Deux jours après la guerre de Libération du Paranormal, Hôpital Central.
.
Katsuki s'était réveillé avec l'impression que son corps pesait plus lourd que du plomb. D'atroces douleurs le traversaient de part en part au niveau du ventre et de l'épaule et la morphine le rendait plus apathique qu'autre chose, n'étouffant que partiellement la douleur. Il ressassait les derniers événements en boucle et en boucle : le combat, Shigaraki, Endeavor, le professeur Aizawa, Best Jeanist, Deku...
Ce connard de Deku, merde.
Le passage éclair de Minoru, Hanta et Rikido l'avait rassuré sur le fait que la conclusion n'avait pas été si catastrophique qu'elle aurait pu l'être. Enfin... Évidemment, si, elle l'était. Des milliers d'innocents avaient perdu la vie durant ce violent affrontement, entre l'attaque dévastatrice de cet enfoiré de Shigaraki quand il s'était réveillé et le passage de Gigantomachia, plusieurs villes étaient en ruines et des sauvetages intenses continuaient encore. Il paraissait même que des héros à travers le pays avaient mis la clé sous la porte et Katsuki avait honte d'être mis dans le même panier que ces putains de couards aux yeux de l'opinion publique.
Mais malgré tout, ils en avaient terminé avec plus d'une dizaine de milliers d'arrestations parmi le Front de Libération du Paranormal, dont Re-Destro, le médecin fou, Twice et Apocrypha, ainsi que le contrôle de Gigantomachia, le retour de Best Jeanist et Lemilion, la quasi victoire de Endeavor...
Mais également l'état lamentable dans lequel se retrouvaient Mirko, Eraserhead, Mount Lady et cet abruti de Deku entre autres, la mort de Midnight, Redskin et Majestic, la fuite de Shigaraki et de ses autres subordonnés...
Ce n'était pas vraiment une victoire. Ou alors une victoire en demi-teinte, au putain d'arrière-goût amer.
Une victoire qui serrait la gorge de Katsuki. Qui lui donnait envie d'aller dans la chambre de ce crétin de Deku pour l'étrangler. Qui rendait leur avenir putain d'incertain...
Il serrait les dents, malmenant les draps sous ses doigts alors qu'il fixait un point invisible face à lui, dans sa chambre bien trop silencieuse. Il avait reçu l'ordre strict de ne pas se surmener et se rester bien gentiment alité, encouragé par ses foutus potes, mais ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Les choses bougeaient au dehors comme elles n'avaient jamais bougé, et lui était cloué dans un foutu lit d'hôpital sans pouvoir rien faire.
Pas comme s'il aurait pu agir sur quelque chose s'il avait pu sortir, mais il aurait moins pu extérioriser sa frustration en faisant exploser des trucs, merde.
Il fut surpris en entendant sa porte s'ouvrir doucement et encore plus de constater que ce n'était personne d'autre qu'Eijiro lui-même qui faisait bizarrement preuve d'une retenue étonnante venant de sa part.
Katsuki commençait à connaître son pote, quoi qu'il en dise. De toute façon, le rouge était un foutu livre ouvert. Ce n'était donc pas bien compliqué de deviner la détresse au fond de ses pupilles écarlates qui s'étaient mise à briller à sa vue.
- Hey, Bakugo... Comment ça va, bro' ?
Il le laissa entrer sans un mot, l'observant s'asseoir à ses côtés avec une mollesse qu'il ne lui connaissait décidément pas.
- ... T'es tout seul ? lui demanda-t-il en le fixant alors que l'autre n'osait même pas le regarder dans les yeux.
- Ouais. J'avais envie d'être un peu au calme... Tous les autres sont surexcités par tout ce qu'il se passe... La situation est au point mort, on a rien à faire. Il paraît que tout est sens dessus dessous, donc j'suppose qu'ils ont pas trop la tête à s'occuper de nous pour le moment... Et Aizawa Sensei...
Il le vit se mordre la lèvre, ses yeux s'embuer de larmes.
Chose qui irrita énormément Katsuki.
- Quoi, Aizawa Sensei ?! Pourquoi tu chiales, ducon ?! C'est pas toi qui était là-bas... ! C'est pas toi qui t'es... putain de foiré pour détruire cette putain de balle de merde...
Il serra les dents, une bouffée de rage et d'amertume montant en lui. Putain, ce crétin d'Eijiro qui venait l'accabler un peu plus avec sa foutue naïveté, maintenant... Comme s'il avait besoin de ça...
- Je sais, répondit-il tout de même avec une voix résolue qui étonna le blond.
Il releva les yeux sur lui et croisa ceux du rouge : ils étaient trempés de larmes silencieuses, rivés dans les siens, lui envoyant une expression de détresse qui serra bien plus le cœur de Katsuki que ce que cela aurait dû.
- Je sais... Mais Bakugo, c'est pas ta faute... C'est pas... Ni la mienne, j'essaie de m'y faire, mais...
Une main tremblante se posa sur son épaule tandis que l'aspirant héros Red Riot baissait de nouveau la tête pour éclater en sanglots.
- On est encore bien trop faibles, hein... ? On a... On a même pas pu sauver Aizawa Sensei, ni Midnight Sensei... Midnight Sensei qui croyait en nous...
Katsuki se sentit se liquéfier sur place : ah, c'était donc ça...
Il ne put s'empêcher de grimacer, arraché entre l'agacement et une certaine amertume. Ouais, il comprenait. Il comprenait parfaitement ce que pouvait ressentir Eijiro, à cet instant.
Et il comprenait un peu mieux pourquoi il était venu se réfugier ici plutôt qu'autre part, également.
Tout simplement parce qu'il aurait certainement fait la même chose si les rôles avaient été inversés.
Il lui attrapa doucement la tête pour le tirer vers lui dans un geste raide et posa son menton dans la masse de cheveux rouges, mal à l'aise.
- ... Arrête de chialer et devient encore plus fort, alors, répondit-il doucement au rouge qui attrapait maladroitement son t-shirt pour s'y accrocher comme un damné.
.
Hey ! J'uploade bien vite oui, mais j'avance tout aussi vite dans l'écriture, donc autant que ça serve !
Très courte cette intro pour les deux chouchous je saiiiis, mais je ne voulais pas m'étendre sur cette scène précise qui sert d'amuse-gueule pour eux. Il y en a bien d'autres qui les attendent huhuhu...
Je posterai peut-être encore un chapitre cette semaine avant de me calmer, au moins on aura fait le tour des trois ships principaux !
