En réfléchissant à la réponse de l'énigme de la Grande Déesse, le groupe attérit à Kelba via le zaap, histoire de changer un peu d'air.
Ils passaient par le marché voir si quelque chose les intéressait.
Il y avait un marchand intriguant, un lenald de petite taille, qui trouvait toujours ce qui fallait pour faire plaisir aux clients.
Prenons Amalia comme exemple, elle avait toujours aimé les vêtements et les sacs de marques. En deux temps trois mouvements, le marchand lui avait proposé ce qu'elle aimait : un joli sac prada et un chapeau. Pas cher en plus qu'il disait! La princesse était sous le charme.
Pas convaincue, Evangelyne demanda au lenald qu'est-ce qui lui ferait plaisir à elle en matière d'objet. L'animal lui sortit un arc de bonne facture, trop classique pour les crâs! Evangélyne avait déjà un arc, celui offert par la déesse de sa classe, mais remercia quand même le marchand qui n'insista pas et lui fit comprendre qu'elle restera une bonne cliente malgré tout. Il jeta son dévolu sur Elely qui avait toujours voulu avoir une épée comme son père même si elle préférait cogner avec ses poings. Il lui proposa une petite épée en bois pour débutants, la petite iop était sous le charme. Pour l'instant, Amalia et Elely n'ont pas acheté, elles se contentaient d'essayer leur équipement histoire de voir si ça leur convenait.
Le lenald avait toujours le sourire aux lèvres face à ses clients parmi les membres de la Confrérie du Tofu sauf Ruel, quand il le regardait, il était mécontent et on se demandait bien pourquoi. L'enutrof n'avait pas compris pourquoi un tel mécontentement alors qu'il n'avait rien dit de si particulier à part qu'il constata que les articles était bien plus chers que trop beaux et en grandes quantités. Cela en devenait vite suspect.
Le marchand passa ensuite à Echo qui, même si elle n'avait rien dit, tomba aussi sous le charme facilement en voyant une très jolie bague que Oropo lui-même ne pouvait pas lui offrir. Le porte-monnaie allait en prendre un sacré coup! Elle essaya tout de même la bague sans l'acheter mais ça n'allait quand même pas tarder à arriver, cette demande d'achat auprès de son compagnon.
Celui-ci était vraiment effrayé lorsque, à son tour, le marchand lui proposa… un slip en vente!
«Ok, là, ce type est vraiment flippant! Il faut qu'on parte le plus rapidement possible! Et très loin!»
Yugo en était très étonné aussi : Comment ce marchand savait que Oropo avait besoin d'un slip? Personne, à part lui, Echo et Black Bump, ne le savait! Ça devenait franchement de plus en plus suspect tout ça… L'eliotrope se confia à son frère après avoir refusé poliment l'article que lui avait proposé le lenald.
- Yugo, je n'aime pas ça, 'faut qu'on file vite d'ici…
- Je suis d'accord, à y réfléchir, il ne m'inspire pas du tout confiance…
Arpagone aperçut un joli bijou et s'apprêtait à le prendre pour l'examiner lorsque Oropo intervint, toujours poliment, tout en débarrassant des objets que ses amis s'apprêtaient à acheter.
- C'est vraiment très beau tout ça, mais là, on est pressés! 'Faut qu'on y aille! À plus!
Puis ils s'en allaient - 'fin, ils s'en allaient… Oropo poussait ses amis de force -, s'éloignant le plus loin possible du stand de ce marchand sous les yeux confus de ce dernier.
Oropo avait eu chaud. Un peu plus et le reste du groupe saurait pour son petit secret.
Ceux qui voulaient acheter contestait la décision d'Oropo mais celui-ci leur confia que ce marchand était vraiment louche. Comment pouvait-il trouver l'article parfait pour un client dans le moindre détail sans que celui-ci ne lui demande? C'est carrément impossible! Sauf si vous étiez parfaitement connaisseur en tant que vendeur. Dans ce cas-là, il fallait des années d'expérience! Or, ce marchand-là avait l'air plutôt jeune malgré sa petite taille, à peu près le même âge que Tristepin ou Oropo en apparence, entre la vingtaine et la trentaine…
- Ce n'est pas à exclure qu'il peut être fils de marchand. trouva l'explication Coqueline. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter…
- Si, je dois m'inquiéter parce que… Non, je ne vais pas arriver à vous le dire…
Oropo était coincé mais c'était la preuve qui montrait que le marchand devinait ce dont il avait vraiment besoin sans dire quoi que ce soit! Il avait la gorge serré et une petite voix en sortait tellement il avait honte. Extrêmement honte.
- Parce que quoi? insista Amalia. Dis-nous, Oro'! On ne se moquera pas de toi, promis!
- 'fin, ça dépend de ta réponse, ricana Rubilax qui ne l'aida pas du tout à prendre confiance en lui, si elle est drôle ou pas.
- Rubi'…
Amalia le rassura, l'eliotrope cacha son visage avec ses mains, accroupi, et baragouina ces mots-là :
- J… … … ip…
Personne n'avait compris, sauf Yugo.
- Hein?
- Il dit qu'il n'a pas de slip. traduit l'eliatrope, gêné à son tour.
Ce genre de situation pouvait être la sienne.
Amalia, tout comme le reste du groupe, en était stupéfaite.
- C'est vrai ça?!
- Tu plaisantes?! Durant tout ce temps?
Oropo retira ses mains de son visage et fit un «oui» d'une voix toute timide presque en larmes. Echo n'était pas surprise, elle le savait puisque elle et lui faisaient…
[Bon, ne rentrons pas dans les détails, hein! Il y a des enfants et adolescents qui lisent cette fanfiction donc restons correct envers nos lecteurs! Non mais!]
Après cette révélation des plus douteuses et hilarantes que ridicule, Oropo leur expliqua la situation en revenant au sujet du marchand :
- Quand il m'avait montré un sous-vêtement, c'était assez suspect de voir comment il savait que je n'en portais pas un… Il ne pouvait pas voir à travers le pantalon, c'est impossible… Bon d'accord, je le porte trop bien, et alors? On n'y voit presque rien! Et puis, je n'avais rien dit! Absolument rien dit! Vous ne trouvez pas ça bizarre?
- En effet… avoua Ruel. Et puisqu'on parle de bizarre, ce marchand m'avait dévisagé alors que j'avais pensé à cet instant que c'était bien trop cher que trop beau dans sa très grande marchandise… Comme si…
- Comme s'il lisait dans nos pensées! compléta Yugo après un sursaut de révélation.
Cela effrayait Tristepin qu'on pouvait lire dans sa tête cependant Rubilax lui rappela en plaisantant qu'on ne risquerait pas de lire quoi que ce soit dans cette «caboche de iop» et évidemment, l'intéressé n'avait pas rigolé à cette plaisanterie et revint sur le sujet principal.
- Mais comment c'est possible de lire dans l'esprit de quelqu'un?
- Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir : retourner le voir et l'observer comment il fait.
- AH NON! protesta Oropo. Pas question de revenir le voir, j'ai déjà bien assez honte comme ça pour la journée! À moins que quelque chose me fasse changer d'avis…
Des pleurs se firent entendre dans le coin.
- Justement, lui fit savoir Yugo, il y a quelqu'un qui a un problème on dirait.
Le groupe chercha la source de ces pleurs du regard jusqu'à la trouver.
- Là! leur indiqua Amalia du doigt un coin isolé.
Un petit garçon était prostré à un arbre, la princesse s'approcha de lui, Echo la suivit comme le reste du groupe. Gentiment, elle lui demanda ce qui n'allait pas. L'enfant n'avait pas de classe particulière ni humanoïde ni animal, sans doute un humain, il avait le même âge que Elely et Flopin. Il portait des vêtements simples : t-shirt vert clair, short marron clair et sandales. Il avait la peau clair et les cheveux bruns et courts. Lorsqu'il vit la princesse, ses yeux marrons étaient noyés dans les larmes.
Entre deux sanglots, il expliqua qu'on lui avait volé sa figurine en bois représentant un chevalier d'Astrub. Oropo rejoint Echo et Amalia pour mieux comprendre la détresse du petit garçon. Celui-ci était impressionné par la taille de l'eliotrope qui pourrait peut-être l'aider à régler son problème. Il précisa, confiant.
- C'est ce marchand lenald qui me l'a volé et il me fait du chantage!
- Comment ça?
- Bah, je voulais voir sa marchandise qui était assez cool et quand j'ai voulu regarder un truc en posant ma figurine sur son comptoir, il me l'a chipé! Et il me l'a dit comme ça : «c'est sul mon comptoil maintenant, c'est mon alticle!»
Le groupe était presque sidéré. Mais ce n'était pas fini.
- Comme il faisait à peu près ma taille et pas très costaud, j'ai voulu récupérer mon jouet et c'est là qu'il me fait chanter en me menaçant de tout raconter à mes parents ce que j'avais fait il y a quelques jours alors que je n'avais rien dit! Il menace de raconter mon secret le plus terrible (et dont j'ai très honte) à tout le monde si je ne paye pas la figurine que je veux récupérer!
Ce n'était plus «presque», c'était «totalement» sidéré que le groupe l'était. Comment pouvait-on faire ça à un enfant qui voulait juste regarder une marchandise? C'était abominable!
- Et le pire dans tout ça, c'est que je n'ai pas d'argent… marmonna-t-il.
Le groupe avait eu de la peine pour lui alors il décida de l'aider.
- Et par curiosité, demanda Amalia, c'est quoi ton secret?
- Je ne veux pas le dire… rougit le petit. J'ai trop honte! Si je vous le dis, vous allez vous moquer de moi!
Il regarda Elely et Tristepin, l'air fâché.
- Surtout vous, les iops! Vous ne savez pas garder un secret!
Les deux iops le regardaient avec peine sachant qu'il n'avait pas tort sur ce point. Yugo eut une idée sur le coup.
- Si tu ne peux pas nous dire ton secret à nous, tu peux très bien le dire au Messager des Dieux.
L'enfant, qui ne pleurait plus, regarda Oropo.
- Le géant?
Comme il avait deviné du premier coup, cela faisait rire Yugo et l'eliotrope en fut flatté bien que stressé.
- Oui, celui qui est plus grand que nous, tu peux te confier à lui sans risque.
- Promis, le rassura Oropo en s'approchant de lui, je ne répéterai à personne même pas à mes compagnons. Il ne sauront rien.
L'enfant reprit espoir et confia son secret à l'oreille de l'eliotrope, tout ouïe, celui-ci évita de retirer son capuchon pour ne pas dévoiler ses ailes, il dévoila juste son oreille pour mieux entendre ce que le petit avait à lui dire.
Soulagé de se délester de cette lourde confession, l'enfant demanda une faveur au groupe : récupérer sa figurine ainsi que de voir s'il n'y a pas d'autres victimes de cet escroc et trouver comment il fait pour tout savoir sur ses clients. Et c'était justement ce qu'ils allaient faire, lorsque des gargouillis se fit entendre. C'était l'estomac de Pin, le bébé iop. Visiblement, il avait faim, signe que c'était l'heure de manger! Son estomac n'était pas le seul à crier famine, celui d'Elely aussi, plus celui des autres membres du groupe.
Ils aideront l'enfant humain après le déjeuner de midi. Celui-ci rentra chez lui pour manger et reviendra voir nos amis juste après.
