STRANGER THINGS | UNE FAMILLE AVANT TOUT
Chapitre 2 : La Promesse
Avertissement : Stranger Things, ses personnages et son univers apparaissent à Netflix et aux frères Duffer. Je ne possède aucun droit sur cette licence et je ne tirerai aucun bénéfice pécuniaire de cette histoire.
Dans un geste paternel rempli de douceur Hopper se leva et pris Eleven dans ses bras. Celle-ci accrocha ses jambes à sa hanche et enroula ses bras autour de son coup. Le bras gauche de l'homme passa sous ses fesses pour la maintenir à bonne hauteur alors que son autre main passait délicatement dans les cheveux bouclés. Ainsi, ils sortirent de la chambre de Hopper et arrivèrent dans le salon, baigné de la lumière argentée du clair de lune qui tranchait l'obscurité nocturne. Cette ambiance déplu un peu au chef de la police. Alors, cherchant l'interrupteur à tâtons, il alluma les lampes et illumina la pièce de halo chaleureux. Eleven, toujours cramponné à lui à la manière d'un koala, le regardait avec une lueur d'incompréhension dans son regard déjà inondé de fatigue.
Depuis quelques temps, Hopper avait remarqué que de profonds cernes noirs soulignaient les yeux de la fille. A plusieurs reprises, il lui avait posé des questions pour comprendre où se situait le problème mais fidèle à son caractère têtu, elle avait gardé la source de ses tourments pour elle. Ce soir, il comprenait enfin pourquoi elle ne dormait plus. Eleven avait passé sa vie à être punie et rejetée par des hommes qui ne la voyait que comme une expérience scientifique. Elle ne représentait même pas un être humain pour eux. Juste un malheureux rat de laboratoire. Avant de rencontrer Mike Wheeler et son groupe d'ami, elle ne connaissait rien du monde jusqu'à ignorer l'existence de l'amitié. Pendant l'année qu'ils avaient passée ensemble, caché dans cette cabine au fond des bois, il avait pris conscience du peu d'amour que cette petite fille innocente avait reçu. Peut-être ne savait-elle-même pas que de telles notions existaient. Alors, Hopper avait mis un point d'honneur à lui donner autant d'affection qu'il le pouvait. Mais maintenant qu'elle avait gouté à cet amour, sa plus grande peur consistait à le perdre. Voilà pourquoi elle ne dormait pas. Eleven craignait plus que tout au monde que comme les scientifiques du laboratoire d'Hawkins, il ne l'abandonne et qu'elle soit privée de cette vie qu'elle chérissait tant. Cette pensée l'attrista terriblement et, instinctivement, il resserra son étreinte sur le corps accroché à son côté droit. La réponse à cette démonstration d'amour fut sans équivoque. El plongea sa tête dans le creux de son épaule et soupira d'aise.
Ainsi, ils traversèrent le salon en essayant de ne pas trébucher sur la couverture qui trainait négligemment sur le sol, ni sur une boite de gaufre oubliée au pied du canapé. Ce que cette enfant pouvait être désordonnée quand elle s'y mettait ! Pourtant, Hopper ne parvenait pas ce soir à faire preuve de sévérité. Comment le pourrait-il lorsque contre sa poitrine était accroché une petite fille si bouleversée. Il pouvait sentir le battement rapide de son coeur à travers le tissu bleu de son pyjama et il comprit que malgré le réconfort qui lui avait apporté un peu plus tôt, elle avait plus que jamais besoin d'affection de sa part. Au fil du temps, espérait-il, elle gagnerait en confiance en elle et en le lien qui les unissait.
Hopper se dirigea vers la chambre d'Eleven et s'arrêta sur le seuil de la porte. Contemplant la pièce que la fille avait aménager des rares affaires dont elle était la propriétaire, il ne put s'empêcher de sentir son cœur se réchauffer au souvenir des bons moments qu'ils avaient passées ensemble entre ses murs. Tous ces soirs où il lui lisait quelques chapitres d'un livre et où il lui tenait la main jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Tous ces matins où il venait la tirer du sommeil avec une odeur d'Eggos grillée. Cette fois où elle était tombée malade et qu'il était resté à son chevet, prenant dans ses jours de congé, pour s'occuper d'elle. Il sortit de sa rêverie et caressa les cheveux d'El, dont le visage était toujours enfui dans son cou.
- El ? Tu vois cette pièce ?
La fille se détacha de quelques centimètres et regarda son lit, l'armoire où était rangé ses vêtements, sa bibliothèque et la fenêtre caché derrière le rideau.
- Oui, c'est ma chambre…
- Exactement. C'est ta chambre et ce sera toujours ta chambre. Pour les très nombreuses années à venir, tu viendras dormir dans ce lit et je te lirai des passages de tes livres, même quand tu n'auras plus besoin de moi pour avancer dans l'histoire. Tous les matins, je viendrai te réveiller pour qu'on puisse prendre un petit déjeuner avant que je ne parte travailler. Et quand il n'y aura plus aucun danger à l'extérieur, tu iras à l'école avec tes amis.
- Mike…
Hopper ne put empêcher un sourire d'étirer ses lèvres. Le lien entre les deux préadolescents ne faisait plus aucun doute désormais. Après avoir entendu le nom de Wheeler tous les jours pendant un an, il comprenait parfaitement pourquoi ce dernier lui dévouait une telle rancœur et pourquoi Eleven s'accrochait à l'espoir de le revoir au plus vite.
- Oui Mike. Tu pourras aller à l'école avec lui. Et quand tu rentreras le soir, je t'aiderai à faire tes devoirs ici, sur la table de la cuisine. Nous mangerons ensemble après cela et nous nous endormirons devant un film en mangeant de la glace. Et même après que les méchants hommes soient définitivement partis, je continuerai à être là pour te protéger et de guider. Nous serons une famille avant tout.
Eleven, des larmes d'émotion lui voilant le regard, lui adressa un sourire tremblant comme si elle allait se mettre à pleurer. Jamais de toute sa vie une personne n'avait fait preuve d'autant de bienveillance envers elle que Jim Hopper. Après un an, elle avait eu l'occasion d'apprendre à mieux le connaître et à s'attacher à lui. Mais le vrai bonheur qu'elle ressentait ce soir était de voir que cet amour était réciproque. Il y avait tellement de chose qu'elle voudrait lui dire. A commencer par le remercier pour cette vie qu'il lui avait offert avec tant de bravoure. Mais aussi lui dire qu'elle tenait à lui et que plus que tout, elle voulait continuer à vivre à ses côtés. Si la boule qui lui obstruait la gorge lui empêchait de parler et que son cœur allait exploser, elle réussit malgré tout à exprimer un mot :
- Promis ?
A cette question, tout aussi connue du chef de la police, ce dernier décida que l'embrasser sur le front avant de lui accorder une réponse. Eleven vint à son contact et savoura cette démonstration d'affection alors que la barbe d'Hopper lui chatouillait l'arête du nez.
- Je te le promet, affirma-t-il aussi solennellement que possible.
Cette fois, les larmes de joies débordèrent des yeux brillants de la fille et elle enfonça sa tête dans son cou, ses bras resserrant leur emprise sur sa nuque. Hopper dessina des cercles dans son dos en riant légèrement. Depuis la mort de Sarah, jamais il ne s'était sentit aussi heureux qu'à ce moment où il tenait la personne la plus importante de sa vie contre son cœur.
- Je t'aime ma puce, murmura-t-il.
Bien conscient que c'est la première fois qu'elle entendait une telle phrase, il ne fut pas étonné lorsqu'elle se mit à pleurer encore plus fort. Mais cette fois, ni peur, ni douleur, ni tristesse n'en était la cause. Eleven avait enfin trouvé une famille et des gens qui l'aimaient pour elle et non pour ses capacités.
Hopper alla s'asseoir dans le canapé et continua de bercer légèrement la fille, le temps que le surplus d'émotion passe et qu'elle ait retrouvé son calme. Il fallut plusieurs minutes pour chasser les pleurs de sa voix. Alors, Eleven s'écarta du chef de la police et planta son regard chocolat dans le sien.
- Alors ? Nous sommes une famille ? demanda-t-elle.
- Oui ma puce, nous sommes une famille.
Eleven baissa ses yeux et recommença à chipoter avec le tissu bleu de son pyjama. Si elle poursuivait cette mauvaise habitude, il lui faudrait très prochainement un nouvel habit de nuit.
- Comme Joyce, Will et Jonathan ?
Hopper fronça légèrement les sourcils, ne voyant pas où elle voulait en venir. S'il avait appris quelque chose au cours de l'année qui s'était écoulée, c'était que cette petite fille avait toujours une idée derrière la tête.
- Oui, je suppose.
- Alors…
Elle persévérait à garder ses yeux verrouillés vers le bas et il ne fallait pas être télépathe pour comprendre qu'une nervosité nouvelle l'animait. Aussi délicatement que possible, Hopper passa une main sous son menton et lui releva la tête. Alors enfin, elle se décida à exprimer clairement la pensée qui lui imposait tant de tracas.
- Est-ce que tu es mon papa ?
