Cible 01 : Jacob Superbi

Italie, Manoir Varia, de nos jours

Jacob Superbi se réveilla doucement dans sa chambre et son premier réflexe fut de jeter un coup d'œil à l'heure affichée sur son réveil.

4H du matin.

L'épéiste se redressa doucement et se frotta les yeux avant d'aviser sa chambre. Le désordre était le maître mot qui régnait dans ce lieu, entre le linge sale éparpillé et sa collection d'authentique sabre japonais qui trônait sur un des murs de la chambre. Le jeune homme se demandait s'il ne devait pas ranger un peu se bazar avant de se lever car il savait que le sommeil l'avait quitté mais allait le rattraper d'ici quelque heure.

Il enfila un simple pantalon de jogging et s'apprêtait à quitter la chambre quand un objet attira son attention. Un cadre plus précisément.

Il le saisit de son bureau et une chaleur nostalgique le saisit. Sur la photo, qui avait été prise à une fête foraine de l'année dernière, se trouvait trois personnes. Il reconnut sans mal Ace et lui, qui n'avaient franchement pas changer, mais la personne qui le préoccupait était la troisième personne, qui se trouvait dans ses bras.

Une chevelure blonde parsemée de mèches noirs et des yeux rouge ainsi qu'un sourire heureux qui réchauffait le cœur de Jacob qui l'avait vu s'auto détruire et cela, le blanc ne s'était jamais pardonné de ne pas l'avoir aidé au moment voulu.

Jacob reposa le cadre avec mélancolie et sortit de sa chambre.

Il commença à marcher dans le long couloir sombre mais les quelques touches dorées sur les murs confirmaient la richesse du lieu, il salua les quelques gardes de nuit qu'il croisait avant de s'arrêter devant une porte bien spécifique.

Cette dernière n'avait rien de particulière au niveau de la décoration mais alors qu'il s'apprêtait à poser sa main sur la poignée, il entendit des pleurs étouffés de l'autre côté qui stoppa son geste.

Il ferma les yeux et choisit de ne pas rentrer dans la pièce avant de reprendre son chemin et choisit à la place de sortir dans le jardin de la Varia. Une fois dehors, il parcourut le jardin d'un pas nonchalant avant d'aller se poser dans le petit jardin personnel de son oncle Lussuria. Il s'assit sur le banc en fer et contempla les roses de différentes couleurs éclairées par la lune quand une voix l'accosta :

- Insomnie ?

Le blanc se tourna et fut surprit d'y découvrir son cousin spirituel Ace, le punk était affublé d'un simple pantalon et d'un tee shirt rouge.

- C'est plutôt à toi qu'il faut dire ça. Personnellement, je sais que mon sommeil va très vite me rattraper, répondit-il en baillant.

Un sourire en coin s'étira sur les lèvres d'Ace, qui reprit après quelque minute silence :

- Elle venait souvent ici.

Jacob se contenta de contempler une rose blanche en se souvenant que c'était ces fleurs préférées.

- Ça va faire un an, reprit-il.

Puis, il se tourna vers son cousin qui avait bien changé depuis tout ce temps. Le petit garçon avait laissé place à un jeune homme dont la chevelure blonde laissait voir ses yeux bleus à la différence de son paternel et il possédait de nombreux piercing : un à l'arcade droit, un sur le côté droit du nez, le médusa percer, ainsi qu'une paire d'écarteur.

- Tu veux toujours la retrouver ? Demanda le blanc.

Ace lui jeta un regard interdit avant de reprendre :

- Parce que toi non ? N'oublie pas le lien qui tu avais avec elle, Jack.

- Un an s'est écoulé depuis qu'elle est partit, Ace, tu sais qu'elle ne reviendra pas, reprit-il, résigné.

Jacob entendit son cousin pester dans sa barbe avant de reprendre :

- Il y a une piste à suivre et tu le sais.

- Une chimère de plus, reprit-il.

- Tu ne veux même pas tenter ? Même pour elle ?

Jacob se leva et fit face à son cousin et reprit, compréhensif :

- Tu sais comment le monde mafieux l'a détruit et l'a rendu auto destructrice. On en a tous fait les frais, Ace, respecte juste son désir.

Jacob ferma les yeux et s'apprêtait à regagner le manoir en espérant avoir convaincu son cousin de ne pas la retrouver même s'il connaissait la puissance des sentiments qu'il portait à l'égard de la fille.

- Je la retrouverais, Jacob ! Je peux te le jurer ! Et je la convaincrais de rentrer !

Soudain, Ace lui passa devant et Jacob, pressentant que le jeune homme allait franchir une ligne interdite et établie depuis leur plus jeune âge, demanda soudainement :

- Ou vas-tu ?

- Dans le bureau de Xanxus ! S'il y a bien un endroit où il a conservé son adresse, ça doit être là-bas !

Une vision d'horreur gagna Jacob qui s'empressa de rejoindre son cousin et demanda, horrifier :

- Arrête ! On a interdiction de rentrer dedans depuis qu'on est enfant ! Si nos parents l'apprennent on est mort, Ace !

Ace s'arrêta et jeta un regard noir a son cousin avant de reprendre :

- Donc, pour toi, Clara ne vaut pas mieux qu'une interdiction ? Je préfèrerais me faire jeter à la porte que de ne pas tout tenter pour la retrouver.

Et il se remit en route en direction du fameux bureau, Jacob se résigna à le suivre, en partie pour le surveiller. Ils arrivèrent devant la porte du bureau qui se trouvait à l'aile ouest, autrement dit, l'aile où la Varia s'occupait de tout ce qui touchait au monde mafieux. La porte était bien évidemment fermée à clé, alors Ace tenta de crocheter la serrure de l'extérieur. C'est alors que Jacob réalisa quelque chose et demanda, curieux :

- Attends, comment tu peux être sûr que Xanxus sache où Clara se cache ?

- Tu penses sincèrement qu'il laisserait filer son héritière sans garder un œil sur elle ?

- Mais il ne l'a pas fait pour Calvin.

Il reçut un regard ennuyé avant de reprendre :

- Je viens de te dire qu'il laisserait pas filer son héritière, celle qui est censée reprendre la Varia, pas son bâtard. Pour un génie, tu n'es pas très malin, Jack.

Jacob bailla devant l'insolence de son cousin, puis déclara :

- Bon, décales-toi, je vais m'occuper de la serrure.

Ace lui jeta un regard provocateur avant de donner ses instruments au blanc, qui en quelque seconde, ouvrit la porte et la poussa.

- Comment ? Demanda le blond surprit.

- Je suis un surdoué et aussi parce que, même si je dors en cours, je bosse sur ces derniers, répondit le blanc en entrant.

Il vit Ace sur le point d'allumer les lumières et le stoppa en silence en lui montrant son téléphone pour allumer la lampe torche. Ace alluma le sien et les deux adolescents commencèrent à fouiller les dossiers mais tous, sans exception, concernaient les rapports de mission.

- On trouve rien, pesta Ace en perdant patience.

- Attends, tentons de réfléchir comme Xanxus. Si nous étions lui, où irons-nous cacher une information de la plus haute importance ?

Les adolescents se mirent à réfléchir avant de s'exclamer d'une même voix :

- La cave a whiskey !

- Puis-je savoir ce que vous fichez ici !?

Soudain, la lumière s'alluma et les deux fautifs se tournèrent vers le responsable de la voix qui n'était d'autre que Marinella, la femme de Squalo.

- Marinella Superbi née Azarova, 45 ans, cheveux blonds aux yeux bleus. Aime la famille, rancunière et battante, femme de Superbi Squalo et mère de Jacob et Mélissa. Ancienne membre de la Cavallone Famiglia. Destinée à recadrer les enfants Varia.

- On est dans la merde, Jack ? Demanda Ace.

- Ouais.

- Attendez un peu que je prévienne votre père a tous les deux !

…..

- VOIIIIIIII ! Tu connais pas les interdictions, sale gosse ! Hurla l'un des paternels.

Jacob et Ace se bouchèrent les oreilles tandis que le patriarche Superbi hurlait sur les deux enfants, qui se demandaient quand leur calvaire allait prendre fin. Enfin, si on oubliait la présence de Belphegor et de Xanxus. Ce dernier ne s'attendait pas à voir les fils de deux de ses lieutenants cambrioler son bureau et il avait hâte de connaître les raisons de leur geste.

- Mais papa, commença Jacob.

- Il vous est formellement interdit de pénétrer dans cette pièce ! Tu comprends pas quoi dans cette phrase, abruti de fils !? Hurla Squalo.

- Quant à toi Ace, tu aurais dû te comporter comme un prince et non comme un roturier, siffla Belphegor en colère.

- VOIIIIII ! T'insinue quoi Bel !? Hurla Squalo en s'agitant derrière Xanxus.

Les deux adolescents, voyant leur patriarche se disputer, commencèrent à se détendre mais c'était sans compter sur le tempérament du big boss, qui prononça un simple :

- Vos gueules.

Les cris cessèrent et l'ambiance redevint plus silencieuse avant que le big boss demanda :

- Pourquoi vous avez ouvert cette porte, bande de déchet ?

Les deux adolescents se regardèrent, surpris que ce soit Xanxus qui pose la question et non Squalo, Jacob prit la parole :

- On était à la recherche d'une information.

- Quelle information ? Demanda Squalo.

- On voulait savoir où était passer Clara, avoua Ace.

Alors que les deux ados attendaient les réactions des adultes, Xanxus explosa soudainement de rire, amusé par la situation, avant de demander :

- Vous vous foutez tellement rien, les déchets, que vous avez pénétré dans mon bureau pour avoir cette ridicule information ?

- Vous connaissez forcément où vit Clara, vous êtes son père, reprit Ace.

Le sourire amusé de Xanxus s'élargit, puis il dit :

- Vous n'arrivez jamais à la convaincre de revenir, bande de déchet.

- Nous prenons les paris, déclara simplement Jacob en croisant les bras.

Xanxus rit de plus belle avant d'ouvrir un de ses tiroirs et de sortir un épais dossier qu'il balança sur son bureau et déclarer sérieusement :

- Dans ce cas, allez la chercher et ramenez-la, les déchets. Vous avez 3 jours.

- 3 jours ? Demanda Ace, interdit.

- Nous prenons le pari, accepta Jacob.

Le Boss se leva de son siège, les dominant facilement, et reprit en se mettant face à eux :

- Allez-vous préparer et ramenez-vous en salle d'entrainement. Vous avez entrainement avec moi.

- A vos ordre, Boss ! Affirmèrent les deux adolescents avant de se jeter des regards apeurés.

- Shishi vous avez énervé le boss, rigola Bel.

Car tout le monde savait que quand Xanxus intervenait personnellement dans un entrainement, il en faisait baver au point même de vouloir les tuer.

Xanxus quitta alors la pièce et rejoignit la suite parentale qu'il partageait avec Sora, sa femme qu'il avait rencontré lors d'un déjeuner. Il fila dans le dressing et se changea rapidement sans accorder de regard à sa femme. Une fois prêt, il la rejoignit où elle restait à la même place. Assise dans son fauteuil face à la fenêtre et serrant contre elle un ours en peluche appartenant à leur fille.

Il posa la main sur la tête blonde de sa femme, qui lui demanda une nouvelle fois d'une voix éteinte :

- Xanxus, dis-moi, où est Clara ?

Il ferma les yeux en se remémorant du de départ de leur fille

- Tu vas vraiment partir comme un déchet ?

Sa fille se tourna vers son père, qui la regardait froidement, ne montrant aucun signe d'empathie ni d'encouragement.

- Il faut que je parte, papa, sinon je vais devenir pire qu'aujourd'hui.

- Tu préfères donc fuir comme une lâche ? Je ne t'ai pas élevé pour que tu deviennes un déchet de lâche, siffla-t-il.

La blonde ferma les yeux avant de reprendre tristement :

- Laisse-moi juste du temps, papa, et je reviendrais, je te le promets.

Il la vit franchir la porte et demanda :

- Tu vas dire quelque chose à ta mère ?

- Je ne veux pas être retrouvée, papa, je veux couper les ponts avec tout ça mais si c'est l'héritage qui t'intéresse, ne t'inquiètes pas. Je reviendrais pour ça s'il le faut.

Xanxus rouvrit les yeux et répondit froidement :

- Non.