Titre : Mission de protection

Genre : Aventure/Romance

Rating : K+

Résumé : Histoire inspirée de Princesse Mononoke. Lors d'une simple mission de Roy et Riza se retrouvent à courir la montagne avec un bébé afin de retrouver et protéger ses parents. Comme si cela ne suffisait pas, suite à une série d'événements, ils sont envoyés dans le passé et c'est là que les choses deviennent un peu plus compliquées...

Disclamer : FMA ne m'appartient pas T.T

Spoiler : Tous possiblement.

Notes : Coucou ! Voici la suite en avance. Je n'aurais pas le temps de poster demain ;) Bonne lecture ! :D


Chapitre 2


Roy s'éveilla en entendant Riza se lever. Il grommela et tomba sur son regard amusé.

« Nous devrions atteindre le village d'Omaï aujourd'hui. Tachons de nous repérer. »

Elle lui tendit une tasse de café et il la rejoignit, encore emmitouflé dans son duvet. Penchés sur la carte, ils tentèrent de s'orienter. Normalement, ils étaient tous les deux assez bons mais il y avait quelque chose qui ne collait pas.

« Essayons alors de trouver les ruines dans la forêt », proposa finalement Riza.

Ils eurent beau déplier la carte entière, ils ne purent trouver aucune ruine. Malgré leur calcul par rapport à leur temps de marche, ils ne parvenaient pas à savoir où ils étaient.

« Bon, fit Roy. De toute façon, nous devons aller dans cette direction pour rejoindre Omaï. »

Il indiqua le sud et elle opina.

« Faisons cela alors. »

Ils remballèrent leurs affaires et se mirent en route. Ils passèrent la journée à crapahuter en pleine montagne. Lorsqu'ils arrivèrent aux abords d'une nouvelle forêt, ils furent impressionnés par la taille des arbres. Ils étaient de plus en plus immenses. À présent, ils parvenaient à peu près à savoir où ils se situaient sur la carte, beaucoup plus au sud que prévu, et marchaient plein est pour atteindre Omaï.

Alors qu'ils longeaient la crête d'une montagne, un violent coup de vent les arrêta net.

« Ouah », fit Roy en levant les yeux.

Devant eux, des nuages menaçants avançaient dans leur direction à grande vitesse.

« C'est une tempête qui se prépare, déclara Riza. Il faut redescendre au plus vite. »

Il opina et ils prirent le chemin le plus court. Lorsqu'ils parvinrent en bas, la pluie tombait à verse et Riza avait pris Ewen contre elle, le calant dans son manteau, bien à l'abri. Elle le serrait dans ses bras, le protégeant au mieux. Le vent s'était levé et ils arrivaient à peine à voir où ils allaient.

Ils avancèrent un long moment à l'aveuglette, tentant de rejoindre la forêt afin d'être plus abrités. Avec le vent et la pluie, ils furent pourtant incapables de l'atteindre et ils étaient trempés quand ils se sentirent protégés. Ils étaient devant une sorte de mur en pierres et se permirent de souffler ici.

Soudain, Roy vit Riza se décaler. Elle prit sa main et il la sentit glacée dans la sienne. Puis, il entendit une voix et en quelques secondes, ils se retrouvèrent à l'abri dans une maison. Un feu ronflait dans la cheminée et une douce chaleur régnait. Ils ne comprirent pas trop comment ils avaient atterri ici dans le tumulte de la tempête.

« Oh là là ! Oh là là ! fit une femme d'une cinquantaine d'années en les poussant hors de l'entrée. Vous êtes trempés, enlevez moi tout ça. »

Ils ne cherchèrent pas à discuter et Riza obtempéra la première, libérant Ewen. Le bébé pleurait tout contre elle. La femme revint avec un serviette sèche et Riza le lui tendit aussitôt. Heureusement, sous son manteau il avait été assez protégé et se remit vite. Il gazouillait dans les bras de leur hôte involontaire quand Roy et Riza finirent d'enlever leurs manteaux et sacs.

« Merci, bafouilla alors Roy. De nous avoir fait entrer. »

Elle pouffa.

« Je n'allais pas vous laisser dehors. La tempête va durer plusieurs jours, fit-elle en fermant lourd rideau devant la porte d'entrée.

- Merci en tout cas », sourit Riza.

La femme lui rendit son sourire.

« Je suis Elenna et c'est un plaisir de vous accueillir chez moi.

- Roy, se présenta le brun.

- Riza. Nous sommes à la recherche d'Amane Djun et de sa femme, attaqua la jeune femme.

- Oh, mais ils habitent beaucoup plus au nord. Pas très loin de Gaillac.

- Oui, nous y sommes allés, reprit Roy. Mais ils n'y étaient pas et nous avons toutes les raisons du monde de penser qu'ils ont été enlevés. »

Elle eut un air horrifié.

« Quoi ? Mais qui enlèverait Amane et la douce Lys ? Et puis... »

Elle se tourna alors vers le bébé.

« Oui, c'est Ewen, confirma Riza. Nous ne pouvions pas le laisser là-haut tout seul.

- Qui êtes-vous tous les deux ? » reprit la femme.

Roy et Riza échangèrent un regard. Devaient-ils dire qu'ils faisaient partie de l'armée ? Malgré le coup d'état, l'armée n'était pas très aimée dans les environs et ils avaient peur que cela les desservent plus qu'autre chose. Si la femme ne les connaissait pas, ils feraient peut-être mieux de garder le silence.

« Nous sommes des amis d'Amane, expliqua Riza avec naturel. Nous n'avons pas pu venir à la naissance d'Ewen et il était prévu que nous venions cette semaine pour rencontrer ce petit bout, mais à notre arrivée, l'endroit était dans un sale état et Ewen tout seul. Nous avons entendu parler d'un village...

- Omaï, reprit Roy l'air de rien. Donc nous avons continué notre route dans cette direction. Nous avons été surpris par la tempête. »

Elenna passa de l'un à l'autre et secoua la tête de dépit.

« Vous aventurer dans la montagne ainsi était dangereux. Elle ne pardonne pas. Heureusement que je vous ai trouvé. Bon, nous allons d'abord baigner ce petit qui doit se réchauffer. »

Riza approuva tout de suite et Roy se retint bien d'intervenir. Il ne pouvait pas pratiquer l'alchimie ici. Puis, il se dit que s'il était ami avec Amane, il pourrait très bien être un alchimiste en fin de compte. Il faudrait voir avec Riza ce qu'elle en pensait.

Présentement, toute son attention était tournée vers Ewen.

Puis, la femme leur ramena d'autres vêtements et les invita à se changer dans la pièce voisine. La maison ne comptait qu'une pièce à vivre et une chambre. Il n'y avait apparemment pas de salle de bain. Ils se retrouvèrent tous deux dans la chambre et Roy vit ses joues rougir.

« Elle doit penser que...

- C'est mieux comme ça », assura Roy.

Il se tourna et commença à retirer son haut. Elle fit pareil en rougissant et se changea rapidement. Ce n'était pas des vêtements qu'elle avait l'habitude de porter et elle fut assez indécise sur la manière de les mettre. Sans attendre Roy, elle rejoignit la salle de vie.

« Elenna ? Comment mettez-vous cela ?

- C'est un yukata ma chère. Un vêtement d'intérieur. Je vais vous aider. »

Elle le referma correctement et noua la ceinture.

« Voilà, parfait. Cela vous va très bien.

- Merci, sourit la jolie blonde. Et merci de nous accueillir ainsi. Je ne sais pas comment nous aurions fait sans votre aide.

- Ce n'est rien, répondit Elenna. Après tout, vous avez bien sauvé ce petit Ewen. »

Elles se tournèrent vers le bébé et l'observèrent attendrie. Roy revint dans une tenue similaire à la sienne mais aux motifs masculins.

« Merci Elenna. C'est bien plus agréable que nos vêtements trempés. »

Elle lui sourit et il tendit une serviette à Riza.

« Riza, tu devrais sécher tes cheveux. »

Elle opina, les joues rougies, et la prit par réflexe. Il sourit devant son immobilité et vint lui-même détacher ses cheveux.

« Je vais le faire... Roy, souffla-elle, gênée.

- Je m'en occupe, sourit-il. Approchons-nous du feu. »

Il semblait n'avoir aucun mal à la tutoyer et se comportait naturellement. Elle obéit et s'agenouilla devant l'âtre. Celui-ci se trouvait au centre de la maison.

Roy sécha délicatement ses cheveux tandis qu'Elenna récupérait Ewen dans ses bras.

« Et vous deux n'avez pas d'enfants ? » questionna-t-elle.

Ils nièrent et elle sourit.

« Oh, un jeune couple. »

Riza rougit un peu plus si possible et Roy ne put retenir son sourire.

« Et où sommes-nous ? questionna alors Riza, détournant la conversation.

- Vous êtes à Adjime.

- C'est étrange que nous ayons manqué Omaï, nota la jolie blonde.

- Oh non, fit Elenna. Je ne vous l'ai pas dit tout à l'heure, mais le village d'Omaï n'existe plus depuis plusieurs années. Il... enfin ce ne sont que des ruines à présent.

Elle avait un visage sombre, si bien qu'ils ne posèrent pas plus de questions.

« Ce sont certainement les ruines que nous avons vu en chemin », releva Roy.

Elle opina. Cela signifiait que Gaillac n'était pas au courant pour Omaï et également que les malfaiteurs n'étaient certainement pas allés là-bas. Cela élargissait énormément leur champ de recherche. Surtout que pour l'instant ils étaient bloqués ici pour plusieurs jours.

Ils en étaient là dans leur considération quand un vent froid leur parvint. La porte s'ouvrit et se referma aussitôt. Deux personnes pénétrèrent dans la pièce.

« Ouf ! fit une jeune femme emmitouflée dans une veste épaisse. Bonjour Elenna ! Oh ! Mais tu as des invités.

- Tui, Horis, voici Roy et Riza. Ce sont des amis d'Amane Djun.

- Mais Amane habite beaucoup plus au nord, nota le dénommé Horis.

- Ils ont apparemment été enlevés, reprit Elenna.

- Quoi ? Amane et Lys ? Et Ewen ?! questionna aussitôt Tui.

- Lui n'a rien. Ils ont bien pris sont de lui, répondit Elenna. Et je crois qu'ils sont à leur recherche.

- Ah oui, vous êtes des amis d'Amane, c'est ça. »

Étrangement, ils semblaient tous les trois rassurés à cette mention. Comme si cela allait leur permettre de les retrouver.

« Roy, Riza, je vous présente Horis, mon mari, et Tui, une voisine.

- Alors vous êtes un alchimiste également ? » reprit Tui en s'agenouillant près d'eux après avoir retiré sa veste.

Roy croisa le regard de Riza et approuva.

« Un alchimiste d'état ? questionna Horis, plus méfiant.

- Oui, tout comme Amane », fit Roy alors qu'Ewen tendait les bras vers Riza.

Elle le récupéra en souriant et embrassa son crâne, attendrie. Le bébé se retrouva lové contre elle et commença à gazouiller.

« Votre femme a été assez aimable pour nous laisser entrer alors que nous étions perdus dans la tempête, reprit Riza.

- Oh oui, c'est tout ma Elenna ça, sourit l'homme, adouci. Personne dans ce village nous vous aurait laissé dehors, rassurez-vous. Vous allez rester ici le temps que ça se calme, c'est plus prudent.

- Merci, fit Roy.

- Et le barrage ? s'enquit alors Elenna.

- Il ne tient que par miracle. Si le temps s'aggrave nous devrons nous réfugier dans les maisons sur la colline... »

Un froid s'abattit dans la pièce et Roy fronça les sourcils.

« Si le barrage se rompt, une partie du village sera inondé ? » comprit-il.

Riza se tourna vers lui et se retint de dire quoi que ce soit. Il lui sourit doucement.

« Je vais aller y jeter un coup d'œil si cela ne vous dérange pas, déclara-t-il en se relevant.

- Non, assura Horis. Je ne sais pas ce que vous pourrez y faire sous cette pluie, mais allons-y avant la tombée de la nuit. Le barrage n'est pas loin. »

Riza se leva aussitôt et Roy posa une main sur son épaule.

« Je n'en ai pas pour longtemps, rassura-t-il. Je te laisse avec Ewen.

- Roy », reprocha-t-elle, faisant passer dans son regard ce qu'elle ne pouvait pas dire.

Il sourit doucement et se pencha vers elle, embrassant sa joue.

« Tout ira bien », souffla-t-il avant de prendre les vêtements que lui tendait Horis.

Il se changea une nouvelle fois dans la chambre et ressortit avec un ample pantalon noir et une épaisse veste blanche tout aussi ample. Elle était coincée dans son pantalon et il se fit la remarque que c'était un style qui ressemblait assez à celui de Xing. Horis lui donna une veste et ils ressortirent.

« Ils reviendront vite », assura Elenna face à une Riza inquiète.

Elle ne répondit pas. Normalement, elle aurait dû le suivre mais avec Ewen... et elle ne savait pas encore si elle pouvait le confier à Elenna.

« Voulez-vous m'aider à préparer à manger ? questionna cette dernière.

- Oui, bien sûr », approuva Riza.

Tui discuta un moment avec eux avant de repartir préparer le repas chez elle.

« Je repasserai demain, fit-elle avant de sortir.

- Oui, merci ma petite Tui. »

Elles cuisinèrent des légumes que Riza n'avait jamais vu et les accompagnèrent de riz.

« Nous devons avoir quelques provisions aussi, se souvint la jeune femme.

- Gardez les, coupa Elenna. Vous en aurez besoin en repartant. »

Riza opina et Ewen, calé contre la blonde dans une écharpe, se rappela à elle.

« Oh oui, tu dois avoir faim toi. »

Elle sortit de son sac la nourriture pour bébé qu'elle avait et prépara son repas.

« C'est vrai que Lys ne l'allaite plus, nota Elenna en voyant Riza lui donner son biberon.

- Je ne sais pas mais elle avait du lait en poudre chez elle et des petits pots.

- Et où vivez-vous ? questionna alors Elenna.

- Nous habitons dans un village aux alentours de Central, déclara Riza.

- Oh ! Ça doit vous changer ici.

- Oui, plutôt. Je n'avais jamais vu pareille habitation ou de semblables vêtements. »

Alors Elenna la questionna sur son mode de vie et Riza lui répondit poliment, faisant attention de ne pas trop se trahir. Elle comprit rapidement que son hôte n'avait certainement jamais quitté son village et les montagnes alentours. Cela expliquait pourquoi elle ne les connaissait pas. Assurément, une partie des habitants d'Amestris reconnaissait le Colonel Roy Mustang de visage depuis son coup d'état.

Une heure plus tard enfin, la porte s'ouvrit et Roy et Horis entrèrent. Riza et Elenna se levèrent aussitôt et les débarrassèrent de leurs vestes. Ils étaient trempés cette fois et dégoulinaient d'eau.

« Oh ! souffla Riza. Vous êtes dans un drôle d'état tous les deux.

- Mais ça valait le coup, assura Roy avec un sourire victorieux.

- Oh oui, approuva Horis. Il a tout inspecté d'un bout à l'autre, expliqua-t-il. Puis il a posé ses mains au sol et toutes les pierres se sont mises à bouger. Il y a eu plein d'éclairs bleus et le barrage s'est reconstitué. C'est vraiment du beau travail. Nous avons vu ce que les tempêtes peuvent donner dans la région, Omaï s'en souvient », ajouta-t-il d'un air sombre.

Ils comprirent alors pourquoi ils n'avaient trouvé que des ruines et Roy éternua.

« Et voilà », soupira Riza en posant une serviette sur ses cheveux humides.

Elle les essuya doucement. Il se laissa faire, puis, pour la troisième fois de la journée, se changea. Lorsque les hommes sortirent de la chambre, secs et affamés, le diner était servi.

Ils s'installèrent tous autour de l'âtre central. Le repas fut délicieux et Horis et Elenna se montrèrent très agréables. Ils leur expliquèrent la vie au village ainsi que ce qu'ils faisaient. Horis était le chef du village et Elenna s'occupait des soins. Elle s'y connaissait beaucoup en herbes médicinales et concoctait toutes sortes de remèdes.

« Tui est mon apprentie, expliqua-t-elle. Nous avons eu deux fils et ils aident surtout leur père au village, aucun des deux ne veut apprendre la médecine à mes côtés.

- C'est bien que vous puissiez l'enseigner à Tui alors, fit Riza qui tenait un Ewen endormi dans ses bras.

- Oui, j'ai beaucoup de chance. Elle est très attentive et elle progresse vite. »

Ils discutèrent encore un long moment autour du feu et Horis sortit ensuite des boissons faites maison.

« C'est assez fort, prévint Elenna. Je n'en bois pas.

- Mais ça réchauffe bien et après la journée que vous avez eu, justifia Horis. Vous en avez besoin. »

Il leur servit deux petits verres et leur donna. Riza jeta un regard suspicieux au breuvage alors que Roy y trempait déjà ses lèvres. Il sentit le feu passer dans sa gorge et imita son hôte, buvant cul sec.

« En effet, souffla-t-il en grimaçant, c'est assez fort. »

Il se tourna vers Riza. Elle avait fini son verre sans sourciller, impressionnant Elenna et Horis.

« Ça réchauffe, dit-elle. Merci Horis.

- Avec plaisir.

- Je ne vais pas tarder, déclara alors Elenna.

- J'en connais un qui nous a devancé », sourit Riza en caressant les cheveux sombres du bébé.

Elenna leur sortit deux matelas fins qu'elle appelait futons et les installa près du feu.

« Il ne fait pas trop froid alors si vous voulez vous mettre plus loin, n'hésitez pas, fit-elle en ramenant des couvertures.

- Ce sera parfait, merci Elenna. »

Ils se souhaitèrent une bonne nuit et Riza mit Ewen entre les deux futons. Elle s'allongea à côté et jeta un œil à Roy, assis sur le sien.

« Qu'y-a-t-il ? questionna-t-elle.

- Rien », assura-t-il.

Il lui sourit et s'installa face à elle, sur un coude.

« Je m'interrogeais sur la destination des kidnappeurs. J'ai questionné Horis et ils n'ont vu aucun étranger à part nous. Peut-être qu'ils sont redescendus à Gaillac mais alors nous les aurions vus... Ils ne doivent pas connaître la montagne alors où ont-ils pu aller ?

- Peut-être qu'au contraire ils connaissent la montagne. Où veulent-ils aller ? Où les retenir ? Ils doivent forcément être dans une habitation. Il faut voir quels sont les villages les plus proches.

- Oui. Les villageois ne les auront certainement pas accueillis comme nous. Ils sont peut-être tous menacés. Peut-être qu'un village est relié à la route ? Alors une voiture aurait pu les récupérer...

- Nous demanderons demain à Horis et Elenna. Vous devriez dormir, Colonel.

- Tu as raison, ma chérie », taquina-t-il avec un clin d'œil.

Il la vit rougir avant de s'installer sur le dos.

Le feu s'éteignit petit à petit et ils s'endormirent, rejoignant Ewen au pays des rêves.

Lorsque Roy ouvrit les yeux, il fut surpris de croiser le regard désolé d'Horis. L'homme était discret, très discret pour ne pas avoir réveillé Riza. Elle dormait toujours sur le côté, une main protectrice sur Ewen. Avec la tempête, le vent et la plus soufflaient fort et il comprenait bien qu'Horis passait inaperçu à côté de cela. L'homme lui fit un signe de la main et sortit.

Riza grommela dans son sommeil et bougea. Horis avait ravivé le feu et des ombres dansaient sur les murs. Roy observa la jeune femme. Elle semblait apaisée et respirait doucement. Son yukata c'était légèrement ouvert et dévoilait le haut de sa poitrine. Il réalisa alors qu'elle ne portait certainement rien en-dessous. Rougissant, il se remit sur le dos et soupira.

La tempête sembla se calmer à l'aube et quand Riza ouvrit les yeux, elle prit quelques secondes pour se rappeler où elle était. Elle avait bien dormi. Roy et Ewen dormaient toujours. Elle pouvait voir une bonne partie de son torse et détourna le regard. Elenna entra à cet instant.

« Bonjour, chuchota-t-elle, jetant un œil aux deux endormis. Bien dormi ?

- Oui, merci beaucoup. Mieux que je ne l'aurai pensé par une nuit de tempête en fait.

- C'est la boisson d'Horis », déclara Elenna, la faisant sourire.

Elles firent chauffer de l'eau et Roy ne tarda pas à se réveiller.

« B'jour, marmonna-t-il en s'étirant.

- Bonjour, mon chéri, attaqua Riza avec un sourire mielleux. Tu as bien dormi ? »

Il ouvrit de grands yeux et opina rapidement. Il remit correctement son yukata et ne décocha pas un mot avant d'avoir fini sa tasse de café.

« C'est une drôle de boisson que vous buvez, nota Elenna.

- Du café. Ça maintient éveillé, dit-il.

- Peut-être mais ça a une drôle d'odeur.

- C'est vrai », approuva Roy.

Ils déjeunèrent tranquillement et Roy la questionna au sujet d'Horis. Riza lui jeta un regard mais elle le connaissait trop bien. S'il pouvait aider, il le ferait. Elle se chargerait donc d'interroger Elenna sur les villages alentours. Il croisa son regard et opina alors qu'Elenna leur indiquait où se trouvait son mari.

« Mais je ne sais pas si vous pourrez le retrouver seul. Je vais vous guider. Riza, je vous laisse la maison. »

Riza opina et bientôt, elle se retrouva seule avec Ewen. Elle en profita pour ranger leur sac et mettre à sécher les affaires qui étaient humides. Ils n'avaient mis à sécher que les vêtements qu'ils portaient la veille mais l'eau avait eu le temps de traverser le sac.

Ewen se réveilla finalement et elle s'occupait de lui quand Elenna rentra avec Tui. Elle lui parlait de plantes médicinales et en avait plusieurs dans les mains. Apparemment ce serait une journée d'apprentissage pour Tui. Celle-ci la salua avec un grand sourire et entre deux explications d'Elenna, lui posa des questions sur sa vie. Riza put également les interroger sur les villages alentours et Elenna lui sortit même une carte.

« Mais alors, où ont-ils pu aller si aucun village ne possède de route ?

- En continuant vers le nord, ils auraient pu atteindre Omira, nota Tui. La route est aussi longue que pour arriver jusqu'ici.

- C'est vrai, nota Riza. Le maire de Gaillac nous a parlé d'Omaï. Ce village était plus proche mais si les ravisseurs savaient qu'il n'existait plus, ils ont pu aller à Omira. Combien de journées de marche faut-il pour rejoindre Omira d'ici ? demanda-t-elle alors.

- Peut-être huit jours je pense, déclara Elenna. En marchant vite.

- D'ici à ce que la tempête se calme, ils auront eu tout le temps de filer », soupira Riza.

Elles lui jetèrent un regard compatissant et Elenna reprit ses explications. Riza écouta avec attention, étant intéressée. Puis, elles cuisinèrent et les hommes ne tardèrent pas à rentrer. Aussi trempés que la veille, ils se changèrent avant toutes choses. Un jeune homme les accompagnait et Tui lui présenta son mari, Gon, le fils ainé d'Elenna et Horis.

« Comment ça se passe ? demanda Elenna.

- Bien. Nous avons pu remettre en état quelques toits mis à mal par la tempête grâce à Roy.

- Oui, assura Gon. Son aide fut plus que bienvenue. »

Ils s'installèrent tous autour de l'âtre et mangèrent avec appétit.

Assise près de Roy, Riza lui jeta un regard.

« Ne t'inquiète pas, souffla-t-il en lui souriant doucement. Tu as des nouvelles ? »

Elle lui ramena la carte et lui expliqua ce qu'Elenna lui avait dit.

« Omira, à huit jours de marche... nous devrons en plus repasser chez Amane et Lys pour le bébé je pense... cela va encore nous rallonger. »

Il croisa le regard de Riza et approuva silencieusement. Le reste de l'équipe avait peut-être plus de chance qu'eux.

Roy, Horis et Gon repartirent tout de suite après le repas et Riza suivit les enseignements d'Elenna l'après-midi. Elle joua avec Ewen un long moment également et le soir venu, il y eut une accalmie soudaine.

« Ça ne va pas durer, déclara Elenna. Il recommencera à pleuvoir dans la nuit.

- Nous avons juste le temps d'aller aux sources chaudes, fit alors Tui avec un grand sourire.

- Je vais plutôt rester là, décréta leur hôte mais allez-y toutes les deux, je vais m'occuper de ce petit bonhomme. »

Ainsi, Riza se fit entrainer aux sources chaudes et si elle n'était pas pour au départ, une fois dedans, elle fut ravie. Située en bordure de forêt, juste derrière le village, les sources étaient protégées du vent et surtout, l'eau chaude délassa ses muscles. Elle se détendit aussitôt et Riza se dit que Tui avait bien fait de ramener une lanterne alors que le soleil se couchait. Elles revinrent, complètement relaxées. Roy, Horis et Gon étaient déjà là et Roy baignait Ewen.

« Alors ? questionna Elenna. Ces sources chaudes.

- Super, sourit Riza. Vous devriez y aller après.

- C'est prévu », assura Horis.

C'est ce qu'ils firent juste après manger et lorsque Roy s'allongea auprès d'elle, ils entendirent la pluie se remettre à tomber et le vent souffler.

« Ça commençait à se refroidir dehors, murmura-t-il.

- C'était agréable ?

- Très, avoua le brun. Je vais bien dormir cette nuit. »

Elle sourit et il se mit sur le côté, plongeant son regard dans le sien.

« Nous allons attendre la fin de cette tempête et nous verrons ce que nous faisons, dit-il. D'ici là, ne te tracasse pas. »

Elle acquiesça et ils se sourirent avant de s'endormir.

Le lendemain fut semblable à la journée précédente si ce n'est que la tempête semblait moins forte. Au matin du troisième jour, Elenna et Horis furent d'accord pour qu'ils reprennent la route. Ils avaient déjà discuté du cas d'Ewen et n'ayant rien pour s'occuper du bébé, Elenna avait préféré ne pas le garder. Roy et Riza ne pouvaient pas leur imposer et ainsi, ils continuaient avec le bébé.

« Attendez, nous avons quelque chose pour vous », fit Elenna alors qu'ils réunissaient leurs affaires.

Elle revint avec des provisions et ils la remercièrent abondamment. Ils leur avaient déjà donné des vêtements plus adaptés. Ils portaient tous deux leurs amples pantalons et des vestes épaisses.

Puis, ils sortirent et virent Horis et Gon, tous deux tenant des sortes d'élans rouges, les animaux qu'ils utilisaient pour voyager.

« Ça c'est pour vous remercier Roy. Vous irez beaucoup plus vite avec Kealo et Swaha. Ils connaissent les montagnes et sont très adroits. »

Ils les remercièrent une nouvelle fois et se mirent en selle, promettant de ramener les élans après leur quête. Riza avait pris Ewen contre elle, la stabilisant un peu plus. Si les premiers kilomètres furent très hésitants, ils s'habituèrent très vite aux élans rouges. Leurs foulées étaient beaucoup plus grandes que celles des chevaux et ils bondissaient souplement sur leurs longues jambes. Ils possédaient deux grandes cornes enroulées sur elles-mêmes et leur pelage rouge oranger était extrêmement doux. Bien qu'un peu peureux, ils étaient de très bonnes montures. C'est ainsi qu'ils reprirent leur voyage, bien décidés à mener à bien leur mission.

Le soir venu, ils avaient énormément avancé et se posèrent près d'un cours d'eau. Ils donnèrent son bain à Ewen, mangèrent puis Riza prit quelques affaires.

« Je vais aller me baigner si cela ne vous dérange.

- Non, pas du tout, assura Roy. Je m'occupe d'Ewen. »

Ils se sourirent et Riza remonta un peu le cours d'eau. Elle ne s'éloigna pas trop au cas où et finit bien vite dans le ruisseau. L'eau était froid mais voyager était très salissant et cela lui fit du bien. Lorsqu'elle revint, elle se sentait beaucoup mieux. Roy releva la tête, l'interrogeant du regard.

« L'eau est froid mais c'est agréable de pouvoir se laver.

- Je vais y aller aussi, déclara-t-il. Ewen vient de s'endormir. »

Elle sourit en jetant un œil au petit être.

« Parfait. Bonne baignade.

- Merci. »

Il lui fit un clin d'œil en partant.

Le trajet jusqu'à Omira ne leur prit que trois jours et demi grâce aux élans rouges. Ils avaient eu le temps de repasser chez Amane et Lys récupérer des affaires pour le bébé. Ils arrivèrent en début d'après-midi et commencèrent par observer le village avant d'intervenir.

Ils ne tardèrent pas à repérer leurs suspects. Ils étaient habillés de manière moderne et portaient des armes donc le doute n'est plus permis.

Étant donné qu'ils n'étaient que deux et qu'ils avaient un bébé avec eux, ils se devaient de bien réfléchir avant d'agir. Ils étaient sur le point d'intervenir quand Riza posa une main sur son épaule pour le retenir. Il l'interrogea du regard et elle lui désigna des formes de l'autre côté du village, dans la forêt. Ils n'étaient pas seuls visiblement.

Discrètement, ils firent le tour des habitations avec les élans et furent ravis de voir là Havoc, Breda, Fuery et Falman.

« Ça fait plaisir de vous revoir les gars, chuchota Roy avec un grand sourire.

- Nous aussi Colonel, Lieutenant, répondit Havoc. Nous avons pu remonter leurs pistes jusqu'ici.

- Ça va nous permettre d'intervenir plus facilement », assura le brun.

Puis, il se tourna vers Riza, ils échangèrent un regard et elle approuva. Elle s'agenouilla et repoussa les pans de sa veste. Là, ils purent tous observer Ewen, profondément endormi contre elle.

« C'est sa sieste », sourit-elle en caressant tendrement les cheveux du bébé.

Roy sourit et leur jeta un œil.

« Fuery, peux-tu le garder le temps de l'intervention ? »

Ce dernier opina aussitôt et Roy aida Riza à le défaire de son écharpe. Le bébé grommela un peu mais ne se réveilla pas.

« C'est le fils d'Amane et de sa femme.

- Lys, approuva Breda. Sa famille vit dans ce village. C'est pour ça que nous sommes venus ici. »

Roy approuva et ils mirent au point une stratégie d'attaque. Une dizaine de minutes plus tard, ils étaient prêts. Les hommes étaient dispersés et eux méthodiques et efficaces, aussi ce ne fut pas compliqué. Le premier problème était qu'ils ne connaissaient pas leurs nombres donc ils n'étaient jamais sûrs d'avoir fini. Cela leur prit un moment. Ils firent le tour du village pour trouver Amane et sa femme en espérant qu'ils soient toujours là et en bonne santé.

Roy arriva dans la maison du chef du village et enfin, il trouva Amane. Il était debout devant un immense cercle alchimique et en face de lui, un homme avec un sourire mauvais l'observait. Riza eut une petite exclamation. L'homme avait Ewen dans ses bras. Elle sentit Roy attraper son poignet et ne bougea pas. Ils restèrent tous les quatre figés. Les nouveaux arrivants cherchaient à comprendre ce qui se passait tandis qu'Amane semblait en proie à un dilemme intérieur. Aucun des deux ne les regarda. C'était comme s'ils n'étaient pas là.

Soudain, Amane s'agenouilla comme au ralenti et alors que Roy et Riza comprenaient qu'il allait activer le cercle, il y eut une lumière blanche incroyable.

« Non ! » cria Riza.

Elle se défit de la prise de Mustang et se précipita au centre de la pièce. Seulement, il n'y avait plus rien. L'homme, le bébé et le cercle avaient disparu. Il ne restait qu'Amane, agenouillé dans un coin, les mains posés par terre.

Roy l'aida à se relever et ils échangèrent un regard.

« Nous allons le retrouver », assura-t-il.

Amane ne put pas répondre et Breda arriva sur ces entrefaites.

« Colonel ! Ils ont le bébé !

- Et Fuery ? répondit-il.

- Assommé, mais ça va. »

Roy opina et Lys arriva. Amane eut un air coupable et il leur expliqua la situation. Kort, le chef des kidnappeurs, avait fait pression sur lui. Il voulait aller dans une époque bien précise et Amane avait été obligé d'accéder à sa demande. Seulement, il ne s'attendait pas à ce qu'il emmène Ewen avec lui et paraissait effondré.

« Où est-il ? » questionna alors Roy.

Amane releva la tête vers eux. Il eut l'air plus coupable encore et baissa les yeux.

« En fait... il n'avait aucun moyen de savoir si l'endroit où je l'emmenais était bien celui qu'il voulait donc j'ai... »

L'homme se tut et ils comprirent alors ce qu'il avait fait.

« Où l'avez-vous envoyé ? demanda Roy.

- À l'âge Gyazo, en l'an 500 disons. »

L'équipe s'entreregarda avec stupeur et ils comprirent mieux l'état d'Amane.

« Je ne pensais pas qu'il emmènerait Ewen avec lui », fit-il pitoyablement.

Lys s'effondra au sol et Roy fronça les sourcils.

« Pouvez-vous nous emmener à cet endroit ?

- Comment ça ? Vous voulez que je vous emmène à l'âge Gyazo ? »

Roy opina.

« Ce serait de la folie...

- Mais Ewen est là-bas, intervint Riza. Est-ce que nous aurons un moyen de revenir ? »

Ewen les observa et se redressa.

« Vous êtes le Colonel Roy Mustang ? L'alchimiste de flamme ?

- Oui.

- Alors oui, vous pourrez revenir. »

L'idée était folle et l'équipe protesta, en vain. Roy et Riza étaient décidé. Il leur restait un malfaiteur dans la nature et un bébé à retrouver. Le reste de l'équipe pouvait se charger de la protection d'Amane et de sa femme.

Ils n'eurent besoin que d'une petite heure pour se préparer et choisirent prudemment d'emmener les élans rouges avec eux. Ils pressentaient qu'ils seraient bien utiles dans les montagnes.

« Arriverons-nous au même endroit que Kort ? » questionna Roy.

Son prénom était la seule information qu'Amane avait pu avoir. Il savait juste qu'il voulait à la base remonter le temps de seulement une vingtaine d'année.

« Je ne saurai le dire. Tout est beaucoup trop flou là-bas. J'espère que vous arriverez bien au même moment surtout. »

Puis, il leur donna un parchemin avec un cercle dessus à activer pour le retour.

« Vous êtes sûrs de vouloir faire ça ? questionna Havoc, inquiets.

- Nous ne pouvons pas rester sans rien faire, répliqua Roy. Nous reviendrons, ne vous inquiétez pas. »

Ils s'avancèrent au centre du cercle avec Kealo et Swaha et dans une lumière intense, disparurent.


Attention, les choses sérieuses commencent maintenant ;) Avis aux amateurs de Princesse Mononoke, mon inspiration numéro 1 pour la suite de cette fic. La suite samedi prochain ;)