Mme Todoroki fut tout de même étonnée du jugement très vague de son mari sur la question d'un travail à U.A.
-… Si le directeur dit que ce travail est parfait pour toi…, commenta-t-il, ayant connu le rongeur personnellement, dans ses années d'études.
Il était alors un élève, comme lui, mais il était de loin le plus intelligent et intuitif individu. Il avait même eut droit à son mini fan club, ce qui lui faisait grincé les dents. Il n'avait pas besoin de popularité. Mais des adolescentes qui fabulent sur un hamster parlant, brrr, ça le faisait frémir de dégout.
-… Je m'attendais à une autre réaction de ta part…! admit-elle, semblant contente mais Enji n'en avait pas fini.
-Par contre, je doutes que tu puisses supporter ce genre de milieu longtemps. C'est un univers de compétition, où les profs n'hésitent pas à faire affronter des élèves de différentes classes pour les habituer à la vie qui les attendent… Tu risques de voir des élèves se faire démolir, ou pire, expulser…!
Rei cligna des yeux, ayant l'impression qu'Enji serait un terrible professeur, s'il éduquait à U.A. Mais elle ne voulait pas avoir ce genre de réflexion, d'autant qu'il n'était pas question de lui mais d'elle.
-J'aimerais tout de même essayer… Il me faut un travail, et à part l'histoire, je n'ai rien de vraiment marquant à mettre dans mon dossier, comme éducatrice…
-Tu peux rester ici et aider Fuyumi à entretenir la maison…! répliqua Enji, croisant les bras, Rei se doutant que ça le chatouillait depuis un moment mais qu'il s'était retenu d'en parler.
« Nous y voilà… » songea-t-elle, souriant mais sentant pomper de son manque de compréhension.
-Tu pourras dépenser comme cela te chante… Mon salaire d'héros est assez bon pour laisser passer quelques excès, bien que tu n'aies jamais eu des goûts extravagants, par le passé… Tu n'as vraiment pas « besoin » de travailler ou de t'épuiser dans un milieu que seule l'élite fréquente. Ta constitution n'est pas faite pour un tel environnement. Sans parler que tu fréquenterais All Might sur une basique régulière, et l'homme sait combien nous faire sentir inférieur…
-… Même toi…? souffla-t-elle, amusée, Enji rougissant, s'étant inclus et comprenant que cette histoire avec All Might devait le toucher lui plus que d'autres.
Il se sentait encore diminué, même après que l'héros aille perdu son Quirk. Il n'avait jamais eu l'occasion d'avoir un vrai combat pour mesurer leur force. Mais le duel entre Midoriya et Shoto lui avait montré un semblant de revanche, et il en était heureux.
Bien sûr, Shoto n'était pas l'extension de lui. Aussi ça le démangeait de se frotter contre de puissants adversaires. La Ligue des Vilains seraient tout indiqués, lui ayant déjà envoyé un Nomu surpuissant et l'ayant défiguré.
En parlant de cicatrices… Est-ce que c'était pour ça que Rei refusait toujours de le toucher? Parce qu'il était hideux? L'idée ne lui aurait jamais effleurer… Mais tout faisait plus de sens et il se rembrunit, amer.
-Je voulais te demander, Enji…, commença Rei, fouillant dans sa sacoche et sortant un petit agenda papier. Des journalistes ont réussi à me contacter. Ils tiennent à tenir une entrevue. Ils voulaient qu'elle se passe à ton agence, mais je me doute que ça va te contrarier. Par contre, le faire à ton logement est hors de question, et le faire en publique semble…
-Pourquoi tu veux répondre à leurs questions? demanda-t-il, sourcillant.
-… Parce que beaucoup de gens pensent que je suis encore une folle à lier…, répliqua-t-elle en douceur, mais ne souriant pas du tout, faisant rougir Enji.
-… Oh…
-Peu importe si on m'offre un travail, si les parents des élèves menacent d'enlever les enfants parce que je suis présente et soi-disant dangereuse, je ne pourrais me le pardonner… Il doit bien exister une manière de rétablir mon image..., soupira-t-elle, se massant une tempe, s'accotant dans le divan.
Il réfléchit à la question, avant de donner son opinion.
-Ça peut se passé à l'agence… Nous avons une salle de conférence, elle sera certainement adéquate. Mais je choisirais les représentants de meilleurs journaux du pays. Et je tiens à être présent. … Tu te doutes qu'ils ne seront pas tendre avec toi, peu importe ton âge, ton vécu, ton sexe…
-Certes…, admit-elle, ne sachant pas s'il était gentil avec elle ou qu'il la traitait avec pitié.
-Ils m'accuseront sûrement d'être responsable de ton délire. Cela salira mon image. Dépendamment de ce que tu diras, les gens porteront le blâme sur moi, ou bien te traiteront de menteuse…
Elle serra les poings, détournant les yeux.
« Nous y voilà… » songea-t-elle, ses mots la peinant plus qu'elle ne l'imaginait.
Elle ne voulait pas rouvrir les plaies du passé, mais le fait qu'il semble s'acharner à ne pas avouer ses fautes, parlé d'elle comme si elle était devenue spontanément folle…
Ça faisait plus mal que si elle se faisait lapider par une foule de fruit et légumes pourries. Elle ravala ses larmes et subit ses commentaires sans broncher, mais regardant le tapis d'entré, semi-absente.
-Tu m'écoutes? Tu dois te préparer au pire…! commenta-t-il, elle hocha la tête.
-… Si tu as honte de moi, pourquoi m'avoir garder au pays…?
Ce fut au tour d'Enji d'avoir du mal à respirer.
Elle n'avait pas pensé du tout se venger en disant ses mots. Elle était vraiment intriguée qu'il se soit donné la peine de la placer dans un centre si proche de la famille.
Il ne répondit pas, aussi se leva-t-elle et lui donna le numéro du journaliste l'ayant contacter.
-Si tu veux organiser une rencontre, j'essaierais de me rendre disponible… Si mon image peut encore être sauvé…, expliqua-t-elle, avant de lui souhaiter une bonne journée.
Froide, distante… Enji comprenait qu'elle avait encore des choses à lui reprocher, et il aurait quasiment préféré qu'elle éclate maintenant qu'elle ne joue avec ses nerfs.
Qu'est-ce qu'elle voulait de lui, au juste? Il lui semblait qu'il faisait des efforts, dans la situation, malgré son attitude froide, pour être clément, généreux…! Pourquoi utilisait-elle ce ton plein de condescendance…?!
Elle discuta plus longuement avec le directeur de U.A., expliquant qu'il serait certainement mieux de rétablir une meilleure crédibilité, d'autant qu'avec son passé…
-Vous n'êtes pas obliger d'apparaître comme étant « Rei Todoroki », ma chère…, répliqua le rongeur au téléphone, la mettant sans voix. Vous avez un Quirk, vous avez étudié le métier d'héros, vous pouvez emprunter un costume et choisir un nom de code… Seuls l'équipe école connaitra votre véritable identité…! Et soyez sans crainte, Eraserhead est un homme extrêmement discret. Il n'a dit à personne que vous étiez en attente pour un poste dans notre établissement.
-… Vous me prenez de court… Vous voulez… que je me fasse passé pour un héros? demanda-t-elle, bouche-bée.
-Certes! Ce sera encore plus facile pour les jeunes de vous écouter et se laisser inspirer…! Et que vous ayez une bonne ou une mauvaise image au devant du public ne changera rien…! Alors, qu'en dites vous…?
-… Je dis, j'accepte le poste…
Elle ne savait pas exactement ce qui l'avait prit. Peut-être parce qu'Enji avait dit qu'elle n'était pas faites pour ce milieu. Ça lui avait donné envie de lui prouver qu'il avait tort.
Elle proposa à Inko de la rejoindre en ville et elles firent les boutiques en quête d'un début de costume. Il était hors de question qu'elle ne dérange les stylistes de l'école pour une vieille femme qui ne faisait rien d'héroïque… Elle saura trouver quelque chose collant à son style et qui pourrait cacher son identité.
-L'héroïne du froid! scanda-t-elle, Masaru s'étant finalement jointe à elle, content, regrettant juste que Mitsuki ne puisse être là.
C'était le weekend, et les allées étaient bien achalandées. Par contre, leur groupe de 3 adultes observant les vêtements d'hiver attiraient l'attention et les gens préféraient leur laisser l'espace.
-Un manteau jaune?! s'écria Inko.
-Non, vert émeraude…! proposa Masaru, le sortant de sur le support.
Mais Rei avait déjà une idée de ce qu'elle voulait. Elle sortit un manteau bleu ciel, avec un petit fini brillant, très mignon, semblant quand même tenir le haut du corps bien chaud. Il semblait court, mais ce serait parfait justement pour porter en toute saison.
-Ohhhh! Il est trop beau!
-Le bleu tira bien… Mais…, commença Masaru, se grattant la tête.
-C'est la couleur de yeux de Toya…, répliqua-t-elle, souriant, mais sentant un nœud se faire dans sa gorge.
Elle aurait voulu dire qu'elle aimait cette couleur parce qu'elle aimait la couleur des yeux de son mari. Comme elle était heureuse qu'il aille encore ses deux yeux, malgré son combat…!
Mais elle se faisait violence pour garder ses distances avec Enji, ne pas le laisser la faire de nouveau tomber folle de lui. Folle tout court. D'autant qu'il était tout sauf charmant et attentif à ses présents besoins.
-Parfait! Alors, je m'occupe des bottes, tu t'occupes du bas, Inko! s'écria Masaru, faisant rougir Rei, s'attendant à avoir plus de critique sur son choix de manteau.
Masaru se montra vraiment un excellent styliste, optant pour des petits bottes de couleur crème et Inko choisit un pantalon moulant blanc neige. Le tout donnait l'impression qu'elle sortait d'une revue thème hiver. Mais il manquait encore l'essentielle.
-… Pour cacher ton visage…, commenta Masaru avec un ton presque brisé, sachant que ça allait sûrement juré avec le costume super mignon qu'ils avaient conçus. … je te propose des lunettes de ski-doo.
Ils n'étaient pas donnés mais elle choisit une paire à la vitre noire, permettant de voir le monde avec juste un filtre foncé. Elle pourrait bien voir les gens et les choses l'entourant. Elle était juste rassuré de ne pas à avoir à porter un masque ou quelque chose de grotesque tout le temps sur le visage, qui l'aurait empêché de respirer.
-Bon, passons à la caisse…! s'écria M. Bakugo, Rei glapissant, mais sortant finalement les cartes de sa sacoche.
Cartes que lui avait préparé un conseiller de la banque de son mari, lui expliquant les nombreux privilèges qu'il y avait d'avoir un compte conjoint avec un héros.
Elle détestait l'idée de prendre l'argent d'Enji, mais n'ayant jamais travaillé, n'ayant rien à son nom, et sachant qu'il s'attendait à ce qu'elle profite un peu de sa générosité, elle passa sa carte de crédit, mais se promettant de le rembourser, dès qu'elle serait en moyen de le faire.
Non, elle ne voulait vraiment rien lui devoir. C'était essentiel pour elle d'avoir un début neuf. Mais elle ne voulait pas avoir l'air de quémander encore plus à Inko et Masaru. Ils étaient déjà si gentils avec elle…
Masaru les laissa quelques temps plus tard, promettant qu'il leur donnerait des nouvelles de Mitsuki et qu'ils devaient se voir quand elle pourra enfin sortir de l'hôpital.
Les deux femmes entreprirent de faire encore un peu de lèche-vitrines, leurs nombreux sacs en main.
-Oh, cette ensemble est jolie…! avoua Inko.
-Tu devrais te gâter…! commenta Rei, faisant rougir Inko.
-Oh, je ne devrais pas trop traîner non plus… Il sera bientôt l'heure de rentrer et préparer un bon souper pour Toshinori… Ohhh! Et si tu venais à la maison? Nous avons une large collection de thé! Et tu pourrais voir toute les films romantiques que Toshi possède…!
Rei rougit, flattée de l'offre et vraiment tenter… Mais une part d'elle se considérait comme une intruse. Toshinori Yagi était l'ancien All Might. Il avait été durant des décennies l'adversaire numéro 1 de son mari. Elle n'avait jamais songé seulement le croiser en chair et en os. Alors, aller dans sa maison? Qu'est-ce que les gens penseraient…? Enji pourrait se mettre dans une colère noire…!
« … Pourquoi tu te préoccupes de fâcher ou non Enji? » tenta-t-elle de se raisonner, mais se disant qu'il serait plus sage qu'elle refuse.
Son silence remit sur terre Inko, soupirant, ramenant son regard sur la vitrine de linge.
-Ma foi, si tu as d'autres projets avec tes enfants… Ou si tu as un diner en tête à tête avec ton mari de prévue…!
-J'accepte, souffla Rei, surprenant Inko, la dévisageant avant de sourire.
-Géniale! s'écria la petite femme. Dis, si tu as envie de quelque chose en précis, on pourrait s'arrêter à l'épicerie et s'acheter les ingrédients…!
Rei ne comprit pas elle-même ce qui lui avait prit… Elle ne saisissait pas que son ressentiment contre Enji la faisait agir de manière plus impulsive que jamais par le passé.
La sage petite femme exemplaire n'était plus qu'un souvenir. Rei prenait l'initiative, elle contrôlait sa vie, elle fréquentait des gens sans en parler à son mari. Sortait sans son avis. Riait et mangeait sans qu'il ne sache où elle se trouvait, quand elle rentrerait. Et pas besoin de se soucier de laisser une note ou d'appeler pour expliquer son retard.
Cette liberté était grisante et étrangement angoissante, pour une personne qui était habituée à vivre toujours cadré par d'autres personnes.
Pourtant, elle se sentit très bien dans cette maison dans la compagnie d'Inko, cette dernière cuisinant comme une ménagère experte, mais la laissant l'aider. Elles rirent en jetant un coup d'œil au nombreux films américains, beaucoup étant des histoires de Noël, quasiment la moitié était des romances et des films sur la famille.
-C'est un homme exceptionnellement sensible sur qui tu es tombé, Inko…! admit Rei, s'assoyant dans le sofa, prenant sa tasse de thé, ayant le logo de « Plus Ultra » dessus.
-Ohhhh…! Je ne pourrais pas l'avoir rencontrer sans un coup de main d'Izuku…! répliqua Inko, tenant sa tasse verte avec une photo de son fils et d'elle, son bébé avait trois ans sur l'image.
Alors que le rôti cuisait doucement au four, Inko raconta son histoire, comment elle était venue pour simplement donner un coup de main au héros. Puis comment leurs sentiments avaient évolué. Comment elle avait appris pour son état catastrophique. Comment elle voulait le soutenir et profiter de chaque instant…
Rei la prit dans ses bras alors qu'Inko versait quelques larmes.
-Je suis tellement heureuse… Et pourtant, j'ai tellement peur… Si son état empirait…? Si j'étais impuissante à pouvoir lui venir en aide…?
-Chuuut… Comme tu dis, profite de l'instant présent… Et j'ai comme l'impression que le soutien d'une femme aide beaucoup à son moral et sa santé…, commenta-t-elle, lui caressant la tête, Inko reculant avant de se moucher et d'hocher faiblement la tête.
-… Peut-être…, admit-elle, avant d'entendre la porte de l'entrée s'ouvrir.
-Je suis rentrée, chérie…! Devine ce qui m'est tombé du ciel? fit Toshinori, avant de débarquer dans la cuisine, un bouquet de fleur dans ses mains. Un ange est passé et il m'a dit « Remettez ses fleurs à la femme la plus exceptionnel que vous connaissez…! »
-Ohhh! C'est tellement gentil…! s'écria Inko, avant que Rei se lève, Toshinori grimaçant. Elles sont pour Rei, alors!
-Quoi? Mais… mais non! répliqua Toshinori, mais les deux femmes éclatant de rire, amusées de sa tête.
-C'est un jolie bouquet…! commenta Rei, laissant Inko les sentir et les lui laissant avant d'étreindre son amoureux.
-J'ignorais que nous avions de la visite… Sinon, j'aurais prévu un cadeau pour ton amie…! s'excusa le grand blanc, Inko balayant l'air de sa main.
-Ça s'est décidé sur un coup de tête…! Tu ne nous en veux pas…? Il y a bien de la nourriture pour nous trois…!
-Je partirais après avoir fait la vaisselle… Un jeune couple a des tonnes de choses en tête, j'imagine…! fit-elle, faisant balbutier les deux adultes si timides. Sauf si vous êtes sûr que je ne vous dérange pas…!
-Mais non! Vous pouvez rester aussi longtemps que vous voulez…! s'écria l'ancien héros, souriant.
Il avait déjà bien connu Enji par le passé, aussi était-il nerveux d'avoir sa femme chez lui. Bien qu'il se doute déjà qu'elle ne lui ressemblait en rien.
Le souper fut délicieux, remerciant les deux cooks, Rei remettant les honneurs à Inko.
-Je n'ai jamais rien fait d'autres que des mets purement japonais… Jamais il ne me serait venu en tête de cuisiner des mets d'Amérique…!
-J'aime les deux…! admit Toshinori. Mais je dois admettre, en Amérique, la viande est plus proéminente…! Si j'avais encore un estomac assez accroché pour manger tout ce que faisait Inko, je serais au septième ciel…!
-Allons…! C'est pourtant si simple…! répliqua Inko, rougissant, Rei ressentant leurs bonheurs et souriant.
Elle ressentit une pointe de jalousie, très petite, à voir deux adultes bien vieillissant et s'enthousiasmant de petits riens.
Quand est-ce qu'Enji l'avait complimenter pour un repas…?
« Pourquoi tu dois toujours revenir à lui…? Oublie-le une minute! » s'ordonna-t-elle, respirant profondément, avant de demander à Toshinori comment c'était, la vie d'éducateur.
-Oh! C'est vrai, Rei a obtenu un poste de surveillante à U.A.! s'écria Inko, toute excitée, Toshinori n'en croyant pas ses oreilles.
-C'est… C'est formidable…! Et c'est vraiment un merveilleux établissement! … Mais ça me surprend… Je veux dire, Endeavor n'est pas du genre…
-Je me fiches de ce qu'il peut dire…, coupa soudain Rei, serrant un poing, baissant les yeux.
Cette réaction rappela énormément Shoto quand il en voulait encore énormément à son père. Au point qu'il se refusait d'utiliser le quirck de son côté gauche. L'ex héros ouvrit et ferma la bouche, hésitant, avant de changer de sujet.
-U.A. est vraiment la crème de la crème pour faire la nouvelle génération d'héros…! Et je suis sûr que vous êtes parfaite pour un poste!
-On a choisie son costume aujourd'hui…! s'écria Inko, excitée, mais Rei soupira.
-Je ne sais même pas pourquoi le principal à penser à moi pour ce genre de poste… Un bureau de travail m'aurait amplement suffit… Si je n'avais pas besoin d'un travail, je n'aurais jamais osé postuler dans un tel lieu…! admit-elle, Toshinori hochant la tête.
-Le Principal Nezu est quelqu'un de brillant et très gentil… Il m'a offert un travail de professeur pour que je me ménage, alors que mes pouvoirs déclinaient… Au contraire, vous pourrez compter sur vos collègues et l'expérience que vous vous y ferez pour devenir plus forte, plus indépendante et gagner en assurance dans le milieu de l'héroïsme.
Cela fit sourire Rei, contente vraiment d'avoir accepté de venir.
Ils écoutèrent un film après le souper, Inko pleurant comme une madeleine durant une scène triste, Rei se tassant et laissant Toshinori approcher deux boîtes de mouchoirs et l'étreindre, souriant en coin. Le film finissait très bien au final, et Inko raccompagna Rei à la sortie, les yeux humides mais semblant s'être parfaitement rétablie.
-Merci encore d'être venue…
-Je t'en pris…! C'est moi de te remercier pour me prêter ton appartement, le temps que les choses se replacent…! répliqua Rei, lui serrant la main, Inko lui souriant.
Encore maintenant, elle la trouvait tellement forte, tellement courageuse.
Seul Toshinori semblait deviner l'être fragile qui se cachait derrière ce beau visage. Les tourmentes qui l'attendaient, la colère refouler.
-Inko, tu peux faire chauffer de l'eau… Je vais appeler un taxi pour Rei…! expliqua-t-il, Inko acquiesçant, le trouvant tellement chevaleresque et encore plus charmant.
À l'extérieur du logis, éclairé par un lampadaire, Toshinori se permit de lui poser quelques questions, voulant juste savoir la situation.
-… Entre vous et Endeavor…
-Il faut qu'on discute… Mais je ne veux plus être sous son joug…, commenta simplement Rei, son regard porter dans le lointain.
Toshinori comprenait son mode de pensée mais sourcilla.
-… Peut-être… J'ignore ce qui s'est passé entre vous. Il n'était pas un garçon facile à vivre, au collège. Mais sûrement il n'aimerait pas… que vous le fuyez de la sorte.
Rei sursauta, ne pensant pas avoir laissé le moindre signe au souper qu'elle rejetait d'une quelconque façon Enji. Elle ne voulait pas le repousser. Elle voulait juste se défendre. Elle pouvait affronter les pires situations sans flancher. Même les pires criminels.
Sauf Toya…
Au souvenir de son combat contre Dabi, elle se mit à trembler mais elle se détourna de Toshinori pour lever la main vers un taxi passant par là. Il s'arrêta et elle ouvrit la portière, comme pour mettre un terme à la conversation.
-Rei…! s'écria Toshinori, se sentant quand même mal. Juste… Soyez prudente… S'il y a un souci, quel qu'il soit, moi et Inko serions heureux d'aider… D'accord?
Elle le dévisagea, surprise de son offre. Elle lui sourit, sentant la fatigue la gagner.
Il était vraiment gentil. Bien digne du titre de numéro 1 du pays… Un digne exemple pour les futures générations, pour Shoto…
Elle monta dans le taxi, se couvrant le front, surchargé.
Pourquoi Enji ne pouvait pas être juste la moitié aussi sensible que lui? Pourquoi d'entre toute les femmes du pays, il avait choisi de l'épouser, elle?
Elle savait qu'elle ne pouvait revenir en arrière, et une partie d'elle ne voulait pas effacer ce qu'ils avaient bâtit ensemble. Ils avaient quand même eux des bons moments.
Mais elle ne pouvait pas tirer un trait sur le mal qu'il avait fait, à elle, aux enfants. Elle sentait qu'il était mieux qu'elle mette de la distance entre eux, juste pour qu'elle se soit vraiment indépendante. Vraiment capable de l'affronter et lui parler de la même façon qu'il lui avait dit « Je n'ai pas besoin de toi ». Seulement là, il pourrait peut-être comprendre ce qu'elle ressentait. Peut-être ne voudrait-il plus d'elle. Peut-être voudrait-il une autre femme dans sa vie.
C'était à lui de voir aussi… Certaines personnes préféraient tout détruire pour construire une nouvelle relation sur des bases saines… Une meilleure chance de réussite…
Mais pas elle. Si ça ne marchait vraiment pas avec Enji, elle ne se voyait pas fréquenter qui que se soit par la suite.
L'idée de finir ses jours seule la rendit encore plus triste mais en même temps calme.
« Si c'est ainsi que ça doit se passé… » songea-t-elle, mais ne voulant pas avouer une envie d'être aimer pour ce qu'elle était et d'aimer en retour cette personne d'exception, l'acceptant avec son passé et ses défauts.
L'amour, ce n'était pas toujours comme on le racontait dans les livres. Parfois, ça faisait plus mal qu'autre chose. Elle devait se faire une carapace pour avancer. Il le fallait.
