Bonjour tout le monde, voici le chapitre 2.

Comme certains qui passent par-là ont déjà lu la fiction (peut-être jusqu'au bout), je pense que je vais faire de bons gros changements. En tout cas, il y aura plus de chapitre que la vingtaine du départ, et peut-être vais-je aussi changer le passage final (je ne veux pas spoiler pour le moment). J'avoue avoir eu beaucoup de fun la première fois que j'ai écrit l'histoire, et que le petit Giratina m'avait beaucoup manqué quand j'avais terminé la fiction.

Bref, je remercie cyrilalbar06 pour la review, et vous dit à la prochaine.


Chapitre 2 : Le jour où je rétrécis.

J'ouvris les yeux. Hormis la lumière aveuglante qui continuait de me lancer un peu, il n'y avait rien eu d'autre de notable. Si j'avais pu hausser les épaules, je l'aurais fait. Je me suis dit qu'Arceus commençait à se faire vieux, et m'apprêtait à redécoller, puisqu'il avait disparu dans sa dimension.

C'est là que je me rendis compte de la chaussure sur ma gauche. Oui, je dis chaussure, car c'est vraiment ce que je voyais.

Woh, woh, woh! Attends une minute. Une chaussure ?!

Maintenant que je le note, j'aurai dû voir les maisons ravagées et des hommes tout petits en train de courir dans tous les sens. Un mouvement m'incita à lever la tête. Un homme avec un balai me regardait d'un air mauvais. En temps normal, il m'aurait flanqué des coups de balais qui auraient eu l'effet d'une goutte d'eau et j'en aurais rien eu à faire (ou, si j'étais énervé, il se serait pris un Dracogriffe dans la tête).

Ça aurait donc pu être comique de voir cet homme avec son balai qui me menaçait, sauf que là, il faisait genre... Plus de dix fois ma taille...

Bon, je sais que c'était annoncé dans le titre de cette histoire et que je défonce le quatrième mur au passage, mais quand même! Je commençais à comprendre ce que m'avait fait subir Arceus, et aussi ce que ressentent les gens quand ils m'affrontent...

- Tiens, tiens ! Y a une justice, on dirait, lâcha l'humain d'un air plus que doucereux. Alors ? On s'amuse à exploser nos maisons, Giratina ?

Hum. Ça sentait pas bon du tout.

Je savais pas du tout quoi faire ! Je pouvais toujours essayer de l'intimider, mais je doute que j'allais pouvoir effrayer qui que ce soit dans cet état. Je répondis à la place par un cri rauque qui résonna drôlement aigu, et l'homme me flanqua un gros coup de son balai, sans attendre une autre réponse de ma part.

Evidemment, je partis m'écraser contre un mur, ce qui me fit très mal. Quelle force de la part d'un bipède pathétique !

Je secouais ma tête en vitesse, en essayant de rester conscient. Ça serait bien, ouais...

D'autres humains commencèrent à venir, et je me mis sérieusement à douter de mon immortalité pendant trente secondes.

- Dégage Renégat ! Hurla une autre femme. Pokémon du diable, fils de Satan !

Oui, ça va j'ai compris ! Tu veux pas un crucifix pendant que tu y es ? (D'ailleurs, c'est quoi au juste un crucifix ?)

J'eus juste le temps de déplier mes ailes et de m'envoler à sa hauteur. J'avais l'impression de devoir passer au-dessus d'une montagne et l'effort était conséquent. J'ouvris ma bouche dans la ferme intention de lui lancer une Aurasphère, mais là, je me rendis compte qu'Arceus n'était pas aussi gâteux que je le pensais. Je crachais un nuage de fumée, qui énerva l'humaine plus qu'autre chose.

Donc si j'ai percuté, non seulement je me suis fait réduire à au moins un dixième de ma taille normale, mais en plus Arceus a bien gentiment bloqué ma capacité à attaquer.

Je fus tiré de mes pensées morbides par la femme qui me frappa du plat de sa paume et je ne pus que redresser pour éviter de retourner m'écraser sur le sol.

- Arrêtez-le ! Cria-t-elle et les hommes se mirent à me courir après, leurs pokémons étant malheureusement de la partie.

Je me suis mis à hurler : « Time out ! Time out ! », ce qui a fait marrer les pokémons présents, et ricaner les quelques humains. Et en général, si je tombais entre leurs mains, je sais que les humains ont des moyens ingénieux de vous faire regretter vos actions. Les pokémons me sautèrent dessus et je n'attendais pas qu'ils m'attrapent pour filer.

Je passais une bonne heure à tenter de leur échapper, en zigzagant et tournoyant pour éviter les diverses attaques dont je fus la cible. Je finis par me poser dans un coin désert et me mit à souffler.

Qui eut cru que voler de la sorte me fatiguerais comme ça ? Non mais sérieux ! Je suis Giratina, le dieu de l'antimatière et de la distorsion ! J'ai créé mon putain de monde, et maintenant, voilà que je suis obligé de fuir comme un insolourdo attardé qui aurait lancé un défi à son adversaire, après avoir confondu un canarticho avec un Mewtwo !

Maintenant que je m'en rappelle, j'avais copieusement insulté mentalement Arceus dans ma tête, lui promettant mille souffrances si je parvenais à l'attirer dans mon monde, tout en admettant que c'était bien la première fois que je choisissais l'option fuite dès le début d'un affrontement.

Mais ça n'était pas le fait de jurer qui allait me sortir de cette situation. Je pris le temps de regarder autour de moi. Je m'étais posé sur une fenêtre ouverte et put m'observer dans la vitre. Je faisais maintenant la taille d'un Shaymin !

J'étais tout petit et en plus, j'avais même plus accès à mon movepool ! Comment que j'allais bien pouvoir me tirer de là ?

Alors que je réfléchissais et me lamentais sur mon sort, des voix se firent entendre. Je n'avais pas le choix et m'envolais en vitesse. Je vis au passage les maisons, détruites pour la plupart, et me dit que de changer d'air ne me ferait que du bien, et surtout que ces bipèdes insupportables n'étaient pas près de me pardonner.

Je parvins sans trop de mal à sortir du village et tentais de retourner dans le Monde Inversé. Peine perdue. Arceus avait bloqué mes pouvoirs de voyage entre les dimensions aussi. Crotte…

Il fallait que je m'éloigne encore, car les pokémons du village étaient trop proches pour mon propre confort. Mais comme l'effort me fatiguait vite, je me résignais après un long débat intérieur entre mon honneur et mon instinct de survie, de me laisser tomber sur un Tylton. Le pokémon tourna sa tête vers moi et piailla, visiblement de mis bonne humeur à l'idée d'avoir une visite. Je le remerciai de bien vouloir me porter par un petit cri rauque (ce qu'il accepta, heureux de voir un autre pokémon que ses pairs), et n'eut que pour principale occupation de regarder le paysage défiler sous mes yeux.

Il fila rejoindre son groupe (autres tyltons et altaria qui me proposèrent aussi de se relayer pour me rendre service, ce que je trouvais très perturbant) et le vol dura assez longtemps, puisqu'ils se posèrent tous en cœur à la tombée de la nuit. À mon tour de m'envoler puisque j'y vois parfaitement clair dans l'obscurité, et j'avisais d'aller visiter la ville la plus proche, Vestigion. J'avais surtout la dalle, ce qui influença rapidement mon choix entre la campagne et la ville.

La bonne odeur venait de la fenêtre d'une petite maison, qui était subitement la chose la plus grande que je n'ai jamais vue. Je parvins sans trop de mal à me poser sur le rebord en béton et jetais un coup d'œil furtif à l'intérieur. Il y avait bien des centres pokémons, mais j'avais une trop haute estime de moi-même pour honorer les infirmières de la présence du grand Giratina. Puis j'avais bonne confiance en mon côté Spectre pour les intrusions furtives. Je peux quand même me fondre dans les ombres en temps normal !

C'était la cuisine, et une dame cuisinait une sorte de petits gâteaux qui ne me disaient rien, mais qui avaient une odeur divine, et non, je ne pense pas à Arceus ! Il y en avait plusieurs sur la table (des gâteaux, pas d'Arceus ! Un dieu, ça suffit largement comme ça !), mais malheureusement, la fenêtre n'était pas assez ouverte pour que je puisse y entrer.

L'odeur sucrée me rappela aussi que le temps avait repris son cours normal, lorsque je revenais du Monde Inversé. J'avais donc très faim. Et aussi sommeil, ce que confirma mon estomac deux secondes plus tard.

La douce chaleur de la cuisine me poussa à tenter ma chance. Je m'appuyais comme je le pouvais contre la vitre, et constatais que la fenêtre bougeait un tout petit peu avec mon poids.

Sans alerter l'humaine aux fourneaux, je continuais de pousser le battant, jusqu'à ce qu'il fut largement ouvert. Je m'envolais ensuite en vitesse et filais me réfugier sous la table. Il était temps, l'humaine revenait !

L'ouverture avait amenée avec elle un courant d'air et la dame se retourna, surprise de voir sa fenêtre ouverte. Elle alla jusqu'à sa hauteur et la referma avec soin, marmonnant pour elle-même qu'il y avait de plus en plus de courants d'airs.

- Maman ! Tu peux venir voir s'il te plait ?!

Elle s'immobilisa et finit par répondre qu'elle arrivait. Elle se dirigea vers les escaliers, et je mis ce temps à profit pour aller voler jusqu'aux divers gâteaux exposés sur la table, ceux qui tiédissaient.

Et comme on dit bien que notre corps est commandé par deux cerveaux : la tête et l'estomac et que c'est le dernier qui avait pris le dessus depuis longtemps, je me suis empressé de me remplir la panse. J'étais trop occupé et n'entendit pas la voix d'un homme qui s'éleva dans la pièce.

- Héla ! Que je t'y prends ! Petit voleur !

Je ne pus bouger qu'il m'avait déjà attrapé par la peau du cou. Je me mis à couiner de protestation, avant d'agiter mes ailes et de tenter de l'atteindre là où je pouvais. Je finis par lui infliger une longue estafilade au bras, et l'homme me relâcha en jurant. Bien sûr, je n'étais pas prêt à décoller, et je tombais au sol pour me ramasser une pantoufle dans le dos. Je lâchais un sifflement de rage, mais le gars avait saisit une des mitaines, et il m'empoigna par la peau du cou et qu'il me jeta dans la nuit noire après avoir rouvert la fenêtre par laquelle j'étais rentré en me traitant de tous les noms.

- Et ne songe même pas à revenir, sale enfoiré ! Ou Tortipouss te fera ta fête !

Je répondis à la provocation par un petit cri de frustration, avant de me renvoler dans la nuit noire. Il fallait que je retrouve ma taille normale et mes pouvoirs au plus vite ! Me faire martyriser deux fois en un après-midi, ça ne pouvait pas durer ainsi...

Je me laissais planer en survolant les maisons. Les courants d'air chauds et froids me permettaient de ne pas me fatiguer et de presque me laisser porter. Je finis par aller me poser sur le toit d'une boutique de vélos, d'après les dires des gens dans le quartier.

Comme je n'étais absolument pas avancé sur la manière dont j'aurais pu retrouver ma taille normale, je me décidais à passer la nuit posé sur la cheminé. Demain serait un autre jour. Et chaque jour entraîne au moins une nouvelle décision. Et peut-être aurais-je enfin une petite idée...

Je me couchais comme je le pus et laissais enfin la magie du sommeil me gagner.