Il lui a fallu cogiter toute l'après-midi pour enfin prendre une décision. Sa coatox a fini par s'endormir. Il l'entend respirer bruyamment. Lorsqu'il se lève, il fait ce qu'il peut pour ne pas la réveiller. Ses efforts n'en sont pas récompensés : elle ouvre un œil, qu'elle referme une fois s'être assurée qu'il ne sort pas de la pièce. Son dresseur pousse un soupir un tantinet frustré avant de s'installer à son bureau.

Il n'a aucune idée dans quoi il se lance. Il a déjà dirigé des petits groupes, pris les directives lorsque Hélio s'absentait. Mais ça n'avait jamais été définitif - il savait quoi faire à ces moments-là. Ce que maître Hélio voulait, ce qu'il fallait faire pour que maître Hélio puisse faire ceci, quoi dire pour que la Team Galaxie puisse faire cela…
Mais maître Hélio n'est plus là. Maître Hélio leur a menti, maître Hélio n'a jamais voulu d'eux, maître Hélio…

Hélio

L'ancien commandant pousse un profond soupir, passe ses mains sur son visage. Il ne peut pas continuer comme ça. Il faut qu'il fasse une croix sur cet homme sinon il ne pourra jamais avancer.

Inspire. Expire.

Bon.

Il attrape une feuille, un crayon et commence à rédiger. Il faut qu'il pose à plat, qu'il réorganise ce qu'il reste de la Team Galaxie… Peut-être qu'il peut en faire quelque chose, de ces cendres fumantes.

Peut-être.


Il ne sait pas trop où se rendre pour retrouver les membres restants de l'organisation. Il a besoin d'avoir une idée de combien sont encore dans le coup.

Talonné par sa coatox, il tente la cafétéria, mais n'y croise personne. Il se rend alors dans la salle de repos, à tout hasard.

De dos, il voit un sbire assis en tailleur totalement absorbé par un l'écran de la télévision. En s'approchant, il en aperçoit un deuxième, allongé par terre. Il dort, mais l'homme aux cheveux bleus ne s'en rend pas compte tout de suite.

« Rejoignez nos rangs pour changer le monde ! Devenez membre de la Team Galaxie ! » proclame la télé envers et contre tous.

L'ancien commandant grimace. Il va falloir qu'il se charge de faire disparaitre ces messages publicitaires - non seulement ça ne leur donnera plus bonne presse, mais en plus c'est un véritable gouffre financier.

Le sbire en face de lui tourne la tête vers lui. Il n'a d'abord pas beaucoup de réaction ; il refait face à l'écran. Puis il comprend qui se tient derrière lui : il saute sur ses pieds et se met au garde-à-vous face à son supérieur.

— Commandant Saturne ! salut-il avec gravité.
— Repos.

Son regard retombe sur le sbire à terre. L'autre lui donne un coup de pied dans le ventre, ce qui le réveille aussitôt :

— Heeein ?! Quoiquoi qu'est-ce qu'il se passe ?! s'écrit-il en se mettant de dos à ses interlocuteurs.

Le premier s'agace, souffle bruyamment sans masquer son énervement :

— Par-là, imbécile ! Le commandant Saturne est ici !

Il se retourne enfin, fixe d'un air ahuri l'homme aux yeux bleus. Puis, imitant son collègue, se dresse comme un i.

— Commandant Saturne ! À vos ordres mon commandant !

La pokémon Toxique pousse une sorte de cri semblable à un ricanement au plus grand mécontentement de son dresseur. Il doit avouer qu'il avait un peu oublié qu'ils s'étaient entourés d'une bande d'idiots…
Probablement qu'aux yeux de maître Hélio, il a fait parti de cette bande d'idiots.

Il chasse ses pensés désagréables, se reconcentrant sur les deux sbires :

— Savez-vous où se trouvent les autres ? J'aimerai effectuer une réunion dans les plus courts délais.

Les deux hommes aux cheveux cyans s'entreregardent. C'est le premier qui prend la parole :

— En général, ils restent au rez-de-chaussée.
— Peut-être que certains sont aussi dans les dortoirs, ajoute le second dans un moment d'illumination.
— Très bien. Allez regarder dans les dortoirs, et si vous croisez du monde dites leur de venir dans la salle de réunion au premier étage. Je me charge de l'étage du dessous.
— À vos ordres commandant ! répondent les deux sbires d'une même voix.

Les sbires le dépassent pour s'empresser de réaliser leur besogne. Il les regardent partir, absent.
Maintenant qu'il y pense, il n'y a pas un moyen d'utiliser les haut-parleurs ? Il ne s'en était jamais occupé et il regrette de ne pas s'être pencher sur la question au moins une fois.

— Il va falloir qu'on installe un peu plus d'escaliers, marmonne-t-il à lui-même en actionnant les téléporteurs.

Le jour où le quartier général tombera en panne de jus, ça leur fera une belle jambe. Même si ça fait très high-tech, ces bijoux de la technologie consommaient une quantité astronomique d'électricité - et donc d'argent. Or, de l'argent, ils ne vont plus en avoir tant que ça. Hélio avait tiré tout son profit d'une compagnie d'électroménager qu'il avait fondé autrefois - il le sait puisque c'est lui qui gère (gérait ?) les finances. Mais une fois qu'on fera le lien entre celle-ci et la Team Galaxie, il y a de grande chance qu'elle coule. Il a donc pris la décision de la revendre (et par la même occasion le bâtiment de Vestigion) avant que le secret ne soit percé mais cela veut dire que le syndicat ne fera plus de bénéfices d'ici là.

Plus l'amende de la Cour, les derniers salaires à verser (absolument exorbitants pour les mieux gradés), les futurs travaux (il va falloir au minimum enlever cet énorme « G » de la façade), les impôts…

Il passe sa main droite sur son front, se massant avec insistance tout en serrant les dents. Une chose à la fois.


Ils doivent être un peu plus d'une vingtaine dans la salle de réunion. Certains ne sont jamais venus jusqu'ici - c'était une salle réservée aux hauts gradés - et scrutent avidement les lieux. C'est assez spacieux, bien que la plus part de l'espace soit pris par une large table ovale de couleur vert d'eau. Le papier peint dans les bleu foncé et mauves s'étend les encerclent. De larges fenêtres donnent sur les rues grisonnantes et bétonnés de Voilaroc.
Le commandant Saturne préside. Ses traits sont froncés ; il semble plongé dans une profonde réflexion. Derrière lui se trouve un écran blanc qui sert à illustrer des diapositives, mais le rétro-projecteur est éteint.

Un à un, les membres s'assoient, sans oser d'abord prendre les places les plus près du commandant. Ce n'est que par manque de choix que l'on finit par s'installer à ses côtés, non sans gêne.

Ses paupières recouvrent un instant ses yeux en amandes avant de révéler ses iris bleu marine. Son regard est pensif, un peu dans le vague.

C'est assez étrange pour lui, presque dérangeant, de prendre la place de son chef. Il était d'habitude à sa droite tandis que Mars et Jupiter se chamaillaient sans cesse sa gauche. La perdante s'asseyait à côté du lieutenant par dépit.
Est-ce que maître Hélio s'en était rendu compte ? Il avait cru que ce n'était pas le cas mais, maintenant, il se demande si son ancien chef n'avait pas plutôt choisi de ne pas le voir.

— Nous sommes au complet, commandant, prévient l'un des sbires.
— Fermez la porte, répondit-il un peu distraitement.

Un silence assez lourd s'installe dès que le son du claquement de porte s'estompe.

Il se lance avec assurance :

— Pour commencer, j'aimerai tous vous remercier d'être rester fidèle à la Team Galaxie. Cela vaut beaucoup pour...

Pour qui ? Pour nous ? Pour lui ?

— …Nous.

Il fait une pause, met ses doigts croisés contre ses lèvres. Puis il repose ses mains sur la table, les fixant tout en poursuivant :

— En tant que second, c'est à moi que reviennent les responsabilités concernant les directives que prendra la Team Galaxie en l'absence de maître Hélio.

Il écarte ses doigts et joint les extrémités entre elles.

— J'ai conscience que les propositions que je vais faire ne vont pas plaire à tous. Vous êtes libres de quitter la salle si tel est le cas et de prendre vos affaires.

Il balaye la salle du regard, renforce le volume de sa voix.

— Ça me brise le cœur de l'admettre, mais je n'ai jamais fait parti du secret concernant les plans de notre chef. Je savais qu'il voulait bâtir un nouveau monde, et que pour y parvenir il faudrait faire des sacrifices qui pourrait répugner plus d'un. Et pourtant j'ai continué à le suivre ; parce que je voulais voir cet Eden qu'il nous promettait, malgré - ou même plutôt à cause de - sa misanthropie qui ne vous a sûrement pas échappé. Au contraire, j'en étais d'autant plus enthousiaste à l'idée.

Il abaisse le regard un instant ; ce n'est l'effet qu'il souhaite donner mais il ressemble à un enfant avouant une bêtise à ses parents.

— Je… Je ne partage pas sa vision du monde. Je ne peux pas dire que la société telle qu'elle est me plait. Si c'était cas, je ne serai pas ici parmi vous. Mais je ne souhaite pas appliquer des moyens aussi extrêmes ; je pense qu'au contraire peu de choses positives ressortiraient d'un idéal comme celui de… d'Hélio, corrige-t-il en se appuyant chaque syllabe du prénom.

Quelques sbires s'échangent des regards, tantôt surpris tantôt perplexes. Pas tant de son désaccord, mais d'apprendre que les rumeurs sont vrais ou d'avoir abandonner la marque de respect de leur ancien guide.

— En d'autres termes, la Team Galaxie - sous ma directive - ne reprendra pas le projet initial. Il n'y aura pas de tentatives de créer un autre monde. Nous nous contenterons d'agir sur celui-ci et ce, de manière légale.

Aussi sec, cinq membres se lèvent et quittent la salle sans un mot. Une hésite, avant de rejoindre ses compagnons. Il les laisse partir, les suivant du regard. Il attend que la porte soit refermée avant de continuer.

— Je préférerai que l'organisation se concentre sur la recherche de nouvelles énergies. Certains d'entre vous sont certainement venus dans ce but et nous avons de quoi faire dans ce milieu…
— Vous avez déjà une idée de ce que vous comptez faire ? Un projet en particulier ? interrompt l'un des membres à sa gauche.

L'homme aux cheveux bleus se retient de se pincer les lèvres.

— Pour être franc, je n'ai pas encore d'idées plus précises en tête, admet le second en chef.

Le sous-fifre prend une mine un peu renfrognée, visiblement peu convaincu. D'autres prennent des expressions pensives.

— Désolé, mais je ne peux pas m'engager là-dedans, finit-il par dire.

Il part de la salle à son tour.

Celui qui préside soupire faiblement. Il ne peut pas critiquer ce choix. Bien au contraire, c'est certainement la décision le plus réfléchi dans une telle situation… Mais même en sachant cela, il ne veut pas faire machine arrière.

— Il y aussi une dernière chose que vous devez savoir... Jusqu'à nouvel ordre, nos bénéfices vont être réduits au minimum.

Aucune réaction.

— ... Ce qui veut dire que vos paies - la mienne comprise bien entendue - seront au plus bas.

C'est tout un groupe qui quittent leurs chaises pour sortir.

Dans la pièce, en comptant le proclamé dirigeant de l'assemblée, ils ne sont plus que sept.

Sept. Qu'est-ce qu'ils vont bien pouvoir faire à sept...?

— Bon, lâche-t-il après quelques secondes de suspend, je propose de faire un tour de table. Bien que nous ayons travaillé ensemble durant une certaine période, nos divisions hiérarchiques et sectorielles ne nous ont pas permis de nous connaître d'avantage...

C'est une manière un peu plus élégante de formuler qu'il ne connait aucun des membres à la table parce qu'il ne s'est jamais vraiment intéressé aux larbins sous ses ordres.

Il se lève de son siège, croise les bras dans son dos de sorte à se tenir le plus droit possible.

— Je vais commencer. Les présentations suivront dans le sens des aiguilles d'une montre.

La femme à sa gauche se raidit.

— Vous me connaissez sans doute sous le nom de lieutenant-commandant Saturne... Mais pour des raisons évidentes, vous n'aurez plus à m'appeler ainsi.

Avec un peu de regret, il le reconnait. Une partie un peu puérile en lui aime le nom du grade : ça arbore une sorte prestance dans ces quelques mots.

— Mon véritable nom est Stanislas Aoi. Je -
— Attendez ! Vous voulez dire que votre nom n'est pas Saturne ?!

Stanislas tourne rapidement son attention vers celui qui vient de lui couper la parole. Sans surprise, il retrouve le sbire abruti de tout à l'heure.

— … Bien sûr que non. Quel genre de parents donnerait à leur enfant un nom pareil ? finit enfin par répondre l'intéressé.

La seule femme de la salle à ne pas porter l'uniforme ne peut s'empêcher de pouffer.

— Excusez-moi, murmure-t-elle embarrassée une fois calmée.

Stanislas pousse un long soupir. Cette réunion va s'avérer plus longue que prévue…

Peu importe… Qu'est-ce que je disais déjà ? Ah oui.

Son air pincé se dissipe pour devenir un peu plus humble, plus doux.

— Je ne pourrais pas vous promettre que je réussirai à relever l'organisation de ses cendres… Mais je veux tenter le tout pour le tout. J'ai cru en cette cause trop longtemps pour faire mes valises et repartir de zéro… Je sais que je n'y arriverai pas. Je suis extrêmement touché que vous soyez tous ici malgré les risques. Peut-être que pour certains d'entre vous, ce QG est devenu comme une deuxième, voire votre maison. C'est pourquoi je veux en appendre plus sur vous. Vous êtes libres de dire ce que vous souhaitez, mais donnez au moins votre nom et votre affectation.

Il se rassoit. Sans perdre plus de temps, sa voisine se lève d'un geste sec. Elle a un visage fermé, sérieux.

— Nadja, chef du service recrutement. J'ai été sous le service de la Commandante Jupiter en tant que secrétaire et agent de combat avant d'être mutée… Je suis en service au sein de la Team Galaxie depuis trois ans, conclut-elle en reprenant sa place.

Une chaise plus loin se trouve une autre femme, visiblement plus nerveuse que la première : ses mains tremblent légèrement et elle manque de faire tomber sa chaise lorsqu'elle se lève.

— Ca-Catlyne Sotan! Je, hum, gère l'accueil du rez-de-chaussée depuis un... deux mois aujourd'hui.

Elle se rassoit lentement et étouffe un soupir soulagé. Elle a les joues cramoisies après sa présentation - comment fait-elle pour être à l'accueil ?

En bout de table, Stanislas reconnait l'homme qu'il a croisé hier. Il s'appelle Armen Nobuvori et il est bel et bien à la section scientifique. Il a travaillé sur divers projets, dont celle de la Chaîne Rouge, sous la direction de Pluton.

Stanislas remarque que quelques membres ont détourné le regard, mal à l'aise, à l'évocation des expérimentions sur les trois gardiens des lacs. Il ne peut pas nier que lui-même s'est senti faiblir alors que des images lui reviennent en flash.
Armen, quant à lui, n'a rien laissé paraître. Il est resté droit, son visage a conservé sa neutralité. Même son ton est factuel, calme, régulier.

Lorsqu'il termine sa présentation, un lourd silence s'est installé.

Malgré cette pression, la seule à ne porter pas l'uniforme se lève, provoquant un grincement sa chaise contre le sol. C'est une femme aux cheveux auburn, habillé avec un chemisier gris et une jupe secrétaire noire. Elle parcourt la salle des yeux et se met à sourire légèrement, espérant apaiser l'atmosphère :

— Eh bien, bonjour à tous. Je m'appelle Fleur Shoyo et je suis comptable.

Une collègue donc, pense Stanislas. Son visage ne lui dit rien du tout cependant. Peut-être qu'elle a été sous les ordres de Jupiter ou Mars ? Il attend une explication mais elle ne vient pas ; la femme se rassoit après cette dernière phrase.

— Vous ne portez pas l'uniforme, relève alors le nouveau dirigeant.
— Oui… En effet.
— Pourquoi ?

Sa question est plus curieuse qu'agressive ; pourtant elle détourne ses yeux noisettes, mal à l'aise.

— Eh bien... Je croyais que nous n'en avions plus l'utilité...

Fleur n'ose pas avouer qu'elle s'est toujours sentie inconfortable dans cette tenue.

— Hum, ce n'est pas insensé, reprend son supérieur. Je pense qu'effectivement, nous pouvons abandonner cet uniforme pour... disons, quelque chose de plus traditionnel.

Stanislas doit reconnaître qu'il n'a jamais compris quelle était l'intention d'Hélio derrière la conception de ce costume. Ils passaient difficilement inaperçus (à part peut-être lors d'un carnaval, et encore) et ce n'est pas toujours très agréable à porter en fonction des morphologies. De plus, accoutrement est devenu assez connu dans la région : impossible de faire profil bas habillé comme ça.

— Est-ce que... Ça veut dire qu'on peut enlever...? interroge la gérante de l'accueil.
— Oui, bien sûr, affirme le chef en pensant qu'elle parle des perruques.

Aussitôt, la majorité des membres enlèvent leurs perruques cyans. Seuls le sbire pas très brillant et son voisin ne bougent pas. Armen remonte ses lunettes, un peu gêné. À part sa blouse blanche où un « G » doré est brodé dans son dos, il ne peut pas dire qu'il porte un quelconque uniforme. Pour quelques raisons obscures, le groupe scientifique n'a jamais eu à porter l'habit officiel.

— Est-ce que je peux aller me changer ? s'écrit alors le sbire au fond de la salle en levant la main.
— Après la réunion, répondit Stanislas d'un ton sec.
— Oh…

Le sbire se rassoit d'un air déçu... avant de se relever aussitôt :

— Mais c'est mon tour en fait ! Je m'appelle Brian Brillant et j'étais dans la section de Combat sous le commandement du Lieutenant-Commandant Sat- Aoi.

Ah bon ? ne peut s'empêcher de penser l'intéressé. Son visage ne lui dit rien du tout... Mais il faut reconnaître qu'ils se ressemblaient tous avec leur uniforme…

... À moins que...

— « Était » ? Dans quelle section êtes vous maintenant ?
— Euh... J'ai été redirigé vers la garde du QG dans la division de Mars...
— ...Et ensuite ? insiste son interlocuteur.

Le sbire soupire lourdement, et avec tristesse, il avoue enfin :

— Recalé au nettoyage des WC pour avoir perdu une clé Galaxie.

Pas très étonnant. Stanislas doit reconnaitre qu'il est cependant quelque peu surpris que Cosme soit resté. Il n'a pas l'air bien malin mais tout de même, qui voudrait rester avec un travail sous payé et si peu gratifiant ? Surtout au vu de la réputation que porte à présent l'organisation… Enfin, qu'importe. C'est son problème, pas le sien.

Arrive enfin le dernier membre. C'est avec un grand sérieux qu'il se présente : Noël Nishikawa, Sbire de combat de deuxième rang. Rien de plus rien de moins, le tout prononcé avec une voix quasi robotique. Un silence pesant tombe une fois qu'il retourne sur sa chaise. Stanislas note de garder un œil sur lui.

— Une dernière chose avant que vous ne partiez tous : il me faudrait vos numéros. Je vais faire un groupe pour que l'on puisse se tenir au courant rapidement.

Si tôt dit si tôt fait. Si tôt fait qu'ils disparaissent.

Stanislas se retrouve à nouveau seul.