A partir d'aujourd'hui, un chapitre sera publié à nouveau chaque lundi.


Chapitre 42 :

Je crois que je devrais remercier mes parents...

Je suppose que c'est grâce à leurs gènes si je ne suis pas devenue folle. Parce que encore une fois je ne peux pas être avec la femme que j'aime.

Qu'est-ce que tu dis ?

Tu commences à trouver ça long ?

Ah oui ? Et qu'est-ce que je devrais dire moi ?! Ou Henry ?

Regina a peur que l'autre en elle se serve de lui pour m'atteindre moi. Par conséquent, il ne la voit quasiment plus.

Je l'ai pris avec moi... De temps en temps je reste dans leur manoir, tout en sachant qu'elle ne viendra pas. Elle a élu domicile dans son club, jusqu'à ce qu'on trouve une solution pour la débarrasser de l'autre.

C'est Gretel qui a eu l'idée. Enfin, c'est Regina qui lui a soufflé.

Tu sais, cette sorcière qui est venue me voir un soir que j'étais bourrée, celle qui avait dit être derrière le meurtre du capitaine Crochet ?

Je te passe les détails, mais disons que Regina est moi nous nous sommes retrouvées dans une espèce de monde fictif grâce à elle.

Je n'avais pas compris à ce moment-là que c'était une drogue qu'elle a fait fabriquer qui provoquait ces effets sur celui qui la consommait...

Bref, dans ce monde, Regina m'a parlé de la magie du monde imaginaire.

Tu te souviens de Peter Pan ? De son ombre...

Oui, c'est vrai, c'est toi qui m'avait rappelé ce détail face à Zelena.

Quoi qu'il en soit les gamins perdus utilisent un poison là-bas pour combattre leurs ennemis, ils appellent ça... l'ombrêve.

Et l'autre qui s'immisce entre Regina et moi est impuissant face à elle.

Alors t'as compris, n'est-ce pas ?

Regina se retrouve à utiliser de l'ombrêve pour le combattre.

Combattre c'est un bien grand mot.

L'ombrêve qu'elle absorbe fait d'elle une espèce de robot, non pire qu'un robot. Je ne déconne pas, même Schwarzeneger à côté d'elle dans Teminator a plus d'expressions...

Mais c'est le seul moyen de lui parler sans qu'elle ne veuille me tuer.

Ça craint tellement.

Le pire, c'est que je passe mon temps à essayer de trouver le moyen de la libérer de ses pouvoirs pour que nous puissions à nouveau être réunis... sans y arriver.

Je te jure que certains soirs... je déprime.

Je t'ai raconté qu'elle avait crée une drogue pour assujettir tous les habitants de Storybrooke ?

Non ?

Tu sais les pilules roses que j'avais retrouvées le soir où j'ai arrêté Leroy ?

Oui c'est ça avec un « X » dessus qui n'était finalement pas un viagra féminin.

Eh bien, c'est une drogue dont tout le monde est fou ici.

Pour le moment Regina en contrôle l'abondance et la consommation dans son club, rendant sa petite entreprise pas encore « dangereuse » pour la ville, mais le jour où elle la vendra dans la rue, crois-moi il ne fera pas bon de vivre à Storybrooke.

Pourquoi je ne fais rien ?

Parce que je ne suis plus le shérif de cette ville. Si le nouveau maire veut m'engager on verra ce que je dirais, mais en attendant j'ai démissionné.

Je ne veux pas entrer dans ce petit jeu. Être le gendarme et elle le voleur.

C'est trop cliché pour moi.

Ça, ou tout bonnement, je n'ai pas envie d'arrêter la femme que j'aime. Je veux l'aider pas la stopper.

Je me fiche du destin des habitants de Storybrooke ?

Bien sûr ! J'en absolument rien à foutre !

Ils sont majeurs et vaccinés, ils sont suffisamment grands pour faire leurs choix eux-mêmes. S'il décident de prendre cette drogue ce sera de leur fait.

Comment ça le Sauveur est là pour les en empêcher ?

J'ai toujours trouvé que ce surnom était surfait.

Je tiens à sauver Regina, les autres auront leur Blanche-Neige et le prince Charmant pour veiller sur eux.

Parce que t'y trompe pas, ça m'étonnerait que Zelena soit élue.

Les gens n'aiment pas le changement. C'est d'ailleurs pour cela que cette drogue va si bien marcher. Elle est éphémère. Après son effet sur eux, ils retournent à leur petite vie minable et se rassurent.

Ce qui est arrivé n'était pas réel.

Ah oui, j'ai oublié de te dire, la drogue de Regina, l'Extento fait de toi tout ce que tu veux pendant quelques heures lorsque tu la prends, même quelqu'un de terrible si tu le désires.

Donc, quand ils retournent à leur réalité, ils sont persuadés qu'ils n'ont rien fait de mal, puisque toutes les saloperies qu'ils ont pu vivre ou engendrer n'étaient que dans leur tête.

En théorie ce n'est pas tout à fait faux.

Il n'ont rien fait de mal. Ils se sont juste perdus.

La répétition finira par détruire leur mental comme toute bonne drogue et un jour ils mélangeront le songe et la réalité...

Ce jour là ce sera le chaos.

Et qui viendra les sauver ?

Non, pas moi.

Regina... la seule et unique. Celle qui les a depuis le commencement toujours tenu dans ses griffes.

Le plus fou là-dedans, c'est que je sais tout cela et continue à l'aimer.

C'est peut-être en ça que je suis le véritable Sauveur.

Parce que j'aime une personne si haïssable.

.

C'est le jour des élections et je me suis déplacée avec Henry. Après tout, moi aussi je vote.

Regina est la grande absente.

De toute façon tant que je serai dans les parages, elle ne se montrera pas, sauf peut-être avec ses yeux noirs et sa nouvelle personnalité de sociopathe...

C'est terrible et en même temps, une femme qui est capable de se transformer en robot pour pouvoir te parler, c'est une putain de preuve d'amour.

Haïssable ou pas, elle est la femme de ma vie et si ça te plaît pas... tu n'as qu'à te casser.

Le bureau de vote a lieu dans cette salle de la mairie que j'ai tendance à si facilement oublier.

Il est tôt, mais la population est au rendez-vous et Blanche-Neige et Zelena sont déjà là.

Alice aussi. Elle a pris m'a place en attendant de savoir qui sera le valeureux prochain shérif de ce trou perdu.

Alice ? Elle aura le diplôme seulement dans deux mois...

Ruby fait son entrée dans cette pièce transformée en bureau de vote au bras de Billy.

Elle est heureuse, cela lui va bien et Billy... je le regarde et ne peux pas m'empêcher de voir le petit Gus se galvaniser quand Cendrillon lui donne un baiser sur la joue.

Cette image me gâche le plaisir de voir mon amie en paix.

Parce que si je me souviens bien les loups garous se sentent un peu maudits, non ? Comme les vampires. Toujours là à dire qu'ils sont des monstres, des créatures du Diable etc...

Au moins Regina a la classe de ne pas se plaindre.

Je sais... quand je suis malheureuse, j'ai tendance à avoir la dent dure.

Zelena assise derrière un bureau se lève et vient me rejoindre sous le regard courroucé de ma mère qui n'a toujours pas réussi à me coincer pour qu'on est une véritable explication elle et moi.

Quant à mon père... lâche un jour... lâche toujours...

Je suis malheureuse tu te souviens ?

— Sauveur, me salue-t-elle.

— Zelena, c'est le grand jour...

Elle sourit parce qu'elle est sûre de sa victoire. C'est étonnant car elle a réellement compris des choses sur ce monde, sauf la principale, même si les habitants de Storybrooke ne sont pas d'ici, ils agissent parfois comme de véritables natifs et lui préféreront... une gourde.

Oui, mon père est un lâche et ma mère une gourde. Tu as quelque chose à y redire ?

— J'ai a vous parler, Sauveur, il semblerait que Drizella et Gretel aient découvert quelque chose concernant ma sœur et nous avons rendez-vous avec elles pour vérifier une petite chose, commence Zelena

— Qu'est-ce qu'elles ont découvert ? Je l'interromps pleine d'espoir. Dite-le moi !

— Calmez-vous, votez en premier lieu... pour moi, me rappelle-t-elle en me regardant par dessous ses paupières.

Comme si j'avais oublié...

— Ensuite nous partirons au Terrier du lapin, et y ferons un petit rituel...

Elle agite la main comme si ce petit rituel n'était qu'une broutille sans importance et reprend en souriant d'une manière gourmande:

— Puis nous reviendrons fêter ma victoire...

Zelena se déplace et me montre le chemin.

— Alors, Sauveur, je vous en prie... faites votre devoir de citoyen...

Je lève les yeux au ciel et me dirige vers le premier parloir sur ma droite.

La liste n'est pas longue... et le je coche la case Zelena comme promis, puis me dirige vers la boîte réservée pour les bulletins.

Après avoir voté, je vois Sidney Glass, un carnet à la main s'avancer vers moi.

Il fut un temps où j'aurais fait une déclaration, sachant que le maire Regina Mills la lirait. Aujourd'hui je n'en ai plus envie et retourne chercher Henry.

— Ça y est, tu as voté ? Me demande-t-il.

— Oui.

— Tu as choisi ce que te dictait ton cœur ? Continue-t-il avec cette innocence incroyable. Il a espéré jusqu'au bout que je voterai pour ma mère et que mon écart du côté de Zelena n'était que temporaire.

— C'est ça...

Il me sourit avec fierté, il ne fait pas un pli pour lui que je suis « revenue dans le droit chemin ». Et ne voulant pas le décevoir, je m'empresse d'ajouter :

— Écoute, ça ne te dérange pas de rester avec tes grand-parents un petit peu ? J'ai un truc à faire, je ne devrais pas en avoir pour longtemps...

Il me regarde et demande sérieusement :

— C'est pour aider maman ?

— Oui.

Il hoche la tête avec gravité, il sait que je fais tout mon possible pour sauver sa mère et il ajoute :

— T'es le Sauveur, tu vas nous la ramener...

Des fois, je me dis que les gènes ont sauté une génération, que le véritable fils des Charmant c'est lui pas moi.

Je lui presse l'épaule et jette un coup d'oeil à Zelena en prenant la direction de la sortie. Je m'en fiche de ne pas avoir demandé à mes parents de garder mon fils. Je sais qu'ils le feront de toute façon, c'est toujours comme ça avec les gentils, ceux sont les premiers à se faire exploiter.

Exploiter... Non, mais tu m'entends ? Ce n'est pas comme si Henry était leur petit fils...

— On y va ?

Zelena m'observe, et je détourne le regard.

— Oui.

.


.

Tu te souviens des séries sur la magie que tu regardais quand t'étais môme ? Avec genre des candélabres, des tenues et tout le tralala ?

Eh ben ce n'est pas du tout le cas ici, la lumière du plafond est allumée et il y a simplement un cercle dessiné sur le sol avec du sel.

Il paraît que le sel protège bien contre la magie malfaisante.

A mon avis il n'y a pas que du sel dans ce cercle de protection...

Regina est en son centre immobile et endormie.

— Allez-y, rentrez dans le cercle, m'ordonne Drizella.

J'obéis et demande :

— On éteint pas la lumière ? On allume pas des bougies ?

— Ça va venir...

— Je suis rassurée, je me disais aussi que vous n'aviez pas très l'air crédibles en sorcières...

Zelena ricane et Drizella et Gretel me lancent un regard noir.

— Prenez la dague à côté d'elle, m'enjoins la sorcière de l'ouest et quoi qu'il arrive ne la lâcher jamais, elle sera votre protection.

— Euh...

— Vous m'avez comprise, Sauveur ? Ne la lâchez surtout pas !

— Okay !

Elles se prennent toutes la main pendant, qu'après avoir vérifier la respiration profonde de Regina, je lis son nom sur la lame de la dague.

La bourrasque de vent me prend au dépourvu. Le plafonnier s'éteint d'un coup et plusieurs flammes de bougies apparaissent comme par enchantement alors que les « sœurs Halliwell » se mettent à psalmodier dans une langue inconnue.

Je serre les doigts autour de la poignée de la dague la sentant chauffer dangereusement dans ma main et vois du coin de l'œil le corps de Regina commencer une série inquiétante de convulsions.

J'aimerais bien aller la réveiller mais je suis clouée sur place – un effet de la dague – et j'ouvre la bouche à une espèce de spectre noir qui sort lentement de son corps. Seule la moitié haute de l'ombre se détache de Regina comme si le reste était accroché à elle et se met à me regarder avec euh... colère ?

Vu que ce machin n'a pas d'yeux ce n'est pas très pratique de traduire son émotion...

Cela dit, le hurlement qu'il pousse dans ma direction me prouve que j'ai plus ou moins vu juste.

Il s'apprête à me fondre dessus quand le cri de Drizella l'arrête. Il tourne la tête vers elle et la jeune sorcière lui lance en plein dans la poitrine une fiole remplie d'un liquide noir qui... le traverse et va s'écraser un peu plus loin en dehors du cercle.

Le spectre se retourne vers moi deux fois plus en colère pendant que je gueule à la sorcière :

— Ça ne marche pas ton truc !

La dague dans ma main me brûle désagréablement et je n'ai qu'une envie, la lâcher pour pouvoir m'échapper.

Alors qu'une deuxième attaque est sur le point de se produire une poudre noire s'abat sur le corps de Regina désorientant totalement le spectre qui se met à hurler en direction du ciel et retourne lentement, comme aspiré par lui, dans le corps de la femme que j'aime.

Toutes les bougies sont soufflées en même temps et le plafonnier se rallume d'un coup nous aveuglant toutes désagréablement.

Je lâche la dague et observe un instant, les yeux plissés et grimaçant de douleur, la brûlure au troisième degré dans ma main.

— Putain c'était quoi ce machin ?! Je m'égosille en me précipitant vers Regina qui paraît dormir d'un sommeil libérateur, comme si rien de tout ça n'avait eu lieu.

— Ce machin, me répond Zelena. C'était l'ombre de Peter Pan.