Chapitre 2 :

Iris Potter

C'est incroyable comme les habitudes reviennent vite : j'ai réussi à sortir du placard sans me cogner, j'ai trouvé la poêle et j'ai grincé des dents quand j'ai réalisé qu'après toutes ces années, je me souvenais encore du petit-déjeuner préféré de chacun des Dursley.

"Iris, dépêche-toi... Vernon a passé une mauvaise nuit." me dit tante Pétunia avec un ton doux comme je ne l'ai jamais entendu.

"Qui est Iris ?!" je demande.

"Ne sois pas stupide, je te prie."

Ma voix... ma voix avant la puberté est encore plus aigüe que dans mes souvenirs. Et pourquoi ai-je les cheveux aussi longs ?! Ça n'a pas l'air d'être le résultat d'une magie accidentelle sinon j'aurai été enfermé dans le placard... mais c'est pas normal : j'ai aucun souvenir de ça. Vous vous rappelez, vous, le jour où Harry Potter avait des cheveux qui retombaient le long de son dos, bouclant jusqu'à ses fesses ? Bah moi non plus. Quand est-ce que j'ai atterri, très exactement ?!

"On est quel jour ?"

"Dimanche." répond-t-elle.

Ah bah... merci, voilà qui me change la vie : ça aide de savoir qu'on est dimanche quand on ignore carrément l'année où on se trouve, hein ?!

"Mais dépêche-toi... je n'ai pas le temps de t'aider ce matin, tu sais !"

"M'aider ?!"

Depuis QUAND ma tante Pétunia m'aide ??? C'est... anormal. Genre, vraiment. Elle ne m'a jamais parlé comme ça, ne m'a jamais aidé et puis, surtout QUI est cette Iris ?! Est-ce que la Mort m'a ramené dans un monde parallèle ??? J'vous jure que si je la revois... quand je la reverrai... je la tuerai.

"Pourquoi es-tu aussi lente ?!"

Lente ? Non, je ne suis pas lentE... peut-être que je suis lent, c'est vrai mais mes mains tremblent : j'ai ressucité dans mon enfance. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir foutre, moi ?!

"Iris, arrête de rêvasser... je gère les cadeaux de Duddleynouchet, je n'ai pas le moindre minute à t'accorder. Pas aujourd'hui."

Les cadeaux ?! Je relève brusquement la tête devant une montaaagne de cadeaux, et le petit rouleau de scotch-putain-fait-chier qui va avec : c'est le jour de son anniversaire ! Je sais QUAND on est... j'crois qu'on est quelques semaines avant mes onze ans : c'est le jour où j'ai reçu ma lettre, la première fois.

"Salut sœurette." me dit Dudley en arrivant dans la cuisine. "Tu fais pas brûler le bacon, aujourd'hui, hein ?!"

"Arrête de faire ch... de m'ennuyer, Dud'."

"T'ennuyer ?! Pourquoi ?"

Il a l'air contrarié mais comme j'accélère mes mouvements pour finir le p'tit déj et ouvrir ma lettre, il s'éloigne. Sœurette... sœurette toi-même ! Avec tout ça, je n'ai même pas remarqué que mes cheveux longs n'étaient pas la seule différence : mon cousin ressemble à sa version adulte, moins gros et beaucoup plus musclé. Je n'ai pas le temps de m'y attarder parce que...

J'ai terminé : le petit-déjeuner est prêt ! Je vais pouvoir aller chercher le courrier, je ne pense qu'à ça.

"Oh mais c'est mon grand garçon, là !" s'exclame joyeusement l'oncle Vernon. "Aujourd'hui est un jour très spécial, n'est-ce pas ? QU'EST-CE QU'ELLE FICHE ICI, ELLE ???"

Je sursaute, j'étais en train de déposer les assiettes sur la table et de leur servir le petit-déjeuner quand il s'est mis à crier : son visage est rouge... il va finir par avoir une crise cardiaque, celui-là. Malheureusement, ça n'arrivera pas tout de suite... J'suis plutôt bien placé pour le savoir.

"Oh, ce n'est rien... elle... elle ne savait pas que tu serais ici, n'est-ce pas, Iris ?!"

Je me retourne : Iris est là ? Mais nous sommes seuls, ici, il n'y a que l'oncle Vernon et Pétunia, Dudley et sa pile de cadeaux indécente... moi. Moi, c'est tout. Moi et mes cheveux longs... moi et elle, Iris ?! Et si... non, c'est ridicule.

"Je vais chercher le courrier, pardonne-moi, Oncle Vernon."

"ONCLE ?!" vocifère-t-il. "COMMENT OSE-TU, PETITE TRAÎNÉE ???"

Ok, y'a définitivement quelque chose qui cloche... il lève sa main pour me gifler, je n'ai qu'un chiffon dans ma main mais je m'en sers comme un fouet : il claque l'air pas sur lui mais dans le vide mais ça suffit, mon oncle reste figé comme hypnotisé. C'est vrai que j'aurai jamais fais ça, à l'époque mais j'ai combattu des sorciers si puissants : comment pourrais-je craindre ce moldu ?!

"Je vais chercher le courrier !"

Faut pas qu'ils tombent dessus... s'ils m'enferment dans le placard ça sera fichu, j'ai besoin de récupérer ma lettre avant. Je m'élance dans le couloir, Dudley se met à crier sur son père parce qu'il n'a pas assez de cadeaux et ça fait diversion. Waw... bah merci cousin d'être aussi con, ça me sauve la vie.

Mr et Mrs Dursley - 4, Privet Dr-... on s'en fou, c'est pas celle-là... non plus et pas ça. Ah voilà. Ma lettre est plus épaisse et jaune que les autres, elle est plus lourde et l'écriture manuscrite est écrite d'un vert qui semble briller selon l'inclinaison. C'est beau et j'aurai voulu savourer ce moment... mais je peux pas parce que la Mort s'est foutu de ma gueule.

Iris Potter

Dans le placard sous l'escalier,

4, Privet Drive.

Little Whinging,

Surrey.

C'est quoi encore, ce bordel ?! Iris... Iris Potter. Iris Potter, dans le placard sous l'escalier. Iris, c'est moi ??? Mais... mais... non. Pourquoi ? MEEERDEUH !!!

-Fin du 2ème chapitre-

...à suivre...