19 mars 2020.
Des heures de lecture. Les livres et les notes s'entassent sur ma table de travail. J'ai les yeux qui piquent et les paupières lourdes. A trois heures du matin, c'est un comble ! Je me lève et me dirige d'un pas lourd vers la fenêtre. La lune éclaire la forêt d'une lumière blafarde, dévoilant en ombre chinoise le balai aérien et gracieux des chauve- souris. Au loin, j'entends Harker et sa clique. Ils chuchotent, semblent avoir peur de quelque chose. Ou bien est-ce le froid ? Je souris lentement dans l'obscurité, prenant soin de savourer ma victoire prochaine.
Pourquoi toutes ces recherches ? Après tout, mes ennemis ne sont que de ridicules petits êtres, à la vie tout aussi fragile qu'un souffle de vent. J'étouffe un ricanement, avant que la réalité, froide et nue, me saute à la gorge. J'ai besoin de sang. J'enrage. Il va falloir que je m'active sérieusement si je ne veux pas finir aussi desséché qu'une vilaine momie.
En regardant le ciel à nouveau, j'eus un éclair de génie : Les chauve-souris ! Je me maudis de n'y avoir pensé plus tôt. Je fis un rapide calcul, et la mort dans l'âme, montai au grenier. Je n'ai plus qu'à me reconvertir dans l' élevage intensif de chauve-souris. Belle perspective d'avenir...
Repas frugal, mais nécessaire.
