Auteur : Nat. Non, je ne suis pas encore morte, je vous assure. Et je poste n'importe quoi n'importe quand, mais ça, ce n'est pas nouveau.
Disclaimer : Les personnages de Tolkien n'appartiennent qu'à Tolkien. Et, attention, breaking news, ma bêtise m'est propre. Ouais, je sais, ça surprend toujours un peu au début.
Warnings : Le texte qui va suivre contient une certaine dose de stupidité profonde. Si vous tenez à l'image dorée de nos semi-elfes préférés, fuyez, il est encore temps ! Ah, et il y a aussi des allusions à du shônen-ai, mais c'est anecdotique. Et les personnages sont OOC. Mais genre, totalement. …En fait, cherchez pas, ce texte est juste stupide.
Note : Attention, ceci n'est pas le nouveau chapitre ! J'ai juste scindé le premier en deux parce que ça m'arrangeait plus de découper l'histoire comme ça. Le nouveau chapitre arrive ce week-end ! Bonne (re)lecture !
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Elrond, ou Cendrillon revisité
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Conte populaire humain remanié par Elladan de Fondcombe
Il y a bien longtemps vivait Maglor, un elfe bon, sage et fort aimable, qui avait hélas la mauvaise habitude de suivre son frère aîné dans toutes les aventures douteuses de ce dernier. Ce fut ainsi qu'un beau jour, à la suite d'événements fâcheux que nous ne décrirons pas ici parce que ça serait beaucoup trop long et surtout beaucoup trop déprimant, il se retrouva contraint d'enlever deux petits semi-elfes jumeaux. Ceux-ci étaient gentils et bien élevés, et l'amour grandit entre eux et leur ravisseur. Maglor les adopta donc et, désireux de leur offrir tout le confort affectif d'une famille, s'en alla prendre épouse parmi les femmes de son peuple afin de leur donner une mère pour les aimer. Malheureusement, la femme était d'une nature mauvaise, et son esprit tordu prit aussitôt en haine les pauvres enfants, au motif hautement discutable de l'impureté de leur race.
Maglor ne voyant que le bien en chacun, il ne se rendit pas compte de la nature mauvaise de son épouse. Celle-ci se comportant de manière tout à fait respectable devant lui, rien ne lui permit de soupçonner quoi que ce fût. L'histoire aurait pu s'arrêter là, ce qui aurait sans doute arrangé tout le monde, mais le destin en avait décidé autrement. Un autre beau jour, en effet, le frère de Maglor décida de se lancer dans un autre coup foireux concernant une vague histoire de cailloux à piquer à un émissaire des Valar ou quelque chose du même genre. Et le preux Maglor, parce qu'il était très gentil et peut-être aussi un peu trop bonne poire, ne voulut pas le laisser affronter seul cette épreuve. Il s'en alla donc, confiant son domaine et ses fils à son épouse.
Il eut à peine quitté sa propriété pour n'y jamais revenir que la marâtre fit voir son véritable visage. Elle cassa le testament du pauvre Maglor qui instituait ses fils comme seuls héritiers de ses biens et relégua ces derniers aux rangs de serviteurs, les plus bas parmi les plus bas. L'un des jumeaux, qui avait du tempérament et beaucoup de courage, n'hésita pas à braver la marâtre et à s'enfuir, parce que pour les besoins de l'histoire c'est mieux si son frère reste seul. Et puis de toute façon, ces deux-là finiront séparés, alors bon…
Le second jumeau, qui était bien plus doux et qui, avouons-le, présentait déjà une certaine propension à s'écraser devant les femmes de caractère, choisit de rester. Il fut donc assigné à toutes les tâches les plus ingrates, qu'il effectuait toujours avec le sourire et sans rechigner, probablement parce qu'il était déjà un peu maso. On l'appelait Elrond, ce qui signifie Voûte Etoilée, parce qu'il veillait tard le soir afin d'admirer les étoiles dans le ciel nocturne.
…Non, ça n'a aucun lien avec Cendrillon, mais avouez que c'est quand même bien plus classe comme ça.
Enfin bref. Où en étais-je, déjà ? Ah oui, les corvées. Les années passèrent, et le petit garçon devint peu à peu un séduisant jeune homme plein de vie, et dont les charmes, n'étant guère dissimulés par la poussière et la saleté, en faisaient la coqueluche de ces demoiselles. De nombreuses jeunes servantes n'hésitaient d'ailleurs pas à se glisser le soir dans le réduit du grenier qui lui servait de chambre. Elrond n'étant pas un saint contrairement à ce que tout le monde raconte, vous ne me ferez pas croire qu'il n'en a pas profité au moins un peu. (1)
Mis à part ceci, sa vie n'avait point changé et le malheureux garçon était toujours la bonne à tout faire de sa belle-mère, traîné dans la boue au sens métaphorique et parfois aussi un peu au sens littéral. Tout était prétexte à le blâmer et le rabaisser, car la marâtre était bien consciente que son beau-fils était beaucoup plus plaisant qu'elle et elle en concevait une jalousie d'autant plus forte. Tous les moyens lui étaient donc bons pour briser l'esprit du charmant semi-elfe.
Mais Elrond ne se laissait pas gagner par le désespoir, chantant avec les oiseaux, les bulles de savon et les petites souris, parce qu'il était un bon garçon bourré de qualités et possédait entre autre une voix de rossignol. Et aussi parce qu'il était un peu elfe sur les bords, et que les elfes sont tous plus ou moins allumés. Car franchement, pour chanter avec des oiseaux, des bulles de savon et des souris, 'faut quand même avoir un léger problème quelque part.
Un troisième beau jour, le jeune roi des elfes Gil-Galad, tout récemment promu au poste, se rendit compte qu'il avait grandement besoin d'un héraut pour tenir sa bannière sur les champs de batailles. (2)
Gil-Galad fit donc promulguer une déclaration publique de recherche d'un profil satisfaisant pour cette charge, qui fut lue sur toutes les places publiques. Afin de trouver le candidat adéquat, le roi fit donner un grand bal le soir même. Cela me paraît un peu étrange comme méthode de recrutement pour un héraut, mais Elrohir m'a assuré que ça se passait comme ça dans le conte original, alors bon…
Elrond, qui revenait du marché et traversait la place de son village au moment de la lecture de la déclaration, décida que se rendre au château pour le bal était une excellente idée. Il aimait beaucoup la musique et la danse, et dansait d'ailleurs lui-même remarquablement bien -un talent hérité de ses ancêtres, à ce qu'il semblerait. D'ailleurs, avec un peu de chance, il parviendrait à décrocher le poste. Il était en effet très intelligent et les corvées quotidiennes qu'il effectuait lui avaient sculpté un corps tout à fait appréciable pour un guerrier. Il s'en alla donc voir sa marâtre pour lui demander la permission de se rendre au bal. Comme si la marâtre allait la lui donner, sa permission. Enfin, me direz-vous, on peut très bien être le type le plus intelligent du monde et avoir parfois quelques moments d'absence.
Etant dans un bon jour ou comprenant que son esclave personnel serait plus performant s'il était motivé, la belle-mère lui dit « Mon enfant, tu pourras te rendre au bal si tu… [inclure ici une liste interminable de corvées domestiques]. Alors seulement, tu pourras aller au bal du roi si tu te trouves une tenue convenable. » Tout content, Elrond effectua tous ces travaux pendant toute la journée. Et ce ne fut que le soir, au moment de partir pour le bal, qu'il se souvint qu'il n'avait pas de tenue convenable. Oui, comme vous pouvez constater, on peut être très intelligent et ne pas avoir de mémoire pour autant.
Le pauvre garçon en était réduit à pleurer toutes les larmes de son corps sur son lit lorsque sa marraine la bonne fée apparut. Appelons-la Galadriel. Galadriel la bonne fée se pencha donc sur le malheureux semi-Elfe et le réconforta du mieux qu'elle put, c'est-à-dire en le secouant de toutes ses forces jusqu'à lui remettre les idées en place. Puis elle toucha de sa baguette magique les haillons d'un Elrond quelque peu sonné et les changea en une superbe robe de bal. Oui, parce que chez nous les elfes (et assimilés), les mâles aussi portent des robes. Mais n'allez pas vous imaginer n'importe quoi non plus, le corsage en dentelle et les jupons à froufrous ne sont pas à l'ordre du jour. (3) Elle lui donna donc de jolis vêtements, puis elle sortit de sa poche une calèche, deux porteurs de flambeau, six chevaux et un laquais (appelons-le Celeborn). Pour finir, elle donna à son filleul une belle paire de bottes en vair. Puis elle lui tint à peu près ce discours :
« Mon enfant, te voilà bien beau et tout à fait présentable. Tu peux à présent te rendre au bal du roi, amuse-toi là-bas et tâche d'attirer son regard. Mais il te faudra être revenu avant le douzième coup de minuit, tu m'entends ? Hors de question que tu traînes dehors comme les gens de mauvaise vie ! Si jamais tu venais à oublier cela, non seulement tu apparaîtras aux autres tel un pouilleux, mais tous tes espoirs d'obtenir le poste de héraut seraient détruits et ma réputation de bonne fée avec eux. Tu as donc tout intérêt à être rentré pour l'heure dite, ou il t'en cuira ! De plus, pour rembourser le service que je viens de te rendre, tu me feras le plaisir d'épouser ma fille dès que tu seras en position suffisamment acceptable pour le faire sans entacher son honneur. Maintenant va-t-en, je n'ai pas que ça à faire ! »
Voilà donc notre Elrond, terrorisé par sa marraine la bonne fée, parti pour le bal du roi. Dès qu'il mit un pied dans la salle de bal, Gil-Galad n'eut plus d'yeux que pour lui. Il ne dansa d'ailleurs avec personne, excepté notre cher semi-elfe. Ça aussi, ça me semble bizarre, mais Elrohir m'assure que c'est comme ça que se passe. Enfin bon, le temps passa, et le premier coup de minuit sonna. Aussitôt, Elrond échappa au roi et s'enfuit. Marchant sur sa robe alors qu'il descendait les marches du palais en courant, il se cassa la figure dans les escaliers (4) et perdit sa botte dans sa chute. Elrond s'en alla donc, laissant le roi tout piteux avec une botte de vair à la main. Notre semi-elfe préféré rentra donc chez lui, tout content de sa superbe soirée, et désespéré à l'idée de devoir se marier bientôt, parce qu'il avait pris goût au célibat. Enfin, un célibat plutôt relatif, comme je l'ai déjà dit plus haut, vu que sa marâtre employait tout de même de bien jolies servantes. (5)
Pendant ce temps, au château du roi, Gil-Galad tapait un scandale devant ses conseillers. Il avait en effet décidé que son bel inconnu du bal était absolument parfait et qu'il voulait sur le champ l'épous… euh, non, lui confier le poste de héraut. Dès le petit jour, il se para donc de la botte de vair et s'en alla faire le tour de la province. Il fit essayer la botte à tous les jeunes gens qu'il rencontrait, persuadé qu'il finirait ainsi par retrouver son inconnu. On ne sait pas vraiment par quel miracle ses conseillers acceptèrent de le laisser s'adonner à cette étrange lubie, ni comment personne ne parvint à enfiler la botte avant qu'il n'arrivât chez la marâtre d'Elrond, mais c'est aussi bien comme ça, sinon l'histoire deviendrait tout de suite beaucoup plus compliquée.
Gil-Galad arriva donc chez la marâtre en question. Comme il était un peu maladroit, il ne trouva rien de mieux à faire que de laisser tomber la botte dans un puits qui passait par là. Tandis qu'il se désespérait devant son puits, Elrond monta dans sa chambre, récupéra l'autre botte qu'il avait cachée sous son oreiller en souvenir de son premier bal et redescendit. Dès qu'il vit la seconde botte, Gil-Galad le reconnut. (6) Il se dit alors que son futur héraut était tout à fait plaisant, et qu'il pouvait très bien lui trouver une occupation autrement plus agréable que de tenir une bannière. Il le prit donc sur son cheval blanc et s'en retourna au château avec la ferme intention de l'épouser, de vivre heureux et d'avoir beaucoup d'enfants. (7)
Fin
Elrohir vient de me faire très justement remarquer que, techniquement, ce dernier point était assez difficilement réalisable. De plus, je viens de me souvenir qu'Elrond doit épouser la fille de sa marraine la bonne fée. Donc, le roi prend Elrond sur son cheval blanc, ils filent chercher la fille de Galadriel au passage, et là pour le coup, Elrond peut se marier, vivre heureux et avoir beaucoup d'enfants. (8)
…Et tenir une bannière.
Re-Fin
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(1) A la demande de mon cher père, j'indique ici que celui-ci ne cautionne pas le ramassis de stupidités aberrantes que je suis en train de déballer, qu'il n'a jamais rien vu de plus affligeant, qu'il aimerait bien que je cesse d'écorner sa réputation avec mes propos infondés parce qu'il ne s'abaisserait pas à pratiquer de telles activités avilissantes avec une simple servante même après trois siècles d'abstinence, et que si jamais par malheur Galadriel venait à tomber sur cette création de Morgoth, je devrais m'attendre à devenir un dégât collatéral s'il survivait à l'entrevue qui suivrait certainement. Tout ceci me laisse donc penser que mes soupçons sont très justement fondés.
(2) Oui, je mets un "s" à "bataille" parce qu'il peut y avoir plusieurs batailles sur le même champ, Arwen, ne venez pas chercher les complications !
(3) Quoique ceci pourrait être hautement distrayant, j'en conviens.
(4) Ce sont des choses qui arrivent.
(5) Se référer à la note (1).
(6) Parce que s'il l'avait reconnu dès le début ça n'aurait pas été drôle.
(7) Se référer à la note (1), avec la variante suivante : […] que je cesse d'écorner la réputation de mon bien-aimé géniteur avec mes propos infondés parce que ni Gil-Galad ni lui n'auraient ne serait-ce qu'envisagé d'entretenir une telle relation honteuse, et que si jamais par malheur Galadriel… blablabla.
(8) C'est-à-dire nous, en fait. Nous sommes parfaits.
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« Oh. Mon. Vala. » Articula lentement Elrohir.
A côté de lui, Arwen tempêta :
« Vous êtes parfaitement immature, oui ! Elladan, vous êtes désespérant ! Déchirez-moi ce torchon immédiatement !
-Qu'ouïe-je ? Qu'entends-je ? Ma chère sœur, oseriez-vous me dire que ma version de ce conte n'est pas nettement plus distrayante que l'originale ?
-Ah, pour cela… Il est certain que vous ne jouez pas dans le même registre… admit son jumeau.
-Comment pouvez-vous écrire de telles bêtises sur nos propres parents ? S'indigna la jeune fille, poings sur les hanches et regard furieux.
-C'est une blague, Arwen, une plaisanterie ! Vous croyez bien que je n'en pense pas un mot ! Maintenant, où se situe donc le rayon des parodies et textes humoristiques, dans cette bibliothèque à rallonge ?
-Elladan, s'étrangla presque sa sœur, vous n'avez tout de même pas l'intention de ranger votre… texte… dans la bibliothèque ?
-Dans quel autre endroit voudriez-vous que je le range ?
-Mais Père risque de le trouver ! Et de le lire !
-Ah, ça… il ne risque pas de le manger, je vous l'accorde.
-Ou le libraire ! Ou Erestor ! Ou… ou Mère, Elladan !
-Et je suis certain qu'elle en rirait.
-ELLADAN ! Vous êtes insupportable ! »
Laissant son aîné et sa cadette se chamailler tout leur soûl, Elrohir jeta un regard au prochain texte qu'il lui faudrait recopier à présent que l'intermède rédactionnel touchait à sa fin. Il parcourut brièvement le conte suivant de son recueil et ne put retenir un gémissement.
« Oh non, encore une histoire de jeune fille parfaite, de marraine la fée et de prince charmant ? »
Son frère et sa sœur se tournèrent immédiatement vers lui.
« C'est encore un conte humain, Elrohir. C'est normal que les thèmes se répètent.
-Parle-t-il également de marâtre ?
-Non, cette fois-ci, c'est une mauvaise fée qui jette un sort à une pauvre princesse pour l'endormir durant cent années. Et le prince qui la réveillera devra pour ce faire traverser une forêt enchantée poussée nul ne sait comment dans les jardins du château tombé à l'abandon…
-Forêt ? Sommeil ? Enchantement ? »
Les yeux scintillants, Elladan se saisit de sa plume qu'il agita en envoyant des gouttelettes d'encre tout autour de lui. Arwen pâlit, sentant venir la catastrophe, mais un large sourire éclaira le visage de son frère aîné lorsqu'il annonça solennellement :
« Mes enfants… Aujourd'hui, et aujourd'hui seulement, pour votre plus grand plaisir, Elladan le conteur reprend la plume ! Notre bon roi Thranduil n'a qu'à bien se tenir ! »
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…
Que dire, que dire ? La décence voudrait que je prétende avoir honte de ce texte, mais ce ne serait même pas vrai. :D
Merci d'avoir lu, n'hésitez pas à laisser un petit commentaire pour dire ce que vous avez pensé de ce massacre fanfictionnel, et bonne fin de semaine à vous ! :D Ciao !
