Yo !
En avant pour ce deuxième chapitre, qui sera plus riche en émotions que le premier !
Bonne lecture et RDV en fin de chapitre pour plus de détails.
CHAPITRE 2
Révélations
Depuis leur première soirée, et Judy semblait comme flotter dans les airs. Elle aimait sentir la patte de Nick dans la sienne lorsqu'ils marchaient dans la rue, et ne manquait jamais une occasion de l'embrasser en caressant la douce fourrure de son cou.
Ils avaient décrétés cependant qu'il était plus sage d'éviter de s'afficher ouvertement en public, du moins pour l'instant. Si les couples prédateur-proie étaient admis et majoritairement tolérés, ils se doutaient que leur nouvelle relation pouvait faire naître les commérages, en particulier au travail et dans leur proche entourage.
Mais c'était sans compter, justement, sur leur entourage.
Nick fut le premier à être démasqué, et le soir même qui plus est. Alors qu'il venait de quitter Judy après un langoureux baiser de bonne nuit, il était rentré à son appartement à minuit passé, et avait trouvé Finnick encore éveillé. Son fennec de colocataire avait profité de la sortie de Nick pour entamer une partie endiablée de jeu vidéo en ligne, et rageait sur la manette de la Pauwstation alors que son équipe se faisait copieusement laminer.
-Ça s'est bien passé, à ce que je vois, lui dit-il de sa voix grave sans se retourner.
Nick se figea, les oreilles en arrières. Il n'avait mentionné aucun détails sur l'objet de la soirée, encore moins avec qui il la passait.
-Oh, tu sais, c'était soirée rugby, alors tu vois…tenta-il de mentir.
-Ça prend pas avec moi, Nick. Comment va le Lieutenant Toot-toot ? Bien, j'imagine, coupa Finnick en posant la manette pour se retourner vers le renard encore abasourdi.
-Tu m'espionnes, Fin' ?demanda Nick en sachant la partie perdue d'avance.
-Pas besoin de ça. Tu as un air niais depuis ta foutue remise de diplôme. Et si j'en crois mon flair, soit tu es tombé par inadvertance entre ses seins, soit tu as été très, très proche d'elle. Soit les deux, ajouta-il avec un petite rire sonore.
Nick lui jeta un regard suspicieux avant de pousser un petit soupire. Finnick le connaissait depuis bien trop longtemps pour qu'il puisse lui mentir, et c'était sans doute le mammifère duquel il était le plus proche, à l'exception de Judy.
-T'en fais pas, mon pote, dit le fennec en reprenant sa manette. Elle en pince pour toi depuis un moment, c'est normal que ça finisse par arriver, même si elle est trop bien pour un vol regard comme toi.
-Merci, Fin', dit Nick, ému.
-Et puis, il faut dire qu'elle est trop canon, ta lapinette ! Franchement, comparé à toi c'est une bombe, avec sa queue remuant sur son jolie p'tit cul en…
Il fut interrompu par la chaussure que Nick lui envoya à l'arrière du crâne. S'ensuivit alors un simulacre de combat entre les deux amis. Nick savait que Fin', malgré ses airs bourrus, aimait bien Judy, et que son commentaire était sa forme bien à lui d'acceptation de sa relation.
Pour Judy, cependant, les choses ne furent pas aussi simple.
A peine était-elle réveillée le lendemain matin, des papillons encore plein le ventre, qu'elle remarque les quatre appels manqués de sa mère, et le message on ne peut plus clair de sa sœur Johanna « Frangine, faut qu'on parle ! ».
-Et j'ai même pas encore prit mon café, avait-elle grommeler à haute voix en se levant péniblement du lit.
Elle se rendit dans la cuisine et se fit couler le café le plus fort que sa machine lui permettait. Elle songea un instant à ne rien dire, ni à l'une ni à l'autre, et de s'esquiver habilement jusqu'au soir où elle inventerait une histoire de rendez-vous avorté. Elle sourit en se rendant compte que c'est exactement ce que Nick aurait fait dans la même situation.
« Je passe vraiment trop de temps avec ce renard » se dit-elle en reniflant légèrement son T-shirt. « Mais j'ai envie d'en passer encore plus ! » pensa-t-elle en sentant son odeur lui envahir les narines avec un sentiment de béatitude.
Elle réfléchit longuement à une manière de se soustraire à sa famille, mais rien n'y faisait, et ne pouvait se résoudre à leur mentir. Elle décida finalement de ne dire qu'une demi-vérité : oui, elle fréquentait quelqu'un, non elle ne pouvait pas dire qui, vu qu'elle l'avait rencontré dans le cadre du travail. Sachant que sa mère serait celle qui la harcèlerait le plus, Judy décida de commencer par une cible plus facile.
JUDY : Hey, soeurette, quoi de neuf ?
La réponse ne se fit pas attendre, et le téléphone de Judy vibra avant même qu'elle puisse le reposer sur la table.
JOHANNA : Comment ça « quoi de neuf » ? Depuis quand tu as des rencards sans que je le sache ? Il a fallu que Maman m'en parle !😡😡
JUDY : Désolée 😇. Ça s'est fait comme ça, sinon tu sais que je t'en aurai parlé.
JOHANNA : 😡😡😡
JOHANNA : Bref. Racontes-moi tous en détails.
JUDY : Franchement rien d'extraordinaire. On est allé dans un bar, on a bu une bière ou deux, et il m'a raccompagné chez moi. C'est tout.
JOHANNA : Judy…
La lapine sourit, imaginant sa sœur fulminer devant ses yeux en tapant rageusement sur le sol. Elle adorait la faire rager, mais c'était un jeu risqué avec le tempérament de Johanna.
JUDY : Très bien, JinJo. Mais avant ça tu dois me promettre de ne rien dire aux parents, d'accord !
JO : Si tu veux.
JUDY : Rien de RIEN ?
JO : Croix de bois et patte en l'air, si j'mens tape-moi l'derriere ! Alors, comment il s'appelle, ton super lapin ?
Judy prit une longue gorgée de café, hésitant un instant à ouvrir la boîte de Pandore.
JUDY : C'est pas un lapin… C'est Nick.
JO : …
JO : Je le savais ! Alors comme ça vous sortez ensemble ? Depuis quand ? Et comment ça se passe ? Il est sympa ? J'veux dire, oui, il est cool, mais j'veux dire en vrai ?
Judy pouffa en commençant à écrire. Elle passa les quarante-cinq minutes suivantes à décrire dans les moindres détails la soirée avec le renard, sans rien omettre excepté la petite altercation qu'ils eurent dans la ruelle. Mais elle ne fut pas avare quand il s'agit du premier baiser enflamme qu'ils échangèrent. Elle avisa sa montre et, voyant que la matinée était bien entamée, se dépêcha de terminer la conversation.
JUDY : Tu comprends pourquoi tu dois rien dire, pas vrai ? Je préfère garder ça entre nous, alors ça m'aiderait que tu fasses tampon avec les parents 😇
JO : Mais enfin Jude, pourquoi ? Tu sais que les parents aiment bien Nick, je suis certaine qu'ils seront heureux pour toi.
JUDY : La première fois qu'il est venu avec moi à Bunnyburrow, Maman a faillit faire un malaise en le voyant sur le pas de la porte et Papa a voulu le chasser avec un fusil de chasse !
JO : Pour leur défense, tu avais pas dit qu'il devait venir, et tu était cachée derrière sa queue quand ils ont ouvert la porte… Et parlant de queue… Comment ça se passe à ce niveau-la ?
JUDY : C'est pas une excuse 😒 Et on s'est vu une seule fois, alors il se passe rien de ce côté-la !
JO : De ce que je sais des renards, tu vas adorer 😉
JUDY : Jo !
JUDY : Je dois vraiment y aller, frangine. On se tien au jus ! Et t'as promis de rien dire, hein ?!
JO : Promis
Même si elle s'exposait aux oreilles curieuses de sa famille, Judy se senti légère en s'étant ainsi confiée à sa plus proche sœur sur son couple. « Mon couple », n'arrêta-elle pas de se répéter, un petit sourire aux lèvres.
Leur premier week-end se passa à merveille. Nick lui fit la surprise de débarquer quelques minutes après qu'elle en eut terminé avec sa sœur, les bras plein de pâtisseries, et après un petit déjeuner radieux ils firent une longue ballade dans les rues de Savanna Central. Même si la lapine aurait adoré passer également la soirée en sa compagnie le renard prétexta une soirée « entre mâles », mais il fut de nouveau sur le pas de sa porte au matin du dimanche.
La semaine qui suivit fut plus riches en rebondissements. Judy devait continuer son travail en attendant que le renard ne prenne ses fonctions, et elle fut affectée au bureau d'accueil le temps que son partenaire arrive. Il lui avait fallu user de trésor d'habilité pour ne pas afficher son humeur rayonnante à un Benjamin Clawhauser très attentif aux ragots. Elle était certaine que le guépard voyait clair en elle, et devait trouver des dizaines de prétextes pour s'éclipser quand elle voulait répondre à un message de Nick.
Leur première épreuve se produisit au matin du jeudi lorsque Nick fut convoqué au poste par le Chef Bogo afin de recevoir badge, arme et uniforme dans le but de sa prochaine affection. Les deux amoureux avaient choisit de feindre l'indifférence, et si tout se passait selon leur plan ils ne se croiseraient même dans le commissariat.
-Hey, Niiiiiick !avait appelé Clawhauser en apercevant un éclair de fourrure orange dans un couloir.
Malgré son manque d'activité physique, Ben demeurait un prédateur et conservait la vision de son espèce intacte. Judy avait alors couru dans la réserve « pour chercher un crayon », et le pauvre renard fut contraint de venir à la rencontre de leur ami pour ne pas paraître suspect.
-Yo Ben, ça va comme tu veux !
La discutions était alors entamée, le guépard parlant de son rythme rapide et infatigable auquel Nick ne répondait que par des monosyllabes et de grands sourires, jusqu'à ce que Ben ne se souvienne de sa collègue.
-Ho, attends voir, Judy devrait être dans le coin. Je vais la chercher, ne bouges pas.
-Non, Ben, ce n'est pas…
Mais le policier avait déjà disparu, et revint moins de trente secondes plus tard avec la lapine sur ses talons.
-Hey, Nick, dit-elle faiblement en regardant ses pattes.
Elle ne voulait pas montrer sa joie de le revoir, mais elle se réprimait tellement qu'on l'aurait cru sur le point de pleurer. Sentant qu'elle était sur le point de tout faire capoter, Nick changea d'approche.
-Alors, Carotte, tu n'es pas contente de me voir, dit-il d'un air moqueur.
Elle leva les yeux et capta son regard entendu. « Entre dans mon jeu ! » lui disait-il.
-Si, j'adore voir un renard crétin venir me déranger au boulot, fit-elle avec humour.
-Nick me disait qu'on venait de lui donner officiellement son uniforme, dit Ben à la lapine.
-Ah ? C'est bien ça, Nick ! Mais va pas crâner toute la journée dans le quartier.
-Allons, Carottes, nous savons toi et moi que je suis irrésistible dans un uniforme…dit le renard d'un air narquois tout en lui jetant un regard de braise.
C'était un petit tour que Nick faisait souvent, y compris à Judy. Mais cette fois-ci elle ne put détacher ses yeux de ceux du renard. Elle l'imagina sans peine dans une chemise bleue ajustée à son torse, un long pantalon de toile qui galberait ses cuisses musclées pour l'aise dépasser la gerbe rousse de sa queue…
-…sûr que Nick et toi pourraient vite vous mettre au travail. Hein, Judy ? Fit Clawhauser en donnant un léger coup de coude à la policière, la faisant ainsi redescendre sur terre.
-Nick ? Quoi, Nick ? On…dit Judy d'un air étonné. Ah oui. Partenaires. Au travail. Oui, c'est toujours prévu, sauf si Bogo change d'avis entre-temps, parvint à articuler la lapine.
Elle jeta un regard vers son compagnon qui lui lançait des regards affolés. « En quinze ans d'arnaque j'ai jamais vu pire ! » se dit-il.
-Quelque chose ne va pas, ma Juju ?demanda le guépard en la voyant ainsi décontenancée.
-Laisse, Ben. Elle a certainement oublié son jus de carotte, ce matin, fit Nick en caressant la tête de Judy comme celle d'une peluche.
-Hey, bas les pattes, renard crétin !s'offusqua-t-elle en repoussant vigoureusement sa patte.
-À plus, vous deux, dit Nick en riant.
Avec son embonpoint, ses airs maniérés et son goût prononcé pour les sucreries, Clawhauser était une source de moquerie chez nombre de ses collègues. Il n'en restait pas moins un Officier de police, et profitait même de ces faiblesses pour voir et entendre ce que les autres ignoraient. Il n'avait pas manqué de remarquer le regard que Judy avait lancé au renard, ni même d'entendre un discret ronronnent de la lapine lorsqu'il lui avait caressé la tête.
Ben jeta sur sa collègue un regard en coin. Ces deux-là cachaient quelque chose, et le guépard était certain de savoir quoi. « De toute façons, ils sont trop mignons pour ne pas finir ensembles ! »,jubila-t-il pour lui-même. Mais il connaissait Judy depuis trop longtemps pour savoir que la lapine était une bonne policière, injustement sous-estimée, et une amie fidèle. Elle n'avait pas besoin d'avoir en plus une rumeur. Et quand bien même Clawhauser avait vu juste, il respectait trop son amie pour lui imposer ça. Elle viendrait lui en parler quand elle serait prête. Il devrait restreindre ses commérages d'ici la. Ce qui, connaissant l'animal, n'était pas une mince affaire.
Judy sentit le regard de Ben sur elle, et us sueur froide parcourut son échine. Fort heureusement le guépard se contenta de lui sourire enfin avant de retourner vers sa boîte de beignets a peine entamée.
JUDY : On a eu chaud, cette fois, NICK
Elle envoya le sms à peine son service terminé.
NICK : Rappelle-moi de jamais venir avec toi en couverture, Carotte. T'es la pire menteuse au monde.
Judy pouffa, avant qu'une pensée ne lui fasse se mordiller la lèvre.
JUDY : Même si c'est sous couverture ?
La réponse de Nick se fit attendre quelques minutes. Depuis leur première rentrée Judy aimait le taquiner avec des sous-entendus de ce genre, mais c'était le premier qu'elle faisait en couple.
NICK : Lapine futée p Sinon, Carotte, comment s'est passée ta journée ?
Et la conversation reprit comme à leur habitude.
Au matin du lundi suivant Nick était devenu officiellement membre du ZPD et coéquipier de Judy. Pour lui comme pour elle il fut difficile de résister aux lèvres de l'autre, et ils devaient se contentaient de tendres caresses de pattes durant leur patrouilles. Si Nick semblait aux anges aux côté de la lapine, de son côté ses émotions étaient exacerbées par sa relation, et chaque fois que le renard l'effleurait elle ressentait des vagues de chaleur de plus en plus fortes le long de sa colonne vertébrale. Judy avait hâte passer à la prochaine étape, et fantasmait de plus en plus sur le corps de Nick.
Les deux mois suivants passèrent à une vitesse folle, et Judy et Nick flottaient toujours sur un délicieux nuage.
Ils avaient enfin un jour de congé et Nick était venu la chercher tôt le matin, et l'avait embarqué juste après leur petit déjeuner. Ils avaient roulés dans le trafic dense de Zootopie, et il leur avait fallu près d'une heure pour atteindre leur destination.
-Nick, où est-ce que tu m'emmène ?demanda Judy alors que le renard la conduisait dans sa voiture cabossée dans les ruelles de Sahara Plaza.
-Fais-moi confiance, Carotte, tu vas adorer, dit-il en lui offrant un long baiser enflammé.
Ils se gara devant un haut bâtiment aux couleurs chamarrées, comme perdu au milieu du désert. Le renard descendit pour aller ouvrir la portière de Judy, qui le regardait d'un air circonspect. Il alla prendre un paquet dans son coffre ainsi que son sac à dos, et lui prit la patte pour l'entraîner vers les hautes portes blanches de la bâtisse.
-Nick, je te préviens : si c'est un autre club naturiste je te jure que je te tue, dit froidement Judy, l'édifice lui rappelant le Mystic Springs Oasis.
-Mais non, Carotte. J'ai bien compris que c'était pas vraiment ton truc, là nargua-il. Mais ça n'empêche pas que tu devras te déshabiller.
-Nick…gronda la lapine.
Le renard lui prit la paume et lui adressa un regard tendre. Ses yeux étincelaient comme des joyaux au soleil du désert, et la lapine se calma immédiatement. Elle ressenti un élan d'affection pour lui, et elle posa son museau contre le sien avant de l'embrasser.
-Allons-y, dit-il après leur étreinte. On aura tout le temps pour ça à l'intérieur.
Il les firent entrer dans un vaste hall de marbre blanc, assez large pour accueillir une trentaine de mammifères de grande taille, et Judy se senti minuscule au milieu des mosaïques stylisées. Ils étaient seuls dans la grande salle.
-Nick, qu'est-ce qu'on fait ici ? Il n'y a personne et…
-Patience, mon cœur, j'ai tout prévu.
Si Nick avait encore son rictus narquois habituel, Judy tiqua cependant. Bien sûr, il ne l'appelait que rarement par son prénom. Mais « mon cœur » résonnait comme un soupir dans son cœur. Elle aimait être appelée ainsi. Et plus encore, elle aimait que lui l'appelle comme ça. Elle serra sa patte dans celle du renard, qui tourna un instant son beau visage vers elle avant d'être interrompu par un bruit au fond de la salle.
Un raton-laveur âgé s'avançait péniblement en trainant sa queue derrière lui. Il portait un costume un peu usé et semblait fatigué, bien que son visage s'illumina en apercevant les deux mammifères devant la porte.
-Nicky ! T'es venu !dit-il avec un large sourire en tendant une patte chaleureuse vers le renard. Ça fait plaisir de te voir !
-Salut Greg ! Ça fait un bail ! Greg, laisse-moi te présenter Judy Hopps, ma partenaire et accessoirement ma petite-amie. Judy, voici Greg Kennedy, un ami de longue date. C'est le gérant de l'établissement.
-Inutile de me la présenter, Nicky, je l'ai déjà vu aux infos ! Elle est célèbre ! Enchantée, Miss Hopps, dit le raton-laveur en tendant la main vers la lapine.
-Heu…bonjour, articula Judy en rougissant.
« Petite amie… ». Elle lança un regard à Nick, larmoyant sous l'émotion.
-Ne t'en fais pas, Carotte, Greg est une vraie tombe. Il ne dira rien à personne.
-Pour sûr ! Ne vous en faites pas, Miss Hopps, je ne mettrait pas Nick dans l'embarras.
-Tout est prêt, Greg ?demanda Nick en levant un sourcil.
-Évidement, fit le gérant avec un lin d'œil. Venez, c'est par là.
Il conduisit Nick et Judy dans un long couloir avant de leur ouvrir une porte menant au centre du bâtiment.
-Si vous voulez bien vous donner la peine, fit il avec une petite révérence.
Judy n'en croyait pas ses yeux. Elle sentit un froid polaire lui mordre sa fourrure, mais elle n'arrivait pas à détacher son regard du spectacle.
Elle venait d'entrer dans un vaste espace glacial sur lequel s'étendait une immense patinoire immaculée. Un vitrail était disposé au plafond, de sorte que les rayons du soleil se réverbéraient en une myriade de couleurs chatoyantes, et une douce musique aux accords orientaux se faisait entendre en arrière-fond.
-Je vous laisse entre vous. Prenez tout le temps que vous souhaitez, leur dit Greg en refermant la porte derrière eux.
-Nick… C'est magnifique, murmura Judy en se retournant vers le renard.
-Je t'avais dit que ça allait te plaire, lui répondît-il manifestement fier de lui. Et je t'avais dit que te devrais te déshabiller, ajouta-il en lui tendant le paquet qu'il avait prit dans le coffre.
La lapine l'ouvrît pour découvrir un pantalon de coton et une veste polaire rouge, ainsi qu'une paire de patin à grasse adaptée à son espèce.
-Ho, Nick…
-Viens, les vestiaires sont par-là, on se rejoint sur la glace, dit il en lui donnant un baiser.
Les vêtements étaient parfaitement à la taille de la lapine, et Judy se dit que Nick avait dut l'observer sous toutes les coutures pour deviner ses mensurations. Cette pensée la fit sourire, et elle parvint tant bien que mal à le rejoindre sur la patinoire.
Des l'instant où elle posa la patte sur la glace, le patin partit en avant et elle s'étala de tout son long sur la surface froide. Elle entendit quelques raclements de patins avant de voir Nick se tenant au-dessus d'elle, se retenant difficilement de rire. Il l'aida à se redresser et elle dut se coller à lui pour ne pas retomber immédiatement.
-Tu t'es fait mal, Carotte ?
-Ça va, juste le temps de m'y faire. C'est la première fois que je fais du patin à glace.
-Vraiment ?demanda-t-il surprit.
-On à pas vraiment ce genre de chose à Bunnyborrow. Il faudrait une montagne entière pour pouvoir y accueillir tout le monde. Dis, Nick, comment ça se fait qu'il n'y ait personne ? On est arrivé trop tôt ?
Le renard afficha un air malicieux, prenant le temps de ménager son effet tandis qu'il tenait la patte de Judy en faisant quelques tour de piste maladroits.
-Vois-tu, Carotte, Greg a eu comme qui dirait quelques ennuis dans le passé avec certains mammifères peu recommandables.
-Tu parles de toi ?dit elle laconiquement.
-Pour une fois, non. C'est le contraire, en fait. Je connais Greg depuis des années, alors j'ai rassemblé tout l'argent que j'avais pour le sortir de là.
-Tu as vraiment fait ça ?demanda Judy en s'arrêtant pour le regarder.
-Bien sur. Je ferai tout pour les gens que j'aime.
Son regard transperça la lapine. Judy comprit qu'a cet instant, c'est à elle qu'il pensait. Elle passa sa patte sous la chemise de Nick pour sentir la douce fourrure blanche de son torse. Il se rapprocha d'elle jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent. Judy se serra encore plus, et sa patte se crispa alors que la langue du renard vint rencontrer la sienne. Elle sentit l'odeur prononcée du mâle devenir plus puissante au fur et à mesure que le baiser s'éternisait. Nick aussi devait la sentir, car sa prise sur elle se raffermit, et il fit remonter lentement la pointe de ses griffes du bas de ses reins jusqu'à ses oreilles. Elle ne put s'empêcher de pousser un long gémissement, se mordillant la lèvre inférieure pour ne pas se faire entendre. « Comment peut-il faire aussi chaud dans une patinoire… », se dit-elle en plongeant sa tête sans le cou de Nick pour le lécher de sa petite langue. Elle adorait le goût qu'il avait, ne faisant qu'accentuer le désir qui prenait possession d'elle.
Nick haletait et poussait des grognements de satisfaction. Il attrapa Judy par la taille et la souleva. Elle passa ses jambes autour de son ventre et se frotta contre lui sans chercher à dissimuler ses attentes. La queue du renard vint s'enrouler autour d'eux, juste sous les fesses de Judy comme pour la pousser à se coller à lui. Judy était en feu. Elle sentait l'érection de Nick entre ses cuisses, et commença à déboutonner nerveusement la chemise de Nick, ne voulant plus rien entre elle et lui.
-Judy…dit-il tout bas à son oreille.
-Nick, gémit-t-elle d'une voix extatique alors que le premier bouton se détachait.
-On ne peut pas faire ça…
-Pourtant c'est ce que je suis en train de faire, il me semble, lui dit-elle en lui jetant un regard sans équivoque, auquel Nick ne put répondre que par un nouveau grognement de plaisir.
-Pas ici…Pas maintenant…dit-il non sans difficulté en enlevant les pattes de sa compagne de son torse.
Elle le fixa un instant, sans trop savoir quoi faire, et il la fit redescendre sur la glace avec délicatesse. Elle comprit que l'instant était passé. Nick semblait confus, n'osant pas la regarder dans les yeux en reboutonnant son vêtement. Judy se senti coupable de s'être montrée ainsi trop entreprenante, et Nick désolé de ne pas pouvoir répondre aux attentes de la lapine. Elle voulu le serrer contre lui quand, oubliant les lourds patins à ses pattes, elle chuta une nouvelle fois.
Il n'en fallu pas plus pour que Nick n'éclate de rire en voyant la lapine ainsi les fesses sur la glace, un air ahuri sur le visage.
-Aide-moi plutôt à me relever, renard crétin, fit-elle non sans elle-même un petit sourire. Je vais finir par me congeler la queue.
-Je me voudrait de gâcher une partie si intéressante de ton anatomie, Carotte.
Il lui prit le bras et l'embrassa avec amour.
-Viens, je vais te montrer comment on fait, ajouta-il en la remettant debout. Commence par mettre tes pattes comme ça. C'est ça. Et ensuite…
La nuit tombait sur le l'immeuble résidentiel dans lequel Judy avait son appartement. Un de ses voisines, une vieille loutre ridée, lança un regard circonspect en voyant un renard rouge monter les escaliers en portant sur son dos une lapine qui rouspétait.
-C'est à cause des patins, ils étaient trop grand pour moi, disait-elle.
-C'est ça, dit Nick d'un air narquois. Quelle idée aussi de vouloir fair la course avec moi quand on sait pas tenir sur des patins. Lapin crétin.
-Ça semblait facile en te regardant…
-J'ai fait ça toute mon enfance. Et je suis naturellement doué, tu le sais bien, ajouta-il en souriant. On est arrivés.
Il la posa sur le pas de sa porte, et elle se traîna piteusement jusqu'à son canapé. Elle voulu s'y jeter mais elle sentit la douleur dans le bas de son dos, et s'assit avec précaution non sans un grognement. Nick la suivit et alla immédiatement faire chauffer la bouilloire et entreprit de sortir son téléphone pour commander le dîner.
-Les tacos de chez Carly seront là dans une heure, Carotte. Désolé, j'ai fait au plus tôt
-Je croyais que tu détestait ce resto, il ne propose que des menus végétariens, lui dit Judy en faisant de la place pour que Nick s'installe à côté d'elle.
-C'est le cas, mais toi tu l'adores. C'est le moins que je puisse faire pour rattraper un rendez-vous aussi loupé.
-Pourquoi tu dis ça ?dit Judy d'un ton inquiet en se relevant brusquement.
Elle eut une petite grimace et Nick s'empressât de la prendre contre lui pour l'installer confortablement.
-Tu as eu froid tout l'après-midi et tes mignonnes petites fesses sont en compote. On peut classer ça comme une « fausse bonne idée à la Wilde ».
-Nick, j'ai passé une des meilleures journées de ma vie. Tout était parfait, simplement parce que tu étais la. Ça serait plutôt à moi de m'excuser…
Le flash de leur embrassade lui revint en mémoire, et elle rougit de honte.
-Je…tout à l'heure je me suis laissée emporter. Je sais qu'on est ensemble depuis pas longtemps, et c'est encore nouveau pour moi, et toi tu es si… toi…et je sais pas comment réagir et…
Elle se tordait les mains, ses yeux violets scintillants de plus en plus. Nick ne supporta pas de voir la tristesse dans le regard de la lapine, et il la serra contre son torse en caressant ses oreilles en douceur.
Sa queue se referma naturellement autour d'elle. Judy se calma instinctivement. Elle s'arrêta immédiatement de pleurer, et poussa un long soupir de contentement. Elle était bien dans ses bras. Nick protégeait sa femelle. Et lui était son mâle.
-Judy, tu n'as rien fait de mal. C'est moi le problème.
Il soupira entre ses oreilles en sentant la lapine relever vivement la tête.
-Je tiens beaucoup à toi. Et j'ai envie de toi, de ton odeur, de ton corps… C'est à peine si j'arrive à me contrôler quand on est en patrouille tous les deux.
-Moi aussi, Nick, alors en quoi c'est un problème ?dit la lapine en frottant sa tête dans son cou.
Nick l'éloigna et la força a le regarder en face. Il n'avait pas trace de son habituel sourire en coin, et affichait un air sérieux qui ne lui ressemblait pas.
-Judy, tu sais quoi des mœurs des renards ?
-Pas grand-chose…dit lentement Judy en baissant les oreilles. Désolée… « Même si, pour ma défense, c'est pas faute d'avoir essayé… »
Par curiosité, Judy avait passé des soirées entières à chercher sur le net tout ce qu'il y avait à savoir sur l'espèce de son ami. Et dès le lendemain de leur premier baiser, la curiosité était devenue nécessité, et elle s'était concentrée sur les aspects plus physiques de ses recherches.
-Ce n'est pas étonnant, Carotte. Les renards ont pour habitude de vivre à l'écart des autres, et on est habitués à garder certaines choses pour nous…
Il sembla réfléchir longtemps avant de reprendre.
-C'est dans la nature d'un renard de s'accoupler pour la vie. Malgré tous ces siècles d'évolution, les renards, et les canidés en général, ne peuvent pas s'empêcher de…posséder leurpartenaire. Je sais que beaucoup d'entre nous n'en tienne pas rigueur, et que c'est plus un genre de tradition, mais j'ai toujours eu peur d'aller jusqu'au bout avec la mauvaise femelle.
-Alors…tu ne veux pas de moi…demanda Judy, les yeux pleins de larme et les oreilles tombantes.
-Si, mon cœur. Justement. Et j'ai peur des conséquences pour toi. J'ai peur de te faire mal pendant l'acte, de ne pas pouvoir contrôler mes pulsions…Et surtout j'ai peur que tu ne veuilles plus de moi. Que tu te rendes compte que tu as fait une erreur et que tu mérites bien mieux qu'un renard comme moi dans ta vie. Je veux pas t'imposer ça parce que…parce que je t'aime et que tout ce que je veux c'est ton bonheur.
Il tourna la tête, n'osant plus la regarder en face. Judy pouvait sentir le cœur du renard battre à s'en casser les côtes lorsqu'il lui avoua ses sentiments, et ses yeux débordèrent de larmes d'amour quand elle place son museau sur le sien, les yeux dans les yeux. Le souffle chaud de Nick sembla s'arrêter un instant tandis qu'il attendait la réaction de la lapine. Elle posa ses lèvres sur les siennes et lui prodigua un long baiser avant de poser son front contre le sien.
-Nick, bébé, je suis déjà à toi. J'étais déjà à toi avant que tu ne m'invites à sortir avec toi. Moi aussi, je t'aime. Plus que tout, et de toute les fibres de mon corps.
-Judy….
-Je sais ce que tu ressens, dit-elle en l'interrompait. Mais je suis avec toi parce que je le veux, c'est mon choix et ma décision. Quelque soit les conséquences, je les accepte parce que je le ferai avec toi. C'est toi que je veux, pas un autre mammifère. Tu es mon bonheur, bébé, alors je ne changerai pas d'avis te concernant. Tu es mon renard, tu comprends ?
Elle l'embrassa de nouveau en passant ses pattes derrière ses oreilles, lui caressant la joue.
-Tu n'as pas à avoir peur de ce qui va se passer, Nick. On peut y aller pas à pas, c'est aussi nouveau pour moi, tu sais. Mais je sais que tu ne me feras pas de mal. Et qui sait, même si tu le fais, je pourrai aimer ça, ajouta-t-elle avec une voix coquine.
Elle l'embrassa encore une fois avant de se relever du canapé et de regarder l'heure sur son portable. Le livreur ne serait pas là avant encore trois quart d'heure, et elle lança un regard d'envie sur Nick en se mordillant la lèvre.
-Et je sais exactement par quoi on va commencer.
Elle se positionna face à lui et ôta son T-shirt centimètre par centimètres. Elle prit son temps, laissant au renard le plaisir de la voir se déshabiller peu à peu. Une fois le vêtement enlève, elle fit courir lentement ses mais le long de son ventre avant d'aller déboutonner son jean. Elle se retourna pour le baisser, et Nick saliva lorsqu'elle se pencha pour le faire passer ses pattes, lui révélant sa croupe dans son ensemble. Elle se redressa lascivement, le laissant admirer ses sous-vêtements assortis. Elle ne portait plus qu'un soutien-gorge en dentelle rouge et noire, et un tanga qui mettait en évidence la courbe de ses fesses. Judy sourit en voyant l'entre jambe de Nick enfler d'excitation, avant d'enlever le reste de ses vêtement et de les jeter sur le sol, aux pieds du renard.
-Tu vois quelque chose qui te plait, Wilde ?demanda-elle en rougissant.
-On peut dire ça…
Le renard bavait presque en la dévorant des yeux.
-Nick, je vais aller prendre une douche maintenant.
Elle se pencha pour lui donner un baiser sur la truffe. Il avait une vue parfaite sur sa poitrine.
-Et tu vas venir avec moi, ajouta Judy avant de se redresser pour se diriger vers la sale de bain.
-Lapin malin…ne put s'empêcher de murmurer Nick avant de la suivre.
Alors, va vous a plus ? Je dois avouer être assez content de la manière dont j'ai mis en scène le début de la relation, même si écrire de la romance et des scènes torrides n'est pas mon fort. Mais ça fait parti du jeu !
En tout cas je vous dit à bientôt dans le prochain chapitre, qui promet de mettre une lumière plus…physique sur ce charmant couple.
