Chapitre 1 : On parie !?

Notre professeur nous avait convoqué suite à la lecture de nos vœux rendus depuis une semaine. Forcément quand vous avez noté l'ambition d'entrée dans la meilleure institution qui forme les héros de nos jours, le corps enseignant portent une attention particulière aux postulants. Nous étions trois ressemblés devant un bureau dans la salle des professeurs. Je voyais le truc chiant à des kilomètres, ça me fatiguait déjà rien que d'imaginer le bordel. Eijiro lui était droit, sourire aux lèvres, fier de lui. L'autre fille, elle avait aussi le même sourire au visage, mais son impatience ou son excitation était visible à sa façon de sautiller sur ses pieds qu'elle tentait de retenir. J'avais la nette sensation que j'étais un peu l'intrue dans le tableau avec ma tête de blasée.

- Nous vous avons convoqué ici après la lecture de vos feuilles et discuté avec-vous de vos choix.

Pour ça, il ne fallait pas être médium pour le deviner me dis-je dans ma tête en levant les yeux au ciel.

- Yuei est une prestigieuse académie qui a le taux de réussite le plus faible du pays. C'est pourquoi je voulais vous mettre en garde que l'échec ne sera pas à exclure dans vos réflexions. Continua l'enseignant n'ayant probablement pas vu mon geste. J'aimerai donc vous conseillez d'ajouter d'autre choix si par malheur vous serez dans cet échec.

Je ne me sentais pas concernée par cette remarque, enfin pour l'échec c'était déjà prévu dans mon programme, et j'avais déjà anticipée et avait rajouté une école pour devenir soigneuse d'animaux. C'était moins compliqué que des études de vétérinaire. Au fond, c'était le choix qui me correspondait le mieux, j'ai toujours préférée la présence des animaux que des humains.

- Eijiro Kirishima, avez-vous réfléchit à une autre option si votre premier vœu n'aboutit pas comme vous le souhaitez ?

Je n'écoutai pas vraiment la conversation, me demandant simplement quand je pourrais rentrer chez moi. Les cours étaient finis et ça m'ennuyait de rester plus longtemps au collège pour ces broutilles. J'avais juste envie d'être chez moi, d'enlever l'uniforme et mettre une combi pilou-pilou et faire la sacro-sainte tache punitive des devoirs. J'entendis vaguement mon frère répondre avec entrain et détermination qu'il avait acquis depuis quelques temps. Ce fut un peu près la même chose pour la fille du nom de Mina Ashido, elle avait l'air certaine de sa décision et ne semblait pas envisager l'échec face à son rêve, parfaitement sûre de ses capacités de réussite. Décidément, j'avais la nette impression que j'étais le vilain petit canard du trio. Sensation qui se confirma quand ce fut à mon tour de répondre. Rien qu'à voir la tête du prof, il était persuadé que c'était peine perdue pour mon cas, mais je ne pouvais pas le blâmer, faut dire que je n'étais pas particulièrement bonne élève et ma paresse était connu de l'ensemble des enseignants.

- J'ai choisi Yuei juste pour faire plaisir à mon frère sans vraiment croire que j'y arriverai monsieur, répondis-je en toute sincérité.

Il cligna des yeux comme pour bien enregistrer l'information donnée et tenta de ne pas paraitre dépité, mais ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. C'était souvent ce que j'inspirai au gens, que j'étais désespérante à souhait et que je semblais n'être animé par aucun désir particulier. Mais tant que j'étais une gentille fille, que je n'embêtais personne et que j'étais polie, mon attitude peu motivante était tolérée. On n'attendait pas grande chose de moi et c'était réciproque, un accord tacite qui me convenait bien.

- Bien, prenez le temps de réfléchir à un second choix Kirishima-kun, Ashido-san. Je vous souhaite bonne chance pour votre examen d'entrée, concluait-il après quelques minutes d'échanges supplémentaires ne nécessitant aucune intervention de ma part avant de nous congédier.

Pendant les quelques minutes du trajet pour sortir de notre collège, la jeune fille toute rose discutait avec mon frère et ils échangeaient sur leurs rêves et ambitions, se souhaitant mutuellement bonne chance pour l'examen qui devait se tenir prochainement avant de prendre des chemins différents. Je n'avais pas prononcé un mot, préférant être discrète et ignorée, et de toute façon, je pense bien qu'elle avait compris que ce n'était pas mon souhait. Que je n'avais rien à partager sur ce domaine qui ne me définissait pas suite à mes réponses données au professeur.

- C'est quand l'examen d'entrée déjà ? Demandais-je complétement ignorante de l'information.

- Samedi

- Samedi de la semaine prochaine ?

- Non, dans deux jours.

- Hein ? Emis-je en me stoppant net. Tu rigoles ?

- Non, répondit-il en continuant d'avancer.

Voyant qu'il n'allait pas daigner se retourner dans mon arrêt que je voulais rendre dramatique, j'ai dû trottiner pour le rattraper. Je rouspétai auprès de lui sur le fait qu'il aurait pu me le dire plus tôt que de devoir l'apprendre presque au dernier moment, que j'allais devoir sacrifier une grasse matinée pour aller devoir me présenter à un examen destiné à être échoué. Il rit face à mes protestations en disant que j'allais y arriver, qu'on serait acceptés tous les deux et qu'on allait pouvoir tenir notre promesse d'être héros ensemble. Ce n'était pas ses paroles mielleuses qui allaient me rendre le lourd sacrifice de mon sommeil ni ma bonne humeur.

Nous étions à mi-chemin et j'exigeai une réparation immédiate de cette indignation. Sachant très bien ce que je voulais, il mit son sac à dos sur le devant de son torse et s'abaissa pour que je puisse grimper sur son dos. Dans mon genre, j'étais la fille qui frôlait tout juste le mètre cinquante et pesais cinquante kilos au doigt mouillé. Ma moitié supérieure était plutôt maigre, à croire que le peu de graisse que j'avais préférait se loger sur mon derrière et remplir mes hanches plutôt larges. Enfin, à mon poids plume ce n'était pas transcendant non plus. Bref, tout ça pour dire que me porter n'épuisait pas mon frère et j'avais appris à en profiter, trouvant n'importe quelle excuse ou contexte pour me faire transporter comme une gamine. Toute façon j'en étais encore une alors je n'écoutais jamais les différentes remarques que j'avais reçu à cause de cette manie que j'avais prise. Eijiro était accoutumé depuis des années à cette pratique et avait lui aussi l'habitude d'ignorer les critiques. Pour lui j'étais sa petite sœur, son petit koala, même si ce qui le définissait comme grand frère était l'écart que de simple mois de différence.

- On sait c'est quoi comme examen ? Un écrit super dur ? Lui demandais-je les bras enroulés autour de son cou mon menton posé dessus.

- Non, puisque le collège à envoyer nos dossiers scolaires, en général c'est de la pratique.

Je poussai un soupir exagéré, vraiment pourquoi je l'avais laissé mettre Yuei en vœu à ma place ? Parce que c'était déjà limite de me sucrer un samedi matin, mais en plus il va falloir courir ? Si y'a bien un truc auquel je n'excellais pas du tout, c'était toute activité dite sportive. Pour moi c'était bien une raison flagrante que je n'étais pas faite pour cette voie, pourquoi il ne le voyait pas ? Il avait beau être têtu et déterminée, là c'était clairement du déni.

- Bon bah si t'avais un espoir, je crois que tu peux l'abandonner maintenant, mes notes sont moyennes mais si en plus je respire comme un buffle au bout de 500 mètres, c'est foutu d'avance.

Il rit à plein poumon, comme s'il s'en doutait que j'allais dire ça. Faut dire que j'étais plutôt prévisible comme nana une fois qu'on avait cerné ma personnalité.

- J'ai dit que c'était de la pratique, mais je ne sais pas de quoi sera constituée l'épreuve.

- C'est foutu quand même.

- On ne sait pas tant qu'on n'a pas essayé petite sœur.

- Impossible j'te dis.

- On parie !? Provoqua-il avec enthousiasme

- Ok si je perds tu devras te teindre les cheveux en vert fluo

- T'es sensé parier sur ta victoire Shira.

Shira était le surnom pour mon prénom Shiranna. J'étais franco-japonaise et je portais le nom de Kirishima de mon père qui était son oncle. J'étais née dans la pampa française et j'étais au Japon depuis mon adoption à mes sept ans, ce qui m'avait donné la double nationalité. Les traits de mon visage tiraient plus de mes origines caucasiennes de ma mère, cependant, si en prenait le temps de m'observer, on pouvait y voir la trace de mon côté asiatique sur les non forme de mon corps et un peu dans la forme de mes yeux. Elles étaient facilement éclipsées par ma blondeur, mes yeux bleus et la blancheur de ma peau. Autant vous dire que je ressemblais plus à une française avec un nom japonais, ce qui me rendait bizarre en France comme au Japon.

- Je pari là où je suis sûr de gagner, donc ma défaite.

- Ok comme tu veux, alors si je gagne, et qu'on est admis tous les deux, on se teins les cheveux en rouge.

- On ? Genre toi et moi ? Les cheveux rouges ?

- Oui

Je pouffai et accepta le pari en étant certaine que je n'aurais jamais à me teindre les cheveux de cette couleur lorsque que nous arrivions devant notre maison familiale. Je repris contact avec la terre déprimée à l'idée de devoir m'épuiser à faire quelque chose que je n'avais pas envie de faire. Je saluai ma marraine que je considérais tout simplement comme ma deuxième mère. Elle était adorable et s'intéressait à notre journée, mais c'est Eijiro qui lui raconta la raison de notre retard pendant que je piquai une pomme du panier à fruit. J'eu droit à un petit regard de mécontentement car elle était en train de préparer le repas, ayant compris le message, je reposai mon bien et partit bouder dans mon antre. Je fis le même rituel quotidien quand je rentre de l'école, prendre une douche bien méritée et enfiler des vêtements basés sur le confort que sur l'esthétisme. Une bonne combinaison pilou-pilou rose avec des oreilles de lapin sur la capuche, puis à mon plus grand malheur, sortir mes cahiers pour effectuer mes devoirs en attendant d'être repue d'un bon repas.