A l'intention de Satre Jeremy, directeur de la prison Azkaban.

« Sean Harrison » arrivera lundi comme prévu. Nous vous rappelons que nous souhaitons qu'il partage sa cellule avec le détenu Draco Malfoy. Merci de faire le nécessaire pour le bien de l'enquête.

Respectueusement, K. Shacklebolt, chef des Aurors.

°O°O°O°

Jeudi 29 septembre 2005

« -On t'amène de la compagnie Malfoy !

Draco Malfoy était assis sur sa couchette. Ils venaient visiblement de l'interrompre en pleine lecture si on en croyait le livre qui gisait ouvert à ses côtés. L'ancien serpentard les regardait en fronçant les sourcils.

-Vous avez dû vous tromper, dit-il finalement de cette voix traînante qui avait toujours irrité Harry et il se rendit compte un peu surpris qu'elle avait encore cet effet sur lui, même après toutes ces années. Je n'ai jamais eu de codétenu.

-Et bien maintenant tu en as un ! Allez avance !

Harry fut poussé dans la cellule et entendit la porte se verrouiller magiquement d'elle-même derrière lui.

-Installe-toi rapidement le nouveau ! ordonna le gardien qui s'appelait Patulacci. Dans dix minutes, vous sortez !

Harry s'obligea à ne pas détailler Malfoy pour déterminer à quel point il avait changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, trois ans plus tôt lors de son procès. A la place, Harry décida de se présenter, gardant un air neutre. Il ne pouvait cependant pas ignorer l'espèce d'acide qui semblait ronger son estomac.

Il était enfin devant celui qui l'avait trahi. Mais c'était vieux tout ça et s'il avait jadis éprouvé quelque chose pour Malfoy - ce dont il était parvenu à douter sérieusement - c'était fini à présent. Harry avait tourné la page. Il l'avait même déchirée en un bon millier de petits morceaux et jetée aux quatre vents avec ses autres rêveries d'adolescent.

A présent Harry était là pour le boulot. Et Draco Malfoy n'était qu'une pourriture parmi tant d'autres.

-Salut, dit-il, je suis Sean Harrison.

-Je m'en tape, lâcha Malfoy en récupérant son livre avant de se rallonger sur sa couchette et de faire comme si Harry n'était pas là.

-Je suppose que le lit du haut est pour moi, c'est ça ? tenta de nouveau Harry.

Cette fois Malfoy ne prit même pas la peine de lui répondre.

Harry posa les draps et la couverture qu'on lui avait donnés sur la couchette au-dessus de celle de son ancien ennemi.

Il vérifia que sa baguette - qui avait reçu un sortilège d'invisibilité - n'était pas tombée du paquet.

Décidément, et pour rester dans la thématique, Malfoy était aussi aimable qu'une porte de prison.

Les yeux de Harry se posèrent, pour la dixième fois au moins de la matinée, sur le numéro noir cousu sur le devant de sa combinaison de détenu et il réprima une nouvelle fois une grimace.

Quarante-deux.

Il était à présent le prisonnier affublé du numéro 42 de la célèbre prison d'Azkaban et codétenu d'un ancien Mangemort condamné à soixante-dix ans de prison, dont cinquante-cinq ferme. Codétenu qui avait aussi été son amant dans une autre vie et ça, Harry s'en mordait encore les doigts.

Sa nouvelle demeure faisait 9 m2 et était composée de deux lits superposés, d'un bureau, d'une chaise, d'un lavabo et de toilettes. Pas de fenêtre, la seule ouverture était celle des barreaux donnant sur le couloir. Sur le bureau traînaient des livres et une bouteille d'eau. Les sanitaires avaient l'air propre, c'était déjà ça.

Il jeta un coup d'oeil sur le numéro que Malfoy portait et eut un sourire.

-Soixante-neuf ! s'exclama-t-il amusé malgré lui. Pardonne-moi l'expression mais on dirait que tu as tiré le gros lot !

Le jeune homme blond ne leva même pas les yeux sur lui mais Harry vit nettement ses doigts se crisper sur son livre.

A l'évidence il n'avait pas été très drôle.

°O°O°O°O°

La prison Azkaban comportait quatre parties distinctes, totalement indépendantes les unes des autres. Le quartier des femmes était à l'Est. L'aile psychiatrique était au Sud. La partie Nord était réservée à ceux qui subissaient le baiser du détraqueur.

Harry et le reste des hommes étaient dans la partie Ouest. De l'extérieur chaque partie semblait de la même taille étant donné la forme en carré parfait qu'avait la forteresse. Mais celle des hommes était la plus grande, c'était aussi celle qui comptait la population la plus importante.

Ils étaient 168 pour 150 places, cela voulait simplement dire que certains prisonniers étaient trois par chambre. C'était d'ailleurs étonnant que Malfoy n'ait jamais eu de codétenu si d'autres étaient obligés de s'entasser à trois.

Pour l'instant Harry se trouvait dans la cour avec les 167 autres prisonniers de l'aile Ouest. Il ne devait pas être plus de neuf heures du matin. Harry ne savait pas trop, il n'y avait d'horloge nulle part. Les gardiens les avaient fait s'aligner le long de l'immense mur. Certains prisonniers avaient remarqué qu'il était nouveau et l'avaient regardé avec curiosité mais la plupart n'avaient même pas encore fait attention à lui.

Harry avait repéré Lestrange et Greyback, ils étaient presque au bout de la file. Il baissa les yeux sur ses pieds lorsque Greyback sembla humer l'air et tourna la tête dans sa direction.

Il se trouvait entre Malfoy et un grand type sec et renfrogné qui portait le numéro 81. Harry s'obligea à le regarder pour se distraire de la sensation d'avoir été découvert par le loup-garou.

-T'as un problème ? demanda le type hargneusement avec un fort accent écossais.

-Non, répondit Harry, désolé, je suis nouveau. Je m'appelle Sean Harrison.

Il entendit Malfoy renifler de dédain à sa droite.

-Nouveau, hein ? répondit le type en le détaillant cette fois ci avec intérêt. Dans ce cas, bienvenue en enfer !

Après ça le numéro 81 cracha par terre.

-Je suis Duncan McLeod, dit-il quand même. T'es là pourquoi ?

-J'ai détourné de l'argent moldu et sorcier à Gringotts pour mon enrichissement personnel. Ça marchait plutôt pas mal avant que la police moldue ne m'attrape.

-Tu as volé Gringotts ? siffla McLeod. C'est impossible !

-Il faut croire que non, répondit Harry en haussant les épaules, sinon je ne serais pas ici. Et toi, tu es là pourquoi ?

L'homme shoota dans un caillou, il allait répondre mais les gardiens sortirent, les laissant seuls dans la cour. McLeod eut un tremblement nerveux et se recroquevilla légèrement sur lui-même.

-Ils vont arriver, souffla-t-il à l'intention de Harry, les yeux démesurément ouverts.

Les autres prisonniers paraissaient nerveux et agités eux aussi. Harry se tourna vers Malfoy, ce dernier semblait toujours aussi impassible mais Harry était assez près pour voir les courts cheveux blonds sur sa nuque se hérisser.

Malfoy avait la chair de poule.

Tout en se disant cela, Harry se sentit avoir froid lui aussi. Il comprit alors qui allait arriver avant de les voir. Il recula machinalement d'un pas et se retrouva contre le mur tandis qu'une dizaine de détraqueurs envahissaient la cour.

L'air se glaça vraiment autour de lui. Harry sentit la peur l'envahir. Pourtant il était au courant de « cette piqûre de rappel» - c'était ainsi que Mr Green, le Directeur de la prison, avait expliqué le rôle des détraqueurs -. Mais ça lui avait semblé beaucoup plus normal et acceptable quand ils en avaient parlé dans le bureau douillet du Ministre de la Magie tout en sirotant un thé. A présent, dans cette cour sordide - dans la foutue réalité -, ça l'était beaucoup moins.

Il eut soudainement envie de fuir à toutes jambes loin de cet endroit ou d'invoquer un patronus qui le sauverait. Mais il se contenta de rester contre son mur, complètement terrifié. Autour de lui les hommes gémissaient, certains essayaient de se cacher derrière leurs bras, il crut même entendre des sanglots. Malfoy n'avait même pas reculé. Il se tenait bien droit face aux détraqueurs, seul son visage livide et sa mâchoire serrée trahissaient son mal être.

Puis Harry ne fit même plus attention à lui et tomba à genoux en criant de désespoir. Il en était sûr. Il ne serait plus jamais heureux. Il n'aurait plus jamais chaud. Pourquoi était-il venu ici ? Il allait mourir c'est ça ? Mourir au milieu de ces sorciers qui avaient brisé tant de vies. Lui aussi était comme eux. Il y avait tellement de morts autour de lui. De sa faute.

De sa faute. De sa faute.

-De ma faute ! De ma faute !

-Hey Quarante-deux ! Relève-toi. C'est fini.

Harry leva les yeux sur l'homme qui le secouait sans ménagement et tomba sur des yeux gris, froids et impatients.

-Malfoy ?

-Ils sont partis, reprit le blond en se redressant et il y avait du soulagement dans sa voix. Il faudra t'y habituer, ils viennent tous les matins.

-Comment peut-on s'habituer à ça ? répondit Harry qui se demandait si la sensation de froid qui l'étreignait allait partir un jour.

Il se sentait complètement sonné à présent - la piqûre de rappel avait été efficace - et ça n'avait même pas duré cinq minutes.

Malfoy ne répondit pas.

Peut-être parce qu'il n'avait aucune réponse à donner.

Après ça les gardiens revinrent en plaisantant entre eux et Harry se demanda comment ils pouvaient ne serait-ce que sourire après ce qui venait de se passer.

-Regardez-les rire ces pourritures, grogna McLeod qui semblait lire dans son esprit. J'aimerais bien que les détraqueurs leur roulent une pelle à ceux là, ça nous ferait des vacances.

-Pourquoi ? Tu les as entendu se foutre de nous en particulier ? Pas moi, répliqua Malfoy avec un mépris évident. Je trouve ça plutôt sain qu'ils soient encore capables de rire, étant donné le travail qu'ils font. Je m'inquiéterai le jour où ça ne sera plus le cas.

Harry jeta à son ancien amant un coup d'œil étonné. Est-ce qu'il venait vraiment de prendre la défense des gardiens ?

Le Draco Malfoy qu'il connaissait ne prenait parti que pour une seule cause : la sienne.

-C'est ça, siffla McLeod entre ses dents. Continue de bien lécher le cul de ces enfoirés, Soixante-neuf ! Je ne les trouve pas encore assez brillants.

Mais Malfoy n'avait pas entendu apparemment. Il se dirigeait déjà vers une des sorties, tout seul, sous le regard impassible des gardiens. Harry voulut le suivre mais un autre prisonnier attrapa son poignet, le retenant. L'Auror leva lentement les yeux sur le propriétaire de la main qui l'agrippait. Il enregistra machinalement son numéro, le 103, avant de se figer.

Devant lui se trouvait Peter Pettigrow qui le regardait en souriant.

-Ne le suis pas, lui dit-il, Malfoy va travailler à la bibliothèque. Je suppose que ton père à toi n'a pas graissé la patte des gardiens pour que tu puisses te planquer tranquillement derrière des bouquins ?

Harry secoua sa tête, soudainement bourdonnante, en signe de négation. Il sentait une haine aussi immense qu'inattendue monter en lui. Et cet homme...ce..CE RAT osait lui parler de son père ! Il chercha à tâtons la baguette qu'il n'avait pas vers sa hanche droite, à l'endroit où il la rangeait habituellement.

Il avait oublié où il se trouvait. Oublié qu'il n'était pas armé, que son apparence était inconnue à Pettigrow. Il n'y avait que cet homme - ce salopard - qui comptait et son sourire qui était comme une insulte à tout ce pourquoi Harry s'était battu au cours de ces années.

Puis le sourire du rat s'effaça et il regarda Harry plus attentivement.

-Un problème ? lui demanda-t-il soudainement méfiant.

Alors sa colère retomba comme un soufflé. Sa haine resta intacte mais elle n'obstruait plus sa raison. Harry se rendit compte avec horreur qu'il avait été à deux doigts de faire échouer sa mission. Il savait pourtant que Pettigrow était à Azkaban mais il lui sembla que son esprit avait volontairement écarté cette donnée, comme on chasse un mauvais rêve.

Il fallait qu'il se reprenne.

-Non, répondit-il échouant lamentablement dans sa tentative de sourire. Tu m'as surpris, c'est tout.

Il n'avait pas pu sourire mais au moins il ne semblait plus sur le point de sauter à la gorge de Pettigrow.

-Il est nouveau, s'interposa McLeod.

-J'ai cru remarquer, murmura Pettigrow les yeux fixés sur Harry en deux fentes soupçonneuses. Est-ce qu'on se connaît ?

-Je ne pense pas, répondit celui-ci mais sans lui tendre la main - il y avait des limites à ce qu'il pouvait faire -. Je suis Sean Harrison. A qui ai-je l'honneur ?

-Peter Pettigrow. Alors comme ça tu es le codétenu de Malfoy ? C'est une première...peut-être que Lucius commence à être à sec ?

-Je suis arrivé ce matin. Il se passe quoi avec ce Malfoy ? Vous n'avez pas l'air de l'apprécier. Et qui est Lucius ?

Il se demanda ce qui avait bien pu se passer pour que Malfoy, un des plus fervents partisans de Voldemort, soit tombé en disgrâce aux yeux de Pettigrow. McLeod n'avait pas l'air d'apprécier le blond non plus mais il ne comptait pas, ce n'était pas un ancien Mangemort. Harry avait toujours pensé que les Mangemorts étaient aussi soudés à Azkaban que durant la guerre. Apparemment il s'était trompé. En tous cas la fouine et le rat ne semblaient pas super copains.

Ceci dit, Pettigrow n'était pas important. Il avait toujours été un suiveur. Restait à savoir qui il suivait cette fois-ci. Lestrange ? Est-ce que Lestrange et Malfoy se faisaient une sorte de guerre de pouvoir entre les Mangemorts ?

-Lucius Malfoy, me dis pas que tu connais pas ! répondit Pettigrow. Il n'y a pas une semaine qui passe sans qu'on le mentionne au moins une fois dans les journaux.

-Si si, je n'avais pas fait le rapprochement, se hâta de dire Harry en se traitant mentalement d'idiot.

-Et bien c'est grâce à lui que son fils mène la vie de château à Azkaban.

-Ah bon ? Pour ma part j'ai toujours cru que c'était parce qu'il acceptait de se faire démonter le cul par les gardiens, ronronna une voix grave à l'oreille de Harry.

Harry se retourna. Il était entouré de toute part et il ne les avait même pas entendu arriver.

Rodolphus Lestrange, les cheveux à présent entièrement gris, se tenait bien droit, avec - Harry devait l'admettre - une certaine élégance. Il avait plus l'air de participer à une soirée mondaine - si on omettait son pyjama à rayures portant le numéro 25 - plutôt qu'à une réunion improvisée dans une cour de prison. Cette attitude n'était pas sans rappeler celle de Malfoy. Harry supposa que ça devait être un truc d'aristocrate.

Yaxley était là aussi, semblant décontracté, il jouait avec une mèche de ses longs cheveux et ne le regardait même pas. Goyle père avait beaucoup maigri depuis son jugement et semblait un peu nerveux. Et puis il y avait Greyback, bien sûr, espèce d'ombre gigantesque assignée à Lestrange.

Être encerclé par des anciens Mangemorts qui devaient tous rêver de voir mourir Harry Potter - dans d'atroces souffrances si possible - était quand même moins drôle en vrai que sur le papier.

L'ancien gryffondor toucha son bracelet pour s'assurer qu'il était toujours là et que tous ces « charmants » mages noirs ne pouvaient pas le reconnaître.

C'était Greyback qui avait parlé, lui portait le numéro 3. Il dépassait tous les autres d'une bonne tête et il avait l'air incroyablement en forme pour un prisonnier. Harry pensa immanquablement à Remus - le seul autre loup-garou de sa connaissance - qui, lui, était dans le coma. Il éprouva une nouvelle bouffée de haine envers Greyback et sa santé apparemment inébranlable. L'homme n'avait quasiment pas changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu. Le loup-garou se rendit compte de l'inspection dont il était l'objet et adressa à Harry un rictus qui n'avait rien d'humain.

-Ne parlons pas de sujets qui fâchent, annonça alors Lestrange d'un ton paisible, tout en adressant un sourire paternaliste à Harry. Monsieur Harrison a sûrement d'autres préoccupations plus importantes que nos petits griefs internes. Ce n'est jamais évident d'être le nouveau venu quelque part.

Harry se demanda à quel point Lestrange était déjà renseigné sur lui.

-Oh oui, approuva Greyback en souriant de toutes ses dents. Monsieur Harrison si j'osais je dirais que vous sentez la chair fraîche.

Cela fit rire tout le monde autour d'eux. Sauf Harry. Il avait trop de mal avec le regard de prédateur que le loup-garou posait sur lui pour goûter la plaisanterie.

-Tu n'as pas quelque chose à faire, Duncan ? demanda poliment Lestrange à la seule personne dans le groupe - sans compter Harry - qui n'était pas un ancien Mangemort.

McLeod bégaya quelque chose que Harry ne comprit même pas avant de partir à grands pas vers un autre groupe de prisonniers à plusieurs mètres de là.

-Et je suis sensé avoir peur là ? questionna l'ancien gryffondor qui ne pouvait s'empêcher de les mépriser.

Sean Harrison aurait dû se montrer inquiet - n'importe qui de sensé se serait montré inquiet - mais Harry avait parlé sans réfléchir. Il était trop agacé par leur ridicule mise en scène pour être concentré dans son rôle. Apparemment Lestrange et les autres cherchaient à l'impressionner, à l'effrayer et/ou à se faire respecter par lui.

Qu'ils aillent tous se faire foutre ces assassins ! Il s'obligea cependant à se calmer. Il avait une mission à accomplir, une enquête à mener. Remus était entre la vie et la mort à cause d'eux et tout son être réclamait la vengeance. Tant qu'il n'aurait pas mis un terme aux attentats, il fallait qu'il joue le jeu. Il ne s'était juste pas rendu compte à quel point jouer la comédie devant ces hommes pouvait être difficile.

-Je vais mettre cette question sur le compte de ton courage et non de ta stupidité, répondit Lestrange toujours de cette voix posée et amicale.

-Je ne suis pas stupide, répondit Harry. Que me voulez vous ?

Lestrange fit un signe de tête à Yaxley qui posa finalement son regard sur Harry. C'était un regard neutre. Pour cet homme, Harry était, au mieux, une nouvelle tête, même pas une distraction digne de ce nom.

Yaxley commença à parler d'une voix monocorde sans cesser de regarder l'Auror avec indifférence.

-Vous êtes né à Manchester, il y a trente-deux ans, le douze février. Votre mère est une sang-pur, votre père un sang-mêlé du côté de sa grand-mère maternelle. Vous avez étudié à Poudlard, maison des Serdaigles. Pas marié et pas d'enfants connus. Vous avez détourné de l'argent en créant des faux comptes chez les moldus - Yaxley eut une grimace fugitive - et à Gringotts. Je n'ai pas vraiment compris comment. Vous vous êtes fait attraper par la police moldue - nouvelle grimace, peut-être souffrait-il de TOC ? - il y a neuf jours et vous voilà.

-Vous êtes bien renseigné, dut admettre Harry. Je ne suis là que depuis deux heures et vous savez déjà tout sur moi.

Yaxley haussa les épaules.

-Je n'ai pas fini, dit-il toujours d'un ton égal. Vous avez été condamné à purger une peine de sept ans à la prison des sorciers : Azkaban. Ça y est j'ai terminé.

Ok, alors dans la famille « Mangemorts à l'ombre » Lestrange était le grand Manitou. Greyback le chien de garde. Yaxley la secrétaire. Pettigrow le bouffon de service. Goyle avait au moins le mérite de ne pas parler. Peut-être était-il là pour faire joli ? - non, même en ayant des goûts douteux, il ne fallait pas déconner - Harry décida donc que Goyle ne servait à rien. Restait Malfoy. Quel était son rôle là dedans ? Le vilain petit connard ? Judas ? En tous cas il n'était pas là en train d'essayer de lui faire peur. Le blond venait de marquer un point sans le savoir et Harry aurait préféré qu'il n'en marque aucun.

-Comme tu peux le constater mon garçon, reprit Lestrange, nous bénéficions d'un certain pouvoir entre ces murs. Azkaban est notre maison à présent et nous souhaitons simplement que les nouveaux venus s'intègrent dans les meilleures conditions. Et pour que ce soit le cas, il suffit que tu fasses ce qu'on te dit.

-Oh ? Et que voulez vous que je fasse ? demanda Harry sur un ton de défi.

Lestrange eut un sourire indulgent.

-Pour l'instant, répondit-il, rien du tout.

Harry eut envie de rétorquer que Lestrange pouvait bien se mettre son «rien du tout » là où le soleil ne brillait pas, mais un coup de sifflet strident résonna dans toute la cour, détournant son attention.

-Ok, les filles ! fit un grand gardien blond en tapant dans ses mains - d'après ses recherches il devait s'agir d'Alan Crocker -. C'est fini la récréation, on va bosser maintenant !

Harry décida de suivre Lestrange. Malfoy étant il ne savait où, le veuf de Bellatrix restait le meilleur choix pour commencer son enquête. Cependant il fut arrêté par un gardien qui lui lança un sort de jambe en coton et il se retrouva brusquement à quatre pattes, les petits graviers pointus s'enfonçant dans la paume de ses mains.

-Pas si vite ! entendit-il derrière lui en même temps que les ricanements des prisonniers autour de lui. Relève-toi !

Harry se releva en serrant les dents, essuyant ses mains écorchées contre son pantalon à rayures. Crocker le regardait, manifestement ravi de son petit effet, la baguette à présent paresseusement pointée dans sa direction.

-Tu ne vas pas dans le groupe F, dit-il en pointant Lestrange et une dizaine d'autres prisonniers du menton. Les nouveaux vont dans le A.

Il désigna d'un geste de la main un autre groupe qui se dirigeait déjà vers une des sorties. Harry reconnu le dos massif de Greyback.

-Ils font quoi dans le groupe A ? demanda-t-il.

Le gardien parut agacé par sa question. Il n'avait apparemment pas l'habitude d'accorder beaucoup d'attention aux détenus.

-Tu le verras bien assez tôt, répondit-il. Allez magne-toi !

°O°O°O°

Quatre heures plus tard, Harry se trouvait au réfectoire avec les autres prisonniers. Il eut du mal à simplement attraper un plateau, tellement ses mains le faisaient souffrir. Elles avaient été plongées dans de l'eau bouillante un peu trop souvent ce matin.

Chaque jeudi matin, le groupe A était assigné à la lessive. L'air dans la laverie était lourd et moite. La chaleur qui régnait là-bas était assez insupportable. Harry avait cru tomber dans les pommes plus d'une fois.

D'après ce que Harry avait compris le groupe A était composé d'une vingtaine d'hommes : c'était là qu'on mettait les nouveaux au début - mais il était le seul - et les prisonniers les plus solides. Il n'était lui-même pas sûr de faire long feu là bas. Greyback était manifestement le chef de groupe. Il avait bousculé Harry plusieurs fois ce matin et le gardien chargé de les surveiller n'avait même pas daigné regarder dans leur direction.

-Alors Monsieur Harrison, cette première matinée ?

Harry leva la tête. Lestrange était en face de lui, tenant à la main une louche remplie de pommes de terre. Harry lui tendit son assiette.

-Ce fut un enchantement de tous les instants ! répondit-il.

Lestrange esquissa un sourire froid et lui donna ses pommes de terre.

-La lessive est une tâche plutôt facile, lui dit-il.

-La cuisine a l'air encore mieux.

-Elle l'est.

Ça Harry n'en doutait pas. Lestrange avait l'air plutôt reposé.

Il s'installa à une table quasiment vide. Il fallait attendre que tous les prisonniers soient assis pour commencer à manger. Harry aperçut finalement Malfoy avancer jusqu'à la table devant la sienne. Le blond posa son assiette mais son voisin retira sa chaise derrière lui alors qu'il allait s'asseoir. Malfoy tomba à terre sous les ricanements des autres prisonniers.

Harry pensa que la chute avait dû lui faire mal et s'attendait à l'entendre insulter son agresseur, le rabaisser plus bas que terre ou n'importe quoi qui lui fasse payer ce manque de respect. Mais l'ancien préfet en chef - la même personne qui 7 ans plutôt régnait en maître sur les serpentards - se releva tranquillement et ramena sa chaise, comme s'il ne venait pas de se faire humilier devant tout le monde.

-Ça va Draco, tu ne t'es pas fait mal ? demanda un type en face de lui avec un sourire cruel.

-Ça va très bien, merci, répondit Malfoy d'un ton neutre avant de s'installer pour de bon.

Harry resta les yeux fixés sur le dos du blond, totalement abasourdi. Ce qui venait de se passer n'était pas normal.

Pour la première fois depuis qu'il savait qu'il allait revoir Malfoy, Harry était déstabilisé. Il n'aimait pas ça du tout. Ça devait lui être égal que Malfoy se laisse traîner dans la boue.

-Tu ne manges pas ? demanda un prisonnier à sa droite.

L'ancien gryffondor ne le regarda même pas.

-Je n'ai pas faim, dit-il.

Et c'était vrai, l'attitude de Malfoy venait de lui couper l'appétit.

Après manger, ils eurent une pause d'une demi-heure à l'extérieur. Harry en profita pour se rapprocher de Malfoy, après tout c'était pour ça qu'il était à Azkaban. Le blond était assis seul dans un coin de la cours. Une flèche lumineuse « pestiféré » pointée dans sa direction aurait à peine étonné Harry puisque tout le monde semblait éviter l'ancien Mangemort.

-Désolé...pour le coup de la chaise, commença Harry une fois en face de lui.

Malfoy leva ses yeux gris sur lui. Comme à chaque fois, l'Auror ressentit un mélange de colère et de rancoeur le traverser mais s'obligea à rester détaché.

Le passé appartenait au passé.

-Tu veux quoi ? demanda Malfoy en le fixant sans ciller.

-Tu es mon codétenu, répondit Harry, j'ai pensé qu'on pouvait essayer de s'entendre.

Le blond leva un sourcil et Harry se retrouva d'un seul coup sept ans en arrière. Il recula d'un pas, la gorge soudainement sèche.

Cela ne dura qu'une seconde, peut-être moins mais ce fut suffisant pour chambouler Harry. Le visage du Malfoy adolescent s'était superposé à celui de l'homme qu'il était aujourd'hui.

Malfoy avait été un adolescent trop pâle, au visage trop pointu. Avec ses cheveux presque blancs et ses yeux d'un gris neutre, il avait fait l'effet à Harry d'avoir été créé au pastel. Comme si les couleurs vives refusaient de s'intégrer à Draco Malfoy.

L'homme assis devant lui avait les traits plus virils. Sa peau était toujours pâle mais n'avait plus l'air maladif. Ses cheveux étaient restés les mêmes par contre, juste plus courts qu'avant. L'ensemble faisait de lui un homme étrangement attirant. Plus séduisant en tous cas que l'adolescent qu'il avait été.

Pourtant l'adolescent avait réussi à le séduire.

Puis il l'avait trahi.

-Ne prends pas cette peine, répondit Malfoy de sa voix traînante, tu ne seras pas mon codétenu très longtemps.

-Tu comptes me tuer pendant mon sommeil ? essaya de plaisanter Harry.

Les traits de Malfoy restèrent mortellement sérieux.

-Je suis ici jusqu'à la fin de ma vie, répondit-il. Tuer quelqu'un ne changera pas grande chose à ma situation.

Harry dut faire une drôle de tête car Malfoy cette fois esquissa un sourire en coin tout en se levant de son banc.

-Je plaisante Quarante deux, dit-il. Tu ne vaux pas la peine que je me salisse les mains.

-Je comprends mieux pourquoi tu as plein d'amis ici, Soixante neuf, ironisa Harry en insistant à son tour sur son numéro de prisonnier, tu es vraiment quelqu'un d'incroyablement aimable et tu as un humour on ne peut plus charmant.

-Je t'emmerde Quarante-deux.

-Et puis poli avec ça !

Malfoy encore une fois, resta détaché. Même son « je t'emmerde » avait été dit d'un ton las. A présent, il se désintéressait complètement de Harry et regardait sur leur gauche.

Lestrange et Greyback venaient vers eux et l'ancien serpentard ne les quittaient pas des yeux, semblant simplement attendre la suite des évènements.

Harry crut que Lestrange venait pour lui mais apparemment il se trompait. Le veuf de Bellatrix ne le regarda même pas et s'adressa directement à son neveu.

-J'ai appris que tu voyais ton avocat bientôt, Draco.

-C'est lui qui a insisté, répondit le blond d'un ton neutre.

Harry fronça les sourcils. Zabini était devenu l'avocat de Malfoy. Il n'avait jamais vraiment compris pourquoi, surtout que d'après ce qu'il en savait, le blond ne pouvait pas le voir en peinture, et même du temps de Poudlard, ils n'étaient pas spécialement potes.

Et à présent Malfoy allait avoir un entretien avec lui. Est-ce qu'il espérait avoir une remise de peine ? C'était ridicule vu les crimes qu'il avait commis. Aucun juge n'accepterait de revoir un pareil dossier.

-C'est normal, reprit Lestrange, c'est ce que font les avocats quand leur client tabasse quelqu'un.

Greyback lâcha un ricanement.

-Harrison est étonné, dit-il. Il ne savait pas que son codétenu était un fou furieux.

Lestrange posa à son tour son regard sur lui.

-Je suis désolé Sean, lui dit il. Je crains en effet que mon neveu ne soit pas quelqu'un de très recommandable. Il y a deux jours, il a agressé un ami à moi.

Avery, comprit Harry qui se traita d'idiot d'avoir oublié ce Mangemort. Il avait simplement cru qu'il ne côtoyait plus les autres et qu'il le verrait parmi les prisonniers mais il s'était trompé.

-Avery va mieux, reprit Lestrange à l'adresse de Malfoy, comme si ce dernier avait demandé de ses nouvelles. Il sortira de l'infirmerie d'ici quelques jours. Il pense beaucoup à toi, Draco.

Greyback se lécha les babines, dévoilant des canines plus pointues que la normale.

-On pense tous beaucoup à toi, soixante-neuf, grogna-t-il, je ne crois pas que tu aurais dû attaquer l'un des nôtre. Ce n'était pas très intelligent de ta part.

-Il en est conscient, n'est ce pas Draco ? reprit Lestrange. Dis-nous que ce n'était pas très intelligent d'avoir fait ça.

Malfoy contracta la mâchoire et Harry fut sûr qu'il allait les envoyer bouler avec une de ses répliques cynique et blessante dont il avait le secret. C'était obligé...

-Ce n'était pas très intelligent d'avoir fait ça, répéta alors Malfoy d'un ton monocorde.

Lestrange fit claquer la langue contre son palais, visiblement satisfait de cette réponse et aussi de mettre Malfoy plus bas que terre devant le petit nouveau.

-Je vais peut-être finir par faire quelque chose de toi, mon garçon, dit-il.

Peut-être que c'était la phrase de trop car Malfoy releva la tête et eut un sourire désabusé.

-Commence déjà par aller te faire foutre ! lui conseilla-t-il.

Et en voyant les visages choqués de Lestrange et Greyback, Harry eut - pour la première fois depuis longtemps - une aussi formidable que malvenue envie de rire.

°O°O°O°

Après le repas du soir, les prisonniers se retrouvaient quasiment tous dans l'immense salle commune. Certains jouaient aux cartes, la plupart fumait des cigarettes moldues - les gardiens fermaient les yeux sur celles-ci mais les sorcières n'avaient pas une chance de passer les murs de la prison -.

Harry s'était assis dans un coin, observant les uns et les autres sans en avoir l'air. L'après-midi avait été encore plus éreintant que la matinée. Il se sentait sale et les douches n'avaient lieu que le dimanche et le mercredi.

A cet instant, il aurait donné beaucoup pour être chez lui, au calme et pour pouvoir se laver et se reposer. Ça ne faisait qu'un jour.

Il regarda ses mains, elles avaient chopé des ampoules à cause du travail de l'après midi. Avec le reste du groupe A, ils avaient dû partir couper du bois pour l'hiver à venir. D'après un des prisonniers, ils allaient faire ça tous les après-midi jusqu'à la mi-novembre - comme des foutus moldus, avait rajouté l'homme -.

Comme les moldus du début du siècle oui, vu les outils qu'on avait daigné leur fournir. Harry soupira, il était évident que ces travaux avaient surtout pour but de les épuiser, histoire qu'ils soient trop fatigués pour songer à autre chose qu'à dormir. Pour lui, ça avait marché en tout cas. Il était éreinté.

Le groupe des anciens Mangemorts - moins Malfoy qui s'était replié dans leur cellule - discutait tranquillement, visiblement, ils étaient chez eux ici. La plupart des autres prisonniers semblaient soit les admirer, soit les craindre.

Harry se demanda s'il ne devait pas aller les rejoindre quand un prisonnier vint s'installer à côté de lui.

-Faites attention à ces hommes, lui dit-il comme s'il lisait dans ses pensées.

L'homme avait la quarantaine, grand et maigre - mais personne ne semblait avoir le luxe d'être gros dans cette prison -,

il lui fit un sourire doux et triste qui rappela douloureusement Remus à l'Auror.

-A qui ai-je l'honneur ? demanda Harry.

-Louis Djih mais les gens ici m'appellent « Le roi ».

Il tendit une main que Harry serra.

-« Le roi » ? répéta-t-il intrigué.

L'homme haussa les épaules.

-N'y voyez surtout rien de gentil, ce n'est pas le genre d'Azkaban. Ils m'appellent comme ça, à cause de mon numéro et de mon prénom.

Harry baissa les yeux sur le torse de l'homme.

-Seize, murmura-t-il cherchant dans sa mémoire. Le roi français qui s'est fait décapiter ?

-Un érudit ! s'extasia le prisonnier. La plupart des types ici ne savent même pas pourquoi ils m'appellent comme ça. Ils suivent simplement le mouvement.

-Pourquoi dois-je me méfier de Lestrange et des autres ? demanda Harry revenant sur le sujet qui l'intéressait.

Le visage du prisonnier s'assombrit.

-Ils ne sont pas là pour se racheter aux yeux du monde, répondit-il. Ce sont des Mangemorts. Je ne pense pas que vous sachiez vraiment ce que cela signifie...Ils ne cesseront jamais d'être des Mangemorts.

-Voldemort est mort, rappela Harry.

Louis Djih hocha doucement la tête.

-Lui peut être, mais pas son idéal. Ils semblent s'intéresser à vous, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai préféré vous avertir.

Harry sourit. Il était content d'apprendre ce genre de nouvelles. Et aussi soulagé de voir que dans cette prison tout le monde ne semblait pas apprécier la bande à Lestrange.

-Je ferai attention, dit-il.

L'homme se leva et eut un nouveau sourire à la Remus.

-Tant mieux. Vous avez l'air d'un type bien, Sean Harrison, mais personne entre ses murs, ne l'est réellement, n'est ce pas ?

-Ça vaut pour vous aussi ? demanda Harry.

-Pour moi surtout, répondit l'homme puis il s'éloigna.

Harry capta le regard plein de dégout que Yaxley - le secrétaire de Lestrange - posa sur le numéro 16 quand il passa devant leur table. Il pouvait se tromper mais à son avis, Louis Djih devait être un né moldu.

Il se demanda ce que les Mangemorts faisaient aux nés moldus entre ses murs.

Quand il retourna dans sa minuscule cellule, Malfoy était allongé sur sa couchette et lisait. Harry regarda le lavabo avec envie.

-L'eau marche ? demanda-t-il.

-Seulement la froide, fut la réponse laconique de Malfoy. Et elle est rationnée. Quatre litres par cellule et par jour, après elle s'arrête magiquement alors vas-y mollo. Ça sert pour les toilettes aussi.

C'était la plus longue tirade que Malfoy ait prononcée depuis son arrivée mais il n'avait pas lâché son livre pour autant.

-Je ferai attention.

-Tu peux utiliser mon savon aussi, reprit Malfoy toujours sans le regarder.

Harry fut surpris.

-Merci, murmura-t-il.

-Je ne supporte pas la puanteur et le manque d'hygiène, fut la réponse du blond, et tu pues Quarante deux.

Harry serra les dents.

-Peut-être que tu puerais aussi, si tu avais passé une journée comme la mienne, répliqua-il.

Malfoy ne prit plus la peine de lui répondre, Harry se lava à l'eau froide et utilisa sciemment toute l'eau. Il espérait que Malfoy se lèverait dans la nuit pour boire et qu'il se retrouverait à sec. C'était puéril mais il s'en fichait.

Quand il fut allongé sur sa couchette, il essaya de se calmer. Il toucha sa baguette qu'il avait mise sous son oreiller et cela l'aida un peu. Demain, il lui trouverait une meilleure cachette. Cela ne faisait qu'une journée et déjà il perdait son sang-froid envers Malfoy.

Il aurait voulu resté indifférent et détaché mais sa haine envers l'ancien serpentard menaçait de revenir au premier plan.

Il fallait qu'il se rapproche du blond, pas qu'il s'en fasse un ennemi.

Mais il m'a trahi ! Cette enflure a tué et torturé des gens et il a la belle vie à Azkaban !

-Malfoy, arrête de m'appeler Quarante-deux. J'ai un nom, dit-il alors que les lumières s'éteignaient automatiquement une à une dans la prison.

Il crut que Malfoy n'allait pas lui répondre mais il le fit finalement et sa voix résonna dans le noir, collant des frissons à Harry.

-Tu es à Azkaban à présent. Ton nom n'a plus d'importance, ni même ce que tu es. Pour moi et pour les autres, tu n'es plus qu'un numéro. C'est ça, Azkaban.

L'Auror ne répondit rien mais garda les yeux grands ouverts.

Il voulait partir d'ici.

A suivre ...