Hé ! Bien le bonjour (ou bonsoir) à tous !

Aujourd'hui on se retrouve pour le second chapitre de cette histoire !

Toute fois attention je tiens à prévenir que ce dernier sera peut-être un peu plus "dure" que le précédent, notamment dû au fait qu'il y aura présence de mots crus et de descriptions de scène de violence, mais je n'en dit pas plus que ça.

Mais avant tout, comme il y a eu des retours et bien je vais y répondre !

@Daliko

Alors sache que ta review m'a fait très, très plaisir ! Je suis extrêmement contente et touché que ce premier chapitre t'ai plu et à la fois gêné et euphorique de recevoir autant de compliments de ta part ! Alors mille merci d'avoir pris le temps d'écrire tout ça. Pour ce qui est de l'évolution de la relation entre Shoto et son père, je ne dirais rien pour ne pas trop en dévoiler, mais ce sera sans surprise un des points majeurs de l'histoire. Voilà voilà ! J'espère que ce second chapitre te plaira aussi.

Sur ce, bonne lecture à tous !


« Tu es sûr de vouloir y aller ? Tu pourrais prendre une semaine tu sais... Tu devrais prendre une semaine d'ailleurs. Après tout tu viens à peine de sortir de l'hôpital il y a quelque jour. »

« C'est bon, ça ira...»

« Et tes médicaments, tu les as pris ? »

« Oui, ils sont dans mon sac. »

« Tous ? Sûr...? Tu n'en as oublié aucun ? »

« Oui... » lui affirma le plus jeune en regardant mornement par la vitre de la voiture, hésitant encore à y aller ou pas.

« Et n'oublies pas ce qu'a dit le médecin ! Au moindre signe de fatigue ou de fièvre, va voir l'infirmière sans attendre ! »

« Je sais papa, je sais... » soupira son fils ayant l'impression d'être trop couvé par ce dernier. « Je regagne juste Yuei. Tout va bien... »

Il prit son sac à bandoulière, ouvrit la portière et adressa un bref salut à son paternel. Les « au revoir » ce n'était pas trop son truc à la base. Encore moins avec ses parents. Devait-il opter pour signe de tête ? De mains ? Une bise ?

Finalement il leva juste un peu son bras droit pour le saluer avant de se retourner et pénétrer dans l'enceinte du lycée.

Si ses bras ne lui faisaient presque plus mal ce n'était pas le cas de ses chevilles qui lui lançait de temps à autre. Peut-être qu'il aurait dû prendre ses béquilles tout compte fait...

Pourtant Recovery Girl avait fait du bon travail de ce côté là. Il fallait dire qu'avec Midoriya elle avait dû acquérir un certain savoir faire de ce genre de blessure...

Machinalement il caressa ses poignets.

En revanche son flan, à l'endroit exact où avait eu lieu l'intervention chirurgicale, lui faisait mal si il ne prenait pas ses anti-douleurs. Seulement le médecin avait dit que c'était normal au début, et que ce n'était qu'au fil des semaines cela disparaît tout seul pour de bon.

Mais hélas ce n'était valable que la douleur, pas la cicatrice.

Elle resterait et demeurerait là probablement pour toujours, lui rappelant tout les jours son erreur et ses faiblesses, comme une marque au fer rouge.

Il déglutit.

Quel dur châtiment pour une heure de musique et de boisson...

Mais il n'y avait pas que ça qui allait changer dans sa vie dorénavant. Mentalement il se rappela de l'entretien avec son médecin qui lui fit bien comprendre que de cette opération découlerait une toute nouvelle réalité pour lui: une dangereuse faiblesse aux infections.

Il avait perdu plus de cinquante pour-cent d'un organe dont il ignorait la quasi l'existence jusqu'à il y a encore quelques jours. Et si naïvement il avait pensé qu'on pouvait largement s'en passer comme d'un rein ou de l'appendice, on lui fit vite comprendre que cela aurait un certain impact dans sa vie. Peut-être pas des plus énormes et dramatique avec les moyens de la médecine actuelle, mais un impact quand même.

Il serait dorénavant immunodéprimée.

Comprenant à peine ce terme, on lui expliqua qu'il aurait besoin de prendre des médicaments assez régulièrement, et ce au moins pour les prochaines années, si pas toute sa vie, afin de ne pas tomber malade.

Malade de quoi ?

« De n'importe quoi. » lui avait-ont répondu. N'importe quel agent infectieux aussi anodin soit-il pour la majeur partie de la population, pouvait avoir raison de lui si il ne faisait pas assez attention.

Cette remarque sonna étrangement en lui, mais tant qu'il pouvait continuer sa scolarité et poursuivre son projet professionnel, à savoir devenir héros, alors il s'en accommoderait. Après tout, comme semblait le sous-entendre le docteur, il y avait des chances pour que ça ne soit pas éternel.

Enfin il l'espérait.

Finalement, après avoir gravis les multiples couloirs et escaliers de son lycée, il arriva dans sa salle de classe. Et c'est non sans grande surprise qu'il vit près d'une vingtaine de paires d'yeux se tourner vers lui et le regarder intensément.

Et là une certaine peur le prit aux tripes.

Ça avait beau être ses camarades, il se sentait terriblement oppressé d'être observé de la sorte, comme un animal de foire, une curiosité...

Pressé il gagna son bureau, sous les bonjours et le soulagements général des élèves de le voir revenir en un seul morceau.

« Je suis si soulagée que tu ailles bien Todoroki. » s'empressa de venir à ses nouvelles Ochako, très vite suivi par ses deux autres amis.

Son soulagement semblait sincère, et son regard honnête.

« Je suis si désolé ne pas t'avoir raccompagné ! » s'excusa d'emblée Midoriya, trop rongé par la culpabilité pour pouvoir commencer la discussion par autre chose. « J'aurais du insister, et... »

« Tout va bien. J'ai juste un peu passé à tabac, rien de plus. Crois-moi, j'ai connu pire. » lui répondit-il nerveusement en passant sa main sur son cou soigneusement dissimulé par des bandages.

Il ne savait pas pourquoi, mais le stress le poussait à toucher cette zone.

Shoto ignora si le Izuku avait réellement cru à son mensonge mais ce qui était sure était qu'il semblait réellement affublé par la peine et le remords.

Au moins, son regard ne trahissait pas la pitié, alors c'était déjà ça, et cela lui assurait qu'il ne savait effectivement rien de sa mésaventure.

Ni lui ni aucune autre personne dans cet établissement, élève comme professeur. Tous savaient qu'il avait eu des problèmes, et qu'il s'était fait agresser physiquement, mais ils n'avaient jamais eu plus de détails que ça.

Hormis All Might bien sûr.

Son père lui avait avoué qu'il savait, pour la simple et bonne raison que lui aussi avait participé aux recherches et qu'il l'avait rejoint à l'hôpital peu après y avoir été emmené.

Enfin, si il n'y avait que All Might, il pourrait vivre avec. Après tout c'était un homme gentille et discret.

Cette première heure de cours fut difficile à suivre tant par sa concentration qui vacillait que par la douleur et la fatigue qui l'empoignait de minutes en minutes.

Il n'avait quand même pas oublié d'avaler ses anti-douleurs ce matin, si ? Impossible. Il les prenait chaque début de journée et les déposait toujours près du lavabo de la salle de bain pour ne pas les manquer.

Et aujourd'hui n'avait pas fait exception, les ayant même prit dans son sac pour son retour à l'internat.

Était-ce le stress qui intensifiait les symptômes ? Dans ce cas se calmer lui serait sans doute bien plus bénéfique que se gaver de médicaments.

« Todoroki...? Tu m'écoutes ? » lui demanda Aizawa.

Surprit l'adolescent releva la tête, croisant le regard de l'homme.

« Oui...? »

« Je te demande si tu as des questions. » lui redemanda son professeur.

Sachant pertinemment qu'il avait manqué pas mal de cours, et qu'il n'avait sans doute pas eu le temps de les rattraper, le brun, en voyant son expression contrariée, avait cru bon de lui proposer un coup de main.

« Non, je vous remercie. Ça ira... » le rassura l'élève avant de retourner à ses exercices.

Finalement avec un peu d'effort, il réussit à se donner l'air d'être concentré et prendre quelques notes pertinentes de cours.

Seulement très vite l'heure du déjeuné sonna, et son cauchemar commença réellement.

Déjà le bruit de la cloche l'avait profondément terrifié. Sans trop comprendre pourquoi, cela lui rappelai de mauvais souvenirs. Alors il plaqua ses mains sur ses oreilles dans l'espoir d'étouffer ce bruit métallique et angoissant. Il avait l'impression qu'un danger s'approchait encore et toujours menaçant de bondir sur lui. Heureusement cet horrible son ne dura que quelques secondes, et très vite le calme revint. Mais le pire se tenait quelques instants plus tard...

Le self.

Les gens.

Beaucoup de gens.

Beaucoup trop de gens.

Jamais la cantine ne lui avait paru si disproportionnellement grande et noir de monde.

Pétrifiée à l'entrée de cette dernière, il eu l'impression que les murs se distordaient et ondulait lentement.

Mais ce n'était rien comparé aux sons qui eux semblaient exacerbé.

Chaque voix, chaque murmure, chaque bruit semblait s'immiscer en lui et rebondir incessamment dans sa pauvre petite tête, prête à exploser sous cet assaut d'information.

Très vite son cœur s'emballa, de même que sa respiration, et pour ne pas perdre pied, il fut obligé de reculer.

Il ne pouvait pas entrer dans cette pièce.

Non il ne le pouvait pas parce qu'il en deviendrait dingue autrement, si la crise de panique qui commençait à l'animer n'avait pas raison de lui avant...

« Todoroki...? Tu viens ? » lui demanda Iida.

Non ne venait pas, et non il ne viendrait pas.

Mais comment leur dire ça sans les froisser ou qu'il ne se fasse une mauvaise idée de lui ?

« Je... je n'ai pas très faim tout compte fait. Allez-y sans moi. »

« Q-quoi ? » s'étonna la seul fille du groupe.

« Tu ne devrais pas sauter de repas tu sais... » lui fit la moral le délégué, comme si il ignorait ce conseil.

Midoriya s'approcha et planta son regard vert émeraude et innocent dans le sien.

Cela avait quelque chose de très déstabilisant, car le plus petit faisait partie de ces personnes où l'on avait l'impression qu'ils pouvaient sonder l'âme des gens en un regard.

Comme si leur yeux étaient des loupes grossissantes sur leur pensées les plus profondes.

Mal à l'aise, Shoto détourna les yeux pour poser ses iris sur ses chaussures monochromes.

« Ça ne va pas Todoroki ? » finit par lui demander celui aux taches de rousseur.

« Si, si. J'ai juste pas vraiment l'appétit aujourd'hui... Mais allez-y vous trois. On se retrouvera tout à l'heure. »

« Tu ne vas pas rester seul pendant la pause quand même ? » s'indigna la brune. « C'est ridicule, viens au moins à table avec nous ! »

« Uraraka a raison ! » intervint Iida. « Bois au moins quelque chose tu es pâle comme un linge. »

Pourquoi fallait-il qu'ils soient autant insistant ?! Il avait juste besoin d'un peu d'air, c'était trop demandé ? Pourquoi ressentaient-il le besoin de le couver comme ça ?! Ça l'agaçait profondément...

« Et si on prenait notre déjeuner dans les couloirs où la salle de classe aujourd'hui ? » proposa Midoriya. « Après tout il y a pas mal de queue, et puis les distributeurs de sandwich ne sont pas si mal ici. Non ? »

« Oh oui ! Ça me rappellera le collège ! Je mangeais souvent avec mes amies dans notre salle ! » s'enjailla la jeune fille. « Je sais pas si on pourra coller nos bureaux, mais ce sera déjà ça ! »

« C'est une proposition qui est loins de me déranger. » avoua Iida. « Et puis déjeuner dans un endroit plus calme ne pourra pas nous faire de mal. »

« Ça te va Todoroki ? » finit par lui demander le vert en tournant la tête vers lui.

« Si... Si vous voulez... » répondit-il en les suivant bien gentiment. Tant que lui se tenait loin d'ici, personnellement, ça lui allait.

« J'ai envie de prendre un sandwich aux œufs ! Ça fait longtemps que j'en ai pas mangé un ! » s'exclama Uraraka pendant que Todoroki toisait du regard ses compagnons, plus particulièrement Midoriya.

Avait-il fait cette proposition ne manière purement innocente et fortuite, ou avait-il comprit le problème ? Et si il l'avait compris, comment ? Est-ce que All Might lui avait vendu la mèche ? Après tout ils étaient particulièrement proche tout les deux, alors ce n'était pas impossible... Mais au fond de lui il doutait que le blond ai pu faire une chose pareil. Il avait souvent aidé la police et avait la notion de secret professionnel. Sans compter que ça aurait été inquiéter inutilement son protégé.

Non peut être que Deku avait juste effectivement un très bon sixième sens comme il l'avait toujours redoutée, et aujourd'hui encore en avait été la preuve.


« Mets ta veste et sors. J'ai prévenu tes professeurs, j'arrive dans quelque minutes. »

Sortir...? Pour aller où ? En plein samedi soir en plus...

« Je t'expliquerai dans la voiture, ce sera pas long. »

Hésitant il obéit à la requête de son père, et quitta l'internat sous l'interrogation générale de ses amis.

Si il l'avait pu, il aurait répondu à leurs questions, seulement hélas pour eux, lui même ne les avait pas...

Escorté par Aizawa, il se rendit à la porte d'entrée principale du lycée, et comme convenu, une voiture noir l'y attendait déjà.

Son paternel lui intima de monter avant de s'entretenir quelques brefs instant avec son professeur pour finalement s'installer à son tour dans la voiture.

Puis tout deux prirent la route, conduit par leur chauffeur jusqu'à une destination qui fut encore inconnue pour le plus jeune.

« Où va-t-on ? » osa demander ce dernier, appréhendant déjà la réponse.

« Au commissariat de police. On a arrêté un homme qui correspond à la description que tu as donné, et on aimerait que tu confirmes que ce soit lui le temps que les résultats du test ADN soient prononcé. »

Son cœur rata un battement.

« Quoi...?! Nan attends ! Je...Je sais pas si je peux... » s'affola-t-il.

Il savait qu'il n'avait pas trop le choix et que c'était une étape nécessaire à l'enquête. Mais il le sentait pas, vraiment pas. Il se était anxieux, voir même angoissé à en mourir à l'idée de recroiser son regard.

Voyant sa panique, Enji essaya de le rassurer.

« Tu verras, tout va bien se passer. On te demandera juste d'identifier l'individu. Tu seras derrière une glace sans tain, aussi il ne te verras pas et tu n'auras pas à t'entretenir avec lui d'une quelconque manière. D'accord ? Et puis je serai là aussi.» lui rappela-t-il se voulant bienveillant avant de lui envoyer un regard comme cherchant son approbation.

« D'accord... » marmonna faiblement le plus jeune n'ayant de toute manière aucun réel choix.

Et il n'aimait pas beaucoup ça.

Puis, un silence sourd plana. Le chauffeur mentirait si il disait que ce n'était pas particulièrement habituel entre eux. Mais là, l'ambiance était quelque peu différente.

C'était plus tacite que contraint.

Le temps, lui, de son côté défila à toute allure, à moins que ce ne soit la voiture, car à peine une vingtaine de minutes plus tard ils furent déjà devant le poste de police.

On le fit entrer par une porte dérober avant de le mener jusqu'à une pièce située à l'autre côté de celle dédiée à l'interrogatoire.

Dans cette pièce se trouvait un homme menotté, probablement la vingtaine, la tête baissée, avec de longs cheveux blonds tombants.

Soudainement l'individu releva la tête, emmêlant ses mèches claires devant ses yeux gris froids, et révélant ses oreilles en forme de nageoires percé de multiples boucles de d'oreilles de plutôt mauvais goût.

Sérieusement il s'était accroché des grelots aux oreilles en guise d'accessoires ? Le bruit épouvantable qu'il devait faire...

Le jeune Todoroki, lui, déglutit, et amorça un mouvement de recule.

« Si vous avez rien à me dire, relâchez moi bordel de merde ! » le plaignit l'homme seul et attaché, peu porté sur la politesse.

À ses paroles, Shoto fut prit d'un puissant vertige. Manquant de tomber, son père et l'inspecteur le retinrent, et lui présentèrent une chaise que le garçon refusa.

Il n'en avait pas besoin car qu'il n'allait pas rester d'avantage ici.

Avec cette apparence...

Avec cette voix...

Ces flashs qui lui revenaient en tête et qui broyaient son coeur.

Aucun doute possible. C'était bien lui.

« Est-ce que tu reconnais cette homme, petit ? » lui demanda l'inspecteur Tsukaushi.

« ...Oui. » répondit l'adolescent après quelques secondes d'hésitations. « En tout cas il lui ressemble, et sa voix correspond... » finit-il par avouer avant de demander à partir d'ici.

Il n'avait pas envie de rester là plus longtemps, tout ce qu'il souhaitait était fuir cet endroit et cet homme le plus vite et le plus loin possible.

« Tu en es sûr ? »

Lentement le garçon hocha la tête pour confirmer. En proie à un profond stress, il redemanda à s'en aller.

« Bien sûr je comprends parfaitement. Agent Fukuoka, pouvez vous raccompagner le jeune Todoroki à la voiture il... »

« Shoto nous quitte déjà...? Que c'est dommage ! »

Enji tourna vivement la tête vers la vitre, puis vers l'inspecteur.

« Qu'est-ce que ça signifie ? Je croyais qu'il ne pouvait pas nous voir ! » s'emporta le héros en s'interposant entre la glace et son fils.

« Je l'ignore comme vous ! Il a sans doute dû utiliser son alter... » répondit tout aussi déconcerté que lui le représentant des forces de l'ordre.

« Utiliser son alter ? Vous vous moquez de moi ?! Vous ne connaissez pas les capacités de qui vous détenez ou quoi !? »

« On ne connaît leur aptitude que par la déclaration qu'on nous donne. On est pas à l'abris d'un faux témoignage ou d'une amélioration de son pouvoir ! »

« Endeavor est aussi là je pari ! Ouais... Je sent une présence plus imposante que cette tanche d'inspecteur et ses morpions ! » poursuivit le délinquant en beuglant.

« Il ne peut pas nous voir tout compte fait ? » sembla se rentre compte Endeavor. « Vous croyez qu'il a bluffé tout à l'heure ? »

« Pas tout à fait. Je pense qu'il a déduit ou un truc du genre... » conclut l'inspecteur en poussant le garçon vers la sortie escorté par l'un des agents, afin de le préserver de toute cette agitation morbide.

« Eh Endeavor ! Avant tu ne prennes tes jambes à ton cou comme un lâche, sache que je suis enclin à faire un marché avec ta grosse carcasse ! Si c'est toi qui assiste l'interrogatoire, je suis prêt à tout avouer ! Tu m'entends ?!» le nargua l'homme en mettant ses pieds sur la table.

« L'enfoiré... Faites le taire ! » s'exclama l'inspecteur en ordonnant à ses hommes d'agir.

« Réfléchit bien Endeavor ! Si tu veux savoir ce qui est arrivé à ton précieux fils, et retrouver les deux autres enflures qui ont fait ça, tu n'as pas trop choix ! Après tout, maintenant qu'on sais qu'il est toujours vivant, il reste une cible de choix...! » rigola le blond avant de se faire sortir de la pièce pour être emmener en cellule menu militari.

« Endeavor ne vous sentez pas obligé de l'écouter. Si ça se trouve il ne fait que ça dans l'unique but de vous provoquer et ne compte absolument rien révéler. Croyez moi ça fait déjà des heures qu'on l'interroge et il prétendait ne rien savoir et être innocent jusqu'à maintenant... Il ne fait ça que pour se sentir puissant et jouer avec nous. Ne lui donnez pas cet avantage. » tenta de le raisonner le policier.

«... Dites à mon chauffeur de partir sans moi et de déposer mon fils à son école. »

« Endeavor... »

« Je ne reviendrai pas sur ma décision inspecteur Tsukaushi. » fit implacable Todoroki. « Cette homme viens de menacer mon fils devant moi, alors je ne vais certainement pas rester les bras croisés ! Il veux ma présence lors de cet interrogatoire, alors il l'aura ! »

« Et c'est justement pour ça que je ne veux pas que vous y assistiez ! » lui avoua l'inspecteur en haussant le ton. « J'ignore si vous aurez la volonté et la patience nécessaire pour écouter à ce qui va être dit sans lui enfoncer votre poing dans la figure ! Il va vous pousser à bout et à la faute, croyez moi ! Vous êtes sa cible depuis début, ne l'oubliez pas ! Il sait qu'il va tomber de toute manière avec ou sans ses aveux. C'est un fait ! Tout ce qu'il cherche est juste d'entraîner le plus de monde possible avec lui dans sa chute. Réfléchissez bon sang ! »

L'homme planta son regard onyx dans le sien, comme pour lui faire bien comprendre la situation.

« Si vous vous emportez dans cette salle et malmenez le suspect, je vois pas bien qui pourrait vous arrêter. » lui expliqua honnêtement Naomasa lui faisant clairement comprendre qu'il ne voulait pas d'un bain de sang ici, dans son poste de police.

« Je vous promets de pas le tuer, ça vous va, là ?! »

« Permettez moi d'émettre des doutes quant à cette affirmation ! »

« Vous l'avez entendu comme moi, on a pas le choix ! Si j'y vais pas, il refusera de donner les noms de ses complices ! »

« Il les donnera croyez-moi, parce qu'on lui promettra une possibilité d'alléger sa peine ! »

« Alors ça c'est hors de question ! » s'indigna le héros. « Alléger sa peine ? Et puis quoi encore ?! »

« C'est ça, où on a aucun nom et deux criminels qui courent les rues à la recherche de votre fils ! »

« Ou alors j'y vais, j'assouvis son délire malsain et on a le nom de tout ces salopards sans aucun compromis ! »

Dit comme ça, ça semblait simple et efficace, mais l'inspecteur savait d'avance qu'il y aurait un couac... Ça sentait l'embrouille à coup sûr.

« Bon, d'accord, faisons un essai... Mais je vous préviens. Dès que je vous dit de sortir, vous sortez immédiatement, compris ?! » céda le plus petit ?

« Entendu... » grommela le rouge avant de suivre l'inspecteur dans la salle d'interrogatoire vide.

Très vite on ramena dans cette dernière le détenu précédemment réprimandé, et plutôt récalcitrant à l'autorité.

« Endeavor, vous ici ! Je vois que je ne m'étais pas trompé ! » débuta le prisonnier, en s'asseyant lourdement sur sa chaise avant d'être menotté à la table par des agents de police. « Je vois que ma petite proposition vous intéresse tout compte fait ! »

« Tais-toi Koi ! J'en ai assez de t'entendre. » soupira l'inspecteur en se massant les yeux.

« C'est pourtant pour m'écoutez parler que vous m'avez fait venir, non ? Un peu paradoxal pas vrai, très cher inspecteur ?!»

À la fin de cette journée Naomasa sentait qu'il allait avoir une de ces têtes...

« Bon reprenons depuis le début... » fit l'inspecteur. « Tu t'appelles bien Kamui Koi pas vrai ? Et tu as vingt-huit ans. »

« C'est exact. »

« Né dans la région du Kanto à la préfecture d'Ibaraki ? »

« Oui, c'est toujours exacte... En même temps entre maintenant et il y a deux heures, je ne risque pas d'avoir changé de lieu de naissance. » tiqua-t-il ironique.

On lui avait déjà demandé tout ça...

« C'est le protocole. »

« Alors sautons-le , qu'on gagne du temps pour l'amour du ciel ! Oui c'est bien moi le même Kamui Koi qui figure sur votre dossier ! Pour vous le prouver je suis même près à vous énumérer chacun des seize délits et infractions que j'ai commis ! »

A ces mots, Enji tourna la tête l'inspecteur comme pour lui demander comment un individu avec un casier si chargé soit encore dehors.

En guise de réponse il lui tendit le dossiers, et lui montra la date des méfaits.

Pour une très grande majorité, pour ne pas dire la quasi totalité, il était mineur au moment des faits. Ceci expliquait beaucoup de chose...

Le plus grand referma le dossier et le posa à côté de la table avant d'écouter l'inspecteur.

« Bon, est-ce que tu connais les chefs d'accusations qui te sont reprochés ? »

« Si ma mémoire est bonne, il s'agit d'enlèvement, séquestration, tentative d'homicide, violence et agression sexuelle sur mineur... J'ai bon ? » rigola l'homme.

« Ça te faire rire fils de... »

« Todoroki... » le rappela à l'ordre le policier presque blasé avant de revenir à son suspect. « Koi, il y a deux heures tu as prétendu être innocent, est-ce que tu souhaites revenir sur ta déposition ? »

« Ouais. » répondit pas plus embêté que ça le blond.

Pour lui c'était presque un jeu, une routine, une parti de poker amusante entre un inspecteur respecté et un grand héros, le plus grand, le numéro un ! Jouissif. Et ils étaient là, devant lui, pendu à ses lèvres, n'attendant qu'à recueillir ses paroles...

« Je reviens sur ce que j'ai dit. Complètement même ! J'ai bien agressé Shoto Todoroki dans la nuit du six au sept janvier, et je l'ai bien violenté avec la ferme intention de le tuer. » avoua-t-il comme si de rien n'était. « D'ailleurs il a la peau dure votre môme ! Pas pour rien que c'est un Todoroki... »

Le numéro grogna, et prit terriblement sur lui pour ne pas lui envoyer ses quatorze phalanges en plein visage.

« Donc tu serais près à plaider coupable pour violence sur mineur et tentative de meurtre ? » lui demanda de confirmer Tsukaushi.

« Bien sûr, si ça vous fait plaisir ! »

« Et quand est-il des autres accusations ? Tu les déments? »

« Des autres quoi...? Ah ça ! Ah oui, pardon ça m'était complètement sorti de la tête ! Faut m'excuser mais c'est que mine de rien il y a beaucoup de chose à retenir ! » commença-t-il le ton léger. « De vous à moi, on sais pertinemment que c'est vrai ! Bien sûr que j'ai enlevé ce gamin, il ne serait pas venue de son plein gré, ça me semble logique. De même qu'il est évident qu'il ne serait pas resté dans ce sous sol bien sagement si il n'y avait pas été contraint physiquement. Donc vous pouvez cocher « séquestration » je pense. Quand à « agression sexuelle », c'est vrai qu'en y réfléchissant bien il y avait pas l'air très consentant... » conclut le plus jeune en se grattant le menton.

Naomasa avait raison depuis le début.

Cet individu ne cherchait qu'à provoquer le héros et le pousser à la faute professionnelle. Chaque mot proféré par son horrible bouche était savamment calculé pour le faire craquer et exploser. Même sa gestuel était volontairement provocante et je-m'en-foutiste.

Et très honnêtement Enji se demandait encore combien de temps il allait tenir comme ça, à le regarder jouer les caïds ou bad boy prétentieux de bas étages...

Il se prenait pour quoi ? Un cador ?

« Bien. Racontes nous ta version des faits alors. » lui intima de poursuivre de grand brun.

« C'est très simple. Le six j'étais dans cette boîte avec des amis à moi pour boire un coup. Le hasard à fait que votre fils y était aussi Endeavor. » expliqua le blond en se tournant vers le père. « Ouais, contrairement à ce que vous pensez peut-être, j'ai rien prémédité du tout. C'était vraiment la faute à pas de chance que je sois tombé sur lui ce jour là. C'est que j'ai autre chose à foutre que de traquer un gamin prépubère "H24", croyez-moi...» lui expliqua-t-il la voix pleine de médisance. « J'en étais à où du coup...? Ah oui ! J'ai vu votre môme, et là je me suis dit que l'occasion était juste trop belle ! Seul, avec juste quelques amis sans un seul héros autour ! C'est une occasion qui ne se présente qu'une fois dans une vie ! »

« Qu'est-ce t'as osé lui faire ?! » s'avança Enji sur la table, menaçant.

« Relaxe le papounet ! On est encore qu'à la partie soft... J'ai juste drogué son verre, et attendu patiemment qu'il se rendent aux toilettes ou sorte de la boîte. Ce plan avait de grandes chances d'échouer, je suis d'accord ! Mais il faut croire que le ciel était de notre côté puisque que votre imbécile de fils à préféré quitter l'établissement seul et prendre les transports en commun. Ça c'est le problème des garçons... On leur inculque pas la même éducation qu'aux filles, notamment sur les dangers de se balader seul dans les rues la nuit. Ils se croient fort, puissant, invulnérable... Mes gars et moi on a juste suivi votre gosse et l'avons cueilli au détour d'un croisement, puis on l'a trainé dans notre planque. Vous auriez dû voir, il tenait à peine debout... Pourtant il est loin d'être un bon buveur ! Ça je peux vous le dire je l'ai épié toute la soirée ! Il a tellement peu bu, que mes gars et moi on a du le gaver de cachets et lui péter les jambes à coup de barre de fer pour être sur qu'il ne se relève pas ! S'agirait pas que la drogue s'estompe trop vite après tout... »

Endeavor de son côté commençait déjà à regretter sa venue... Au fond de lui il voulu quitter les lieux, et en même temps, il voulait savoir ce que son fils avait subi. Il ne pouvait pas s'imaginer vivre avec cette ombre inconnu planer au dessus de lui.

« On a frappé ses jambes jusqu'à ce que ces chevilles craquent et soit déformés, puis ensuite on lui a brisé quelques côtes, pour la forme. L'enfoiré à plutôt bien tenu ! C'est que tu l'as bien entraîné ton petit protégé mine de rien, Endeavor... » se permit-il de tutoyer le héros.

Après tout il n'avait aucune raison d'avoir un respect particulier pour lui.

« En revanche il pas aussi bien supporté la suite... Mais il a une jolie voix ! Sache le ! T'aurais du voir sa tête quand j'ai commencé à le déshabiller et qu'il a compris mes intentions ! Ou encore quand il m'a supplié d'arrêter. Tout bonnement jouissif ! J'aurais presque versé une larme, presque ! » rigola l'homme, le regard malicieux. « Mais tu veux que je te dise quel a été mon moment préféré Endeavor, hein ? » s'approcha l'homme de son visage, se tenant tout juste à quelques centimètres de lui. « C'est quand je lui ai écarté ses cuisses de pucelle et que je l'ai baisé comme une chienne pendant qu'il chialait et vomissait ses tripes sur le sol ! »

« Espèce de fils de pute ! Répète ça pour voir ?! »

C'en fut trop, beaucoup trop pour le père qui, d'un revers de main violent, balança et renversa la table à l'autre bout de la pièce dans un bruit fracassant, entraînant par la force des choses le détenu menotté à cette dernière à terre.

Puis, se tenant au dessus de lui, le rouge le plaqua bien fermement au sol, le dominant de toute sa carrure.

Un mot de plus et il le tuerait, là sur le champ, faisant de cette pièce sa dernière demeure.

« Todoroki ! Calmez vous bon sang ! » essaya de le raisonner l'inspecteur. « Sortez cela vaut mieux ! »

Seulement le numéro un n'obéit pas. Il tenait là entre ses doigts la vérité et le salopard qui avait torturé et violé son fils. Jamais il ne le lâcherait , et encore moins il ne partirait et quitterait cette salle.

Le détenu lui, profita de cette faiblesse et perte de contrôle pour cracher son venin.

« J'ai dis que ton fils est une salope Endeavor! Parfaitement, une salope ! Et que moi et mes hommes on lui est tous passé dessus plusieurs fois, et ce jusqu'à lui perforer les intestins pour le faire saigner comme un porc pendant qu'il s'égosillait à t'appeler à l'aide ! » le nargua le détenu en lui balançant des détails volontairement sordides au visage.

Il allait le faire craquer, il savait qu'il allait le faire craquer.

« Et tu sais quoi ? Après s'être bien vidé les couilles, on lui a attachée une corde au cou et on l'a trainé comme un animal mort dans toute la pièce pendant des heures jusqu'à ce qu'il suffoque ! On a bien tenté de le pendre pour l'achever, mais que veux-tu ? Les luminaires n'ont pas tenus et ont cédé sous son poids ! Alors on lui a bandé les yeux, et avons fini par essayer de l'achever à coup barre de fer. Et tu peux me croire qu'on a frappé mon salaud ! Encore et encore ! Jusqu'à ce qu'il soit complètement défiguré, désarticulé, noir de coup et arrête de bouger ou de geindre ! Puis ensuite pour le grand final on l'a tailladé au cutter et écrit ce petit mot à ton égard avant de le jeter nu et ensanglanté comme un déchet à la décha- »

Et le premier coup, d'une violence inouïe, parti sous les protestations de l'inspecteur qui tentait de le raisonner.

« Pourquoi lui avoir fait une chose pareille ?! » hurla Endeavor. « Pourquoi ?! Hein ?!! Pourquoi ! C'était qu'un gamin merde !» Pleura de rage sans retenue le héros avant de rouer de coup encore et encore le suspect, déchargeant ainsi toute sa haine, rancoeur, mais aussi douleur sur lui. « Il n'avait rien avoir avec tout ça ! C'était juste un adolescent qui voulait sortir s'amuser ! » lui rappela-t-il.

Bien que se faisant durement malmener, Koi répondit, ne pouvant s'empêcher d'ouvrir encore sa grande bouche.

« C'ét-c'était... surtout... t-ton... fils... » réussit à articuler avec difficulté le prisonnier, la tête complètement tuméfié. « J'étais... p-prêt à tout pour... pour voir l'expression q-que tu fais actuellement... Et je ne suis pas le seul Endeavor... crois moi... Certains te... te haïssent en-encore plus que moi... »

Enji vit rouge, complètement rouge et son regard s'embrasa tel l'enfer.

« Tu vas la fermer ta grande gueule, oui ?! Je vais te buter ! Crois moi que je vais te buter ! Ici et maintenant espèce de sale enflure ! » lui répondit-il en s'acharnant sur lui, lui décochant droite après droite une correction dont il ne se relèverait pas.

« Endeavor sortez ! » ordonna l'inspecteur, trouvant que la situation avait déjà assez tournée au vinaigre comme ça.

Bordel il savait que c'était une mauvaise idée... Pourquoi avait-il fallu qu'il cède...?

Mais le héros, de son côté, continua de martyriser le suspect lui faisant goûter ses poings et ses vingt-huit phalanges à tour de bras.

« Ah ça t'as fait marrer tout à l'heure espèce d'ordure! Mais est-ce que tu rigoles encore maintenant ?! T'as détruit mon fils ! Tu le sais ça ?! Tu le sais ?! Comment on peut retrouver une vie normale après ce que tu lui as fait subir ! Pourquoi tu t'en es pas directement prit à moi, hein ?! Espèce de lâche ! »

« Endeavor arrêtez je vous en supplie ! Relâchez-le ! Vous voyez bien qu'il a perdu connaissance ! » essaya de le retenir Tsukaushi en lui saisissant l'un de ses puissants avant bras.

Très vite il dû appeler plusieurs de ses hommes pour réussir à ne serait-ce séparer les deux individus.

« Sortez Monsieur Todoroki d'ici immédiatement ! » ordonna-t-il à ses agents avant de demander également une ambulance pour le blesser qui ne respirait même plus, victime des coups répétés au visage et à la tête .

Sa mâchoire avait finit par être complètement enfoncée, de même que son arcade. Et ne parlons même pas de certaines dents qui avaient finit à l'autre bout de la pièce...

Comment allait-il encore expliquer ça à la hiérarchie lui ?

Il laissa son équipe éloigner le fauteur de trouble de la pièce, pendant qu'une autre s'occupa de maintenir en vie le blessé.

Puis, furieux, Naomasa parti rejoindre le numéro un dans le couloir, toujours maintenu, avec peine, par neuf de ses agents.

« Relâchez le... » soupira-t-il

« Mais inspecteur...! » émirent quelques réserves ses hommes.

« Relâchez-le j'ai dit ! Je m'en occupe...»

Obéissant, ils relâchèrent le héros, qui, un peu calmé de sa folie meurtrière, fut immédiatement entraîné par l'inspecteur dans son bureau.

Mais à peine avait-il fermer la porte, que les remontrances plurent.

« Qu'est-ce qui vous est passé par la tête au juste ?! » s'indigna l'inspecteur, vraiment remonté. « C'était pas ce qu'on avait convenu ! »

« Vous avez comme moi entendu ce qu'il a fait à mon fils ! Vous auriez espéré quoi ?! Que je laisse passer ça ?! » s'insurgea l'homme !

« Nan ! Que vous respectiez votre promesse et engagement ! A savoir que vous vous teniez un carreau pendant l'interrogatoire ! Je vous avais prévenu qu'il vous pousserait à bout pourtant ! Je vous l'ai dit, dit et re-dit ! Et dépit de cela vous m'aviez affirmé pouvoir le supporter ! »

« Je suis désolé pour vous, là ! Ça vous va ?! » s'excusa l'homme, lui même de mauvaise humeur.

« Désolé ? Vous êtes désolé ?! Alors ça vous pouvez l'être ! » s'exclama Tsukaushi. « Il a peut-être avoué, mais on a toujours pas le nom de ses complices ! » lui rappela le policier. « Il vous a eu ! Il voulait vous faire tomber et a réussit ! Et non seulement il vous a poussé à la faute professionnel mais en plus maintenant, notre seul suspect est au urgence dans un état grave ! Comment est-ce que j'explique ça à mes supérieurs moi ?! Hein ? »

« Il a eu ce qu'il méritait, et je ne regrette absolument rien.» avoua Enji d'une voix claire et emprunt de haine. « Quand aux retombées je suis prêt à en assumer pleinement les conséquences. »

« Assumer les conséquences vous dites ?! Parce que vous croyez que c'est le problème fondamental ?! Je vais être honnête avec vous, je vais pas plaindre ce type d'être aux portes de la mort ! » pointa-t-il la dite porte de son bureau du doigt. « Mais si on le perd, on perd tout ! Lui, le nom de ses complices et j'en passe ! Vous comprenez à présent la situation ?! »

« Bien sûr que oui que je la comprends ! Ne me prenez pas pour un imbécile ! » haussa le ton le rouge. « J'ai conscience que la réaction que j'ai eu n'était peut-être pas la plus judicieuse, j'ai aussi conscience que je viens de nous mettre dans une position plus que délicate ! Mais que voulez vous que je vous dises ?! J'ai eu plus de patience que quiconque là bas ! J'étais prêt à tout entendre, mais pas ça. »

« Ne prenez pas pour argent comptant ce qu'il vous a dit ! Il a très bien pu en rajouter pour vous faire péter les plombs ! Ce serait bien son genre d'ailleurs... »

« Arrêtez inspecteur Tsukaushi... » l'arrêta les héros de flamme. « Vous savez aussi bien que moi que tout ce qui est sortit de son immonde bouche est vrai ! Tout colle parfaitement ! Il a rien inventé du tout... » acheva-t-il d'une voix triste avant qu'un lourd silence ne s'installe.

« Mais quel merdiez je vous jure... » soupira un peu grossièrement l'inspecteur en se frottant les cheveux avant de se laisser tomber sur son fauteuil.

« Bon je suppose qu'on a plus qu'à passer toutes ses anciennes connaissance aux test ADN. Avec un peu de chance, ses complices sont aussi des délinquants avec un casier judiciaire et ont un fichier chez nous. » se résigna le brun. « De toute façon on a pas trop le choix si on veux avancer, étant donné que l'autre est à l'hôpital pour un bon moment... La vrai question est qu'est-ce que je vais faire de vous ? »

« Faites ce que vous avez à faire, ne vous occupez pas de moi. »

« Vous savez que je vais devoir remplir une fiche d'incident ? Vous savez que vous pourriez perdre votre licence de héros ? » lui demanda l'homme, pas bien sûr qu'il comprenne les risques enjeux et conséquences de cet acte.

« J'ai des avocats qui s'occuperont de ça très bien, croyez-moi. Sans compter que de toute manière, avec votre suspect hors touche, et la dizaine d'agents présents comme témoin, je vois pas vraiment comment on va pouvoir passer ça sous silence. » fit réaliste Todoroki.

« Et vous croyez qu'on avait besoin de ça justement ? Je vous rappelle que si ça s'ébruite, par effet domino, l'affaire de votre fils aussi aura des chances de fuiter ! Sans compter qu'avoir dans les journaux en gros titre que le héros numéro un est mis en examen, c'est très aguicheur mais ça le fait moyen ! »

« Pour ça faudrait que ça s'ébruite. »

« Ça va s'ébruiter ! Suffit qu'un de mes hommes vendent la mèche pour arrondir ses fins mois et ça va s'ébruiter ! » lui fit bien comprendre Naomasa. « Alors je vais jouer des coudes et des relations, mais essayez de faire profil bas de votre côté ! »

Endeavor grommela, puis quitta la pièce prétextant la fatigue et une maison qui l'attendait.

Et à sa grande surprise, sa voiture et son chauffeur étaient encore là.

En ouvrant la porte, il fut surprit de trouver à l'arrière son fils, endormi et allongé sur la banquette.

« Je croyais que vous deviez rentrer à Yuei ? »

« Votre fils avait la nausée et a prétendu ne pas se sentir assez bien pour un voyage en voiture dans l'immédiat. » expliqua le chauffeur, avant de démarrer la voiture.

« Je vois. » conclut Enji avant de s'installer à l'avant et de s'attacher.

« Je le dépose au lycée et je vous ramène chez vous, ou vous préférez peut-être l'inverse ? »

« Ni l'un ni l'autre. Il est tard... » introduisit l'homme. « Ramenez nous chez nous pour ce soir. Il pourra toujours regagner l'internat demain matin. J'appellerai l'école en chemin pour les prévenir de ce changement de dernière minute. »

« Entendu monsieur. » valida le chauffeur, avant de sortir du parking du commissariat.

La route fut calme, et Shoto dormait à point fermé, bercé par le ronronnement du moteur et ce malgré les dos d'ânes. De temps à autre Endeavor se retournait comme pour s'assurer que ce dernier dormait bien. Nul doute qu'avec son visage creusé par les cernes, il était loins d'avoir un sommeil très réparateur ces derniers temps.

Finalement au bout d'une bonne vingtaine de minutes, suite à un trafic un peu bouché à cause d'un accident, ils arrivèrent à destination.

N'ayant pas vraiment le cœur à le réveiller, il le porta de la voiture jusqu'à sa chambre, puis éteignit la lumière avant de faire de même.

Seulement au beau milieu de la nuit il fut réveillé par une odeur épouvantable.

Une odeur très désagréable mais pourtant pas inconnu : une odeur de brulé.

Ni une ni deux il se releva et constata que l'effluve en question, provenait du même endroit d'où s'échappait la fumée : la chambre juste avoisinante à la sienne.

Celle de Shoto.

Affolé il ouvrit le shoji de la pièce et découvrit cette dernière commencer à brûler à de multiples endroits.

Et au milieu de tout ça se tenait son fils, recroquevillé sur son futon, clairement perdu, comme plongé dans une profonde catatonie.

« Mais enfin Shoto qu'est-ce que tu fous ?! Tu veux foutre le feu à la maison ou quoi ?! » s'emporta Endeavor, ayant peu envie de voir sa demeure être ravagée par un incendie. « Hé oh ! Tu m'écoutes Shoto ? » s'approcha de lui l'adulte avant de le saisir par l'épaule.

Ceci sorti l'adolescent de sa trans qui se rendit compte qu'il était juste dans son autre chambre, chez son père.

Un énorme poids s'ôta de sa poitrine et il s'autorisa à pousser un léger soupire, avant de se rendre compte de sa bêtise.

D'un mouvement de bras droit il éteignit les départs de feux, et se retourna furieux contre son père.

« Mais t'es un grand malade ! Qu'est-ce qui t'es passé par la tête ?! » lui hurla dessus le plus jeune le visage empli à la fois de terreur et de fureur.

« Q-quoi ? Mais qu'est-ce qui te prends enfin ?! » lui demanda Enji, ne comprenant pas cette brusque monté de colère contre lui.

« Ce qui me prends ? Ce qui me prends ?! T'as idée de ce que ça fait de se réveiller dans un endroit différent de où tu t'es endormi ?! »

« Non je... » bégaya subitement le plus âgé avant de comprendre.

Alors c'était ça...?

Il avait juste prit peur ? Et merde...

« Tu étais dans la voiture, et tu dormais profondément. Je ne voulais juste pas te réveiller... C'est tout. » se justifia le père d'une voix étonnamment douce et embêté. « J'ai pas pensé que ça pouvait te surprendre ou te terroriser... »

Ou plutôt il espérait aussi qu'il reconnaîtrait les lieux à son réveil. Enfin c'est vrai que dans l'obscurité il n'avait pas dû y voir grand chose sur le coup... Ce qui expliquait sûrement sa crise de panique, et son instinct de protection.

« Et bien tu aurais dû ! » s'insurgea ce dernier avant de se masser le visage pour récupérer ses esprits et ne pas laisser sa voix vaciller.

C'est qu'il avait vraiment eu la frayeur de sa vie lui...

Il pouvait encore sentir son cœur battre et tambouriner contre sa cage thoracique.

« Ne refais plus jamais une chose pareil ! Tu m'entends ?! » le mis en garde le plus petit avant de quitter la pièce.

« Où tu vas...? » lui demanda l'adulte en le suivant, commençant à être en proie aux doutes quand il s'agissait des agissements de son fils.

« Dans la salle de bain prendre mes médicaments. » lui répondit ce dernier, avant de se rendre compte qu'ils étaient tous restés à Yuei. « Et mince... Puisque que t'es là, t'aurais pas quelque chose contre la douleur ? »

« Si, bien sûr... Tu as mal quelque part ? » lui demanda Enji en entrant à son tour dans la salle d'eau en direction de l'armoire à pharmacie.

« Juste à la gorge... »

« Ah, un début de grippe... » conclut son paternel.

« Nan... j'ai mal autour... » expliqua brièvement le garçon en lui indiquant de son doigt l'endroit exact où se trouvait son ancienne trace de strangulation.

Aujourd'hui elle avait presque complètement disparu, si bien qu'il n'en restait plus que quelques très légères traces rougis à certains endroits.

Pourtant, lui la revoyait comme hier.

Mais pire encore, en tête lui repassait tout ce que Koi lui avait dit bien des heures auparavant. Et à chaque fois qu'il posait les yeux sur des parties du corps de l'adolescent, c'était comme-ci ces bribes de cette discussion réapparaissent spontanément, le forçant à revoir une scène qu'il n'avait pourtant même pas vécu.

« Mal à la gorge tu dis...» répéta son père en cherchant quelque chose dans son armoire à pharmacie.

On lui a attachée une corde au cou et on l'a trainé comme un animal mort.

« J'ai de la pommade. Tu penses que ça t'iras ? »

« Je sais pas... Ça me fait pas juste mal au touché, ça me lance vraiment. » lui avoua le plus jeune en s'asseyant sur le rebord de la baignoire.

On a bien tenté de le pendre pour l'achever.

« Écoute, essaye déjà ça. » lui tendit son père, avant de jeter un regard sur la partie inférieur de son corps.

On a frappé ses jambes jusqu'à ce que ses chevilles craquent et soient déformés.

« Et en bas... ça va ? Ça ne te lance pas trop ? »

« En bas...? » répéta le bicolore.

« Oui, tes jambes je veux dire... Je sais que Recovery Girl a fait du bon travail, et qu'on ne voit presque plus rien, mais... Je demande quand même. » Acheva-t-il en retournant à ses recherches.

Il devait bien rester du paracétamol ici, non ?

« Ah, ça... Oui, ça va. » répondit-il avant de poursuivre. « Enfin tant que je ne reste pas trop longtemps debout en tout cas... »

Et comme prouver ses dire, il tournoya un peu ses chevilles et ses poignets.

Alors on lui a bandé les yeux, et fini par essayer de l'achever à coup barre de fer.

« T-tiens, j'ai regardé la date ça devrait faire l'affaire. » lui tendit une nouvelle boîte le rouge avant de détourner le regard.

Jusqu'à ce qu'il soit complètement désarticulé, noir de coup...

Assez ! Que cette voix se taise !

« Un problème...? » lui demanda le plus petit en voyant son paternel manquer de broyer le lavabo tant il en enserrait les rebords.

« Hum...? Nan, tout va bien. Je suis juste un petit peu ailleurs. » mentit-il.

On l'a jeté nu et ensanglanté comme un déchet à la décharge.

« Je veux bien te croire... » répondit le garçon en plissant les yeux. « ...Mais pourquoi tu pleures alors ? » finit-il par lui demander septique.

Machinalement Enji passa ses doigts sur son visage et sur son horrible cicatrice.

C'est vrais, tien... C'était humide, constata-t-il.

Quelques gouttes avaient visiblement coulé du coins de ses yeux.

« J'ai du bailler, ou attraper une poussière...» expliqua-t-il même pas vraiment convaincu lui même de ce qu'il avançait.

Moi et mes hommes ont lui est tous passé dessus plusieurs fois...

« C'est une très grosse poussière alors... » conclut Shoto, voyant que ses larmes de tarissaient pas.

...pendant qu'il chialait et vomissait ses tripes sur le sol

« O-oui... » Marmonna l'adulte, la voix de plus en plus faible.

...le faire saigner pendant qu'il s'égosillait à t'appeler à l'aide !

« Shoto je... » commença le plus âgé en amorçant un mouvement vers bicolore.

C'ét-c'était... surtout... t-ton... fils...

« Je suis désolé. Terriblement désolé. » s'excusa l'homme en saisissant son fils dans ses bras, sous le regard un peu incrédule et paniqué de ce dernier.

Qu'est-ce qui lui prenait...? De quoi s'excusait-il au juste ? N'était-il donc pas le seul à avoir les nerfs à fleur de peau ces dernier temps ? Son paternel aussi manquait de sommeil ?

« Excuse-moi pour ce qu'ils t'ont fait ! Excuse-moi de ne pas avoir pu ni su te protéger... » fondit-il en larme ravagé par les remords, en le serrant fort contre lui. « Ainsi que pour toutes ces années où j'ai été un horrible père. Pardon, pardon... »

Wow... doucement.

C'était lui ou c'était bien son paternel qu'il entendait renifler et pleurer comme une madeleine à côté de lui ?

S'en était presque traumatisant...

Nan, nan : c'était traumatisant.

« A-arrêtes papa... C'est gênant... Vraiment. » répondit le bicolore ne sachant pas vraiment comment réagir face à cet élan sentimentale.

Jusqu'ici, à part il y a à peine plus d'une semaine lors de son réveille à l'hôpital, il n'avait jamais été étreint par son géniteur de quelconque manière. L'affection et les gestes tendre, après sa mère parti, furent terriblement inexistants tant entre eux qu'avec n'importe qui d'autre.

Alors il ne savait pas où se mettre, vraiment pas... Sans compter que finalement, être saisit de cette manière faisait monter en lui petit à petit une angoisse et sensation d'oppression, qui de seconde en seconde devenaient vraiment désagréable au point de commencer à le faire paniquer.

Il avait cruellement besoin d'espace, là, maintenant.

« Je... Écoutes je vais bien... Alors, tu peux me lâcher s'il te plaît ? J'ai chaud... » expliqua t'il, sa respiration ayant gagné en rapidité.

Et dans les faits, ce n'était pas foncièrement faux.

Endeavor, attentif à sa demande se résigna et recula.

Bien...? Il allait, bien disait-il ?!

Comment pouvait-il bien aller après ce qu'il lui était arrivé ?

Mais plus encore pourquoi son expression semblait si vide ? Indéchiffrable ? Il ne semblait pas mentir, mais ne semblait pas non plus afficher une mine particulièrement rassurante ou réconfortante qui viendrait appuyer ses propos...

Était-il possible qu'il n'ai réellement pas tout les souvenir de ce fameux jour ? Était-il possible qu'il ait réussis à en perdre ou oublier une partie ? Au fond de lui, Endeavor priait pour que ce soit vrai.

Il n'avait pas besoin de s'embêter d'un tel fardeau, vraiment pas, et cet oublie, même partiel était sans doute la meilleure chose qui pouvait lui arriver.

« Désolé... » s'excusa son père en lui faisant face, presque accroupi sur le carrelage froid pour être à sa hauteur.

Il essaya de se reprendre un peu, passant sa main sur son visage puis sa barbe de trois jour. Parler avec son fils n'était pas chose aisé. À vrai dire ça ne l'avait jamais été. Mais le problème venait bien de lui à la base. Entre eux tout était tendu... Il y a avait toujours une certaine pudeur, et malaise entre les deux hommes, venant notamment du fait que tout les deux communiquaient assez peu au final. Et il savait que cela venait du fait qu'il avait fait des choses vraiment horribles par le passé, chose que Shoto avait probablement du mal à pardonner.

Et que malheureusement il ne pouvait et ne pourrait jamais effacer malgré toute sa bonne volonté...

Seulement, sans vouloir excuser ou même justifié son geste, c'était une période très difficile tant pour lui et que pour sa femme Rei. Shoto était encore bien jeune à cette époque, alors il ne devait peut-être pas en avoir souvenir, mais l'année de ses cinq ans avait été des plus compliqué et tragique sans qu'il n'en soit la cause première pour autant.

Car oui, au final son plus jeune fils n'avait fait que subir des conséquences et retombés d'un drame bien plus grand, drame qui avait fini d'achever Rei dans la profonde dépression et folie.

Ce n'était pas juste à cause de cette bouilloire qu'elle avait finit à l'hôpital, non. En vérité la menace lui pendaient déjà au nez depuis longtemps... Alors il avait fait ce qui lui semblait le mieux. Oui il avait écarté cette femme de ses enfants, c'était vrai, mais c'était parce qu'il avait ressenti en elle une réelle menace pour eux en dépit de ses protestations. Ce n'était peut-être pas de sa faute, c'était vrai, mais il ne voulait pas laisser un autre drame se produire sous ses yeux à nouveau. Lui même ne devait plus avoir toute sa tête quand il y pensait... Mais qui dans cette famille l'avait encore eu à vrai dire ?

Il chassa ces mauvais souvenirs de son esprit se concentrant sur le présent. Car oui, il ne pouvait rien changer au passé comme il l'avait dit, mais il pouvait toujours essayer d'être un meilleur père maintenant, et d'être là pour Shoto. Ce dernier allait avoir besoin de quelqu'un pour traverser cette période difficile, même si il préférait probablement se couper un bras plutôt que de l'admettre...

Alors il éclaircit sa voix et essaya d'être juste honnête, comme pour s'ouvrir à lui, afin que lui aussi n'ai pas peur de faire de même.

« C'est juste l'émotion. Je suis content que tu sois en vie et que tu n'ai rien... ou presque. » corrigea-t-il en se rappelant qu'il avait bien failli presque complètement perdre sa rate, et un rein.

Tiens, c'est vrai ça d'ailleurs ! En parlant de rate.

« C'est moi où tu es anormalement chaud ? » lui demanda ce dernier en passant ses mains sur son visage. « Tes médicaments sont bien à Yuei, pas vrai ? Mais tu dois les prendre quand exactement ? »

« Deux à trois fois par jours. » lui expliqua l'adolescent avant de s'extirper de ce contact. « En général j'en prend un le matin, le midi et le soir. Enfin quand j'oublie pas...»

« Quand t'oublies pas ?! » s'offusqua le plus âgé. « Shoto écoute moi bien, c'est très sérieux alors fait un effort ! T'as entendu ce qu'a le dit médecin ? »

« Oui... » soupira-t-il. « Mais à nouveau c'est un oublie, par principe c'est pas volontaire. » crut-il bon de lui rappeler.

« Et bien j'aimerais que tu fasses un effort pour avoir la volonté de t'en souvenir alors ! Tu es hyposplénique Shoto, et pire que ça on est en plein hiver, donc pile en période de grippe ! La moindre infection peut avoir des conséquences extrêmement grave pour toi ! Tu en as conscience ? » lui expliqua son père très investi et inquiet par la situation.

« Je le sais tout ça, merci... On me l'a déjà fait le topo sur mon absence, ou quasi, de système immunitaire... » grommela le bicolore en avalant ses cachets avec l'eau du robinet.

« Alors soit plus prudent... Tiens, tant qu'on y est, prends ce thermomètre s'il te plaît. » lui présenta son père, après avoir saisit l'objet dans le placard.

« Pourquoi faire ? »

« A ton avis ? Mets-le en bouche et prends ta température. »

« J'en ai pas besoin. Je ne me sens pas fiévreux... » protesta le plus jeune en repoussant l'appareil.

« Arrêtes de faire l'enfant tu veux...? Il est trois heures du matin, et t'es peut-être entrain de couver un truc. »

« Tu psychotes pour rien... Je viens de brûler ma chambre au cas où tu l'aurais oublié, jusque là c'est pas si incroyable que je sois encore chaud. » lui expliqua son fils comme si ça crevait d'évidence.

« Prends ta température. » répéta l'adulte en posant le thermomètre dans ses mains.

Visiblement Enji ne semblait pas vraiment enclin à céder ou négocier

Shoto soupira. Quand il était comme ça, inutile d'insister. Alors pour en finir au plus vite il se résigna et accepta.

« D'accord... »

Il porta l'ustensile à sa bouche et attendît patiemment.

« Et ne t'avises pas de tricher... » lui défendit son père. « Je le verrais tout de suite si tu utilises son alter. »

Le garçon roula des yeux, puis au petit bip de l'appareil, il lui tendit l'objet.

« Ça va... » lui accorda son paternel en lisant l'inscription. « Mais demain je veux que tu te fasses vacciner contre la grippe. Ça me permettra au moins d'avoir l'esprit tranquille. »

« Quoi ?! Mais c'est ridicule il y a un nouveau vaccin tout les ans ! » lui fit remarquer le plus jeune.

« Ça veux donc dire que tu te feras vacciner tout les ans. » conclut le père en rinçant le thermomètre avant de le remettre à sa place.

« Mais je déteste ça ! »

« Tu n'as pas vraiment le choix. De toute façon on avait déjà convenu de ce rendez-vous avec le médecin de famille. Il sera juste avancé. »

« Et tu comptais m'en parler quand ?! » s'insurgea le plus jeune.

« J'ai oublié. » lui répondit le plus âgé en se massant les tempes . « Comme tu l'as dit précédemment ça arrive. »

« Alors toi aussi fais l'effort de t'en souvenir ! J'ai horreur qu'on prévoit des trucs dans mon dos sans m'avertir...! Encore plus ces derniers temps... » lui avoua son fils avant de baisser la voix.

Inutile de réveiller Fuyumi après tout.

Fatigué il se leva, avant de s'arrêter au niveau de l'encadrement de la porte. Il avait encore quelque chose à mettre au claire...

« Ah et une dernière chose... Arrêtes de t'en vouloir pour ce qui c'est passé. Tu n'y est pour rien. Rien du tout. Je suis le seul responsable de mon imprudence... » lui expliqua-t-il la voix froide, tel la glace. « Si... si j'étais rentré à l'internat comme tu nous l'avais demandé, rien de tout ça ne serait arrivé. »

Ne pas craquer. Surtout ne pas craquer...

Plissant les lèvres il inspira profondément pour faire taire cette monté d'émotion.

Si il pleurait, on aurait pitié de lui, et il ne voulait de pas ça. En aucun cas.

Déjà qu'il regrettait affreusement cette scène à l'hôpital...

« Shoto, tu... » commença le rouge avant d'être coupé presque sur le coup.

« Je vais me coucher... » voulut mettre fin à la conversation le garçon.

Là maintenant, il n'avait aucune envie de s'éterniser sur le sujet.

Et pourtant, si l'envie de prendre les jambes à son cou pour fuir la pièce n'avais jamais été si forte, il en était tout bonnement incapable. En effet, quelque chose lui brûlait les lèvres depuis maintenant plusieurs bonnes minutes. Quelque chose qu'il avait à tout prix besoin de lui demander.

Une requête, un peu honteuse d'ailleurs, pour un garçon de son âge.

Alors il froissa le bas de son haut de pyjama, ne sachant trop comment s'y prendre, et prit la parole d'une voix mal assurée.

« E-est-ce que... Est-ce que tu pourrais rester avec moi...? J-jusqu'à ce que je m'endorme je veux dire... S'il te plaît...» réussit-il à lui demander en ne quittant pas des yeux ses pieds, très mal à l'aise et embrassé.

Il n'arrivait pas à croire qu'il aie osé lui demander une chose pareille... Clairement il n'assumait pas son geste.

Mais l'idée de retourner seul dans sa chambre, de se rendormir dans cette pièce si sombre et de revoir la face de son agresseur l'horrifiait tout bonnement.

A cause de cette visite chez la police, maintenant il avait un visage pour le terroriser la nuit. Avant, son cerveau se contentait d'images floues, informes, sans yeux nez ou bouche n'ayant aucun souvenir exact du physique de son tortionnaire. Mais cette nuit, il avait très clairement vu pour la toute première fois sa tête, bien nette, se tenant au dessus de lui. Il n'aurait jamais dû aller au commissariat, il le savait... C'était encore pire maintenant qu'avant.

Alors oui il aurait apprécié une présence pour s'endormir, pour ne pas dire honnêtement en avoir besoin mais...

«D'accord. »

D'accord...? Il avait accepté ? Sérieusement ?

« Tu... es vraiment d'accord ? » se retourna un peu surprit l'adolescent, le visage incertain et fatigué, mais emprunt d'espoir.

« Oui, laisse moi juste prendre une couverture et j'arrive. »

À cette instant précis, au fond du plus jeune, un poids incommensurable se leva de sa poitrine avant qu'une sensation de profond soulagement ne le submerge.