Titre : for a good time, call...

Auteur : EvanesDust

Disclaimer : Rien ne m'appartient, je ne fais que la traduction!

Lien version originale : AO3 /works/27579332/chapters/67464137

Notes de la traductrice: Merci pour vos retours sur le premier chapitre. Je ne l'ai pas précisé la semaine dernière mais je devrais poster toutes les semaines, le lundi soir normalement.

Beaucoup d'entre vous n'ont pas compris l'expression briser le sceaubreaking the seal en anglais — c'est une légende urbaine, je ne sais pas si ça a un nom en français, mais ça fait référence au fait que quand tu bois de l'alcool et que tu vas faire pipi pour la première fois, c'est comme si ça cassait une sorte de sceau dans ton corps et après tu vas faire pipi toutes les cinq minutes.

J'ai aussi fait le choix de garder slick au lieu de mouille par exemple comme on a pu me le conseiller dans les commentaires. De base, j'avais traduit slick par lubrifiant et tourner les phrases pour que ça ait un sens mais en traduisant d'autres chapitres, je me suis dit que ça serait plus simple de garder slick qui est la lubrification naturelle des omégas.

J'ai fini les remarques sur le chapitre 1, je vous laisse avec le chapitre 2. Hâte de voir ce que vous en pensez et bonne lecture !


Quand Stiles se réveilla, il avait un torticolis. Ce n'était probablement pas la meilleure idée de dormir sur le canapé, mais il était jeune et il avait toujours dormi dans des positions étranges. Une fois, il s'était réveillé, pendant au bord du lit, la tête et la poitrine pressées contre le sol.

Alors qu'il s'asseyait, en faisant attention de ne pas trop bouger son cou, son téléphone tomba sur le sol. Il fut immédiatement inondé de pensées sur Derek, et il fut soudainement submergé par le désir de lui parler à nouveau—d'entendre sa voix. Mais ce serait bizarre, non ?

Oui, Stiles, ce serait bizarre.

Au lieu de cela, il choisit de se lever, de commencer sa journée et, avec un peu de chance, de se distraire du presque-inconnu qui occupait ses pensées depuis deux jours maintenant.

Ça ne fonctionna pas.

Tout au long de la journée, Stiles pensa à Derek. C'était surprenant de voir à quel point il se sentait à l'aise de parler avec lui, surtout après s'être à ce point ridiculisé. Mon dieu, il n'allait jamais oublié le fait qu'il l'avait appelé pour du sexe par téléphone.

Quand le dîner de Stiles toucha à sa fin et qu'il eut rangé, dans son frigo, le reste de ses plats chinois à emporter, il avait déjà renoncé à plusieurs plans pour joindre 'nonchalamment' Derek. Il céda finalement quand son cerveau proposa 'hé, nous pouvons utiliser Scott comme excuse' pour entrer en contact avec le loup-garou. Ouais, définitivement, puisqu'il se posait des questions sur des trucs de loups-garous.

Le pari le plus sûr était de s'en tenir aux textos. Pas vrai ? De cette façon, même si Derek n'avait toujours pas—par miracle—bloqué son numéro, il ne serait pas bombardé d'un autre appel téléphonique non sollicité de l'oméga embêtant qui s'était inséré dans sa vie après une mésaventure alcoolisée.

Il fallut encore 20 minutes à Stiles pour trouver le courage d'envoyer un message.

Salut Derek

C'est Stiles

Je me demandais si je pouvais encore te poser quelques questions sur les loups-garous ?

J'allais juste aller sur Google mais tu as dit que c'était inexact.

Stiles lança son téléphone sur le matelas pour arrêter d'envoyer des SMS. Pourquoi n'avait-il pas simplement envoyé un seul grand texto ? La seule raison pour laquelle il envoyait des SMS était pour être moins gênant. Envoyer quatre messages consécutifs était définitivement contre-productif.

Inutile de dire que ce fut surprenant quand une notification fit sonner son téléphone. Et tout comme la veille, Derek répondit à chaque question sans jugement.

Ok, enfin, ce n'était pas tout à fait vrai. Au fur et à mesure que les jours passèrent, ils revinrent aux appels téléphoniques parce que Derek n'aimait pas envoyer de SMS, et il devint clair à partir des grognements et des gros soupirs qu'il entendait de l'autre côté de la ligne, qu'il y avait au moins un peu de jugement. Mais Derek ne raccrocha pas et n'ignora jamais ses questions.

Ce ne fut que naturel après tant de conversations qu'ils aient fini par changer de sujet.

Stiles était étendu sur son lit à regarder Underworld quand il eut une illumination et ressentit soudainement le besoin d'appeler Derek. Il ne laissa pas à Derek la chance de dire les salutations obligatoires avant de demander à la hâte, "alors, est-ce que vous hurlez à la lune ? Comme dans les films ? Est-ce que vous rejetez la tête en arrière et juste… awoo !"

Mon Dieu, c'était probablement offensant de simuler un hurlement devant un loup-garou, non ?

"Peut-être un peu offensant," dit Derek en riant à travers le téléphone. "Ça ne me dérange pas si tu le fais, cependant."

Ah, oui, parce que Stiles souffrait d'un manque de filtre cerveau-bouche alors bien sûr, il avait demandé ça à voix haute.

"Mais pour répondre à ta question, oui. C'est l'une des rares choses qu'Hollywood a bien représenté."

"Scott ne hurle pas."

"Il a été mordu, donc il a des instincts différents. De plus, sa petite amie et toi êtes des humains, alors que les membres de ma meute sont des loups-garous. Quand nous courons, c'est plus facile de les appeler comme ça."

"C'est tellement cool." Pendant une scène de combat, la télévision devint très bruyante, donc Stiles l'éteignit et se retourna sur son lit pour se coucher correctement. "Alors, quel est ton film préféré ?"

"Je euh," Derek s'éclaircit la gorge de l'autre côté de la ligne. "Les comédies romantiques ?"

Stiles fit un signe à Derek pour qu'il continue avant de se souvenir qu'il ne pouvait pas le voir à travers le téléphone. "...Peux-tu être un peu plus précis ?"

"Est-ce trop tard pour changer ma réponse et dire Le Parrain ? Ou Les Affranchis ?"

D'accord, il y avait clairement une histoire là-dessous, une que Stiles avait hâte d'entendre. "Nope. Tu as dit les comédies romantiques. Alors à quel film pensais-tu Derek ?"

Il y eut un grondement évident de l'autre côté de la ligne avant que Derek ne soupire fortement. "...Raiponce."

"R—" Stiles écarta le téléphone de son oreille et enfonça son visage dans son oreiller pour étouffer son rire.

Quand il se calma enfin, il entendit un autre profond soupir à travers le téléphone, et il sut que Derek se pinçait l'arête du nez en ce moment même. "Je suis un loup-garou, Stiles. Je peux toujours t'entendre."

Stiles rit à nouveau. "D'accord. Je suis d— Je suis désolé, Derek. Mais Raiponce ? J'imaginais quelque chose comme Amour et Amnésie, ou je sais pas, La Proposition."

"Ok, alors tout d'abord, Mandy Moore est un trésor national. Tu ne peux pas me dire que tu n'as pas pleuré la première fois que tu as regardé Le temps d'un automne. De plus," continua Derek, ignorant la nouvelle de vague de rire de Stiles, "j'ai grandi avec deux sœurs. Les marathons Disney étaient pratiquement une tradition hebdomadaire chez moi."

"D'accord, d'accord," Stiles céda alors que son rire diminuait. "C'est en fait assez adorable."

"Tais-toi, Stiles," grommela Derek, mais Stiles pouvait entendre l'affection sous toutes les tentatives d'intimidation de Derek.

"Désolé, Sourwolf. Rester silencieux est l'un des rares trucs pour lequel je suis nul," plaisanta Stiles. "Surtout quand il s'agit de films."

"D'accord, Monsieur le Critique de films. Puisque tu as des critères aussi élevés," déclara Derek d'un ton taquin. "Quel est ton film préféré ?"

Oh purée. Derek était dedans jusqu'au cou maintenant. Stiles passa le reste de la nuit à lui parler de son amour éternel pour Star Wars et tout ce qui concernait George Lucas. Ce qui suivit fut une longue discussion sur la façon dont la vie serait beaucoup plus facile si les sabres laser étaient réels, et une série de plaintes contre le désintérêt de Scott à regarder les films, malgré la détermination de Stiles à lui faire changer d'avis.

Étonnamment, Derek n'avait pas l'air d'attendre que Stiles arrête de babiller pour pouvoir trouver une excuse pour raccrocher. En fait, il semblait parfaitement heureux de débattre à propos de quelle trilogie était la meilleure.

Ils acceptèrent de ne pas être d'accord.

Avant la fin de la soirée, la conversation retourna aux favoris de leur enfance, et Stiles admit qu'il partageait une passion et un amour similaires pour les films Disney, et qu'il connaissait peut-être ou peut-être pas tous les mots de la bande originale de Mulan.

Derek lui demanda s'il faisait aussi toutes les voix.

Il plaida le cinquième amendement.


Un jour, environ une semaine après leur première conversation, Stiles se retrouva assez déprimé. Il s'effondra quasiment sur son canapé après le travail, complètement épuisé par ce qui était maintenant considéré comme une journée infernale. D'accord, c'était un peu exagéré, mais quand même.

Ça avait commencé quand il s'était arrêté à son café préféré ce matin-là, attendant son latte snickerdoodle-chocolat blanc—Jackson aimait l'emmerder à ce sujet mais c'était comme avoir un magasin de bonbons dans la bouche. Il y avait deux filles devant lui dans la file et il se figea quand le nom Claudia fut appelé.

C'était le nom de sa mère.

Pendant le reste de la journée, Stiles vit des rappels d'elle partout, du fleuriste local ayant en vitrine ses fleurs préférées à une personne lisant son livre préféré. Il pouvait même jurer avoir senti son parfum préféré.

Ça lui fit mal au cœur et son humeur se dégrada proportionnellement au manque qu'il ressentait.

Inutile de dire que Stiles n'était pas vraiment d'humeur à parler à qui que ce soit, mais il trouva impossible de ne pas répondre lorsque le nom de Derek apparut sur l'écran de son téléphone.

D'une manière ou d'une autre, pendant leur conversation, Derek releva sa tristesse et même s'il ne poussa jamais Stiles à lui dire ce qui n'allait pas, il fit savoir à Stiles qu'il était là s'il voulait en parler.

Lentement, Stiles sentit ses murs s'effondrer et il se choqua quand il commença à expliquer pourquoi il était si déprimé. Habituellement, tout ce qui concernait sa mère lui tenait beaucoup à cœur, mais Derek avait brisé ce barrage et Stiles se retrouva à s'ouvrir tel qu'il ne l'avait pas fait depuis longtemps, du moins avec personne d'autre que son père ou Scott.

D'après le ton gentil des réponses de Derek, sa voix douce et ses mots apaisants, il lui sembla que Derek ait peut-être une expérience personnelle d'un tel chagrin. Sans surprise, après que Stiles ait fini de parler de sa mère, Derek se confia sur la perte de sa famille.

Ce n'était pas exactement le meilleur type de contenu pour nouer des liens, mais cela changea certainement leur relation et les rapprocha.


Derek: Je vais tuer Erica.

C'était un peu déconcertant pour Stiles qui connaissait déjà assez bien Derek pour reconnaître une menace en l'air. Tous leurs appels et SMS avaient construit une amitié que Stiles chérissait vraiment, même si cela ne faisait que quelques semaines.

D'une quelconque manière, cet étranger, cette personne qui avait un jour menacé de lui arracher la gorge, était devenu quelqu'un dont Stiles se souciait vraiment.

Des conversations de fin de soirée sur des sujets étonnamment profonds faisaient ça, supposa-t-il.

"C'est ce gars, n'est-ce pas ?"

Stiles sursauta. Son téléphone glissa de ses mains et tomba sur la moquette avec un bruit sourd. Pendant un moment, il avait complètement oublié qu'il avait de la compagnie; bien que Scott puisse difficilement être considéré comme un invité. C'était des frères dans presque tous les sens du terme—des amis depuis la maternelle quand Jackson lui avait volé ses crayons et que Scott s'était dirigé vers lui comme le chiot qu'il était et avait offert ses propres crayons à Stiles. Depuis lors, ils étaient inséparables.

Saisissant son téléphone sur le sol, Stiles jeta un coup d'œil vers Scott avec un air confus, attendant qu'il s'explique.

"Tu as cette expression sur le visage quand c'est lui," dit Scott alors qu'il se dirigeait vers le réfrigérateur.

Stiles roula des yeux et baissa la tête pour cacher son rougissement. Il détestait la facilité avec laquelle Scott pouvait le lire. "Je ne sais pas de quoi tu parles, mais oui. C'est Derek," dit-il, ses doigts volant au-dessus du clavier alors qu'il envoyait sa réponse.

Alors tu as besoin d'aide pour cacher un corps ? Avons-nous atteint ce niveau d'amitié ?

Le téléphone sonna presque immédiatement et le nom de Derek apparut sur l'écran. Stiles ne put s'empêcher de sourire à la pensée de Derek fixant son téléphone, attendant anxieusement sa réponse.

Ignorant ostensiblement le sourire narquois sur le visage de Scott, Stiles désigna le balcon d'un signe de la tête, faisant savoir à Scott qu'il sortait pour répondre.

"Je ne peux pas prétendre au déni plausible si tu me dis que tu l'as tué, Derek," dit-il, laissant la porte se refermer derrière lui.

La rambarde était chaude sous le soleil de plomb mais il s'appuya quand même contre elle et regarda dans son appartement. Scott était de retour sur le canapé, zappant en se grattant la joue. Il ne s'était pas rasé depuis quelques jours et sa barbe semblait seulement accentuer l'inclinaison de sa mâchoire. Mais bon, Allison aimait apparemment ça, ce qui voulait dire qu'il allait continuer à la faire pousser peu importe à quel point Stiles se moquait de lui à ce propos.

"Elle m'a inscrit à une vente aux enchères d'alpha."

L'irritation était évidente dans la voix de Derek, mais Stiles ne put empêcher le reniflement qui lui échappa. Il le couvrit rapidement par une toux, cependant. Bien sûr, il avait franchi le mur que Derek avait érigé autour de lui, ce dont il était assez fier, mais il savait que c'était toujours un gros problème pour Derek de partager ça avec lui. "Euh, quoi ?"

"Ce n'est pas drôle, Stiles," dit Derek avec un grognement, envoyant un frisson à travers son traîte de corps. Une vague de culpabilité l'envahit d'être ainsi excité. "Elle continue d'essayer de me caser. D'abord, ça a été un rendez-vous arrangé avec un oméga qui travaille dans son bureau. C'était terrible."

Stiles ouvrit la bouche pour protester que cela n'avait pas pu être aussi mauvais, mais Derek le devança et continua. "Ensuite, ça a été du speed dating."

Maintenant, Stiles grimaçait. Non pas qu'il ait jamais fait du speed dating, mais même lui savait que Derek Hale et speed dating ne devraient jamais être dans la même phrase. Non seulement parce que Derek était timide et peu sûr de lui, mais parce qu'il n'y avait pas moyen qu'en cinq minutes Derek ait suffisamment de temps pour baisser sa garde et montrer son esprit sarcastique ou son humour pince-sans-rire—qui étaient de loin les meilleurs traits de personnalité de Derek selon Stiles. Aussi, parce que la plupart des gens utilisaient le speed dating pour de rapides coups d'un soir plutôt que pour une vraie longue relation, ce qui était ce que Derek voulait.

"Ouais," dit Derek au lieu d'expliquer. Ils avaient le genre d'amitié où Derek savait qu'aucune explication n'était nécessaire. Derek savait que Stiles comprenait. "Tu comprends. Alors pourquoi est-ce que Erica pensait que c'était une bonne idée."

"Derek. Qu'ai-je dit à propos des questions ?" Stiles bougea ses bras frénétiquement alors qu'il parlait. "Tu as besoin de mettre une inflexion à la fin."

"Tais-toi, Stiles." Puisque ça avait été dit avec une sorte de rire au lieu d'un grognement, Stiles imaginait un sourire affectueux sur le visage de Derek.

Et, oh, quel visage ridiculement beau c'était.

Stiles avait eu la chance de recevoir une photo grâce à Erica. Elle avait volé le téléphone de Derek après l'avoir vu sourire trop souvent en le regardant et elle était devenue curieuse de savoir qui était de l'autre côté.

Au début, quand il avait entendu sa voix à l'autre bout du fil, Stiles avait ressenti un sursaut de jalousie. Oui, après seulement quelques semaines et sans s'être rencontré en personne, il avait déjà développé un petit crush. Mais dès que Stiles avait compris que c'était la sournoise Erica qui lui parlait, il avait demandé une photo de Derek, affirmant que ce n'était que justice parce que Derek avait des photos de lui.

Derek avait protesté, citant qu'il n'avait jamais demandé les selfies que Stiles n'arrêtait pas de lui envoyer—eh bien, tu ne t'es certainement jamais plaint, Derek !—mais Erica avait rapidement pris une photo et le lui avait envoyé avant que Derek ne lui arrache son téléphone.

Ce souvenir envoya une vague de chaleur à travers son corps. Selon Erica, recevoir un sourire de Derek Hale était une rareté. Et même si la photo que Stiles avait reçue était Derek renfrogné, cela n'enlevait rien aux traits terriblement beaux de Derek—des pommettes hautes, une mâchoire forte et des yeux qui transperçaient son âme.

Stiles avait pris l'habitude de l'appeler sexy regard noir derrière son dos.

"Stiles ?"

Secouant la tête, Stiles revint encore une fois au présent et proposa la solution la plus évidente, "Alors dis-lui que tu sors avec quelqu'un."

"Ah ouais ? Qui ? Elle connaît tous les gens à qui je parle donc elle saura que c'est un mensonge."

La bouche de Stiles s'ouvrit de sa propre volonté et les mots se déversèrent librement. Le contexte était mauvais, mais tout ce que Stiles pouvait voir, c'était Katniss Everdeen criant les mots, 'je suis volontaire ! Je me porte volontaire comme tribut !' alors il dit, "Je le ferai. Je veux dire, ouais, juste—dis-lui juste que nous sommes ensemble. Ou du moins, que nous parlons." Ce n'était pas exactement un mensonge puisqu'ils parlaient vraiment. Fréquemment.

"Euh, Derek ? Tu es toujours là ?" "C'est—" Il y eut une forte toux de l'autre côté de la ligne alors que Derek se raclait la gorge. Stiles se mordit l'ongle du pouce, craignant d'avoir révélé son béguin et d'avoir rendu tout ça gênant. Il se retourna contre la balustrade et gratta un morceau de peinture s'écaillant de la barre en métal, les mots prêts à sortir pour dire que c'était une blague, mais ensuite Derek continua, "ça pourrait vraiment fonctionner. Je peux lui dire que c'est nouveau et c'est pourquoi je n'ai rien dit."

"Tu vois ?" Sa voix sortit aiguë et craqua comme s'il était en pleine puberté. C'était une vraie boule de nerfs. "Parfait."

Oh merde.

Est-ce qu'il venait sérieusement de proposer d'être le faux petit ami du gars pour qui il avait un crush ?

"Merci, Stiles." La voix de Derek était étonnamment douce et le cœur de Stiles sauta dans sa poitrine.

"Ouais, pas de problème, Der-bear," dit Stiles en plaisantant, sachant que Derek détesterait le surnom.

Et effectivement, il y eut un soupir exagéré suivi d'un grognement, "non, Stiles. Juste non," ce qui le mit à l'aise.

Stiles fit semblant de bouder même si Derek ne pouvait pas le voir et en joua. "Oh, mais bébé." "Non."

"Snookums?"

"Certainement pas ça."

"Eh bien, cette relation ne démarre pas du bon pied. Nous pourrions aussi bien rompre maintenant vu que je ne vois vraiment pas où ça peut aller," ironisa-t-il.

Le rire de Derek était une musique pour ses oreilles. Une porte claqua en arrière-plan, suivie par des gens appelant le nom de Derek et criant à propos de l'arrivée de la pizza. "Je dois partir."

"Isaac, Erica et Boyd ?"

"Ouais. Je leur ai promis que nous passerions du temps ensemble ce soir."

"Ooh. Une pyramide de chiots ?" Demanda Stiles en plaisantant parce que c'était un idiot. Mais ils formaient une meute de loups-garous.

"Nous ne sommes pas des chiens. Et en fait, tu ne traînais pas avec Scott ?"

Était-ce bizarre que Stiles aime informé Derek de ses plans ?

"Ouais, il est-" Stiles se retourna vers son appartement et regarda à travers la porte coulissante. Il sursauta à la vue de Scott pressant son visage contre la vitre, s'exclamant, "Nom de dieu, putain ! Bon sang, Scott !" Derek appela son nom, la voix remplie d'inquiétude, "Stiles ?"

"Pardon. Oui je vais bien. Scott m'a juste fait peur." Stiles pressa sa paume contre sa poitrine alors que son cœur battait rapidement. La voix d'Erica sembla se rapprocher à travers la ligne alors il se dépêcha de lui faire ses adieux. "Quoi qu'il en soit, je te parlerai plus tard."

"Ouais ok. Au revoir."

La ligne se déconnecta juste au moment où Scott ouvrit la porte-fenêtre et sortit. "Alors, euh, félicitations ?"

"Ce n'est pas réel," dit Stiles de façon préventive, sachant que Scott avait pu entendre la conversation, ou du moins son côté de la conversation, à travers la porte. "L'un de ses bêtas lui donne du fil à retordre à propos de sa vie amoureuse.".

"Oh ouais, non, j'ai compris ça." Scott se tenait à côté de lui et il lui donna un coup de pied dans son pied. "Tu es sûr que c'est une bonne idée ? Je veux dire, outre le fait que tu viens juste de sortir d'une longue relation—" "Ce n'est pas réel," répéta-t-il.

"Tu l'aimes bien, Stiles. Je sais que c'est le cas."

"Je ne le connais même pas vraiment, Scotty. Je ne l'ai même jamais rencontré." "Et c'est important ?" Scott secoua la tête et serra l'épaule de Stiles. "Écoute. Tout ce que je sais, c'est que je t'ai vu plus sourire ces dernières semaines en parlant à Derek que tout le temps que tu étais avec Connor. Tu devrais tenter ta chance."

"Ce n'est même pas comme ça, Scott. Nous sommes juste amis." Et c'était une amitié que Stiles détesterait perdre.

Heureusement, Scott laissa tomber le sujet et poussa Stiles à re-rentrer dans l'appartement. "D'accord. Allez, rentrons à l'intérieur. J'ai commandé chinois et j'ai mis le prochain Star Wars dans la queue." Stiles rit parce que ça n'avait pris que toute leur amitié pour Scott regarde les films. "Mec, oui. Tu vas adorer les Ewoks. Ils sont vraiment adorables."


Après la fin du film, Scott se leva pour rentrer chez lui parce qu'il se levait tôt pour travailler le lendemain matin. Scott lui rappela le prochain dîner avec lui et Allison avant de lui dire au revoir. Stiles rappela à Scott d'embrasser Allison pour lui et le mit dehors en riant.

De nouveau seul dans son appartement, Stiles chercha quelque chose à faire maintenant. Bien sûr, le soleil était couché, mais s'il allait dormir maintenant, il se lèverait beaucoup trop tôt, ce qui serait vraiment dommage vu qu'il était en congés. Alors à la place, il fit un peu de ménage vu qu'il s'était relâché ces derniers temps. D'accord, ce n'était pas tout à fait juste. Pour sa défense, il avait fait beaucoup d'heures supplémentaires au travail et avait été beaucoup trop fatigué pour faire le ménage.

Heureusement, il n'y avait pas grand chose à faire dans son petit studio, alors il retroussa les manches de sa chemise en flanelle et se dirigea vers la cuisine.

Il commença par le réfrigérateur. Il n'y avait pas beaucoup de restes, mais il jeta des plats à emporter avariés et vida les quelques Tupperware qu'il avait ramenés lors de son dernier dîner avec son père. Faire la vaisselle n'avait jamais été le truc préféré de Stiles, mais il n'avait pas de lave-vaisselle et même si ça avait été le cas, il ne l'utiliserait pas.

C'est un tel gaspillage d'eau, Mieczysław, lui disait sa mère. Et ça n'aidait certainement pas que ce soit bruyant.

Pendant que la vaisselle séchait sur l'égouttoir, Stiles nettoya les comptoirs et la cuisinière électrique. Les ramens qu'il avait préparés l'autre soir avaient débordé et avaient laissé un anneau marron autour du brûleur. C'était incroyablement difficile à nettoyer mais avec un peu d'huile de coude, il réussit.

La cuisine scintillait presque et Stiles laissa échapper un soupir de contentement avant de vider les poubelles et le bac de recyclage, et de les emmener immédiatement dans le local poubelle.

Stiles était reconnaissant de vivre seul parce que Cherry Pie resta coincé dans sa tête alors qu'il passait l'aspirateur. En se déplaçant autour de son lit et à travers le salon, il remua son cul et organisa un one-man show, ne s'arrêtant que quand il cogna son tibia contre sa table basse, que sa jambe céda et qu'il s'effondra.

Ce n'était pas exactement la première fois que ça arrivait, mais la table appartenait à ses parents avant la mort de sa mère; alors quand son père en avait acheté une nouvelle, Stiles avait insisté pour la garder. Bien sûr, il devait se rappeler presque quotidiennement de ne rien mettre dessus. Et bien sûr, il semblait toujours oublier—comme le prouvaient toutes les échardes qu'il obtenait quand il remettait le pied en place en le revissant—mais les initiales de sa mère étaient gravées dans le bois, un rappel constant d'à quel point elle était inestimable.

Même après avoir remis l'aspirateur dans le placard à manteaux à côté de sa porte d'entrée, Stiles continua de danser en pliant le linge. Étant un vrai adulte, il s'assura de tout ranger dans sa commode et son placard au lieu de les laisser dans la panière à linge comme il le faisait habituellement.

Finalement, après une douche, Stiles jugea qu'il était assez tard pour se mettre au lit. Une partie de lui voulait fermer les yeux et s'endormir, tandis que l'autre voulait en quelque sorte se frotter contre son matelas jusqu'à ce qu'il jouisse.

Sauf que cela n'arriverait certainement pas parce que peu importe ce qu'il faisait, peu importe à qui d'autre il essayait de penser, toutes ses pensées menaient à Derek. Stiles ressentait une vague de culpabilité à penser à Derek de cette façon parce qu'ils étaient amis, de vraiment bons amis maintenant, et ça le tuerait de perdre ça.

Avec un gros soupir, Stiles fixa avec envie sa bite avant d'enfiler un pantalon de jogging. "Désolé, mon pote, mais c'est de ta faute."

Et ce fut une bonne chose que Stiles n'essaie pas de passer un moment spécial parce que dès que sa tête toucha l'oreiller, son téléphone sonna.

Voyant le nom de Derek, un sourire espiègle prit place sur le visage de Stiles en répondant au téléphone.

"Oh, mon petit lapin…" Il y eut un souffle à travers la ligne, un signe clair d'amusement. "Je t'ai manqué ?"

"Tu es un idiot, Stiles," déclara Derek plutôt affectueusement.

"Eh bien, ce n'est pas une façon de parler à ton nouveau petit-ami, Derek. Je suppose que je vais devoir appeler Scott pour défendre mon honneur." Stiles se mit à l'aise, se tourna sur le côté alors qu'il posait son téléphone à côté de lui, mettant le haut-parleur. "En fait ! J'appellerais Lydia. Elle est plus effrayante."

Il y eut un moment de silence avant que Derek ne parle à nouveau, bien qu'il ait l'air un peu nerveux. "Lui as-tu dit ? À propos de ça ? À propos de notre… arrangement ?" "Oh, euh, je—"

"Parce que tu peux," déclara rapidement Derek. "Je sais qu'il est comme ton frère et que vous vous dites tout, donc tu n'as pas à garder ça secret pour moi."

La conscience de Stiles le rongeait depuis que Scott était au courant. Cependant, si Scott n'avait pas été là, il ne lui aurait probablement rien dit, mais il pourrait tout aussi bien admettre la vérité. "Je veux dire, il a en quelque sorte surpris mon côté de la conversation de toute façon, donc je ne pouvais pas vraiment le lui cacher." "Oh. Ouais, c'est bien. Comme je l'ai dit, tu n'as pas besoin de garder ça secret pour moi. Mais, euh, qu'est-ce qu'il a, euh, qu'est-ce qu'il a dit ?"

Stiles rejoua la conversation précédente dans son esprit. Il y eut un moment où il envisagea de faire ce que Scott avait suggéré et de dire à Derek ce qu'il ressentait, mais la perte serait trop grande si Derek ne ressentait pas la même chose. Même si Derek insistait sur le fait qu'ils pourraient toujours être amis, Stiles aurait le cœur brisé et ce n'est pas juste envers Derek.

Réalisant que Derek attendait toujours une réponse, Stiles mentit. "Euh, il, euh, il n'a rien dit. Il m'a demandé si j'étais sûr. J'ai dit que tu étais mon ami et que je voulais t'aider. Et je veux dire, je ferais la même chose pour lui s'il en avait besoin, alors il a laissé tomber le sujet. Puis, nous sommes rentrés et nous avons mangé du lo mein en regardant Star Wars." "Lequel ?" "Le retour du Jedi." Stiles se détendit au changement de sujet et décida que c'était le moment opportun pour une blague inappropriée—il savait que c'était la meilleure façon de détourner l'attention. "Hé Derek ?" "Ouais, Stiles." "Savais-tu que j'ai un sabre laser ?"

Derek eut une hésitation avant de répondre comme s'il savait ce qui allait arriver. Ce qui devrait être le cas, parce qu'ils avaient depuis longtemps atteint le niveau d'amitié 20. "...Non ?"

"Yep ! Ma bite !" Le bruit qui traversa le téléphone fut un croisement entre un reniflement et un grognement. Stiles releva le poing en l'air en signe de victoire et se sentit assez en sécurité pour changer à nouveau de sujet. Sa voix se calma alors qu'il demandait, "Hé Derek ?"

"Ouais, Stiles."

"Qu'est-ce que Erica a dit ? Est-ce que ça a marché ?"

"Ouais, en quelque sorte, pour la plupart. Elle a accepté à contrecœur de retirer mon nom de la vente aux enchères." Il y eut des bruissements de l'autre côté de la ligne comme si Derek était peut-être lui aussi dans son lit. "Ce qui me rappelle. Elle a dit qu'elle n'a jamais écrit mon numéro nulle part, et encore moins dans des toilettes."

"Attends ? Tu lui as dit ?" Demanda Stiles, incrédule puis il gémit. Le souvenir d'avoir appelé Derek alors qu'il était ivre était l'un qu'il aimerait oublier et il était presque sûr qu'ils avaient convenu de ne jamais en parler. "Je ne peux pas croire que tu lui aies dit comment nous nous sommes rencontrés."

"Qu'est-ce que j'étais censé faire ? Elle a insisté pour savoir après que je lui ai dit que nous sortions ensemble."

"Tu aurais pu mentir !" La chaleur rampante de l'embarras monta le long des joues de Stiles.

"Tu sais pourquoi je ne peux pas." Oh, ouais. Loups-garous.

Stupide capacité surnaturelle d'entendre les ratés dans les battements de cœur. Grr !

"Tu te rends compte que je ne pourrai jamais la regarder dans les yeux."

Pour une raison quelconque, Stiles grimaça, se préparant à ce que Derek réfute le fait qu'ils se rencontreraient un jour, mais Derek le surprit. "Tout ira bien. Je m'assurerai qu'elle ne t'emmerde pas trop."

Stiles se serait bien moqué de ce commentaire mais il était trop concentré sur l'idée de rencontrer Derek en personne. "Alors, euh, quand est-ce qu'on se voit ?"

Derek émit un son surpris à la question de Stiles, presque comme s'il n'avait pas réalisé ce qu'il sous-entendait. "Nous n'avons pas à le faire. Je comprends si c'est bizarre."

"Non !" Dit rapidement Stiles, bien qu'il ne voulait pas paraître désespéré, alors il continua, "Non, c'est—je veux dire, c'est logique. Pas vrai ? Ils deviendraient méfiants s'ils ne me rencontraient pas à un moment donné. Ou si tu ne sens pas comme moi, ou du moins comme quelqu'un de nouveau, je suppose."

Derek soupira profondément. Ce fut suivit par un grondement et il sembla incroyablement réticent quand il dit, "Oui."

Stiles était sûr qu'il s'agissait plus de la meute le harcelant et moins de leur rencontre, alors il renifla. "Ne te fais pas mal, big guy. Ça va bien se passer."