Les drabbles sont des textes courts de 100 mots pile. Juste des mini scénettes ou une pensée peu développées. J'aime bien en écrire. C'est rapide, ça détend, et certains me donnent des idées à possiblement développer.

Il m'arrivera de publier des compilations des drabbles que j'écris, chaque fois que j'en ai douze (comme une boite d'œufs). Il n'y a pas vraiment de lien ou de continuité entre chacun d'entre eux. Juste, ils concernent un personnage/couple/duo et se passeront dans l'univers canon du manga.

Les drabbles écrits en gras sont classés 18+

Et cette présentation fait aussi 100 mots (trop tentant)

Couple : Minos x Eaque

Au sortir d'une réunion, Eaque s'étira, déverrouillant ses muscles raidis par l'inactivité. Juste à coté, Minos l'observait avec intérêt. Il frissonna lorsqu'Eaque fit craquer ses articulations en soupirant de contentement. Quel son envoutant, irrésistible pour le maitre marionnettiste. Son bas-ventre pulsa, même les lourdes ailes de son surplis se raidirent. Le message était clair, il désirait Garuda.

– Y a un problème ? demanda Eaque hargneusement.

– Nullement très cher. J'admire seulement. As-tu faim ? Car je meurs d'envie que tu me dévores. Me suivras-tu à Toloméa ? suggéra lascivement Minos, charmeur.

Eaque déglutit, saliva même. Comment refuser cette charmante invitation ?

Au moment de pénétrer Minos, Eaque ne rencontra aucune résistance. Quel pied ! Griffon était étroit mais incroyablement flexible. Il n'avait même pas bronché lors de l'intrusion. Son sourire taquin restait éternellement plaqué sur son beau visage, encourageant Eaque à s'enfoncer jusqu'à la garde. Par Hadès, son assurance était énervante.

– Alors ?

– Pour un nordiste, t'es chaud à l'intérieur, provoqua Eaque, espiègle.

– Le charme des nordistes, c'est la chaleur de leurs foyers. Fais donc comme chez toi, très cher.

– Volontiers, je vais faire le tour du proprio, approuva Garuda en commençant à bouger.

Il avait définitivement trouvé son meilleur partenaire.

Eaque se tournait et se retournait sur le lit inconfortable du Griffon. Matelas trop mou, literie insuffisante, oreillers inadaptés, impossible de fermer l'œil. S'il n'y avait pas Minos, il aurait déjà mis les voiles vers son domaine.

Minos justement, ses épaules blanches dénudées qui dépassaient du drap, sa longue crinière soyeuse qui reposait sur son dos, et son visage paisible, angélique même, si différent de ce qu'il montrait en journée, tantôt hautain, tantôt coquin. Là, il était magnifique, terriblement attirant. Juste pour l'observer, le sentir, Eaque n'irait nul part.

Amoureux, il se rallongea, tête nichée dans le cou du Griffon.

– Tu as peur de mourir ?

La question soudaine surpris Minos. Il se redressa subitement, se tirant des bras d'Eaque qui lui caressait ses cheveux, jetant un froid sur leurs corps. Garuda grogna d'inconfort et tira sur le bras de Griffon pour le ramener vers lui.

– Nous sommes des spectres, rappela Minos. Nous vivons et nous battons pour le Seigneur Hadès en échange de la vie éternelle.

– Moi, j'veux pas mourir.

– Mon très cher Garuda aurait-il une faiblesse ? se moqua Griffon.

– Evidemment crétin. C'est toi, je voudrais pas te faire de peine.

Touché, Minos entoura Eaque de ses bras.

– Si tu pouvais faire un vœu, que demanderais-tu ? demanda Minos.

– La puissance suprême, répondit immédiatement Eaque.

– Tu ne songes qu'à tes muscles, répliqua Griffon déçu.

– J'avoue, j'aime mon corps viril et bien bâti. Je veux surtout être assez fort pour défendre notre Seigneur, gagner la guerre et vivre éternellement avec toi, confessa Garuda, regard fuyant.

Minos sourit, touché. Il lui prit la main et entrelaça leurs doigts.

– Et toi ? demanda également Eaque. Que souhaiterais-tu ?

– Que ton cul reste ferme et attrayant siècle après siècle.

– Tu ne penses qu'à ça, répliqua Garuda blasé.

– Chacun ses vices, très cher.

– Tu as déjà couché avec un homme avant moi ? demanda Eaque d'un ton clairement jaloux.

Sa grimace fit sourire Minos. Il adorait lorsque son rapace sortait ses serres de possessivité.

– Non, mais avec des femmes, oui.

– C'était comment ?

– Banal et ennuyeux, haussa les épaules Griffon. Et toi donc, mon cher ?

– J'ai essayé de tout. Fille, garçon, travesti, de tout âge.

– Et bien, siffla d'admiration Minos. Tu t'ennuies pas trop aujourd'hui ?

– Compare pas de vulgaires piquettes à un grand cru. Je suis juge maintenant, je prime la qualité.

– Et moi l'érotisme excentrique, précisa langoureusement Minos, jambes écartées.

– Minos, puis-je demander ton avis sur une âme ?

Eaque avait pénétré le premier tribunal, vêtu de sa robe de fonction. Minos avait peu l'occasion de le voir ainsi, si formel, professionnel. Même sa chevelure, qu'il avait l'habitude de voir en nid de poule, n'était pas en bataille. On jurait presque qu'il était un homme discipliné et appliqué. Certes, Eaque ne lésinait pas ses fonctions de juge, mais il préférait largement se mettre à l'aise, s'entrainer, se dépenser que de rester assis.

Le voir ainsi était déstabilisant pour Minos, mais pas déplaisant.

– Mais avec plaisir, très cher, sourit largement Griffon.

Les deux plumeaux profitaient d'un moment de détente dans les luxueuses thermes de Toloméa.

– Minos, penses-tu à moi lorsque nous ne sommes pas ensemble ? demanda Eaque, sa tête sur l'épaule bien-aimée.

– Tu deviens romantique ? ricana Griffon

– Réponds, crétin.

– Et bien, lorsque je juge, je suis plus concentré sur mon travail. Mais par moment, mon corps me rappelle que tu me manques et que j'ai hâte de te retrouver.

– C'est juré ? Tu ne regardes jamais ailleurs ?

– C'est toi que j'aime, d'accord ? spécifia Minos en embrassant les cheveux indigo. Rassuré, mon chéri romanesque ?

– Oui, splendide enflure.

Eaque ne pouvait bouger que ses orteils et sa tête. Minos l'avait bien eu, le fourbe ! Garuda était secoué de spasmes. Ce vil Griffon s'amusait à chatouiller ses pieds tout en lui offrant une divine gâterie. Torture et délice, du Minos tout craché. Eaque craquait.

Tête en arrière, orteils remuants, verge tendue, dents mordant violemment ses lèvres, il se retenait de rire et de gémir. Ces stimulations étaient horribles, intenses. Par Hadès, il ne tiendrait jamais.

– Crie, susurra Griffon, accélérant ses mouvements de doigt et de langue.

– AAAAAAAAAAAHAHAHAHAHA, hurla finalement Eaque.

Minos était trop doué, et lui trop sensible.

Minos retint un gémissement. Lui, un spectre de haut niveau, durement entrainé, souffrait de lombalgie. La faute à sa première fonction qui l'obligeait à rester longuement assis. Il tenta bien de cacher son inconfort lors de l'entrainement avec le moqueur Garuda, mais Eaque n'était pas dupe.

– Viens chez moi, l'intima-t-il d'un doigt, mystérieux.

Minos le suivit, méfiant. Il ne laisserait pas Eaque blasphémer sa personne.

– Mets-toi pieds nus, debout ici et fais comme moi.

– Pardon ?

– C'est du yoga. Ça te soulagera.

Une vraie surprise ! Eaque disait vrai. De plus il était patient, beau professeur, et, ouah, très souple.

Affalé sur un sofa de Toloméa, Eaque s'ennuyait. Près de lui, Minos lisait, concentré sur son ouvrage, jambes croisées, posture excitante.

– On baise ?

– Je lis, stipula Minos. Et ton langage grossier me ne donne pas tellement envie.

– J'suis pas un bourgeois.

– C'est pas parce qu'on sort d'une famille de pécore qu'on doit s'exprimer comme eux. Tu es juge des Enfers, sois-en digne.

– Messire Griffon, me feriez-vous l'honneur de me lustrer le manche ? Autrement je me verrai dans l'obligation de souiller vos sanitaires.

– C'est bon, t'as gagné, soupira Minos en refermant son livre

– Vous m'en voyez ravi, mon cher.

Une mission, enfin un peu d'action ! Eaque ne rechignait pas ses fonctions de juge, mais il avait besoin de se dépenser, d'explorer, pas de rester enfermé.

Pandore l'envoyait sur Terre rechercher certains spectres éveillés mais pas encore conscient de leur devoir. Il n'avait pas dormi de la nuit tellement il était impatient.

Au petit matin, prêt à se lever, Eaque sentit quelque chose le retenir.

– Pars pas encore, dit Minos à moitié endormi, ses bras emprisonnant le corps de son amant.

Eaque était de trop bonne humeur pour le chambrer.

– Je reviens vite, trésor, chuchota-t-il en embrassant ses lèvres.