Changements par rapport au livre :

- Petite précision : Rogue n'est pas mort donc Harry n'a jamais vu ses souvenirs. Ainsi, personne ne sait que Rogue est un espion.

Trois mois plus tard

« Vous avez intérêt à bien vous tenir ! Je vais essayer de vendre l'une de vous à un mangemort qui n'a pas encore d'esclave. J'espère conclure une bonne affaire donc si l'une de vous se conduit mal, je ne me montrerai pas clément ! S'exclama l'homme en pointant quatre femmes de sa baguette. »

Quatre regards terrorisés lui répondirent. Une des jeunes femmes se mit même à pleurer. Hermione regarda la femme en pleurs avec tristesse. Etait-elle effrayée par la possibilité d'être achetée ou le contraire ? Elle-même ne le savait pas. Elle ne voulait pas devenir le jouet exclusif d'un mangemort mais elle ne voulait pas non plus retourner dans cet établissement dégueulasse à contenter des hommes tout aussi dégueulasses.

Le marchand d'esclaves observa la grille sur laquelle trônait un M doré en fer forgé. Il contempla l'immense manoir qui se dressait derrière elle. Il savait que l'unique héritier des Malefoy était très riche. Il allait certainement pouvoir lui vendre une belle esclave à un prix élevé.

Il utilisa la cloche présente à côté de la grille. Un elfe de maison étrangement bien habillé apparut.

« Bonjour monsieur, déclara poliment l'elfe. »

La créature observa rapidement l'homme et les quatre jeunes femmes qui l'accompagnaient. Elle comprit vite que c'était un marchand d'esclaves nés-moldues. Elle dit donc sans hésiter :

« Mon maître n'est pas intéressé par ce genre de commerce.

- Tu es sûre ? Va plutôt le chercher, je refuse de marchander avec un vulgaire elfe de maison ».

Le vulgaire elfe de maison en question allait répondre par l'affirmatif quand elle vit le visage d'une des jeunes femmes. Elle avait déjà vu ce visage. Sur une photo. Une photo que possédait son maître. Une photo que son maître regardait souvent…

Finalement sans hésiter, elle déclara « Entrez ! Peut-être que l'une de vos… marchandises intéressera mon maître finalement. »

Le marchand sourit ravi de pouvoir repartir d'ici avec une belle bourse pleine de gallions. Il fit avancer les quatre femmes en tirant sur une chaine à laquelle elles étaient toutes reliées et menottées. L'elfe regarda cela d'un mauvais œil mais ne fit aucun commentaire. Elle espérait juste que son maître n'allait pas s'énerver…

Après avoir traversé la longue allée bordée d'arbres, ils arrivèrent devant la porte en bois monumentale qui servait d'entrée au le manoir Malefoy.

L'elfe ouvrit la porte et fit rentrer les hôtes dans le vestibule.

« Je vais chercher mon maître, dit-elle avant de transplaner. »

Drago Malefoy était en train de mettre le dernier ingrédient dans sa potion quand son elfe apparut subitement. Il sursauta.

« Mitsy ! S'exclama-t-il. Combien de fois t'ai-je dis de ne pas débarquer comme ça quand je suis en plein dans la confection d'une potion ?

- Désolée maître Drago mais…

- Il y a une urgence ? S'inquiéta-t-il.

- Non mais le marchand d'esclaves est ici et…

- Tu l'as fais entrer ?

- Oui mais…

- Tu veux que je t'offre un vêtement ou quoi ? Combien de fois vais-je devoir te répéter que je ne veux pas d'une esclave Sang-de-Bourbe chez moi ! »

Tous les mangemorts en avaient une. Elle servait la plupart du temps à assouvir leur appétit sexuel. Drago trouvait ça répugnant.

« Je sais maître mais vous devriez venir voir.

- Je te dis que…

- Maître, écoutez-moi. »

L'ancien Serpentard fut surpris que Mitsy insiste. Elle était son elfe depuis sa naissance. Elle l'avait élevé, lui avait apprit à lire, à écrire, à maitriser ses premiers élans magiques… Ainsi une certaine familiarité s'était installée entre eux. C'est pour cette raison que malgré son énervement, il décida de la suivre. Il espérait qu'elle avait une bonne raison qui justifiait sa désobéissance. Il lui avait pourtant déjà dit plusieurs fois de ne jamais faire entrer ces satanés marchands d'esclaves.

Il quitta les sous-sols de mauvaise grâce pour rejoindre le vestibule curieux de comprendre l'attitude de Mitsy.

« Monsieur Malefoy ! Je suis vraiment honoré de pouvoir vous présenter les quatre esclaves Sangs-de-Bourbe que je propose à la vente ! S'exclama le marchand d'esclaves. »

Il commença à vanter la qualité de ses biens mais Drago Malefoy ne l'écoutait plus depuis bien longtemps. Il avait immédiatement repéré une paire d'yeux chocolat qu'il avait imaginée ne jamais revoir. Est-ce qu'Hermione Granger était bien là devant lui ? Et dire qu'il la croyait morte…

Il interrompit les bavardages incessants du marchand et demanda immédiatement en montrant Hermione du doigt :

« Combien pour celle-ci ? »

Hermione comprit vite que le mangemort l'avait désignée. Elle ne sut si elle devait en être satisfaite, flattée ou horrifiée. Elle avait immédiatement remarqué que le blond l'avait fixée intensément de ses yeux gris. Elle avait cependant évité de le regarder.

« 1000 gallions.

- Pardon ? Vous ne vous embêtez pas !

- C'est à prendre ou à laisser. »

Drago décida de ne pas débattre.

« Mitsy, va chercher ce qu'il faut, dit-il simplement.

- Très bien maître, répondit l'elfe avec un petit sourire réjoui.

- C'est un plaisir de faire affaire avec vous monsieur Malefoy. »

Une nouvelle fois, le mangemort ignora le marchand. Il continua de regarder l'ex Gryffondor qui n'avait toujours pas osé le contempler en retour. C'était à se demander si elle ne faisait pas semblant de ne pas le reconnaitre. De toute façon, ils allaient bientôt être seuls.

Drago n'arrivait pas à croire qu'Hermione Granger, l'obsession de ses années à Poudlard était sous ses yeux. Même s'il n'était pas fan de l'idée de l'acheter comme un vulgaire morceau de viande, il était hors de question qu'il la laisse entre les mains de ce marchand aux yeux lubriques. Et qui sait chez quel genre de personne elle aurait pu terminer ? A ce propos, il devrait remercier Mitsy. Comment avait-elle su ?

« D'où viennent ces esclaves ? Demanda-t-il.

- De la maison close de Castle Combe monsieur Malefoy. »

Drago avala difficilement sa salive en donnant l'impression de rester de marbre à l'entente de cette information. Une maison close ? Hermione Granger était dans une maison close ? Il serra ses poings espérant que Mitsy allait revenir au plus vite avec les gallions.

Son souhait fut exaucé puisqu'elle réapparut avec une bourse pleine qu'elle donna au marchand. Ce dernier la soupesa avec un sourire lascif.

« Maintenant sortez de chez moi, lança Drago d'une voix froide. »

Le marchand lança un sort qui brisa les chaines d'Hermione et quitta le manoir. Drago eut un léger sentiment de peine pour les trois autres jeunes femmes qui allaient terminer Merlin seul savait où.

Il se retrouva maintenant seul dans le hall de son manoir avec son elfe et Hermione Granger. Il la regarda longuement ne pouvant croire qu'elle était là devant lui vivante. Et qu'elle était à lui. Enfin à lui…

A ce moment-là, elle osa enfin le regarder. Il plongea ses yeux gris dans les siens et son cœur s'emballa. Malgré tout, comme il avait toujours su le faire durant plusieurs années, il resta impassible. Il regarda son corps prisonnier d'une simple robe blanche légèrement transparente, son cou gracile, ses épaules menues, sa bouche rosée, son nez fin, ses yeux brillants et ses cheveux bouclés. Et il se revit à Poudlard l'observant à la dérobée à la bibliothèque, dans la grand salle, dans le parc de Poudlard…

Mais quelque chose le heurta. Son regard était différent. Il comprit. Elle ne l'avait effectivement pas reconnu ou alors c'était une merveilleuse actrice.

« Comment t'appelles-tu ? Demanda-t-il décidant de « jouer le jeu ».

- Hermione maître, répondit-elle docile en baissant le regard. »

Maître ? Qu'est-ce que c'était que ces histoires ? Jamais oh grand jamais, il n'avait vu l'ex Gryffondor aussi soumise. Il fronça les sourcils. Etait-elle en train de se payer sa tête ? Il n'aimait pas beaucoup ça.

« D'où viens-tu ? Demanda-t-il d'une voix légèrement agacée.

- Je ne sais pas.

- Comment ça tu ne sais pas ? S'énerva-t-il. »

Pourquoi était-il incapable de garder son sang-froid face à elle ?

« Je… Je ne me rappelle pas, dit-elle seulement d'une voix craintive.

- Tu ne te rappelles pas ?

- Non. »

Se pourrait-il que… ?

« Quelle est la dernière chose dont tu te souviennes ?

- De m'être réveillée à la maison close de Caslte Combe il y a trois mois.

- C'est tout ? Demanda-t-il. Comment connais-tu ton prénom ? »

Pour seule réponse, elle lui montra son poignet où se trouvait une gourmette sur laquelle son prénom était gravé.

« Tu ne connais pas ton nom de famille ? Tu ne te rappelles pas de ta famille ? De tes amis ? »

Elle bougea la tête négativement.

Comment cela avait pu arriver ? Et comment avait-elle fini dans cette maison close sordide ?

Ainsi, elle ne se rappelait pas de lui ? Devait-il l'aider à se souvenir ? Devait-il lui raconter sa vie d'avant ?

Ou alors était-ce une chance ? Une occasion de tout reprendre à zéro ? Il savait qu'il jouait avec le feudeymon mais il ne pu s'empêcher de se dire qu'il pouvait lui fabriquer une nouvelle vie. Bien meilleure que celle qu'elle avait avant d'être ici. Il pouvait faire en sorte qu'elle s'attache à lui. Il pouvait faire en sorte d'avoir tout ce qu'il avait toujours voulu à Poudlard : elle. Et même si cette décision était égoïste, il n'était pas connu pour son altruisme. Alors il dit :

« Je m'appelle Drago Malefoy. Enchanté Hermione. »

C'était la première fois qu'il l'appelait par son prénom en sa présence. Cela lui donna une drôle d'impression. Comme s'ils étaient plus intimes que jamais.

Hermione fut surprise de cette phrase polie. Etrangement, c'était certainement la phrase la plus gentille qu'on lui avait dite en trois mois. Elle ne sut même pas quoi répondre.

« Mitsy. Installe Hermione dans la chambre rouge.

- Venez miss, dit simplement l'elfe. »

Hermione suivit la créature en la regardant discrètement. Elle n'avait jamais vu d'elfe. Elles montèrent les escaliers qui menaient à l'étage et arrivèrent dans un long couloir avec des tableaux sur les murs. Hermione regarda les portraits. Ils ressemblaient tous énormément à son nouveau maître. Elle comprit vite que ça devait être les ancêtres de la famille Malefoy. Elle n'avait jamais entendu ce nom. Pourtant, elle avait malheureusement déjà côtoyé quelques mangemorts…

L'elfe interrompit ses réflexions en ouvrant la porte d'une chambre.

« Voici votre chambre miss. »

Quand la porte s'ouvrit, la jeune femme fut subjuguée. Sa chambre ? Elle s'était attendue à tout sauf à ça. La pièce était grande avec des murs tapissés en rouge. Il y avait un grand lit à baldaquins avec des couvertures en satins rouges. Le mobilier en bois était luxueux. Ca n'avait rien avoir avec le taudis minable dans lequel elle vivait à Castle Combe.

« C'est ma chambre ?

- Oui miss. Et ici vous avez une salle de bain privée. »

L'elfe ouvrit une porte à laquelle Hermione n'avait pas fait attention en arrivant. Elle entra dans la nouvelle pièce et fut interloquée d'y découvrir une superbe salle de bain en marbre avec une grande baignoire et des robinets dorés. Elle ne pouvait pas y croire. Et dire qu'elle ne savait même pas si elle avait envie d'être achetée en pénétrant dans ce manoir. Jamais elle ne pourrait regretter la maison close de Castle Combe.

Mais Hermione n'était pas idiote. Elle savait que son nouveau maître avait une idée derrière la tête en l'achetant. Après tout, elle était une esclave née-moldue. Qu'allait-il lui imposer comme tâche ? Certainement pas des tâches ménagères vue que ça devait être l'elfe qui s'en chargeait. Hermione frissonna. Elle savait quel genre de besognes les mangemorts demandaient d'effectuer aux esclaves nées-moldues.

« Je vous laisse vous installer, dit simplement l'elfe avant de refermer la porte de la chambre derrière elle. »

Même si elle avait été refroidie par sa réflexion, Hermione réussit à se précipiter vers les robinets de la baignoire presque joyeusement. Prendre un bain allait lui faire tellement du bien.

Une fois à l'intérieur de la baignoire, elle se sentit presque relaxée. Elle relativisa. Depuis trois mois, elle accomplissait les envies les plus lubriques d'hommes plus dégoutants les uns que les autres et vivait dans un logement insalubre. Au moins là, elle vivrait dans un endroit propre et opulent. Rester juste à espérer que ce Drago Malefoy ne cachait pas une personnalité débauchée…

« Alors notre nouvelle venue s'installe ? Demanda simplement Drago à Mitsy en se servant un verre de whisky pure-feu dans le salon. »

Il essayait d'adopter un air détendu mais ses mains tremblaient légèrement de savoir Hermione Granger sous son toit.

« Oui maître Drago. La chambre avait l'air d'être à son gout. »

Drago sourit. Ce n'était évidemment pas un hasard s'il l'avait orientée vers la chambre rouge.

« Tu prendras des vêtements dans l'armoire de ma mère pour elle, déclara-t-il à l'elfe. »

Voir Hermione Granger dans les vêtements de sa mère allait sûrement lui faire une étrange impression mais ça dépannera le temps qu'il aille lui acheter ce qu'il faut. Il n'arrivait pas à croire qu'Hermione Granger était chez lui ! Et dire qu'après la bataille de Poudlard où Potter avait du fuir, il avait tiré un trait sur la possibilité de la revoir. La rumeur qui circulait était même qu'elle était morte. II se rappelait encore de l'embardée qu'avait faite son cœur et des jours terribles qui avaient suivis ces rumeurs finalement infondées.

Il n'avait jamais comprit cette obsession qu'il avait pour elle. Il savait seulement que ça avait commencé quasiment dès la première année. Quand il l'avait vue dans le Poudlard express cherchant le crapaud de cet abruti de Londubat, il l'avait toute de suite trouvée condescendante et imbue d'elle-même. Et c'était certainement pour ça qu'elle lui avait toute de suite plu même si elle était loin d'être une gravure de monde à l'époque avec ses cheveux hirsutes et ses longues dents.

Ensuite, il avait appris qu'elle était une Sang-de-Bourbe. Il s'était dégouté d'avoir pu ressentir une attirance innocente. Il avait donc été méprisant avec elle en lui rappelant sans arrêt son ascendance moldue. Il s'était persuadé qu'il la haïssait.

Il avait mit du temps à se rendre compte qu'il la regardait trop pour son propre bien, qu'il la suivait du regard quand elle ne le voyait pas, qu'il la cherchait avec des piques acerbes plus que Potter lui-même… Il avait comprit qu'il avait un faible pour elle en quatrième année durant le fameux bal. Tous les garçons de son âge avaient eu un béguin pour elle ce soir-là. Mais pour Drago, ça n'avait pas duré que le temps du bal. C'était resté et ça avait évolué. Il avait nourrit une forme d'obsession maladive jusqu'à sa sixième année. Mais durant cette année terrible, il avait comprit que c'était plus que ça. Cette année-là, il vivait dans la peur constante de ne pas réussir sa mission et qu'il paye son échec de sa vie et de celles de ses parents. Il avait vite remarqué que les rares moments où il se sentait mieux, c'était quand il la guettait à la bibliothèque.

Il avait donc compris que cette attirance physique s'était progressivement changée en véritable affection. Il aimait son physique et son attitude. Mais il aimait aussi sa soif d'apprendre, son amour pour les livres, sa joie de vivre, son rire, son audace, sa répartie… Tout ce qui faisait qu'elle était elle. Tout ce pourquoi il l'avait détestée avant. Mais jamais il n'aurait pu concrétiser son envie d'être près d'elle. Il devrait à jamais se contenter de la désirer de loin.

Et maintenant, elle était chez lui à portée de main. Elle ne se rappelait pas de ses années d'humiliation et d'insultes à Poudlard. Et surtout, personne ne savait qu'elle était ici… Il se sentait libre de la courtiser comme il aurait aimé le faire à Poudlard.

« Mitsy, comment as-tu su ? Demanda-t-il à son elfe.

- Vous avez une photo d'elle dans votre chambre maître Drago. »

Drago sourit. Une photo prise par cet abruti de Colin Crivey pendant un match de quidditch. Il lui avait volé dans ses affaires sans qu'il ne s'en rende compte. Depuis le blond l'avait gardée précieusement. Il fut surpris que Mitsy ait remarqué. Mais il est vrai qu'elle avait toujours été très observatrice.

« Dis-lui de descendre dès qu'elle sera changée.

- D'accord maître Drago, répondit l'elfe avant de quitter le salon. »

Drago sourit en vidant son verre d'une traite. Il avait hâte de la faire tomber sous son charme.

Hermione était endormie dans son bain depuis plus d'une heure quand Mitsy débarqua dans la salle de bain.

« Je suis désolée miss mais la maître vous attend.

- Tu m'excuseras auprès de lui Mitsy. Je m'étais assoupie, répondit-elle paniquée maintenant parfaitement réveillée.

- Je suis sûre qu'il comprendra, la rassura-t-elle. »

La jeune femme se fit la réflexion que l'elfe avait l'air calme. Même si elle obéissait à son maître, elle n'avait pas l'air terrorisée. Elle l'étudia à la recherche de traces de coups mais elle n'en vit aucune. L'elfe était bien habillée. Elle portait une robe rose. Cela rassura Hermione. Elle était visiblement tombée sur un maître pas trop cruel. Il fallait quand même qu'elle se rappelle que c'était un mangemort. Et tous les partisans du Seigneur des Ténèbres qu'elle avait côtoyés jusqu'ici étaient des êtres abominables. Elle réprima un frisson.

Elle se hâta de quitter le bain une fois l'elfe sortie. Elle se sécha et s'enroula dans une serviette douce et propre. C'était tellement agréable. Elle imaginait qu'elle avait déjà connue cette sensation avant. Mais ce qui était sûre c'est qu'elle ne l'avait jamais connue depuis qu'elle s'était réveillée dans cette maison close infâme il y a trois mois.

De retour dans la chambre, elle vit une robe et des sous-vêtements sur le lit. L'elfe avait dû les lui déposer pendant qu'elle était dans la salle de bain. Elle prit la robe et remarqua immédiatement que c'était un tissu de qualité. Elle enfila le tout et descendit au rez-de-chaussée comme l'elfe lui avait demandé. Elle redoutait légèrement de se retrouver face à son nouveau maître.

Quand Drago la regarda descendant les marches dans cette jolie robe noire en velours, il sut qu'il ferait tout pour qu'elle reste définitivement au manoir. Il allait faire en sorte qu'elle s'y sente comme chez elle. Qu'elle ne veuille plus jamais repartir. Qu'elle ne veuille plus jamais le quitter.

Elle se posta devant lui et il ressentit immédiatement sa gêne. Evidemment, elle ne savait pas encore comment se comporter avec lui. Et il imaginait que les hommes qu'elle avait fréquentés ces derniers mois n'étaient certainement pas des plus tendres. Il sentit une fureur l'envahir quand il repensa à ce que lui avait dit le marchand d'esclaves. Mais il se contint. Hors de question qu'il explose devant elle.

« Tu t'es bien installée ? Finit-il par demander pour briser le silence.

- Oui maître, répondit-elle en baissant le regard. »

Toujours aussi obéissante. Beaucoup trop. Ce n'était pas ce qu'il aimait chez elle.

« Arrête de m'appeler maître, s'agaça-t-il. »

Il voulait retrouver l'Hermione de Poudlard. C'était de cette Hermione là qu'il était dingue. Mais il savait qu'avec ce qu'elle avait vécu, elle ne pouvait être que différente. Entre sa perte de mémoire et ces longs mois dans cet établissement douteux.

« Comment dois-je vous appeler ? Demanda-t-elle surprise. »

Drago hésita. En même temps, il avait presqu'envie de lui dire de l'appeler « Malefoy » en souvenir de Poudlard. Mais d'un autre côté, il avait toujours eu envie de l'entendre prononcer son prénom.

Ainsi il ne réfléchit pas quand il lui dit :

« Apelle-moi par mon prénom : Drago. »

Hermione écarquilla les yeux. C'était bien la première fois qu'un Sang-pur qui plus est un mangemort l'autorisait à l'appeler par son prénom. Etait-ce un piège ?

« Suis-moi, ordonna-t-il. »

Elle s'exécuta en tremblant légèrement. Où l'emmenait-il ? Elle le suivit lentement dans les couloirs du manoir. Cette demeure était vraiment immense. Elle était sûre qu'elle allait s'y perdre. Au bout d'un moment, elle se dit, la mort dans l'âme, qu'il l'emmenait certainement vers sa chambre…

Mais quand il ouvrit une double porte, elle fut étonnée d'y voir une gigantesque bibliothèque. Hermione sourit sincèrement. Quand elle était à la maison close, elle adorait lire le peu de livres qui y trainaient. Elle ne savait pas si c'était un vestige de son ancienne vie mais elle se sentait irrémédiablement attirée par les bouquins.

Drago fut rassuré quand il la vit sourire. Elle aimait toujours autant les livres. La vraie Hermione Granger n'avait pas disparue.

Elle se précipita vers les étagères et caressa la tranche des livres. Elle était tout bonnement émerveillée. Elle s'en voulu d'avoir prêté à son hôte de mauvaises intentions.

« Je vois que tu as l'air d'aimer cette pièce, dit-il au bout d'un moment.

- Oui je… J'aime les livres. »

Il fut ravi d'entendre cette phrase. Elle était toujours la même. Il voulait lui parler. Il voulait qu'elle se sente à l'aise avec lui. Il voulait qu'elle apprenne à le connaitre. Malheureusement, sa marque commença à le brûler.

« Je dois y aller, déclara-t-il déçu en jetant un regard discret vers son bras. Reste ici le temps que je revienne. Lis ce que tu veux même si je dois t'avouer que tous les ouvrages de cette bibliothèque ne sont pas angéliques. »

Elle acquiesça. Il se rapprocha d'elle et la prit par les épaules. Elle se crispa. Il le sentit mais ne retira pas ses mains pour autant.

« N'ouvre à personne même si tu entends la sonnerie du portail. Mitsy s'en charge. Il y a des protections partout autour du manoir. Personne ne peut entrer ou sortir sans y être invité. C'est compris ?

- C'est compris, répondit-elle en le regardant dans les yeux. »

Il s'y perdit quelques secondes prenant soudainement conscience de leur proximité. Mais il dû s'en décrocher quand il sentit sa marque le lancer une seconde fois.

« A plus tard Hermione, dit-il simplement avant de se diriger vers la sortie de la bibliothèque.

- A plus tard… Drago, répondit-elle.»

Drago se tourna subitement vers elle. Il tenta d'ignorer l'excitation qui vrilla légèrement ses entrailles à l'entente de son prénom qu'elle n'avait jamais prononcé. Il déglutit en observant l'air gêné d'Hermione. Elle rougit devant son regard. Il lui sembla que lui tourner le dos pour quitter la pièce était l'effort le plus surhumain qu'il avait dû faire dans sa vie. Il devait partir mais l'impatience de la retrouver le taraudait déjà.

Hermione fronça les sourcils après le départ de Drago. Quel vice cachait cet homme ? Il était trop attentionné pour être honnête. Et ses yeux gris perçants. Ils la scrutaient toujours intensément. La brune ne sut dire si cet homme la mettait mal à l'aise ou si, au contraire, il l'attirait.

Quand Drago arriva au manoir où Voldemort et ses plus proches partisans avaient élu domicile, il cessa de penser à Hermione. Il s'assura de fermer son esprit. Heureusement, il était un excellent occlumens grâce à sa défunte tante qu'il ne regrettait pas.

Heureusement le Seigneur des Ténèbres n'était plus au manoir Malefoy. Il avait élu domicile dans une autre demeure plus spacieuse mais plus lugubre aussi.

Drago ne faisait pas partie du cercle rapproché du Seigneur des Ténèbres mais il était tout de même tenu de se rendre à une sorte de conseil une fois par semaine. Il n'y disait jamais un mot se contentant d'écouter les informations des uns et des autres.

Le maître lui refilait une mission sans importance à faire de temps en temps et ça lui allait très bien. Il était devenu mangemort pour sa famille. Il avait la marque et était maintenant trop ancré dans ce camp pour disparaitre mais il n'était certainement pas le mangemort le plus dévoué à la cause. Il essayait cependant de le cacher même s'il était persuadé que les autres mangemorts et le Seigneur des Ténèbres lui-même s'en doutaient fortement.

Quand Drago pénétra dans la pièce du conseil, de nombreux mangemorts et autres partisans étaient déjà présents. Le blond fit un signe de tête discret à Severus Rogue et ignora les autres. Son parrain était le seul mangemort pour lequel il avait du respect. Les autres le dégoutaient. Ils étaient pour la plupart abjects et méprisables.

Le Seigneur des Ténèbres était dans un trône surélevé. Il était légèrement recroquevillé sur lui-même. Personne n'en parlait mais tout le monde avait bien remarqué qu'il était plus faible. Même si Potter avait dû fuir suite à leur affrontement, ce dernier avait considérablement marqué le mage noir. Malgré tout, tous continuaient de le craindre et de le respecter.

Walden Macnair s'approcha pour faire un compte-rendu de sa dernière mission. Drago n'écouta que d'une oreille mais il retint l'information la plus importante : toujours aucun indice sur le lieu où pouvait se cacher Harry Potter. Il vit le mage serrer ses poings avant de lancer un sort très puissant qui envoya valdinguer Macnair à l'autre bout de la pièce. Même affaibli, la magie du Seigneur des Ténèbres restait étonnement puissante.

Depuis l'affrontement, il devenait comme fou quand on lui disait qu'il n'y avait toujours aucune trace de Potter. Drago comprenait. Si une prophétie disait qu'un binoclard allait l'anéantir, lui aussi serait certainement sur les nerfs.

« Les rafleurs ont quelque chose pour nous ? Demanda le mage noir d'une voix forte. »

Ca ressemblait plus à un ordre qu'à une question.

« Oui maître, répondit Greyback en s'avançant avec un prisonnier. »

Drago le reconnut. Il l'avait déjà vu. C'était un élève de Poudlard plus jeune que lui. Mais il ne connaissait pas son nom.

« Il distribuait des tracts pro-Potter en ville. »

Le mage noir se leva d'une démarche branlante et regarda le jeune garçon dans les yeux. Ce dernier détourna le regard. Drago avala difficilement sa salive sachant ce qui attendait le garçon. Il aurait aimé lui jeter immédiatement un avada kedavra pour lui épargner des souffrances inutiles mais c'était impossible.

Il détourna le regard quand il entendit le mage jeter son premier doloris. Cela dura de longues minutes. Depuis plusieurs semaines, le Seigneur des Ténèbres libérait sa frustration en torturant pendant de très longs instants toutes les pauvres victimes que ramenait Greyback de ses rafles. Drago attendait impatiemment d'entendre le sortilège de mort à la place des cris de la proie. Même s'il était habitué aux déferlements de colère du Lord, il avait toujours du mal à fixer ce genre de scène.

Il entendit quelques mangemorts rire. Ca lui paraissait toujours inconcevable. Comment quelqu'un pouvait réellement prendre plaisir à voir quelqu'un souffrir autant ? Il regarda son parrain qui arborait, comme toujours, un air impassible. Il n'arriverait jamais à savoir ce qu'il se passait réellement dans la tête de Severus Rogue.

Il fut soulagé quand il entendit le sortilège de mort. C'était enfin fini. Il allait pouvoir rentrer chez lui. Il quitta la pièce et le manoir sans un regard pour ses collègues. Un petit sourire discret s'installa sur ses lèvres quand il imagina Hermione confortablement installée dans sa bibliothèque en lisant un livre.

Il avait rapidement oublié le jeune homme torturé et exécuté sous ses yeux. Quelques fois ça l'inquiétait de voir que ce genre de spectacle était devenu banal au point qu'il l'oubliait quelques secondes après…

Le loup-garou pénétra dans la maison close de Castle Combe de bonne humeur. Le spectacle qui venait d'avoir lieu au manoir du Seigneur des Ténèbres l'avait mit en appétit. Il était le seul qui avait satisfait le maître aujourd'hui.

« Je viens voir ma protégée, lança-t-il joyeusement au tenancier. »

Rien de mieux pour continuer sa journée qu'une visite à sa Sang-de-Bourbe favorite.

« Elle n'est plus là, lui répondit le propriétaire des lieux.

- Comment ça plus là ? Elle s'est enfuit ?

- Non je l'ai vendue à un marchand ambulant de passage. »

A l'entente de cette réponse, Greyback vit rouge. Il attrapa à une vitesse fulgurante l'homme par le col et sortit sa baguette.

« Tu te fous de ma gueule ? Menaça-t-il en pointant sa baguette sur son cou.

- Elle était à moi. Je l'avais achetée. J'avais bien le droit d'en faire ce que je veux.

- Je t'avais clairement dit qu'elle devait rester ici !

- Les clients se lassent au bout d'un moment. Je l'ai vendue pour acheter une remplaçante. »

Greyback lâcha l'homme en le jetant violement par terre.

« A qui l'as-tu vendue ?

- Je ne sais pas. C'était un marchand ambulant. Il n'était pas du coin, rétorqua le tenancier en se relevant. »

Le loup-garou avait envie de le tuer dans d'atroces souffrances mais il y avait plus urgent. Il devait rapidement parler à Rogue, Rookwood et Dolohov. Sa bonne humeur avait désormais entièrement disparu.

« C'est une blague ? Demanda Rookwood en contenant sa rage.

- J'aurais aimé, répondit Greyback. Et le pire c'est que ce connard est incapable de me dire à qui il l'a vendue.

- De toute façon, elle ne doit plus être avec ce marchand ambulant. Il a déjà dû la vendre à quelqu'un d'autre, ajouta Rogue soucieux.

- Qu'est-ce qu'on va faire ? Demanda Dolohov paniqué. Et si elle racontait à quelqu'un son passage ici ? »

Il savait qu'il était celui qui avait le plus à perdre. C'était lui qui avait provoqué la perte de mémoire de la Sang-de-Bourbe. Vue la colère du maître actuellement, il ne donnait pas cher de sa peau s'il l'apprenait.

« Impossible ! On a veillé à lui lancer un sortilège d'oubli, répondit Rogue agacé comme si la remarque de Dolohov était un ramassis d'idioties.

- Il faut qu'on sache qui l'a achetée et vite ! S'énerva Rookwood. Il doit bien y avoir un moyen. »

Severus Rogue regarda de manière inquiète les trois hommes qui commençaient à discuter d'un plan pour la retrouver.

« Je me charge de mener l'enquête, conclut le maitre des potions. »

Rookwood regarda le directeur de Poudlard se demandant certainement s'il pouvait lui faire confiance.

« Pourquoi ? Demanda-t-il.

- J'ai des contacts qui pourront certainement aider. Et moi aussi j'ai envie de retrouver cette petite peste. Je vous rappelle que c'est moi qui aie scellé votre serment inviolable. Je suis autant mouillé que vous maintenant.

- Bien, répondit Rookwood. Tiens-nous au courant et vite. »

Rogue ne se laissa pas impressionné par son air menaçant et garda une mine impassible.

Ce n'est qu'une fois que les trois hommes eurent quitté la pièce qu'il arbora un visage légèrement inquiet. Savoir cette miss je-sais-tout à la merci de je ne sais qui ne le rassurait pas. Si sa mémoire lui revenait et qu'elle laissait échapper des informations capitales sur Potter ou l'Ordre du Phénix, les conséquences pourraient être dramatiques. Il espérait que l'intelligence légendaire de la meilleure amie du survivant serait à la hauteur…

NDA : Et voilà le premier chapitre. J'espère que ça vous plait. Pour les personnes pas fans d'un Drago déjà amoureux d'Hermione, cette fanfiction n'est pas pour vous. Les premiers chapitres vont se concentrer sur Drago et Hermione principalement puis Rogue et les autres mangemorts. Pour les fans d'Harry et Ron, on ne les verra pas avant un moment.