One-Shot 02 :
Quiétude (NSFW)
« Alors, tu veux bien m'embrasser ? »
Cette fois, elle ne serait pas celle qui engagerait leur échange. Il lui fallait des preuves. Et Marco comptait bien répondre à sa demande. Leurs lèvres ne se trouvaient qu'à quelques centimètres l'unes de l'autre lorsqu'il murmura :
« Tu n'as pas besoin de me le demander. »
Enfin, ils s'embrassaient. Ce n'était plus une caresse timide d'écolier, mais le baiser passionné de deux êtres qui avaient franchis la ligne de non-retour. Comme si tout le contrôle dont ils avaient fait preuve pendant des années c'était brisé en une fraction de seconde, leurs mains se firent aventureuses, impatientes. Le moyen idéal pour comprendre que ce qui se passait était bien réel. Lily s'accrochait un temps à son t-shirt ou à son cou, l'attirant toujours plus près de son corps pour le sentir contre le sien. Marco caressait l'arrière de sa tête, sa main plongée dans ses cheveux encore humides, tandis que son autre main pressait le milieu de son dos pour répondre à sa demande. L'attirer plus près, encore plus près. La pointe de ses seins à travers son vêtement le saisit d'une vigueur nouvelle, insatiable.
Il brisa ensuite leur baiser pour en déposer d'autre le long de sa mâchoire, fit glisser sa main le long de sa hanche. Irrémédiablement enivré par le parfum de vanille mêlé à l'humidité de la pluie que dégageait sa nuque, il s'y attardait plus longuement. Ses lèvres s'imprégnaient de cet arôme nouveau et goûtaient à la douceur de sa peau avec un enthousiasme maladroit. Avide de ses baisers, Lily releva la tête de son nouvel amant pour capturer ses lèvres. Ses doigts vinrent naturellement trouver ses joues, là où se parsemaient ses tâches de rousseurs. Elle le savait en train de sourire. Ce geste anodin, Lily en avait rêvé depuis si longtemps.
Le désir dictait ses mouvements, et alors qu'elle mordilla la lèvre inférieure du jeune homme, la chaleur qui enveloppait sa poitrine la submergea. Leurs baisers devinrent plus profonds, plus passionnés, et plus charnels. Des baisers au subtil goût de cannelle dans lesquels elle se sentait fondre. Chaque fois qu'ils s'interrompaient pour reprendre leur souffle, des caresses ou d'autres baisers volés compensaient cette absence. Sera-t-elle capable de vivre sans cette douceur, sa douceur, à l'avenir ? Qu'est-ce qu'il allait advenir de leur relation désormais ?
Lily eut un mouvement de recul inconscient, soudainement déroutée par cette crainte. Ses yeux émeraude se posèrent sur Marco comme à la recherche d'une réponse. Mais ce qu'elle y trouva fut quelque chose de l'ordre de l'effroi. Les pensées du brun s'éparpillaient à tout va, jugeant qu'il avait été trop loin, qu'il avait sans doute profité de la situation, et maudissait sa passion égoïste. D'un geste mal assuré, il enveloppa son visage de ses mains, et plantait son regard dans le sien. Il déglutit.
« Lily… Est-ce que je t'ai mise mal à l'aise ? Si tu ne veux pas qu'on… Enfin… Si tu veux qu'on arrête là, on arrête. Je suis désolé. »
Oh, qu'elle l'aimait. Ce visage inquiet, rougi par l'embarras et la culpabilité, aux yeux chocolat qui resplendissaient d'une aura bienveillante, c'était absolument celui de l'homme qu'elle aimait.
Ses doutes s'évaporèrent comme les flammes de ces bougies dans l'obscurité. Qu'importe ce qu'il adviendra, songea-t-elle, elle voulait vivre cet instant avec lui. Ce n'était pas le temps des regrets.
Avec un sourire, la jeune fille entoura ses poignets de ses mains, et en caressa la peau elle aussi couverte de tâches de rousseurs. Ses joues plus rouges que d'ordinaire, elle secoua la tête, et prononça d'une voix aussi douce qu'un murmure.
« Non, tout va bien Marco. C'est ce que je veux, avec toi. »
Puis, comme si elle venait d'entendre ses propres mots, elle resserra un peu plus son étreinte et balbutia.
« E-Enfin, seulement si toi aussi tu en as envie bien sûr ! »
Elle ne s'était jamais surprise à dire de genre de choses à haute voix, pas même à ses précédents partenaires qui n'étaient, d'ordinaire, pas très bavards dans ces situations. L'esprit de Marco nécessita quelques secondes pour recouvrer son fonctionnement initial. Sa franchise avait réveillé des désirs enfouis au fond de lui qu'il ne se connaissait pas. Conforté par son approbation totale, il se précipita pour l'embrasser à nouveau.
Un frisson la parcourut lorsqu'elle sentit la chaleur de cette main étrangère sur sa cuisse nue la caresser. Une main qui se faufila sous son vêtement, remonta doucement le long de sa hanche, de son ventre, puis de sa taille. Mais elle quitta ses lèvres lorsque la main effleura la base de son sein, et entama d'autres caresses qu'elle n'avait imaginées qu'en rêve. Les yeux mi-clos, elle détourna son visage, et lui offrit inconsciemment son cou, une invitation qu'il accepta avec ferveur. Il dévorait sa nuque tout en découvrant chaque parcelle de la peau de sa poitrine, s'attardant de temps à autre sur cette pointe qui déclenchait ses chuchotements. Elle s'accrochait à ses cheveux, plantait ses ongles dans son biceps, cambrait son dos pour mieux se fondre dans sa paume. Cette étreinte fiévreuse ne semblait jamais prendre fin, tout comme le feu qui tiraillait son bas-ventre, un peu plus à chacune de ses prévenances. Son désormais amant attisait sa libido à mesure qu'il jouait avec ses seins, mais cette barrière involontaire que représentait son haut commençait à l'étouffer. Il fallait s'en débarrasser, et vite.
Quand elle retira son vêtement, Marco aurait aimé ne pas céder à la tentation de la scruter ouvertement. Un échec cuisant. Aux yeux de Lily, il la dévisageait comme si elle n'avait plus rien du commun des mortels. On pouvait lire en lui comme dans un livre, et cette pensée la fit sourire. La bouche légèrement entrouverte, le jeune homme l'admirait. Ses yeux étaient animés d'un éclat de ce que l'amour avait de plus pur. Il venait de tomber un peu plus amoureux.
Il s'émerveillait de la peau de sa nuque qui rougissait jusqu'à ses clavicules, du grain de beauté sur son épaule, de la forme de ses seins-
« Marco ? Est-ce que je peux… ? »
Comme pour le rappeler à la réalité, il la vit timidement tirer l'ourlet de son t-shirt. Un hochement de tête suffit, et il l'aida à le retirer en un éclair. Son visage n'aurait pas pu prendre une teinte plus rubiconde qu'à la vue de son torse nu et bien plus puissant qu'elle ne l'aurait imaginé. Ses tâches de rousseur habillaient aussi ses épaules et son buste, elle trouvait ça adorable. Elle voulait les embrasser, une par une. A la place, la blonde les parcourait du bout des doigts, et appréciait les frissons qu'elle déclenchait sur sa peau. Enfin, dans un élan, elle se jeta dans ses bras.
Au contact de ses seins contre lui, il l'embrassa de plus belle et avec toute la délicatesse que lui permettait son excitation, il l'allongea sur le canapé. Maintenant qu'il la surplombait, elle lui parut si frêle.
Ses baisers parcouraient son corps entier jusqu'à s'attarder sur sa poitrine. Un couinement aigu lui échappa au contact de sa langue sur son mamelon, et elle plaqua sa main contre sa bouche pour couvrir ses bruits. Ses mouvements s'intensifiaient à mesure qu'elle tremblait sous ses caresses, son corps lui offrait une merveilleuse réponse.
Les doigts du jeune homme effleuraient sa cuisse et s'approchaient avec hâte de cette zone qui brûlait tant d'envie pour lui. Exaltée et hâtive, elle saisit sa main et l'attira contre son dernier vêtement. Marco abandonna pour un temps ce bouton qu'il torturait pour lui lancer un dernier regard, ébahi par une telle prise d'assurance. Mais dans ses yeux plus larmoyants que d'ordinaire, une étincelle de luxure l'embrasa sans délai.
Il saisit à nouveau ses lèvres pendant que son autre main découvrait cette nouvelle partie de son corps avec une allégresse ardente, maladroite et précipitée. Toutes les sensations qui accablaient Lily-Rose lui semblaient décuplées, de sa présence chaleureuse entre sa peau et le tissu de sa lingerie, à son étreinte intime qui ne la rendait que plus humide, bientôt prête à l'accueillir complètement. Sa voix étouffée sonnait à ses oreilles comme la plus luxurieuse des mélodies. Ses gestes s'intensifiaient autant que ses baisers, et Lily commençait à perdre pieds. Soudain, il abandonna ses lèvres pour planter ses yeux dans les siens, et il balbutia à quel point il la trouvait belle, non, plutôt magnifique. Des mots qui la touchaient en plein coeur. Elle savourait ses louanges avec une joie dissimulée par ses mains sur son visage, et se surprenait à espérer en recevoir un peu plus.
Pourtant, confuse par la frustration de sentir ses doigts délaisser son intimité, alors si proche de son plaisir ultime, elle cessa de couvrir son visage. Un gémissement mêlant surprise et plaisir brisa le silence de l'appartement lorsque ce ne furent plus des doigts, mais bien une langue qui s'aventurait si bas. Elle aurait voulu disparaître, transie de honte et de désir. La honte ? Non, il n'y avait plus de place pour un tel sentiment. Ravalant quelques sanglots, elle tenta de lâcher prise, de cesser d'enchaîner l'expression de sa libido, et soupira. Son esprit s'abandonnait aux pensées les plus sombres, aux fantasmes les plus fous qui hantaient parfois ses nuits solitaires. Elle s'abandonna enfin à lui.
S'il avait été incapable de résister à l'envie de la goûter toute entière, il craignait néanmoins de mal s'y prendre. Ses gémissements saccadés et cette main tremblante qui agrippait ses cheveux turent rapidement ses inquiétudes. Il se dédiait à cette tâche avec une appétence insatiable, grisé par les réactions que son toucher provoquait, et la saveur qu'il découvrait entre ses cuisses. Son autre main continuait inlassablement de caresser sa hanche, jusqu'à finalement glisser le long de son ventre. A défaut de trouver son sein, ce fut son autre petite main qui s'accrocha désespérément à la sienne. Sa respiration erratique faisait soulever sa poitrine de manière incontrôlée, ses cris devenaient impossible à contrôler, elle se sentait défaillir. Enfin, quelques dernières caresses, et son corps fut saisi de spasmes familiers, un orgasme brutal qu'elle accompagna du nom de celui qui en avait été à l'origine.
Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'il ne laisse une trainée de baiser de sa cuisse à son cou, et admire la forme éreintée de son amante dans les moindres détails. Il voulait garder une telle vision érotique gravée dans sa mémoire. Ça, et le son de sa voix chevrotante quand elle hurlait son nom. Savoir qu'il en était le responsable faisait tressaillir son membre trop à l'étroit dans son caleçon.
« J-Je reviens tout de suite. »
Après un dernier baiser, il quitta son étreinte et le confort du canapé. Mais dans la précipitation, son tibia percuta la table basse sur laquelle il venait de prendre son téléphone, et il marmonna un juron qui ne manqua pas de faire rire la jeune fille. Allongée sur le canapé, elle fixait le plafond, ses mains recouvrant ses joues écarlates, son souffle encore quelque peu irrégulier. L'effervescence de leur moment intime retombait doucement, et elle prenait quelques instants pour prendre conscience de ce qu'ils s'apprêtaient à faire ensemble. Un frisson parcourut son échine, et trop troublée pour savoir si c'était par excitation ou pour cacher sa nudité, elle s'enveloppa sous les couvertures à nouveau.
Quelques minutes plus tard, ayant entendu les pas du jeune homme, elle posa ses yeux sur lui, et l'aperçut en train de se débarrasser de ses derniers vêtements. Embarrassée par son indiscrétion — quelque peu insensée au vu de la situation —, elle remonta les draps jusqu'à son visage pour s'y cacher. Puis, Marco s'y glissa à son tour. Désormais entièrement nu lui aussi, Lily pensait se sentir un peu plus à l'aise, mais déglutit bien vite à la vue de son membre en érection. Si elle était soulagée qu'il ait utilisé une protection, elle tentait de se souvenir de la date de son dernier rapport, et ressentit une légère inquiétude en étant incapable de se la remémorer. Elle se sentait soudainement bien démunie, comme si toutes ses expériences s'étaient évaporées pendant ce laps de temps, et qu'elle ne savait plus comment s'y prendre. Lui la surplombait à nouveau, caressait sa joue, et l'interrogea d'une voix calme :
« Tu es toujours sûre que c'est ce que tu veux ? »
Elle l'attira contre ses lèvres pour l'embrasser, et murmura un petit « oui » qui scella leur union. Avec une grande délicatesse, il ne fit qu'un avec elle.
L'inconfort et la douleur laissèrent lentement place au plaisir, et Lily appréciait la douceur de ses mouvements, de ses caresses et de ses baisers, tout pour mieux distraire son esprit. Le brun voulait s'assurer qu'elle soit prête, et accommodée à sa présence avant de céder à ses propres désirs. Naturellement, ceux de la jeune fille finirent par se manifester, et ses hanches se mirent à bouger d'elles-mêmes. Elle lui donnait la permission d'initier les va-et-vient. Et c'est avec une fervente application qu'il saisit cette opportunité. Elle s'accrochait à son cou, à son visage, à ses bras, à tout son corps. Son rythme, délicieusement lent au départ, gagna très vite en intensité alors que le jeune homme plongeait sa tête dans le creux de sa nuque. Ses soupirs entrecoupés des mêmes compliments à son oreille attisaient son excitation et ses propres mouvements contre lui. Elle fondait sous ses louanges et ses coups de rein, il perdait tout contrôle quand elle murmurait son nom. Sans crier gare, il passa son bras sous l'une de ses jambes qu'il fit passer par-dessus son épaule, et arracha un sanglot plus aigu à la jeune fille qui le fixait, les yeux mi-clos et embués de larmes. Il en voulait encore plus. Qu'elle se dévoile entièrement à lui, qu'elle crie son nom un peu plus fort.
Mais le bruit de clés que l'on enfonce dans une serrure brisa ses espoirs pour cette journée, et leur transe prit brutalement fin. Leur calvaire, lui, ne faisait que commencer.
« Fait chier cette pluie. Marco, t'es là ? »
→ Bon parce que le mignon c'est bien gentil, mais le smut, c'est bien aussi ! Alors je suis TRES rouillée, ça m'a fait tout bizarre d'en écrire à nouveau, mais c'était un exercice intéressant !
Merci à vous d'avoir lu ce petit OS, et si l'envie d'en savoir plus sur ma Lily vous prend, n'hésitez pas à jeter un coup d'oeil à la fanfiction que je suis en train d'écrire :D
A bientôt et bonjour chez vous !
