lui. Ainsi il n'aurait plus à supporter cette perturbante inquiétude car sa protection et son bonheur seraient assurés. Plus rien ne pourrait lui arriver et Katsuki pourrait enfin, enfin, se recentrer sur des tâches importantes : le clan, la chasse, la guerre. Et le soir venu, il allongerai son époux pour lui faire subir son désir, parce que là était son devoir.

Il voyait déjà le palais royal se dresser au loin et luttait pour donner un coup de talon dans sa monture. Les rues ne défilaient pas assez vite à son goût, voilà déjà plus de quatorze jours qu'il était à cheval. Pas de calèche ou de charriot, ça l'aurait trop ralenti, tous ceux trop faibles pour supporter les deux semaines de cheval avaient été abandonnés sur place et il n'était accompagné que par ses plus fidèles compagnons et sa famille.

Enfin, ils passèrent sous l'immense grille d'entrée du palais, les sabots des chevaux soulevaient la poussière de la cour et des valets s'empressaient déjà d'accourir vers eux pour les aider à descendre, s'occuper des montures et de leurs bagages.

Midoriya Izuku l'attendait très certainement derrière cette porte, pensait le jeune chef, mais quand il pénétra dans l'antichambre, il y avait des curieux, des femmes engoncées dans des robes bouffantes et couvertes de dentelles, des lords aux postures pincés dans leurs plus beaux, et ridicules habits. Mais aucun signe de celui dont il avait contemplé le portrait des heures durant.

Quoi ? Il venait de traverser la moitié du pays à cheval ne pensant qu'à ce moment et il n'était pas là. Il aurait dû être le premier à l'attendre ici, depuis l'aube, impatient et honnoré. Mais non, au lieu de cela ne l'attendait que des chuchotements désapprobateurs sur sa tenue et son arrivé.

Ces saletés de lords bien à l'abri dans leur palais au cœur de Londres, savaient-ils ce que c'était de se battre ? Avaient-ils déjà vu un raid ? Avaient-ils déjà tenu une épée ? Il les toisa, se sentant supérieur à eux, de la même façon qu'ils se sentaient supérieur à lui.

Futiles personnages inutiles et détestables, pensa t-il. Leur vie ne vaut rien, ne sert à rien. Il avait hâte de retourner en Ecosse et de nouveau s'occuper de son clan. Il avait fait en sorte de négocier un séjour aussi court que possible ici, même si son altesse Todoroki avait tenté de le faire rester dans sa demeure plusieurs semaines ! Que ferait-il des semaines entières à Londres ? Il avait à faire en Ecosse.

Il le senti, quand Izuku entra dans la pièce. Son regard se posa immédiatement sur lui, alors même que les yeux verts le cherchaient toujours parmi la horde d'Ecossais se trouvant dans l'antichambre. L'essquisse en noir et blanc ne lui avait pas permis d'apprécier à sa juste valeur la beauté de son prétendant. La couleur délicate de son teint était sublimée grâce aux tâches de rousseur qu'il avait deviné et ses yeux étaient d'un vert si beau, si vivant, si vibrant, que l'ascot de soie verte qu'il portait autour du cou semblait fade et terne.

Ses yeux suivaient le corps de son prétendant et alors que ce dernier posait les yeux sur lui, il vit ce bras inconnu le serrer près de lui. Ses yeux lancèrent des éclairs, comment le roi osait tenir ainsi son fiancé, Lord Midoriya était sien et peu importe qu'il soit roi de Grande Bretagne, s'il devait le transpercer de sa lame pour récupérer son futur époux, il le ferait emporté par cette soudaine brûlure de jalousie.

Le calme s'imposa peu à peu lorsque les curieux se rendirent compte de la présence du roi. Izuku et Shoto allèrent à la rencontre de Katsuki sans se lâcher, ce qui agaça Katsuki un peu plus à chaque seconde qui passait.

Il en profita pour détailler le roi, il avait le visage de quelqu'un qui a vécu malgré son jeune âge. Une large cicatrice couvrait son œil gauche, il était grand et fin, des yeux vairons perçants et de longs cheveux lui tombant sur le front et les épaules avec deux mèches ramenées en arrière. Son visage restait neutre et fermé, il avait appris à contrôler ses émotions comme le roi qu'il se devait être. La couronne d'Angleterre était déposée au sommet de sa tête, rappelant au jeune chef de clan qu'il devait tout de même faire attention à ce qu'il dirait.

- Bienvenue, Mitsuki, nous sommes ravis de vous voir à nouveau dans notre demeure et vous, Katsuki, nous sommes ravis de faire votre connaissance et de vous accueillir vous et les vôtres en des circonstances aussi réjouissantes. Je ne crois pas avoir eu le plaisir de connaître vos invités, nos peuples se sont éloignés depuis bien trop longtemps.

Son ton était plus que poli, mais sa posture et son attitude dénotaient avec la teneur de ses paroles. Sa majesté ne semblait ni ravie, ni considérer que c'était là des "circonstances réjouissantes". Qui plus est, le jeune Lord ancré à son bras paraissait un peu trop pâle, même pour un lord anglais, avait-il peur ?

Katsuki se demanda bien pourquoi son promis pourrait avoir peur. N'était il pas heureux et enthousiaste à l'idée de ce mariage ? Peut-être était-il simplement impressionné par sa carrure et sa prestance, se dit Katsuki.

- Je le suis également mon roi, lui répondit Katsuki s'efforçant de montrer qu'il pouvait être aussi courtois et bien élevé que le roi, je vous présente mon père, Masaru, Lord Kirishima, un chef de clan ami et mon témoin, Miss Ashido cheffe de ma garde, Lord Kaminari et Lord Hanta tous deux de jeunes seigneurs Ecossais de mon clan.

Tous courbèrent légèrement la tête à l'évocation de leur nom, présentant ainsi leur respect au roi en prononçant des "Enchanté votre majesté".

- Nous espérons que vous avez fait bon voyage ?

- Éprouvant, voilà deux semaines que nous galopons vers Londres.

- Vous devez êtres las, nous prendrons le temps de mieux nous connaître lors de la réception de ce soir, vos appartement ont été préparés afin que vous puissiez vous installer et vous changer, précisa-t-il en insistant sur le dernier mot.

- Mais telle était bien notre intention, souligna le chef écossais, piqué à vif par la remarque du roi.

Il avait bien compris la teneur des murmures désapprobateurs qui résonnaient dans la pièce, mais il n'était pas désolé de la façon dont il était arrivé. On ne voyage pas à cheval dans des tenues de bal. Izuku resta muet au déplaisir de Katsuki qui aurait aimé entendre le son de sa voix.

- Momo, je vous laisserais conduire nos invités dans leurs appartements.

- Izuku va nous montrer le chemin, intima le chef.

- Lord Midoriya, le repris le roi.

- Demain à la même heure nous serons mariés, je pense que je peux me permettre d'utiliser son prénom et lui le mien, déclara Katsuki en ajoutant tout de même une petite révérence de la tête afin de garder le minimum de respect qui était attendu lorsque l'on s'adressait au roi.

- Mais pour l'instant vous ne l'êtes pas encore, trancha le roi.

Contrairement à toute la retenue et la cordialité qu'il avait su maintenir dans le ton de sa voix jusqu'à présent, cette phrase avait tout d'une menace. Ce qui n'avait aucun sens aux yeux de Katsuki, car après tout, l'initiative venait bien d'eux. C'est Lord Midoriya qui était venu réclamer ce mariage. C'était sa mère et le roi qui avaient comploté tout cela ! Ils auraient dû être empressés de sceller l'union tant désirée et souhaiter à tout prix se garder de se mettre en travers de ce mariage.

- Savez-vous où se trouvent nos appartements ? Demanda alors directement Katsuki à son futur époux

Celui-ci acquiesça vivement de la tête.

- Bien, vous nous emmènerez alors, ordonna Katsuki l'arrachant presque du bras du roi.

Quand ils eurent atteint le couloir, les murmures de désapprobation retentissaient de plus belle.

- Vous n'auriez pas dû faire ça, murmura Izuku d'une voix faible.

- Pourquoi ? Il peut bien se passer de vous le temps que vous nous conduisiez à nos appartements. Et des fiancés se doivent de passer un peu de temps ensemble avant leur noces.

- Il se fait juste du souci pour moi, essaya de plaider Izuku ce qui décupla l'énervement de Katsuki.

Il n'avait pas du tout envisagé ce genre d'accueil ni même la soudaine timidité d'Izuku qui lui semblait bien moins prolixe par oral que par écrit. Ils avancèrent dans les longs couloirs du palais suivis par le reste des invités qui étaient venus avec le chef de clan et les domestiques. Katsuki et ses parents menés par Izuku restaient muets, alors que derrière eux Eijiro, Hanta et Mina se chuchotaient des remarques inaudibles au sujet du palais, de leur accueil et des paroles du roi.

Après quelques minutes à avancer dans un silence gênant et voyant que ni son orgueilleux de fils, ni son craintif promis n'allaient briser ce mur, Mitsuki décida d'intervenir.

- Vous semblez bien connaître le palais, fit-t-elle remarquer. Cela fait longtemps que vous habitez ici ?

- En effet, mon père était le bras droit du roi, j'ai toujours plus ou moins vécu dans le palais et depuis sa mort, j'ai été pris en charge par la famille royale.

- Je vous présente mes condoléances.

- Merci, murmura t-il gêné d'aborder un sujet si personnel et s'empressa de relancer le sujet sur le palais. C'est un endroit incroyable, il y a des salles de bal immenses, des bibliothèques dont les murs sont couverts de livres jusqu'au plafond et Sho…, il se mordit la langue et se reprit tout de suite, le roi à même fait installé des serres pour mon usage !

- Vous jardinez ? demanda Masaru qui décida de se joindre à l'agréable babillage du Lord, mis en confiance par leur intérêt.

- Non, j'apprends la botanique, j'adore étudier les plantes et leur utilisation en médecine. Je cultive beaucoup d'espèces différentes, je les analyse et je prépare des baumes et des remèdes à base de plantes pour les habitants du palais, déclara-t-il fièrement.

- Comme c'est intéressant, déclara Mitsuki en donnant un coup de coude à son fils pour qu'il dise lui aussi quelque chose de gentil à son promis.

Mais celui-ci était bien trop agacé et embourbé dans ses pensées où la jalousie semblait régner en maître, persuadé qu' il se tramait quelque chose entre le roi et Izuku, pour interagir.

- C'est ici, annonça timidement Izuku, pointant les quelques portes qui se suivaient dans le couloir. La vôtre est celle-ci, déclara-t-il à l'intention de Katsuki, c'est la plus grande, dit Izuku en rougissant. Ce que le chef de clan trouva adorable, durant un instant il oublia le roi, s'imaginant comment il pourrait peindre de nouvelles nuances de rouge sur les pommettes de son fiancé.

- Vous me faites visiter ?

- Oui.. b...bien sûr

Il poussa la lourde porte alors que les autres se dirigeaient vers leurs propres chambres accompagné par les serviteurs qui les avaient suivis.

- Donc...heu... voici la chambre, nous vous avons préparé un lit...

- C'est ici que nous passerons notre première nuit ensemble ? demanda le chef de clan.

- Heu..., hum, je crois que oui, répondit Izuku, subissant la brûlure de ses joues face au manque de pudeur de son accordé.

Katsuki s'amusait beaucoup à mettre mal à l'aise le jeune Lord, c'était à la fois délicieux et très distrayant. Il continua d'avancer dans la pièce découvrant sa grandeur et ses yeux se posaient tour à tour sur les éléments de décor de la chambre. Outre l'immense lit à baldaquin, il y avait plusieurs canapés avec de beaux et luxueux coussins et deux somptueux fauteuils. Ainsi qu'une table où trônait un plateau avec des verres et une carafe en cristal semblant contenir du whisky dont la teinte était alléchante. Sur le mur opposé se trouvait un bureau tapissé en cuir, au plafond pendait un lustre colossal, sur les murs se trouvaient quelques tableaux de maîtres et un immense miroir. Tout était tapissé de rouge, blanc et or, le sol était couvert de tapis, tout criait le luxe et la démesure du palais. Puis Katsuki remarqua une porte à côté du lit par laquelle le jeune lord anglais s'engouffra. Il le suivit, découvrant une salle sans fenêtre, tout aussi richement décorée avec une coiffeuse couverte de flacons, un miroir, des chandeliers, un magnifique paravent et une grande baignoire à pied.

- Et ici, le cabinet de toilette.

Le silence reprit immédiatement ses droits. Se rappelant la nature des lettres où les mots semblaient s'échapper du papier et le contraste perturbant du mutisme auquel il assistait, Katsuki attendit une intervention quelconque de la part de son fiancé. L'impatience le gagna rapidement et, c'est avec une irritation prégnante dans sa voix, qu'il reprit la parole.

- Vous sembliez beaucoup plus loquace dans vos missives.

Un petit sursaut traversa le corps de son partenaire, avant qu'un regard vert hésitant mais flamboyant se pose enfin sur lui, lui faisant revivre les sensations qu'il avait éprouvées la première fois qu'il avait vu ce visage griffonné sur un bout de papier.

- C'était plus facile par écrit, murmura t-il timidement, vous, vous êtes toujours aussi direct que lors de nos échanges.

- En effet, nous les écossais sommes francs, on ne se cache pas derrière de jolies phrases pour donner aux autres une fausse opinion de nous même.

L'accusation à peine voilée sembla attiser l'indignation d'Izuku.

- Je ne peux pas parler au nom de tous les anglais, comme vous semblez si prompt à le faire avec votre peuple. Mais je peux vous assurer que je me suis toujours montré honnête et il en sera ainsi durant notre union, prononça t-il d'une voix forte et déterminée, embrasant la curiosité de Katsuki, il reprit alors d'une voix plus douce. Votre entrée fracassante m'a déstabilisé ! Et d'une voix plus faible presque murmurée il ajouta, vous sembliez en colère, à peine le pas posé chez moi.

- Chez le roi, vous voulez dire, votre maison depuis l'officialisation de nos fiançailles est désormais Drumoak castle. Quant à mon agacement, je pense que vous pourriez comprendre que j'apprécie peu d'être accueilli par une foule d'inconnus et l'absence notoire de mon fiancé.

- C'est injuste ! Ça fait des jours que je m'inquiète de notre rencontre, j'ai fait faire des habits rien que pour vous. J'étais si fébrile que finalement j'ai commencé à lire un traité de botanique, je n'ai pas vu le temps passer et le temps qu'on nous prévienne de votre arrivée, vous étiez déjà là.

Cette tirade tira les larmes aux yeux du jeune lord sans pour autant qu'elles ne se déversent sur ses joues, juste assez pour les rendre encore plus brillants et émotifs.

- Donc, vous m'attendiez ? sonda Katsuki, en se rapprochant de son vis-à-vis.

- Évidemment, répondit Izuku en piquant un fard, face à leur proximité.

- Bien, dans ce cas, je me contenterais de cette excuse je suppose, que mon prétendant m'attendait mais a été distrait pas sa… lecture. En espérant que je sois plus attrayant qu'un livre à l'avenir.

Izuku continuait de rougir et le chef de clan lui faisait sentir une myriade de sentiments qu'il n'arrivait pas à distinguer les uns des autres. Injustice, colère, inquiétude, peur, intérêt, curiosité… Katsuki dirigea son regard vers la grande baignoire qui occupait la plus grande partie de l'espace dans cette petite pièce faiblement éclairée.

- Cela fait 14 jours que je suis à cheval, un bain serait une véritable aubaine, fit-il observer à son futur époux en prononçant doucement les derniers mots, les yeux plantés dans les siens.

- Oh ! Oui, pardon, j'aurais sans doute dû vous le proposer plus tôt... Je vais demander à ce qu'on fasse chauffer de l'eau pour vous, vous faudrait t-il autre chose ? ajouta Izuku qui faisait fit de son malaise, pour que son hôte soit en de bonnes dispositions pour le mariage.

Le jeune lord semblait encore bien trop prude pour que Katsuki pousse son petit jeu jusqu'à lui demander s'il pourrait venir lui frotter le dos plus tard, mais il trouvait cette idée terriblement tentante.

- Je pense que cela suffira pour le moment.

Izuku fit une petite révérence avant de sortir de la chambre. Katsuki se permit enfin de s'asseoir. Son dos était tendu par le voyage éprouvant qu'il venait d'accomplir mais malgré la fatigue, il n'aurait pas pu se reposer tant il était impatient.

Son promis était tout ce qu'il avait imaginé et plus encore. Il n'avait pas prévu les bégaiements, les rougissements, sa propension à dire tout ce qui lui passait par la tête ni la douceur du timbre de sa voix. Et par-dessus tout cela il n'avait pas anticipé le désir que ferait naître en lui sa présence. Malgré l'agacement quasi permanent qu'il avait ressenti depuis son arrivée, il avait pu apprécier la grâce de ses gestes, la beauté de sa silhouette, il avait profité de la visite de la chambre pour laisser traîner son regard sur ses jolies fesses. Il était impatient que les noces aient lieu pour pouvoir déshabiller le jeune Lord et apprécier son corps dans son entièreté.

La seule ombre au tableau de ce qui s'annonçait être une union très profitable était l'attitude du roi qui était des plus perturbantes. Il était parfaitement clair qu'il tenait à Izuku, la question était : à quel point ? Katsuki ne pouvait empêcher une petite partie de lui d'être jaloux. Sacrebleu, c'était le roi quand même ! Par tous les saints, il pouvait offrir de serres remplies de plantes exotiques, des chambres luxueuses décorées avec de l'or et à peu près tout ce que l'esprit d'Izuku aurait l'audace de désirer. Comment rivaliser avec lui ? Et si c'était le cas, qu'attendait le roi ? Voulait-il garder Izuku pour lui ? Dans ce cas pourquoi ne l'avait-il pas épousé lui-même ? Izuku avait peut-être déjà décliné une de ses demandes ?

Des serviteurs arrivèrent assez rapidement avec de l'eau chaude et Katsuki décida de chasser ces déplaisantes pensées de sa tête, sinon son bain ne le détendrait pas du tout.

Une fois seul il se mit nu, ne pouvant s'empêcher de regretter la présence de son fiancé. Il aurait bien apprécié son aide pour se dévêtir. Puis, après avoir plongé dans l'eau chaude, il aurait aimé sentir la douceur du corps d'Izuku tranquillement allongé contre le sien, ses mains caressant doucement son torse. Il ferma les yeux et poussa un soupir d'aise en songeant à quel point ses mains seraient délicates, à quel point ses fesses seraient rebondies ou à imaginer le délice d'un baiser.