Oh la la, vraiment c'est la honte, ça fait genre trois mois que j'ai rien foutu ToT (enfin, vous commencez à avoir l'habitude de mes chutes de productivité si vous me suivez régulièrement...)
Bref, voilà la deuxième partie de cet "OS" (sans commentaire) de "Saint-Valentin" (ahem) :D et normalement la partie 3 arrive dans deux semaines ! Je suis en vacances jusqu'en septembre, donc ça devrait aller. Je vais aussi m'efforcer de répondre aux MPs et reviews (la wonte, la wonte TwT), promis ! Je suis juste vraiment pas doué, pardon...
Bonne lecture !
OoOoOoOoO
Dites-le avec des fleurs, partie 2
Camus regarda d'un œil vide son reste de café disparaître au fond de l'évier. Il rinça ensuite mécaniquement la tasse, essayant de ne penser à rien. Sinon, il allait recommencer à dire des bêtises et à filer les métaphores jusqu'à l'absurde. Un bruit à la porte. On frappe.
- Camus ?
Tiens donc, il n'était pas parti ?
- Tout va bien ? Ça fait une heure que tu es là-dedans...
Et une heure qu'il attendait sur son fauteuil...
- Tu... es toujours là ?
- Ben oui. Je peux entrer ?
Camus hésita quelques secondes.
- ... D'accord.
Le battant pivota avec un léger grincement. Bruit de pas sur le parquet.
- Je suis désolé.
- Ce n'est rien. Et puis tu n'as pas tort. Et je n'aurais pas dû m'énerver comme ça.
- C'est pas grave.
Milo tira une chaise à lui pour s'asseoir. Camus resta debout.
- Tu disais que parler nous serait salutaire...
- Oui, mais j'ai peut-être eu tort.
- J'ai eu le temps d'y réfléchir, pendant une heure. Ma conclusion, c'est que tu as raison, au fond. Je ne sais pas où ça nous mènera, mais faudrait qu'on parle.
- Et tu veux y passer ta Saint-Valentin ?
- Oui. Et toi ?
Le Verseau resta silencieux une demi-seconde avant de se décider :
- Tu veux une autre tasse de thé ?
OoOoOoOoO
Pendant que Scorpion et Verseau entamaient leur douloureuse et passablement gênante discussion, qui se déroulait laborieusement, ponctuée de silences embarrassés et d'explosions d'émotions peu contrôlées, Seiya sautillait joyeusement vers le palais du Pope. La journée était belle, le ciel dégagé, le soleil brillant, les oiseaux chantant... bref une atmosphère idéale pour enfin conclure son idylle avec Jabu. Les deux canassons se tournaient autour depuis la résurrection, échangeant de lourds regards par-ci, entremêlant leurs doigts par-là, s'appuyant nonchalemment sur l'épaule de l'autre... Personne n'était dupe, à par eux-mêmes, persuadés chacun de leur côté que leur amour était à sens unique, et que leurs tentatives respectives de flirt étaient subtiles et indécelables.
Et si le reste du Sanctuaire levait les yeux au ciel, atterré par tant de niaiserie, il avait tout de même fallu à Seiya un énorme bouquet de roses rouges et un petit mot signé Jabu, le tout délivré pour la Saint-Valentin, pour réaliser que la Licorne lui faisait les yeux doux. Et encore, il était toujours emprunt de doutes en montant les marches menant au palais de Pope, et avait la ferme intention de tirer les vers du nez de son Chevalier préféré et de lui demander d'expliciter ses sentiments. Histoire d'être sûr et certain à 100%.
Arrivé enfin en haut du Sanctuaire (franchement, faudrait peut-être investir dans un genre de télésiège), le Pégase salua rapidement le soldat posté en plein soleil devant le palais (c'est ça de jouer ses tours de garde aux dés...) puis pénétra avec un certain ravissement dans l'ombre fraîche des vieilles pierres. Le palais avait été rénové après la dernière Guerre Sainte et quelque peu modernisé, mais Saori (et Shion dès qu'il avait été remis de sa résurrection) avait insisté pour conserver autant que possible le bâtiment d'origine... et sa fraîcheur, très utile pendant l'été mais beaucoup moins agréable en hiver, quand l'énorme chaudière peinait à réchauffer les lieux.
Depuis que la paix était revenue, Jabu avait commencé à travailler au palais du Pope, d'abord dans les archives, au milieu des cartons et de la poussière, afin de réorganiser et de recenser les milliers de documents retraçant l'histoire du Sanctuaire, puis auprès d'un Shion encore un peu fatigué et trop heureux de pouvoir se reposer sur un assistant personnel diligent et enthousiaste comme la Licorne. Et donc, à cette heure-ci, son ami se trouvait probablement... dans le bureau du Pope. Bureau présentement fermé, d'où s'échappaient des bribes incompréhensibles de voix. Et merde, Jabu était en réunion.
Seiya s'installa dans un des fauteuils inconfortables de la petite "salle d'attente" en soupirant. Il se sentait frustré, et un peu ridicule avec son énorme bouquet à la main. Aussi, il se demandait pourquoi diable Jabu lui aurait envoyé un tel cadeau, en sachant qu'il était en réunion le même jour. Après pareille déclaration, le minimum n'était-il pas de se montrer disponible ? Hm ? Ou alors, cette réunion n'était pas prévue, une énième lubie de Shion qui, malgré sa grande sagesse et sa fulgurante intelligence, n'était plus tout jeune. Et exploitait sans vergogne la pauvre Licorne, ce qui ne plaisait pas du tout à Seiya. Pour un peu, on aurait dit que Shion voyait en Jabu son successeur... Ha ! Un Chevalier de Bronze succédant au grand Pope... du jamais-vu !
Mais après réflexion, estima Seiya dont les yeux vagabondaient à présent au plafond, s'il y avait ne serait-ce qu'un Chevalier de Bronze digne d'être Pope, c'était bien Jabu. Il était bienveillant, assez fort, intelligent, il savait travailler dur et avait depuis leur enfance au manoir Kido une aura de leader qui faisait que les gens le suivaient. Oui, Jabu futur Pope, ce n'était pas si déconnant. Et puis ça éviterait de réitérer le drame entre Saga et Aiolos en choisissant une personne n'ayant rien à voir avec l'un et l'autre, et ne s'étant que peu impliquée dans les conflits ayant déchiré le Sanctuaire... Le Pégase grimaça. D'accord, Shion n'était pas encore tout à fait gâteux, mais il n'empêche qu'il monopolisait complètement la Licorne. Et que si celui-ci devenait Pope, il serait encore plus occupé. Et aurait moins de temps pour Seiya.
- Tiens, mais c'est toi Seiya ! Qu'est-ce que tu fais l...
La voix guillerette de Saori, qui sortait de son bureau pour aller voir son Pope, une course rapide sur un document peu important, fut brutalement interrompue. En fait, trois choses se produisirent simultanément : tout d'abord, Seiya sortit de sa rêverie et tourna la tête ; ensuite, la réincarnation d'Athéna fit "le" pas qui l'amena à moins de deux mètres de son plus fidèle Chevalier ; enfin, l'impressionnant bouquet offert par Jabu se mit à briller et explosa.
BOUM.
OoOoOoOoO
Milo soupira, ouvrit la bouche, prit une inspiration comme pour parler, puis se tut. Il ne savait pas quoi dire. Camus non plus, du reste. Les deux hommes avaient passé presque trois heures à parler, absorbés dans leur conversation. À un moment, des effusions au dehors - un gros bruit, des gens passant rapidement devant le temple - avaient distrait leur attention, mais aucun d'entre eux n'avait fait le moindre mouvement pour sortir. Leur dialogue n'était pas confortable, mais ils s'y accrochaient avec ténacité, l'un comme l'autre sentant qu'ils n'auraient pas forcément le courage de s'y atteler de nouveau. Et maintenant, ils étaient au bout.
Pour la première fois depuis des années, Milo s'était laissé aller, dévoilant ce qu'il pensait, ses doutes, quelques vieilles rancœurs (jusqu'à la fois où Camus lui avait posé un lapin via un SMS lapidaire et sibyllin, envoyé au dernier moment ; il avait reçu une mission du Pope et n'avait pas pensé que son amant s'inquiéterait). L'exercice n'avait pas été agréable ; le Scorpion avait toujours peur d'envenimer la situation, de faire une gaffe - raison pour laquelle il avait longtemps refusé une telle conversation. Et de son côté, Camus avait fait un effort pour se justifier, alors qu'il préférait agir, en estimant que ses actions étaient limpides, parlantes, et qu'il était inutile voire hypocrite de palabrer autour.
Mais le Verseau sentait depuis longtemps qu'il était nécessaire d'en passer par là. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi, mais il semblait que Milo avait besoin d'entendre des justifications, des excuses, bref de connaître ses intentions. Histoire de comprendre pourquoi il avait accepté de collaborer avec le plan de Shion pendant la Guerre Sainte. Parce que le Scorpion, lui, aurait refusé. Catégoriquement et sans la moindre hésitation. Il avait déjà assez insulté Athéna et son armure en combattant pour Saga lorsque celui-ci avait usurpé le rôle de Pope. Il n'aurait jamais recommencé ; même commise avec les meilleures intentions du monde, une trahison restait une trahison. Camus avait hoché la tête.
- Je suis désolé, Milo, avait-il dit doucement.
Et depuis, le silence. Ni l'un ni l'autre n'avait quoi que ce soit à ajouter, et aucun ne se sentait prêt à parler de banalités après une conversation pareille. Même se lever pour aller chercher de quoi grignoter ou boire semblait scandaleux. Le silence était leur seule option. Le silence, et les regards. Leurs yeux finissaient toujours par se croiser, parce qu'ils finissaient toujours par regarder l'autre, avant de détourner le regard, de parcourir la pièce d'un air morne, puis de revenir comme des vagues s'échouent sans fin sur la même plage. Milo souriait légèrement. Camus était impassible, mais son visage détendu, loin de sa crispation habituelle, indiquait qu'il se sentait bien.
- Ah, vous voilà ! Qu'est-ce que vous faisiez ?
Le visage du Verseau se ferma. Milo fronça les sourcils et se tourna vers le visiteur indésirable :
- Qu'est-ce que tu veux, Aphrodite ?
- On m'a envoyé vous chercher, réunion immédiate au palais du Pope !
- Quoi ? Mais pourquoi ? Il s'est passé quelque chose ?
Le Poisson ne répondit pas, ses yeux brusquement écarquillés, une expression de surprise mêlée d'inquiétude apparaissant sur son visage. Camus suivit son regard :
- Quel est le problème avec ces bouquets, Aphrodite ?
- Vous... Qui vous a envoyé ces trucs ? demanda l'Or d'une voix pressante.
- Justement, c'est une question que nous nous sommes posée, rétorqua Milo. Les deux bouquets étaient accompagnés d'une carte ; on a voulu faire croire à Camus que je lui avais envoyé des fleurs, et vice-versa. Qu'est-ce qui se passe, Aphrodite ?
Le Poisson secoua lentement la tête :
- Je vous explique tout ça au palais du Pope.
- Doit-on amener les bouquets ?
- NON ! Non, surtout pas ! Mais prenez les cartes, elles nous seront peut-être utiles.
Scorpion et Verseau s'entre-regardèrent, un peu étonnés. Aphrodite avait l'air stressé, et ne cessait de jeter des regards méfiants aux innocents bouquets de roses. Visiblement, il était au courant de quelque chose qu'ils ignoraient.
- Est-ce que ça a un rapport avec le bruit qu'on a entendu tout à l'heure ?
- Vous aurez des explications au palais du Pope, répéta Aphrodite. Et sérieusement, vous faisiez quoi ? Tout le monde a accouru sauf vous !
- On était occupé, asséna Camus pour couper court à toute question.
Milo sourit :
- En effet. Quelque chose de très important.
- Plus important qu'une tentative d'assassinat sur Athéna ?
- Quoi ? s'exclamèrent en chœur Scorpion et Verseau.
- Suivez-moi d'abord, on vous dira tout au palais, grogna Aphrodite en tournant les talons pour sortir du temple.
Les deux Chevaliers le suivirent aussitôt, complètement perdus. Comment ça, on avait voulu assassiner Athéna ? Qui ? Comment ? Merde, tout ce bordel était censé être fini pour quelques temps, un traité de paix avait été signé, des ambassades mises en place... Milo attrapa la main de Camus, brusquement inquiet. Dire qu'ils venaient à peine de commencer à se réconcilier... Les doigts légèrement froids serrèrent les siens, marque d'affection discrète qui fit bondir le cœur du Scorpion.
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Toute la Chevalerie encore présente au Sanctuaire s'était rassemblée au palais du Pope, entourant une Athéna secouée, la robe roussie, mais apparemment intacte, et un Seiya paniqué, presque au bord des larmes. Il faisait plus que jamais ses quinze ans. Un peu à l'écart, un Jabu à l'air perdu était enchaîné, encadré par deux gardes qui le fixaient d'un air menaçant.
- Milo, Camus, leur lança Shion à leur arrivée. Vous voilà enfin. Merci, Aphrodite.
Le Poisson inclina la tête.
- On a bien fait d'aller les chercher, répondit-il. Ils ont de nouveaux éléments à apporter à cette affaire...
- Ah oui ?
- Oui. Et on peut d'ores et déjà relâcher Jabu.
Les yeux de la Licorne brillèrent soudainement, emplis d'espoir. Visiblement, le pauvre gosse était secoué.
- Attendez... Vous soupçonnez Jabu d'avoir voulu tuer Athéna ? demanda lentement Milo.
- Certains éléments le désignaient comme principal suspect, répondit Shion d'une voix basse, peu à l'aise avec cette affirmation.
- C'est ridicule, murmura Camus.
- Oh, on a eu notre lot de trahisons surprenantes dans le Sanctuaire, ricana DeathMask. Pas étonnant qu'on soupçonne tout le monde.
Le Verseau lui jeta un regard noir :
- Très spirituel, Chevalier du Cancer. Maintenant peut-on parler sérieusement ? Aucun des Bronzes n'aurait le cran de trahir Athéna, je l'ai bien vu lorsque j'ai envoyé mon propre disciple en mission d'espionnage.
- Suffit ! coupa Shion. Il est normal de soupçonner tout le monde, et particulièrement les gens directement mis en cause par l'arme du crime. Mais je serais curieux de savoir d'où vient cette certitude que Jabu n'y est pour rien, Aphrodite.
- Camus, Milo, vous voulez bien nous répéter ce que vous m'avez dit sur les petites surprises que vous avez reçues aujourd'hui ?
Les deux hommes se regardèrent, interloqués. Quel rapport entre une stupide (mais bienvenue pour ressusciter leur couple) farce de Saint-Valentin et une tentative de meurtre contre Athéna ?
- Et bien, commença Milo, dubitatif, on a reçu de gros bouquets de roses rouges. Le mien était accompagné d'une carte signée Camus, donc je suis allé le voir aussitôt. Sauf qu'il ne m'avait rien envoyé, c'était juste une blague stupide.
- Une blague de qui ?
- Franchement, aucune idée. Spontanément, je dirais Kiki, mais même lui ferait preuve de plus de tact. Vu que Camus et moi, bah...
Shion agita la main pour le couper, peu intéressé par un exposé de la situation conjugale des deux Chevaliers.
- À quoi ressemblaient ces bouquets ?
- C'étaient d'énormes bouquets, avec trente roses rouges, détailla Camus. Clairement pas ma tasse de thé, ça manque de subtilité à mon goût. Jamais je n'enverrais un truc pareil - et Milo non plus.
- J'ai eu le même, s'exclama Seiya, entre étonnement et soulagement. Avec une carte signée Jabu ! Probablement un faux aussi.
Jabu hocha la tête frénétiquement. Il n'avait pas envoyé de bouquet à son ami, il n'aurait jamais eu le cran de toute façon.
- Mais, lança Camus, il y a quelque chose que je ne comprends pas...
- Pour une fois... persifla DeathMask.
Milo lui jeta un regard agacé.
- Quel rapport entre ces bouquets et l'attaque contre Athéna ? poursuivit le Verseau après un bref hochement de tête reconnaissant à l'attention du Scorpion. Je veux dire, c'est bien de cela qu'il est question, non ? On a tenté de tuer Athéna.
- En effet, Chevalier, répondit la déesse elle-même. Avec un bouquet.
Camus haussa un sourcil. Athéna sourit :
- Je sais, ça paraît un peu... ridicule, dit comme ça. Mais c'est la vérité. Seiya a reçu un bouquet semblable, signé Jabu, et s'est précipité ici pour en parler avec lui. Sauf que quand je me suis approchée du bouquet... il a explosé. Heureusement, mon Chevalier a de bons réflexes. Vous comprenez pourquoi nos soupçons se sont portés sur Jabu... mais si le bouquet était un faux, et que d'autres identiques ont été distribués au Sanctuaire, alors les choses sont différentes.
Le Verseau hocha la tête, ses habitudes d'espion reprenant le dessus.
- Il va falloir examiner ces bouquets alors, répondit-il. Et vérifier si d'autres personnes en ont reçu. Vous soupçonnez quelqu'un en particulier, Déesse ?
- Et bien, pas vraiment...
- Stop, interrompit Shion. Puisque Camus a l'air enthousiaste, il sera chargé de l'enquête. Les autres, vous retournez à vos occupations, inutile de s'entasser ici pour rien. Sauf Seiya, Jabu, et Milo - nos témoins. Ah et, Aphrodite ?
- Oui ?
- Essaie de récupérer tous les bouquets suspects qui ont été distribués et rassemble-les dans une des salles de travail de la bibliothèque du palais. Ensuite, tu en scelles l'accès et tu y postes deux Chevaliers de confiance. Personne ne doit s'en approcher - et surtout pas vous, Déesse.
- En effet, sourit Athéna. Et, si je puis me permettre ?
Shion rougit. Il avait l'habitude de commander, ayant été Pope pendant de nombreuses décennies, et oubliait souvent qu'il n'était plus l'autorité suprême du Sanctuaire. Athéna ne semblait généralement pas s'en formaliser, mais elle ne se privait pas non plus de le rappeler à l'ordre de temps en temps.
- Je n'aime pas l'idée de ne charger qu'une seule personne de cette enquête. Toute cette affaire est très étrange et pourrait prendre des dimensions inquiétantes. Milo, tu seconderas Camus. Pour le reste, vous avez entendu Shion.
La foule se dispersa lentement, rechignant à reprendre leurs occupations quotidiennes comme si de rien n'était alors qu'on venait d'attaquer leur déesse. Finalement, Camus, Milo, Seiya, Jabu, Shion, Aphrodite et Athéna se retrouvèrent dans la salle qui parut d'un coup beaucoup plus grande. Le Poisson hésita un instant puis s'inclina une dernière fois avant de sortir exécuter ses ordres. La porte se referma derrière lui avec un claquement sec. Athéna soupira et s'affaissa légèrement dans son siège, semblant soudain plus vulnérable, plus humaine. Comme souvent, lorsque la déesse se relâchait, son côté humain transparaissait.
- Quel bazar... murmura-t-elle. Je pensais vraiment qu'on me laisserait tranquille, à présent...
- Vous ne voyez vraiment pas qui pourrait avoir envie de vous tuer ? réitéra le Verseau. Je sais que nous avons un traité de paix avec Poséidon et Hadès, mais...
- Mais il ne vaut pas grand chose, lâcha la déesse. Je connais mes oncles, ce sont de vieux renards. Ils ne respecteront ce traité que tant qu'ils le voudront bien. Cependant, je ne crois pas qu'ils soient responsables de cette attaque. C'est trop tôt.
- Trop tôt ? demanda Jabu. Comment ça ?
Athéna sourit :
- Il y a toujours eu un traité de paix entre chaque conflit avec eux. Le temps pour tout le monde de refaire ses forces, en fait. Même si je dois admettre qu'ils ont fait preuve cette fois d'une particulière bonne volonté, comme s'ils étaient vraiment favorables à une paix durable... Enfin peu importe. Quoi qu'il en soit, ni le Sanctuaire Sous-Marin, ni les Enfers ne peuvent se permettre une guerre. Et puis, des fleurs piégées ? Mes oncles n'emploieraient jamais cette méthode. Non, ce ne sont pas eux.
- Alors... suggéra Milo avec hésitation, est-ce que ce serait un autre Olympien ou une autre Olympienne ?
Le visage de la déesse s'assombrit :
- J'espère que non, Chevalier. Mais voyez, j'ai peu d'espoir. Parce qu'à l'exception de ma propre famille, mes relations avec les autres divinités sont très cordiales. Franchement, mon panthéon me tuera de fatigue un jour.
- Ne dites pas ça, vous pourriez leur donner des idées, marmonna Seiya.
- Tu as raison, il ne manquerait plus qu'on m'envoie des invitations pour leurs réceptions soporifiques.
Milo laissa échapper un léger rire. Ce n'était pas le moment de plaisanter mais tant pis. Un nouveau conflit semblait se préparer, mieux valait en rire qu'en pleurer.
