Chapitre 2 :反逆/ Trahison

J'y étais enfin : dans la salle du Grand Pope, là où j'avais quelque chose de très important à faire. Athéna s'était levée, surprise par quelque chose. La présence de son chevalier de bronze préféré ou son petit toutou, peu importait.
Je m'agenouillais devant elle, même si ce serait bien la seule fois que je ploierai le genou devant elle.

- Athéna, vous vous êtes réveillée ?
- Tu, tu es… Que fais tu ici ?
- Payer la dette que j'avais envers vous, Athéna. Vous m'avez accordé votre pardon alors que je ne le méritais pas après tout ce que j'ai fait. En ces temps dangereux, il m'est impossible de rester spectateur, à ne rien faire.

-Je te remercie de nous venir en aide, j'ai confiance en toi, je sais que tu sauras te montrer digne de l'armure d'or des gémeaux.
Sa remarque et sa gentillesse me laissaient de marbre. Qu'elle m'ait pardonné était une chose, cependant même si je lui jurais fidélité à cet instant, ça ne signifiais pas que je lui accorderai mon pardon pour bien des choses.
De plus, je sais parfaitement que personne ne souhaite mon retour au sanctuaire, cependant tant que les spectres seront présents, je ferai mon possible pour en renvoyer le plus possible dans le monde des morts.
Comme si j'avais vraiment le choix, de toutes façons. Contrairement à certains, je n'étais pas du genre à laver mes fautes par le suicide, je préférai y faire face et assumer ce que j'avais fait, comme il y a de cela treize ans…


Le fait de savoir que je ne serai jamais le chevalier d'or des gémeaux, m'avait véritablement débecté. Ça m'avait presque achevé moralement, pourtant je n'étais même pas capable de m'effondrer en larmes de sombrer dans la tristesse. C'était plutôt de l'incompréhension mêlée à de la jalousie, de la colère. A un très haut degré où rien ne me consolerait ne me redonnerait le sourire ou l'envie de continuer à croire que cet endroit avait quand même une place pour moi.
Et le fait que Saga me dise qu'il était franchement désolé de la façon dont se passaient les choses ne faisaient qu'empirer les choses. Au contraire, ça avait aggravé mon ressentiment.
J'avais pas besoin de pitié, ni de compassion forcée comme il avait pris l'habitude de le faire depuis quelques années. Qu'il se foute ses excuses et le reste là où je pense !
Il avait même pas vraiment chercher à s'opposer à cette décision, à essayer de trouver une alternative, demander à ce que j'obtienne une armure. Ni ce salopard de grand pope, qui avait déclaré qu'il ne pourrait y avoir qu'un seul et unique chevalier d'or des gémeaux et que cela avait toujours été le cas depuis la nuit des temps. Ni personne d'ailleurs.
Ils me faisaient tous vomir. TOUS sans exception !
Si comme ils le disaient si justement ils n'avaient pas besoin de moi ou se contrefoutaient de mon sort, pour quelle raison m'avaient ils traîné ici ? Pourquoi m'avaient ils pas laissé tout seul dès le début ?
Et ils osaient encore prétendre que cet endroit était ouvert à tous ? Des mensonges purs et durs oui !

Je détestais de plus en plus cet endroit… Le seul avantage de ma condition, c'est de pouvoir se promener dans tous les recoins du sanctuaire sans que personne
ne s'en aperçoive. Savoir ce qui se passait, les petites anecdotes comme les nouvelles sérieuses, et le meilleur, c'est que personne ne se doutait de ma présence !

Je ne leur devais plus rien, j'avais le droit d'utiliser cette puissance acquise grâce à l'entraînement.
Si j'étais à ce point indésirable dans ces lieux, qu'on continue à me traiter avec autant de mépris, d'indifférence ou de pitié, je saurais y répondre.
Puisque la loyauté et la droiture ne suffisaient pas, la trahison et la manipulation seraient peut être un peu plus entendables. Surtout quand la prétendue Athéna ressuscitait à cette époque.
Génial, c'était vraiment tout ce qui manquait ! Mieux valait se débarrasser d'elle. C'est étrange en pensant à mes propres ambitions, je me sens débarrassé d'une douleur, comme si on m'avait enlevé une épine.
En dépit de toutes nos différences, de nos difficultés à nous comprendre, Saga restait mon frère. Il me restait au fond de mon cœur un attachement profond que je lui portais, agrémenté d'un lambeau d'espoir. L'espoir que les choses changent enfin, qu'il me comprenne, puisse m'écouter. Qu'il soit capable comme il l'avait été autrefois de me rassurer, de me réconforter et de me soutenir.
De toutes façons il valait mieux que je n'ai personne en face de moi, surtout cette sale petite imposteure !
Car si Athéna était là vraiment en ce monde, elle aurait choisi un bien vilain jour pour se montrer.
Pour mon frère, ma seule famille, je n'éprouve pas de colère oh non. Mais pour Athéna, si elle sortait de ce néant où je l'ai rangé je… Si Athéna se montrait en face de moi, je lui demanderai des comptes, j'aurai bien des choses à lui demander ! Comme si les injustices et la condamnation à n'être qu'une ombre alors qu'on a cru dur comme fer en un idéal à des promesses en son nom est acceptable ! Je lui demanderai cela en tout premier lieu !
Le mal c'est la promesse qu'on ne tient pas. Qu'est ce que la mort sinon la promesse de ma vie qui court là dans mon sang sous ma peau et qui n'est pas tenue ? Car lorsque je me tâte ou je me livre à cette ivresse mentale : le bonheur d'exister, je ne me sens pas mortel la mort n'est nulle part : ni dans ma tête ni dans mon corps, je ne la sens pas la mort, je la sais d'un savoir appris, par ouï dire. L'aurai je su que je périrais si on ne m'en avait pas parlé ou condamné à ce sort funeste ? De moi même j'étais parti sur un tout autre chemin, je me croyais un être humain pouvant exister. Le mal dans la mort, ce n'est pas le néant, c'est la promesse qui n'est pas tenue, faute à Athéna !

Et qu'est ce que la douleur sinon l'intégrité d'un corps démentie ? Mais non la douleur ne se vit pas dans la chair, car toute blessure est une blessure faite à l'âme, c'est la promesse qui n'est pas tenue, faute à Athéna !
Tout comme ces mensonges, ces belles illusions qui volent autour de nous tels de papillons.
Amitié, idéal, justice, fraternité, loyauté, où tout cela est il passé ? Pourquoi toute cette violence et ce mépris de l'être humain ? Promesse non tenue, refaute à Athéna !

On croit tout comprendre et l'esprit nous lâche en route. Au final nous ne saurons pas tout. Et nous ne comprendrons pas grand-chose. Vivrai je deux cent ans que les étoiles nombrées demeureraient indéchiffrables et que je chercherai encore ce que je fais là les pieds dans cette boue ! La finitude de notre esprit pour n'en savoir et comprendre qu'une infime partie de ce qui est devant nous, voilà la dernière de ses promesses non tenues !
Elle serait belle la vie si elle ne devait pas être une traîtrise… Elle serait facile la vie si je n'avais pas cru qu'elle dut être si juste et si heureuse…

C'état terminé de jouer les apprentis bien sages, ce temps était définitivement révolu ! Et e n'éprouvais pas de culpabilité ni de remords en faisant ce choix.
Saga, je te laissais encore une chance, alors prouve moi que tu mérites vraiment ton titre de chevalier, pas seulement grâce à un coup de pot et une soi disant puissance et un cœur pur !

Sois assez malin pour prendre la main que je te tends, tu peux encore être celui que tu es vraiment…


Si j'avais su… Une fois de plus, je m'étais planté sur toute la ligne !
Le coup de poing que je m'étais pris dans la figure ne me faisait pas grand-chose, et j'étais prêt à redire à Saga ce qu'il ferait mieux de faire, et depuis un bon bout de temps.
Oui, je dis que tu dois tuer Athéna mais aussi cet idiot de grand pope qui a choisi Aioros pour sa succession. Heureusement, personne ne sait que nous sommes jumeaux, je peux t'aider et la terre sera à nous.
Ah la tête outrée et eberluée qu'il avait à ce moment! Je m'en souviendrai toute ma vie, c'était une certitude. Bon ça suffit comme ça, avec ces faux semblants. Si il croyait berner tout le monde, ce n'était pas la même chose, avec la personne la plus proche de lui, durant toutes ces années. Même si une brèche se créait entre nous.

« Et si tu étais honnête avec toi même pour une fois ? »
Oui et si t'acceptais un peu de te regarder en face, histoire de changer ? De cesser de te cacher sous une peau d'agneau, de tromper ton monde avec ta jolie gueule d'ange ?
Alors que t'as jamais été foutu de te soucier de moi, que tu m'as tourné le dos, alors que moi j'étais seul sans personne.
Tu ferais bien mieux de prendre conscience que malgré nos différences, le mal il existe en nous tous et tu n'es sûrement pas une exception ! Non absolument pas et même avec tes putains de qualités, ta belle armure dorée, la vie facile qui te tend les bras !

Incroyable, t'as cette armure d'or depuis juste quelque mois et tu la quittes plus, tu t'en crois déjà digne, le meilleur des serviteurs d'Athéna ? Tu te fous bien de la gueule du monde oui ! Que sais tu vraiment de nos prédécesseurs et quelle expérience des combats as tu ? Vas y étale ta liste mon cher frère !
-Et si tu étais honnête avec toi, pour une fois ?
J'avais trouvé un point sensible, là où ça faisait mal. Le vilain petit secret que tu tenais à cacher à tout le monde, mentant pour garder ta petite popularité et me laissant dans l'ombre. C'est pas grave, puisque t'étais là avec ton cœur grand comme le monde, toujours prêt à aider les autres. Connard.
J'allais pas me priver pour te rendre la monnaie de ta pièce, pour te balancer sous les yeux la vérité que tu niais avec tant d'ardeur.

-Il est vrai que tout le monde te considère comme l'égal d'un dieu. Alors que moi, j'ai toujours aimé le mal, même si nous sommes jumeaux, il y a entre nous autant de différences qu'un ange et un démon.
Il ne me quittait pas des eux, attendant avec appréhension la suite, ses yeux brillants de malaise, alors qu'il s'était raidi devant cette observation.
-Mais moi je sais que dans ton cœur dort le même mal que le mien !
-Ca suffit tais toi ! Tu dis n'importe quoi ! Est ce que tu te rends compte de tes propos, Kanon ? Ou est passé celui qui était mon frère?!

-C'est plutôt moi qui devrait te demander ça, rectifiais avec agacement. Et j'ai toujours été devant toi, à espérer, à vouloir croire en toi. Mais toi, tu n'en avais plus grand à chose à foutre de moi, semble il.
Je sais parfaitement ce que je dis, je suis pas con pour nier les évidences. Le mal est en toi, que tu le veuilles ou non, tu pourras pas toujours berner ton monde…
Tu finiras sans doute par succomber aux ambitions, à ne plus rester un petit toutou bien obéissant. Ce n'est qu'une question de temps.
Qu y a il ? Ne me dis pas que la vérité est si dure à admettre mon très cher frère ? »
Je me repris un nouveau violent coup de poing, mais je n'en avais rien à foutre. J'étais content d'avoir enfin pu le lui dire bien en face, et de le voir en colère m'apportait une certaine satisfaction. Mais elle s'effaça aussi vite qu'un feu d'artifice.
-Ca suffit tais toi ! Je ne peux pas laisser en liberté un tel démon ! Je vais moi même t'enfermer dans la prison qui se trouve au Cap Sounion !
Cette fois ci, il était réellement hors de ses gonds, dans une colère noire pure et dure. Mais j'avais cru qu'il aurait peut être fini par admettre la vérité.
Que dalle, quelle stupidité, quelle folie !

-Tu n'es pas sérieux ? Tu ne serais pas capable de faire une chose pareille ? Raillais je pour la forme essayant de masquer l'inquiétude qui montait en moi, et était à deux doigts de me paralyser.
-Si. Et je n'aurai aucune hésitation à le faire. N'oublie pas qui je suis : un chevalier d'Athéna, et je serai prêt à tout pour qu'aucun ennemi ne s'en prenne à elle.
Génial, c'était vraiment de mieux en mieux…


Non content de me tourner le dos, et de rester borné, il voulait à présent ni plus ni moins que ma mort ! Mais bon sang de bordel de merde, qu'était devenu le Saga que j'avais connu quelque temps avant ? Qui était cet homme qui était devenu pour moi un étranger que je haïssais de plus en plus.
Il savait pertinemment qu'emprisonner quelqu'un là bas, c'est le condamner à la mort rien de plus. Alors qu'il y avait d'autres prisons au cœur de ce foutu sanctuaire de merde ! Et ça non plus ça ne lui avait pas échappé.
Son énième discours moralisateur à la con alors que l'eau s'engageait très rapidement dans cette cellule fût la goutte d'eau qui fit déborder le vase.
Ma fureur explosa, contenue depuis longtemps bien trop longtemps.
- Saga, les hommes comme toi s'appellent des hypocrites ! Ne crois pas cacher indéfiniment le mal qui est en toi !
Quel mal y a il a utiliser pour soi la puissance que les dieux nous ont donnée ?
Saga, ta véritable personnalité, C'EST LE MAL !
Je me contrefoutais comme d'une guigne de tout à ce moment précis, seul ma haine grandit de façon exponentielle. L'attitude de cette sale ordure qui avait décidé de m'ignorer y était pour beaucoup. Mais qu'il entende, que pour la dernière fois, je lui dise le fond de ma pensée, sans faux semblants, sans gants.
Saga imbécile ! Tu as laissé passer ta seule chance d'utiliser tes pouvoirs pour dominer le monde, si tu veux rester un serviteur fais ce que tu veux ! Je conquerrai la terre moi même et à ce moment là, il sera trop tard pour toi !

C'est ce fameux jour que tout s'est définitivement brisé entre nous deux. Il n'y avait plus un fossé entre nous, mais un gouffre infranchissable, je vous en fiche mon billet !
Je n'avais plus de frère, celui qui l'avait été autrefois été mort. Il n'existait plus, et jamais je ne referais quoique ce soit pour le revoir.
Même si c'était la dernière des choses à faire avant de mourir, même si je n'avais pas d'autre choix, JAMAIS je ne renouerai le contact. Et si par un quelque détestable coup du sort de merde nous nous retrouvions, ce type sera un ennemi, rien de plus.
En me prenant les vagues en pleine gueule, c'est aussi à ce moment que ma tristesse s'est libérée. Que mes larmes ont coulé, rarement autant qu'en ces jours horribles, que j'ai senti le fond sous mes pieds.
Il ne me restait plus rien, rien de rien, le néant : plus de lieu où revenir chez soi, pas d'armure, personne qui vous fasse confiance, croit en vos compétences.
Et pire que tout autre chose : être trahi et rejeté par la personne qui pendant de longues années était une de vos raisons de vivre, votre moitié sans laquelle vous ne seriez rien. Celle qui vous redonne courage ou sait vous écouter, avec qui vous êtes plus que quiconque complice. Et tout cela était parti en fumée, hors de ma portée, et pour quelle raison ? Pour quelle raison bordel de merde ?! Qu'avais je fait pour me prendre toutes ces injustices dans la tronche ? Ne valais je rien aux yeux des autres dans ce lieu de merde ?
Ne méritais je même pas de vivre, comme n'importe qui ? Mais non bien sûr que non !
La seule issue envisageable, c'était de me laisser crever. Et bien sur ce connard de Saga s'était empressé d'y veiller, de ne pas me laisser la moindre chance, le moindre espoir.
En essuyant d'un geste rageur mon visage, encore une fois, une pensée s'imprima dans mon esprit : hors de question que je crève ici comme ils l'escomptaient tous.
« Allez tous vous faire foutre, bande de cons ! Si vous croyez que tout se passera comme vous le pensiez, vous vous gourez totalement sur toute la ligne !

Je ne suis pas une petite merde dont on peut se débarrasser si facilement ! Votre petit entraînement n'a pas servi pour des prunes, soyez en surs ! Même si ça prend du temps, vous me paierez tous ce que vous m'avez fait endurer ! Toutes ces injustices, ce mépris, votre petite justice, si on peut encore utiliser ce mot, je vous le rendrai. Et au centuple !


Une fois de plus ma colère avait remplacé ma tristesse et ma souffrance. Ne vous trompez pas : ce que j'ai traversé m'a laissé inconsolable et m'a profondément blessé, sans doute comme ça a pu vous arriver à vous aussi.
Sauf que ça faisait mal, tellement mal, la douleur

était si intense et permanente, que je ne sais par quel miracle, j'ai réussi à la foutre sous clé, à l'anesthésier.
Tandis que la colère me permettait de tenir, de ne pas sombrer. Elle me redonnait des forces, me soutenait…
Et du soutien, j'en aurai eu bien besoin, mais après cette dégueulasse trahison, arriverais encore à prendre une main tendue ?
Ne jamais sous estimer la puissance de l'eau, jamais ! Si vous croyez que ça ne pas faire de dégâts, c'est vraiment que vous êtes le dernier cons !

Surtout avec la violence des vagues, qui n'avaient que dalle à voir avec les petites vaguelettes paisibles qui se brisent sur le sable. Non ces vagues là étaient fortes grosses détruisant tout sur son passage. A chaque fois qu'elles m'atteignaient et que l'eau était assez haute pour ça, la flotte se fichait dans mon nez ma bouche, mes poumons partout !
Impossible de reprendre son souffle, on a à peine le temps de cracher ce qu'on s'est mangé qu'une vague plus violente vous chope, peut vous faire tomber.
Entre les courants incroyablement forts qui vous ballotaient, la température de l'eau et les rocher cette cellule était un putain de paradis dont tout le monde pouvait rêver.
Et en plus, à cause de la lune, ce n'était pas des petites marées, mais par pot ce n'était pas non plus les grandes marrées. Toutefois elles étaient quand même assez fortes pour que cette cellule soit complètement immergée, j'avais à peine cinq centimètres au dessus du plafond pour tenir, arriver au moins à respirer.
Sans parler de l'impossibilité de se reposer, de fermer ne serait ce qu'une seconde les yeux, à moins de vouloir se retrouver noyé…
Rien à manger à part de rares algues sur des rochers, pas un crabe, pas un poisson qui avait la bonne idée de pointer son nez ici !
Le sel qui vous brûlait petit à petit la peau, la rougissait aussi sûrement qu'un fer rouge chauffé à vif.
Impossible de réussir à apaiser sa soif à cause de ce foutu sel ! Y en avait encore plus que dans la mer morte. Bombard pouvait s'enfoncer là où je le pensais son régime à la con… Boire de l'eau de mer, bien sur fous toi donc un peu plus de nos gueules, y a marqué cons sur nos visages.

Un bras de fer entre espoir et désespoir avait débuté en moi. Plus les jours dans cet enfer d'eau et de sel passaient plus j'avais envie de casser ma pipe. D'un autre côté je voulais à nouveau sortir de cette prison, me casser le plus loin possible de tout.
Mais de toute évidence, même crever m'étais refusé, puisque à chaque fois que je pensais m'abandonner en toute quiétude dans les bras de la mort, je restais en vie.
Faible, harassé, brûlé par l'eau salé, des coupures dues au rochers qui refusaient de cicatrisaient et me faisaient un mal de chien, sans doute en état d'hypothermie mais vivant quand même !
Pourquoi ? Que me réservait on encore ? Mais je n'étais pas un pion qu'on pouvait manipuler, loin de là. Je n'avais ni dieu, ni maître, j'étais mon propre maître. Libre de donner cours à mes ambitions, de concrétiser mes projets, de tenir la terre au creux de ma main.
Et c'est ce qui a pu se passer quand j'ai vu l'éclat du trident de Poséidon. Qu'il me restait assez de force pour briser ce roc et me casser de cette prison. Plus question de moisir un peu plus dans ces lieux. Quelque chose de rare et de fantastique s'offrait à moi, même si je ne l'avais pas encore trouvé.

A suivre

Dans le prochain chapitre : Je suis le dragon. L'eau ne peut tuer le dragons des mers.