Voilà le second chapitre.
Ah oui, j'ai oublié de vous préciser aussi, j'écris comme je parle. J'essaye de modifier ça, pour que ça soit plus « fluide » à lire mais j'ai dû mal. J'espère que ça ne vous empêchera pas de lire. Et aussi , désolé à l'avance pour les incohérence niveau conjugaison.
Bonne lecture à vous
Le lendemain, je m'étais levée tôt, j'en profitais pour passer directement par la salle de bain et partit de la maison pour aller en plein Paris. Les week-end, j'essayais de ne pas rester trop longtemps à la maison. C'étaient les jours où mon père était le plus saoûl.
Je rejoignis Stéphane où on alla vers l'exposition temporaire que tout le monde veut aller voir, celle de Toutankhamon. Il y avait un monde de folie, mais je m'en fichais, depuis le temps que je rêvais de voir cette exposition. Les objets qui ont été trouvés dans la tombe sont vraiment magnifiques. Je prenais des photos à outrances, prenais le temps d'admirer le travail exécuté il y a plusieurs milliers d'années. Rien à voir avec ce qu'on fait maintenant.
On resta tellement longtemps qu'à un moment donné, je vis une salle vide de visiteur. Elle était sur le dernier jugement du défunt, au tribunal des Âmes d'Osiris. Je pouvais voir des sculptures représentant Anubis pesant l'âme des défunt et Thot qui présidait l'évènement. Pour beaucoup, tout ça c'était de la superstition, pour moi, j'aimais croire qu'il y avait une après-vie, qu'on soit jugée pour nos actes fait sur Terre.
Regardant avec attention un Papyrus représentant cette scène, je m'attardais sur les masques représentatifs des divinités. Sur le Dieu à tête d'Ibis, quelque chose attira mon regard, une chose bougeait sur le Papyrus. Ce n'était pas possible, c'était des dessins.
Gardant mon regard sur Thot, je sursautais en voyant le visage de cette divinité bouger, comme si l'oiseau se secouait le plumage, j'entendis même un cri d'oiseau.
Je me reculais et secouais ma tête, comme pour me remettre les idées en place puis regardais de nouveau le Papyrus. Rien ne bougeait. Avais-je rêver ?
-Mila ?
Stéphane arriva derrière moi.
-Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
-Rien, j'ai cru voir un truc sur le Papyrus.
-Quoi donc ?
-Rien de bien spécifique.
Il mit son bras sur mon épaule et observa les objets exposés avec moi.
-Tu crois en ces trucs là toi ?
-Pas toi ?
Il secoua la tête en riant.
-Pour moi ce ne sont que des contes de fées.
-Alors pour toi Stéphane, une fois qu'on a vécu notre vie sur Terre, on meurt et c'est tout ? Rien après ?
-Complètement, le noir total, on dort pour ne jamais se réveiller.
-Tu ne penses pas que tu puisses retrouver des proches, tes amis dans un autre monde ?
-Non, une fois qu'on a vécu, c'est terminé.
-Et bien moi, j'aime me dire qu'il y a quelque chose après la mort. On a pu voir qu'avant l'ère Chrétienne, beaucoup de civilisation décrivait un passage vers l'au-delà, différent en fonction des origines. Pour moi, il y a eu trop de représentation de cet évènement pour que ça ne soit qu'un mythe.
-Mi', crois-le. Ca n'a jamais existé.
-Stéphane, je respecte le fait que tu n'y crois pas alors respectes le fait que moi, j'y crois, ok ?
Sur cette phrase, je lui fis un petit smack sur la bouche. Secouant de nouveau la tête, il m'emmena sur la salle d'après, Juste avant de quitter la salle, je regardais une dernière fois le Papyrus représentant le Jugement de l'Âme. J'étais sûre d'avoir vu la représentations du Dieu Thot bouger.
A la fin de l'exposition, on passa obligatoirement par la boutique où Stéphane m'offrit un collier avec la croix Ankh, symbole de protection par les Egyptiens. Il me dit juste : « Vu que tu y crois, elle devrait pouvoir te protéger ».
Vu qu'il était 14h passée et qu'on était dans l'expo depuis l'ouverture du matin, on n'avait pas du tout mangé, on se prit un sandwich à emporter qu'on mangea dans le métro qu'on prenait pour retourner chez moi.
Durant le trajet, je tenais la croix Ankh dans ma main, savourant ce cadeau qu'il m'avait fait. Je n'arrêtais pas de penser à ce que j'avais vu dans l'expo. Était-ce une animation des organisateurs ou est-ce que ça avait réellement bougé ?
Une fois en bas de chez moi, Stéphane m'embrassa une dernière fois avant de me dire à demain. Je devais encore étudier une de mes options d'études cette après-midi. En espérant que mon père soit assez défoncé par l'alcool pour me laisser réviser en paix.
En montant, je ne vis pas les manteaux de ma mère et de ma sœur, elles ont dû sortir faire les courses, il manquait aussi celui de mon père, j'étais donc toute seule dans l'appartement. J'étais chanceuse.
J'enlevais mes chaussures et alla dans ma chambre. Du couloir, je vis ma porte fermée et la lumière allumée. Je l'avais éteinte en partant tout-à-l'heure. La boule au ventre, j'ouvris la porte de ma chambre et vit mon père, à côté de mon bureau, dos à moi. L'odeur d'alcool embaumait ma chambre.
J'entrais à l'intérieur, gardant la porte ouverte et je posais mon sac sur le sol.
-Papa ? Ca va ?
Il ne me répondit pas mais se tourna vers moi et ce que je vis dans ses mains me fit froid dans le dos. Il tenait à la main mon emploi du temps que j'avais rangé dans un de mes tiroirs. Son regard était froid, même qu'il y avait une pure haine dans ses yeux. Je vais morfler…
-Mila, tu as osé me mentir.
Il avait découvert que je finissais plus tôt les cours par rapport à ce que je lui avais dit.
-Papa, je peux tout t'expliquer. Tentais-je.
Il mit mon emploi du temps en boule et le laissa tomber à terre. Puis, d'un coup, il se retourna et balaya ma lampe de bureau d'un simple coup de bras, l'envoyant sur le sol, brisant net l'ampoule.
-Vas-y, expliques moi.
-Je sais que tu voulais que je trouve un job étudiant, mais mes études sont dures. Si je devais bosser le soir, je n'aurais pas eu autant de temps pour réviser et j'aurais pu redoubler ma licence ou ne pas réussir mes partiels du premier semestre. Si ça avait été comme ça, on aurait dû repayer une autre année d'étude car j'aurais dû redoubler. Ca vous aurait revenu trop cher. J'ai voulu t'éviter la déception d'un redoublement de ma part.
-Oh…alors, c'est pour moi que tu as fais ça ?
-Et pour maman, financièrement c'est dur depuis un an, je ne voulais pas louper une année qu'il aurait fallut repayer.
Il était silencieux, beaucoup trop. J'appréhendais grave la suite.
-Si tu savais mieux t'organiser, tu aurais pu combiner tes études et un JOB !
Il cria son dernier mot en me donnant une gifle tellement puissante que ça me fit faire un demi-tour pour me faire manger l'encadrement de la porte. Je m'écroulais sur le sol. Ca sonnait dans mon crâne et je ne voyais pas net.
-Tu n'es qu'une incapable, on t'a tout donné et tu ne montres pas une once de reconnaissance à tes parents.
Je me relevais difficilement en m'aidant du chambranle de la porte.
-De la reconnaissance ? J'en montre à maman tous les jours, je l'aide à l'entretien de la maison, tout comme Célia. On l'aide pour les courses, le repas, chose que tu pourrais faire depuis ton licenciement. Tu as perdu ton travail, pas ta capacité à bouger ton cul. Arrêtes l'alcool on fera des économies.
Une autre gifle partie, suivit de plusieurs coups qu'il me porta, des coups de poings et de pieds, partout sur le corps.
A un moment, les coups se stoppèrent tandis que je ne bougeais plus, il se redressa et me regarda de haut, puis se dirigea vers le salon. J'entendis qu'il ouvrit le meuble à alcool. Il alla se servir un autre verre.
Rassemblant mes forces et ignorant la douleur exprimée par tous mes muscles, je me mis difficilement debout. Doucement, j'allais vers le salon et regarda discrètement ce qu'il se passait. Mon père était de nouveau dos à moi, se servant un verre de Whisky, et vu la hauteur du liquide, il se servait quatre à cinq fois la dose normale du liquide ambré. Il fallait que je sorte de l'appart. Essayant d'être silencieuse le plus possible, je traversais le salon pour aller vers l'entrée.
Une fois devant la porte, je la déverrouilla à vitesse grand V et partie en courant de chez moi. Bien sûr, mon père entendit la porte s'ouvrir et devina mes intentions.
-Sale garce.
Habitant au 6ème étages, je ne pouvais pas attendre l'ascenseur, je pris directement les escaliers que je descendis difficilement trois par trois. Etant alcoolisé, mon père ne pourra pas descendre aussi vite. Enfin, je l'espère. Mes côtes me faisaient souffrir à chaque sursaut de mon corps, c'est-à-dire à chaque pas.
Durant ma fuite, je croisais quelques personnes vivants dans l'immeuble qui me regardaient d'un air bizarre, ça me laisse imaginer l'état de mon visage. Une fois en bas du bâtiment, je tomba nez-à-nez avec ma mère et ma sœur qui arrivaient avec les courses. Elles se stoppèrent net en me voyant.
-Mila ? S'inquiéta Célia.
-Qu'est-ce qu'il t'es arrivée ?
-Désolé maman, mais si papa me rattrape, je crois qu'il va me tuer.
Sur cette phrase, je repartis en courant, sous les cris de ma sœur et de ma mère. Je me dirigeais vers le parc se trouvant à proximité de l'appartement, en coupant par là, je pouvais atteindre le commissariat plus rapidement.
-MILA !
Putain, il a atteint rapidement le bas de l'immeuble lui. Je m'étais stoppée, essayant de reprendre mon souffle, je n'étais pas une grande coureuse, pas une grande sportive de base. Je voulus reprendre ma course mais une douleur dans mes côtes m'empêcha de continuer. Toussant un bon coup pour me libérer un peu les bronches, je sentis quelque chose remonter le long de ma gorge. Je n'aimais pas faire ça mais je n'eus pas d'autre choix que de cracher sur le sol.
Du sang…
Impossible pour moi de recommencer à courir, j'avais trop mal à la poitrine. Regardant autour de moi, je vis le petit coin tranquille où Stéphane et moi aimions nous mettre pour être seul. La verdure cachait à moitié le chemin et menait à un endroit avec un banc, entouré d'arbres, de buissons, de fleurs. En essayant d'être rapide, je me cachais dans ce coin là et me posa sur le banc, soulageant un peu la pression que je ressentais sur mes côtes.
Je sais que si mon père me trouvait là, je ne pourrais plus m'enfuir. Je serrais les dents pour ne pas gémir de douleur. Je l'entendis se rapprocher tout en hurlant mon prénom. J'espère que ma mère, ma sœur ou même mes voisins ont eu l'intelligence l'appeler les flics en voyant mon état et mon père qui me poursuivait.
Quand je sus que mon père était proche du chemin, je retins ma respiration.
-MILA ! REVIENS ICI SALE GAMINE !
Super de dire ça de sa propre fille…
Je l'entendis s'éloigner de ma cachette car les cris qu'il poussait s'éloignaient. Je repris enfin mon souffle, soulagée d'être « sauvée ».
Un bruit de branche se fit entendre derrière moi. Immédiatement, je me levais pour m'éloigner, craignant que ça soit mon père. Je tremblais comme une feuille, de peur mais aussi de douleur. N'osant plus bouger, je vis les branches bouger de plus en plus.
Soudain, une forme sortie de la verdure, trop petit pour être un homme adulte.
La douleur me faisait halluciner, y avait pas d'autres explications...
Je voyais un babouin devant moi.
Un babouin quoi.
En plein Paris.
Je ne bougeais pas de là où je me trouvais. L'animal quant à lui, se rapprocha de moi puis s'assit à mes pieds. Il ne me lâchait pas des yeux et je ne le lâchais pas non plus. Doucement, je reculais d'un pas mais il s'avança à son tour pour se remettre assit à mes pieds.
On dirait qu'il me suivait volontairement. Je refis un test en me décalant encore et il refit exactement la même chose. Les babouin étaient des animaux intelligent certes, mais là, ça dépasse tout. Une nouvelle chose m'étonna, il me tendit sa patte vers moi avec ses yeux qui alternaient entre moi et sa patte. Comme pour me dire quelque chose.
Difficilement, je m'accroupis en face de lui et vit qu'il ne bougeait pas.
-Tu es un babouin bien étrange toi.
Il acquiesça de la tête, je tombais sur le cul en voyant ça. Mon père m'a cogné sur la tête encore plus fort que ce que je croyais.
Le babouin fit un petit cri en insistant bien sur sa patte. Qu'est-ce que j'avais à perdre ? Je posa ma main sur sa patte et il resserra ses petits doigts autour de ma main.
On ne bougea pas de cette position mais l'animal ferma ses yeux et je me sentis partir dans l'inconscience.
