Disclamer : Rien ne m'appartient

Titre : Reckless Abandon

Auteur : DreamersTales

Traducteur : Ange Phoenix

Bêta : Antidote

Résumé : Merlin avait l'habitude de tenir Arthur à l'écart des ennuis, sans que le prince ne s'en aperçoive bien sûr. Mais quand c'était à son de se mettre à l'abri du danger, il n'était pas aussi au courant des choses qu'il aimerait le croire, laissant la tâche à ses proches. Une série de OS mettant en vedette nos favoris de Camelot et leur mission de garder un sorcier désintéressé en sécurité à tout prix.

Avancée de la fanfiction originale : 18 chapitres, en cours

Autorisation : J'ai l'autorisation de traduire toutes les fanfictions de l'auteur !

Note : N'hésitez pas à me rejoindre sur discord, le lien est sur mon profil !


Reckless Abandon


OS 2


C'était comme si la nuit avait duré une éternité. Merlin avait essayé de dormir, il avait essayé pendant des heures en fait. Et pourtant, plus le temps passait, plus il se tournait et se retournait. Au moment où la lumière du soleil avait commencé à filtrer dans sa chambre, le jeune sorcier avait abandonné l'espoir de se reposer avant le début de sa journée.

Une sourde douleur se répandit dans sa tête et Merlin se força à se lever, sachant que même s'il était épuisé, il ne serait pas en retard pour réveiller Arthur. Ses mouvements étaient lents et lourds alors qu'il fouillait dans une pile de vêtements qu'il n'avait pas encore fait plus que jeter dans un coin.

Changeant ses draps, ses yeux dérivèrent sur son épaule gauche et le côté de sa poitrine, les dernières ecchymoses de la visite de Sir Silas quelques semaines auparavant s'estompant finalement alors qu'il enfilait une tunique et prenait un foulard dans la pile de linge.

Étouffant un bâillement en sortant de sa chambre, Merlin trouva le médecin déjà debout et vaquant à ses occupations. Un fouillis de fioles de verre remplissait la majorité de la table, tandis que le reste était couvert de piles de livres. Il semblait que l'homme était en train de réarranger l'une de ses armoires, mais le sorcier était trop fatigué pour se donner la peine de lui demander lorsque l'aîné leva les yeux de son travail vers son pupille.

« Bonjour. Tu as l'air bien reposé. » Fronçant les sourcils devant le sarcasme, le garçon se laissa tomber sur un tabouret et s'affala contre la table, souhaitant déjà que la journée soit terminée.

« Je n'ai pas pu dormir la nuit dernière, » marmonna-t-il, laissant tomber sa tête entre un ensemble de flacons et un mortier alors que Gaius se déplaçait de l'autre côté.

« Une raison particulière ? » demanda l'aîné alors que Merlin inclinait la tête et l'observait tandis que ses lèvres bougeaient en un compte silencieux tandis que ses doigts effleuraient le dessus de ses livres.

« À part arriver en retard parce qu'Arthur avait besoin de faire polir son armure à la dernière minute ? Non, je ne pense pas » grommela-t-il, la joue appuyée contre les planches de bois tandis que ses yeux se fermaient.

« Tu es un peu pâle », commenta le médecin en s'approchant, les yeux du garçon s'ouvrirent avant que Merlin ne se redresse à contrecœur. « Tu étais dans la ville basse il y a quelques jours, peut-être... »

« Je vais bien », interrompit le sorcier, secouant un peu la tête et grimaçant à cause de la douleur qui s'était installée derrière ses yeux. « Je suis juste fatigué, c'est tout » assura-t-il, bien que son mentor ait laissé échapper un rire douteux qui indiquait son incrédulité. Gaius ne dit rien d'autre à ce sujet et plaça un petit plat devant le garçon qui manquait d'appétit. « Merci », murmura-t-il, ramassant sa cuillère tandis que le médecin s'éclaircissait la gorge.

« Tu devrais peut-être prendre ça à emporter », conseilla-t-il alors que des yeux bleus l'interrogeaient.

« Pourquoi ? »

« Tu seras en retard sinon. »

Regardant la lumière du soleil qui traversait le sol de la pièce en bande, le garçon laissa échapper un juron silencieux avant d'engloutir deux cuillerées de son petit-déjeuner dans sa bouche. « Merci, Gaius ! » cria-t-il à travers la nourriture en se levant rapidement et en attachant l'écharpe autour de son cou tout en se dirigeant vers la porte.

« Fais attention à ne pas t'étouffer ! » avertit-il alors que le sorcier déglutissait et toussait, jetant un coup d'œil par-dessus son épaule avec une expression penaude.

« Je vais bien. » Il fit un signe de la main, la voix rauque alors qu'il fermait la porte sur son mentor qui marmonnait à son sujet.

Se frayant un chemin à travers les couloirs déjà animés et entrant dans la cuisine, le serviteur fut soulagé de trouver le plateau d'Arthur déjà préparé et posé pour lui. S'en emparant et se glissant dans le couloir, Merlin se dirigea vers les appartements du prince. Dans sa précipitation, le mal de tête s'était réveillé, se transformant en une douleur intense. Le sorcier s'arrêta devant les appartements d'Arthur et hésita, prenant une lente inspiration et ravalant son malaise.

Poussant la porte et se préparant pour la journée, Merlin plaça le plateau sur la table avec peu de soin, le bruit de la vaisselle résonnant dans la pièce silencieuse alors que la masse sous les couvertures du lit tressaillait.

Un faible gémissement se fit entendre et alors que le sorcier s'approchait des fenêtres, il se retourna pour trouver le blond avec sa tête à moitié sous un oreiller et son bras qui pendait sur le côté. Peut-être ne se sentait-il pas au mieux de sa forme, mais le garçon n'avait pas pu résister à l'opportunité qui s'était présentée à lui. Il cacha son sourire et ouvrit les rideaux pour permettre à la lumière du soleil d'inonder la pièce.

L'effet fut immédiat, le corps du prince se mit à bouger, ses yeux se fermèrent et il tira l'oreiller sur son visage. « Merlin ! » Le cri étouffé était facile à déchiffrer alors que le visage du serviteur se fendait d'un sourire, s'approchant de lui alors que ses yeux bleus louches le regardaient avec colère.

« Bonjour, Arthur », dit-il joyeusement, passant à côté du lit et marchant vers l'armoire. « Il y a beaucoup de choses à faire aujourd'hui », continua le garçon, tirant la porte en bois et récupérant des vêtements pour le prince alors que le lit grinçait derrière lui.

« Dois-tu toujours être si détestable le matin ? » Jetant un coup d'œil par-dessus son épaule à la plainte, le sourire de Merlin s'élargit en un rictus à la nature ébouriffée des cheveux du blond.

« Devez-vous toujours être si grincheux ? »

« Je ne suis pas grincheux ! » claqua Arthur alors que le serviteur se détournait.

« Vous auriez pu me tromper », murmura-t-il pour lui-même alors que le lit grinçait à nouveau sous l'effet du mouvement du prince.

« As-tu nettoyé mon armure la nuit dernière ? »

« Votre armure ? » demanda Merlin, en retenant son amusement devant l'homme groggy qui s'étendait devant lui. « Je savais que j'avais oublié quelque chose. »

« Tu as oublié ? » Le prince resta bouche bée, tous les signes de sommeil disparaissant de son visage alors qu'il fixait le serviteur.

« C'était important ? » demanda-t-il, feignant son plus bel air d'innocence alors qu'Arthur bafouillait sous le choc.

« Important ? Bien sûr que c'était important, Merlin ! »

« En fait, maintenant que j'y pense, je l'ai fait. »

« Tu... » Arthur se coupa lui-même, un regard furieux se posant sur le serviteur qui restait aussi innocent que jamais. Alors qu'il aurait préféré se reposer la nuit précédente, il trouvait qu'énerver le blond offrait un sens de l'amusement qui aidait à soulager la tension. « Je devrais te faire mettre au pilori », le menaça le prince en pointant un doigt vers lui avant de s'approcher et de refuser de regarder le serviteur pendant que l'homme l'aidait à s'habiller.

Jetant un regard noir à Merlin quand il eut terminé, le prince s'assit à table et enfonça sa fourchette dans une de ses saucisses pendant que le garçon s'occupait de faire son lit. Le moment de plaisir s'estompa plus vite que le sorcier ne l'aurait souhaité alors qu'il tirait sur un côté de la couverture tandis que sa poitrine se resserrait et qu'une toux s'échappait de sa bouche.

Tournant la tête et étouffant le bruit, Merlin jeta un coup d'œil vers le prince quand celui-ci commença à parler. « Je dîne avec mon père et Morgane ce soir après avoir testé les chevaliers. » Mâchant un morceau de pain, le blond se retourna et regarda le serviteur. « Alors, assure-toi que mes bottes soient propres. La dernière fois, tu as laissé de la boue dessus. »

Alors qu'il retournait à sa nourriture, Merlin rétrécit ses yeux vers lui, retenant ce qu'il voulait dire sur le fait qu'il avait été celui qui avait marché dans la flaque d'eau après que Merlin les ait déjà nettoyées. « Je veux aussi un bain avant cela, après avoir été sur le terrain », continua-t-il alors que le sorcier redressait les oreillers et toussait à nouveau, le mouvement brusque faisant monter la douleur dans sa tête.

Levant le regard pour répondre, il trouva des teintes bleues agacées qui le fixaient. Il se racla la gorge et se détourna, commençant à rassembler le linge qui avait été laissé dehors la nuit précédente. Il pouvait déjà dire que la journée allait être longue et il n'était avec le prince que depuis quelques minutes.

La matinée s'était éternisée, les tâches fastidieuses s'enchaînant les unes après les autres, et Merlin avait du mal à les accomplir. Normalement, ce ne serait rien, mais son manque de repos avait rendu la plus petite tâche presque impossible.

Il était léthargique et de mauvaise humeur depuis le début, mais alors qu'il se tenait sous le soleil qui le frappait, le sorcier se sentait encore plus mal. La douleur dans sa tête avait doublé, devenant une douleur lancinante qui refusait d'être ignorée, et un poids lourd s'était installé sur sa poitrine.

« Veux-tu te dépêcher ? Cela aurait dû être fait correctement dès la première fois », gronda Arthur, se déplaçant où il se tenait tandis que Merlin ajustait l'une des sangles de son armure. Au lieu de lui répondre, le serviteur serra le cuir et regarda le prince bouger une ou deux fois, pour tester la façon dont il se sentait.

« Cela devrait être quelques combats rapides. Ils se sont bien débrouillés, mais ils sont loin d'être prêts à être adoubés. Ils sont idiots d'essayer », déclara le blond, jetant un coup d'œil sur le terrain d'entraînement où plusieurs hommes s'entraînaient les uns avec les autres.

« Peut-être qu'ils vont vous surprendre », proposa Merlin, se détournant pour tousser, ses poumons brûlant alors qu'il tirait sa main vers le haut et se penchait tandis que le bruit s'échappait de lui.

« Es-tu malade ? » demanda Arthur quand le garçon se redressa, un frisson le traversant alors qu'il rencontrait le regard sévère de l'autre.

« Quoi ? Non. » Il secoua la tête, se retournant et récupérant l'épée du prince.

« Alors, arrête de tousser. »

« On ne peut pas simplement arrêter de tousser, ce n'est pas comme ça que ça marche. »

Avec un soupir agacé et un roulement des yeux, Arthur arracha l'épée des mains du garçon et la glissa dans son fourreau. En reculant d'un pas, la poitrine du sorcier se contracta à nouveau et il se détourna, une main serrée sur sa bouche pour supprimer la prochaine toux qui était déterminée à sortir.

« Merlin ! »

« Vous ne pouvez pas l'arrêter comme ça, Arthur ! » grogna le garçon, ravalant la douleur que la crise avait provoquée alors que le prince le regardait fixement.

« Toutes mes bottes ont besoin d'un bon nettoyage, va faire ça. »

« Toutes ? » Merlin le fixa du regard, trouvant que la clarification n'avait servi qu'à recevoir un regard amusé à ses dépens.

« Oui, Merlin, ai-je bégayé ? Si tu ne peux pas arrêter ce son infernal, tu peux aussi bien le faire ailleurs. Je ne peux pas te laisser me distraire. »

« Vous distraire ? Je croyais que vous aviez dit que ce serait des combats rapides et faciles ? » répliqua-t-il, l'irritation montant en lui.

« Ils le seront, mais une distraction est une distraction et un combat reste un combat, aussi facile soit-il ». Commençant à argumenter, une autre courte toux arrêta ses paroles et fit froncer les sourcils du blond dans sa direction. « Vas-y, Merlin. Assure-toi juste d'avoir fini et d'être de retour avant que je ne finisse. »

« Bien », marmonna-t-il, trop fatigué pour se battre contre lui alors qu'il commençait à s'éloigner.

« Oh, et réjouis-toi, Merlin ! Tu es un peu grincheux aujourd'hui ! » l'interpela Arthur, un large sourire sur son visage alors qu'il se dirigeait vers ses hommes.

Toussant dans sa main, Merlin en profita pour se couvrir la bouche, ses yeux devenant dorés. « Eorðe ac stanas. » Regardant derrière lui, le sorcier vit le pas suivant d'Arthur flancher et le prince se précipitait en avant, l'homme étant forcé de tendre les bras et de se stabiliser pour ne pas tomber à terre, sur le visage.

Alors qu'il se redressait, plusieurs des hommes qui s'étaient entraînés cachaient leurs rires, tout comme Merlin lui-même, le garçon faisant demi-tour et se frayant un chemin dans les couloirs animés de la citadelle.

Le sorcier n'avait aucun problème à quitter le terrain, il était même heureux d'être à l'abri du soleil. Mais ce sentiment fut rapidement atténué lorsqu'il réalisa la quantité de travail qui l'attendait.

Entrant dans la pièce vide avec des épaules affaissées et des pieds qui traînaient, Merlin s'arrêta et regarda autour de lui. La pièce était vide, et elle le serait pour un moment. En serrant les lèvres et en regardant derrière lui, le garçon ferma la porte et poussa son dos contre elle, ses yeux scintillèrent vers un or étincelant.

Comme si des mains invisibles travaillaient avec lui, plusieurs bottes commencèrent à se nettoyer toutes seules tandis qu'un sourire fatigué se dessinait sur le visage du garçon. L'idée était imprudente, et certaine de lui attirer des ennuis si quelqu'un la découvrait, mais alors qu'il s'installait et récupérait l'une des bottes immobiles pour travailler lui-même, il découvrit qu'il ne s'en souciait pas tant que ça. Il gardait un œil sur la porte et un autre sur sa magie pendant qu'il travaillait, la tâche allant plus vite qu'il ne l'avait pensé alors que les bottes s'alignaient et que Merlin les regardait avec satisfaction.

Le travail étant terminé et Arthur toujours sur le terrain, Merlin avait du temps devant lui, ce qui était devenu rare pour lui récemment. Revenant dans les couloirs animés et restant le plus à l'écart possible, Merlin ne voulait rien de plus que de passer ce temps précieux dans le silence de sa chambre.

Plus la journée avançait, plus le sorcier sentait son corps se révolter contre son manque de repos de la nuit précédente. Il avait déjà été privé de sommeil en d'autres occasions, mais il semblait incapable d'y faire face aussi bien cette fois-ci. Son corps se traînait, la chaleur était devenue insupportable, et la douleur constante dans sa tête avait depuis longtemps dépassé sa durée de vie.

Au moment où il atteignait les appartements du médecin, Merlin pouvait à peine garder les yeux ouverts. Il savait qu'il devait retourner auprès d'Arthur, pour être là dès qu'il aurait fini, mais il avait fini son travail tôt et la tentation de quelques minutes de repos avant de continuer sa journée était trop bonne pour la laisser passer.

« Merlin, bien, tu es de retour. J'ai besoin que tu fasses quelques livraisons pour moi aujourd'hui », parla Gaius quand le garçon franchit la porte.

« Peuvent-elles attendre plus tard ? » demanda-t-il calmement, en entrant dans la pièce alors que l'aîné levait les yeux vers lui. « Je n'ai pas beaucoup de temps avant qu'Arthur ne veuille que je revienne et cette douleur dans ma tête ne veut pas partir », murmura-t-il, s'affaissant sur l'un des tabourets alors que le médecin se rapprochait.

« Honnêtement, il n'avait pas vraiment besoin de moi, mais bien sûr, c'est aujourd'hui qu'il me fait faire absolument tout ce qu'il veut », continua-t-il, ses yeux commençant à brûler alors qu'il laissait tomber sa tête dans ses mains et pressait ses doigts contre ses tempes.

« Merlin, regarde-moi. » Gaius insista alors que la tête du garçon se levait faiblement et qu'il trouvait des yeux inquiets qui le fixaient. « Tu as l'air affreux. »

« C'est censé me faire me sentir mieux ? » demanda-t-il sèchement, commençant à se redresser avant qu'une toux ne le fasse se plier.

« Je ne pense pas que ce soit seulement dû à ton manque de sommeil la nuit dernière, Merlin » commença le médecin, s'éloignant de son patient et fouillant dans ses potions derrière lui. « Après avoir été dans la ville basse, je ne peux ignorer la possibilité que... »

« Gaius, vraiment, je vais bien », l'interrompit Merlin, fermant les yeux et se frottant à nouveau les tempes. « Je ne suis pas malade, je suis juste fatigué. Entre Arthur et l'épidémie, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour me reposer. J'ai juste besoin que cette douleur disparaisse et ça ira mieux. Je ferai les livraisons pour vous après qu'Arthur soit parti dîner avec son père. »

Comme il ne reçut pas de réponse, Merlin ouvrit les yeux et fixa une fiole teintée de vert qu'il tenait devant lui. « Bois ça, ça va aider ta tête épaisse. » Gaius donna des instructions, un soupçon d'agacement dans ses mots alors que le sorcier prenait la fiole et descendait rapidement son contenu.

Le goût amer qu'il laissa dans sa bouche lui arracha un visage dégoûté, le garçon rendant la fiole à l'aîné. « Ça a vraiment un goût terrible. » Il grimaça, avalant la saveur.

« Peut-être, mais ça marche », répondit l'homme avec un regard pointu que Merlin s'était efforcé d'ignorer.

Se levant du tabouret, le sorcier vacilla un moment alors qu'une autre quinte de toux se faisait entendre, une main s'agrippant à la table à côté de lui alors qu'il se battait contre son corps. Lorsqu'elle passa et que le garçon se redressa, il put sentir le regard pressant du médecin qui le transperçait.

« Je vais bien » marmonna-t-il, sa tête en nage alors qu'il montait les marches vers sa chambre et poussait la porte, trébuchant vers son lit. Sans réfléchir, Merlin s'effondra sur le matelas, ses yeux étaient déjà fermés avant que sa tête ne touche l'oreiller.

Il ne resterait que quelques minutes. Juste assez longtemps pour que la potion qu'il ait prise fasse effet et le débarrasse de la douleur lancinante qui s'était aggravée avec sa dernière quinte de toux. Une fois la douleur disparue, il se lèverait et continuerait son travail. Arthur n'aurait jamais besoin de le savoir.

S'installant dans un demi-étourdissement relativement confortable, Merlin garda le compte des minutes qui passaient pendant qu'il se reposait. Ou du moins, il le pensait. Il n'était pas sûr du moment où il s'était assoupi, mais il savait à quelle minute il avait été réveillé. Quelque chose était tombé dans l'autre pièce, quelque chose de lourd s'écrasant sur le sol qui avait tiré le sorcier de son sommeil.

Clignant des yeux vaguement, Merlin se sentait pire qu'avant. Chaque centimètre de son corps lui faisait mal comme s'il avait passé deux jours à traîner sans fin dans les bois. La douleur dans sa tête s'était estompée, mais elle avait été remplacée par une douleur dans sa gorge et une brûlure dans sa poitrine. Quelque chose d'important s'était glissé dans l'esprit du sorcier alors que ses yeux commençaient à se refermer, mais comme il n'arrivait pas à savoir ce que c'était exactement, il se laissa aller à l'appel du sommeil.

« Merlin ! » Les yeux du garçon s'ouvrirent brusquement lorsque la porte s'ouvrit et qu'Arthur entra, le choc et la fureur se disputant la place sur le visage du blond qui fixait le serviteur.

« Que fais-tu ? » exigea-t-il alors que Merlin le regardait, en essayant de comprendre pourquoi exactement on lui criait dessus dans sa propre chambre. « Pourquoi dors-tu en plein milieu de la journée ? » cracha Arthur, agitant les bras dans tous les sens et fixant le sorcier, la colère étant l'expression qu'il avait finalement choisie. « Je savais que tu étais paresseux, mais là, c'est trop, même pour toi ! »

Se relevant avec des bras tremblants, Merlin grimaça et jeta ses jambes sur le côté du lit, toujours incertain de ce qui se passait. « Pourquoi êtes-vous ici ? » demanda-t-il, son cerveau étant dans le brouillard alors que le blond le fixait dans un silence stupéfiant.

« Pourquoi suis-je ici ? » répéta-t-il, sa voix inhabituellement calme comme il faisait un pas de plus. « Merlin, je suis en retard pour le dîner avec mon père parce que mon pathétique serviteur paresse au lit alors qu'il est censé travailler ! C'est pourquoi je suis ici ! »

Clignant des yeux, la journée revint au garçon tandis que les yeux de Merlin s'élargissaient d'horreur. Oh dieux, oh enfer. « Arthur, je suis tellement désolé », commença-t-il, en se soulevant du lit. « Je ne voulais pas... »

Alors qu'il se tenait debout, les mots manquèrent alors que son monde s'effondrait autour de lui tandis qu'une vague de vertiges faisait que le sol s'était précipité à sa rencontre. Avant qu'il ne le fasse, deux mains s'étaient levées et avaient attrapé les épaules du sorcier, l'empêchant de rejoindre le sol.

« Merlin ! »

Une autre quinte de toux se répandit dans le garçon, son corps se tendit et il se pencha en avant pour s'écraser contre le blond, sa tête se pressant contre son épaule tandis que les mains autour de lui se resserraient.

« Désolé... » bredouilla-t-il, à peine conscient qu'Arthur l'avait repoussé jusqu'à ce qu'il soit à nouveau assis sur son lit.

« Pourquoi diable ne m'as-tu pas dit que tu étais malade ? » exigea le prince, ses mains maintenant toujours l'autre stable alors que Merlin grimaçait, le niveau de sa voix ramenant la douleur dans sa tête.

« Je ne le suis pas » murmura-t-il doucement, bien que même lui ait cessé d'y croire après les dernières minutes.

« Je peux sentir la chaleur qui se dégage de toi, Merlin, tu as de la fièvre, idiot », le réprimanda Arthur, s'éloignant finalement de lui et le regardant d'un air agacé. Plutôt que d'objecter, Merlin toussa à nouveau, son corps se contractant alors qu'il frissonnait.

« Arthur ? » Levant les yeux à la voix, Gaius resta figé dans l'embrasure de la porte et son regard alterna entre les deux avant qu'une compréhension ne s'abatte sur lui. « Il n'a jamais repris le travail, n'est-ce pas ? »

« Non, il ne l'a pas fait » se moqua Arthur, croisant ses bras sur sa poitrine.

« J'ai peur que ce soit de ma faute. Merlin m'a aidé il y a quelques jours avec une épidémie dans la ville basse, et il semble qu'il ait attrapé la même maladie qui se répandait », expliqua Gaius, jetant un regard vers le sorcier qui était toujours assis sur le bord de son lit.

« Pourquoi ne m'a-t-il pas dit qu'il était malade ? »

« Le garçon est têtu. »

« Et juste ici » croassa Merlin. Sa voix était tendue alors qu'il essayait de déglutir en dépit de la rugosité de sa gorge. « Si vous voulez parler de moi, allez au moins dans l'autre pièce. »

« Tu aurais dû dire quelque chose, espèce d'idiot. Je t'ai même demandé si tu étais malade et tu as dit non » claqua le blond, la désapprobation complète et totale dans son regard faisant baisser la tête au garçon.

« Je pouvais encore travailler, alors je l'ai fait » déclara-t-il simplement, se repliant sur lui-même alors qu'une nouvelle quinte de toux l'envahissait. Le son résonnait fortement dans ses oreilles, sa poitrine brûlait comme si elle avait été enflammée alors qu'il serrait les mains, les larmes lui montaient aux yeux à cause de la force de la crise. Il avait vu les familles qui avaient souffert de la maladie, mais il n'avait pas pensé que c'était si grave. Il se sentait malheureux, et quand la crise se calma finalement, il était fatigué et haletant.

« Merlin. »

Une main se posa sur l'épaule du garçon et quand il leva les yeux, il trouva Gaius planant au-dessus de lui, une tasse à la main. Il la prit avec précaution et but, l'eau à l'intérieur faisant son chemin dans sa gorge sèche, soulageant un peu la douleur dans sa poitrine.

Baissant la tasse un moment plus tard et regardant à travers la pièce, les deux hommes le fixaient en silence. Gaius avait une expression d'inquiétude tandis qu'Arthur gardait un masque sévère, ses yeux passant sur le serviteur avec un froncement de sourcils crispé.

Le médecin prit la tasse du garçon lorsqu'il eut terminé tandis que le prince se déplaçait, se tenant à l'écart. « Vous veillerez sur lui, je présume ? »

« Bien sûr. » Gaius hocha la tête alors qu'Arthur se dirigeait vers la porte.

« Qu'allez-vous faire ? » appela Merlin alors que le blond se retournait et lui lançait un regard irrité.

« Je vais trouver quelqu'un pour faire ton travail. »

« Personne ne peut faire mon travail », marmonna le sorcier, baissant la tête. « Vous ne savez même pas ce qu'est mon travail » ajouta-t-il doucement quand la main de Gaius se tendit et le poussa.

« Je suis sûr que je peux trouver quelqu'un qui n'arrive pas en retard pour tout », commenta le prince sèchement alors qu'une petite moue se formait sur les lèvres du serviteur.

« Ce n'est pas juste, vous êtes aussi en retard à certains moments. »

« Oui, je le suis, parce que mon valet ne peut pas être dérangé pour arriver à l'heure. Ou de m'informer quand il est malade. »

Commençant à répliquer à cela, ses mots furent coupés par une autre série de toux, les yeux de Merlin se fermèrent alors que son corps s'agitait dans l'action. La main de Gaius se posa sur son bras et guida le garçon jusqu'à ce qu'il soit allongé sur le côté, sa tête contre l'oreiller alors qu'il respirait difficilement. Des yeux à moitié fermés rencontrèrent le regard du prince, qui avait une expression tendue, lui faisant froncer les sourcils avant que ses mains ne se crispent en poings et qu'il ne détourne le regard, fixant le sol.

« Je ne voulais pas vous mettre en retard... J'avais l'intention d'être là... » murmura-t-il, l'épuisement l'envahissant alors qu'Arthur levait les yeux, son expression s'adoucissant avant qu'il ne se détourne avec un soupir.

« Je sais. »

Fermant complètement les yeux, Merlin sentit la main sur son bras s'éloigner alors que leurs voix calmes le ramenaient vers le sommeil. Ce fut tout sauf reposant, le garçon se tournant et se retournant jusqu'à ce qu'il se réveille avec une autre quinte de toux, son corps se levant brusquement quand un tissu tomba sur ses genoux.

Lorsque la quinte se calma, il se rendit compte que Gaius était à côté de lui, une main réconfortante contre son dos tandis que le sorcier chassait l'humidité qui s'accumulait dans ses yeux. Regardant vers l'entrée où sa porte était partiellement ouverte, il se retourna vers l'aîné assis à côté de lui.

« Arthur est parti ? » demanda-t-il, sa voix se brisant dans l'effort.

L'homme hocha la tête en réponse, l'inquiétude pour son pupille se lisant dans ses yeux. « Il y a un certain temps, oui. »

Hochant à peine la tête, Merlin commença à s'allonger avant de se relever, son cœur s'emballant tandis qu'il regardait les fenêtres sombres. « Les livraisons », souffla-t-il, baissant la tête alors que le mouvement soudain faisait tourner la pièce autour de lui.

« Ne t'inquiète pas pour ça, je m'en suis occupé », lui assura le médecin, en poussant sur ses épaules pour qu'il s'allonge.

« Je suis désolé, Gaius. J'ai dit que je m'en occuperais, » s'excusa doucement Merlin, les larmes brûlant à nouveau ses yeux alors que la main de son mentor tapotait son bras.

« Ne t'énerve pas pour une telle chose, tu ne peux pas aider en étant malade. »

« Arthur est probablement furieux », murmura-t-il, fermant à nouveau les yeux et s'enfonçant dans l'oreiller en frissonnant. À un moment donné, ses bottes avaient été retirées et sa couverture avait été étendue sur lui, la familiarité et le confort le détendant alors qu'il s'installait.

« Je crois qu'il était plus inquiet qu'autre chose », corrigea le médecin, un petit sourire sur le visage lorsque le sorcier leva les yeux vers lui.

« Inquiet de savoir qui il va tourmenter, j'en suis sûr, » dit-il, bien qu'il n'y ait pas de durs sentiments exprimés avec cela. Arthur s'était-il inquiété pour lui ? Il ne pouvait presque pas croire une telle chose, mais alors le ton d'irritation de ne pas avoir été informé qu'il était malade lui était venu à l'esprit, et la façon dont il l'avait soutenu quand il s'était effondré.

Le son de l'eau s'égouttant dans un bol tira le sorcier de son étourdissement, le tissu qui était tombé fut replacé contre son front avec la sensation de l'eau rafraîchissant sa peau brûlante. Merlin ferma les yeux et inclina sa tête vers le médecin, sa joue frôlant sa main.

« Désolé pour ça... » marmonna-t-il, commençant déjà à s'éloigner à nouveau lorsque la main bougea, s'installant dans le désordre des cheveux noirs du garçon.

« Tu n'as pas à t'excuser, contente-toi de guérir », dit gentiment l'aîné, ses doigts bougeant doucement alors que le sorcier se rapprochait du son de la voix de l'homme.

« Merci... »

« Repose-toi maintenant, Merlin », l'encouragea Gaius, ses doigts se déplaçant une fois de plus dans ses cheveux alors que le garçon s'abandonnait à l'appel du sommeil, sombrant finalement dans un sommeil paisible grâce à la sécurité qu'il ressentait du au fait que son mentor était à ses côtés.


Et voici le deuxième OS, en espérant qu'il vous ai plu !