Bonjour bonjour !
C'est le Jeudi, c'est chapiiiiiiiiitre !
Du point de vue de Hawks, cette fois ^^. Risque léger de spoil sur son prénom, mais je pense pas que ça soit si grave, si ?
Rappel : cette histoire étant (comme la plupart de celles actuelles) un défouloir à mon anxiété, elle aborde des sujets qui justifient le RATING M : /!\ violences, jurons et autres insultes pas très très jolies, relation malsaine, évocation des sujets du viol et de la pédophilie.
(et prenez votre plaid, des cookies et des mouchoirs, d'après les retours de ma merveilleuse bêta Barukku Iris !)
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Chapitre 2
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Choisir le sacrifié
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Keigo a encore son cou qui le lance. Autant la douleur à son pouce a bien vite disparu, autant il a encore l'impression que les dents de son prisonnier se resserrent sur sa peau. De tous les otages possibles, il est bien évidemment tombé sur le plus timbré. Comme s'il avait besoin de ça ! Il a réussi à le faire sortir de ses gonds, en plus.
Il passe une main rageuse dans ses cheveux, pestant à voix basse. Une douce chaleur se répand soudain dans son cou, alors que Tokoyami frotte sa tête contre lui pour l'apaiser, du côté opposé à la morsure. Au moins, il peut s'estimer heureux d'avoir réussi à se soigner et à se changer sans alerter l'équipage. Il a déjà peu d'autorité, autant ne pas la brûler à cause de son pari fou et du cinglé qu'il a impliqué dedans.
― Tu peux encore changer d'avis et le balancer par-dessus bord.
Le Mink corbeau, rétréci par un possesseur de Fruit du démon bien avant que Keigo le rencontre, n'apprécie visiblement pas leur otage. À vrai dire, le jeune capitaine par intérim ne le comprend que trop bien ; il a encore la sale envie de l'étrangler jusqu'à ce qu'il lui demande grâce et arrête de lui attirer des ennuis supplémentaires. Et par Davy Jones, qu'est-ce qu'il se déteste quand il pense ainsi.
Il est plus civilisé que les bêtes qui l'entourent sur ce rafiot. Elles attendent le moindre faux-geste, la moindre faiblesse de sa part pour lui sauter dessus et se repaître de lui. La capture de son père, si elle l'a libéré du poids de son emprise, donne champ libre à ces malfrats pour faire ce qu'ils veulent de lui. Ils se méfient encore de lui, pour l'instant, et ses fausses promesses semblent les avoir convaincus, mais le jeune adulte ne leur accorde aucune confiance.
Tokoyami est là pour surveiller ses arrières, lui donnant littéralement des yeux derrière la tête, puisqu'il craint que son Haki et son Fruit constamment activé ne suffisent pas. Il peut endurer la douleur, il en a l'habitude, mais tomber aux mains des déviants que comportent l'équipage de son père… Ce n'est pas pour rien que ce dernier le menaçait de les laisser s'occuper de lui, s'il faisait une bêtise, quand il était encore tout jeune. C'est peut-être même son premier souvenir.
Keigo soupire, les yeux tournés un instant vers le plafond de la coursive. Parfois, il rêve de s'envoler, de profiter de l'absence pesante de son géniteur pour toucher les cieux. Il a bien failli le faire. Mais il n'y a qu'avec la complicité involontaire de cet équipage qu'il peut réunir assez d'argent pour monnayer la fin de la malédiction de son ami Mink. Alors il tiendra bon, encore quelques semaines, avant d'aller brûler ses ailes en jouant avec les nuages.
― Je pourrais, oui. Il tomberait au fond de l'océan, comme une enclume. Plouf, quelques bulles, puis le silence.
Il se rappelle la dernière dispute de ses parents. Des cris, puis sa mère qui hurle qu'elle va partir, balançant une bouteille au visage de son père. Il se souvient de la fureur de l'homme, du corps frêle qui passe par-dessus bord ; de son géniteur qui l'attrape par le col de sa chemise pour le soulever au-dessus de la rambarde et l'obliger à regarder les dernières bulles de vie disparaître dans l'écume.
― Mais il ne mérite pas ça, malgré tout. Je l'ai kidnappé, quand même, je comprends sa réaction.
― Tu dirais ça, aussi, si quelqu'un d'autre que moi avait vu la morsure ?
― … Je ne pense pas que j'aurais été en état de parler.
Le silence de Tokoyami est presque coupable et son ami ricane, avant de passer le bout de son index sur ses plumes noires à l'arrière de sa tête. Le plus jeune oublie parfois qu'il est au milieu de cloportes, malgré le fait qu'ils aient menacé de le tuer pour obliger le jeune homme à réintégrer l'équipage. Il n'a pas pleinement conscience de tout ce que pourrait lui faire les bêtes qui se prétendent humaines sur ce navire. Keigo a beau être un Zoan, il est le plus humain de tous ces déchets de la société.
― Tout va bien, je ne t'en veux pas. On va chercher à manger ?
― Je suis obligé de manger avec l'autre aux cheveux blancs ?
― Non et je ne préfère pas. Il pourrait te blesser, ce cinglé.
Le Mink hoche la tête, avant de s'accrocher au col de son manteau rouge. Le capitaine soupire, alors qu'il pose le pied sur le pont. Aussitôt, ses ailes frémissent et se teintent du noir du Haki, alors qu'il sent les regards s'attarder sur lui. Heureusement qu'il a l'habitude de changer d'habits comme une girouette change de sens, ou son port d'un pull à col roulé sans manche aurait fait jaser. Sérieusement, ce sale petit fils à papa ne pouvait-il pas le mordre autre part, de façon plus discrète ?
Sans s'attarder, il se dirige vers le gaillard arrière, où se trouve la cuisine de bord. Il prie pour que le cuisinier ne lui taille pas une bavette avant de lui donner les plateaux qu'il lui a demandé de préparer. Il n'a pas envie de l'écouter jacter et l'insulter à demi-mots. Keigo fait l'idiot dans ces moments-là ; il sait que perdre patience le desservirait et il n'a pas la force de se battre pour se faire respecter. Ce n'est pas comme s'il tient en estime ceux qu'il doit diriger jusqu'au retour supposé de son géniteur. Il les hait et il est plus simple de se taire pour dissimuler ce fait derrière un sourire.
Seulement, lorsqu'il entre, ce n'est pas deux plateaux que le cuisinier a faits, mais un seul, celui habituel, avec le petit bol de riz parsemé de graines de sésame pour Tokoyami. Il a peur de comprendre et il inspire profondément, pour ne pas laisser sa colère encore trop bien présente prendre le dessus. Son sourire de façade s'agrandit, comme pour mieux s'empêcher d'exploser. Son prisonnier l'a poussé hors de ses retranchements par surprise ; il ne peut pas se permettre de se laisser encore aller.
― Un seul plateau ? Suis-je arrivé trop tôt ?
― Non, mais on risque de manquer de nourriture, avec l'otage imprévu. Alors un r'pas par jour devrait lui suffire, capt'ain Hawks. Au moins, ça l'affaiblira pour pas qu'il tente de partir à la nage !
Le rire gras du pirate fait bouillir son sang, mais avec l'indifférence née de l'habitude, Keigo se saisit de son plateau sans s'énerver. Il connaît le monstre pernicieux de la faim qui creuse le ventre, pourtant, qui fait fondre entre ses griffes la graisse accumulée jusqu'à ne laisser que la peau sur les os. La fatigue, les maux de tête, l'impression de s'effondrer à chaque pas.
Il se souviendra toujours de sa première et seule fugue de cette prison flottante.
― C'est vrai, il aura déjà de quoi manger, de quoi il peut se plaindre !
De tellement de choses. Et là, le capitaine ne pourrait même pas lui en vouloir. Il retient un soupir douloureux. Le jeune adulte dans sa cabine a dû être choyé, dans l'une des familles les plus importantes de la Marine. De tout temps, les Todoroki ont été un pilier de cette institution plusieurs fois centenaire, alors il ne doit pas connaître la famine, la peur de mourir parce que personne n'a voulu lui donner même les plus misérables restes. Il n'a jamais dû ramper vers des poubelles, les fouiller en espérant trouver n'importe quoi de comestible.
En riant faussement, il ressort, se hâte jusqu'au pont inférieur, pour enfin serrer les poings à l'abri des regards. Le salopard. Il a envie de lui arracher un à un les ongles, de lui crever les yeux et de le laisser pour mort, à se débrouiller en mendiant pour survivre. Comment un cuisinier peut-il laisser ainsi un être humain avoir faim ? Enfin, il ne sait même pas pourquoi il se pose la question. À chaque fois qu'il pense que ces cafards ont touché le fond de l'ignoble, ils creusent encore plus profondément.
― Keigo… Ce n'est pas ta faute. On peut encore arrêter maintenant. Tu le libères et on s'en va sans regarder derrière nous.
― Et je n'aurais pas l'argent pour te défaire de ta malédiction, Toko-kun.
― Je ne veux plus te voir souffrir comme ça.
― C'est réciproque.
― C'est bien ce qui m'inquiète.
Le petit Mink soupire, avant de se saisir de son bol pour aller se cacher dans un recoin du navire, là où même Keigo ne pourrait le trouver. Au moins, il est assuré de sa sécurité, le temps de s'occuper de faire manger leur prisonnier. Il ne peut pas le laisser sans repas, cela lui semble inhumain, d'autant plus qu'il n'a pas demandé à être sa cible. Certes, ce fut un concours de circonstance - il n'imaginait pas tomber sur un nom aussi prestigieux dans une taverne aussi miteuse et encore moins réussir à le faire boire aussi facilement - mais ce n'est pas une raison.
Le capitaine déverrouille la porte, rentre dans sa cabine et referme à clé avant de se retrouver à hésiter. Le soldat de la Marine est allongé sur le lit, sa jambe libre pendant d'un côté. Il ne se redresse même pas en le voyant. Pense-t-il que ce n'est pas pour lui, qu'il vient le narguer, ou a-t-il décidé de l'ignorer pour tenter de l'agacer ? Enfin, ce n'est clairement pas ça qui le poussera de nouveau dans ses retranchements ; il ne se fera de toute façon pas avoir deux fois. L'otage ne l'a déstabilisé ce matin que par surprise.
― Je vais te libérer les mains pour que tu puisses manger. Qu'on soit bien clair : tu tentes quelque chose et je te nourris à la cuillère.
― Oh, ça veut jouer au patient et à l'infirmière ? Tss, tss. Quelle indécence.
― Ça se nomme Hawks, si tu ne veux pas que je t'appelle "mon toutou".
Ses résolutions n'ont même pas tenu une seconde, mais Keigo déteste la lueur d'amusement dans les yeux bleus comme le ciel qu'il rêve de parcourir librement. Comment le prisonnier peut-il trouver sa situation drôle ? Comment peut-il continuer à le titiller alors même qu'il n'est pas en position de force ? Il manque clairement une case à son otage, à son grand malheur.
― Peut-être même que je daignerais te laisser les mains libres si tu es sage.
― Oh, vous ne craignez pas que je m'enfuis ?
― Même si tu crochètes la serrure de tes chaînes, nous sommes en pleine mer, dans un bateau rempli de combattants sans merci et qui maîtrisent le Haki. Tu ne feras pas long feu, la bleusaille, et tu regretteras ton geste.
Crois-en mon expérience. Mais ces derniers mots, il ne peut pas les dire, pas sans que son otage ne cherche à en profiter. Keigo sait déjà qu'il en fait trop et il se demande comment le militaire ne se rend pas compte qu'il n'est pas un capitaine, qu'il n'est qu'un imposteur dans un manteau écarlate. L'absence de Tokoyami lui pèse ; lorsqu'il se montre légèrement trop gentil pour les standards de son équipage, il lui touche discrètement le cou, afin qu'il se reprenne vite.
― La bleusaille ?! Tu sais à qui tu t'adresses, le déplumé ?
Ah, Keigo semble avoir touché un point sensible. Bien sûr qu'il sait, il n'est pas assez con pour ne pas avoir reconnu l'une des étoiles montantes de la Marine, l'un des plus jeunes officiers. Il ne se souvient plus exactement de son rang, à vrai dire et ici, cela n'a plus de sens. Il est son prisonnier, puisqu'il a été assez alcoolisé pour lui faire confiance - et même lui faire des avances, jamais un kidnapping n'a été aussi facile - et il peut se mettre le respect dû normalement à son grade bien profondément dans son cul.
Il n'a aucune considération pour la Marine et pour ceux qui grossissent ses rangs, depuis tout petit. S'ils sont censés protéger les gens, alors pourquoi, lors des différentes attaques du navire de son père, aucun soldat l'ayant vu n'avait cherché à le mettre à l'abri, ou à le ramener sur le vaisseau militaire ?
― À un bleu qui ne sait pas se contenir. Tu étais sur mes genoux en à peine dix minutes, prêt à oublier tes soucis dans mes bras.
― Va te faire foutre.
― Avec plaisir, si c'est par toi.
Keigo ricane alors que son prisonnier fulmine, sa colère visible dans son regard et dans ses traits tendus, comme prêt à mordre. Il faudra qu'il fasse attention, il ne peut guère prédire où ce cinglé tentera de planter ses dents s'il en a l'occasion. Il n'est pas le seul à savoir provoquer les autres dans cette pièce, il devra bien se faire à l'idée.
Il pose le plateau sur le lit, durcit ses ailes avec son Haki pour en détacher une. Il coupe ainsi les cordes qui lient les mains de son prisonnier, restant plus attentif que jamais au moindre de ses mouvements. Le jeune homme aux cheveux blancs semble hésiter, avant de frotter ses poignets rougis et de s'asseoir en tailleur. Il pose le plateau-repas sur ses genoux, lui jetant un coup d'œil en coin.
― Vous ne mangez pas ?
― C'est déjà fait.
Le mensonge glisse aisément sur sa langue. De tout façon, qui lui dirait la vérité ? Tokoyami ne lui adressera sans doute pas la parole et Keigo ferait en sorte qu'il n'ait pas à croiser les membres de l'équipage. S'il peut au moins lui épargner ça… Sa plume retrouve sa place dans ses ailes, alors qu'il recule sans tourner le dos à son prisonnier. Il bute contre son bureau et s'y adosse, continuant à le surveiller.
La cabine est pratiquement silencieuse ; ils s'observent en chien de faïence, sans que son otage ne fasse mine de commencer à manger. Le pirate sent son ventre se réveiller alors que le fumet du repas lui parvient. Pourquoi ce stupide soldat ne se rue pas sur la nourriture, bon sang ? Il doit être affamé, pourtant, alors pourquoi ? À croire qu'il cherche à lui donner faim ; a-t-il senti le mensonge ? Non, c'est impossible. Pourquoi douterait-il de sa parole à ce sujet ?
― Je dois m'attendre à me faire droguer ?
― Tu comptes faire la fine bouche longtemps ? Ça coûterait trop cher de te droguer. Au pire, je t'assommerai si tu deviens ingérable.
― Je ne vous fais pas confiance.
Le prisonnier repousse le plateau devant lui, avec un grand sourire qui monte jusqu'à ses oreilles. Il le provoque, encore, en chantonnant. Comme s'il ne pouvait pas se tenir tranquille ne serait-ce que quelques minutes, le temps de manger ! Puisqu'il a décidé de le rendre dingue, Keigo rendra coup sur coup. Bon sang, s'il ne peut même pas se faire respecter de son otage, a-t-il même une chance de s'échapper et de survivre à ce navire ?
― Je te l'ai dit : soit je t'enfonce la cuillère entre les lèvres comme un bébé, soit tu te tiens bien et tu le fais tout seul comme un grand.
― Tu ne me feras pas croire qu'un capitaine de ta trempe s'abaisserait à ça.
Quand son otage est-il passé au tutoiement ? Keigo a l'impression que l'aura du soldat l'écrase de plus en plus, l'accule contre le bureau, comme s'il était maître de la situation au lieu d'en être la victime. Le pirate a-t-il été trop gentil avec lui jusque-là, trop permissif ? Il n'aurait pas dû lui délier les mains, tout compte fait. Il aurait dû le nourrir en le forçant, tant pis pour le peu d'égo qui a survécu jusque-là.
Il détache de nouveau une de ses plumes noircies par le Haki et, d'une pensée, l'envoie se coller contre la jugulaire de son otage. Ce dernier écarquille les yeux, déglutit, et un mince filet de sang coule alors sur sa peau pâle. Le pirate esquisse un rictus, avant de désigner son repas.
― Mange et arrête de me faire chier.
― Tu n'oserais pas me tuer. Tu as besoin de moi.
― J'en trouverai un autre, c'est pas les enfants qui manquent dans ta famille. Ton frère étudie bien la médecine dans l'Université la plus reconnue du monde, non ?
Keigo ne peut pas avouer que c'est lui qu'il cherchait à atteindre en premier lieu, mais ces informations lui sont désormais bien utiles pour toucher son prisonnier. Ce dernier blêmit, avant que ses yeux n'étincellent de rage.
― Ne t'avise même pas de le toucher.
La plume s'enfonce un peu plus dans la chair de son cou alors qu'il se débat et Keigo l'éloigne doucement, sans se départir de son calme ni de son rictus. C'est lui qui mène la danse et pousse son prisonnier hors de ses limites, cette fois, et ça a un goût délicieux de victoire sur sa langue.
― Alors arrête de chercher à m'énerver.
― Parce que ça marche, hein, Hawks ?
Un son suave, chaud, alors que le soldat esquisse un sourire en coin. Keigo a un frisson qui parcourt son corps, jusqu'au creux de son ventre. Il a l'habitude d'entendre son surnom sur tous les tons les plus blessants : moqueur, méprisant, injurieux, rageur. Mais son otage y a glissé une sensualité à laquelle il n'est pas habitué, la même sensualité que dans ses propos de la nuit dernière, lorsqu'il était sur ses genoux. Le pirate s'avoue déjà difficilement qu'il a apprécié ce fait et qu'il en a profité ; son otage a-t-il fini par s'en souvenir et en joue-t-il, ou est-ce un pur coup de bluff ?
― Non.
― Tu rougis, c'est mignon. Dois-je comprendre que je te fais de l'effet ?
Et merde. Pourquoi son corps doit-il le lâcher maintenant ? Il n'a même pas senti ses joues chauffer sous l'embarras… À moins qu'elles n'aient pas chauffé et que son prisonnier continue de le bluffer. Ça ne l'étonnerait même pas de lui. Le sale petit con. Il s'amuse bien trop à le provoquer et il a bien failli tomber dans le panneau, une fois de plus, peut-être parce que ses propos ne sont pas infondés, après tout.
― Cesse de blablater des idioties et mange.
Enfin, son otage décide d'arrêter son petit jeu et reprend son plateau pour manger. Keigo retient son soupir de soulagement et rappelle sa plume à lui, priant pour que le soldat ne recommence pas dès son repas achevé. Même s'il ne compte pas rester, il n'a aucune envie de l'entendre parler. Dommage qu'il ne puisse pas réellement le bâillonner pour sa propre sécurité. Si jamais un des membres de l'équipage décide d'outrepasser ses ordres et de venir s'amuser avec le prisonnier… Il veut pouvoir l'entendre et venir à son aide.
Il n'est pas le genre de personne à se réjouir du malheur des autres, bien au contraire.
Son otage décide cependant de bien se tenir, repoussant son plateau une fois terminé sans reprendre la parole. Keigo ouvre l'un des tiroirs de son bureau, en sort un rouleau de corde pour attacher de nouveau les poignets du soldat. Ce dernier soupire en le voyant faire, avant de passer une main libre derrière sa nuque.
― J'vais rester sage, j'ai bien compris. J'peux au moins avoir les mains libres ?
― Quel étrange revirement de comportement, ne peut s'empêcher d'ironiser le pirate.
― Natsuo a pas à se retrouver dans tes griffes parce que j'aurais fait le con. Et la bouffe était pas droguée, visiblement.
Natsuo ? Cela doit être le nom du frère que Keigo a menacé à demi-mots d'enlever à sa place. D'ailleurs, il a oublié comment s'appelle son prisonnier. L'alcool n'a pas fait que des ravages chez son vis-à-vis. Il souffle, avant de reposer la corde et de repousser le tiroir. Il peut au moins tester pour le reste de l'après-midi. Si cela se passe mal… Par Davy Jones, il prierait pour que cela n'arrive pas, parce que ses membres d'équipage leur feraient à tous deux payer cher si l'otage jouait au con.
― Ça pourrait être une drogue à diffusion lente.
― T'es un drôle d'oiseau, pour un pirate, mais j't'ai à peu près cerné. C'est pas ton genre. Nous savons tous les deux que tu pourrais me traiter bien pire que ça.
― Mais ça t'amuse quand même de me pousser en-dehors de mes retranchements, au risque d'en faire les frais.
― J'aime jouer avec le feu.
― T'es cinglé.
Sur ces mots, Keigo récupère le plateau et ressort, vérifiant par deux fois qu'il a bien verrouillé la porte avant de s'adosser contre. Il expire profondément pour chasser la tension qui raidit ses membres et il relâche son Haki en tremblant. Son prisonnier remue des choses en lui qui devraient rester bien enfermées tout au fond de son cœur. Le pirate espère que le père du soldat ne mettra pas des plombes à répondre à sa demande, ou il craquera bien avant.
Et si son masque explose, les barreaux de sa prison se refermeront sur lui pour l'étouffer, jusqu'à son dernier souffle.
Pour les pierres, c'est à gauche, pour les reviews, c'est à droite, promis, vous avez le droit de hurler après moi XD
Normalement, rendez-vous jeudi prochain pour la suite - J'ai terminé d'écrire, y'aura 9 chapitres en tout et p'tes des bonus ! - alors à peluche !
