CHAPITRE UN

Stiles sortait de l'établissement en traînant des pieds. Il était enfin libre et pourtant, il se sentait encore enfermé à l'intérieur. Du haut de son mètre soixante-huit, il portait un gros sac à dos gris qui contenait l'intégralité des deux années qu'il avait passé ici. Oh, il n'y avait aucun objet de valeur, mais pourtant, c'était tout ce qu'il lui restait de chez lui. De son ancienne maison, de sa vie avant le drame.

Il y avait de cela deux ans, il avait perdu ses parents dans l'incendie de leur maison. En pleine nuit. Lui n'était pas présent, il sortait en compagnie de ses amis, et ce n'était qu'en rentrant à trois heures du matin qu'il se retrouva confronter à l'unité de pompier qui tentait vainement d'éteindre le feu. En vain. Une enquête avait été menée, il s'agissait, d'après le shérif de la ville, d'un incendie volontaire. Et c'est ainsi que Stiles était le premier suspect de la liste. A la simple raison qu'il était un adolescent qui avait une relation compliquée avec ses parents, et qui lors d'une dispute en public avait dit, sur le coup de la colère, qu'il préférait qu'ils meurent plutôt que de les avoir plus longtemps comme parents. Des paroles sans importance et qu'il lui avait valu d'être privé de sortie pendant deux semaines, mais qui pourtant avait choqué plusieurs personnes qui avaient cru bon d'en parler au shérif de la ville. Grâce au manque de preuve, il fut innocenté pendant le procès, mais pourtant, il dut écoper de deux ans dans un centre de redressement. C'est cher payé pour une simple phrase, pensait-il.

Deux ans.. Tout avait changé depuis. Il se sentait terriblement seul. La vie au centre de redressement n'a pas été belle. Les autres n'avaient pas été tendres, et maintenant qu'il y était sorti, il ne savait pas vraiment s'il était libre. Assis sur les marches du perron de l'établissement, le jeune homme tentait vainement de répondre à ses questions et de ne pas s'en poser de nouvelles. Il aperçut une voiture s'approcher de l'endroit où il se trouvait, avant de se garer juste devant lui. Il ne connaissait pas la personne qui se trouvait à l'intérieur, mais il sentit qu'elle était là pour lui. Un homme en sortit, plutôt bien habillé malgré un look décontracté. Il portait un jean noir avec une chemise à carreaux et des baskets. D'un coup d'œil, il paraissait faire la même taille que Stiles.

Il fit quelques pas en sa direction avant de s'arrêter devant lui. Le jeune homme lui, n'avait pas bougé d'un iota. Toujours assis sur les marches, le sac sur le dos, il regardait l'homme tout en essayant de ne pas paraître trop agressif.

–Bonjour, je m'appelle Jordan Parrish. Je suis ce qui pourrait s'apparenter à ton assistante sociale. Mais entre nous, j'aime pas vraiment ce titre, je préfère plutôt me présenter comme un grand frère de substitution.

Stiles levait les yeux à fin de le regarder plus en détail. Un grand frère de substitution, mais pour qui se prenait-il, pensait-il. Cependant, il savait que pour une fois, il allait devoir se montrer docile. Il était sorti de cet établissement depuis à peine dix minutes, que déjà, il en oubliait ses bonnes résolutions. Et la première était d'abandonner ce caractère et cette carapace qu'il s'était forgé tout au long de ces deux dernières années. C'était bien évidemment plus facile à dire qu'à faire.

–Si tu le veux bien, je vais te conduire vers la personne qui deviendra ta tutrice. En tout cas jusqu'à tes dix-huit ans, après l'idéal, ce serait que tu restes là-bas jusqu'à tes vingt-et-un ans. Mais ça, on te l'a déjà tout expliqué, il me semble.

Stiles se mit debout, avant de se mettre devant l'homme qui finalement faisait bien cinq centimètres de plus que lui. Il respirait un grand coup, et tentait de se remémorer la soi-disant conversation sur son temps à rester dans cette famille. Mais une fois encore, il avait dû être distrait, car il ne s'en souvenait pas tant que ça.

- D'accord. Vous pouvez m'emmener, je suis prêt.

Ils s'avancèrent vers la voiture. Stiles posa son sac sur la banquette arrière, puis vint s'asseoir sur le siège côté passager. Il ne savait pas grand-chose de cette nouvelle famille, hormis qu'elle vivait dans une ville que l'on appelle Beacon Hill. Il ne se souvenait même plus, s'il y avait d'autres enfants, même si c'était un couple ou seulement une femme seule. Il devrait mieux écouter et plus se concentrer parfois. Enfin, s'il le pouvait.

La route semblait plutôt rapide. Le jeune homme redoutait la longueur du chemin et l'absence de discussion. Il était vrai que le silence régnait dans l'habitacle, mais sans pour autant qu'il en soit lourd ni même gênant. Non. C'était un silence reposant, qui préparait à ce qui allait arriver. Au changement soudain qu'allait connaître sa vie. Ils arrivèrent approximativement une heure après leur départ. Jordan ralentissait devant une maison avant d'immobiliser la voiture tandis que Stiles lui regardait tout autour.

La maison n'était pas gigantesque, d'une taille assez basique, et l'extérieur n'était pas aussi beau que ce qu'il avait connu avec sa maison d'antan. Mais pourtant, il n'était pas encore rentré à l'intérieur, qu'il se sentait déjà bien ici. Il s'imaginait bien, assis sur le petit banc devant la terrasse, sous l'ombre du chêne, avec son livre à la main. Stiles avait toujours aimé lire, depuis sa plus petite enfance, depuis qu'il avait appris, il avait toujours un livre à la main. Sa mère le charriait souvent, en lui disant que s'il continuait ainsi, il serait une véritable bibliothèque ambulante à quarante ans, à défaut d'avoir femme et enfant.

Ils sortirent de la voiture, et avant même que le jeune homme n'eut le temps de se diriger vers la maison, que Jordan lui prit le bras

–S'il te plaît, montre toi un peu moins froid que tu n'es avec moi depuis le début. Je me doute que ce soit difficile, et honnêtement, je n'ai pas envie d'être à ta place. Mais rappelle-toi que rien est de leur faute. Ils essayent de t'aider comme moi.

Stiles ouvrit la portière arrière afin de reprendre son sac. Il le remit sur son dos puis frotta ses mains l'une contre l'autre. Il était entièrement d'accord avec Jordan. Mais les mauvaises habitudes avaient la vie dure, et il avait peur que malgré tout, il ne réussisse pas à montrer le meilleur de lui-même. Il acquiesça tout de même puis lui sourit brièvement. Après tout, c'était un nouveau départ. Il commençait à remonter l'allée, même si Jordan lui, n'avait toujours pas quitté la voiture. Le jeune homme marchait d'un pas lourd comme s'il traînait un boulet derrière lui, mais se souvenant de ce que lui répétait sans cesse sa mère, il se met à marcher plus gracieusement. Il n'eut à peine pas le temps d'atteindre la porte, que celle-ci s'ouvrit, laissant apparaître une petite tête brune aux cheveux longs. Il y avait donc une petite fille. Stiles n'en était pas déçu. Il aimait les enfants, et il aurait aimé être encore un enfant.

La petite ouvrit encore plus la porte laissant apparaître l'espace derrière elle qui semblait être une petite entrée, lançant un grand sourire à Stiles, avant de se retourner en direction de l'intérieur de la maison en criant.

–Maman ! Il est là ça y est. Vite, viens !

Il fit un grand sourire, un sourire franc, le genre de sourire qu'il n'avait pas fait depuis… Il ne savait même plus depuis quand il avait souri de bon cœur. Derrière la petite se tenait, une personne qu'il avait identifié comme étant sa mère.

-Lily, combien de fois faudra-t-il que je te dise qu'il ne faut pas hurler dans cette maison. Ce n'est quand même pas croyable.

La petite affichait un air triste, mais en même temps, il voyait bien et que ça n'avait pas l'air d'être si grave. Cela voulait donc dire qu'elle avait l'habitude de ce genre de remontrance. Lily, le regarda de ses grands yeux marron, avant de dire.

-Je reviens. Vous bougez pas de là, je reviens.

Puis elle est partie en courant. La dame se mit à souffler. Il pensait donc que ne pas courir dans la maison faisait aussi partie des règles que cette petite avait du mal à respecter. Elle s'approcha de lui en lui tendant la main. Il la regarda longuement, il l'a trouvé plutôt jolie. Elle est un peu moins grande que lui, avait de longs cheveux bruns frisés, les yeux aussi marron que c'est de la petite, et un très beau sourire. Et dans le fond, et lui faisait penser à sa mère.

Après sa réflexion faite, il serra sa main dans la sienne.

–Enchanté, je m'appelle Mélissa, et la petite chouquette hyperactive s'appelle Lily. J'ai un autre fils Scott, mais il n'est pas là. Il me semble qu'il était allé à un entraînement de Lacrosse.

Deux. Ils étaient donc deux enfin trois en comptant Mélissa. Il priait intérieurement, pour que son fils n'est pas son âge. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il était presque sûr que si sa vie était différente, il n'aurait pas voulu qu'un garçon de son âge vienne mettre le bazar dans ses petites habitudes et sa vie bien ranger d'adolescent.

Il reprit sa main puis la mit dans sa poche et hochait la tête avant de prendre la parole.

–Super. J'avais un peu peur d'être tout seul, donc c'est cool. Je me présenterai bien, mais je pense que vous savez déjà tout ce qu'i savoir. Donc je ne sais pas trop quoi dire. En tout cas, je suis enchanté.

Et il était véritablement. Même s' il ne la connaissait pas, il pouvait sentir une aura de bienveillance autour d'elle. Et maintenant qu'il y réfléchissait, il lui semblait que dans « la conversation pour présenter la famille », comme appeler ça l'assistante sociale, elle était infirmière. Et il ne savait pas si elle était une bonne mère, mais en tout cas, elle semblait être une bonne infirmière.

- Oh, tu sais jeune homme, on ne connaît jamais vraiment quelqu'un, donc, je risque de te poser des questions. J'espère que tu ne le prendras pas pour un interrogatoire, étant donné que je veux juste savoir comme être avec toi, pour que tu te sentes le mieux possible ici. Ça te va ?

- Bien sûr, assura-t-il.

Elle les invitait à entrer dans la maison, mais hélas pour le jeune homme, ce fut le moment de dire au revoir à Jordan qui s'en allait, il avait tant de personne à voir, tant de chose à faire qu'il ne pouvait malheureusement pas se permettre de rester trop longtemps. Stiles lui fit un sourire de coin, et l'homme lui fit promettre de l'appeler si jamais quoi que ce soit n'allait pas. Et comme pour appuyer ses dires, il lui tendit un paquet. Le jeune homme s'apprêtait à le déballer, mais Jordan posait sa main sur la sienne.

- Non, tu attendras ce soir avant de le déballer, d'accord ? Allez, n'oublie pas ce que je t'ai dit dans la voiture, et à bientôt.

- A bientôt, répondit le jeune homme avant que la porte ne se referme.

Regardant autour de lui, Stiles se répétait intérieurement de en pas s'inquiéter. Que tout allait bien se passer. N'est-ce pas ?


Bonjour, Bonsoir, Holà !

Tout d'abord, j'espère que vous allez bien. Je tiens à m'excuser s'il reste des fautes.

J'ai fait de mon mieux pour les chasser, mais.. Il en reste toujours au bout du compte :')

J'espère aussi que ce premier chapitre, aussi court soit-il a répondu à vos attentes. Je tenais absolument à vous en poster ce week-end.
Je remercie tous ceux qui suivent cette Fanfiction, qui la commente et qui prenne de leurs temps pour la lire.

Je vous assure de poster au moins un chapitre par semaine, ça vous va comme rythme ?

Je vous envoie plein de bonnes ondes, Bises NevaPlume.