Harry apprit beaucoup de choses à propos des fantômes au cours de son premier jour comme professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Premièrement, ils ne dorment pas. Quand Harry se réveilla, Malfoy était toujours à la lettre « A » des ingrédients de potion, alors Harry se recroquevilla à la pensée des vingt-cinq lettres restantes.
Deuxièmement, les portes fermées ne signifiaient rien pour les fantômes. Harry découvrit ce fait quand il trébucha hors du lit et se rendit aux toilettes pour vider sa vessie. Il était seulement à moitié conscient que la voix irritante de Malfoy avait cessé avant qu'il ne l'entendit prononcer :
« Eh bien, au moins les rumeurs à propos de ça étaient vraies. »
Il sursauta de peur, instantanément énergisé grâce à l'adrénaline, et il remonta son bas de pyjama d'un coup sec et lança un regard noir au fantôme.
« Va te faire et sors de ma salle de bain ! » cria-t-il.
Malfoy fit un sourire narquois et haussa des épaules avant de sortir en planant à travers la porte. Harry attendit quelques minutes pour être sûr qu'il n'ait pas réapparu avant de sortir à nouveau son pénis et amadoua sa vessie traumatisée pour relâcher douloureusement les quelques dernières gouttes. Putain de Serpentard et bâtard de fantôme. Il planifia de se plaindre directement à McGonagall aussitôt qu'il se serait vêtu.
Malheureusement, Malfoy rodait toujours dans sa chambre quand il y retourna. Il ouvrit sa garde-robe et en sortit une chemise. Même s'il savait que s'il ne parlait pas au crétin, il aurait de meilleures chances que Malfoy s'ennuie et s'en aille, Harry finit par lui poser la question :
« Quels rumeurs ? »
Malfoy examina ses ongles… ou ce qui était des ongles avant qu'ils ne devinrent intangibles selon Harry.
« Tu aimerais le savoir, n'est-ce pas ? » répondit Malfoy mystérieusement.
Harry tira sur ses cheveux, ensuite haussa des épaules en enfilant sa chemise.
« Pas de douche ? » questionna Malfoy.
« Je te déteste tellement », rétorqua Harry. « Je te détestais quand tu étais une personne et je te déteste doublement comme fantôme. »
« Bien. Allons petit-déjeuner, après toi ? » La voix de Malfoy vibrait d'une tonalité gaie et enjouée. Harry se promit de lire tous les livres dans le but de trouver une façon de le détruire.
Quatre tasses de thé forts et un sandwich toasté au bacon revigorèrent partiellement Harry, quoiqu'il se trouvât toujours à bailler fréquemment alors qu'il siégeait à la table des professeurs.
La directrice McGonagall lui posa la question : « Les meubles n'étaient-ils pas à votre goût, Harry ? »
« Ils étaient bien », l'assura Harry. « C'était la compagnie qui m'a posé un problème. »
Elle lui jeta un regard de désapprobation. « M. Potter, dois-je vous rappeler que ceci est une école ? Vous devez vous appliquer à la retenue... »
« Pas cette sorte de compagnie ! » siffla Harry mortifié.
Madame Bibine assise près de lui s'étouffa presque dans son jus et commença à glousser. Harry ouvrit la bouche pour expliquer, mais McGonagall se leva pour lire les annonces du matin et puis récita les instructions aux élèves pour leurs premières classes. Harry soupira et but son thé en réalisant que ce serait une longue journée.
Il se rendit compte de la longueur de celle-ci durant sa seconde classe. Harry avait prévu un parcours assez simple pour les élèves de première année qui consistait en des sorts de défense comme Lumos, Flippendo et un charme pour transformer l'eau en glace. Les jeunes élèves l'admiraient quelque peu et il se trouva à apprécier immensément la manière dont leurs yeux s'illuminèrent quand ils lancèrent leur véritable premier sort.
Je suis définitivement à la bonne place, pensa-t-il avec un sentiment de satisfaction.
Sa satisfaction se brisa une heure plus tard quand le groupe de cinquième année remplit la salle. Ils se constituaient de Serpentards et de Gryffondors et ils semblaient plus grands et un peu renfrognés. Ils parlèrent forts entre eux jusqu'à ce qu'Harry frappa sur le bureau avec sa main pour gagner leur attention.
« Bonjour les élèves », appela Harry une fois que chaque paire d'yeux fut fixée sur lui. « Mon nom est Professeur Potter. »
« Ou Professeur Crétin », prononça une voix indésirable derrière Harry. Les élèves ricanèrent et Harry ferma les yeux pendant un moment avant de se retourner pour confronter le fantôme qui semblait s'asseoir nonchalamment au-dessus de son étagère basse.
« Monsieur Malfoy », dit Harry dans le plus calme des tons qu'il pouvait assurer. « J'apprécierais si vous pouviez ne pas perturber ma classe. »
Malfoy roula des yeux. « Comment puis-je possiblement perturber ta classe ? Je ne suis même pas corporel. Tu vois ? »
Malfoy passa ses mains directement à travers un antique globe qui montrait les emplacements des colonies sorcières au cours du XVIIe siècle.
Harry le foudroya du regard et lui tourna le dos, déterminé à ignorer l'idiot.
« Et maintenant, la classe, combien d'entre vous avez lancé avec succès le charme du Patronus ? »
Quelques mains se levèrent avec réticence. Harry sourit.
« Excellent. Pouvez-vous vous lever s'il vous plaît miss... » Harry consulta sa liste.
« Persah », entonna Malfoy derrière lui. « Persephone Persah. Une autre je-sais-tout Gryffondor. Tu devrais l'adorer, Potter. Vingt points pour Gryffondor pour vous être levée avec succès, Persy ! »
Les élèves de Serpentard ricanèrent et Persephone jeta un regard noir à Malfoy. « Toi la ferme ! Tu ne devrais même pas être ici ! »
« Ferme-la, Malfoy. » grogna Harry. « Miss Persah, pouvez-vous essayer de nous montrer un charme de Patronus, s'il vous plaît ? Rappelez-vous de vous concentrer sur un souvenir heureux. »
« Pense aux rayons de lune et aux licornes, Persy. » réprimanda Malfoy. Plusieurs élèves rirent.
Le visage de Persephone se raffermit avec détermination et elle leva sa baguette.
« Expecto Patronum ! » dit-elle fortement. Un explosion de blanc étincela du bout de sa baguette et pétilla.
Malfoy se moqua : « Pas assez de licornes, Persy. »
Harry se retourna vers lui avec colère.
« Peut-être que tu devrais penser à Eric Thames, Persy ! » cria une fille.
Plusieurs autres élèves rirent. « Ce n'est pas drôle, Becky ! » cria Perséphone.
« Eric et Persy assis dans un arbre ! » La chanson chantée fut rapidement reprise par d'autres élèves.
« C'est assez ! » hurla Harry. Il leva sa baguette et envoya une volée d'étincelles qui fissura le plafond. Le silence fut instantané.
Une voix sèche brisa ce dernier. « Très impressionnant, Potter. Vas-tu leur enseigner l'Endoloris ensuite ?
Harry gronda et se tourna vers Malfoy en hurlant : « Expecto Patronum ! »
Le cerf explosa de la baguette d'Harry et fonça à travers la forme étincelante de Malfoy, la déchiquetant en morceaux. La lueur blanche se dissipa lentement et Harry fixa la place vide pendant un moment avant de faire face aux visages choqués de ses élèves.
« Maintenant, comme je le disais... »
Il continua obstinément la leçon, ignorant les murmures et les regards effarés. Nom de dieu, comment avait-il permis à Malfoy de le pousser dans une rage incontrôlable dès le premier jour ? Minerva allait le tuer. Pendant que les élèves s'exerçaient avec leur charme du Patronus, Harry jeta un coup d'œil à la place sur l'étagère où Malfoy s'était trouvé. Était-il parti pour de bon ? Un Patronus pouvait-il détruire un fantôme ?
Harry se sentit mal d'avoir attaqué deux fois Malfoy sans connaître les conséquences de ses actions. Même si Malfoy était déjà mort, Harry aurait dû agir autrement.
Bien sûr l'incident s'était répandu partout dans l'école à midi. Harry se rendit obligeamment au bureau de la directrice sans que cela ne lui soit demandé. Elle lui lança un regard désapprobateur.
« Je suis réellement désolé, mais il était dans ma chambre toute la nuit à réciter les ingrédients de potion et quand il a commencé à perturber ma classe... » Harry ferma d'un coup sec sa mâchoire, car il réalisa qu'il sonnait comme un élève pleurnichard.
« Harry, je réalise que votre animosité avec Draco a pour origine vos expériences partagées pendant l'enfance, mais vous devez vous souvenir qu'il est un fantôme maintenant et qu'il ne peut pas vous blesser. »
Harry prit un air renfrogné, il voulait protester que Malfoy le faisait ressembler à un clown devant les élèves qui auraient perdu tout respect pour lui s'il n'avait rien fait. Mais, sa réaction avait été excessive.
« Savez-vous si… ? Eh bien, pensez-vous que le Patronus l'a détruit pour de bon ?
Minerva soupira. « Je ne sais pas. Je ne me souviens pas si un charme du Patronus a déjà été jeté contre un fantôme, cependant la bibliothèque devrait contenir des mentions de quelconques incidents documentés. Peut-être vous devriez la rechercher. J'espère, pour votre bien, que Draco n'a pas été détruit ou vous pourriez avoir plus de compagnie dans votre chambre qu'un seul fantôme. »
Harry lui lança un regard confus et elle fit un sourire sombre.
« Vous vous trouveriez à amuser tous les fantômes de Poudlard. »
Harry pâlit, mais savait qu'elle avait raison. Malfoy était l'un d'eux maintenant, et ils ne prendraient pas gentiment qu'il détruise un de leur membre.
« Plus de charme du Patronus jeté sur les fantômes du château, d'accord ? » demanda Minerva.
Harry acquiesça rapidement.
Il évita tout fantôme cet après-midi et passa son temps libre dans la bibliothèque, mais ne trouva aucune mention des effets du Patronus sur un fantôme.
Finalement, quand il monta dans son lit cette nuit-là, il pensa que son premier jour d'enseignement ne s'était pas du tout passé comme il l'avait espéré.
Note : Alors Malfoy est-il détruit pour de bon selon vous ? Dites-moi ce que vous en pensez. :)
