Bonjour à toutes et tous !
Je suis ravie de vous retrouver pour le chapitre 2. Mais avant tout, je voudrais vous remercier d'avoir lu, mis en favoris, suivi et même commenté (ceux qui ne l'ont pas fait, ne soyez pas timides ;)). Ça me fait vraiment chaud au coeur de voir que cela vous a plu et j'espère que ce nouveau chapitre vous procurera autant d'émotions !
Je ne vous en dis pas plus et vous laisse déguster ;) On se retrouve tout en bas pour débriefer.
Les personnages et l'univers appartiennent à J.K Rowling.
Et je tiens à remercier Audelie pour sa patience et son super travail de relecture !
Bonne lecture !
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Chapitre 2 :
Les mois passèrent et plus aucune lettre de Poudlard n'atterrit entre les mains d'Hermione. Cela la mettait en joie de savoir que la crise d'adolescence de sa fille était maintenant passée. Mais elle regrettait de ne plus voir une certaine personne. Cette même personne qui s'immisçait dans ses pensées un peu plus chaque jour sans qu'elle n'arrive à l'en sortir. Il lui arrivait de croiser Drago dans les couloirs du ministère et ils s'échangeaient quelques mots, un signe de main, un regard et même parfois un sourire. Il semblait aller mieux qu'en ce début d'année et à vrai dire, elle appréciait le voir comme ça.
Aujourd'hui, elle avait une réunion avec le directeur du Département des jeux et sports magiques. Ils devaient préparer ensemble la prochaine coupe du monde de Quidditch qui se déroulerait en Grande-Bretagne.
La brune était assise dans la salle de réunion, seule. Elle remettait en place son indomptable chevelure tout en examinant les notes qui lui étaient nécessaires pour son entrevue. Concentrée sur sa lecture, Hermione sursauta lorsqu'une personne s'assit face à elle.
– Bonjour, lui dit une voix grave qu'elle n'eut aucun mal à reconnaître.
L'ancienne rouge et or relâcha les mèches de cheveux qu'elle s'était apprêtée à relever dans un chignon et les laissa retomber sur ses épaules dans de jolies ondulations. Elle planta ses prunelles mordorées dans ce regard de glace et un sourire naturel s'esquissa sur ses lèvres.
– Salut.
Mais ce contact visuel ne dura pas longtemps, Hermione détourna les yeux vers ses papiers et mordilla l'intérieur de ses joues. La présence de Drago eut pour effet d'accélérer instantanément le rythme cardiaque de la brune. Elle essaya de reprendre la lecture de son document, mais sa concentration s'était subitement envolée sous le regard insistant du blond. La ministre avait beau lire la même phrase quatre fois d'affilée, elle n'en saisissait toujours pas le sens. Comment s'y prenait-il pour la rendre si nerveuse ? De plus, elle ne s'était pas attendue à voir Drago ici. La brune avait complétement oublié le fait qu'il travaillait pour le Département des jeux et sports magiques. Elle allait devoir faire abstraction de cet élément perturbateur si elle voulait mener à bien son discours.
Souhaitant rompre le silence qui s'était installé, la sorcière releva son visage vers lui et ouvrit la bouche, mais Drago eut la même idée, au même moment.
– Tu... dirent-ils en même temps.
– Non, toi vas-y, dit timidement Hermione.
– Je...
– Bonjour à tous !
Une voix s'éleva dans la pièce, mettant fin à la conversation qui venait à peine de débuter. La lionne afficha une moue, frustrée de n'avoir pas eu le temps d'entendre ce que Drago voulu lui dire. Le directeur du Département des jeux et sports magiques entra en compagnie de quelques collègues et de l'assistant d'Hermione.
La réunion commença dans le calme. Les planifications pour la prochaine coupe du monde de Quidditch étaient bien préparées. Drago avait fait un travail remarquable, pensa la ministre. Elle se surprit même à hocher frénétiquement de la tête à chaque parole que le blond prononçait, clairement d'accord avec tout ce qu'il disait.
Subitement, deux lettres passèrent sous la porte de la salle de réunion et voletèrent jusqu'au centre de la table. La première se posa devant Hermione et la deuxième, devant Drago. Les deux protagonistes se lancèrent un regard complice et un sourire naquit sur les lèvres de la brune en découvrant le cachet : le blason de Poudlard.
D'un geste qu'elle voulait contrôlé, mais qui frôla l'impatience, elle ouvrit la missive. Son amusement s'amplifiait à chaque ligne qu'elle lisait, connaissant maintenant par cœur le contenu de la lettre.
COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Chère Mrs Weasley, Cher Mr Weasley,
Je tiens à vous informer que vous êtes convoqués le vendredi 5 juin 2020 à 14h dans le bureau de la directrice, suite au comportement inapproprié de votre fille, Miss Rose Weasley.
Veuillez croire, Chers Parents, en l'expression de mes sentiments distingués.
Minerva McGonagall
La directrice de Poudlard
– Rien de grave ? demanda le directeur du Département des jeux et sports magiques.
– Non, ne vous inquiétez pas. La crise d'adolescence tout simplement, affirma Drago en lançant une œillade à Hermione.
Celle-ci secoua vivement la tête pour approuver, une énième fois, les dires du blond. Une certaine excitation s'empara d'Hermione. Son état d'esprit avait complétement changé à l'annonce de cette nouvelle entrevue, en comparaison des premières. Passant de l'incompréhension à la colère et aujourd'hui, à de la hâte. Ces rendez-vous en compagnie de Drago avaient une saveur particulière et elle désirait de nouveau y goûter. Notamment, parce que c'était grâce à ces convocations qu'Hermione avait commencé à développer une curieuse attraction envers l'ancien Serpentard.
La relation entre le fils de Drago et sa fille avait également évolué. Dans les dernières lettres qu'Hermione avait reçu de la part de Rose, celle-ci mentionnait de plus en plus Scorpius. Mais cette animosité qu'elle éprouvait envers lui et qu'elle n'avait jamais hésité à démontrer commençait à se faire plus rare. Remplaçant des mots peu flatteurs, par des adjectifs plus élogieux à l'encontre du petit blond. Et ce rapprochement n'avait pas loupé à l'œil aiguisé de son cousin, James, qui prenait un malin plaisir à les taquiner de manière provocante. Hermione se demanda si l'objet de sa prochaine convocation n'était pas en rapport avec cela. Elle ne serait pas étonnée qu'un sortilège de trop ne soit sorti tout seul de la baguette de la petite rousse.
La réunion prit fin une heure plus tard et la majorité des gens était sortie. L'assistant d'Hermione l'attendait, mais elle lui indiqua qu'elle le rejoindrait plus tard. Les deux parents des adolescents indisciplinés rangèrent leurs affaires et sortirent en même temps de la salle.
– On y va ensemble ? demanda Drago.
– Qui te dit que nous allons au même endroit ? répondit Hermione, joueuse.
– Je l'ai deviné à ton sourire.
Les pommettes de la brune se tintèrent immédiatement en rose et elle détourna les yeux. Si la fièvre était la cause de ses bouffées de chaleur de la fois passée, cette fois-ci, ce ne pouvait pas être le cas. Hermione devait trouver un autre bouc émissaire ou alors elle le connaissait, mais elle ne voulait pas le nommer.
D'un geste nerveux, elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et entra dans l'ascenseur, Drago sur ses talons. La sorcière était loin d'être claustrophobe, mais la cabine parut soudainement plus étroite. Et cette proximité avec Drago lui donna un coup de chaud.
Côte à côte, bras contre bras, les doigts du blond frôlèrent ceux d'Hermione dans un mouvement subtil, lui provoquant un long frisson qu'elle eut du mal à cacher. Elle mordilla inconsciemment sa lèvre inférieure et fixa un point invisible droit devant elle pour tenter de se donner une contenance. Il n'avait pas dû faire exprès de la toucher, elle s'imaginait des choses qui n'avaient pas de sens.
Les longs doigts de Drago effleurent de nouveau les siens sans qu'elle ne s'écarte pour autant, accueillant avec plaisir les nouvelles sensations que cela lui procurait. Peut-être que les choses qu'elle s'imaginait étaient vraies ? L'ancien vert et argent semblait rechercher un contact physique avec elle, ce n'était pas qu'une illusion. Cette caresse la rendait fébrile. Et elle redoutait que ses jambes ne puissent pas tenir jusqu'à sa prochaine destination.
Dans un élan de courage, Hermione releva son visage vers lui et avala avec difficulté sa salive. Ce regard. Il était empli d'une lueur qu'elle ne lui avait jamais vue. Et pourtant, elle était certaine qu'elle en était la cause. L'échange de regards s'intensifia au fil des secondes, sans que l'un des deux ne se décident de bouger.
– Drago... je... nous... souffla Hermione, hypnotisée par ses iris de fer.
L'ancien Serpentard approcha sa main du visage de la brune et il replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. Il glissa la pulpe de ses doigts contre sa peau et descendit lentement jusqu'à la naissance de son cou. Ses longs doigts retracèrent sa clavicule dans un toucher à l'allure lascive. Hermione fondit sous la caresse et ferma instinctivement les yeux pour apprécier la puissance de ce geste. Cet effleurement la rendait fiévreuse, désireuse de quelque chose qui lui était interdit de convoiter. Et sans qu'elle ne le contrôle, son esprit s'envola vers un imaginaire où son corps était intimement entrelacé avec celui de Drago.
Tout à coup, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, rompant le moment privilégié que les deux adultes s'étaient construit. Hermione s'éloigna brusquement de Drago et fixa le sol de l'habitacle, un air coupable ancré sur la face. Comment avait-elle pu le laisser la toucher de cette manière ?
– Je t'attendrai à l'atrium à 13h45, dit-il d'une voix plus rauque qu'à l'ordinaire.
Sur ces mots, Drago sorti de l'ascenseur avec un sourire narquois sur les lèvres. Encore troublée, Hermione sorti également de l'habitacle et se dirigea vers son bureau d'un pas mécanique. Il semblait si serein et confiant, alors que l'esprit et le corps de la brune étaient encore chamboulés par ce qu'il venait de se passer.
La tête dans les nuages et le bas-ventre embrasé d'une sensation déconcertante, elle ne fit pas attention à Harry qui l'interpella.
– Ça va Hermione ? T'en tires une drôle de tête.
– Ah… euh oui, ça va très bien merci, répondit Hermione, absente.
– Tu as encore été convoqué par McGonagall ? Al m'a dit que Scorpius et Rose étaient devenus inséparables. Je ne vais plus être le seul à devoir me coltiner Malefoy maintenant qu'ils s'apprécient !
Hermione rit nerveusement à la taquinerie de Harry. Si cela ne tenait qu'à elle, McGonagall pouvait lui envoyer une lettre chaque semaine. Les convocations à Poudlard étaient un prétexte parfait pour passer plus de temps avec lui.
– Vous venez toujours à la maison ce soir ? la questionna Harry tout en saluant un collègue qui passa dans le couloir.
– Je te tiens au courant.
Sans plus de cérémonie, la brune s'éclipsa. Elle ressentait le besoin de prendre du recul sur ce qu'elle venait de vivre et de penser aux conséquences que cela pouvait entraîner.
[...]
Allongée, seule, dans le grand lit conjugal, Hermione n'arrivait pas à trouver le sommeil. Ron n'était toujours pas rentré de chez Harry et Ginny. Elle avait prétexté un mal de tête et des nausées pour éviter de les voir. Ce comportement n'était pas normal, mais elle ne comptait plus les prétextes. Jamais, au grand jamais elle n'aurait menti délibérément à ses meilleurs amis, ni à son mari, mais elle avait besoin d'être seule pour faire le point sur... lui.
Des brides de souvenirs dans l'ascenseur lui revenait sans cesse. Elle s'était même surprise à imaginer la suite des événements si les portes ne se serraient pas ouvertes. L'aurait-il embrassé ? Lui aurait-elle répondu ? Elle se faisait sûrement des films, il n'y avait pas ce genre de sentiment entre eux ! Pourtant, ils avaient été si proches… Et elle n'avait rien fait pour l'en empêcher, ne pensant pas une seule seconde à Ron.
Elle n'avait pas le droit de penser à lui de la sorte. Sa conduite était inappropriée et immorale ! Et puis, elle l'avait toujours détesté, peut-être même haï. Mais il n'était plus ce fils à papa arrogant et méchant. L'âge l'avait rendu plus posé. Il mesurait à présent ses paroles et semblait s'être repenti de l'idéologie arriérée que sa famille lui avait inculquée. Manifestant cela par l'éducation de Scorpius, Drago et son ex-femme ne l'avaient pas élevé avec cette infâme différenciation. Mais également par les sous-entendus qu'il avait fait part à Hermione au détour de conversations. Il était devenu sympathique avec elle, discutant sans animosité, s'essayant même à de légères taquineries. Bien avant ces convocations, elle n'aurait jamais pensé devenir un peu plus proche de lui. Mais le problème ne résidait pas dans ce début de camaraderie. Non, Hermione commençait à franchir une autre frontière, celle de l'attirance. Et cette pensée la terrorisa. À quel moment avait-elle commencé à tomber dans ce ravissant piège ?
Cependant, les mœurs lui revinrent à l'esprit et lui rappelaient qu'elle n'était pas célibataire. Elle avait déjà donné ses vœux à une personne, Ron, qu'elle aimait depuis plus de vingt-cinq ans maintenant. Mais pouvait-elle toujours parler d'amour ? Comment pouvait-elle être amoureuse alors qu'elle commençait à succomber au charme d'un autre ? Une pensée la tourmentait, lui rabâchant sans cesse qu'elle n'avait connu qu'un seul partenaire dans sa vie. Et qu'arrivée à la quarantaine, elle avait l'impression d'être passée à côté de quelque chose. Peut-être que ce n'était que de la curiosité mal placée ? Mais pourquoi cette curiosité s'était posée sur cet homme en particulier ? Cela était plus fort qu'elle, quelque chose l'attirait irrémédiablement vers lui.
Un énième soupir s'échappa d'entre les lèvres de la brune. Entortillée dans les couvertures, Hermione enfonça sa tête dans l'oreiller et étouffa un petit cri. Elle n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à lui. Qu'à ses sourires ravageurs, ses dents parfaitement alignées dont elle rêvait qu'elles mordillent chaque recoin de sa peau, de ses doux et soyeux cheveux qu'elle s'imaginait tirer, de ses mains si fortes qui se baladeraient sur son corps ou encore de ce regard gris qui reflétait son amusement en la voyant rougir sous ses agissements. Il était devenu un appel à la tentation, un fantasme. Et elle ne pouvait plus le nier, elle désirait Drago Malefoy.
[...]
Les rayons du soleil emplissaient la grande pièce, baignant celle-ci dans une douce chaleur pré-estivale. Hermione était assise sur le canapé, un livre entre les mains. La maison était calme et c'était le moment parfait pour s'adonner à une activité reposante. Cela ne lui arrivait pas souvent, alors elle profitait pleinement de ces opportunités. Mais la porte d'entrée s'ouvrit, brisant sa quiétude. La sorcière leva les yeux de son bouquin et observa son époux entrer dans leur maison. Le rouquin s'approcha d'elle et il s'exclama d'une voix un peu hésitante.
– Je sais que je n'ai pas été très adroit ces derniers temps... alors je suis venu m'excuser.
Des excuses ? Hermione n'avait rien dit ces derniers temps, encaissant les nombreuses déceptions dont il était l'auteur. Commençant par son manque d'intérêt pour la vie de famille, privilégiant son travail. Hermione n'était guère mieux, mais elle restait toujours présente pour leurs enfants, attentive à chaque signe qu'ils pouvaient lui donner. Continuant avec la légèreté de son époux pour les choses sérieuses. Cette impression que tout était superflu. Il est vrai qu'Hermione avait longtemps apprécié cette légèreté qui contrastait avec son côté trop sérieux et stressé, mais sur le long terme cela l'irritait. Elle savait que ce n'était qu'un mécanisme de défense, le protégeant des mauvaises nouvelles de la vie. Il ne pouvait pas continuer de vivre dans un monde d'utopie et elle ne s'était pas gardée de le lui dire, mais il ne voulait pas l'écouter. Mais ce qui chagrinait le plus la lionne, c'est qu'il ne prêtait même plus attention à ses états d'âme. Elle aurait tant aimé le retrouver le soir, pouvoir discuter avec lui de ce qu'elle avait sur le cœur comme elle avait pu le faire ces dernières années. Mais il n'était plus cette oreille attentive qui l'écoutait, ni cette solide épaule sur laquelle elle pouvait se maintenir lorsqu'elle avait l'impression de flancher. Elle n'arrivait plus à se confier à lui, revenant à sa légèreté et au fait qu'il dédramatisait tout ce qu'elle lui livrait. Ils ne formaient plus cette équipe soudée qui avait traversé tant d'épreuves, mais seulement des coéquipiers qui se retrouvaient à jouer en solitaire.
Avait-il pris réellement conscience de ses erreurs ou faisait-il cela dans le seul but qu'Hermione cesse de lui faire la tête ?
Ron lui tendit une petite boîte de couleur crème entourée d'un ruban rouge. Rangeant son amertume dans un coin de sa tête, Hermione posa son livre et s'approcha de lui pour prendre le coffret. Elle l'ouvrit et aperçut un magnifique pendentif doré.
– Oh... Ron ! Il est vraiment splendide.
– Tu veux que je t'aide à l'attacher ?
– Oui... oui bien sûr !
Le roux prit le collier entre ses doigts tandis qu'Hermione se retourna pour se mettre dos à lui. Elle le sentit faire basculer ses cheveux d'une épaule à l'autre pour dénuder son cou. Ses longs doigts glissant délicatement sur sa nuque dans un geste autrefois rempli de sensualité. Son autre main passa devant son visage pour attraper la chaîne et il accrocha le collier. Sa gestuelle était douce et mesurée, mais ce contact mettait Hermione mal à l'aise. La brune se dégagea rapidement de l'étreinte et se mit face à lui pour lui montrer ce que cela donnait. Mais tout ce qu'elle constata, fut les yeux brillant de joie et d'amour de Ron. Une certaine culpabilité s'installa au fond de l'estomac d'Hermione en réalisant qu'elle n'arrivait pas à lui rendre cet amour. Elle faisait face à la réalité.
Quelque chose s'était brisé, ce n'était plus comme avant. Elle avait peut-être commis une erreur. Au lieu de lui dire ouvertement tout ce qui n'allait pas, elle s'était enfermée dans sa rancœur. Encaissant les faux pas, nourrissant son amertume. Désormais, ce ressenti ne la quittait plus. Elle ne pouvait plus faire machine arrière, c'était trop tard. Alors oui, quelque chose clochait et elle venait de le trouver au pire moment. Elle ne ressentait plus cette petite lueur qui l'animait dès que Ron était à ses côtés. Cette lueur qui s'était progressivement éteinte sans qu'Hermione ne puisse y faire quoi que ce soit.
Elle tenait beaucoup à lui, éprouvait encore beaucoup d'affection. Il était le père de ses enfants, il avait été son premier amour. Mais cet attachement ne pouvait pas rivaliser avec le désir d'Hermione d'être heureuse et épanouie. Quand Ginny parlait de Harry, elle voyait ses yeux s'illuminer instantanément. Elle n'avait jamais perdu cet éclat d'amour qui brillait au fin fond de ses prunelles. Mais contrairement à Hermione, son engouement pour son conjoint n'avait pas diminué au fil du temps. Telle une fiole percée dont son contenu se serait vidé à la mesure du temps, le laissant à présent vide. Aussi vide que les sentiments qu'elle n'éprouvait plus à l'égard de son mari.
– Je t'aime tellement, murmura-t-il.
Pour toute réponse, la brune lui offrit un sourire, faute de faire mieux. Elle n'avait pas la force de lui répondre la même chose en sachant qu'elle lui mentirait ouvertement. Ron ne sembla pas sentir la gêne qu'éprouvait Hermione. Il posa sa main contre sa joue et la caressa tendrement. Elle lutta pour ne pas repousser ce signe d'affection qu'elle ne désirait plus.
– Je compte être plus présent pour nos enfants, le magasin attendra, dit-il en posant ses yeux bleus sur elle. Je te promets que j'irai à la prochaine convocation. Nous devons être soudés, sinon nos enfants le ressentiront.
– Oh Ron… je t'assure que je peux m'en occuper ! répondit précipitamment Hermione. Elle se maudissait de lui avoir fait part de la prochaine entrevue à Poudlard.
– Non Hermione, tu as assisté à toutes les autres. Je dois également assurer mon rôle de parent.
– Ron je te jure que ce n'est pas la peine ! J'ai déjà bloqué ma journée et puis…
– Ma chérie, tu ne pourras pas convaincre un homme qui n'a pas envie d'être convaincu par sa merveilleuse femme. Je te résisterais ! la coupa le rouquin.
Ron lui adressa un sourire éblouissant et il déposa un tendre baiser sur le front de son épouse. La brune lui rendit un sourire crispé et le regardait s'éloigner à l'étage.
Il ne pouvait pas se rendre à la prochaine convocation, elle devait y aller avec Drago ! Elle voulait de nouveau passer du temps avec lui, s'asseoir à ses côtés, scruter discrètement l'élégance de ses faits et gestes, en apprendre davantage sur lui et profiter d'être si proche pour humer son odeur qui l'enivrait. Elle voulait de nouveau goûter aux agréables sensations que sa présence lui procurait. Et surtout, elle voulait ressentir cette fougue imprévisible qu'elle aimait tant et qu'il était le seul à pouvoir la lui faire ressentir…
L'envie d'en savoir plus sur lui attisait sa curiosité et la sortait de la monotonie de sa vie de couple. Une lassante routine s'était installée entre Ron et elle et les avait éloignés l'un de l'autre. Ils avaient vécu tant d'aventures, ayant eu leurs quotas pour plusieurs vies même. Mais force était de constater qu'Hermione était toujours animée par cette soif d'aventure. Elle aimait apprendre, elle était curieuse de nature et elle avait l'impression d'avoir fait le tour de cette relation. Maintenant que leurs deux enfants étaient à Poudlard, leur vie à tous les deux ne se résumait à pas grand-chose. Partageant des repas, ne se livrant qu'à de rares moments intimes et rendant visite à leur famille. Il n'y avait plus cette passion, ni ces imprévus. Et elle était certaine qu'elle pourrait retrouver cela avec un certain blond.
Hermione devait réfléchir à un prétexte pour que Ron ne s'y rende pas. Et une idée germa aussitôt dans sa tête. Ce n'était pas très légal, mais ça fera l'affaire.
Dès le lendemain, la sorcière commença son plan. Elle rédigea une lettre en imitant l'écriture de la directrice de Poudlard. Ce n'était pas dans son habitude de manipuler au détriment des autres et elle s'était fait la promesse d'envoyer des biscuits en forme de chats à McGonagall. Mais l'heure n'était pas à la culpabilité ! Hermione finit sa lettre et la relisait, fière d'elle.
COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Chère Mrs Weasley, Cher Mr Weasley,
Je tiens à vous informer que votre convocation prévue le vendredi 5 juin 2020 à 14h dans le bureau de la directrice est annulée.
Veuillez croire, Chers Parents, en l'expression de mes sentiments distingués.
Minerva McGonagall
La directrice de Poudlard
Et d'un coup de baguette, elle apposa le sceau de l'école de sorcellerie sur l'enveloppe. Il ne lui restait plus qu'à l'envoyer et le tour était joué ! Elle avait tout prévu. Hermione ferait en sorte que Ron reçoive cette lettre, l'en informe et elle jouerait la carte de la surprise. C'était tout simple. Il ne lui restait plus qu'à patienter pour que son plan se passe comme prévu, du moins elle l'espérait.
[...]
Une main posée contre sa joue, Hermione regardait dans le vide, plongée dans ses pensées. Quelques jours avant, Ron avait fait part à Hermione de la fausse lettre. La sorcière avait parfaitement joué l'air étonné et s'était intérieurement réjouie du bon déroulement de son plan. Ron n'avait pas posé de questions et il semblait même ravi que cette réunion soit annulée. Et cette bonne nouvelle signifiait qu'elle verrait Drago demain… Rien qu'à cette idée, son cœur s'affola. Elle était si impatiente !
Remarquant quelque chose s'agiter devant ses yeux, la sorcière reprit doucement conscience de son environnement. Elle était attablée dans la cuisine des Potter, une tasse de thé devant elle. Hermione observa Ginny lui faire de grands signes pour tenter de la reconnecter au monde. Qu'est-ce qu'elle lui racontait déjà ? Elle n'avait strictement rien écouté.
– Hermione ? Hermione ? Si tu crois me duper, tu te fourres la baguette dans l'œil ! Je vois bien que quelque chose ne va pas. Tu es constamment dans la lune, tu deviens maladroite, tu oublies des choses et tu es distante. Tu agis comme quand tu étais au début de ta relation avec Ron. Mon frère t'as refait tomber amoureuse de lui ? Ou alors tu es...
– Ginny non ! Non, je ne pourrais pas faire ça, tu le sais très bien, la coupa Hermione en bougeant frénétiquement les mains devant elle. Elle devina aisément la fin de la phrase de sa meilleure amie, consciente de ses états d'âme qu'elle avait honte de partager. Après tout, peut-être qu'elle en était capable ? Drago ne cessait de monopoliser ses pensées et souvent de façon indécente. N'était-elle pas à la limite de l'adultère ?
– Ron est mon frère, mais la vie réserve parfois des surprises auxquelles on ne s'y attend pas. Je te parle en qualité de meilleure amie et non de belle-sœur, rétorqua Ginny avec sérieux.
Hermione baissa la tête, coupable. Ginny la connaissait bien et elle savait d'instinct quand quelque chose ne tournait pas rond. La brune gardait beaucoup de choses pour elle et elle avait besoin de délivrer ce que son cœur et tout son être ressentait. Ainsi, dans un élan de résignation, Hermione dévoila son lourd secret.
– Je ne trompe pas Ron et je ne l'ai jamais fait. Mais...
– Mais ? Donc j'ai raison, tu es tombée amoureuse de quelqu'un d'autre ? l'interrompit la rouquine.
– Amoureuse ? Non, non bien sûr que non ! C'est juste que...
– Que chaque chose sur laquelle tu poses ton regard te fait penser à lui, qu'il monopolise même tes rêves. Que tu imagines te réveiller à ses côtés chaque jour qu'il t'est donné. Que ton cœur s'emballe à chaque fois qu'il est dans les parages, que ton corps réagit à la seconde où il t'effleure. Et qu'il te manque à la seconde où il n'est plus à tes côtés.
– Je...
Elle ne pouvait pas être amoureuse de Malefoy. Elle l'avait haï pendant six ans, il l'avait fait pleurer, l'avait insulté et s'était moqué d'elle de nombreuses fois. Sa famille avait même tenté à plusieurs reprises de la tuer, que ce soit son père, Lucius, ou sa chère tante Bellatrix. Drago n'était certes pas fautif des agissements de sa famille et Hermione avait pu remarquer qu'il n'était plus cet affreux garçon hautain, mais ils ne passaient que très peu de temps ensemble et ne se connaissaient pas assez. Cela ne suffisait pas à tomber amoureuse ! Et puis l'amour est une chose subjective. Chacun avait sa définition d'être amoureux. Elle était juste attirée par lui… Juste attirée ? Puis, Ginny parlait de se réveiller à ses côtés, elle ne se l'était pas vraiment imaginé. Comment pouvait-il être le matin, les cheveux un peu décoiffés, une légère trace d'oreiller sur la joue et les yeux encore flous ?
Ginny la regardait avec un sourire moqueur, combien de temps venait-il de s'écouler ? Sûrement trop pour que cela ne soit pas suspect. Tentait-elle de se convaincre elle-même qu'elle n'était pas amoureuse ? Sa meilleure amie disait peut-être vrai... Drago monopolisait ses pensées, elle ne passait pas une seule seconde sans penser à lui et cherchait constamment à être à ses côtés. Était-elle vraiment amoureuse de Drago Malefoy ? La rousse venait de lui apporter la réponse à la question qu'elle n'avait jamais osé se poser. Cette révélation ne lui faciliterait pas le quotidien. Mais ce n'était qu'une partie de son secret.
– Je crois que je n'aime plus Ron… murmura honteusement Hermione en passant ses mains sur son visage. Et le fait de ressentir des… des sentiments pour une autre personne me l'a fait comprendre. Oh Ginny, j'ai si honte…
– Tu n'as pas à avoir honte, Hermione. La vie ne se déroule pas toujours comme on le voudrait. Je suis persuadée que tu feras le meilleur choix. Mais promets-moi que tu le diras à mon frère avant de tenter quoi que ce soit avec ce Monsieur mystère. Il mérite que tu sois honnête avec lui.
– Je te le promets, lui assura Hermione. Mais j'ai tellement peur, que vont penser les enfants ?
– Écoute ton cœur et suit le chemin de ton bonheur.
La rousse lui prit la main et la serra avec douceur. La compassion de Ginny était à toute épreuve. Savoir que son amie la plus proche l'encourageait, confirma le choix d'Hermione. Et cette dernière sentit ses yeux s'embuer de larmes. Ce n'était pas une décision facile à prendre. Elle aurait pu laisser une deuxième chance à leur couple, essayer d'en parler avec Ron, mais rien ne servait de recoller des morceaux brisés, ils ne retrouveraient jamais leur solidité d'autrefois. Elle n'était plus heureuse et elle ne voulait pas que cette lassitude ternisse plus que cela sa relation avec Ron. Si elle envisageait une séparation avec lui, leurs enfants en pâtiraient. Comment réagiraient-ils ? Mal, c'est sûr. Elle n'avait jamais connu cette situation et cela lui crevait le cœur de leur infliger ça. Mais peut-être que c'était un mal pour un bien. Dans leur malheur, ils avaient un peu de chance. Ils ne se disputaient pas à se détester comme certains couples, leurs enfants n'avaient jamais été témoins de leurs querelles. Et puis, elle ne devait pas s'oublier, Hermione était une femme avant tout. Elle avait le droit au bonheur en tant que telle. C'était peut-être égoïste, mais elle ne pouvait pas s'oublier au détriment de sa famille.
Cette nouvelle sortirait de nulle part, personne n'y était préparé. Et Drago n'y était pour rien, il avait juste accéléré le processus. Le but premier de sa rupture avec Ron n'était pas de se mettre avec Drago, non. Mais elle pourra se laisser courtiser sans que sa morale ne soit un frein… Cette situation avait trop duré, elle ne pouvait plus rester dans les méandres de son couple. Elle avait toujours recherché des solutions à ses problèmes et à ceux des autres. Et même si la réponse n'était pas facile à entendre, faire avancer les choses était le principal.
– Qui est ce chanceux ? demanda la rousse d'un ton plus léger et accompagnée une œillade subjective. Elle ne souhaitait pas que son amie se morfonde plus qu'elle ne le faisait déjà. Pour t'avoir détourné de ton travail à ce point il doit être exceptionnel.
– Hum... c'est plutôt inattendu.
– Allez donne-moi un indice ! quémanda Ginny.
– Son fils est à Poudlard avec nos enfants.
– Oh... La rouquine faisait mine de réfléchir et finit par écarquiller les yeux. Ne me dis pas que c'est...
– Ah ! Je ne te dirais rien d'autre, la coupa Hermione.
Cette dernière sourit à pleine dent et haussa les épaules. La brune ne savait pas si son amie avait deviné, mais cette conversation lui avait fait un bien fou, un poids s'était enlevé de ses épaules. Et c'était la première fois qu'elle disait tout haut ce que son cœur criait, rendant ce qu'elle traversait bien plus réel. Elle n'était pas une horrible personne, le destin en avait juste choisi autrement.
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Et voilà pour ce chapitre 2…. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !
Je ne suis pas fan du tout du Romione, mais ce passage sur la prise de conscience d'Hermione m'a bcp touché, et vous ?
Et puis que dites-vous de ce rapprochement avec Drago ?
Je vous retrouve donc pour le chapitre 3, dimanche prochain, dans l'après-midi ! Sans trop de spoil…. Ça risque d'être explosif !
Merci de votre lecture et à la semaine prochaine ;)
Rosaël
