Voici le chapitre 1 !
It all started on a sunday morning
Ce matin-là, Hinata s'était levé de la même manière que depuis les trois dernières années. Il avait ouvert un premier oeil quand les rayons de soleil s'étaient déposés sur son visage car il avait oublié de fermer les rideaux avant d'aller se coucher. Puis il avait poussé un grognement endormi, s'était retourné trois fois sous sa couverture, avait frappé son oreiller de son poing et après une poignée de secondes, il était sorti de son lit pour enfiler une paire de pantoufles Winnie l'ourson et s'était dirigé vers sa cuisine pour se faire un chocolat chaud.
Il avait marmonné quelques insultes envers sa gazinière qui ne fonctionnait jamais comme elle le devrait, et s'était légèrement brûlé les doigts avec son mug bouillant. Il s'était posé sur son canapé et avait allumé la télévision, sur une chaîne qui parlait encore du tirage loto de la semaine passée, et l'écran avait montré une photo de son meilleur ami, alors il s'était autorisé à soupirer.
C'était en soi une matinée des plus normales, à l'exception que Dimanche dernier, Atsumu, son fichu meilleur ami, avait gagné le jackpot du plus grand jeu de loto du monde, et était en quelques sortes devenu milliardaire en moins de deux heures, et que depuis, il n'avait donné de nouvelle à personne et que personne ne savait où diable il était passé. Atsumu, l'homme le moins responsable du monde, devenir l'un des plus grands milliardaires du monde ? Hinata pensait sincèrement à une blague.
Il l'aimait, son meilleur ami, il ne fallait pas croire le contraire, mais il le connaissait bien, il était ami avec lui depuis sa première année de lycée, alors il était bien placé pour savoir qu'il ne fallait pas placer une telle somme entre ses mains. Et Osamu, le jumeau raisonnable d'Atsumu, était exactement du même avis que lui. Hinata ne prétendait pas qu'il était mieux que lui, mais c'était justement pour cette raison qu'il savait qu'on ne devait pas laisser son meilleur ami avec soixante-dix milliards d'euros. Pour le bien de tous.
Mais le hasard en avait décidé autrement, pour commettre cette bêtise immense et sans retour.
Et la disparition d'Atsumu depuis cette soirée ne faisait que confirmer ses doutes. Hinata savait que le blond serait de retour dans quelques jours au maximum, mais c'était justement ça le problème. Quand Atsumu réfléchissait, et je veux dire par-là qu'il utilisait l'intégrité de son cerveau, il s'isolait le temps que sa réflexion lui prenait et revenait avec une ou plusieurs idées plus ou moins dangereuses.
La fois où ils avaient été faire du camping dans un vieux manoir, la fois où ils avaient libéré un troupeaux de cochons dans le village, et la majorité des conneries qu'ils avaient faites, étaient en premier lieu des idées d'Atsumu. Et avec soixante-dix milliards en poche, que lui proposerait-il ?
Heureusement, pour le court-terme seulement, Atsumu n'était pas encore revenu dans les parages. Avec d'autres mots, cela laissait du repos à Hinata et du temps pour qu'il se prépare au pire. Il espérait qu'avant de venir le voir lui, il croiserait la route de son jumeau ou de Suna, et que l'un des deux puisse le dissuader de faire quoique ce soit.
Shoyo était peut-être quelqu'un de trop optimiste pour sa propre santé.
–Je devrais faire une lessive, marmonna le rouquin pour lui-même en pensant au tas de linge sale qui traînait au pied de son lit, qu'il faisait semblant d'oublier à cause de sa motivation absente.
Les dimanches étaient toujours des jours calmes dans sa vie. Généralement, il bouclait toutes ses tâches importantes le vendredi soir et le samedi, il passait alors le reste du weekend à flâner, à écouter de la musique et faire un brin de ménage quand cela était nécessaire. Parfois, il allait même jusqu'à sortir son vieux vélo bleu pour se promener dans les alentours de sa petite ville. La semaine, il travaillait dans une épicerie à cent ou deus cents mètres de chez lui. En bref, il vivait une petite vie tranquille, pimentée par les visites d'Atsumu et de la présence de ce dernier en général.
En sifflotant, il alla dans la salle de bain pour se débarbouiller le visage, puis attrapa le panier à linge, à peine rangé le long du couloir menant à sa chambre, et se rendit dans celle-ci pour récupérer les vêtements sales, et marcha jusqu'à la buanderie. Il tria alors les hauts, les sous-vêtements et les bas, faisant une pile de blanc, et l'autre pile de couleurs. Il n'y avait pas de noir aujourd'hui, ni-même de couleur trop pétantes, ce qui serait alors plus pratique. Il possédait deux machines à laver, une qu'il avait achetée, et l'autre qui était un cadeau de sa mère. Il jeta les vêtements blancs dans la première et les vêtements colorés dans la deuxième. Il lança les deux machines et quitta la buanderie.
De retour dans sa chambre, il enfila un vieux short et un t-shirt uni rose clair, puis fit son lit. Les rideaux étaient déjà rabattus aux extrémités de la tringle. Hinata ouvrit les fenêtres pour aérer la pièce et sortit de nouveau.
En arrivant dans le salon, il réfléchit à ce qu'il pourrait bien faire, debout comme un idiot entre le canapé et la table basse. L'ennui, le dimanche, c'était le manque d'activité. Hinata était une personne active, qui aimait bouger, utiliser ses mains, d'une quelconque façon. Il adorait la tranquillité de son quotidien, et haïssait plus que tout le stress et la pression, mais espérait avoir autre chose à faire que de se tourner les deux pouces pendant toute une journée. Si cela continuait, il finirait par regarder des films ou des vidéos youtube sur son téléphone, au fond du canapé. D'habitude, c'était le rôle d'Atsumu de venir lui parler d'un truc qu'il avait vu sur Instagram, ou lui proposer une sortie improvisée : il était le poids qui équilibrait son rythme de vie. Les jours où il n'était pas disponible étaient ennuyeux à mourir.
Et cet abruti de Miya ne daignait même pas répondre au téléphone, donc Hinata ne savait pas quoi faire.
En soupirant, il mit sa paire de chaussures abîmées, histoire d'aller se promener et faire passer le temps.
Mais lorsqu'il ouvrit la porte d'entrée, prêt à aller courir un peu, le visage à l'expression indéchiffrable de son meilleur ami lui fit face. Le cerveau de Shoyo mit un petit moment avant de comprendre ce qu'il se passait, de sorte à ce qu'il sursaute à peine quand Atsumu lui déclara, comme s'il s'apprêtait à faire trembler le monde (et c'était peut-être un peu le cas) :
–Fais tes valises Shoyo, on part.
Et il eut envie de crier, crier quelque chose comme "non, t'es fou, partir où, t'as décidé ça quand ?!", il eut envie de lui fermer la porte au nez, mais son regard croisa celui de son meilleur ami. Et il comprit rien qu'à ce regard, que le blond était persuadé d'avoir eu la meilleure idée de sa vie.
Hehe c'est la fin de ce chapitre !
