Bonjour à toutes et à tous ! Aujourd'hui, on se retrouve avec Hermione, Drago et les autres ! J'espère que votre déconfinement se passe bien pour ceux qui sont en France. J'espère que vous allez bien, peu importe où vous êtes
Les affaires de Hermione étaient prêtes mais définitivement pas elle. Ginny lui avait envoyé un hibou pour lui proposer, une fois encore, de l'accompagner, tout comme Harry, mais Hermione avait choisi de ne même pas répondre. Elle voulait y aller seule; pas avoir des personnes là pour lui rappeler tous les jours qu'elle était censée revenir. Son portoloin partait dans quelques heures, tout juste le temps de se rendre au Ministère et de faire les démarches nécessaires avant de disparaître pour l'Australie. Ron ne lui avait même pas donné signe de vie. Si cette décision signait la fin de leur relation, elle le faisait de façon bien amère. Leur couple n'était apparemment pas assez pour lui, tout comme leur amitié ou son propre bien-être à elle.
Libre. Drago était libre. Drago était libre et la première chose qu'il avait réellement envie de faire était de partir, loin. Sa mère respirait la tristesse bien qu'elle sache parfaitement bien le cacher et son père croupissait à Azkaban. Lui était libre. Libre mais perdu dans un monde qui ne voulait plus de lui. Il aurait aimé aller dans ces groupes de parole mais cela n'aurait aidé personne d'autre que lui-même. Il faisait partie de la raison pour laquelle d'autre avaient besoin de ces groupes, se leurrer était inutile. Heureusement que Pansy et Blaise étaient là. En parlant d'eux, par ailleurs, ils ne devaient plus réellement tarder à arriver pour sa sortie du jour : Poudlard.
- Miss Parkinson et Monsieur Zabini sont arrivés.
- Fais les entrer, Dory.
L'elfe de maison qui remplaçait Dobby depuis son bruyant départ s'inclina avant de disparaître, bientôt remplacé par deux sorciers presque adultes.
- Drago, mon cher, quand vas-tu cesser d'être affalé dans le fauteuil de ce magnifique salon ?
Drago leva les yeux au ciel. Pansy ne changeait pas et cela avait du bon, même s'il se doutait qu'elle faisait bien exprès pour ne pas se perdre elle-même.
- Comment va Narcissa ?
La question était légitime, bien sûr, mais il n'y avait rien de bien spécial à dire. Potter avait eu l'opportunité de faire la une des journaux, encore une fois, en témoignant en la faveur de Drago puis de Narcissa Malefoy et, pour une fois, Drago avait du mal à lui en vouloir. C'était juste extrêmement frustrant d'avoir une telle dette envers lui.
- Es-tu sûr que c'est ce que tu veux, Drago ?
- Pansy, je ne veux pas finir chez Barjow et Beurk.
Après la mort de Severus Rogue, Horace Slughorn était le seul à vraiment pouvoir prendre le rôle de Maître des Potions à Poudlard mais il n'en avait plus envie. Il s'était forcé mais, maintenant que l'école ne lui offrait plus vraiment de protection, il n'avait plus de raisons de rester. Il cherchait donc quelqu'un à qui refiler le bébé et Drago s'était proposé. Avec un peu de chance, il n'aurait personne d'autre d'intéressé et accepterait donc de le former.
Ensemble, ils transplanèrent devant les portes de Poudlard. Minerva McGonagall les attendait de son regard sévère. Sûrement ne s'attendait-elle pas à ce qu'ils soient trois mais, dans un sens, elle ne pouvait pas leur en vouloir. Slughorn les regarda arriva sans un mot, avec le sourire poli de celui qui n'a rien à gagner à être ici.
- Vous vous rendez compte que vous êtes bien trop jeune pour un poste de professeur ?
Drago eut un sourire sarcastique. Bien sûr qu'il savait. Sans ASPICs en poche, le nom des Malefoy collé à la peau et un casier judiciaire déjà bien rempli, il n'avait aucune chance si un autre concurrent se présentait.
- Oui, monsieur.
Pansy et Blaise se taisaient et s'étaient installés au fond de la salle de classe.
- Pourquoi pensez-vous être fait pour enseigner ici ? Les élèves auront votre âge, Monsieur Malefoy et, pour la plupart, ils vous détesteront.
- J'en ai conscience, Monsieur. Mais je ne pense pas que beaucoup voudront prendre votre suite sur ce poste. Je suis disponible tout de suite pour être formé au plus vite et j'ai de bonnes connaissances en potions.
En soupirant, Slughorn avait regardé le garçon qui lui faisait face. Il cherchait une rédemption à n'en pas douter mais, en tant que professeur, il ne pouvait se permettre de le laisser s'enliser à Poudlard.
- Faisons quelques essais.
Lorsque Pansy, Blaise et Drago repartirent, Horace Slughorn eut le plaisir de voir apparaître, dans son bureau, la nouvelle directrice. Il savait dès le début qu'il refuserait.
- Alors ?
- Monsieur Malefoy ne fera pas l'affaire. Je vais rester à Poudlard jusqu'à ce que vous trouviez un remplaçant.
C'était toujours mieux que rien, pensa Minerva. Il fallait maintenant seulement espérer que d'autres ne viennent pas prendre cette place.
L'arrivée en Australie fut étrangement normale. Le Soleil était présent mais, hémisphère sud oblige, il commençait à faire un peu frisqué. L'automne arrivait et Hermione sentait son ventre se tordre de douleur tant elle était apeurée par la suite qu'étaient censés prendre les événements. Elle regarda la petite liste qu'elle avait écrite avant de partir.
Aller à l'hôtel et déposer les affaires.
Par souci de logique, Hermione avait préféré prendre une chambre dans un des hôtels du quartier sorcier. Elle ne pouvait pas compter sur le fait que ses parents l'invitent directement chez eux; elle-même avait besoin d'un peu de temps avant de les rencontrer. De plus, ce voyage restait tout de même une occasion en or de visiter un peu ce si lointain pays. Sydney était une belle ville; Wendell et Monica Wilkins avaient eu raison de venir s'installer ici.
Prévenir de l'arrivée.
Mais prévenir qui ? Une fois arrivée à l'hôtel, Hermione avait choisi de ne pas totalement défaire sa valise. Elle ne voulait pas se donner plus de raisons de rester cloîtrée dans sa chambre. A la fin de la semaine, dernier délai, elle serait soit chez ses parents, soit en Angleterre. Et en parlant de l'Angleterre, elle se demanda vraiment à qui envoyer sa lettre. Hermione aurait aimé en envoyer une à Ron et aurait même adoré recevoir sa réponse et tenter de déchiffrer son écriture crasseuse et pleine de fautes mais il fallait se rendre à l'évidence. Ron prendrait sûrement cette lettre pour de la provocation et n'aurait sûrement pas le temps de lui répondre, trop occupé qu'il était à ne penser qu'à lui. Ginny et Harry étaient désormais les seuls sur qui elle savait pouvoir réellement compter.
"Chère Ginny, Cher Harry,
Je vous écris cette lettre à tous les deux pour vous dire que je suis arrivée en Australie. Je sais qu'il y a neuf heures de décalage, vous êtes sûrement en train de dormir à l'heure qu'il est. J'espère que le hibou de l'hôtel ne vous réveillera pas trop brutalement. Je vous tiendrai au courant de l'avancée des choses.
Comment allez-vous ? Comment se sont passées les choses depuis mon départ ? Comment va Ronald ?
Je vous embrasse fort,
Hermione."
Elle n'aurait pas de réponse avant un bon moment mais les sorciers pouvant être très ingénieux, lorsqu'ils le voulaient, elle savait que cela ne tarderait pas non plus tant que ça.
Visiter le Sydney sorcier.
Hermione rigola face à la preuve de sa propre bêtise. Avait-elle réellement pensé qu'elle serait capable de visiter comme si de rien n'était alors que ses parents étaient si proches d'elle, à présent ?
Faire une sieste.
Cette ligne-là, Hermione la savait importante. Même sans avoir effectué un peu moins d'une vingtaine d'heures en avion, elle se sentait fatiguée et ne le serait bientôt que beaucoup plus grâce à cette merveilleuse invention qu'était le décalage horaire. Sans une bonne sieste, Hermione tomberait raide morte de fatigue dans la journée.
Pourtant, une fois allongée dans son énorme lit double, elle se sentit bien seule et, comme à chaque fois qu'elle se retrouvait si seule, ses pensées se mirent à vagabonder. Que faisaient les autres ? Harry et Ginny avaient-ils enfin décidé de parler de leur catastrophique relation ? Molly avait-elle commencé à se dire qu'elle devait se donner du temps à elle-même ? Techniquement, Hermione n'avait pas quitté le Royaume-Uni depuis très longtemps mais cela lui semblait déjà une éternité, surtout en sachant qu'elle n'y reviendrait peut-être pas. C'était par ailleurs une chose bien étrange à penser. Toute sa vie avait été au même endroit, sa famille, ses amis, ses découvertes et ses premières fois, ses peurs aussi, ses pertes. Et voilà que, sur un égoïste coup de tête, elle partait. Ron avait peut-être raison, après tout. Une infime chance de récupérer des parents inconnus à son monde, celui des sorciers, valait-elle de perdre tout ce qu'elle avait ?
La lettre de Poudlard venait d'arriver et Drago n'eut même pas besoin de l'ouvrir pour savoir ce qu'elle contenait. Bien sûr qu'il était refusé, comme il l'avait été partout ailleurs. La fortune Malefoy, bien que fortement réduite par les dernières années, lui permettrait sans aucun doute de vivre sans avoir à s'en soucier. Il faudrait juste qu'il oublie le confort supplémentaire auquel il s'était habitué depuis la naissance.
- Sinon, demande à Potter et compagnie.
Drago grogna.
- Pansy, je ne vais pas lécher le cul de Potter.
- C'est ça ou quitter le pays.
Blaise rigola devant l'air plus que renfrogné de son ami. Drago détestait quand Pansy avait raison et qu'elle le savait.
- Et que veux-tu que je dise ? "Salut Potter ! T'aurais pas un petit boulot pour moi ? Je t'avoue que personne ne veut de moi et c'est un peu relou."
La jeune femme leva les yeux au ciel. Il savait vraiment être une drama-queen quand il le voulait.
- Ta seule façon de trouver du travail à présent est que quelqu'un qui t'a connu plus jeune ait pitié de toi.
- Il y a une superbe communauté sorcière aux États-Unis si tu veux, sinon.
Drago leva les yeux au ciel. Il ne lui restait donc plus qu'à envoyer des lettres, encore et toujours. Sa mère ne l'aiderait pas; elle ne pouvait rien faire de toute façon. C'était quelque chose de vraiment étrange que de se retrouver si seul et autonome lorsqu'on avait eu la chance d'être choyé pendant presque l'intégralité de sa propre vie.
- Autre question.
Le blond grimaça. Il détestait lorsque Pansy le regardait ainsi.
- Es-tu allé voir la personne que je t'avais recommandée ?
Pansy le connaissait depuis longtemps, peut-être trop. Ensemble, ils avaient connu beaucoup de choses et elle parvenait à lire en lui comme dans un livre ouvert. Cependant, plus Drago grandissait, moins il l'écoutait et cela devenait réellement pénible. Heureusement, elle pouvait encore dire quand il lui mentait.
- Drago, je te jure que je vais te suspendre au plafond de la Grande Salle par la peau des fesses.
Au sortir de la guerre, lorsque la plupart des gens concernés par cette dernière étaient tombés en dépression et/ou avaient dû faire face aux nombreux traumas qu'ils refoulaient jusque-là, Pansy avait été dans les premières à accepter de se faire suivre par un psychomage. Blaise l'avait suivi par la suite, plus pour réussir à mieux s'intégrer dans la société qui s'installait que par réel besoin mais tous savaient que ces séances lui avaient effectivement fait du bien. Drago, lui, n'avait jamais sauté le pas.
- Je vais y aller, Pansy.
- Oh ? Vraiment ? Et quand ? Plus tu attends et moins tu iras.
Drago voulut répondre quelque chose mais Pansy l'arrêta directement avec ce ton autoritaire qu'elle savait prendre et dont elle savait également qu'il fonctionnerait.
- Si tu n'y vas de toi-même, je te jure que je te pétriefierai pour t'y emmener moi-même. Tu as jusque début juillet.
Le mois de juin était déjà bien entamé et Drago savait pertinemment qu'elle tiendrait cette promesse. Lorsque Pansy et Blaise repartirent de leurs côtés, il se décida, non sans de nombreux et excessifs soupirs, d'envoyer un hibou à ce nom inconnu.
En recevant une lettre du fameux Drago Malefoy dont il avait déjà entendu parlé par certains de ses patients et des journaux sorciers qu'il lisait, Rob Morgan eut un sourire. Avec un peu de chance et comme il l'espérait fortement, si ce jeune homme venait de bon coeur, ils pourraient tous les deux beaucoup avancer et apprendre.
Leur premier rendez-vous fût prévu pour la semaine suivante.
La nouvelle maison de ses parents n'avait pas grand chose à voir avec celle que Hermione avait connue en Angleterre. Bien plus grande, la demeure respirait également beaucoup plus l'argent et cela ne leur ressemblait pas. Dans le jardin, un chat roux leva ses oreilles à l'entente de pas qui s'approchaient. Il courut vers sa maîtresse à la seconde où il la reconnut. En le prenant dans ses bras, Hermione eut simplement envie de pleurer; Merlin qu'il lui avait manqué. Cependant, il n'était techniquement plus son chat et, si elle souhaitait que cela change, alors elle n'avait plus qu'à traverser l'allée bordée de fleurs pour aller frapper à la porte.
Après quelques secondes qui parurent des heures, un homme ouvrit la porte et Hermione ne put retenir une larme. Même Wendell Wilkins sentit, sans comprendre pourquoi, une irrépressible envie de pleurer. Sans même lui demander quoi que ce soit, il laissa cette inconnue entrer à l'intérieur de sa maison. Monica, sa femme, eut le même sentiment étrange. Cette jeune femme leur ressemblait tellement…
- Est-ce que vous allez bien, mademoiselle ?
Hermione se rendit compte qu'elle était en train de pleurer plus que de raison. Elle demanda à ce qu'on lui indique la salle de bain. Le visage que lui renvoyait le miroir lui fit presque peur; un mélange unique de joie intense et de tristesse infinie. Sa baguette était prête, Hermione connaissait la formule par coeur. Il ne restait plus qu'à sortir de cette pièce, lancer le sort et tout rentrerait dans l'ordre.
La jeune femme quitta la salle de bain.
- Maman !
Une petite fille sauta dans les bras de Monica et commença à raconter une histoire concernant des insectes.
- Hermione, qu'est-ce que je t'ai déjà dit ? Va te laver les mains, maintenant.
Bien sûr. Wendell et Monica avaient refait leur vie. Ils avaient adopté un enfant, comme ils en avaient toujours rêvé et, comme ils s'étaient toujours promis qu'ils le feraient s'ils en avaient la possibilité, ils l'avaient appelée Hermione. Hermione Wilkins et Hermione Granger. La deuxième retint ses larmes avant de partir.
- Merci de m'avoir permis d'entrer, je vais y aller, maintenant.
Ni adieu ni au-revoir. Ses parents ne comprirent pas ce revirement de situation. Hermione, elle, ne voulait plus que rester à l'hôtel et pleurer jusqu'à ne plus pouvoir.
