ATTENTION : spoilers "indiscrétions" du site officiel de la série.
Les quelques coups portés à la porte de sa chambre d'hôtel lui firent l'effet d'une grande bouffée d'air frais. Elle le retrouvait encore pour une nuit. Au moins une. Devrait-elle cependant s'en contenter ? Voilà la chose qu'Elsa redoutait le plus ce soir.
En ouvrant la porte, elle le découvrit l'air sombre. Sa sobriété habituelle s'était envolée pour laisser place à une gravité qu'elle espérait ne jamais lui connaître.
– Qu'est-ce qu'il se passe ?
– Tu te souviens de notre brève conversation de ce midi ?
– Arrête de tourner autour du pot et dis-moi !
– Un homme amoureux et malheureux est capable de tout. La Présidente m'a retiré le dossier, Elsa.
– Quoi ? Mais pourquoi ? Ça n'a aucun sens, tu es irréprochable depuis des jours au tribunal et-
– Et quelqu'un lui a déposé une lettre avec une photo de nous en train de nous embrasser. J'ai été démis de l'affaire, mais pas seulement.
– Comment ça « pas seulement » ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
– Je connais l'issue du procès, Elsa.
Le temps de pause qu'il marquât n'indiquant rien de bon pour la brunette, celle-ci se recula jusqu'à pouvoir s'asseoir au bord de ce lit qui lui parut soudainement bien étranger.
C'est le visage caché dans ses mains qu'elle osa finalement poser la plus terrible des questions.
– Combien d'années ?
– Elsa…
– Combien, Xavier ? demanda-t-elle cette fois en haussant le ton.
– Huit ans.
Si elle n'avait pas eu la présence d'esprit de s'asseoir, Elsa sut que ses deux jambes se seraient dérobées sous elle.
– Il faut que tu partes.
– De quoi est-ce que tu parles ?
– Je sais que Fedala t'a proposé de partir avec lui en Amérique du Sud.
– Comment est-ce que tu sais ça ?
– Un policier passait à côté de vous au Mistral et a entendu votre conversation.
– Et tu ne m'en as rien dit.
– Parce que je savais que tu avais refusé le plan.
– Et je le refuse toujours.
Xavier se rapprocha d'Elsa jusqu'à se mettre à genoux devant elle, ses mains s'emparant des siennes.
– Elsa, écoute-moi. Il faut que tu partes.
– Tu n'en penses pas un mot.
– C'est ça ou huit ans aux Baumettes. Je préfère-
– Tu préfères quoi, exactement ? Xavier, c'est impensable ! Tu sais ce que ça signifierait ? Je ne pourrais plus jamais remettre les pieds ici. Plus jamais.
– Je préfère te perdre que de te voir croupir en prison.
– Et mon avis, dans tout ça, on en fait quoi ?
– Elsa…
– Je ne vais nulle part.
Les yeux jusque-là fixés sur le sol recouvert de moquette, Elsa les leva juste assez pour croiser le regard meurtri du procureur. Une main s'échappa de l'emprise de l'homme pour venir se poser contre la joue de celui-ci.
– Tu ne peux pas le penser.
– Penser quoi ?
– De me voir partir avec Karim.
– C'est mieux que les Baumettes, Elsa. Je-
– Tu as tout essayé, Xavier. Je le sais, j'en suis certaine.
Sur ces paroles, la brune s'approcha suffisamment de l'homme encore à genoux pour venir joindre leurs lèvres. Il n'en fallut guère davantage au procureur pour se redresser et faire basculer Elsa contre le lit, l'embrassant à pleine bouche. Leur idylle, cette passion… Rien de tout ceci ne s'expliquait, Xavier le savait tout comme Elsa mais rien ne semblait en mesure de les arrêter pour autant.
[…]
Leurs corps nus collés l'un contre l'autre, Xavier tenait Elsa dans ses bras comme pour la protéger.
– Est-ce qu'il n'y a pas d'autre solution ? La moindre petite…
– J'ai été démis de l'affaire, je ne vois pas comment je-
– Quoi ?
– Attends.
– Xavier, à quoi tu penses ?
– Il y a peut-être bien une chose mais je n'y arriverais pas seul.
– Qu'est-ce que c'est ?
– Je préfère ne rien te dire. Si les choses venaient à mal tourner, ce serait une charge de plus contre toi sauf si tu ne sais rien.
– Ne sois pas ridicule. Explique-moi.
– J'ai besoin d'Abdel Fedala.
