Auteur : kitsu34
Origine : Saint Seiya (Post Hadès)
Couple : Milo x Camus parce que ça leur va bien et que j'aime les torturer.
Genre : Euh… Nawak ? Oui, j'en ai bien peur.
Disclaimer : Rien à moi dans l'univers de Saint Seiya (Heureusement me direz-vous, vu ce que j'en fais….).
Note : Je vous avais prévenu, je ne suis pas tout à fait dans mon état normal en ce moment… Bon après je reste assez retors comme auteur, alors méfiez-vous quand même. Après tout je suis gémeaux et mes totems sont Saga et Kanon^^.
Jamais deux sans trois
Combien de temps Camus resta-t-il immobile, bouche ouverte et œil aveugle ? Il ne le sut jamais. Mais quand il reprit ses esprits, Kanon, Saga et Shion s'étaient éclipsés, trop heureux de battre en retraite devant la déroute de la logique, du bon sens et de l'intellect du cerveau le plus développé du Sanctuaire. Il ne restait que Milo, assis sur le lit, l'air à la fois au bord de la panique et de la joie la plus dévastatrice, qui le serrait dans ses bras à étouffer.
Camus inspira profondément, fermant les yeux, plongeant en lui-même, à l'écoute de cette intelligence tant vantée qui lui criait que ce n'était pas possible, que les lois de la nature ne pouvaient être ainsi bafouées et que les médecins se trompaient tous ! Quand il rouvrit les yeux, son sang-froid légendaire semblait bien l'avoir déserté et il se sentait proche de sombrer dans une hystérie de très mauvais goût, mais somme toute très compréhensible vu les événements.
Le médecin aux lunettes d'écailles se tenait à côté de son lit, derrière Milo, et se penchait vers lui, surveillant la moindre de ses réactions. Ce fut à lui que Camus s'adressa, d'une voix polaire mais tout de même plus aiguë que la normale.
« Pouvez-vous m'expliquer comment ce genre de choses est possible, docteur ? A moins que ce ne soit une mauvaise plaisanterie et dans ce cas, les meilleures blagues sont les plus courtes !
- Je crains que ce ne soit pas une plaisanterie, hélas. Quand à vous expliquer le pourquoi du comment, je ne pourrais le faire. C'est du jamais vu et biologiquement, c'est normalement impossible. Vous êtes donc un cas d'école, que nous allons suivre avec un intérêt scientifique absolu.
- Formidable… Il a fallu que cela me tombe dessus, encore…
- Camus ! Oh Camus ! Mon amour ! Mon chéri ! Si tu savais comme je suis heureux ! C'est incroyable ! C'est fou ! C'est… Je n'ai pas de mots ! »
Oui, c'était exactement cela, Milo avait parfaitement mis le doigt dessus… Fou, incroyable, sans mot… Un léger vertige fit tourner la tête de Camus et il se sentit pâlir. Une nausée lui souleva l'estomac et un frémissement profond le parcourut. Incrédule, il identifia le malaise qui s'emparait de lui. Il avait peur. Non. Il était absolument terrifié ! Il porta les mains à ses tempes et le médecin, avec un regard concerné, plein d'une sollicitude toute professionnelle pour le cobaye extraordinaire qu'il devait représenter, écarta Milo et se rapprocha, saisissant son poignet et le rallongeant rapidement sur ses oreillers.
« Là, là. Calmez-vous. Il va falloir faire attention à vous à partir de maintenant. Prendre soin de votre santé et de celle de l'enfant. »
L'enfant ? L'enfant… L'enfant ! Mais c'était vraiment vrai ? Cette… chose grandissait vraiment dans son ventre ? C'était possible ? Non. Bien entendu que ce n'était pas possible ! Il devait rêver ou errer quelque part dans une autre dimension ! N'avait-il pas affronté les jumeaux dernièrement ? Ou alors il était toujours mort et c'était son châtiment quelque part dans le Cocyte… Que le camp adverse était vicieux, à les torturer de la sorte ! Il inspira profondément une fois encore avant de reprendre la parole. Cette fois, sa voix était beaucoup plus aiguë que d'ordinaire…
« Docteur ! Maintenant cela suffit comme cela ! J'en ai assez ! Je suis un homme ! Un homme ! Avec tout ce que cela implique et SURTOUT ce que cela n'implique PAS !
- Oui, je le conçois, c'est un choc…
- CA SUFFIT ! Je ne suis pas « enceint » ou autre chose de ce genre ! Vous faites erreur ! Je suis un HOMME !
- Mon amour, calme-toi, ça va aller…
- NON MILO, CA NE VA PAS ALLER DU TOUT !
- Ne crie pas, ménage-toi. Pense au bébé, ce n'est pas bon pour lui…
- IL N'Y A PAS DE BÉBÉ ! S'il y a quelque chose dans mon ventre, c'est un alien que j'ai chopé je ne sais pas comment, qui me bouffe les entrailles et je vais mourir !
- Camus, ce n'est pas drôle !
- Oh mais si, c'est hilarant au contraire ! Ahahah !
- Allons, allons. Calmez-vous. C'est le choc, les nerfs lâchent. Je vais vous donner un léger sédatif. Infirmière ?
- JE NE VEUX RIEN PRENDRE ! JE VEUX QU'ON M'ENLÈVE CE TRUC ! »
Le médecin lui adressa un long regard et se tourna vers Milo auquel il fit signe de le rejoindre et à qui il se mit à parler à voix basse. Camus inspira à nouveau, à plusieurs reprises, tenant de maîtriser tout ce qui lui échappait en ce moment, à savoir d'abord lui-même. Un tourbillon d'émotions se succédaient avec une rapidité vertigineuse en lui, s'entrechoquant avec violence et creusant l'abîme qui menaçait d'engloutir sa raison. Il sentait qu'il allait craquer et se mettre à hurler à la mort. Ou pleurer. Ses yeux commençaient à le piquer et sa gorge se nouait invinciblement. Lui… Le Magicien de l'eau et de la glace allait faire une crise de nerfs comme la dernière des donzelles. Kanon n'avait pas fini de se moquer de lui… Son menton se mit à trembler et il se raidit de toutes ses forces pour éviter le désastre.
Une main douce saisit la sienne et le tira lentement vers une poitrine chaude et ferme contre laquelle il se laissa tomber machinalement. Des bras puissants et tendres l'enlacèrent, et une autre main souleva et caressa ses cheveux comme quand on apaise un enfant qui pleure. Des lèvres pleines se posèrent sur son front et il ferma les yeux, se crispant pour retenir ses larmes. Une voix suave et basse lui murmura des mots doux et il se laissa aller au sentiment de confort et de sécurité qui se leva en lui.
En cet instant, un élan d'amour pur le précipita vers Milo, qui se montrait parfait avec lui vu les circonstances. La gratitude le submergea. Heureusement qu'il était là, au milieu de cette folie pure. Se redressant, Camus adressa à son compagnon un regard écarlate brillant de reconnaissance et s'émerveilla du bonheur qu'il découvrit dans les yeux méditerranée. Milo irradiait d'une joie sans nuages, d'une plénitude absolue. Et cet élan merveilleux le gagna à son tour. Il se noya dans le bonheur de son amant et se laissa aller à nouveau dans ses bras avec un soupir de bien-être. Il ne voulait plus penser, juste être bien.
Ce fut à cet instant que le docteur aux lunettes d'écailles entra, accompagné d'une consœur et d'une infirmière, avec un appareil sur un chariot à roulettes. Il parla à voix basse à la femme à ses côtés et celle-ci s'approcha de Camus et tendit la main vers son ventre. Le chevalier du Verseau se raidit à nouveau et Milo resserra sa prise en lui murmurant des mots d'amour apaisants. Résigné, Camus se laissa faire.
Le gel, froid, sur ses abdominaux le fit tressaillir désagréablement et quand la femme appliqua l'instrument sur son ventre, il faillit geler la chose pénible et la main qui la maniait, par réflexe. Heureusement, Milo veillait et l'en empêcha rapidement, contrant ses effluves cosmiques avec efficacité. Les deux médecins ne s'aperçurent de rien.
Sur l'écran du moniteur, apparurent des masses grises et noires que les médecins commentèrent entre eux. « Extraordinaire, impossible, incroyable, merveilleux... » Les superlatifs fusaient et l'excitation avait gagné l'infirmière qui se penchait elle aussi sur l'écran, bouche ouverte et œil brillant. Des têtes apparaissaient dans l'encadrement de la porte. Un autre soignant, plus hardi, venait d'entrer et s'approchait, d'un air totalement extatique, du moniteur. L'esprit de Camus se révulsa et se détacha, se cachant en lui-même comme un petit animal se terre à l'approche du danger. Il contempla la scène d'un œil extérieur, désintéressé. Il n'était plus là. Ce n'était pas vrai, ce n'était pas possible. Il ne s'expliquait rien, mais ce n'était pas possible. Il s'évadait quand soudain, remarquant son détachement, sans doute, le médecin aux lunettes d'écailles tourna un bouton.
« BIP, BIP, BIP »
Le bruit résonna très fort et Camus sursauta. Milo contre lui prit une profonde inspiration à son tour et se raidit. Il émit un son étranglé, comme un sanglot, et Camus leva la tête vers lui, brusquement inquiet. La stupeur l'étreignit d'un seul coup.
Milo pleurait.
Il tourna à nouveau un regard écarlate confus et incertain vers le moniteur aux masses grises et noires indistinctes et écouta les battements profonds qui s'élevaient dans la pièce. Plus personne ne parlait. Le silence s'était fait religieux.
Alors, il le vit.
Ce fut un coup de massue, qui le sonna complètement et le laissa sans souffle, groggy comme après un coup victorieux. Sur l'écran gris, une petite bulle battait au rythme du son artificiel qui montait de la machine.
« Vous le voyez ? C'est son cœur qui bat. »
Le silence s'approfondit encore et Milo gémit, la tête plongée dans son cou et ses cheveux, trop ému pour continuer à regarder l'écran. La gorge de Camus se serra à lui faire mal et l'air dans ses poumons se raréfia. Il ne pouvait plus quitter l'écran du regard. Ses yeux s'attachaient invinciblement à cette petite bulle respirante. Son souffle et son propre cœur semblaient suivre le rythme de ce si petit cœur incroyable.
Cette fois-ci, dans les bras de Milo qui tremblait contre lui, la lame de fond d'émotions invraisemblables et trop puissantes eut raison de lui et l'emporta. D'une voix étranglée déjà par les sanglots, il balbutia :
« Mais... c'est… vrai… alors ? »
Et Camus du Verseau, onzième chevalier d'Or d'Athéna, fondit en larmes, mêlant ses pleurs à ceux de Milo du Scorpion, contre lui.
oOoOo
« Milo, arrête, bon sang ! Je peux marcher quand même !
- Oui, bien sûr, mon amour, mais fais attention de ne pas tomber quand même.
- Milo du Scorpion !
- Excuse-moi, mon coeur, je veux juste te protéger.
- Je suis Camus du Verseau ! Je n'ai pas besoin de protection.
- Oui, oui, évidemment. Calme-toi, tout va bien. »
Camus inspira profondément par le nez. Ils n'étaient pas rentrés depuis une heure au Sanctuaire qu'il n'en pouvait déjà plus ! Milo le couvait en permanence, lui évitant le moindre effort, comme s'il était une poupée de porcelaine fragile. Il ne tiendrait pas neuf mois sans l'étrangler à ce rythme ! Le vertige qui ne le quittait plus depuis l'annonce de la nouvelle lui fit à nouveau tourner la tête et Milo qui ne le quittait pas des yeux s'empressa de l'enlacer et de le soutenir. Camus grinça des dents et lui jeta un regard de flammes, mais le chevalier du Scorpion ne se démonta pas et resserra sa prise. Si Milo était comme ça, qu'est-ce que ce serait des autres…
« Ah, la future maman est de retour !
- Oh, comme ils sont mignons, nos tourtereaux !
- On vous dérange, peut-être ?
- Comment ça va, madame Milo ?
- Bien joué, mon pote ! Vivement que ton fils soit là !
- Moi j'aimerais mieux une fille, belle comme sa mère, euh, son père.
- Mais laissez-les tranquilles voyons, ils peuvent à peine respirer. Je crois que les félicitations sont de rigueur, non ? »
Camus sentit sa mâchoire se crisper puissamment tout en observant les autres Ors asséner de vigoureuses bourrades à Milo en le félicitant à tour de rôle. De quoi au juste le félicitait-on ? Et pourquoi lui ? Qu'est-ce que cela insinuait ? La température commença de chuter dangereusement et Aphrodite, qui se trouvait le plus proche de lui, s'écarta prudemment.
« Ecartez-vous tous, que je les voie.
-Oui Votre Majesté. »
Heureusement, Shion descendait les dernières marches, Mû, Saga et Dohko sur ses talons, ce qui calma légèrement les accolades et les frappes viriles sur les épaules de Milo. Le Grand Pope le regarda longuement et Camus lut une certaine compassion dans son regard, qui lui fit beaucoup de bien. Enfin quelqu'un qui le comprenait ! Puis le monarque se tourna vers le groupe goguenard des Ors et s'éclaircit la gorge.
« Bien, à présent que Camus et Milo sont de retour, j'envoie Saga demander des comptes aux juges sur ce qui se passe actuellement.
- Est-ce bien nécessaire ?
- Ouais, c'est plutôt marrant !
- Je ne pense pas que Camus soit de ton avis, Kanon. Et tu ne penserais certainement pas de même si cela t'arrivait.
- C'est sûr ! Mais cela ne peut pas m'arriver !
- Ah oui ? Et pourquoi cela ?
- Bah, Majesté, c'est évident !
- Et bien non, justement. Nous avons TOUS été ressuscités de la même façon et par les trois juges. Par conséquent, ce genre de… conséquence est donc possible pour nous TOUS tant que nous ne savons pas d'où cela vient…
- Oh ! Sérieux ?
- Non Impossible !
- Ah mais non !
- Ça craint…
- Ça craint vraiment !
- Ben, moi, je ne dis pas non.
- PARDON ? »
Aphrodite regardait avec de grands yeux horrifiés son compagnon qui le dévisageait avec insistance, tandis que Deathmask partait d'un grand éclat de rire. Avec un frisson, le chevalier des Poissons se tourna d'un air paniqué vers le Grand Pope.
« Vous avez parfaitement raison, Majesté, nous devons obtenir une explication.
- Ou du moins être sûr que cela ne nous concerne pas tous. »
Camus avisa avec une sombre satisfaction l'air quelque peu inquiet du Dragon des Mers, dont le teint hâlé venait de s'éclaircir considérablement. Apparemment, ce que Milo lui avait raconté sur leur oreiller à propos du couple de son ami semblait vrai… N'était pas au-dessus celui qui voulait bien le clamer…
Descendant quelques marches, Saga s'agenouilla devant Shion, puis posa une main apaisante sur l'épaule de son frère et appela Gemini avant de se mettre rapidement en route. Le cortège des Ors et Camus le regardèrent partir avec espoir. d'ici peu, ils auraient une explication ! En attendant, se dit Camus en sentant les bras de Milo se saisir à nouveau de sa taille, en protection, il allait falloir obtenir de son compagnon qu'il cesse de l'étouffer ainsi…
oOoOo
