THE OTHER SIDE


CHAPITRE II

« Ne joues pas dans mon cœur, tu pourrais te blesser.
Il est un chantier à l'abandon
. »
— Devys


J'entrais par le grand portail de l'Académie UA. Il y avait du monde autour de moi, mais je me contentais de jeter un dernier regard en direction de Tsukauchi et de Shinsuke. Ils avaient tant insisté pour que j'intègre cette école. J'ignorais encore si je pouvais véritablement appartenir à cet univers, si j'allais pouvoir envisager des personnages de fictions comme des êtres vivants, mais après tout mieux valait tenter sa chance, comme me l'avait si justement dit Shinsuke. Je suivis scrupuleusement les panneaux pour arriver devant la porte de la classe 1-A. Flemme de me perdre ou de chercher bêtement.

La porte de la salle était, objectivement, immense. Ou alors je n'étais vraiment pas grand, du haut de mon mètre soixante-dix, je ne sais pas exactement. Lorsque j'entrais, je dépassais rapidement une chevelure verte sur laquelle je n'eus pas de mal à mettre de nom. J'ignorais royalement les éclats de voix de Tenya Iida et de Bakugo Katsuki, et me rendis à mon bureau, selon le plan de classe. Je déplaçais ma chaise du bout du pied et m'assis dessus, en manspreading. Malgré les années, je n'étais toujours pas habitué à ce que j'avais entre les jambes.

— Vos gueules…, je marmonnais en posant mon sac.

Le blond me fusilla du regard et ouvrit la bouche pour répliquer quelque chose, lorsque le grand brun à ses côtés attira l'attention de tous sur Izuku Midoriya encore planté devant la porte. Tout le monde tourna la tête vers lui. Le grand rigide alla s'excuser pour son attitude de la rentrée, et je me souvins qu'il avait encore une fois attiré l'attention sur le pauvre Midoriya pendant la présentation de Present Mic.

Je tournais les yeux vers Bakugo. Celui-ci fixait Midoriya d'un air sombre. Pas étonnant. Ce type était un harceleur avec des problèmes de gestion de la colère. S'il y en avait bien un qui n'avait pas l'attitude pour devenir un héros dans cette classe, c'était lui. Il était arrogant, agressif et bidon, comme héros.

— Tss…, je soufflais.

Il tourna les yeux sur le côté et croisa mon regard. Un pupitre avait apparemment été rajouté dans la salle de classe, si bien que cinq tables avait été placées au dernier rang, nous rendant plus proches les uns des autres. De gauche à droite, il y avait Yaoyorozu, Todoroki, Moi, Sato, et enfin Uraraka, contre le mur. Je m'enfonçais un peu plus dans mon siège, croisais les bras sur mon bureau et y enfonçais mon visage, fatigué. J'avais peu dormi cette nuit, ayant passé plusieurs heures avec Shinsuke pour discuter en fixant la lune.

— Allez faire copain-copine ailleurs, intervint une voix grave et monotone. Ici, on fait de vous des héros.

Les trois élèves bloquant la porte d'entrée se figèrent sans trop comprendre. Je soupirais à nouveau.

— Il m'aura fallu huit secondes pour faire le silence. Chaque seconde compte, faites-en bon usage.

Cette philosophie me rappela mon père, celui de l'ancienne vie, de l'Autre Côté. Il était militaire et avait élevé ses trois enfants en leur imposant des horaires militaires, et en leur transmettant cet aspect de sa vie. Ce n'était donc pas si étonnant que ma sœur soit devenue juge pénaliste, que mon frère ait choisi une carrière militaire à son tour, et que je me sois également lancée dans des études de droit lorsque j'eus quitté le lycée. L'entraînement physique et mon intégration dans la réserve opérationnelle avait laissé des traces même dans mon actuel comportement.

Un sourire étira mes lèvres à ce souvenir, m'attirant un regard curieux de la part d'Aizawa. J'ignorais l'avertissement dans son regard et haussais simplement un sourcil dans sa direction. S'il avait quelque chose à me dire, qu'il le fasse verbalement. Il m'ignora simplement et sortit une tenue de sport après nous avoir donné son nom.

— Enfilez ça et rejoignez-moi sur le terrain de sport.

Je soupirais à nouveau, pris d'une flemme incommensurable. À peu près tout le monde le regarda avec surprise, tandis que je demeurais avec l'habituel ennui qui habitait mes yeux. Shinsuke m'avait filé pas mal de ses attitudes à force de le côtoyer. En parlant de ça, j'avais envie de fumer. Je me levais lentement, suivant tout le monde, les mains dans les poches pour aller chercher une tenue de sport à ma taille. J'en trouvais rapidement une et me dirigeais vers les vestiaires avec les autres garçons.

Mineta babillait quelque chose au sujet des filles de la classe, discutant avec entrain avec Kaminari et Kirishima. Les autres restaient à peu près silencieux. Objectivement, Kirishima était celui avec lequel j'avais le plus envie de me lier d'amitié. Il semblait sociable et facile à vivre. Il n'allait pas poser problème.

— Wouah ! entendis-je en défaisant ma chemise. C'est un tatouage ?!

Je haussais un sourcil et me tournais vers la personne qui venait de parler. En parlant du loup… Iida sembla faire une syncope en détaillant le tatouage que j'avais sous la clavicule. Évidemment, en faisant mes tatouages, j'avais oublié que j'allais devoir me changer devant des gens. J'aime pas les gens. Ils scrutent tout. La preuve. Je ne pris pas particulièrement la peine de répondre. Il était évident que je portais un tatouage, pourquoi aurai-je besoin de confirmer ?

— C'est un vrai ? questionna Kaminari.

Je hochais la tête et retirais mon haut. Les deux autres tatouages se dévoilèrent à leur tour et j'ignorais les discussions à leur sujet. Aucun cependant ne manqua de tact au point de me demander d'expliquer la signification. Je ne l'aurai pas fait, de toutes façons. J'étouffais un bâillement dans ma main et enfilais ma tenue avant de partir, juste derrière Todoroki, lequel ne s'était pas attardé une seconde.

Lorsque tout le monde fut descendu sur le terrain de sport, Aizawa nous annonça qu'il allait nous faire passer des tests d'Alter. Je m'étais entraîné pour cela, cherchant le meilleur moyen d'utiliser mon pouvoir pour compléter la tâche, tout en sachant que je ne serai de toutes façons pas expulsé. Rien ne justifiait de m'expulser alors même qu'ils garderaient Mineta et Midoriya.

Il demanda à Bakugo de lancer la balle le plus loin possible en faisant ce qu'il voulait dans le cercle de départ. Je haussais les sourcils en entendant le blond dire que sans son Alter, il lançait au plus loin à soixante-sept mètres. Je m'étais attendu à plus. Je l'entendis distinctement crier un « Crève ! » en lançant sa balle. Bon ok, ça c'était drôle. Qui crie à une balle de crever en la lançant ? J'étouffais un rire dans ma main, récolant un nouveau regard noir de sa part. Ceci dit, sept cents cinq mètres, c'était une belle performance.

Pour casser l'amusement de certains, Aizawa annonça que le dernier du classement serait expulsé. Je savais ce qu'il cherchait à faire. Il voulait voir combien de ses élèves étaient susceptibles de craquer sous la pression. Qui était capable de montrer le meilleur de soi-même ? Qui pouvait le faire même dans une situation dangereuse ou désespérée ? Qui avait la détermination pour affronter une carrière de héros ? Sauver quelqu'un en mettant sa vie en danger était une pression dont peu ici avait conscience. J'étais persuadé que c'était ce qu'Aizawa voulait vérifier et faire ressentir.

Je me souvins de l'adrénaline pulsant dans mes veines et étreignant ma peur, lors de l'incendie du Refuge. Je soupirais. Je savais dans quels dangers je plongeais en intégrant la classe 1-A. Je savais que je mettrai ma vie en danger. Je secouais néanmoins la tête. La peur ne m'effrayait toujours pas.

— Ici, reprit Aizawa, les enseignants choisissent leurs méthodes. Bienvenue au lycée UA.

Chacun fit de son mieux. Chacun se donna à fond sur les épreuves, et j'en fis autant. Je me servis au mieux de mon Alter pour réussir. Il ne m'était pas toujours évident de le faire fonctionner pour m'aider sur les différents exercices, mais je parvins à l'utiliser plusieurs fois.

Aizawa tenta de décourager Midoriya, mais ce dernier demeura déterminé. C'était la qualité que j'admirais le plus chez lui, comme chez les héros classiques de manga : leur détermination. Je n'en avais pas beaucoup, je devais l'admettre. J'avais le complexe du héros et un certain besoin de reconnaissance, même si je tentais de le cacher, et j'étais conscient de mon besoin presque pathologique de me rendre utile, voire indispensable. Je n'étais pas aussi désintéressé que lui, malheureusement. J'étouffais un bâillement ennuyé, appuyé contre le grillage du terrain.

Instinctivement, en sentant la présence d'All Might, je tournais la tête vers lui et le vis épier l'épreuve lancée par son collègue. Mes sentinelles me rapportèrent ses paroles et j'esquissais un sourire amusé. Shinsuke m'avait appris à penser comme lui, et donc à déconstruire toutes les cases dans lesquelles j'avais enfermés mon esprit et mon imagination. Il m'incitait chaque jour à penser hors des sentiers battus. C'était une des choses que j'appréciais le plus chez lui. Qui pouvait penser à projeter sa conscience dans des particules de son pouvoir ? Shinsuke le pouvait.

Je me délectais de la colère que la réussite de Midoriya provoqua chez son pote blond. Pour le moment, Bakago m'insupportait royalement et je doutais de devenir ami avec lui avant un long moment. Soudain, il se jeta sur le gamin aux cheveux verts, son Alter activé au creux de ses paumes. Spontanément, j'élançais mon propre pouvoir pour lui barrer la route. Une large barrière translucide se forma entre lui et Izuku et Eraserhead lança également ses bandages pour le retenir.

— C'est pas fini de me forcer à utiliser mon Alter ? J'ai les yeux secs, râla le héros.

Je ricanais à nouveau et fis disparaître le mur dressé sur le terrain de sport. Plusieurs m'observèrent la défaire d'un simple signe de la main, et je vis le regard particulièrement intéressé de Todoroki.

— Ce n'est pas de la glace, lui indiquais-je.

Il hocha simplement la tête, mais ne posa pas plus de question, puisqu'il savait que je l'avais vu utiliser son Alter pendant les exercices.

Du diamant. Mon pouvoir était la production et le contrôle du diamant. Je travaillais chaque soir pour le faire vibrer autour de moi afin de le ressentir même dans l'air environnant. Depuis déjà presque six ans, je travaillais à réduire les particules dans lesquelles je projetais ma conscience afin de pouvoir espionner. Depuis peu, je tentais également de me transformer entièrement en diamant afin de pouvoir me construire et me déconstruire à volonté. Ce n'était, honnêtement, franchement pas gagné et j'allais mettre un bon moment avant d'y parvenir, à moins de trouver un enseignant spécialisé dans les Alter d'éléments. Cependant, mon travail de projection préalable m'avait pour le moins largement dégrossi le travail.

Le héros underground m'adressa un simple remerciement d'un hochement de tête et se détourna finalement. Je m'approchais de Bakago, les mains dans les poches et ricanais de le voir si… perturbé.

— Les gens évoluent, Bakugo-san. Si tu ne peux pas comprendre que les gens gardent leurs secrets et avancent peu importe ce qu'ils trouvent sur leur chemin, alors tu seras le seul à rester coincé en arrière.

Le blond sembla vouloir me sauter à la gorge, mais se souvint au dernier moment de l'attitude qu'avait déjà eue Aizawa à son égard. Même lui semblait savoir qu'il ne valait mieux pas trop tirer sur la corde.

— Ferme-la, ça t'concerne pas !

Il me dépassa en tapant des pieds, et étant déjà les derniers sur le terrain, je lui emboitais le pas à mon tour. Il était déjà l'heure de passer aux épreuves suivantes. Une nouvelle fois, chacun fit de son mieux. Midoriya termina quand même dernier, mais Aizawa ne tarda pas à annoncer que personne n'était renvoyé. Je terminais dixième, sans grande surprise. Mon Alter n'était pas fait pour de telles épreuves et je n'avais, majoritairement, pu compter que sur ma force physique basique. Je haussais les épaules, indifférent et regardais tout le monde se réjouir.

Il n'y eut que Yaoyorozu pour exprimer son avis. Elle aussi, avait compris. Je n'avais pas autant de mérite qu'elle, sachant par avance ce qui nous attendait. Je n'avais pas tout donné pendant les épreuves, me contentant de profiter un peu pour me tester et surtout observer ce qu'il pouvait bien se passer autour de moi, et surtout qui avait la force physique brute la plus grande.

— C'est tout pour aujourd'hui, annonça le grand brun. Vos emplois du temps, entre autre, sont dans la salle de classe.

J'écoutais avec amusement la conversation entre Aizawa et All Might lorsque le premier s'en alla. C'était toujours amusant d'entendre Eraserhead titiller le grand héros, le numéro un. Objectivement, je préférais largement la franchise et l'honnêteté de notre professeur principal, à l'attitude d'All Might. Ce dernier semblait constamment se planquer sous un masque professionnel, avec sa grosse voix et son sourire Colgate.

La classe au complet alla se changer dans les vestiaires. Les conversations furent nettement plus animées maintenant qu'une bonne partie de la journée était passée. Quelques amitiés s'étaient forgées au fur et à mesure des épreuves et presque tout le monde avait pu parler avec quelqu'un de la classe. Les seuls qui ne l'avaient pas fait étaient les cas sociaux, c'est à dire Bakugo, Todoroki et moi. Aucun de nous trois n'avait vraiment eu l'occasion d'avoir une conversation cordiale avec quelqu'un.

À la sortie des cours, je remarquais Iida, Uraraka et Midoriya partir ensemble. Ceux-là allaient former un bon trio, c'était évident. Même sans avoir lu le manga, à les voir ensemble, on pouvait se douter que leurs personnalités étaient compatibles. Midoriya avait la détermination contagieuse, au point de rebooster facilement deux élèves vacillants, Uraraka avait la légèreté qui leur conviendrait, et ils étaient tous les deux assez conciliants pour supporter la rigidité d'Iida. Ce dernier d'ailleurs, avait une rigueur qui manquait un peu au deux autres. Ils se complétaient bien.

— Oi, fît une voix sur ma gauche, une fois sorti de l'enceinte du lycée.

— Salut, répondis-je dans un sourire.

Shinsuke enroula son bras autour de mes épaules et je sortis le paquet de cigarettes de ma poche pour fumer la cigarette qui me faisait envie depuis des heures. Mon ami m'emmena au skate park dans lequel nous avions l'habitude d'aller, lorsque nous vivions encore tous les deux au refuge. Comme toujours, on s'arrêta en chemin acheter des chips et des bières, et une fois à destination, il m'entraîna sur le plateau de la rampe. Les nuits se raccourcissaient, malheureusement pour nous, mais elles se réchauffaient, c'était le point positif.

Il sortit deux plaids de son sac, et s'enroula dans le premier avant de me tendre le second. Il décapsula deux bières, m'en tendit une et piocha dans le paquet de chips.

— Alors, ce premier jour ?

Je haussais les épaules.

— Des tests physiques, sinon rien de très intéressant, malheureusement. À part un type avec des problèmes de gestion de la colère, c'était calme.

J'avalais une gorgée de ma bière et lui demandais à mon tour de me raconter sa journée. Il me la détailla sans sourciller, et je l'encourageais à nouveau dans sa recherche de club où exercer. Le silence se fit entre nous après une bonne heure de discussion. La nuit tomba rapidement et à minuit, Shinsuke me souhaita bon anniversaire. J'avais seize ans.

Je rentrais au Refuge me caler dans mon lit à une heure du matin, escaladant la façade pour entrer par la fenêtre. Il y avait assez de lits dans les étages pour loger tout le monde, et j'étais seul dans le grenier pour la simple et bonne raison que j'avais demandé à y être. Tout était neuf malheureusement et j'avais perdu les seules affaires que je traînais de la maison de mes parents. Je fumais une dernière cigarette sur le balcon et allais enfin dormir après une douche discrète, prise sur le pallier, devant la porte du grenier. Une douche supplémentaire avait été installée là pour que moins de monde se la dispute le matin ou le soir. C'était l'emplacement parfait pour mes douches nocturnes sans risquer de réveiller quelqu'un.

Le lendemain, à la surprise de tout le monde, les cours de la mâtinée furent d'une banalité exceptionnelle. Cependant, il ne fallait pas oublier que si UA apprenait à ses élèves comment devenir des héros, l'établissement avait également un devoir d'enseignement classique. Un héros ne sachant pas parler un anglais correct ou ne connaissant pas suffisamment l'histoire est un héros défaillant et mal avisé. J'eus à nouveau un sourire en captant l'attitude de tout le monde lors du cours de Present Mic.

Durant le repas de midi, je m'installais en face de Todoroki pour déjeuner. Il était seul, moi aussi, j'étais aussi silencieux qu'il l'était, et je ne voulais juste pas manger en face du vide. Il ne m'en tint pas rigueur.

En revanche, au commencement des cours de l'après-midi, tout le monde était bien plus excité. En même temps, All Might allait faire cour à la classe 1-A. J'étais probablement le seul à ne pas vouer un culte à ce héros dans l'établissement. Je n'avais pas adhéré à la propagande balancée un peu partout, aux figurines, déguisements et posters à son effigie. Le culte de la personnalité, très peu pour moi.

— La cavalerie arrive…, cria le héros, bien sagement par la porte.

Un concert d'exclamations fusant dans la salle, commença. Je roulais des yeux et soupirais sur ma chaise, m'attirant un regard surpris de Todoroki. Tout le monde semblait impressionné par le charisme et la présence d'All Might. Je devais admettre que sa carrure en imposait. Il était même plutôt doué dans son rôle de bannière étoilée façon Captain America. Je gloussais mentalement à la comparaison.

Il annonça le premier cours d'entraînement au combat, ravivant la flamme éteinte chez Bakugo et rallumant surtout ma flemme. Pourquoi ai-je accepté de devenir un héros déjà ?

Ce qui m'intéressait déjà plus en revanche, c'était l'annonce de l'arrivée des costumes. J'en avais choisi un simple, mais fortement inspiré des univers de Naruto et de Marvel. Je voulais du pratique et du fonctionnel.

Le mien était par conséquent entièrement noir.

Un pantalon cargo avec plein de poches m'assurait de pouvoir emporter des kits de premiers secours, et de quoi immobiliser un éventuel assaillant… légalement. J'avais choisi un t-shirt à résille pour pouvoir moduler plus facilement mon Alter sans avoir à me déshabiller, concernant les objets les plus gros, et avait opté pour un masque façon Kakashi (objectivement, c'était uniquement pour avoir l'air stylé). Dans mon dos, j'avais l'attache nécessaire pour un wakizashi, un sabre court, entre trente et soixante centimètres, que je trouvais plus maniable qu'un katana classique. Pour le reste, j'avais une ceinture avec des poches cachées dans la lanière et des rangers purement militaires.

— Tu ressembles à un ninja… heu…, hésita Kirishima.

J'esquissais un sourire. À force d'observer tout le monde pour les juger, j'en avais même oublié la plus basique des politesses : me présenter.

— Yasei Hagane.

Le rouge m'adressa un grand sourire plein de dents pointues, et me tendit sa main. Je la pris sans trop rechigner et la lui serra.

— Kirishima Eijiro, enchanté !

Et il semblait vraiment ravi de faire la connaissance de quelqu'un de nouveau. Je ne pris pas la peine de réagir à son commentaire, en revanche, bien que ravi intérieurement. Ressembler à un ninja, c'était un peu mon but. Il relâcha doucement ma main, et se tourna vers Kaminari Denki pour me le présenter rapidement. Apparemment, c'était de lui dont il était le plus proche pour le moment. Tous les deux étaient faciles à vivre et parfaitement sociables. Ça ne m'étonnait que très peu, qu'ils se soient trouvés si vite.

Encore une fois, c'était Kirishima qui m'inspirait le plus chez les garçons et Mina Ashido chez les filles. Ceci dit, Kyoka Jiro était intéressante également et j'éprouvais une fascination tout à fait singulière concernant Fumikage Tokoyami. Le corbeau avait attiré mon regard dès les premières minutes de son apparition dans l'anime et n'avait cessé de me tenir en haleine depuis. Son pouvoir me paraissait être le plus intéressant de tous ceux de la classe.

Beaucoup de ceux présents avaient le potentiel de devenir puissants s'ils étaient bien utilisés, comme l'électricité de Kaminari, la création de Yaoyorozu ou encore les explosions de Bakugo. Mais Dark Shadow, l'ombre qui vivait en lui ? Dans l'obscurité, il serait un adversaire incroyablement redoutable, probablement parfait pour les patrouilles de nuit. Savoir qu'en plus son Alter avait sa propre personnalité et sa façon de penser était incroyable. J'avais déjà envie de pouvoir discuter avec lui et avec son Ombre.

Je terminais rapidement de me changer et sortis des vestiaires en songeant à Tokoyami et son Alter. Ensemble, nous rejoignîmes tous le terrain d'entraînement où attendait All Might. Tout le monde se fit un plaisir de faire une sortir badass avec son nouveau costume, et une fois la discussion concernant les costumes passée, le pro héros consentit enfin à expliquer l'exercice. Deux équipes, des héros et des vilains, une bombe et pour objectif de mettre hors d'état de nuire l'équipe adverse à moins de s'emparer de la bombe ou de la garder.

Les équipes furent désignées par nôtre prof lui-même, suivant ce schéma :

Équipe A, Ochaco Uraraka et Izuku Midoriya,

équipe B, Mezo Shoji et Todoroki Shoto,

équipe C, Minoru Mineta et Momo Yaoyorozu,

équipe D, Katsuki Bakugo et Tenya Iida,

équipe E, Mina Ashido et Yuga Aoyama,

équipe F Koji Koda, Rigide Sato,

équipe G Denki Kaminari et Kyoka Jiro,

équipe H, Fumikage Tokoyami et Tsuyu Asui,

équipe I, Mashirao Ojiro et Toru Hagakure,

équipe J, Hanta Sero, Eijiro Kirishima et Yasei Hagane.

Kirishima se tourna vers moi, visiblement ravi de se trouver dans l'équipe de Sero avec moi. Je lui rendis son sourire malgré moi, amusé par sa bonne humeur. All Might tira les deux premières équipes, et je gloussais en me souvenant que Bakugo et Midoriya s'affronteraient sur cette épreuve. Objectivement, leur combat était plutôt pas mal pour un premier, mais pour le moment, j'avais surtout dans l'idée de mettre au point une stratégie.

J'attrapais mes deux coéquipiers par le poignet et les entraînais un peu à l'écart pour les consulter concernant le plan à exécuter. Nous devions conserver la bombe et mettre au point une stratégie si possible pour la mettre en lieu sûr et accessoirement mettre hors d'état de nuire les héros, puisque nous serions les méchants. Je proposais donc de former une barrière de diamant autour de notre précieux fardeau, sachant que Dark Shadow et Tsuyu Asui seraient une team intéressante à affronter.

Mes coéquipiers approuvèrent et je leur parlais du point faible d'une ombre, à savoir la lumière. Si je pouvais créer une pièce réfléchissant parfaitement la lumière grâce à un diamant opaque ou un prisme, alors ils auraient toute la liberté de l'attaquer et de l'immobiliser. Et si en plus je pouvais rendre le sol lisse et glissant, ou les immobiliser par les pieds, alors ce serait tout à fait bénéfique pour nous.

Encouragés par mon plan, Sero, Kirishima et moi entrâmes dans le bâtiment C.


Hagane est un peu distant concernant cet univers, mais je pense que considérant l'âge qu'il a mentalement comparé à l'âge de son corps, c'est un peu normal. Sa nonchalance a aussi rapport avec le fait que s'étant réincarné dans un monde "fictif", il a du mal à inverstir cet univers et ses personnages comme étant réels. Pour lui, toute cette nouvelle vie a plus le caractère d'un jeu que d'une nouvelle réalité. Il ne se bat pas pour ce qui l'entoure ni pour lui-même, et c'est aussi un peu dans son caractère.